TICE : la Russie révoque sa ratification

[Illustration : Le service de presse de la Douma d’État]

Par Oleg Nesterenko
Président du CCIE (www.c-cie.eu)
(Spécialiste de la Russie, CEI et de l’Afrique subsaharienne ; ancien directeur de l’MBA, ancien professeur auprès des masters des Grandes Écoles de Commerce de Paris)
https://www.youtube.com/watch?v=bHg7ruKR7Wo  https://www.youtube.com/watch?v=oHHB8YzmXQw
https://www.youtube.com/watch?v=K1XBtOcZlNM  https://www.youtube.com/watch?v=Mj4gIWNN90s  https://www.youtube.com/watch?v=aPfsXGVtKUk

Après la suspension par la Fédération de Russie de sa participation dans le traité sur la réduction des armements stratégiques offensifs Start-II/SNV-III, le 23 février 2023, qui n’a été qu’une suite logique et parfaitement prévisible en vue du nouveau caractère des relations russo-occidentales instaurées depuis le début de l’année 2022 : face à la menace déclarée et partiellement mise en œuvre par l’Occident collectif américano-centrique vis-à-vis de la Russie, cette dernière a procédé à la suppression légale des restrictions au développement de son armement stratégique — aujourd’hui, c’est un nouveau pas significatif qui a été entrepris par Moscou dans le cadre du renforcement de sa sécurité nationale.

À la suite du vote à la majorité absolue de la Douma d’État (chambre basse de l’Assemblée fédérale/parlement de la Fédération de Russie) en faveur de la révocation de la ratification russe du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), le 18 octobre dernier, et à la suite du vote à l’unanimité par le Conseil de la Fédération (chambre haute) dans le même sens, le 25 octobre — nul doute dans la signature de la loi par le président Vladimir Poutine qui suivra et fera entrer en vigueur ladite révocation de la ratification.

Précédemment, le président de la Douma Viatcheslav Volodine a déclaré que le projet de loi avait été signé par 438 sur les 450 députés, en soulignant que la consolidation d’une telle ampleur est assez rare et n’est qu’une réponse à l’attitude grossière des États-Unis à l’égard de leurs responsabilités dans le maintien de la sécurité mondiale.

De son côté, le premier vice-président du Comité du Conseil de la Fédération pour les affaires internationales Sergey Kislyak a déclaré : « L’article sur la ratification du traité d’interdiction complète des essais nucléaires de la loi fédérale de l’an 2000 a été abrogé. Les autres dispositions de la loi qui concernent la mise en œuvre du traité d’interdiction complète des essais nucléaires et la participation de la Fédération de Russie à celui-ci restent inchangées ». Le sénateur a souligné que le TICE est un instrument important dans le domaine du contrôle des armements et de la non-prolifération des armes nucléaires.

« C’est ainsi que notre pays a considéré ce traité pendant toutes ces années, en demandant l’adhésion de tous les États à ce dernier. La révocation de la ratification n’empêche pas la poursuite d’une approche constructive. La Russie reste un État signataire avec tous les droits et responsabilités que cela implique ».

La Fédération de Russie, de même que les États-Unis d’Amérique, a signé le Traité, le 24 septembre 1996, en comptant, comme le reste de l’humanité, que le TICE deviendrait un instrument juridique international majeur interdisant tout type d’essais nucléaires et mettrait fin, à tout jamais, au danger de l’apocalypse nucléaire qui a plané sur le monde durant la guerre froide.

Toutefois, un accord étatique international n’est considéré comme valide et entre en vigueur qu’à la ratification par les pays-signataires, sans quoi il n’a pas plus de valeur juridique qu’une simple « lettre d’intentions » qui n’en a aucune. Moscou ratifie son engagement, le 30 juin 2000 ; Washington ne l’a jamais fait. Ainsi, la politique classique des doubles standards des États-Unis et l’irresponsabilité chronique face aux questions de la sécurité internationale ont détruit le sens même de l’existence du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Vingt-sept ans passés, il n’est toujours pas entré en vigueur et avec les représailles en forme du retrait actuel de la ratification par la Russie, première puissance nucléaire — le Traité peut être considéré comme mort et enterré.

Une telle attitude arrogante de l’État américain est fondée, avant tout, sur la croyance d’être une nation supérieure élue par Dieu pour gouverner le monde à tout jamais — les lois sont écrites pour les nations inférieures. Croyance, qui est aussi profonde que l’ignorance non seulement de l’histoire peu enviable de tous les empires du passé, mais également de sa propre histoire. L’ignorance qui lui fait oublier l’humilité pouvant rappeler la réalité historique : les seules capacités et aptitudes possédées par les États-Unis d’Amérique ont été, cela fait seulement 200 ans, de faire pousser le coton par des esclaves et de perpétrer les massacres à grande échelle des populations indigènes du continent, afin de voler leurs terres et ressources.

Malgré la propagande menée par le pouvoir « atlantiste » via les médias mainstream occidentaux accusant la Russie de casser l’architecture de la sécurité nucléaire mondiale, la réalité est bien différente de leur narratif : l’initiative russe n’est qu’une réponse mesurée et logique à la stratégie belliqueuse américaine de longue date concernant les armements nucléaires.

La non-ratification du TICE par les États-Unis, signée en 1996, n’est nullement la seule initiative américaine, afin de maintenir le monde dans la tension du danger permanent d’une guerre nucléaire. Washington est déjà l’auteur du retrait, en juin 2002, du traité ABM sur la limitation des systèmes de défense contre les missiles balistiques ; du retrait, en mai 2018, de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ; du retrait, en août 2019, du traité INF sur les missiles nucléaires à portée intermédiaire, ainsi que du retrait, en mai 2020, du traité « Ciel ouvert » sur la vérification des mouvements militaires et de la limitation des armements.

Ce n’est pas depuis le début de la guerre en Ukraine, mais depuis plus de 20 ans que les États-Unis d’Amérique mènent une politique du désengagement vis-à-vis des obligations internationales prises auparavant : le retrait unilatéral de l’intégralité des accords internationaux clés sur le contrôle des armements nucléaires, hormis celui sur la non-prolifération des armes nucléaires, signé en 1968, et celui de Start-II.

En constatant cela, la Fédération de Russie est en train de prendre des mesures vis-à-vis de sa force de dissuasion nucléaire qui est considérée, à juste titre, comme un élément suffisant pour assurer la mission qui est la sienne : dissuader les adversaires d’engager leurs forces armées dans une confrontation directe avec la Russie, ce qui, selon la doctrine militaire russe en vigueur, mènerait directement à des frappes nucléaires de représailles des cibles stratégiques ennemies.

Parmi les pays disposant d’armes nucléaires, les États-Unis d’Amérique sont en tête de ceux qui n’ont jamais ratifié leur engagement auprès du TICE. Plusieurs autres pays disposant de l’arme nucléaire n’ont pas ratifié le Traité, voir ne l’ont jamais signé : l’Israël, la Corée du Nord, la Chine, le Pakistan et l’Inde. Mais c’est bien aux États-Unis que s’adresse le message de la nouvelle disposition de la Russie vis-à-vis des essais nucléaires. Les États-Unis, de plus en plus agressifs sur la scène internationale en vue de l’effondrement imminent de leur domination politico-militaire mondiale qui est dû à l’anéantissement progressif inéluctable engagé de la domination monétaire américaine et du système des pétrodollars instauré en 1979.

Dans le cadre de la lutte des États unis pour sa survie en tant que puissance dominatrice, l’intensification de leurs hostilités vis-à-vis du reste du monde et la création de nouveaux foyers de conflits armés ne vont que s’intensifier au degré proportionnel de la diminution de leur suprématie.

Ainsi, les déclarations de Moscou stipulant que les nouveaux essais d’armes nucléaires n’auront lieu du côté russe qu’à l’accroissement des hostilités occidentales envers la Russie, dont les éventuels essais nucléaires par les Américains, ne peuvent être considérées autrement que par la mise en demeure avant le début des essais des nouvelles armes nucléaires révolutionnaires en possession des forces armées de la Fédération de Russie.

Un nouvel équilibre géostratégique, dorénavant inévitable, est en train d’être instauré. L’équilibre qui ne sera plus basé sur les accords, les traités et les partenariats entre la Russie et l’Occident collectif, mais sur la parité militaire rajustée en flux tendu entre les parties.

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Sans foi ni loi contre Gaza

Pourquoi le Royaume-Uni et l’Occident soutiennent-ils les crimes d’Israël ?

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Alors que les politiciens occidentaux s’apprêtent à encourager Israël à affamer les civils de Gaza et à les plonger dans l’obscurité pour les amadouer avant la prochaine invasion terrestre israélienne, il est important de comprendre comment nous en sommes arrivés là — et ce que cela présage pour l’avenir.

Par Jonathan Cook – Le 13 octobre 2023 — Source Declassifieduk.org

Il y a plus de dix ans, Israël a commencé à comprendre qu’assiéger Gaza pouvait être à son avantage. Il a commencé à transformer la minuscule enclave côtière du statut de charge lourde à porter en un portefeuille de valeur dans le jeu commercial de la politique de puissance internationale.

Le premier avantage pour Israël et ses alliés occidentaux est plus discuté que le second.

La minuscule bande de terre qui longe la côte orientale de la Méditerranée a été transformée en un mélange de terrain d’essai et de vitrine.

Israël a pu utiliser Gaza pour développer toutes sortes de nouvelles technologies et stratégies associées aux industries de la sécurité intérieure en plein essor dans tout l’Occident, alors que les responsables de ces pays s’inquiètent de plus en plus de l’agitation intérieure qui touche leur pays, parfois appelée populisme.

Le siège des 2,3 millions de Palestiniens de Gaza, imposé par Israël en 2007 à la suite de l’élection du Hamas à la tête de l’enclave, a permis toutes sortes d’expériences.

Comment contenir au mieux la population ? Quelles restrictions peuvent être imposées à leur régime alimentaire et à leur mode de vie ? Comment recruter à distance des réseaux d’informateurs et de collaborateurs ? Quel effet l’enfermement de la population et les bombardements répétés ont-ils eu sur les relations sociales et politiques ?

Enfin, comment maintenir les habitants de Gaza dans la soumission et empêcher un soulèvement ?

Les réponses à ces questions ont été mises à la disposition des alliés occidentaux sur le portail commercial d’Israël. Les produits disponibles comprennent des systèmes d’interception de roquettes, des capteurs électroniques, des systèmes de surveillance, des drones, des systèmes de reconnaissance faciale, des tours de tir automatisées, et bien plus encore. Tous ont été testés en situation réelle à Gaza.

La réputation d’Israël a été sérieusement ébranlée par le fait que les Palestiniens ont réussi à contourner cette infrastructure de confinement le week-end dernier — au moins pour quelques jours — avec un bulldozer rouillé, quelques deltaplanes et le sentiment de n’avoir rien à perdre.

C’est en partie pour cette raison qu’Israël doit maintenant retourner à Gaza avec des troupes au sol pour montrer qu’il a encore les moyens d’écraser les Palestiniens.

Punition collective

Ce qui nous amène à la deuxième raison de l’utilité de Gaza.

De plus en plus inquiétés par les signes d’agitation populaire dans leur pays, les États occidentaux ont commencé à réfléchir plus attentivement à la manière de contourner les restrictions que leur impose le droit international.

Ce terme fait référence à un ensemble de lois formalisées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les deux camps traitaient les civils se trouvant de l’autre côté des lignes de combat comme de simples pions sur un échiquier.

L’objectif des rédacteurs du droit international était de rendre inadmissible la répétition des atrocités nazies en Europe, ainsi que d’autres crimes tels que les bombardements par la Grande-Bretagne de villes allemandes comme Dresde ou le largage par les États-Unis de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.

L’un des fondements du droit international — au cœur des conventions de Genève — est l’interdiction des punitions collectives, c’est-à-dire des représailles contre la population civile de l’ennemi, pour lui faire payer le prix des actes de ses dirigeants et de ses armées.

De toute évidence, Gaza constitue la violation la plus flagrante de cette interdiction. Même en période « calme », ses habitants — dont un million d’enfants — sont privés des libertés les plus élémentaires, telles que le droit de circuler, l’accès à des soins de santé appropriés parce que les médicaments et le matériel ne peuvent être acheminés, l’accès à l’eau potable et l’utilisation de l’électricité pendant une grande partie de la journée parce qu’Israël ne cesse de bombarder la centrale électrique de Gaza.

Israël n’a jamais caché qu’il punissait les habitants de Gaza parce qu’ils sont dirigés par le Hamas, qui rejette le droit d’Israël d’avoir dépossédé les Palestiniens de leur patrie en 1948 et de les avoir emprisonnés dans des ghettos surpeuplés comme Gaza.

Ce qu’Israël fait à Gaza est la définition même de la punition collective. C’est un crime de guerre : 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 52 semaines par an, depuis 16 ans.

Et pourtant, personne dans la soi-disant communauté internationale ne semble le remarquer.

Les règles de la guerre réécrites

Mais la situation juridique la plus délicate — pour Israël et l’Occident — est celle où Israël bombarde Gaza, comme il le fait actuellement, ou envoie des soldats, comme il le fera bientôt.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis en évidence le problème lorsqu’il a dit aux habitants de Gaza : « Partez maintenant ». Mais, comme lui et les dirigeants occidentaux le savent, les habitants de Gaza n’ont nulle part où aller, nulle part où échapper aux bombes. Toute attaque israélienne est donc, par définition, dirigée contre la population civile. C’est l’équivalent moderne des bombardements de Dresde.

Israël élabore des stratégies pour surmonter cette difficulté depuis son premier grand bombardement de Gaza fin 2008, après l’instauration du siège.

Une unité du bureau du procureur général a été chargée de trouver des moyens de réécrire les règles de la guerre en faveur d’Israël.

À l’époque, cette unité craignait qu’Israël ne soit critiqué pour avoir fait exploser une cérémonie de remise de diplômes de police à Gaza, tuant de nombreux jeunes cadets. En droit international, les policiers sont des civils, et non des soldats, et ne constituent donc pas une cible légitime. Les juristes israéliens s’inquiétaient également du fait qu’Israël avait détruit des bureaux gouvernementaux, l’infrastructure de l’administration civile de Gaza.

Les inquiétudes d’Israël semblent aujourd’hui désuètes, ce qui montre à quel point le pays a déjà changé de cap en matière de droit international. Depuis un certain temps, toute personne liée au Hamas, même de manière indirecte, est considérée comme une cible légitime, non seulement par Israël, mais aussi par tous les gouvernements occidentaux.

Les responsables occidentaux ont rejoint Israël en traitant le Hamas comme une simple organisation terroriste, ignorant qu’il s’agit également d’un gouvernement dont les membres accomplissent des tâches banales, comme veiller à ce que les poubelles soient ramassées et à ce que les écoles restent ouvertes.

Ou encore, comme l’a déclaré Orna Ben-Naftali, doyenne de la faculté de droit, au journal Haaretz en 2009 : « Une situation est créée dans laquelle la majorité des hommes adultes de Gaza et la majorité des bâtiments peuvent être traités comme des cibles légitimes. La loi a en fait été remise en question ».

À l’époque, David Reisner, qui avait dirigé l’unité, a expliqué la philosophie d’Israël à Haaretz : « Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est une révision du droit international. Si vous faites quelque chose pendant suffisamment longtemps, le monde l’acceptera. L’ensemble du droit international repose désormais sur l’idée qu’un acte interdit aujourd’hui devient autorisé s’il est exécuté par un nombre suffisant de pays. »

L’ingérence d’Israël dans la modification du droit international remonte à plusieurs décennies.

Se référant à l’attaque israélienne contre le tout jeune réacteur nucléaire irakien en 1981, un acte de guerre condamné par le Conseil de sécurité des Nations unies, Reisner a déclaré : « L’atmosphère était qu’Israël avait commis un crime contre l’humanité. Aujourd’hui, tout le monde dit qu’il s’agit d’une légitime défense préventive. Le droit international progresse au fil des violations ».

Il a ajouté que son équipe s’était rendue quatre fois aux États-Unis en 2001 pour persuader les responsables américains de l’interprétation de plus en plus souple du droit international par Israël en ce qui concerne l’assujettissement des Palestiniens.

« Sans ces quatre voyages aux États-Unis, je ne suis pas sûr que nous aurions pu développer la thèse de la guerre contre le terrorisme à l’échelle actuelle », a-t-il déclaré.

Ces redéfinitions des règles de la guerre se sont avérées précieuses lorsque les États-Unis ont choisi d’envahir et d’occuper l’Afghanistan et l’Irak.

« Animaux humains »

Ces dernières années, Israël a continué à « faire évoluer » le droit international. Il a introduit le concept d’« avertissement préalable », en annonçant parfois quelques minutes à l’avance la destruction d’un bâtiment ou d’un quartier. Les civils vulnérables qui se trouvent encore dans la zone, comme les personnes âgées, les enfants et les handicapés, sont alors considérés comme des cibles légitimes s’ils n’ont pas quitté les lieux à temps.

Les autorités israéliennes profitent de l’assaut actuel contre Gaza pour modifier encore les règles.

L’article de Haaretz de 2009 fait référence à Yoav Gallant, qui était alors le commandant militaire en charge de Gaza, et qui a été décrit comme un « homme sauvage » par des représentants de la loi. Il était décrit comme un « homme sauvage », un « cow-boy » qui n’avait pas le temps de s’occuper des subtilités juridiques.

Gallant est aujourd’hui ministre de la défense et responsable de l’instauration, cette semaine, d’un « siège complet » de Gaza : « Pas d’électricité, pas de nourriture, pas d’eau, pas de carburant — tout est fermé ». Dans un langage qui brouille toute distinction entre le Hamas et les civils de Gaza, il a décrit les Palestiniens comme des « animaux humains ».

La punition collective entre alors dans un tout autre domaine. En termes de droit international, elle frôle le territoire du génocide, tant sur le plan rhétorique que sur le fond.

Mais la donne a tellement changé que même des hommes politiques occidentaux centristes encouragent Israël — souvent sans même appeler à la « retenue » ou à la « proportionnalité », les termes vagues qu’ils utilisent habituellement pour masquer leur soutien à la violation de la loi.

Écoutez Keir Starmer, le chef de l’opposition travailliste et l’homme qui est presque certain d’être le prochain premier ministre britannique. Cette semaine, il a soutenu le « siège complet » de Gaza, un crime contre l’humanité, en le reformulant comme le « droit d’Israël à se défendre ».

Starmer n’a pas manqué de saisir les implications juridiques des actions d’Israël, même s’il semble personnellement immunisé contre les implications morales. Il a reçu une formation d’avocat spécialisé dans les droits de l’homme.

Son approche semble même déconcerter des journalistes qui ne sont pas connus pour leur sympathie à l’égard de la cause palestinienne. Interrogé par Kay Burley, de Sky News, qui lui demandait s’il avait de la sympathie pour les civils de Gaza traités comme des « animaux humains », Starmer n’a pas trouvé la moindre chose à dire pour les soutenir.

Au lieu de cela, il a opté pour une tromperie pure et simple : accuser le Hamas de saboter un « processus de paix » qu’Israël a enterré il y a des années, tant sur le plan pratique que déclaratif.

Confirmant que le parti travailliste approuve désormais les crimes de guerre commis par Israël, son procureur général fictif, Emily Thornberry, s’en tient au même scénario. Lors de l’émission Newsnight de la BBC, elle a éludé la question de savoir si le fait de couper l’électricité et l’approvisionnement de Gaza était conforme au droit international.

Ce n’est pas une coïncidence si la position de Starmer contraste autant avec celle de son prédécesseur, Jeremy Corbyn. Ce dernier a été chassé du pouvoir par une campagne soutenue de diffamation antisémite fomentée par les plus fervents partisans d’Israël au Royaume-Uni.

Starmer n’ose pas être vu du mauvais côté sur ce sujet. Et c’est exactement le résultat que les responsables israéliens voulaient et attendaient.

Drapeau israélien sur le numéro 10

Starmer est loin d’être le seul. Grant Shapps, le ministre britannique de la Défense, a également exprimé un soutien sans faille à la politique israélienne consistant à affamer deux millions de Palestiniens à Gaza.

Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, a apposé le drapeau israélien sur la façade de sa résidence officielle, le 10 Downing Street, apparemment sans se soucier de donner une forme visuelle à ce qui serait normalement considéré comme un trope antisémite, à savoir qu’Israël contrôle la politique étrangère du Royaume-Uni.

Starmer, ne voulant pas être en reste, a demandé que l’arche du stade de Wembley soit ornée des couleurs du drapeau israélien.

Quelle que soit l’ampleur de ce soutien collectif à Israël, présenté comme un acte de solidarité après le massacre de civils israéliens par le Hamas le week-end dernier, le sous-texte est évident : La Grande-Bretagne soutient Israël au moment où il entame sa campagne de représailles pour crimes de guerre à Gaza.

C’est également l’objectif du conseil donné par la ministre de l’Intérieur Suella Braverman à la police de traiter comme des actes criminels le fait d’agiter des drapeaux palestiniens et de chanter pour la libération de la Palestine lors des manifestations de soutien à la bande de Gaza.

Les médias jouent leur rôle, comme toujours. Une équipe de télévision de Channel 4 a poursuivi Corbyn dans les rues de Londres cette semaine, exigeant qu’il « condamne » le Hamas. Ils ont insinué, par la formulation de ces demandes, que tout ce qui était au-delà — comme les préoccupations supplémentaires de Corbyn pour le bien-être des civils de Gaza — confirmait l’antisémitisme de l’ancien dirigeant travailliste.

L’implication claire des politiciens et des médias de l’establishment est que tout soutien aux droits des Palestiniens, toute contestation du « droit incontestable » d’Israël à commettre des crimes de guerre, équivaut à de l’antisémitisme.

L’hypocrisie de l’Europe

Cette double approche, qui consiste à encourager les politiques israéliennes génocidaires à l’égard de Gaza tout en étouffant toute dissidence ou en la qualifiant d’antisémitisme, ne se limite pas au Royaume-Uni.

Dans toute l’Europe, de la porte de Brandebourg à Berlin à la tour Eiffel à Paris en passant par le parlement bulgare, des bâtiments officiels ont été illuminés avec le drapeau israélien.

La plus haute responsable européenne, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’est réjouie de voir le drapeau israélien étouffer le Parlement européen cette semaine.

Elle a déclaré à plusieurs reprises que « l’Europe est aux côtés d’Israël », alors même que les crimes de guerre israéliens commencent à s’accumuler.

L’armée de l’air israélienne s’est vantée jeudi d’avoir largué quelque 6 000 bombes sur Gaza. Dans le même temps, des groupes de défense des droits de l’homme ont signalé qu’Israël tirait sur Gaza du phosphore blanc, une arme chimique incendiaire, qui constitue un crime de guerre lorsqu’elle est utilisée dans des zones urbaines. Defence for Children International a indiqué que plus de 500 enfants palestiniens avaient été tués jusqu’à présent par les bombes israéliennes.

C’est à Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies sur les territoires occupés, qu’il revient de souligner que Mme Von Der Leyen applique les principes du droit international de manière tout à fait incohérente.

Il y a presque exactement un an, la présidente de la Commission européenne avait dénoncé les frappes russes sur les infrastructures civiles en Ukraine comme des crimes de guerre. « Priver des hommes, des femmes et des enfants d’eau, d’électricité et de chauffage à l’approche de l’hiver, ce sont des actes de pure terreur », écrivait-elle. « Et nous devons les qualifier comme tels ».

Mme Albanese a fait remarquer que Mme Von der Leyen n’avait rien dit d’équivalent au sujet des attaques israéliennes, encore plus graves, contre les infrastructures palestiniennes.

L’envoi de troupes lourdes

Pendant ce temps, la France a déjà commencé à disperser et à interdire les manifestations contre le bombardement de Gaza. Son ministre de la justice s’est fait l’écho de Braverman en suggérant que la solidarité avec les Palestiniens risquait d’offenser les communautés juives et devait être traitée comme un « discours de haine ».

Naturellement, Washington apporte un soutien sans faille à Israël, quelle que soit la décision qu’il prendra à l’égard de Gaza, comme l’a clairement indiqué le secrétaire d’État Anthony Blinken lors de sa visite cette semaine.

Le président Joe Biden a promis des armes et des fonds, et a envoyé l’équivalent militaire des « gros bras » pour s’assurer que personne ne dérange Israël pendant qu’il commet ces crimes de guerre. Un porte-avions a été dépêché dans la région pour garantir que les voisins d’Israël restent tranquilles lors du lancement de l’invasion terrestre.

Même les responsables dont le rôle principal est de promouvoir le droit international, comme Antonio Gutteres, secrétaire général des Nations unies, ont commencé à s’adapter à l’évolution de la situation.

Comme la plupart des responsables occidentaux, il a mis l’accent sur les « besoins humanitaires » de Gaza en évitant de parler des règles de la guerre qu’Israël est tenu de respecter.

C’est là le succès d’Israël. Le langage du droit international qui devrait s’appliquer à Gaza — des règles et des normes qu’Israël doit respecter — a cédé la place, au mieux, aux principes de l’humanitarisme : des actes de charité internationale pour panser les souffrances de ceux dont les droits sont systématiquement bafoués et dont les vies sont anéanties.

Les responsables occidentaux sont plus que satisfaits de la direction prise. Non seulement dans l’intérêt d’Israël, mais aussi dans le leur. Car un jour, leurs propres populations pourraient leur poser autant de problèmes que les Palestiniens de Gaza en posent aujourd’hui à Israël.

Soutenir le droit d’Israël à se défendre est, pour eux, une sorte d’investissement.

Jonathan Cook

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.




Carolina Barrero : « À Cuba, il n’y a ni nourriture ni médicament, mais le régime construit des hôtels plutôt que des hôpitaux »

[Source : breizh-info.com]

Le gauchisme en France a fait de Cuba un mythe. En Bretagne aussi, puisqu’outre les t-shirts du criminel Che Guevara que certains arborent sans trop risquer d’être remis en place avec fermeté, on retrouve même un conseiller municipal à Guingamp qui vante le système de santé cubain, qui pourrait être un remède selon lui à la tiers-mondisation de l’hôpital en Bretagne comme en France, sans que le média qui rend compte ne trouve à redire.

Pourtant, la réalité du régime cubain, c’est la dictature, la prison ou l’exil pour les dissidents, et une pauvreté croissante parmi la population.

C’est ce qu’explique dans l’interview ci-dessous Carolina Barrero, militante pour la défense des droits de l’homme à Cuba, auto-exilée en Espagne depuis février 2022 et que notre confrère Álvaro Peñas a rencontrée. Nous avons traduit l’interview.


Álvaro Peñas : Je crois que l’auto-exil est l’une des méthodes habituelles du régime cubain pour se débarrasser des opposants.

Carolina Barrero : Oui, c’est une pratique récurrente qu’ils ont commencée à utiliser depuis le triomphe, ou plutôt le désastre, de la guérilla armée dirigée par Fidel Castro. Depuis le début, ils ont utilisé toutes les méthodes et toutes les tactiques répressives pour neutraliser toute forme de dissidence, et l’une d’entre elles est l’exil forcé. Dans mon cas, je suis partie après qu’on me l’ait demandé à plusieurs reprises, en me menaçant d’aller en prison. À Cuba, j’ai quatre dossiers pour crimes contre la sécurité de l’État. Ils ont été ouverts par les enquêteurs de Villa Marista — une prison bien connue et le centre d’enquête criminelle le plus important de La Havane en matière de sécurité de l’État. Il y a là des enquêteurs criminels qui sont formés pour ouvrir des procédures judiciaires contre des opposants simplement pour dissidence. Normalement, les affaires pénales qu’ils ouvrent sont prétendument pour des délits de droit commun — afin que l’opinion publique internationale puisse croire que les opposants sont des criminels, des délinquants de droit commun, des vandales, des personnes qui menacent l’ordre public ou qui sont coupables d’outrage à l’autorité policière. Pour faire preuve d’outrage, il suffit de demander : « Pourquoi m’emmène-t-on en prison ? ». C’est très fréquent, car il y a beaucoup d’arrestations irrégulières sans aucune explication. On vous arrête de force dans la rue, on vous fait monter dans une voiture de patrouille et on vous emmène dans un commissariat où vous pouvez passer des jours ou des semaines, et disparaître sans que votre famille ou l’opinion publique en soit informée. Le simple fait de refuser d’accompagner la police lors d’une détention arbitraire peut vous valoir d’être accusé d’outrage à l’autorité. J’ai été accusée d’outrage à l’autorité et aussi d’inspiration à commettre un crime », ce qui se produit lorsque vous réclamez publiquement le droit de manifester.

J’ai été menacée à plusieurs reprises et assignée à résidence sans aucune justification légale. C’est ce qui arrive quand il y a un gouvernement oppressif qui ne rend pas compte à la justice de l’exercice de son pouvoir. Mon départ a été précipité parce qu’on m’a fait du chantage sur la sécurité d’autres personnes, en particulier les mères de prisonniers politiques qui ont manifesté avec moi devant un tribunal le 31 janvier 2022. Ce jour-là, neuf mineurs y étaient jugés pour sédition. J’ai accompagné certaines de leurs mères et lorsque les garçons sont sortis, nous avons crié : « Liberté ». C’est pourquoi nous avons été arrêtés et battus, et on m’a dit que si je ne partais pas, ces mères finiraient en prison pour troubles à l’ordre public. Parce que le régime cubain pense que l’amour d’une mère, le fait qu’elle aille voir son fils et qu’elle demande sa liberté, représente un trouble à l’ordre public. C’est pourquoi je suis venue en Espagne.

Álvaro Peñas : Ces dernières années, il y a eu de plus en plus de manifestations à Cuba pour différentes raisons, qui sont peut-être maintenant plus visibles grâce aux réseaux sociaux. Pensez-vous que de plus en plus de gens n’ont plus peur de protester contre le régime ?

Carolina Barrero : Je pense que les gens ont toujours protesté contre la dictature à Cuba, surtout au début, dans les années 1960. Il faudrait procéder à un examen approfondi et très critique des morts, des détenus et des condamnés des années 1960 aux années 1990. Ce qui s’est passé, c’est que ces dernières années, grâce à Internet, les protestations ont pu avoir une plus grande portée, tant auprès de l’opinion publique internationale que des Cubains eux-mêmes, qui ont également pu prendre connaissance du niveau de résistance contre le régime. Auparavant, Cuba était aveugle et tout ce qui partait à l’étranger était contrôlé par les organes de propagande du parti communiste, la presse nationale, la télévision et l’appareil diplomatique cubain, qui fait également partie de cette grande machine de propagande. C’était la seule chose qui parvenait au monde extérieur et c’est ce que le monde croyait. Mais grâce à l’internet, il est désormais possible de contredire ces informations et n’importe quel citoyen peut donner son avis et montrer comment la police frappe ou détient arbitrairement des personnes. En même temps, il est évident que le régime est en train de se désintégrer. Le masque du mythe de la révolution est tombé et il devient de plus en plus évident qu’une élite militaire corrompue est au pouvoir, et même les groupes de personnes qui étaient auparavant plus sympathiques ne peuvent plus l’ignorer.

Álvaro Peñas : Que voulez-vous dire lorsque vous affirmez que le mythe de la révolution est tombé ?

Carolina Barrero : Il y a un secteur important de l’opinion publique internationale, surtout à gauche, qui regarde encore favorablement, avec une vision romantique, le processus révolutionnaire, comme s’il avait été, à un moment donné, un processus de justice sociale. Quand je parle de mythe, je parle de la propagande du parti communiste et de la propagande officielle concernant des choses comme l’éducation ou la santé. Quelque chose qui, en réalité, n’est rien d’autre que les services que tout État doit fournir et qui, en aucun cas, s’ils étaient atteints aux niveaux revendiqués, ne pourraient justifier les violations des droits de l’homme ou l’existence d’une dictature. Le mythe de la révolution, cette épopée révolutionnaire que le régime, que la dictature de Fidel Castro vendait dans le monde entier et qui faisait que beaucoup de gens voyaient d’un bon œil ce qui se passait réellement à Cuba, n’a rien à voir avec la réalité.

Álvaro Peñas : Avez-vous rencontré beaucoup de personnes ayant cette image romantique de Cuba en Espagne ?

Carolina Barrero : Tous les Cubains en ont fait l’expérience en Espagne et dans le monde entier. Il y a des gens qui s’énervent quand on leur raconte la vie à Cuba, des gens qui ne sont même pas allés à Cuba ou qui ont séjourné dans un hôtel de Varadero ou passé trois jours dans une maison très pittoresque de la Vieille Havane, à danser et à boire des mojitos. Ce sont eux qui vous traiteront de mercenaire, d’impérialiste ou de capitaliste. Et c’est aussi très triste pour les Cubains, qui se sentent bien seuls. Permettez-moi de vous donner un exemple plus concret. Ici, en Espagne, il y a des institutions qui ouvrent leurs portes à nos frères du Nicaragua, ce avec quoi je suis tout à fait d’accord, et ils peuvent y venir et parler de politique, s’exprimer contre Ortega. Mais les Cubains ne nous ouvrent leurs portes que lorsqu’il s’agit d’activités culturelles. Si nous voulons parler politiquement des violations des droits de l’homme à Cuba, il n’y a pas d’agenda pour cela et il n’y a pas de date, ni en 2023, ni en 2024.

La vérité est que l’opposition et les exilés cubains se sont sentis très seuls en Espagne, parce que l’image romantique de la révolution cubaine y est très présente. De plus, l’Espagne en particulier est un pays qui a divers intérêts économiques à Cuba, et il semble que la protection de ces intérêts ait parfois un impact plus important sur les politiques de l’État que les droits de l’homme. Nous avons demandé à l’État espagnol de modifier sa politique, et nous avons en fait envoyé des lettres au Congrès des députés ainsi qu’à Bruxelles, car la politique étrangère de l’Union européenne à l’égard de Cuba est très influencée par la politique espagnole. Nous avons demandé à tous les niveaux que la politique étrangère à l’égard de Cuba soit cohérente et que l’Espagne puisse se ranger du côté des forces démocratiques.

Álvaro Peñas : Contrairement à l’image romantique qui persiste, quelle est la réalité pour un Cubain vivant sous le socialisme ?

Carolina Barrero : C’est un désastre. Il n’y a pas de médicaments à Cuba et ce n’est pas à cause de sanctions. Des médicaments et de la nourriture sont reçus des États-Unis et du monde entier, mais dans de nombreux cas, le régime les revend au lieu de les utiliser pour répondre aux besoins de la population. Nous avons fait des achats dans des établissements publics cubains et ils vendent de l’huile portant une étiquette indiquant « don du PAM » (Programme alimentaire des Nations unies). Il n’y a pas de médicaments, il n’y a pas de nourriture, et chaque jour nous voyons des images de personnes âgées en état de malnutrition, d’autres qui s’évanouissent dans la rue, ou d’enfants qui meurent parce qu’il n’y a pas d’ambulance. La situation à l’intérieur des hôpitaux est vraiment terrifiante : il n’y a pas de capacité pour s’occuper des patients, il n’y a pas de conditions d’hygiène, il y a un manque de médecins, etc. Cuba utilise des médecins dans un régime de semi-esclavage et les envoie en mission médicale.

Cuba utilise des médecins dans un régime de semi-esclavage et les envoie en mission médicale. Il existe de nombreuses études de l’ONU sur les conditions dans lesquelles ces personnes partent en mission médicale. Tout d’abord, le régime conserve près de 90 % de leur salaire et ils n’ont pas le droit de quitter l’endroit où ils séjournent. Ils sont également contraints de faire du prosélytisme et de diffuser de la propagande idéologique. C’est pourquoi il n’y a pas assez de médecins. Les risques d’entrer dans un hôpital à Cuba sont imprévisibles car tout peut arriver. Cependant, le régime continue de construire des hôtels plutôt que des hôpitaux. Ils ont récemment organisé un festival à Cayo Santa María parce qu’il y a un budget pour cela, mais pas pour résoudre les problèmes de santé publique et d’éducation.

Álvaro Peñas : Il y a aussi de l’argent pour exporter la révolution au Venezuela, logiquement en échange de pétrole.

Carolina Barrero : Bien sûr qu’il y en a. Ou le scandale le plus récent de l’envoi de troupes pour combattre l’Ukraine. Il y a plusieurs mois, les accords militaires de la dictature avec le Belarus ont commencé à être révélés. Puis il y a eu les visites de Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, et du général Patrushev à La Havane. Pourtant, les gens étaient réticents à croire qu’il y avait une réelle collaboration avec la Russie et une participation à la guerre. Mais finalement, on a appris que Cuba envoyait effectivement des troupes pour participer à la guerre contre l’Ukraine aux côtés des Russes. Des photos et des vidéos montrent des hommes et des femmes en uniforme militaire portant le drapeau cubain en Ukraine. Il ne s’agit pas d’une nouvelle opération : ils ont fait la même chose en Afrique, avec l’Éthiopie et la guerre en Angola, ou en Amérique latine, où ils ont créé des guérillas latino-américaines. Et Cuba est à l’origine de tout cela. La vocation impérialiste de Cuba, qui est probablement le véritable impérialisme, est indéniable pour quiconque fait la moindre recherche. Mais c’est un régime qui a tendance à se victimiser alors qu’en réalité c’est lui qui est victimisé. Et ses interventions dans des conflits armés, pas vraiment en faveur de la démocratie, devraient faire réfléchir ceux qui le justifient encore.

Álvaro Peñas : Le gouvernement cubain a tenté de se dissocier de cette affaire en affirmant qu’il s’agissait de personnes trompées qui s’étaient rendues sur place pour travailler.

Carolina Barrero : C’est absurde. Je me demande ce que M. Josep Borrell, M. Pedro Sánchez et la haute diplomatie européenne vont dire. En particulier M. Borrell, qui s’est rendu à Cuba pour faire une génuflexion devant Díaz-Canel et qui a déclaré qu’il allait travailler davantage au sein de l’Union européenne pour soutenir Cuba et condamner le blocus. Que va dire M. Borrell après avoir vu les preuves que Cuba a envoyé des troupes se battre aux côtés de la Russie ? Nous verrons s’il le nie également ou non.

Álvaro Peñas : Cuba est passé de l’isolement après la chute de l’URSS au Forum de Sao Paulo et au Groupe de Puebla, et à une influence croissante dans toute l’Amérique latine.

Carolina Barrero : Oui, ce n’est pas nouveau. Nous vivons dans un monde qui, depuis la chute du mur de Berlin, a commencé à se reconstituer. Ainsi, nous ne vivons plus dans un monde bipolaire, communisme contre Occident, mais dans un réseau de régimes autoritaires qui collaborent et travaillent pour se perpétuer et se maintenir au pouvoir. Ils se rendent visite, se soutiennent, échangent des renseignements militaires, partagent des troupes s’il le faut, etc. Nous constatons qu’il existe un conglomérat, une mafia, une kleptocratie mondiale d’autocraties telles que la Russie, le Belarus, la Chine, Cuba, le Venezuela, le Nicaragua ou la Bolivie. En Amérique latine, il existe encore des pays où certains mécanismes démocratiques fonctionnent, mais ils se trouvent dans une zone grise parce qu’ils persécutent les défenseurs des droits de l’homme, parce qu’ils n’ont pas la liberté de la presse et parce qu’ils s’alignent également sur ces dictateurs — comme au Brésil, au Mexique et en Argentine.

Álvaro Peñas : Où mène cette zone grise ?

Carolina Barrero : À la misère la plus absolue et à l’absence de liberté, car je n’ai jamais vu un régime communiste mener à autre chose.


Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine




Israël et la normalisation de la rhétorique nazie : n’aurait-on pas enfanté d’un monstre ?

[Source : russiepolitics]

Par Karine Bechet-Golovko

L’accélération du conflit entre Israël et Gaza s’accompagne d’un retournement du paradigme nazi : bien que les hauts responsables israéliens traitent les autres peuples d’animaux ou de sous-hommes, qu’il s’agisse des Palestiniens ou des Bouriates (en Russie), bien qu’ils considèrent normal de les écraser physiquement, ils continuent à utiliser la victimisation nazie, payée très cher par les aïeux de leurs familles (mais non par eux-mêmes) pour justifier leurs crimes. Et quand on leur rappelle, à l’ONU, qu’ils ne sont pas au-dessus du droit international, l’enfant-roi se révolte : comment ça, il n’y aurait plus d’impunité totale, nous n’aurions plus le monopole de l’humanité ? Il semblerait que la communauté internationale, en faisant d’Israël une victime éternelle et intouchable sous peine d’antisémitisme, ait enfanté d’un monstre. Qui est entré en guerre et se croit au-dessus de tout… et de tous.

Ces derniers temps, Israël a changé de rhétorique et semble s’enfoncer dans les méandres de la justification de ses crimes par le recours à la déshumanisation de l’Autre et de tous les autres êtres humains. 

Ainsi, il n’est pas condamnable d’effacer de la surface de la Terre Gaza, puisque ce ne sont pas des Humains, qui y habitent. Mais, je cite, des « animaux humanoïdes » (voir notre article ici). Dixit le ministre israélien de la Défense.

« J’ai ordonné un blocus complet de Gaza. Il n’y aura pas d’électricité. Pas de nourriture. Pas de carburant. Pas d’eau. Tout est fermé. Nous luttons contre les animaux humanoïdes et agirons en conséquence. »

Aucune réaction internationale. Aucune critique.

Plus tard, toujours sur cette même ligne, ce sont les Bouriates, peuple oriental de Russie, qui ne sont que des sous-hommes psychopathes, des animaux, je cite Arkady Milman, ancien ambassadeur d’Israël en Russie :

« des animaux avec des instincts psychopathes complètement malsains de destruction de tout ce qui les entoure »

Voici la vidéo, tirée de cette interview.  Même si vous ne comprenez pas le russe, portez attention à sa gestuelle, elle est éloquente :



Aucun mot dans les médias occidentaux. Le Gouverneur de Bouriatie, Alexeï Tsydenov, n’a pas laissé passer :

« Un ancien ambassadeur d’Israël en Russie. Une personne, qui devrait bien connaître notre pays multinational et nos peuples, a parlé des Bouriates. D’après ses paroles, il ressort clairement que ses connaissances sont médiocres et que son éducation et ses valeurs humaines sont encore pires. C’est une période difficile pour Israël et dans la bande de Gaza : des gens meurent. Mais les propos de l’ancien ambassadeur sentent clairement le nazisme et le racisme. Il est peu probable qu’une telle attitude contribue à résoudre la situation actuelle. De qui sinon des Juifs — des gens qui ont eux-mêmes souffert plus que d’autres du racisme et du nazisme — il est pour le moins étrange d’entendre cela. Nous ne jugerons pas le peuple juif tout entier sur la base d’un seul malade. Israël semble posséder l’un des meilleurs systèmes médicaux au monde. Je suggère qu’ils acceptent ce patient pour un traitement obligatoire. »

L’on voit ici un dérapage linguistique, qui est significatif d’une chute morale. La rhétorique nazie des sous-hommes est devenue une norme linguistique et politique. Tout est permis. La fuite en avant est terrible. Et le dernier scandale à l’ONU en est une illustration inquiétante.

Le Secrétaire général de l’ONU a simplement rappelé certaines vérités : les Palestiniens ont attaqué, car cela fait des années qu’ils sont agressés par Israël ; le droit à la défense ne justifie pas les atrocités et les crimes de guerre commis actuellement par l’armée israélienne contre les habitants de Gaza ; personne n’est au-dessus du droit international.

La réaction d’Israël ne s’est pas fait attendre ; ces propos sont inacceptables et déconnectés de la réalité, le Secrétaire général de l’ONU doit démissionner. Rien de moins.

De quelle réalité, s’agit-il ? De la réalité construite patiemment depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De l’acceptation des violations systématiques du droit international par Israël dans ses guerres de conquête, puis d’occupation des territoires. De la réalité d’un État, qui est au-dessus du droit international, parce que ses aïeux ont souffert d’un génocide. L’impunité totale ne produit qu’une amoralité. Et nous le voyons aujourd’hui. Nous avons fait grandir un monstre, qui ne comprend pas qu’il doit respecter le droit international, qu’en dehors des Juifs il y a aussi des Humains et qu’ils ont le droit à la vie — parce que, justement, ils sont humains. L’enfant-roi refuse de devenir adulte, il ne peut être qu’un tyran domestique. Mais avec une armée puissante, il est capable de faire beaucoup de dégâts. Et l’histoire ne l’en absoudra pas. Avoir été victime d’un génocide ne donne pas le droit d’en commettre un.




La tragédie palestinienne : à qui profite le crime ?

[Source : strategic-culture.su]

Dans l’état actuel des choses, nous avons trois victoires pour l’hégémon et une victoire pour sa nation porteavions en Asie occidentale.

Par Pepe Escobar

À l’heure actuelle, on sait parfaitement qui profite de l’horrible tragédie palestinienne.

Dans l’état actuel des choses, nous avons trois victoires pour l’hégémon et une pour sa nation porte-avions en Asie occidentale.

Le premier gagnant est le parti de la guerre, une vaste escroquerie bilatérale. La demande supplémentaire de 106 milliards de dollars adressée par la Maison-Blanche au Congrès pour « l’assistance », en particulier à l’Ukraine et à Israël, est une manne du ciel pour les tentacules de l’armement du MICIMATT (military-industrial-congressional-intelligence-media-academia-think tank — complexe militaro-industriel-congrès-services secrets-médias-universités-groupes de réflexion —, selon la définition légendaire de Ray McGovern).

La laverie automatique va fonctionner à plein régime, avec notamment 61,4 milliards de dollars pour l’Ukraine (plus d’armes et reconstitution des stocks américains) et 14,3 milliards de dollars pour Israël (principalement un « soutien » à la défense aérienne et antimissile).

Le deuxième gagnant est le Parti démocrate, qui a réussi à obtenir un changement de discours inévitable par rapport à l’échec spectaculaire du projet Ukraine ; cependant, cela ne fera que repousser l’humiliation de l’OTAN en 2024, qui réduira l’humiliation de l’Afghanistan au statut de jeu d’enfant dans un bac à sable.

Le troisième gagnant met le feu à l’Asie occidentale : la « stratégie » néoconservatrice straussienne conçue comme une réponse au prochain BRICS 11, et tout ce qui concerne l’intégration de l’Eurasie qui a été avancé lors du Forum Belt and Road à Pékin la semaine dernière (y compris près de 100 milliards de dollars dans de nouveaux projets d’infrastructure/développement).

Et puis il y a l’accélération vertigineuse du projet parrainé par les maniaques sionistes génocidaires : une solution finale à la question palestinienne, mêlant rasage de Gaza, exode forcé vers l’Égypte, Cisjordanie transformée en cage et, à l’extrême, une « judaïsation d’Al-Aqsa », avec une destruction eschatologique du troisième lieu saint de l’islam, qui sera remplacée par la reconstruction du troisième temple juif.

La « bromance1 aristocratique » entre en scène

Tout est bien sûr lié. De vastes pans de l’État profond américain, en tandem avec le combo « Biden » dirigé par les néocons, peuvent profiter de cette nouvelle manne aux côtés de l’État profond israélien — leur bulle étant protégée par un barrage de propagande massif diabolisant toute forme de soutien au sort des Palestiniens.

Mais il y a un problème. Cette « alliance » vient de perdre — peut-être irrémédiablement — l’écrasante majorité du Sud mondial/la majorité mondiale, qui est viscéralement palestinienne. Les Palestiniens très instruits qui vivent à Gaza et souffrent de l’indicible dénoncent farouchement les rôles ambigus de l’Égypte, de la Jordanie et des Émirats arabes unis, tout en faisant l’éloge de la Russie, de l’Iran et, parmi les nations arabes, du Qatar, de l’Algérie et du Yémen.

Tout ce qui précède témoigne d’une continuité frappante depuis la fin de l’URSS. Washington a refusé de dissoudre l’OTAN en 1990 pour protéger les immenses profits des tentacules militarisés du MICIMATT. La conséquence logique a été que l’hégémon et l’OTAN en tandem, en tant que Robocop mondial, ont tué au moins 4,5 millions de personnes en Asie occidentale tout en déplaçant plus de 40 millions de personnes, puis ont tué, par procuration, au moins un demi-million de personnes en Ukraine tout en déplaçant plus de 10 millions de personnes. Et ce n’est pas fini.

Par contraste avec l’Empire du chaos, du mensonge et du pillage, le Sud et la majorité mondiale voient l’émergence de ce qu’un érudit chinois sophistiqué a délicieusement décrit comme une « bromance aristocratique » au centre du « nœud actuel de l’histoire universelle ».

La preuve en est le commentaire de Vladimir Poutine : « Je ne peux pas faire l’éloge de Xi Jinping parce que ce serait comme si je faisais mon propre éloge & ce serait une chose embarrassante à faire ».

Oui : Poutine et Xi — ces « méchants autocrates » pour les libéraux totalitaires atlantistes — sont des copains de cœur et en fait des âmes sœurs. Cela conduit notre universitaire chinois à approfondir non seulement leur compréhension mutuelle, mais aussi les liens de plus en plus complexes entre les trois derniers États-civilisations souverains, à savoir la Chine, la Russie et l’Iran.

Notre chercheur chinois montre que Poutine et Xi « ont pratiquement la même lecture de la réalité géopolitique », outre le fait qu’ils sont les dirigeants de deux des trois véritables États souverains, et qu’ils sont « désireux et capables d’agir correctement » afin de mettre un terme à la matrice hégémonique :

« Ils ont la compréhension, la vision, les outils de pouvoir, la volonté et actuellement les circonstances favorables leur permettant de mettre des limites définitives aux prétentions de l’establishment anglo-zio-américain. »

Il n’est donc pas étonnant qu’ils soient craints, méprisés et décrits comme des « menaces existentielles » pour la « civilisation occidentale ».

Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, qui a les yeux rivés sur la realpolitik, se permet une évaluation beaucoup plus directe : « Sous l’impulsion des États-Unis, le monde ne cesse de s’enfoncer dans un abîme. Les décisions prises indiquent clairement non seulement une détérioration mentale irréversible, mais aussi la perte des derniers lambeaux de conscience. Ces décisions, qu’elles soient importantes ou mineures, sont des symptômes flagrants de la maladie sociale épidémique ».

La frénésie d’Israël à élever le concept de « crimes contre l’humanité » à un tout autre niveau correspond bien à la définition d’une « maladie sociale épidémique », et même pire. Tel-Aviv s’est engagé sur la voie de l’effacement de toute empreinte culturelle, religieuse et civique dans le nord de la bande de Gaza, de sa destruction, de l’expulsion de ses habitants et de son annexion. Tout cela est pleinement légitimé par « l’ordre international fondé sur des règles » et ses humbles vassaux.

Entraîner l’Asie occidentale dans la guerre

Il est toujours instructif de comparer le rêve israélien d’une solution finale avec les faits sur le terrain. Appelons donc le lieutenant-général Andrey Gurulev, membre de la commission de la Douma d’État chargée d’examiner les dépenses du budget fédéral consacrées à la défense nationale, à la sécurité nationale et au maintien de l’ordre, et membre de la commission de la Douma sur la défense.

Voici les principaux points soulevés par M. Gurulev :

« Les bombardements israéliens n’ont aucun effet militaire. »

« Les personnes armées en Palestine sont dans des abris, les civils meurent dans des immeubles résidentiels. Nous avons vécu cela en Syrie, quand à Damas, par exemple, ils sont assis dans des tunnels souterrains et n’en sortent qu’en cas de nécessité. Le Hamas s’est préparé à 100 %, ce n’est pas sans raison qu’ils ont fait cela, ils ont des réserves d’armes et de nourriture (…) Les Israéliens sont montrés en colonnes sur des chars, sur des véhicules de combat d’infanterie, qu’est-ce qu’ils attendent ? Ils attendent que des drones les survolent ? C’est ce que nous avons vécu lors de l’opération militaire spéciale. Les chars en zone urbaine sont pratiquement inefficaces ».

« Les Américains essaient d’entraîner le Moyen-Orient dans la guerre ; apparemment, ils ont décidé de ne pas se tenir cérémonieusement aux côtés d’Israël ; dans ce cas, les dommages causés à Israël seraient inacceptables. »

« Sur les deux groupes de porte-avions en Méditerranée. À bord de ces navires, selon mes calculs, il y a environ 750 à 800 missiles Tomahawk, qui couvrent une bonne partie du territoire de la Fédération de Russie (…) Notre président a immédiatement décidé de mettre des Mig-31 équipés de missiles Kinzhal en service de combat. Pour une raison quelconque, tout le monde s’imagine qu’un avion équipé d’un Kinzhal va voler quelque part, le long de la mer Noire, mais les choses sont beaucoup plus globales. Tout d’abord, il s’agit de l’utilisation de tous les systèmes de reconnaissance reliés à un système d’information unique, avec l’envoi d’instructions de ciblage spécifiques aux points de contrôle. Si un avion entre dans l’espace aérien de la mer Noire, il doit avoir un échelon de soutien qui le protège des attaques aériennes ennemies, des systèmes de défense aérienne et de tout le reste. Il s’agit d’un ensemble de mesures visant à dissuader l’agresseur américain d’attaquer le territoire de la Fédération de Russie. Nous avons devant nous deux groupes de porte-avions, équipés jusqu’aux dents, capables d’atteindre des cibles sur le territoire de notre pays. Nous devons réagir normalement. »

« Si tout le Moyen-Orient est entraîné dans la guerre, que des groupes de porte-avions tentent de frapper le territoire de l’Iran, alors l’Iran ne restera pas silencieux, ils ont des cibles prêtes, tous les objets critiques, ils les attaqueront de différentes manières, malgré le Dôme de fer et tout le reste. »

Les analystes du Pentagone comprendront certainement ce que dit Gurulev. Mais pas les psychopathes néoconservateurs straussiens.

Alors que « le long nuage noir descend », pour faire référence à Bob Dylan, il est instructif de prêter une attention toute particulière aux voix de l’expérience.

C’est ainsi que nous nous tournons vers le Dr Mahathir Mohamad : 98 ans (non, pas Kissinger) ; il a passé toute sa vie d’adulte en politique, la plupart du temps en tant que Premier ministre d’une nation très importante (la Malaisie) ; il connaît très bien tous les dirigeants du monde, y compris ceux des États-Unis et d’Israël ; et à ce stade avancé de sa vie, il n’a peur de rien et n’a rien à perdre.

Le Dr Mahathir va droit au but :

« … Le nœud du problème est que toutes les atrocités commises par Israël sur les Palestiniens découlent du soutien américain à Tel-Aviv. Si le gouvernement américain retirait son soutien à Israël et cessait toute aide militaire au régime, Israël n’aurait pas perpétré le génocide et les meurtres de masse de Palestiniens en toute impunité. Le gouvernement des États-Unis doit se montrer honnête et dire la vérité. Israël et ses FDI sont les terroristes. Les États-Unis soutiennent ouvertement les terroristes. Alors, que sont les États-Unis ? »

Inutile de poser la question à ceux qui mènent actuellement la politique étrangère des États-Unis. Ils seraient à peine capables de contenir l’écume de leur bouche.



1 Terme utilisé en anglais pour désigner une romance ou une amitié entre deux mâles.




Plaidoyer pour une société sans ondes artificielles

Par Özler Atalay Yükseloğlu

À l’heure où cet article est écrit, le monde retient son souffle. Après que tous les regards aient été tournés vers l’Ukraine, ils le sont maintenant sur le Moyen-Orient avec la flambée du conflit israélo-palestinien. Les craintes de 3e guerre mondiale nucléaire sont à leur paroxysme après une année et demie fortement anxiogène.

Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue les combats que nous avons la responsabilité de continuer, que ce soit la justice pour les victimes du covid et des injections associées ou la cessation de la frénésie du WEF pour amener son agenda 2030. Les différents conflits peuvent tout à fait être des moyens de distraction pour mettre en œuvre les plans des élites.

La vérité est que la 3e guerre mondiale aurait très bien pu commencer à la sortie de la 2e au vu des conflits incessants qui se sont déroulés et de la répression secrète des dissidents par les réseaux obscurs (GLADIO) de l’OTAN, cette guerre combine certainement les philosophies des guerres de 4e et 5e génération qui sont respectivement menés sans distinction entre civils et militaires pour la 4e et bénéficiant des dernières avancées technologiques pour la 5e.

Que ce soit pour le déroulement de cette guerre ou la mise en place d’un nouvel ordre mondial technocratique et totalitaire, l’un des outils de premier plan est les ondes électromagnétiques, que ce soit pour la survenue de l’IoT (Internet des choses) ou l’IoB (Internet des corps) et beaucoup d’autres ainsi que le crédit social et un système financier entièrement numérique. D’où un engouement effréné vers la 5G, la 6G et pourquoi pas une 7G et une 8G ?

Un scandale en approche

Mais l’objet de ce plaidoyer n’est pas exclusivement de dénoncer cette dérive basée sur des réseaux de plus en plus délétères sur la santé publique, mais d’exiger une révolution drastique de nos habitudes en ce qui concerne l’utilisation des ondes électromagnétiques.

En effet, les réseaux mobiles sont devenus après trois décennies un outil quasi indispensable pour les plus jeunes qui ne peuvent concevoir un monde non connecté en tout lieu et en tout temps. Or, l’heure est venue de prendre conscience mondialement de la nocivité scandaleuse des OEM (Ondes Électromagnétiques) qui ne date pas des réseaux récents, mais bien des ondes les plus primitives.

En 2020, le docteur en médecine alternative américain Thomas Cowan a fait fureur en attribuant l’origine de la plandémie covid à la 5G et suggère que les grandes pandémies précédentes ont été causées par des « sauts quantiques » dans l’électrification de la Terre et de la performance des réseaux mobiles. Il affirme que la grippe espagnole de 1918 a été causée par l’introduction des ondes radio et que les pandémies suivantes ont été causées par l’introduction de radars et de satellites. Il s’était basé sur le livre « L’arc-en-ciel invisible » d’Arthur Firstenberg. Bien entendu, il a souffert de pressions et d’exclusion du corps médical pour ses assertions.

À ce jour, les grandes organisations de santé comme l’OMS et autres utilisent un langage oscillant entre la négation pure et simple ou une langue de bois pour admettre à demi-mot qu’il « pourrait » y avoir un risque pour la santé à « long » terme.

Ce qui est vraiment un mensonge faramineux si l’on sait que la Naval Medical Research Institute américaine a publié en 1971 un rapport sur les effets biologiques des micro-ondes (à partir de la 3G) et ondes radio (inférieures à 300 GHZ). On y retrouve un cortège de maladies allant aux pathologies cardiaques, aux pathologies neurologiques, psychologiques et endocriniens. Il est également utile de savoir que dans le bloc soviétique, les effets des micro-ondes comme des maux de tête, fatigue, perte d’appétit, somnolence, difficultés de concentration, mauvaise mémoire, instabilité émotionnelle et fonction cardiovasculaire labile étaient reconnus.

En ce qui concerne les ondes EBF (anglais ELF, ondes à fréquences extrêmement basses) allant de 0 à 30 Hz, les risques sont également évalués et même les grandes organisations de santé reconnaissent un « potentiel » risque cancérogène ou neurodégénératif. D’autres effets délétères sont connus, mais restent évidemment occultés.

Sachant que toutes ces gammes de fréquences se retrouvent dans les boxs Wi-Fi et les antennes relais, la vie des électrosensibles se fera d’autant plus rude. À ce sujet, nous estimons que ce terme est un euphémisme, car définirait une sensibilité « en dessous » des normes d’expositions publiques. Sachant que ces normes sont relatives à l’intensité pour provoquer une élévation de température, ces souffrants devront endurer des gammes de plus en plus larges, la gamme EBF étant déjà préjudiciable. Tout citoyen est potentiellement électrosensible et peut développer des pathologies.

Toutes les ondes artificielles sont nocives

D’un point de vue technique, toutes les ondes artificielles sont néfastes. Le biophysicien grec Dimitris J. Panagopoulos affirme que c’est par ce qu’elles sont polarisées et cohérentes et peuvent donc « produire des interférences constructives et amplifier leur intensité à certains endroits, et aussi forcer toutes les particules chargées (par exemple les ions mobiles) dans les cellules/tissus vivants à osciller en parallèle et en phase avec eux. La polarisation et la cohérence expliquent pourquoi les CEM de ~ 0,1 mW/cm2 émis par un téléphone portable sont nocifs, alors que les CEM solaires de ~ 10 mW/cm2 (100 fois plus forts) sont vitaux. ». Les CEM (Champs Électromagnétiques) naturels (par exemple la lumière, les résonances de Schumann, les micro-ondes cosmiques, etc.) ne sont ni polarisés ni cohérents, c’est-à-dire que les ondes individuelles oscillent sur tous les plans possibles et avec une phase aléatoire, et ce n’est qu’en certaines occasions qu’ils sont partiellement ou localement polarisés (comme les champs terrestres et les champs des membranes cellulaires). (Pour développer)

Conclusion

Si notre réclamation peut sembler utopique, c’est pourtant une nécessité absolue, à l’heure où un nombre incalculable de civils souffre passivement ou activement (attaques) des ondes artificielles.

L’humanité a passé la majeure partie de son existence sans ces technologies sans fil et s’en est très bien portée. La technologie filaire est également assez efficace et stable.

En tant qu’individus ciblés victimes d’armes électromagnétiques, nous sommes les plus sensibilisés contre la prolifération d’ondes mortifères et souffrant pour beaucoup de symptômes proches de ceux du syndrome de La Havane, nous faisons nôtre la souffrance des électrosensibles qui sont peut-être des ciblés qui s’ignorent. À l’heure du déploiement du système d’armes 5G dénoncé par le spécialiste en armement britannique Mark Steele, toute la société est potentiellement victime d’agressions électromagnétiques, particulièrement les vaccinés. En définitive, peu importe la gamme d’ondes, nous sommes tous concernés, alors exigeons la désinstallation de ces technologies ou à défaut un rétropédalage progressif jusqu’à ce qu’il ne reste que des ondes naturelles. L’ingénieur et individu ciblé Frédéric Laroche avait fait cette proposition audacieuse en 2020 déjà.

Manifestation européenne du 10 juin 2023 à Bruxelles
contre l’utilisation d’armes électromagnétiques sur civils

Özler ATALAY YÜKSELOĞLU – Journaliste Citoyen et Individu Ciblé




La militarisation du fanatisme — Pourquoi les gauchistes aiment l’islam même si l’islam les hait

[Source : alt-market.us]

[Illustration : manifestation pro-palestinienne.]

Par Brandon Smith

Dans mon récent article sur la nature suspecte du conflit israélo-palestinien, j’ai noté que, tout comme pour l’Ukraine, l’establishment cherche à inciter les Américains à soutenir l’un ou l’autre camp, bien qu’aucun des deux ne concerne les intérêts publics dans le pays et qu’aucun ne vaille vraiment la peine d’être défendu. Il s’agit d’une stratégie classique de déstabilisation et de mondialisation qui rappelle la Première Guerre mondiale : chaque fois que les Américains commencent à se rallier à leur propre culture, à leur propre sécurité et à chercher à résoudre leurs propres problèmes, un autre conflit étranger surgit soudain qui, pour une raison ou une autre, exige que nous laissions tomber tout ce que nous sommes en train de faire et que nous intervenions.

Pour de nombreux lecteurs, cela ne semble pas être grand-chose, mais après près d’une décennie de cultisme « woke » et d’efforts de l’extrême gauche pour déconstruire les États-Unis, il y a eu un retour de bâton qui menace maintenant d’étouffer le mouvement pour la justice sociale. BLM est en fort déclin, les universités infestées de SJW(([1] Social justice warrior : guerrier de la justice sociale)) souffrent de la baisse des inscriptions et d’un manque de légitimité, Hollywood woke brûle et ses profits s’effondrent, l’agenda trans est enfin obstrué et plusieurs États bloquent les efforts des activistes queer pour cibler et préparer les enfants, et l’attention se porte à nouveau sur les dangers des politiques d’ouverture des frontières avec une majorité d’Américains qui demandent maintenant que quelque chose soit fait.

C’est subtil, mais le pendule revient à la gauche politique et elle n’aime pas ça. L’« Amérique d’abord » fait lentement son retour. Que doit faire l’establishment ? Ce qu’ils font toujours : piéger la population dans un autre conflit étranger inutile. De cette façon, notre attention sur le front intérieur est détournée, nos ressources et nos impôts sont transférés à l’étranger et nos soldats sont envoyés mourir sur un terrain étranger au lieu de se battre pour sécuriser nos propres frontières et notre population. En tant que société, nous ne sommes pas autorisés à faire passer l’Amérique en premier ; lorsque nous essayons, nous sommes systématiquement sabotés.

Dans le cas du bourbier actuel, les Américains sont quotidiennement poussés à choisir une équipe. De nombreux conservateurs choisiront inévitablement Israël plutôt que les musulmans, ce qui, d’une certaine manière, est compréhensible. La culture islamique et l’idéologie de la charia sont totalement incompatibles avec les valeurs occidentales traditionnelles et constituent une présence destructrice dans des pays majoritairement chrétiens. Les gens soutiendront Israël parce qu’il est considéré comme le « moindre des deux maux ».

La question de savoir si c’est vrai ou non est à débattre et il y a beaucoup d’incidents historiques qui ont fait d’Israël un handicap plutôt qu’un allié. D’un autre côté, nous avons tous vu ce que l’immigration musulmane de masse a fait à l’Europe avec la montée en flèche des vols, des crimes violents, des gangs de viols et des attaques terroristes. Quel que soit le camp que l’on considère comme « plus juste » dans le dernier conflit, il est important de comprendre que cela ne change rien au fait qu’il y a d’autres intérêts en jeu qui veulent exploiter la situation à leur propre profit.

La culture islamique, par exemple, considère l’Occident comme un fruit mûr à cueillir et à dévorer. Elle considère les Occidentaux comme du bétail et pense que sa religion est destinée à submerger et à conquérir un jour l’Occident au moyen d’une tactique qu’elle appelle « conquête tranquille » ou « djihad doux ». Il ne s’agit pas d’un concept limité à quelques croyants marginaux, mais d’un fantasme dominant au sein de la majorité de la population musulmane, qui souhaite instaurer la charia dans le monde entier. Environ 50 % des musulmans vivant dans les pays occidentaux réclament ouvertement l’application de la charia aux États-Unis et en Europe. On leur a appris à haïr les non-croyants, c’est la réalité.

Les Israéliens pourraient penser la même chose des Américains et des Européens ; combien de fois l’ADL a-t-elle tenté de manipuler le débat public et d’entraver la liberté d’expression aux États-Unis ? Mais ils ne cherchent pas à émigrer par dizaines de millions dans le cadre d’un djihad en douceur. Il y a une question de triage à prendre en considération.

C’est précisément cet état d’esprit d’infiltration et d’assujettissement des musulmans qui, à mon avis, plaît tant à la gauche politique. Comme nous l’avons vu la semaine dernière, de nombreuses manifestations de masse en faveur des Palestiniens ont eu lieu dans les villes américaines (y compris une brève occupation du Capitole) et la majorité des personnes impliquées dans ces événements ne sont PAS des musulmans. Il s’agit plutôt des mêmes fous gauchistes qui ont soutenu les émeutes de BLM. Ce sont les mêmes personnes qui se déchaînent et s’opposent à toute tentative de fermeture de la frontière sud. Ce sont les mêmes personnes qui exigent l’endoctrinement du genre dans les écoles publiques. Ce sont eux qui constituent le gros des manifestations pro-palestiniennes en Amérique.

Mais pourquoi ? Le fait est que les groupes musulmans méprisent l’idéologie progressiste. Si un gauchiste devait promouvoir publiquement l’une de leurs croyances dans un pays contrôlé par l’islam, il serait emprisonné ou mis à mort. Essayez d’enseigner la transsexualité aux enfants dans une école musulmane et comptez les jours avant d’être jeté d’un toit ou battu dans la rue. Il n’y a tout simplement pas d’intersection entre les progressistes modernes et l’islam ; alors pourquoi travaillent-ils ensemble ?

Tout d’abord, nous devons établir qu’il existe deux motivations distinctes : les objectifs de la gauche politique et ceux des mondialistes. Les chemins de chaque groupe se croisent souvent et les gauchistes s’intègrent de plus en plus à l’idéal mondialiste, mais ils restent distincts à bien des égards. Au fond, les gauchistes sont des idiots utiles qui aspirent au pouvoir et qui se nourrissent des miettes que leur jette la table mondialiste. Ironiquement, de nombreux gauchistes pensent encore qu’ils luttent contre « l’homme » alors qu’ils se plient aux exigences des mondialistes qui SONT « l’homme ».

L’alliance tordue

De même que les gauchistes rompent volontiers le pain avec les élites financières corporatistes qu’ils prétendent combattre, ils ont également l’habitude d’embrasser des groupes ethniques et religieux hostiles à la culture progressiste de l’hédonisme. Je mettrais cette alliance bizarre sur le compte de ce que l’on pourrait appeler « l’exploitation mutuelle ».

Les musulmans considèrent la gauche politique comme la clé qui ouvre les portes de l’Occident, une sorte de gardien crédule qui accueillera n’importe quel visiteur sans l’avoir examiné au préalable. Les gauchistes sont la fissure dans l’armure, le trou dans la clôture dont les groupes islamiques profitent. Mais qu’en est-il des gauchistes ? Qu’ont-ils à gagner à s’associer à un groupe qui, en fin de compte, veut leur mort ? Les gauchistes aiment l’islam précisément parce qu’il est l’antithèse de tout ce que le monde occidental représente.

Pour comprendre ces gens, il faut comprendre les fondements du marxisme culturel. Ce système cherche à saboter les cultures et les civilisations existantes afin de créer le chaos et la consolidation. Le chaos est utilisé comme couverture pour introduire des contrôles socialistes/communistes en tant que « solution » aux maux de la société. Dans le cas du marxisme originel, la stratégie consistait généralement à provoquer la rébellion de la classe ouvrière et des pauvres contre les classes les plus aisées, puis les provocateurs prenaient le pouvoir pendant que les groupes se battaient les uns contre les autres. Les marxistes culturels utilisent une méthode similaire pour provoquer des troubles civils parmi les « marginaux », mais ils se concentrent moins sur l’économie que sur les divisions sociales et ethniques.

En d’autres termes, la race, la religion, la sexualité, etc. sont leur pain et leur beurre. Les gauchistes (et bien sûr les mondialistes) considèrent les groupes minoritaires comme de la chair à canon à jeter sur n’importe quelle société jusqu’à ce qu’elle s’effondre. La plupart des gauchistes sont mentalement et physiquement faibles et, même s’ils sont des fanatiques, ils se rendent compte que s’ils s’engageaient dans une guerre civile contre les conservateurs et les patriotes, ils seraient rayés de la surface de la Terre. Ils ne sont pas capables de mener seuls une guerre ou une révolution compétente. Ils absorbent donc les causes d’autres groupes, qu’ils utilisent ensuite comme des voyous et des agents d’exécution.

Décolonisation et chiens d’attaque fanatiques

Lorsqu’il s’agit d’extrémistes musulmans, la gauche salive parce qu’elle y voit une nouvelle et précieuse réserve de chiens d’attaque fanatiques. Elle a besoin de groupes de personnes prêtes à se battre et à tuer sans retenue et sans crainte de la mort. Les islamistes s’inscrivent parfaitement dans cette dynamique, compte tenu de leur conception de la récompense du djihad dans l’au-delà.

En tant que conservateurs et patriotes, nous ne pensons généralement pas en termes de mercenaires — nous croyons qu’il faut mener nos propres batailles pour notre pays et les mener en respectant certains principes. La gauche ne pense pas de cette manière. Elle se soucie de gagner. Elle s’intéresse au pouvoir et se moque de ce qu’elle doit faire pour atteindre ses objectifs.

Mais comment les gauchistes peuvent-ils conserver une image de supériorité morale tout en adoptant des comportements moralement répréhensibles et en s’alliant avec des personnes qui ne partagent pas leurs idéaux ?

La justification est, bien sûr, la « décolonisation ». La magie de la décolonisation est qu’elle donne aux gauchistes le droit de justifier n’importe quelle action, aussi violente ou odieuse soit-elle (y compris la destruction aveugle de biens ou le meurtre de civils et de passants innocents). C’est la philosophie de l’indignation héritée. Ils prétendent que les événements survenus il y a des centaines d’années et considérés comme une injustice par la société moderne permettent aux activistes de se venger rétroactivement de la civilisation actuelle.

Mais jusqu’où remontons-nous dans l’histoire pour revendiquer des griefs et exiger des réparations ? Où cela s’arrête-t-il ? L’objectif premier des gauchistes est de détruire la civilisation occidentale. Oui, ils sont utilisés par les mondialistes comme une matraque, mais ils sont aussi un ennemi de la liberté à part entière dont il faut s’occuper, tout comme il faut s’occuper des mondialistes. Le faux paradigme gauche/droite est mort ; nous savons tous qui soutient la liberté et qui ne la soutient pas aujourd’hui.

Pour les mondialistes, Israël/Palestine représente un point d’ignition pour déclencher une guerre mondiale plus large. Les migrations musulmanes massives créent également des opportunités de perturbations de type Cloward-Piven pour les nations ciblées.

Pour la gauche politique, Israël n’est qu’un autre symbole du « colonialisme » qu’elle pense pouvoir utiliser pour illustrer la nécessité de son mouvement de destruction de l’Occident. Même si les juifs et les musulmans occupent et se disputent la région depuis des milliers d’années, la gauche veut dépeindre la formation d’Israël comme un colonialisme semblable à l’expansion européenne des années 1500 à 1800.

La philosophie de la décolonisation ne s’applique pas à Israël, il s’agit d’une bataille mutuelle pour un territoire et une idéologie qui fait rage depuis les temps bibliques. Cela ne justifie pas nécessairement le comportement ou les crimes de l’une ou l’autre partie, je souligne simplement que les concepts de la gauche moderne sont totalement déconnectés de ce qui se passe et que leurs tentatives de coopter le conflit pour leur propre gain politique sont méprisables.

Dans l’esprit d’un gauchiste, les musulmans sont utiles. C’est là toute la question. Ils regretteront peut-être leur alliance demain, mais aujourd’hui, les gauchistes pensent qu’ils ont désormais accès à une nouvelle armée de minorités musclées qui feront des ravages en Occident.

Quant aux mondialistes, ils espèrent que la nouvelle poussée d’énergie du mouvement woke et les implications d’une guerre plus large au Moyen-Orient distrairont les patriotes américains pendant de nombreux mois, au lieu de s’organiser pour sécuriser les frontières, l’économie, l’héritage et les libertés des États-Unis.




Catalyse totalitaire

[Source : blog.mondediplo.net]

Par Frédéric Lordon

[Illustration : Cube de sucre en feu — avec des cendres comme catalyseur
Robin Müller]

Il y a une économie générale de la violence. Ex nihilo nihil : rien ne sort de rien. Il y a toujours des antécédents. Cette économie, hélas, ne connaît qu’un principe : la réciprocité — négative. Lorsque l’injustice a été portée à son comble, lorsque le groupe a connu le meurtre de masse et, pire peut-être, l’invisibilisation du meurtre de masse, comment pourrait-il ne pas en sortir une haine vengeresse ? Les rationalités stratégiques — faire dérailler la normalisation israélo-arabe, réinstaller le conflit israélo-palestinien sur la scène internationale —, si elles sont réelles, n’en ont pas moins trouvé parmi leurs ressources le carburant de la vengeance meurtrière.

« Terrorisme », mot-impasse

La FI n’a pas commis les erreurs dont on l’accuse. Mais elle en a commis. Une — et de taille. Dans un événement de cette sorte, on ne se rend pas directement à l’analyse sans avoir d’abord dit l’effroi, la stupeur et l’abomination. Le minimum syndical de la compassion ne fait pas l’affaire, et on ne s’en tire pas avec quelques oblats verbaux lâchés pour la forme. Quand bien même ce qui est donné au peuple palestinien ignore jusqu’au minimum syndical, il fallait, en cette occurrence, se tenir à ce devoir — et faire honte aux prescripteurs de la compassion asymétrique.

Ce manquement, réel, a cependant été saisi et déplacé pour se transformer dans le débat public en un point de sommation, d’abjuration même, sur lequel la FI, cette fois, a entièrement raison de ne pas céder : « terrorisme ». « Terrorisme » devrait-il être, comme l’affirme Vincent Lemire, « le point de départ du débat public » ? Non. Il n’en est même pas le point d’arrivée : juste le cul-de-sac. « Terrorisme » est un mot impasse. C’est ce que rappelle Danièle Obono, et elle a raison. Fait pour n’installer que la perspective de l’éradication et barrer toute analyse politique, « terrorisme » est une catégorie hors-politique, une catégorie qui fait sortir de la politique. La preuve par Macron : « unité de la nation » et dérivés, 8 occurrences en 10 minutes de brouet. Suspension des conflits, neutralisation des différends, décret d’unanimité. Logiquement : les manifestations de soutien au peuple palestinien sont des manifestations de soutien au terrorisme, et même des manifestations terroristes, en conséquence de quoi elles sont interdites.

Concéder « terrorisme », c’est annuler que ce qui se passe en Israël-Palestine est politique. Au plus haut point. Même si cette politique prend la forme de la guerre, se poursuivant ainsi par d’autres moyens selon le mot de Clausewitz. Le peuple palestinien est en guerre — on ne lui a pas trop laissé le choix. Une entité s’est formée en son sein pour la conduire — d’où a-t-elle pu venir ? « On a rendu Gaza monstrueux », dit Nadav Lapid. Qui est « on » ?

Sans avoir besoin de « terrorisme », « guerre » et « crimes de guerre » sont hélas très suffisants à dire les combles de l’horreur. Très suffisants aussi à dire les massacres abominables de civils. Si dans la guerre, qui est par principe tuerie, on a forgé sans pléonasme la catégorie de « crimes de guerre », c’est bien pour désigner des actes qui font passer à une chose atroce en soi d’autres paliers d’atrocité. C’est le moment de toute façon où il faut faire revenir l’économie générale de la violence : des crimes qui entraînent des crimes — des crimes qui ont précédé des crimes. L’acharnement à faire dire « terrorisme » ne satisfait que des besoins passionnels — et aucune exigence intellectuelle.

En réalité, « terrorisme » et « crimes de guerre » sont deux catégories qui ne cessent de passer l’une dans l’autre, et ne dessinent aucune antinomie stable. Hiroshima est, à la lettre, conforme à la définition ONU du terrorisme : tuer des civils qui ne sont pas directement parties à des hostilités pour intimider une population ou contraindre un gouvernement à accomplir un certain acte. A-t-on entendu parler de terrorisme pour la bombe d’Hiroshima ? Et pour Dresde ? — comme Hiroshima : terroriser une population en vue d’obtenir la capitulation de son gouvernement.

Mais pour ceux qui, dans la situation présente, en ont fait un point d’abjuration, « terrorisme » a une irremplaçable vertu : donner une violence pour dépourvue de sens. Et de causes. Violence pure, venue de nulle part, qui n’appelle rigoureusement aucune autre action que l’extirpation, éventuellement dans la forme relevée de la croisade : le choc des civilisations, l’axe du Bien, à laquelle il n’y a aucune question à poser. Il est vrai qu’ici nous naviguons en eaux vallsiennes où comprendre est contradictoire avec s’émouvoir, et vient nécessairement en diminution du sentiment d’horreur, donc en supplément de complaisance. L’empire de la bêtise, comme une marée noire, n’en finit plus de s’étendre.

La passion de ne pas comprendre

Surtout donc : ne pas comprendre. Ce qui demande un effort d’ailleurs, car l’évidence est massive et, avoir les yeux ouverts suffit — pour comprendre. Un peuple entier est martyrisé par une occupation, ça fait bientôt 80 ans que ça dure. On les enferme, on les parque à les rendre fous, on les affame, on les tue, et il n’est plus une voix officielle pour en dire un mot. 200 morts depuis dix mois : pas un mot — entendre : qui se comparerait, même de loin, aux mots donnés aux Israéliens. Des témoignages vidéos à profusion des crimes israéliens encore frais : pas un mot. Des marches palestiniennes pacifiques à la frontière, 2018, 200 morts : pas un mot. Des snipers font des cartons sur les rotules, 42 en une après-midi, pas mal : mais pas un mot — si : « l’armée la plus morale du monde ». D’anciens militaires de l’armée la plus morale du monde expriment le dégoût, l’inhumanité de ce qu’on leur a fait faire aux Palestiniens : pas un mot. À chacune des abominations du Hamas ce week-end, on en opposerait tant et plus commises par les militaires ou les colons — à peine quelques rides à la surface de l’eau. Les tragédies israéliennes sont incarnées en témoignages poignants, les tragédies palestiniennes sont agglomérées en statistiques. En parlant de statistique : on voudrait connaître la proportion des hommes du Hamas passés à l’attaque ce week-end qui ont tenu dans leurs mains les cadavres de leurs proches, des corps de bébés désarticulés, pour qui la vie n’a plus aucun sens — sinon la vengeance. Non pas « terrorisme » : le métal en fusion de la vengeance coulé dans la lutte armée. L’éternel moteur de la guerre. Et de ses atrocités.

En tout cas voilà le sentiment d’injustice qui soude le groupe. Une vie qui ne vaut pas une autre vie : il n’y a pas de plus haute injustice. Il faut être épais pour ne pas parvenir à se représenter ça — à la limite, même pas par humaine compréhension : par simple prévoyance stratégique. Qu’un martyre collectif soit ainsi renvoyé à l’inexistence, que les vies arabes se voient dénier toute valeur, et que ceci puisse rester indéfiniment sans suite, c’était une illusion de colonisateur.

Bloc bourgeois et « importation »

Maintenant le fait le plus frappant : tout l’Occident officiel communie dans cette illusion. En France, à un degré étonnant. On s’y inquiète beaucoup des risques d’« importation du conflit ». Sans voir que le conflit est déjà massivement importé. Bien sûr, « importation du conflit » est un mot à peine codé pour dire indifféremment « Arabes », « immigrés », « banlieues ». Mais le canal d’importation réel n’est pas du tout celui-là, il est sous nos yeux pourtant, large comme Panama, bouillonnant comme une conduite forcée : le canal d’importation-du-conflit, c’est le bloc bourgeois (Amable et Palombarini ©). Tout son appareil, personnel politique, éditocratie en formation serrée, médias en « édition spéciale », s’est instantanément déclenché pour importer. Pourquoi le point de fixation sur le terrorisme ? Pour la FI bien sûr — nous y revoilà. Cette fois-ci cependant avec un nouveau point de vue : le point de vue de l’importation intéressée. Le bloc bourgeois quand il fait bloc derrière Israël à l’extérieur saisit surtout l’occasion de faire bloc contre ses ennemis à l’intérieur.

Il faudrait ici une analyse de la solidarité réflexe du bloc bourgeois avec « Israël » (entité indifférenciée : population, Etat, gouvernement) et des affinités par lesquelles elle passe. Des affinités de bourgeois : le même goût de la démocratie frelatée (bourgeoise), la même position structurale de dominant (dominant national, dominant régional), les mêmes représentations médiatiques avantageuses, ici celles d’Israël comme une société bourgeoise (start-ups et fun à Tel Aviv). Tout porte le bloc bourgeois à se reconnaître spontanément dans l’entité « Israël », partant à en épouser la cause.

Et le bloc bourgeois français est plus israélien que les Israéliens : il refuse qu’on dise « apartheid » alors que des officiels israéliens le disent, il refuse de dire « Etat raciste » alors qu’une partie de la gauche israélienne le dit, et qu’elle dit même parfois bien davantage, il refuse de dire la responsabilité écrasante du gouvernement israélien alors qu’Haaretz le dit, il refuse de dire la politique continûment mortifère des gouvernements israéliens alors qu’une kyrielle d’officiers supérieurs israéliens le disent, il refuse de dire « crimes de guerre » pour le Hamas alors que l’ONU et le droit international le disent. Gideon Levy : « Israël ne peut pas emprisonner deux millions de Palestiniens sans en payer le prix cruel ». Daniel Levy, ancien diplomate israélien à une journaliste de la BBC qui lui dit que les Israéliens sur le point d’annihiler Gaza « se défendent » : « Vous pouvez vraiment dire une chose pareille sans ciller ? Ce genre de mensonges ? » Le bloc bourgeois : « Israël ne fait que se défendre ». Il dit « Terreur » quand les Russes coupent toute ressource à l’Ukraine, il ne dit rien quand Israël coupe toute ressource à Gaza. Le bloc bourgeois vit un flash d’identification que rien ne peut désarmer.

Il le vit d’autant plus intensément que la lutte contre les ennemis du frère bourgeois au dehors et la lutte contre les adversaires du bloc bourgeois au-dedans se potentialisent l’une l’autre. C’est comme une gigantesque résonance inconsciente, qui prend toute son ampleur dans une situation de crise organique où le bloc bourgeois contesté est devenu prêt à tout pour se maintenir.

Le bloc regarde autour de lui, il ne se voit plus qu’un seul ennemi significatif : la FI. PS, EELV, PC, il a tout neutralisé, plus aucune inquiétude de ce côté-là, ces gens ne représentent aucun danger — quand ils ne sont pas de précieux auxiliaires. La FI, non. Une occasion se présente pour l’anéantir : ne pas hésiter une seule seconde. Comme avec Corbyn, comme avec Sanders, les affabulations d’antisémitisme, connaissaient déjà leur régime de croisière, mais une opportunité pareille est inespérée. Providentiel loupé inaugural de la FI : tout va pouvoir s’engouffrer dans cette brèche : le mensonge ouvert, la défiguration éhontée des propos, les sondages bidons sur des déclarations ou des absences de déclarations fabriquées, les accusations délirantes. La BBC s’abstient de dire « terroriste » mais la FI doit le dire. Des universitaires incontestables produisent de l’analyse sur les plateaux, mais la même analyse fournie par la FI est un scandale. La FI a une position somme toute fort proche de l’ONU, mais elle est antisémite. « Que cherche Jean-Luc Mélenchon ? A cautionner le terrorisme islamiste ? » s’interroge avec nuance La Nuance.

Cristallisation

La violence du spasme que connait la vie politique française n’a pas d’autre cause. L’événement a œuvré comme un puissant réactif, révélant toutes les tendances actuelles du régime, et les portant à un point que même les émeutes de juillet ne leur avaient pas fait atteindre. L’effet de catalyse est surpuissant. Crise après crise, la dynamique pré-fasciste ne cesse de prendre consistance et de s’approfondir. Le terme en a été donné par Meyer Habib député français d’extrême-droite israélienne : « Le RN est entré dans le camp républicain ».

Les moments de vérité recèlent toujours quelque avantage : nous savons désormais en quoi consiste le camp républicain. C’est le camp qui interdit le dissensus, qui interdit l’expression publique, qui interdit les manifestations, qui impose l’unanimité ou le silence, et qui fait menacer par ses nervis policiers tous ceux et toutes celles qui seraient tentés de continuer à faire de la politique autour de la question israélo-palestinienne. C’est le camp qui fait faire des signalements par des institutions universitaires à l’encontre de communiqués de syndicats étudiants, qui envisage tranquillement de poursuivre des organisations comme le NPA ou Révolution permanente, qui doit sans doute déjà penser secrètement à des dissolutions.

C’est bien davantage qu’un spasme en fait. Par définition, un spasme finit par relaxer. Ici, ça cristallise : une phase précipite. Et pas n’importe laquelle : catalyse totalitaire. « Totalitaire » est la catégorie qui s’impose pour toute entreprise politique de production d’une unanimité sous contrainte. L’intimidation, le forçage à l’alignement, la désignation à la vindicte, la déformation systématique, la réduction au monstrueux de toute opinion divergente en sont les opérations de premier rang. Viennent ensuite l’interdiction et la pénalisation. Témoigner du soutien au peuple palestinien est devenu un délit. Arborer un drapeau palestinien est passible de 135 € d’amende — on cherche en vain une base légale présentable. « Free Palestine » est un graffiti antisémite — dixit CNews, devenu arbitre des élégances en cette matière, signes de temps renversés où d’actuelles collusions avec des antisémites distribuent les accusations d’antisémitisme, et d’anciennes collusions avec le nazisme celles de nazisme. Sous l’approbation silencieuse du reste du champ politique et médiatique. Dans les couloirs de toute la galaxie Bolloré, on ne doit plus en finir de se tenir les côtes de rire, pendant qu’à LREM, à France Inter et sur tous les C Trucmuche de France 5, on prend la chose au tout premier degré. Le camp républicain, c’est le camp qui suspend la politique, les libertés et les droits fondamentaux, le camp soudé dans le racisme anti-Arabe et dans le mépris des vies non-blanches.

Le monde arabe, et pas seulement lui, observe tout cela, et tout cela se grave dans la mémoire de ses peuples. Quand la némésis reviendra, car elle reviendra, les dirigeants occidentaux, interloqués et bras ballants, de nouveau ne comprendront rien. Stupid white men.




Selon Scott Ritter, l’armée israélienne pourrait avoir des problèmes




La vérité sur les jésuites

[Source : Marion Sigaut – Officiel]

Retour sur la somme de contre-vérités qui circulent sur les jésuites depuis leur fondation. Le sujet est complexe, mais accessible néanmoins. Des Brigandes à Janet Osbaard, du Parlement de Paris à la Sorbonne, d’Ignace de Loyola au pape François, de la Réforme au Nouivel Ordre mondial, les informations et la désinformation s’entrecroisent. Sujet difficile mais passionnant.




Penser le néant de l’époque

[Source : euro-synergies.hautetfort.com]

Un entretien avec Pierre Le Vigan : « Penser le néant de l’époque »

Paru dans le quotidien Présent, mercredi 18 mars 2020

Questions de Pierre Saint-Servant

De votre livre Le Malaise est dans l’homme (2011) au Grand Empêchement qui vient de paraître, en passant par Soudain la postmodernité (2015) et Achever le nihilisme (2019), vous poursuivez la dissection de l’époque. Autour de quelle grande intuition ? Et peut-être, avec quel espoir ?

Ce qui m’intéresse, c’est ce qui est aux confins des permanences et des particularités de notre époque. Les maux de l’homme sont indissociables de sa sensibilité, si difficile à définir qu’Épicure préférait parler de l’« élément sans nom » (un élément de l’âme bien sûr). L’époque actuelle, qui est une hypermodernité — une modernité intensifiée — contredit elle-même certains aspects de la modernité, comme la culture du travail, tout en la prolongeant, par l’individualisme de masse (un oxymore, mais qui résume notre époque). La quantité de modernité change sa qualité.

On pourrait appeler cela l’individualisme de masse un culte des différences, mais à condition qu’elles soient insignifiantes. Notre époque est celle du gang des postiches, qui est aussi le gang des postures. En fait, chacun souffre du vide de notre époque, qui est la désertion du sacré. Mais en son absence, chacun le remplace par des étiquettes (« noir racisé », « indigène de la république »…), qui sont des simili-identités.

Les attitudes sociales à adopter faisaient l’objet d’un consensus normatif durant la modernité. Cette dernière (le XXe siècle jusqu’aux années 60) n’avait pas mis par terre les valeurs traditionnelles de respect de la famille, de la patrie, des Anciens. Mais elle avait mis ces valeurs au service d’un culte du travail, de la technique, du progrès. Ce culte a fini par se retourner contre ces valeurs qui, traditionnelles, avaient perduré dans la modernité. Notre société, dominée par le Capital devenu un mode de production mondialisé, a besoin maintenant, avec l’hypermodernité, d’un culte plus ludique de l’activité, ou de « l’innovation », que le culte classique du travail, d’un culte de la consommation et de la « nouveauté » permanente, d’une individualisation croissante qui casse les formes traditionnelles de rapport au travail et le sérieux dans l’exercice des métiers.

Notre société s’est gadgétisée. Le Capital (les forces économiques qui dominent notre société et lui donnent sa forme) a besoin d’hommes interchangeables et jetables, et non de travailleurs fidélisés, comme c’était en partie le cas dans les années 50 — ce qui ne gommait pas les conflits sociaux, mais les structurait. Le Capital a besoin d’une société plus atomisée, fluide, liquide.

[Voir aussi :
L’atomisation de l’Homme et de l’Humanité]

Votre réflexion tente de creuser — et d’élucider — la question de l’épuisement de l’homme postmoderne. Épuisement biologique, psychologique, bien visible, mais aussi spirituel, esthétique, ce qui est certainement plus grave. Quelles sont les grandes causes de cet épuisement ?

La cause principale de cet épuisement me paraît être la fin des verticalités c’est-à-dire des transmissions, des figures du Père, des fidélités. L’homme doit s’inventer, il est « libre d’être soi », mais surtout contraint d’édifier son soi (Alain Ehrenberg, La fatigue d’être soi). Après la mort de Dieu, ou son « éclipse » (Martin Buber), le progrès a tenu lieu de nouvelle religion. La croyance au progrès a légitimé bien des désastres, aussi bien sociaux qu’esthétiques. Mais cette religion du progrès avait le mérite d’être collective. Elle a laissé place à l’impératif individualiste de la création de soi par soi. C’est plus difficile, et cela ne fait pas lien entre nous.

Or, si chaque homme doit se construire, toute société doit lui donner un outillage mental et moral de valeurs, et de perspectives à partir duquel il se construit. C’est ce que nos sociétés occidentales ont oublié, en tombant dans l’idéologie de la désaffiliation, et en refusant toute notion d’héritage culturel et même biologique, puisque quelqu’un né garçon pourrait « choisir » d’être fille — et réciproquement. L’idéologie du « c’est mon choix » fait de chacun l’esclave de ses engouements passagers, tandis que la notion d’engagement, qui est toujours avant tout vis-à-vis de soi-même, s’efface. Or, c’est lui qui donne contenu et sens à la vie. C’est la promesse que l’on se fait à soi-même qui est la plus importante.

L’emprise numérique semble être le nouvel horizon de l’esclavage postmoderne, un esclavage volontaire qui fait vivre des milliards d’individus « dans la Caverne ». Quel regard portez-vous sur ce dernier stade du nihilisme ?

Les écrans sont à la fois une merveilleuse invention (le cinéma…) et une menace. La reproduction visuelle de la réalité remplace l’expérimentation de la réalité. Dans un musée, vous remarquerez que beaucoup de visiteurs passent plus de temps à photographier les tableaux qu’à les regarder. De là vient ce que Walter Benjamin appelait la perte de l’aura. Celle-ci est le sentiment de sacré qui nous saisit devant le caractère unique — et fragile — d’une œuvre d’art. Entre un homme et une femme, l’aura, c’est l’amour. En politique, c’est le charisme. Nous en manquons.

Auteur prolifique, vous êtes également un grand lecteur. Permettez-moi d’évoquer avec vous trois grands noms, qui, le temps d’une illumination médiatique, ont resurgi récemment : Heidegger, George Steiner et Roger Scruton. Commençons par Heidegger, dont le texte « Bâtir habiter penser » suscite un regain d’intérêt. Que devez-vous à Heidegger ?

Le texte « bâtir, habiter, penser », de 1951, a donné lieu à beaucoup d’études, et a stimulé la philosophie de l’architecture. Celle-ci est riche, de Ludger Schwarte à Chris Younès, Françoise Choay, Benoit Goetz, un grand ancien comme Paul Valery, Céline Bonicco-Donato, Marc Augé… Heidegger montre qu’habiter n’est pas seulement se loger, trouver un abri, c’est « être présent au monde et à autrui ». La question du lieu et de l’habiter est centrale dans l’anthropologie philosophique. La réflexion sur l’habiter et le lieu (qui s’oppose au non-lieu) n’est pas dissociable de l’étude d’autres textes d’Heidegger, tels « Qu’est-ce qu’une chose », et du livre inachevé Être et temps, « chef-d’œuvre de ce siècle » et « un des quelques livres éternels de la philosophie », comme disait Lévinas.

Disons quelques mots du philosophe conservateur Roger Scruton. Vous était-il familier ?

Scruton est venu au paléoconservatisme (différent du néoconservatisme libéral de Mme Thatcher) par l’esthétique, la reconnaissance de la nécessité de la beauté. C’est un bon point de départ. Toutefois, la critique par Scruton du « marxisme culturel » soixante-huitard passe largement à côté de la pensée de Marx (qui n’était pas son sujet). En outre, pour conserver (ou restaurer) ce qui mérite de l’être, il faut révolutionner l’économie, et la démondialiser. Il n’y a de bon conservatisme que révolutionnaire.

Enfin, terminons avec George Steiner, dont on connaît les dialogues lumineux avec Pierre Boutang, et qui porta si haut l’art de la lecture…

Je ne crois qu’à un sacré sans religion, ou, en tout cas, au-delà de toute religion. Si ce sacré est encore religieux, cela veut dire une « religion » sans dogme et sans révélation. Pas de théisme donc. Mais peut-être un déisme. Plus bouddhiste que chrétien, plus habité par le sacré et le numineux (Rudolf Otto, la présence absolue du divin) que par les monothéismes, quoique chrétien de civilisation. Peut-être hanté par le sentiment de la présence des dieux — ou d’un Dieu — comme reflet du tragique de la condition humaine et certitude de notre situation précaire au sein d’un immense cosmos. Plutôt lire Hubert Reeves que les textes « saints ». En somme, je suis panthéiste.

Autant dire que je ne suis pas sensible au thème du « sacrifice d’Abraham » (ni du malheureux bélier). Sans diviniser la nature, je pense qu’il n’y a de sacré que dans la nature. Quant à la sainteté, elle m’ennuie. Exemple : Roger Holeindre n’était pas un saint. Il était bien mieux que cela. Un guerrier, et un homme de passions. J’aime les hommes de passions. Mais j’aime aussi le détachement. J’écoute Renan, dans La prière sur l’Acropole :

« Tout n’est ici-bas que symbole et que songe. Les dieux passent comme les hommes, et il ne serait pas bon qu’ils fussent éternels. La foi qu’on a eue ne doit jamais être une chaîne. On est quitte envers elle quand on l’a soigneusement roulée dans le linceul de pourpre où dorment les dieux morts ».

Propos recueillis par Pierre Saint-Servant




Interview du journaliste Léo Nicolian par Richard Boutry sur la situation en Israël

[Source : @laminutedericardo.com]

[Date de la vidéo : 19 octobre 2023]






Israël vient-il de déclarer la guerre à la Russie ?

[Source : numidia-liberum]

« Après avoir gagné cette guerre… (nous veillerons à ce que l’Ukraine gagne…), la Russie en paiera le prix… »

(Voir https://t.me/donbassinsider/43343)

https://lesmoutonsrebelles.com/amir-weitmann-menace-la-russie-sur-rt/

Amir Weitman, membre du parti Likoud au pouvoir en Israël, menace la Russie en direct sur RT. Il reconnaît explicitement qu’Israël se bat aussi aux côtés de l’Ukraine contre la Russie.

C’est exactement ce que la Russie s’est efforcée d’éviter, mais elle n’y est pas parvenue. L’« Occident collectif » est l’« Occident juif collectif ». Une guerre avec l’Occident dégénérerait inévitablement en une conflagration cataclysmique à l’échelle mondiale.

Mais Israël va-t-il gagner cette guerre ?
La défaite d’Israël se profile à l’horizon ?!

Par Youri Podolyaka, journaliste

Israël aimerait résoudre le problème sans chars à Gaza, mais il semble qu’une opération terrestre soit inévitable

▪️La première phase du conflit au Moyen-Orient est passée, elle s’est avérée être un échec pour Israël. Désormais, il ne peut pas résoudre le problème ainsi : les bombardements insensés sont un signe de faiblesse.

▪️Si l’armée israélienne entre dans Gaza, elle subira des pertes colossales qui seront impossibles à expliquer aux citoyens israéliens. Et il serait souhaitable qu’Israël résolve le problème sans faire entrer de chars dans Gaza.

▪️Mais maintenant, les Palestiniens considèrent la situation comme une situation gagnant-gagnant pour eux-mêmes ; Sans une défaite militaire sérieuse, ils ne négocieront pas la capitulation. Mais Netanyahou ne peut être sauvé politiquement que par la reddition de la Palestine. Une impasse : nous devons d’une manière ou d’une autre déclencher une guerre terrestre. Et perdre la guerre sera une condamnation à mort non seulement pour Netanyahou, mais peut-être pour tout Israël.

▪️Dès que la Turquie comprendra qu’Israël s’est tellement affaibli que le problème de la création (à nouveau) de l’Empire ottoman dans le sud peut être résolu, ce processus sera activé, et alors les jours d’Israël seront comptés. Israël a déjà subi des pertes de réputation, et si la situation reste ainsi, la guerre se poursuivra lorsque la partie palestinienne gagnera en force.

▪️Si Israël ne parvient pas à vaincre militairement Gaza, il continuera à perdre la guerre. La prochaine phase sera encore plus terrible pour Israël. Tous les pays le comprennent et retirent leurs citoyens des pays voisins.

Une opération terrestre israélienne dans la bande de Gaza est inévitable, mais cela constituera-t-il également une condamnation à mort pour Zelensky ?

▪️Tout le monde a peur que cette phase soit inévitable, qu’Israël subisse des pertes colossales. Et ce sera alors une condamnation à mort pour les forces armées ukrainiennes qui, bien entendu, ne recevront pas de soutien sérieux dans un avenir prévisible. Tous les pays occidentaux ont déjà annoncé que leur priorité est claire : Israël.

▪️Une certaine somme d’argent sera allouée à l’Ukraine, mais pas celle sur laquelle Kiev compte, surtout après l’échec de la contre-offensive.

Ostachko !




Gaza : pour l’historien juif Raz Segal, ce qui s’y passe est un génocide

[Source : medias-presse.info]

[Illustration : La crise humanitaire à Gaza, octobre 2023]

Raz Segal est professeur adjoint des Études sur l’Holocauste et le Génocide, à l’Université de Stockton University, au New Jersey. Historien israélien, il s’est spécialisé dans l’histoire des génocides. Il s’exprime sur la situation actuelle à Gaza, le siège, le déplacement de population et les bombardements en cours.

L’historien israélien Raz Segal, spécialiste des génocides, interrogé par la télévision américaine a exprimé son opinion sur l’actuel siège, le déplacement de population et les bombardements en cours sur la bande de Gaza.

Dans son attaque meurtrière sur Gaza, Israël a proclamé haut et fort son intention de détruire Gaza

« Ce à quoi nous assistons actuellement à Gaza est un cas d’école de génocide », a-t-il affirmé. Il a énuméré les preuves qui soutiennent sa thèse :

« L’attaque sur Gaza peut être également être comprise en d’autres termes : comme un cas d’école de génocide se déroulant sous nos yeux.

« Je le dis en tant que savant sur le génocide qui a passé de nombreuses années à écrire à propos de la violence de masse israélienne contre les Palestiniens.

« En droit international, le crime de génocide est défini par “l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux en tant que tel,” comme noté dans la Convention des Nations Unies de décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. Dans son attaque meurtrière sur Gaza, Israël a proclamé haut et fort cette intention.»

Les forces aériennes israéliennes, de leur propre aveu, ont largué plus de 6000 bombes sur Gaza, l’une des zones les plus densément peuplées du monde

« La Convention sur le Génocide liste 5 actes qui tombent sous cette définition. Israël commet actuellement 3 de ceux-là à Gaza :
1. Meurtre de membres du groupe ;
2. Atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
3. Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;

Les forces aériennes israéliennes, de leur propre aveu, ont largué plus de 6000 bombes sur Gaza, l’une des zones les plus densément peuplées du monde — plus de bombes que les États-Unis ont larguées sur tout l’Afghanistan en une année de guerre là-bas.

L’attaque génocidaire d’Israël sur Gaza est assez explicite, ouverte, et sans honte. Les auteurs de génocide n’expriment habituellement pas leurs intentions si clairement, bien qu’il y ait des exceptions. »




Religieuses contre écologistes : 1-0

Bras de fer entre religieuses et militants écologistes sur le chantier d’un centre catholique, à Saint-Pierre-de-Colombier en Ardèche

[Source : epochtimes.fr]

[Illustration : Église de Saint-Pierre-de-Colombier (Ardèche). (Capture d’écran Google Maps.)]

Par Emmanuelle Bourdy

Fermement décidées à défendre leur projet de construction d’un grand centre religieux catholique à Saint-Pierre-de-Colombier (Ardèche), les religieuses ont affronté les militants écologistes venus stopper les travaux, ce lundi 16 octobre. Elles ont notamment tenté de mettre ces opposants dehors et ont formé une chaîne humaine autour des engins de chantier.

Après une première action menée le 12 octobre dernier, une trentaine de militants écologistes ont de nouveau manifesté leur désapprobation concernant le chantier d’extension de centre religieux sur le Site Notre-Dame des Neiges, à Saint Pierre de Colombier. Ayant connu bien des déboires depuis 2018, le chantier a effectivement été le témoin d’un moment d’agitation, ce lundi 16 octobre. Des membres du collectif écologique Les Amis de la Bourges s’étaient rendus sur place, bien décidés à stopper toute reprise des travaux, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Mais les religieuses de la Famille missionnaire ont résisté, avec les moyens du bord.

Un plaquage réussi !

Le chantier, que l’État avait fait stopper en octobre 2020, avait repris à la fin de l’année dernière. Ce lundi 16 octobre, après avoir réussi à franchir les barrières de sécurité, une trentaine de militants écologistes se sont introduits sur cette propriété privée en toute illégalité. Mais les religieuses se sont mises en travers de leur route.

Les deux camps se sont affrontés vers 8 heures du matin et quelques heurts ont même éclaté. Sur une vidéo dévoilée par France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, on peut voir une religieuse intercepter un militant en train de courir avec deux tuyaux dans les mains. Celui-ci jette ensuite les tuyaux en demandant à l’un de ses acolytes de les casser, ce qu’il exécute aussitôt. La religieuse, toujours agrippée au militant, réussie à le faire tomber à terre tout en chutant elle aussi, entraînée par le mouvement. Après environ une heure d’affrontements, la situation s’est enfin calmée. Une dizaine d’agents des forces de l’ordre sont également intervenus sur le site, précisent nos confrères.

Les religieux forment un cercle autour d’une tractopelle, tout en chantant

Le co-président de l’association pour l’avenir de la vallée de la Bourges, Sylvain Hérenguel, a expliqué à France 3 qu’il « ne s’attendait pas à ça ». Il aurait voulu que les religieuses « soient un peu raisonnables pour l’ordre public ». Mentionnant que ces religieux « ont décidé de passer à la violence », il a précisé avoir été pris à partie trois fois par cinq personnes qui ont voulu le mettre dehors. « Là, ils ont décidé de protéger le chantier par leurs actes et leur corps », a-t-il poursuivi. Afin de protéger le chantier, les religieux ont en effet encerclé une tractopelle en se tenant la main, tout en entonnant des chants religieux.

Ce mercredi 11 octobre, l’association de Sylvain Herenguel a déposé plainte, souhaitant « défendre des terres agricoles qui pourraient servir aux générations futures », a souligné le militant. En avril dernier, TF1 rapportait que, selon ces opposants, ce projet était « démesuré » et allait détruire la vallée, la construction d’une basilique de 3500 places et 50 mètres de haut étant prévue, avec une passerelle permettant de passer au-dessus de la rivière comme on peut le voir sur le site de Famille missionnaire de Notre-Dame (FMND), le tout pour la somme totale de 18 millions d’euros.

Découverte d’une plante protégée sur le site

Par ailleurs en mai dernier, une plante protégée du nom de reseda de jacquin a été découverte sur ce site et les opposants assurent que la communauté religieuse n’a pas demandé les dérogations nécessaires avant de reprendre le chantier. L’Office français de la biodiversité a effectivement confirmé la présence de cette petite plante parfumée sur le site. Les militants craignent aussi les nuisances générées par l’afflux de pèlerins et pensent que le site va ainsi se détériorer.

Mais pour le père Bernard Pinède — qui est le supérieur de la FMND — il s’agit du « projet de Dieu ». Dans un communiqué paru sur le site de la FMND ce vendredi 13 octobre, il est indiqué qu’une petite dizaine d’opposants ont pénétré sur ce chantier la veille, « violant la propriété privée, et empêchant par la force et la violence la poursuite des travaux ». « Deux personnes se sont enchaînées à une pelleteuse. Plusieurs sont restées sur les lieux en toute impunité durant toute la journée », est-il précisé. « Plusieurs plaintes ont été déposées contre ces activistes qui utilisent des méthodes en totale opposition aux lois de la République », est-il encore mentionné dans ce communiqué.

La FMND a également rappelé « sa totale détermination à poursuivre les travaux dans la légalité et à faire valoir ses droits pour cela », remerciant au passage les forces de l’ordre « qui ont assuré le maintien de la paix, mais aussi les artisans, les élus et les habitants de la vallée qui sont nombreux à lui apporter son soutien ».

Une réunion, organisée par la préfète, devrait se tenir ce jeudi 19 octobre. Elle réunira les différentes parties du projet.




Courir à la catastrophe

[Source : paulcraigroberts.org]

Par Paul Craig Roberts

Le régime Biden refuse de défendre les frontières des États-Unis, mais n’hésite pas à envoyer des forces spéciales de porte-avions et la 101e division aéroportée américaine pour défendre les frontières d’Israël. « Nous soutenons Israël », proclame sans cesse le secrétaire d’État juif américain. « L’Amérique peut se permettre deux guerres », proclame le secrétaire juif au Trésor. Mais oublions la protection de nos propres frontières et les charges qui pèsent sur les contribuables américains.

Il semble que notre gouvernement soit capturé et risque nos vies et notre bien-être dans l’intérêt d’un autre pays.

Il semble que tout le monde à Washington, républicains et démocrates, surtout les républicains, ait la fièvre de la guerre. Alors que Washington a rapidement intensifié le conflit en déployant des forces militaires américaines dans la région, le sénateur républicain de Caroline du Sud, Lindsey Graham, rejette la responsabilité de l’escalade sur l’Iran et profère une menace : « si vous intensifiez cette guerre, nous viendrons vous chercher ». Graham poursuit ses menaces à l’encontre de l’Iran en notre nom, en disant que les États-Unis « mettront l’Iran hors du marché du pétrole ». Comme Israël et les néoconservateurs juifs américains, la cible de Graham est la milice libanaise, le Hezbollah : « Je suis prêt à utiliser la force militaire pour détruire la source de financement du Hamas et du Hezbollah ».

Un autre républicain de la Chambre des représentants, originaire du Texas, Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, déclare qu’il est en train de rédiger un projet de loi pour obtenir l’autorisation d’engager l’armée américaine dans la guerre d’Israël contre la Palestine.

Ce à quoi nous assistons, c’est à des républicains aussi extrémistes que le Hamas. Cette folie est-elle réelle ou s’agit-il d’une mise en scène, avec à l’esprit le financement des campagnes politiques, pour le complexe militaire/sécuritaire américain qui bénéficiera grandement du fait que l’Amérique « s’offre deux guerres » ?

Nous sommes également témoins de l’échec total du leadership occidental, non seulement à Washington, mais dans l’ensemble du monde occidental. Au lieu d’aggraver la situation en envoyant des forces militaires, Washington aurait dû utiliser ses bureaux pour calmer les choses. Pourquoi Washington n’a-t-il pas calmé la situation au lieu de la faire exploser ?

Le site web www.moonofalabama.org spécule que les forces américaines qui s’accumulent dans la zone de guerre sont une « flotte de guerre », dont le but est de provoquer enfin un changement de régime en Syrie et de chasser les Russes dans un acte de vengeance pour les Russes qui ont empêché le renversement prévu du gouvernement Assad par le président Obama.

Je peux comprendre que les néoconservateurs du régime Biden veuillent poursuivre leur politique de nettoyage du Moyen-Orient en vue de l’expansion israélienne, mais jusqu’à quel point peut-on supposer que Poutine s’enfuira la queue entre les jambes ? Cela achèverait Poutine en tant que leader du monde dissident et probablement aussi à l’intérieur de la Russie. Une démonstration de la lâcheté russe provoquerait certainement une escalade de l’engagement de l’OTAN en Ukraine. Il semble certain qu’une attaque américaine contre la Syrie entraînerait un conflit militaire entre les États-Unis et la Russie.

Les Israéliens massacrent les Palestiniens et leur volent leur pays petit à petit depuis 1947, et personne n’a jamais rien fait. L’ONU adopte des résolutions, mais les États-Unis y opposent leur veto. Cette fois-ci, Netanyahou ne s’attend donc à aucune opposition, il s’attend même à ce que les États-Unis et leur empire l’aident à commettre ses crimes de guerre.

Il est clair pour moi que la situation est pleine d’erreurs de calcul. Le Hezbollah est à la hauteur d’Israël. En effet, la milice a vaincu à deux reprises la valeureuse armée israélienne et l’a chassée du Liban malgré la puissance aérienne d’Israël. L’armée syrienne est endurcie par les combats contre les mercenaires envoyés par Washington pour renverser Assad. Comme le Hezbollah et le Hamas, l’Iran a de l’ardeur et un grand nombre de missiles qui peuvent frapper Israël. Si, comme on le prétend, 5 000 missiles du Hamas ont submergé le Dôme de fer d’Israël, celui-ci n’a aucune chance contre 100 000 ou 200 000 missiles.

Si l’armée israélienne est envoyée à Gaza, le Hamas la maintiendra sur place et Israël risque d’être envahi par le Hezbollah, la Syrie, l’Irak et l’Iran s’ils veulent participer. Face à la défaite d’Israël, Washington engagerait ses forces avec des conséquences catastrophiques.

Nous assistons à un manque total de jugement de la part d’Israël et des États-Unis. Les risques sont ignorés. Cela commence à ressembler à l’Armageddon que décrit l’Apocalypse.

Le problème de l’humanité est qu’elle a développé des armes capables de détruire toute vie, et que ces armes sont entre les mains de personnes émotives incapables de retenue et de raison.

J’ai été, et je continue d’être, préoccupé par le conflit en Ukraine qui échappe à tout contrôle. La situation qui se développe au Moyen-Orient est encore plus dangereuse. Il semble que ce danger ne soit pas suffisamment reconnu. La propagande de guerre des journalistes est extrême et rend les gens aveugles à la réalité. Les dirigeants pensent qu’ils contrôlent la situation, mais ce n’est pas le cas.

La Russie pourrait peut-être empêcher un conflit plus large en renforçant sa présence militaire en Syrie, mais Poutine n’est pas proactif.

Dites-moi, où sont les dirigeants susceptibles d’empêcher une catastrophe ?




Michèle Sibony – Union Juive Française pour la paix

[Source : RT via Profession Gendarme]

Invitée pour débattre du thème « L’antisionisme est-il un antisémitisme comme un autre ? », Michèle Sibony, ancienne vice-présidente de l’Union Juive Française pour la Paix, dénonce l’occupation israélienne et l’inaction de l’Union Européenne.

[NDLR Le fichier vidéo téléchargé depuis RT date du 27 juin 2019. L’émission semble donc être ancienne (d’avant la censure de RT par le gouvernement français).]

En savoir plus sur RT en français: https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/best-2




La guerre en Israël selon Sheikh Imran Hosein

[Extrait de https://www.guyboulianne.info/2023/10/17/la-guerre-actuelle-entre-israel-et-le-hamas-selon-lerudit-musulman-et-philosophe-specialise-en-eschatologie-islamique-sheikh-imran-hosein/]

Nous commençons par notre dernier nom béni. Nous le louons et le glorifions comme il se doit. Nous prions pour la paix et les bénédictions sur tous ses nobles messagers, sur notre père Abraham — il est notre père —, sur Moïse — nous croyons en Moïse —, sur David et Salomon — nous croyons également en eux —, sur Jésus le Messie1, sur sa mère, la Vierge Marie, et sur le dernier d’entre eux, qu’ils croient ou non en lui, n’a aucune importance. (…) Nous vous saluons en cette triste nuit, au lendemain de la guerre qui s’intensifie. La guerre en Terre sainte n’a jamais pris fin. Plus personne ne fait référence à la Terre sainte parce qu’on vit dans un monde sécularisé où la religion n’est plus reconnue comme quelque chose d’important dans les affaires internationales. Plus personne ne fait donc référence à la Terre sainte, pas même le gouvernement d’Israël. C’est donc la Palestine qui est réelle, mais pas la Terre sainte. Mais pour nous qui reconnaissons que la vérité absolue se trouve dans l’Écriture qui vient du Seigneur Dieu. La Terre Sainte, bien sûr, le gouvernement égyptien ne le savait pas. Non, non, non, le gouvernement égyptien ne sait pas que c’est la Terre Sainte. Et en Terre sainte, c’est la guerre. C’est un sujet que nous avons abordé dans l’un des premiers livres que nous avons écrits sur l’eschatologie islamique, que je vous conseille de relire maintenant, après ce qui se passe en Terre sainte, et qui s’intitule « Jérusalem dans le Coran ». Ce livre a été écrit dans ma tête il y a plus de 25 ans, mais il a été publié il y a plus de 20 ans. Je ne peux pas répéter le sujet maintenant. Cette courte vidéo de ce soir vous donne le contexte du sujet dans le Coran. « Jérusalem dans le Coran » est une lecture essentielle pour vous.

Maintenant, les événements qui se sont produits ces derniers jours, et je suis bombardé de demandes de partout autour de de moi, offrent quelques commentaires pour nous apporter un peu de clarté sur ce qui se passe en Terre Sainte. Mon premier commentaire est pour vous rappeler, si vous en avez besoin, que notre Prophète a prophétisé. Il a dit qu’au dernier âge, à la fin des temps, il y aura de grands menteurs. La Russie ne ment pas, Poutine ne ment pas. Mais il y aura de grands menteurs à la fin des temps. Alors méfiez-vous, a-t-il dit, méfiez-vous. Et oui, nous savons ce qui s’est passé à Pearl Harbor. Était-ce en 1945, lorsque le gouvernement américain a su que le Japon préparait une attaque massive contre la flotte américaine ? L’Armada était stationnée à Pearl Harbor, peut-être à Hawaï, et ils n’ont pris aucune mesure pour protéger les navires et les marins qui s’y trouvaient. Ils sont restés silencieux. Et l’armada américaine a été détruite. Et, je ne sais pas, peut-être 2000 hommes ont perdu la vie. Lorsque le Japon a lancé son attaque, les Américains savaient que l’attaque était imminente. Pourquoi l’ont-ils laissé faire ? Pourquoi sont-ils restés silencieux ? Parce qu’ils avaient un plan à mettre en œuvre. Et ils avaient besoin que cette attaque ait lieu pour mobiliser l’opinion publique. Et ces vies innocentes ont été perdues à cause de l’hypocrisie du gouvernement américain.

La même chose s’est produite lors du 11 septembre : non seulement le gouvernement américain savait qu’une attaque terroriste allait être lancée contre le World Trade Center, mais la CIA américaine a participé à la planification et à l’exécution de l’attaque, bien entendu en alliance avec sa consœur, le Mossad israélien. Je ne sais pas qui a joué le rôle principal et qui a joué le rôle secondaire. Cela n’a pas d’importance entre deux sœurs. Ils ont permis que l’attaque ait lieu, même s’ils savaient qu’elle allait avoir lieu, et tant d’innocents ont perdu la vie. Bien sûr, certains avaient été prévenus de ne pas aller travailler ce jour-là. Et bien sûr, ils ne sont pas allés travailler et leurs vies ont été sauvées. Mais les autres, qui n’avaient pas été prévenus, ont perdu la vie ce jour-là.

Nous disons donc maintenant qu’il est impossible qu’Israël n’ait pas eu connaissance du lancement de cette attaque il y a quelques jours. Si Israël n’était pas du tout au courant, et si Israël était honnête et sincère en disant « nous n’avions pas connaissance à l’avance du lancement de cette attaque », alors je dis à Israël, depuis mon salon ici dans l’île caribéenne de Trinidad, si vous êtes sincères, alors un chameau pourrait également passer par le chas d’une aiguille.

Non, non, il n’est pas possible qu’Israël n’ait pas été au courant du lancement de cette attaque. Si nous avons raison, quelles sont les implications ? Dans cette brève vidéo, je me limiterai à cette partie du sujet. Du point de vue de l’eschatologie islamique, vous n’attendez pas de moi une analyse militaire. Je ne suis pas un analyste militaire. J’ai des amis qui sont des analystes militaires et je me suis tourné vers eux pour obtenir des conseils. Je ne suis pas non plus un politologue. Non, vous pouvez vous adresser à d’autres politologues, pas à ceux de Washington, bien sûr, mais à ceux du Pakistan. Mais j’ai obtenu une maîtrise en philosophie et j’ai fait des études en relations internationales dans deux universités. Et bien sûr, je suis diplômé en études islamiques. Mais Allah m’a donné la chance d’être le pionnier de l’eschatologie islamique à l’ère moderne. Vous attendez donc de moi non pas une analyse militaire, ni une analyse politique, mais une analyse eschatologique islamique. Et c’est ce que je souhaite vous proposer brièvement ce soir.

[Voir aussi :
Le judaïsme face à Israël]

Si j’ai raison de dire qu’Israël savait que cette attaque était lancée, nous pourrons peut-être apprendre, au jour du Jugement dernier, que le Mossad israélien a joué un rôle dans l’acheminement de toutes ces armes américaines vers Gaza. Comment ont-elles pu parvenir à Gaza en si grand nombre et avec des armes si sophistiquées que le Mossad israélien a dû y jouer un rôle ? Ce n’était donc pas une surprise pour Israël. Mais Israël, comme le gouvernement américain, a choisi de garder le silence et de permettre à des innocents, parce qu’ils étaient innocents, de participer à l’oppression du peuple palestinien. Mais ils ne sont pas innocents en tant qu’oppresseurs du peuple palestinien. Ils font partie du système d’oppression. Mais ils ont perdu la vie. Ils n’étaient pas des combattants, mais ils ont perdu la vie. Nombre d’entre eux ont été faits prisonniers de guerre. Pas des otages, pas des otages, pas des otages. C’est la guerre. Le gouvernement israélien a déclaré que nous étions en guerre. Il s’agit donc de prisonniers de guerre et non d’otages.

Et maintenant. Si le gouvernement israélien savait que cette attaque allait avoir lieu, et qu’il a choisi de rester silencieux et de la laisser se dérouler, cela ne peut être que parce qu’il y a un grand plan à l’œuvre. Et ils avaient besoin de cet attentat pour faire avancer ce plan. Et quel peut être ce plan d’ensemble ? À Jérusalem, dans le Coran, nous avons souligné que la Torah dit que la Terre sainte s’étend du fleuve d’Égypte au fleuve Euphrate. C’est faux. C’est faux. Moscou, j’espère que vous nous écoutez, c’est faux.

La Terre sainte ne s’étend pas du fleuve d’Égypte au fleuve Euphrate. Mais si c’est dans la Torah, et si l’État d’Israël a été restauré en Terre sainte, c’est parce que les Juifs croient que le Messie est encore à venir, qu’il n’est pas encore venu, qu’ils rejettent Jésus, le fils de Miriam, comme le Messie2. Jésus n’est pas le Messie, dit Israël ! Dois-je le répéter ? Washington, tu m’écoutes ? Israël dit que Jésus n’est pas le Messie ! C’est un faux Messie, un faux ! Mais le chrétien dit non, et le musulman dit non ! Bien sûr, je parle des chrétiens qui suivent Jésus. Je ne me préoccupe pas des chrétiens qui suivent le Père Noël. Les chrétiens du monde occidental qui soutiennent Israël sont pour la plupart des gens qui suivent le Père Noël. Il suffit de les regarder à la période de Noël pour voir qui ils suivent.

Et c’est la même chose aujourd’hui. Les musulmans et les chrétiens qui suivent Jésus, nous disons non, le Messie était Jésus, le fils de Mariam3. Mais ils n’y croient pas. Ils le rejettent. Et ils ont créé un État d’Israël en Terre sainte, afin que leur Messie, qui n’est pas encore venu, puisse régner sur le saint Israël à Jérusalem et sur le monde. C’est ainsi que l’âge d’or reviendra. Si vous lisez Jérusalem dans le Coran, vous l’avez compris. Ils ont donc besoin que l’État d’Israël étende son territoire pour englober les confins bibliques de la Terre sainte. Vous n’entendriez pas cela de la part du Congrès américain. Ils n’en parleraient pas. Ils ont des choses plus importantes à discuter au Congrès. C’est pourquoi la planification de cette guerre permet peut-être à la résistance islamique en Palestine de s’organiser. Rappelez-vous que je n’utilise pas ces termes de talibans, de ceci et de cela. J’ai toujours parlé de la résistance islamique en Afghanistan. De même, je parle de la résistance islamique en Terre sainte, par opposition à la résistance nationale palestinienne laïque dirigée par l’OLP.

La franchise biblique de la Terre Sainte exige qu’Israël étende son territoire jusqu’au Nil de ce côté-ci et jusqu’à l’Euphrate de l’autre côté. Si vous ne le savez pas, lisez mon livre « Jérusalem dans le Coran ». Donc, si j’ai raison, cette guerre a été autorisée à avoir lieu, comme Pearl Harbor a été autorisée à avoir lieu, comme le 11 septembre a été autorisé à avoir lieu, et il y a un plan derrière tout cela, c’est pourquoi ils l’ont autorisé à avoir lieu. Et tant de personnes ont perdu la vie alors qu’elles auraient pu être sauvées. C’est peut-être parce qu’Israël prépare une guerre plus importante.

Le Mossad israélien sera probablement très en colère contre moi pour cette révélation. Il s’agit peut-être d’un plan visant à provoquer le Hezbollah au Liban, pour qu’il entre officiellement en guerre. Et une fois que le Hezbollah entrera en guerre, la route vers l’Iran sera ouverte. Mais si Israël croit qu’il peut lancer une guerre contre l’Iran et qu’il réussira, rappelez-vous qu’il joue avec le feu ! Pourquoi ? Parce que toute l’humanité va souffrir d’une guerre contre l’Iran dès le moment où l’Iran est attaqué. La première implication est que l’Iran va devenir une puissance nucléaire. Dois-je le répéter pour vous à Jérusalem ? Dès que vous attaquez l’Iran, la première implication, et Washington ne peut pas l’empêcher, est que l’Iran deviendra immédiatement une puissance nucléaire, une puissance dotée d’armes nucléaires. Il rejoindra le club des pays dotés d’armes nucléaires. Ce n’est pas ce que vous voulez pour Israël ! Non seulement cela, mais la deuxième implication est que l’Iran ne peut pas utiliser une arme nucléaire contre Israël. Nous n’avons pas besoin de le faire, sauf si, comme dans la politique de l’État russe, c’est lorsque le territoire de la Russie, l’État, qui est en danger. Ce n’est que dans ce cas que la Russie utiliserait des armes nucléaires. L’Iran pourrait donc décider de la même chose. Lorsque la survie de l’Iran en tant qu’État est en jeu, ce n’est qu’à ce moment-là qu’il aurait recours aux armes nucléaires, mais l’Iran deviendrait immédiatement, immédiatement, une puissance nucléaire. La deuxième implication est réelle. J’espère que vous écoutez.

Est-ce immédiatement que vous attaquez l’Iran ? Toutes les installations pétrolières du Golfe, en Arabie saoudite, au Koweït, à Abou Dhabi, seront réduites en cendres parce que l’Iran a la capacité de les détruire à l’aide de missiles et que le pétrole brûle. Il est inflammable et peut se propager facilement. Le feu. Si cela se produit et qu’il y a une destruction catastrophique des champs pétroliers au Moyen-Orient. Pouvez-vous imaginer les conséquences pour l’économie mondiale ? Quelles seront les conséquences pour beaucoup ? Quelles seront les conséquences pour l’inflation ? Partout dans le monde, l’argent commencera à perdre de sa valeur. Partout dans le monde, les prix vont grimper et la haine de l’humanité à votre égard va s’intensifier, car c’est vous qui aurez provoqué l’Iran. Ce sera la conséquence du lancement de votre attaque stupide contre l’Iran, parce que vous pensez que c’est essentiel pour la survie d’Israël et pour toute l’humanité, alors que toute l’humanité souffre avec des prix de plus en plus élevés pour tout, y compris l’énergie. La haine pour l’État d’Israël sera telle que rien à Washington, rien à Londres, rien à Paris ne pourra vous aider. Et ne vous tournez pas vers le Seigneur, le Seigneur Dieu, parce que le Seigneur Dieu est en colère contre vous.

« Le sionisme et Israël ne peuvent jamais représenter les juifs et le judaïsme. Le sionisme est une déformation du judaïsme. Il n’y a pas de sionisme dans le judaïsme. Nous voulons que les terres palestiniennes saisies par les sionistes pervers soient rendues à leurs propriétaires d’origine, le peuple palestinien. Les Juifs ne sont pas des sionistes. »

Maintenant, un mot pour notre peuple. C’est mon dernier commentaire pour cette très courte vidéo. Nous allons observer attentivement si le Hezbollah est incité à se joindre à la guerre et si cela conduit à une guerre avec l’Iran, comme je m’y attends. J’espère que cette stupidité ne l’emportera pas. Et Israël a le bon sens de dire qu’il ne faut pas jouer avec le feu. Mais pour nos concitoyens dans le monde de l’Islam, Poutine a raison. Le président russe Poutine a raison. Il dit que le cœur des musulmans du monde entier est avec la Palestine, avec les Palestiniens. Voici ce qu’il a dit. Le cœur des musulmans du monde entier est avec les Palestiniens. Les gouvernements sont peut-être des chiens de faïence de Washington, mais pas les peuples. Regardez la Jordanie et vous verrez le contraste entre le gouvernement et le peuple. Regardez l’Égypte et vous verrez le contraste entre le gouvernement et le peuple. Et regardez le Pakistan pathétique. Regardez les chiots yankees qui sont les généraux des forces armées pakistanaises. Et vous verrez la différence entre le peuple pakistanais, dont le cœur bat pour la Terre sainte, pour les musulmans palestiniens. Et regardez le gouvernement et les généraux.

Et je suis désolé de devoir faire un dernier commentaire. Je n’avais pas l’intention d’être aussi long. Mais comme le dit le Coran, il en sera toujours ainsi. Je veux dire que ce petit régime a été acquis par l’idée que nous avons honoré tous les descendants d’Adam et les uns les autres. Chaque être humain, en vertu de son statut d’être humain, est entouré de respect et d’honneur par le Seigneur Dieu, chaque être humain. Et notre Prophète, que les bénédictions d’Allah soient sur lui, a dit que toute l’humanité se présentera devant le Seigneur Dieu le jour du jugement comme étant égale à ses yeux, comme le sont les dents d’un peigne. Ainsi, lorsque la Torah dit que le peuple israélite naît supérieur, qu’il est l’élu du Seigneur Dieu et que le reste de l’humanité est inférieur, regardez ce à quoi cela a conduit aujourd’hui : le chef d’état-major des forces armées israéliennes qualifie le peuple palestinien d’animal. Soyez vigilants. Tous ceux qui soutiennent l’État d’Israël. Faites attention. Vous êtes du mauvais côté de l’histoire lorsque vous parlez de ces gens qui vivent dans le plus grand camp de concentration à ciel ouvert du monde, à Gaza. Vous les traitez avec mépris d’animaux et d’autres de sauvages.

Je me souviens, il y a de nombreuses années, d’un Premier ministre israélien nommé Yitzhak Shamir. Il s’agissait d’une cérémonie funéraire pour un colon qui avait été tué par un Palestinien, et les funérailles se déroulaient au sommet d’une colline en Israël. Il s’est levé sur cette colline et a déclaré : « Je m’adresse au peuple palestinien pour lui dire qu’à nos yeux, vous n’êtes rien de plus que des sauterelles ». Le même type de langage a été utilisé lorsque les Européens se sont rendus dans les Amériques et ont procédé au nettoyage ethnique des Indiens d’Amérique. C’est la même chose en Australie avec les Aborigènes : ils ne sont pas des êtres humains. Non, ils sont moins que des êtres humains. C’est ce qui a conduit la civilisation occidentale à adopter l’esclavage, à réduire les Africains en esclavage et à les emmener dans les Amériques, à les utiliser comme esclaves parce qu’ils ne croyaient pas qu’il s’agissait d’êtres humains comme eux, qu’il s’agissait d’un peuple inférieur. Nous sommes un peuple supérieur.

La Russie a rejeté cette exclusivité. La Russie chrétienne a dénoncé cette exclusivité. La Russie chrétienne ne se perçoit pas comme un peuple supérieur au reste de l’humanité, mais le peuple d’Israël permet à son chef d’état-major de qualifier le peuple palestinien d’animaux, de bêtes et d’inférieurs. Soyez prudents sur cette voie dans laquelle vous travaillez, car le Coran l’a réfutée. Vous n’êtes pas un peuple élu du Seigneur Dieu. C’est faux. C’est ce qu’Allah dit dans la sourate Al-jumua, et par ceux qui sont en dessous de lui dans l’ombre. Je m’adresse à tous ceux d’entre vous qui sont Yehudi, c’est-à-dire juifs qui ne font pas partie de la communauté israélite qui a rejeté Jésus en tant que Messie4. Ils sont maintenant appelés dans le Coran Allahu. Ce terme signifie « Juifs ». Si vous croyez à la fin des temps et à la pleine conscience, si vous croyez être le peuple élu du Seigneur Dieu, à l’exclusion du reste de l’humanité, si c’est votre croyance, mais que vous voulez en sortir en bons termes, si vous êtes sincères, alors pourquoi ne désirez-vous pas la mort ? Qu’est-ce que tu es ? Non, non, non, dit le Coran, ils ne désireront jamais la mort parce qu’ils savent ce qu’ils font. Ils savent le mal qu’ils commettent. C’est pourquoi ils ne désirent jamais la mort. [Sourate Al-jumua, verset 6]

Il s’agit donc d’une fausse affirmation selon laquelle vous êtes le peuple élu du Seigneur Dieu, que vous êtes nés supérieurs au reste d’entre nous. Et vous pouvez dire de notre peuple que nous sommes des animaux ! Eh bien, laissez-moi vous dire que c’est l’avertissement qu’a donné Nabi Muhammad, que les bénédictions soient sur lui. Le gouvernement pakistanais ne vous le dira pas. Et les chiots yankees qui sont les généraux de l’armée pakistanaise ne vous le diront jamais, mais nous vous dirons que notre prophète a prophétisé qu’en raison de votre oppression incessante et de votre mauvaise conduite, vous qualifiez notre peuple d’animaux. À cause de cela, notre Prophète a prophétisé que vous alliez vous battre. Vous combattrez certainement les Juifs. Vous les vaincrez certainement. À ce moment-là, lorsque l’oppression aura atteint une telle intensité, il a dit que « même les rochers se mettront à dire : Musulman ! Voici un juif caché derrière moi, viens le tuer. » [Hadith 146, rapporté par Muslim]

Notre Prophète ne fait pas référence à tous les Juifs. Faites attention à cette affirmation, car elle est fausse. Notre Prophète ne fait certainement pas référence aux juifs qui dénoncent l’oppression de l’État d’Israël et qui sont solidaires du peuple palestinien. Je les connais à Brooklyn. Je les ai rencontrés à Brooklyn. J’en ai rencontré d’autres aussi, qui sont juifs et qui ne soutiennent pas l’oppression de l’État d’Israël. Les Juifs en Israël aujourd’hui qui s’opposent à l’oppression du gouvernement israélien. Je parle de ceux qui font partie de l’élite dirigeante de l’État d’Israël et qui oppriment le peuple et de ceux qui soutiennent le gouvernement dans son oppression. En ce jour qui viendra lorsque le Messie reviendra, rappelez-vous ces paroles de Muhammad, que la bénédiction d’Allah soit sur lui, « les rochers se mettront à dire : Musulman ! Voici un juif caché derrière moi, viens le tuer ».


1 Le Coran – Sourate 3 : Al-‘Imran (La famille d’Imran/Joachim, père de Marie)

➢ Verset 45 — (Rappelle-toi,) quand les Anges dirent: « Ô Marie, voilà que Dieu t’annonce une parole de Sa part: son nom sera “al-Masih” [le Messie] “Hissa”, fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés de Dieu ».

إِذْ قَالَتِ ٱلْمَلَٰٓئِكَةُ يَٰمَرْيَمُ إِنَّ ٱللَّهَ يُبَشِّرُكِ بِكَلِمَةٍ مِّنْهُ ٱسْمُهُ ٱلْمَسِيحُ عِيسَى ٱبْنُ مَرْيَمَ وَجِيهًا فِى ٱلدُّنْيَا وَٱلْءَاخِرَةِ وَمِنَ ٱلْمُقَرَّبِينَ

2

➢ Verset 55 — (Rappelle-toi) quand Dieu dit: « Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre t’élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n’ont pas cru et mettre jusqu’au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas. Puis, c’est vers Moi que sera votre retour, et Je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous vous opposiez ».

ِذْ قَالَ ٱللَّهُ يَٰعِيسَىٰٓ إِنِّى مُتَوَفِّيكَ وَرَافِعُكَ إِلَىَّ وَمُطَهِّرُكَ مِنَ ٱلَّذِينَ كَفَرُوا۟ وَجَاعِلُ ٱلَّذِينَ ٱتَّبَعُوكَ فَوْقَ ٱلَّذِينَ كَفَرُوٓا۟ إِلَىٰ يَوْمِ ٱلْقِيَٰمَةِ ثُمَّ إِلَىَّ مَرْجِعُكُمْ فَأَحْكُمُ بَيْنَكُمْ فِيمَا كُنتُمْ فِيهِ تَخْتَلِفُونَ

3

➢ Verset 56 — « Quant à ceux qui n’ont pas cru, Je les châtierai d’un dur châtiment, ici-bas tout comme dans l’au-delà; et pour eux pas de secoureurs ».

َأَمَّا ٱلَّذِينَ كَفَرُوا۟ فَأُعَذِّبُهُمْ عَذَابًا شَدِيدًا فِى ٱلدُّنْيَا وَٱلْءَاخِرَةِ وَمَا لَهُم مِّن نَّٰصِرِينَ

4

➢ Verset 57 — Et quant à ceux qui ont la foi et font de bonnes œuvres, Il leur donnera leurs récompenses. Et Dieu n’aime pas les injustes.

وَأَمَّا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ وَعَمِلُوا۟ ٱلصَّٰلِحَٰتِ فَيُوَفِّيهِمْ أُجُورَهُمْ وَٱللَّهُ لَا يُحِبُّ ٱلظَّٰلِمِينَ




La fin du Karabakh

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par Dmitry Orlov – Le 28 septembre 2023 — Source Club Orlov

Ce qui se passe actuellement est l’un des épisodes les plus honteux d’une longue et souvent douloureuse histoire arménienne : le larbin et traître occidental Nikol Pashinyan, ainsi que ses collègues traîtres du gouvernement arménien, ont complètement vendu 120 000 de leurs compatriotes arméniens du Karabakh, mettant fin à des milliers d’années d’histoire arménienne dans cette région. Un tiers de la population a fui vers l’Arménie au cours des derniers jours.

La trahison de Pashinyan s’est déroulée en plusieurs étapes. Tout d’abord, il a refusé de négocier avec l’Azerbaïdjan, provoquant un conflit armé auquel l’armée arménienne n’était pas préparée et qu’elle a rapidement perdu. Ensuite, lors d’une réunion avec des fonctionnaires de l’UE, il a signé un protocole selon lequel il cédait l’ensemble du territoire de la région à l’Azerbaïdjan, annulant ainsi l’accord de maintien de la paix conclu avec la Russie. Enfin, lorsque l’Azerbaïdjan a commencé à revendiquer ses droits souverains sur la région (qu’il a accordés), il a eu l’audace d’accuser la Russie de manquer à ses obligations. Quelles obligations ?

Bien qu’ils aient été poignardés dans le dos par Pashinyan, les soldats de la paix russes ont continué à faire ce qu’ils pouvaient pour aider la population arménienne du Karabakh, en fournissant de l’aide humanitaire, des soins médicaux et des abris temporaires et en supervisant l’exode ordonné des milliers de personnes (un tiers de la population arménienne totale à ce jour) qui affluent vers la frontière arménienne.

Fidèle à lui-même, le gouvernement arménien ne fait pratiquement rien pour aider les réfugiés qui affluent. Ces personnes ont été forcées de fuir avec seulement les vêtements qu’elles portaient sur le dos. Beaucoup d’entre eux dorment maintenant dans leur voiture dans des villes déjà inondées par les réfugiés des vagues précédentes.

Pendant ce temps, Pashinyan a conspiré avec une délégation américaine, qui comprenait bien sûr l’horrible sorcière Samantha Power, pour organiser une force occidentale de maintien de la paix au Karabakh, une idée manifestement ridicule puisque le Karabakh est désormais un territoire azerbaïdjanais et qu’il est peu probable que l’Azerbaïdjan autorise une présence militaire étrangère, et puisqu’il n’y aura pas d’Arméniens sur place pour maintenir la paix.

L’Occident ne peut plus rien faire de constructif, mais il peut encore certainement causer des dégâts par son ingérence inutile et insipide. Nous assistons à la mort lente d’un pays ancien, autrefois grand et important sur le plan historique. Ce qui est doublement triste, c’est que l’immense et riche diaspora arménienne a largement renié sa patrie historique.




Le diabolique plan israélien pour éradiquer Hamas et raser Gaza et sa population de Gaza

[Source : Arrêt sur info]

[Illustration : la GBU-43/B MOAB/de fabrication américaine appelée « Mère de toutes les bombes » qu’Israël compte utiliser contre la population de Gaza selon Seymour Hersh]

Seymour Hersh révèle le diabolique plan israélien pour éradiquer Hamas et raser Gaza et sa population de Gaza.

Une semaine s’est écoulée depuis les terribles attaques du Hamas contre Israël, et les forces armées israéliennes ont donné une image claire et sans concession de ce qui les attend.

Au cours de la semaine écoulée, des jets israéliens ont bombardé 24 heures sur 24 des cibles non militaires dans la ville de Gaza. Des immeubles d’habitation, des hôpitaux et des mosquées ont été détruits, sans avertissement préalable ni effort pour minimiser les pertes civiles.


Par Seymour Hersh

À la fin de la semaine, les avions israéliens ont également largué des tracts indiquant aux habitants de la ville de Gaza et des zones environnantes au nord que ceux qui souhaitaient survivre feraient mieux de commencer à se diriger vers le sud — en marchant si nécessaire — sur une distance de 25 miles ou plus, jusqu’au poste-frontière de Rafah menant à l’Égypte. À l’heure où j’écris ces lignes, il n’est pas certain que l’Égypte, en proie à des difficultés financières, autorise le passage d’un million d’immigrants, dont beaucoup sont acquis à la cause du Hamas. À court terme, un initié israélien m’a dit qu’Israël essayait de convaincre le Qatar, qui, à l’instigation de Benjamin Netanyahu, était un soutien financier de longue date du Hamas, de s’associer à l’Égypte pour financer un village de tentes pour le million ou plus de réfugiés qui attendent de passer la frontière. « Ce n’est pas une affaire réglée », m’a dit l’initié israélien. Les responsables israéliens ont averti l’Égypte et le Qatar que sans site d’atterrissage, les réfugiés devront « retourner à Gaza ».

L’un des sites possibles, selon l’initié, est une parcelle de terre abandonnée depuis longtemps dans la partie nord de la péninsule du Sinaï, près du passage frontalier de Gaza, qui était le site d’une colonie israélienne connue sous le nom de Yamit lorsque la péninsule a été saisie par Israël après sa victoire lors de la guerre des Six Jours de 1967. La colonie a été évacuée et rasée par Israël avant que le Sinaï ne soit restitué à l’Égypte en 1982. Israël espère que le Qatar et l’Égypte se chargeront de la crise des réfugiés.

Le mépris manifeste d’Israël pour le bien-être des habitants de Gaza, au milieu de la migration forcée de plus d’un million d’êtres humains affamés, a attiré l’attention du monde entier et entraîné une condamnation internationale croissante, dont une grande partie vise Benjamin Netanyahou.

La prochaine étape doit donc intervenir rapidement. Voici ce que l’on m’a dit, au cours des conversations que j’ai eues ces derniers jours avec des responsables d’Israël et d’ailleurs, y compris des responsables avec lesquels j’ai traité en Europe et au Moyen-Orient depuis la guerre du Viêt Nam, au sujet du plan israélien d’élimination du Hamas.

Le principal problème pour les planificateurs de guerre israéliens est la réticence, malgré la mobilisation de plus de 360 000 réservistes, à s’engager dans une bataille de rue porte-à-porte avec le Hamas dans la ville de Gaza. Un vétéran des FDI, qui a servi à un poste élevé, m’a dit que la moitié de l’armée israélienne était engagée depuis plus de dix ans dans la protection du nombre croissant de petites colonies disséminées en Cisjordanie, où elles sont amèrement ressenties par la population palestinienne. « Les planificateurs israéliens ne font pas confiance à leur infanterie », a déclaré l’initié, ni à leur volonté d’aller à la guerre, mais à ce qui pourrait être un manque désastreux d’expérience du combat.

La population civile affamée étant contrainte de partir, le plan opérationnel israélien prévoit que l’armée de l’air détruise les structures restantes dans la ville de Gaza et ailleurs dans le nord. La ville de Gaza n’existera plus. Israël commencera ensuite à larguer des bombes de 5 000 livres de fabrication américaine, appelées « bunker busters » ou JDAM, dans les zones rasées où les combattants du Hamas sont connus pour vivre et fabriquer leurs missiles et autres armes sous terre. Une version améliorée de l’arme, connue sous le nom de GBU-43/B, décrite par les médias comme « la mère de toutes les bombes », a été larguée par les États-Unis sur un centre de commandement présumé d’ISIS en Afghanistan en avril 2017. Une première version de l’arme a été vendue à Israël en 2005, prétendument pour être utilisée contre les installations nucléaires présumées de l’Iran, et la version améliorée et guidée par laser a été autorisée à la vente à Israël par l’administration Obama il y a dix ans. Déjà à l’époque, m’a dit l’initié israélien, Netanyahou et ses conseillers avaient compris que le Hamas était dangereux, comme « un tigre en cage ». « Il vous mangera en une minute. »

Les planificateurs de guerre israéliens actuels sont convaincus, m’a dit l’initié, que la version améliorée des JDAM avec des ogives plus grandes pénétrerait suffisamment profondément sous terre avant d’exploser — trente à cinquante mètres — avec l’explosion et l’onde sonore qui en résulterait « tuant tout le monde dans un rayon d’un demi mille ».

Le nouveau plan israélien de sortie forcée signifie « qu’au moins les gens ne seraient pas tous tués ». Le concept, ajoute-t-il, remonte aux premières années de la guerre du Viêt Nam en Amérique, lorsque l’administration de John F. Kennedy a autorisé le plan stratégique du hameau, qui prévoyait la réinstallation forcée de civils vietnamiens dans des zones contestées vers des logements construits à la hâte dans des zones supposées être contrôlées par les Sud-Vietnamiens. Leurs terres désertées ont ensuite été déclarées zones de feu libre, où tous ceux qui restaient pouvaient être pris pour cible par les troupes américaines.

La destruction systématique des bâtiments restants dans la ville de Gaza commencera dans les jours qui viennent, a déclaré l’initié israélien. Les JDAM, qui détruisent les bunkers, pourraient venir ensuite. Ensuite, selon le scénario des planificateurs, l’infanterie israélienne sera affectée aux opérations de nettoyage : rechercher et tuer les combattants et les travailleurs du Hamas qui ont réussi à survivre aux attaques des JDAM.

À la question de savoir pourquoi les planificateurs israéliens pensaient que le gouvernement égyptien accepterait, même sous la pression de l’administration Biden, d’accueillir plus d’un million de réfugiés de Gaza, l’initié a répondu : « Nous tenons l’Égypte par le bout du nez : “Nous tenons l’Égypte par les couilles”. » Il faisait référence aux récentes inculpations de Robert Menendez, du New Jersey, et de son épouse pour corruption fédérale, en raison de ses relations d’affaires avec de hauts fonctionnaires égyptiens et de la transmission présumée de renseignements sur des personnes travaillant à l’ambassade des États-Unis au Caire. Abdul Fatta el-Sisi est un général à la retraite qui a dirigé les services de renseignements militaires égyptiens de 2010 à 2012.

Tout le monde ne partage pas l’idée que tout se passera bien après les attaques au JDAM, si elles ont lieu. Un ancien responsable des services de renseignement européens qui a servi pendant des années au Moyen-Orient m’a dit : « Les Égyptiens ne veulent pas que le Hamas entre en Égypte, et ils feront le minimum ».

Lorsqu’il a été informé du projet israélien d’utiliser le JDAMS, il a déclaré qu’ » une ville en ruines est aussi dangereuse qu’à n’importe quel moment ». Parler des JDAMS, c’est parler de gens qui ne savent pas quoi faire.

Le Hamas dit : « C’est parti ! Ils n’attendent que cela ». L’utilisation des JDAMS « est le fait d’une direction qui a été déstabilisée. Il s’agissait d’une opération soigneusement planifiée et le Hamas savait exactement quelle serait la réaction israélienne. La guerre urbaine est terrible ».

Le fonctionnaire a prédit que les bombes à fragmentation israéliennes ne pénétreraient pas assez profondément : le Hamas, a-t-il dit, opérait dans des tunnels construits à 60 mètres sous terre qui seraient capables de résister aux attaques des JDAM.

L’initié israélien a reconnu que les roches et les rochers souterrains limiteraient la capacité des roquettes à pénétrer profondément, mais la surface souterraine de la ville de Gaza est sablonneuse et offrirait peu de résistance, surtout si les JDAM étaient lancés depuis le point le plus élevé possible.

L’initié a également déclaré que la planification actuelle prévoit que l’attaque des JDAMs, si elle est autorisée, aura lieu dès dimanche ou lundi, en fonction de l’efficacité de l’expulsion forcée de la ville de Gaza et du sud, et qu’une invasion terrestre suivra immédiatement.

Seymour Hersh

Source : Seymourhersh.substack.com




Israël ne devrait pas accepter l’aide « démocrate » US et UE, puissances discréditées

Par Lucien SA Oulahbib

Les « démocrates » US et leurs alliés soumis, dont l’UE, sont responsables de la situation globale en Israël par le refus de continuer l’action de Trump (moins « heureux » sur l’injonction de l’injection de plus en plus frauduleuse) lorsqu’il déplaça l’ambassade US à Jérusalem ; ces « dirigeants » dudit « monde libre » auraient pu en effet forcer les responsables palestinistes à accepter au moins le plan saoudien d’indemnisation des « réfugiés » de 1948 (et seulement eux) en échange de la reconnaissance formelle d’Israël, tout en abandonnant toute revendication sur Jérusalem qui n’a jamais été une capitale « arabe » de toute façon (à moins de succomber à la revendication « religieuse »… Mais, dans ce cas, quid de la reconstitution du Temple ?…), et tout en leur rappelant qu’avant 1967 ils auraient pu fort bien faire un État dans ce que certains appellent encore la « Cisjordanie » et qui était sous juridiction provisoire jordanienne. Or, au lieu de cela, Arafat voulut s’emparer de la Jordanie en 1970 puis du Liban en 1975, suscitant des dizaines de milliers de morts. Ce serait bien aussi que les footballeurs crachant sur leurs bienfaiteurs et du haut de leur retraite dorée en Arabie s’en souviennent…

Et depuis cette guerre civile interarabe, le travail de sape s’accéléra dans l’enseignement et les médias, se greffant par exemple en France à la « politique arabe de la France » (elle existait déjà sous Napoléon III) reprise par De Gaulle depuis les » accords » d’Évian, et accentuée après 1967, « le peuple juif dominateur et sûr de lui » lâcha De Gaulle en 1967 (au grand dam de Raymond Aron qui en fut blessé) après le « je vous ai compris » de 1958… Sans oublier le soutien implicite de la junte installé là-bas depuis 1962, la réduction des affrontements avec le djihadisme en col blanc à Sétif et Charonne, le tout créant une paralysie mentale et l’accentuation du syndrome de Stockholm à peine freiné par les attentats du 11 septembre 2001 (alors que démocrates et républicains n’avaient eu de cesse de soutenir le wahhabisme), ceux de Madrid, de Londres (et son Londonistan) de Charlie Hebdo, de Nice, du Bataclan, et le djihad du quotidien, Bruxelles, Arras, les émeutes de juin, Gaza où l’on vit des pilleurs accompagnés les tueurs et les violeurs, Montpellier tout dernièrement. Tout est lié, « différence ET répétition »

Aussi le fait que les « démocrates » US avec à sa tête un Biden (le même qui a poussé le gang Azov ayant pris le pouvoir à Kiev à sacrifier des centaines de milliers d’hommes contre une guerre sans fin envers la Russie) vienne en Israël, à la suite de la commissionnaire en chef UE et de divers officiels de la même engeance ayant eux aussi le gang azovien, n’aide pas vraiment Israël qui d’ailleurs semble bien être de plus en plus empêché d’en finir réellement avec les assassins djihadistes (pléonasme qui se défend…) qui occupent illégalement en plus Gaza (la grogne monte, vite étouffée par Bibi, aux dires de I.24 news…).

En un mot, toute complicité avec le djihadisme doit être dénoncée et combattue, quand bien même se nicherait-elle dans des rangs dits « démocrates »…




Les États-Unis s’exposent à une défaite dans la guerre géopolitique autour de Gaza

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par M. K. Bhadrakumar – Le 16 octobre 2023 — Source Indian Punchline

Cent ans après la révolte arabe (1916-1918) contre les Turcs ottomans au pouvoir, dans le contexte de la défaite imminente de l’Allemagne et de la Triple Alliance lors de la Première Guerre mondiale, un nouveau soulèvement armé des Arabes éclate — cette fois contre l’occupation israélienne, dans le contexte de la défaite imminente des États-Unis et de l’OTAN lors de la guerre d’Ukraine — offrant le spectacle palpitant d’une histoire qui se répète inlassablement.

L’Empire ottoman s’est désintégré à la suite de la révolte arabe. Israël devra lui aussi quitter les territoires qu’il occupe et faire place à un État palestinien, ce qui, bien entendu, constituera une défaite cuisante pour les États-Unis et marquera la fin de leur domination mondiale, rappelant la bataille de Cambrai, dans le nord de la France (1918), où les Allemands, encerclés, épuisés et au moral en chute libre, dans un contexte de détérioration de la situation intérieure, ont dû faire face à la certitude que la guerre était perdue, et se sont rendus.

Le flot torrentiel d’événements de la semaine dernière est à couper le souffle, à commencer par un appel téléphonique du président iranien Sayyid Ebrahim Raisi au prince héritier saoudien Mohammed bin Salman mercredi pour discuter d’une stratégie commune face à la situation consécutive à l’attaque dévastatrice du Mouvement de résistance islamique, le Hamas, contre Israël le 7 octobre.

Plus tôt dans la journée de mardi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait souligné dans une déclaration forte que « du point de vue militaire et du renseignement, cette défaite (par le Hamas) est irréparable. C’est un tremblement de terre dévastateur. Il est peu probable que le régime usurpateur (israélien) puisse utiliser l’aide de l’Occident pour réparer les profonds impacts que cet incident a laissés sur ses structures dirigeantes ». (Voir mon article L’Iran met en garde Israël contre sa guerre apocalyptique).

Un haut fonctionnaire iranien a déclaré à Reuters que l’appel de Raisi au prince héritier visait à « soutenir la Palestine et à empêcher la propagation de la guerre dans la région. L’appel était bon et prometteur ». Après avoir établi une large entente avec l’Arabie saoudite, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, s’est entretenu avec son homologue émirati, le cheikh Abdullah bin Zayed, au cours duquel il a appelé les pays islamiques et arabes à apporter leur soutien au peuple palestinien, en insistant sur l’urgence de la situation.

Jeudi, M. Amir-Abdollahian a entamé une tournée régionale en Irak, au Liban, en Syrie et au Qatar jusqu’à samedi, afin de coordonner son action avec les différents groupes de résistance. Il a notamment rencontré le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à Beyrouth, et le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Doha. M. Amir-Abdollahian a déclaré aux médias que si Israël ne cessait pas ses frappes aériennes barbares sur Gaza, une escalade de la Résistance était inévitable et Israël pourrait subir un « énorme tremblement de terre », le Hezbollah étant prêt à intervenir.

Axios a rapporté samedi, en citant deux sources diplomatiques, que Téhéran avait envoyé un message fort à Tel-Aviv via l’ONU, indiquant qu’il devrait intervenir si l’agression israélienne contre Gaza se poursuivait. En clair, Téhéran ne se laissera pas décourager par le déploiement de deux porte-avions américains et de plusieurs navires de guerre et avions de chasse au large des côtes israéliennes. Dimanche, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a reconnu que les États-Unis ne pouvaient exclure que l’Iran intervienne dans le conflit.

Pendant que l’Iran se coordonne avec les groupes de résistance sur le front militaire, la Chine et l’Arabie saoudite passent à la vitesse supérieure sur le plan diplomatique. Jeudi, alors même que le secrétaire d’État américain Antony Blinken se rendait dans les capitales arabes après des entretiens à Tel-Aviv, à la recherche d’une aide pour obtenir la libération des otages du Hamas, l’envoyé spécial de la Chine pour le Moyen-Orient Zhai Jun a contacté le vice-ministre des affaires politiques du ministère saoudien des affaires étrangères, M. Al-Sati, au sujet de la situation israélo-palestinienne, en mettant l’accent sur la question palestinienne et la crise humanitaire qui se déroule à Gaza, en particulier. Le contraste ne pourrait être plus net.

Le même jour, un événement extraordinaire s’est produit au ministère chinois des Affaires étrangères lorsque les envoyés arabes à Pékin ont demandé une réunion de groupe avec l’envoyé spécial Zhai pour souligner leur position collective selon laquelle une crise humanitaire « très grave » est apparue à la suite de l’attaque d’Israël contre Gaza et « la communauté internationale a la responsabilité de prendre des mesures immédiates pour apaiser les tensions, promouvoir la reprise des pourparlers de paix et sauvegarder les droits nationaux légitimes du peuple palestinien ».

Les ambassadeurs arabes ont remercié la Chine « d’avoir défendu une position juste sur la question palestinienne… et ont exprimé l’espoir que la Chine continue à jouer un rôle positif et constructif ». Zhai a déclaré qu’il comprenait parfaitement que « la priorité absolue est de garder le calme et de faire preuve de retenue, de protéger les civils et de fournir les conditions nécessaires pour soulager la crise humanitaire ».

Après cette réunion extraordinaire, le ministère chinois des Affaires étrangères a publié sur son site web, à minuit, une déclaration détaillée de Wang Yi, membre du bureau politique du comité central du PCC et ministre des Affaires étrangères, intitulée « La Chine se range du côté de la paix et de la conscience humaine au sujet de la Palestine ». Cette déclaration aurait incité le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, à appeler Wang Yi.

Il est intéressant de noter que Blinken a lui aussi appelé Wang Yi depuis Riyad le 14 octobre. Selon le communiqué du département d’État, il a « réitéré le soutien des États-Unis au droit d’Israël à se défendre et a appelé à la cessation immédiate des attaques du Hamas et à la libération de tous les otages », tout en soulignant l’importance de « décourager d’autres parties (l’Iran et le Hezbollah) d’entrer dans le conflit ».

En bref, dans tous ces échanges impliquant l’Arabie saoudite — en particulier, dans les réunions de Blinken à Riyad avec le ministre des affaires étrangères saoudien et le prince héritier Mohammed bin Salman, alors que les États-Unis se concentraient sur la question des otages, la partie saoudienne a plutôt tourné l’attention vers la crise humanitaire à Gaza. Les rapports du département d’État (ici et ici) mettent en évidence les priorités divergentes des deux parties.

Il est évident qu’une stratégie coordonnée entre l’Arabie saoudite et l’Iran, soutenue par la Chine, fait pression sur Israël pour qu’il accepte un cessez-le-feu et une désescalade. Le soutien de l’ONU isole encore davantage Israël.

L’éviction de Benjamin Netanyahou est prévisible, mais il ne jettera pas l’éponge sans se battre. Les liens entre les États-Unis et Israël risquent d’être mis à rude épreuve. Le président Biden est pris dans une impasse, rappelant la situation difficile dans laquelle se trouvait Jimmy Carter lors de la crise des otages en Iran en 1980, qui avait mis fin à sa tentative de second mandat présidentiel. Biden fait déjà marche arrière.

Quelle sera la suite des événements ? Il est évident que plus l’assaut israélien sur Gaza se poursuivra, plus la condamnation internationale et l’exigence d’un corridor humanitaire s’intensifieront. Non seulement des pays comme l’Inde, qui ont exprimé leur « solidarité » avec Israël, perdront la face vis-à-vis des pays du Sud, mais même les alliés européens de Washington seront mis à rude épreuve. Il reste à voir si une invasion de Gaza par Israël est encore réaliste.

À l’avenir, l’axe Arabie-Iran-Chine soulèvera la question de la situation critique de Gaza au Conseil de sécurité des Nations unies, à moins qu’Israël ne se rétracte. La Russie a proposé un projet de résolution et insiste pour qu’il soit mis aux voix. Si les États-Unis opposent leur veto à la résolution, l’Assemblée générale des Nations unies pourrait intervenir pour l’adopter.

Entre-temps, le projet américain visant à ressusciter les accords d’Abraham perd de sa force et le complot visant à saper le rapprochement irano-saoudien négocié par la Chine risque de mourir subitement.

En ce qui concerne la dynamique du pouvoir au Proche-Orient, ces tendances ne peuvent que profiter à la Russie et à la Chine, surtout si les BRICS devaient à un moment donné jouer un rôle de premier plan dans la conduite d’un processus de paix au Moyen-Orient qui ne soit plus le monopole des États-Unis. C’est l’heure de la revanche pour la Russie.

L’ère du pétrodollar s’achève — et avec elle, l’hégémonie mondiale des États-Unis. Les tendances émergentes contribuent donc largement à renforcer la multipolarité dans l’ordre mondial.

M. K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.




Conflit israélo-palestinien : vous êtes gentils ou méchants ?

[Source : nice-provence.info]

Par Georges Gourdin

Réactivation du conflit israélo-palestinien : la Police de la Pensée nous contraint à nouveau à choisir notre camp : les gentils ou les méchants.

Michel Maffesoli nous rappelle à plusieurs reprises dans ses ouvrages que diable vient du grec diabolos (διάβολος), celui qui divise. On retrouve le préfixe di‑, ou dia‑, notamment dans di-viser, dia-mètre, dia-mètre, dia-lyse.

Le di-able, c’est celui qui di-vise

C’est la méthode de Pouvoir recommandée par le diabolique Machiavel dans Le Prince : diviser pour mieux régner.

Ce n’est un secret pour personne que François Mitterrand, lecteur assidu de Machiavel, a promu le Front National pour scinder l’opposition dite de droite. Cela fonctionne aujourd’hui avec le fameux « mur de verre ». On ne change pas une recette qui gagne.

Les gentils Les méchants
Les progressistes Les réacs
Les républicains Les complotistes
Les vaccinés Les non-vaccinés
Les Ukrainiens Les Russes
La République en Marche Le Rassemblement National
Les Écolos Les fumeurs de clopes
Les Juifs Les Nazis
Les Israéliens Les Palestiniens

C’est bien la raison pour laquelle, le relais de propagande régional Nice-Matin nous incite à choisir notre camp dans le conflit israélo-palestinien :

Tous solidaires des gentils Israéliens victimes du méchant Hamas !

Oui, mais… le Hamas est une émanation d’Israël

En 2009 le sénateur républicain du Texas Ron Paul explique à la Chambre des Représentants que le Hamas a été créé par Israël pour servir les intérêts d’Israël avec l’aide des Américains.

Les Américains sont coutumiers de ces méthodes. N’oublions pas qu’ils ont promu notamment :
• Al-Qaïda pour chasser les Soviétiques d’Afghanistan,
• ISIS pour anéantir la Syrie,
• les milices néonazies d’Ukraine pour déclencher une guerre contre la Russie,
et tant d’autres mouvements terroristes pour déployer leur hégémonie impérialiste.

Oui, mais… les armes du Hamas proviennent d’Ukraine

Déjà en juin 2022, Interpol s’inquiétait de la dissémination des armes fournies à l’Ukraine1 pays notoirement profondément corrompu. Mais cela n’a nullement ralenti le flot continu d’armes fournies en soutien du régime fantoche de Kiev. Nous n’oublions pas non plus l’arsenal « abandonné » par les Américains en Afghanistan2.
Il est donc tout à fait permis de penser que l’OTAN déverse des armes à l’Ukraine avec l’intention qu’elles se retrouvent dispersées dans des zones de conflits : les États-Unis fouteurs de merde la planète3.

Les États-Unis attisent délibérément le conflit israélo-palestinien afin d’en faire le détonateur de la Troisième Guerre Mondiale qu’ils n’ont pas réussi à déclencher en Ukraine. Ils diabolisent cette fois-ci le Hamas (qu’ils ont promu) en sachant bien que les musulmans seront du côté du Hamas, donc des méchants. Vous ne pouvez être solidaires que d’Israël, n’est-ce pas ? C’est le message de Nice-Matin, qui entame une nouvelle campagne de propagande de guerre.
L’objectif est que les musulmans de France entrent en guerre sur notre territoire. Et cela a du reste bien commencé.

Oui mais… qui a promu l’immigration massive en France ?

Réponse : le lobby pro-israélien qui se revendique juif.

Jacques Attali :

« Il faudrait organiser la venue de deux millions d’étrangers par an entre 2020 et 2040 ».

Bernard-Henri Lévy :

« Nous prétendons être contre l’immigration illégale, mais nous en avons besoin et tâchons de lui faire bon accueil. »

Daniel Cohn-Bendit :

« Il serait bon que le pourcentage d’étrangers atteigne un jour le tiers de la population. La barque est loin d’être pleine, elle est même trop vide. »

Bernard Kouchner :

« À 28 pays, l’Europe doit être capable d’accueillir tous les migrants. Tout le monde doit se sentir concerné, des pays qui bordent la Méditerranée aux pays scandinaves. »

Julien Dray :

« Les clandestins nous aident à construire la France. Et souvent, ils la construisent encore mieux que les Français de souche. »

Rav David Touitou (rabbin éminent donnant des cours presque quotidiens sur Internet) :

« Ce que je vous ai dit tout l’heure est marqué dans le Sanhédrin. Le Mashiah [le Messie] ne viendra que lorsqu’Edom, l’Europe, la Chrétienté, sera totalement tombée. Donc je vous pose la question : c’est une bonne nouvelle que l’Islam envahisse l’Europe ? C’est une excellente nouvelle, ça annonce la venue de Mashiah ! »

(extrait de Mashiah où es-tu ? cours filmé)

C’est la raison pour laquelle le discours d’Éric Zemmour sur le sujet est inaudible. Éric Zemmour — ou plutôt ses sponsors — tient à s’afficher parmi les gentils, malgré un discours très anti-immigrationniste. À présent — bien entendu — le gentil Zemmour se positionne dans le camp d’Israël4. Tout comme il s’était affiché du côté du gentil président-clown putschiste juif et nazi, Zelensky5.

Tout ceci est bien compliqué.

Un bon conseil : ne soyez pas dupes ! Ne tombez pas dans le panneau !

Courage, fuyez cette nouvelle machination diabolique.


1 « La grande disponibilité d’armes pendant le conflit actuel entraînera la prolifération d’armes illicites dans la phase post-conflit », a déclaré le patron d’Interpol, l’Allemand Jürgen Stock, devant l’Association de la presse anglo-américaine à Paris [source]

2 Afghanistan : à combien s’élève l’arsenal laissé par les Américains aux talibans ? [source]

3 Lire dans nos colonnes : Les États-Unis, « fouteurs de merde » de la planète du 30 juillet 2023 [source]

4 Attaques du Hamas : pour Zemmour, « le combat d’Israël est celui de notre civilisation » [source]

5 Zemmour loue le « patriotisme héroïque » de Zelensky face à « l’agresseur » Poutine [source]




Dormez en paix braves gens, un génocide est en cours !

Par Claude Janvier

« Plus d’un million de Gazaouis sont priés de partir. Cela veut dire abandonner une maison, des biens et commodités pour aller au sud de la bande de Gaza ou en Égypte. Plus d’eau, plus d’électricité, plus de nourriture, et presque plus de moyens de se soigner. L’eau potable s’épuise dans la bande de Gaza, vu que l’usine d’eau et les réseaux publics d’alimentation ont cessé de fonctionner ».

Aucune population civile ne devrait être soumise à autant de cruauté. Je ne m’étendrais pas sur les circonstances ayant amené ce crime contre l’humanité. Il est de moins en moins plausible que le Hamas ait pu déclencher son attaque sans que le gouvernement israélien ne le sache(([1] https://www.voltairenet.org/article219827.html)). Donc, une des questions primordiales est : pourquoi Benjamin Netanyahu a-t-il laissé mourir plus de 1 300 de ses concitoyens ?

Il appartient, comme d’autres au sein de l’UE, aux USA et dans bon nombre de pays, à la classe politique qui souffle sur les braises afin d’attiser la haine et la guerre entre les peuples. Le problème réside aussi, malheureusement, à la horde de chefaillons déguisée en intellectuels et omniprésente dans nos sociétés qui, trop contente d’exacerber sa rancœur accumulée depuis tant d’années, propage avec ferveur et empressement la doxa gouvernementale du « camp du bien » contre le « camp du mal ».

Comme dans la crise Covid, l’empressement d’une majorité de la population à se mettre au garde-à-vous sans discernement ni analyse fait froid dans le dos.

Il est consternant que la majorité de braves gens ne s’occupe, bien trop souvent, que de leur pré carré au mépris de ce qui se passe aux quatre coins de la planète. Pourtant, on ne peut pas comprendre la politique intérieure de la France si on ne s’intéresse pas à la politique internationale.

Il est difficile de comprendre que les gouvernants sont, bien trop souvent, aux antipodes de l’altruisme. Cela réside dans le fait de ne pas arriver à confronter le mal. Faire face à la destruction est difficile pour tout un chacun. Le point de bascule apparaît quand, à force de bourrage de crâne et de propagande médiatique de guerre, le citoyen lambda se met à haïr son voisin et se déclare prêt à guerroyer. Le passé récent est là pour nous le rappeler. En 1914, les Français sont partis la fleur au fusil pour aller bouffer du « Boche ou du pur contre l’impur ». La grande boucherie qui s’en est suivi en a fait déchanter plus d’un.

Les minorités au pouvoir dans beaucoup de pays obéissent à une oligarchie financière mondiale apatride qui se frotte les mains. Encore plus de guerres, c’est encore plus d’armes vendues, et encore plus de bénéfices engrangés. Comme écrivait Paul Valéry :

« La guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas. »… « Toutes les guerres depuis des siècles ont été des guerres de luxe, c’est-à-dire des guerres dont l’idée génératrice était purement imaginaire, formée par quelques-uns et non par un besoin réel de la majorité — et dont les bénéfices n’ont été qu’à une minorité — ; ces quelques-uns n’étant pas tous du peuple vainqueur »… « Les guerres modernes sont des luttes de minorités effectuées par leurs majorités qui n’en ont ni les raisons ni les avantages. Les idées ou sentiments des uns, la vie des autres. »… « Je vais vous expliquer ce que c’est que la guerre. Deux “nations” — deux mythes —, etc. Mais en réalité des millions de gens qui s’ignorent entre eux dans chacune, au même ou presque même degré qu’ils s’ignorent sans l’une et l’autre quantité mêlées. Mêlez ces gens, — alors à un signal (par qui, pour quoi donné, et pourquoi obéi ?) et tous ces gens-là entrent en transe d’obéissance et n’en est qu’un sur 100 000, dans l’un et l’autre camp, qui ne soit pas dans son fond bouleversé, accablé, ruiné, ahuri, etc. »

« Par qui, pour quoi donné, et pourquoi obéi ? » Nous avons la réponse à cette question que se posait Paul Valéry. La majorité au pouvoir dans beaucoup de pays ne dénoncera jamais les véritables commanditaires des guerres, car elle obéit aveuglément à des maîtres fous. Dénoncer les crimes de guerre est nécessaire, peu importe le camp. Mais au-delà de cela, il est temps de réaliser que bien trop souvent, ceux qui nous gouvernent ne nous veulent pas du bien.

La paix peut régner entre les peuples à condition de comprendre si on a affaire à un gouvernement destructif ou constructif. L’oligarchie mondiale financière apatride est identifiée, coupable et mérite d’être jugée ainsi que leurs valets félons semant la mort et la destruction.

Il est plus que temps de parler de paix et d’arrêter des ripostes sur des collectivités dont le seul défaut est d’exister.

Claude Janvier
Écrivain, essayiste. Nouveau livre : « Les démasqués, Qui dirige réellement le monde ? KA Éditions https://kaeditions.com/product/les-demasques-qui-dirige-reellement-le-monde/

Note :




« Netanyahou est fini ! »

[Source : seymourhersh.substack.com]

[Transmis par Turiya]

Par Seymour Hersh

Il y a plusieurs décennies, j’ai passé trois ans à écrire « The Samson Option » (1991), exposant la politique tacite des présidents américains depuis Dwight Eisenhower, à savoir la politique consistant à détourner le regard lorsqu’Israël a entamé le processus de construction de la bombe atomique. Le livre ne dit pas que cela a été bon ou mauvais pour Israël après l’Holocauste. Il dit que ce que faisaient les États-Unis était connu dans le tiers-monde, comme on l’appelait à l’époque, et que notre duplicité, la duplicité des Américains, a transformé nos préoccupations concernant la prolifération des armes nucléaires en un nouvel exemple d’hypocrisie. Depuis lors, d’autres ont entrepris des études bien plus exhaustives, certains des documents israéliens et américains les plus confidentiels ayant été rendus publics.

J’ai choisi de ne pas me rendre en Israël pour mes recherches, de peur de violer la loi israélienne sur la sécurité nationale. Mais j’ai trouvé des Israéliens vivant à l’étranger qui avaient travaillé sur ce projet secret et qui étaient prêts à me parler lorsque je leur ai dit que j’avais des informations provenant des dossiers des services de renseignement américains. Ceux qui ont travaillé sur ce matériel hautement confidentiel sont restés fidèles à Israël, et certains d’entre eux sont devenus mes amis de toujours. Ils sont également restés en contact étroit avec d’anciens collègues restés en Israël.

Voici un compte rendu des événements horribles survenus la semaine dernière en Israël, tels qu’ils ont été perçus et interprétés par un vétéran de l’appareil de sécurité nationale israélien, qui connaît bien les événements récents.

La chose la plus importante que je dois comprendre, m’a dit l’informateur israélien, c’est que le Premier ministre Benjamin Netanyahu « est fini. C’est un mort-vivant. Il ne restera en fonction que jusqu’à ce que les tirs s’arrêtent… Peut-être encore un mois ou deux ».

Il a été Premier ministre de 1996 à 1999 et de nouveau, en tant que chef du parti de droite Likoud, de 2009 à 2021, revenant pour un troisième mandat à la fin de 2022. « Bibi s’est toujours opposé aux accords d’Oslo de 1993, qui ont donné à l’Autorité palestinienne le contrôle nominal de la Cisjordanie et de la bande de Gaza ». Lorsqu’il est revenu au pouvoir en 2009, « Bibi a décidé de soutenir le Hamas » comme alternative à l’Autorité palestinienne « en lui donnant de l’argent et en l’installant à Gaza ».

Un accord a été conclu avec le Qatar, qui a commencé à envoyer des centaines de millions de dollars aux dirigeants du Hamas avec l’approbation d’Israël. L’informateur m’a dit que « Bibi était convaincu qu’il aurait plus de contrôle sur le Hamas avec l’argent du Qatar, il a secrètement permis au Hamas de tirer occasionnellement des roquettes sur le sud d’Israël et d’avoir accès à des emplois en Israël ». Pour affaiblir l’autre faction, à savoir l’Autorité palestinienne, Netanyahou a pris ce risque.

« Ce qui s’est passé cette semaine est le résultat de la doctrine de Bibi selon laquelle il est possible de créer un Frankenstein et d’en avoir le contrôle. L’attaque du Hamas était le résultat direct de la décision de Bibi, malgré les protestations des commandants militaires locaux, “d’autoriser un groupe de colons orthodoxes à célébrer Souccoth en Cisjordanie”. »

Souccoth est une fête annuelle d’automne qui commémore le voyage ancestral des Juifs dans les profondeurs du désert. Il s’agit d’un festival d’une semaine célébré par la construction d’une structure extérieure temporaire, connue sous le nom de soukka, où chacun peut partager la nourriture consommée par ses prédécesseurs et se connecter viscéralement à la saison des récoltes.

Cette demande est intervenue à un moment de tension extrême à la suite d’un autre incident en Cisjordanie, au cours duquel des colons juifs ont, selon l’Associated Press, « attaqué une ville troublée » le 6 octobre et tué un jeune arabe de 19 ans. La mort du jeune homme, ajoute l’AP, « est la dernière d’une vague de combats entre Israéliens et Palestiniens qui ont tué près de 200 Palestiniens depuis le début de l’année, soit le plus grand nombre de morts par an depuis près de vingt ans ».

Les autorités militaires israéliennes locales, avec l’approbation de M. Netanyahu, ont ordonné à deux des trois bataillons de l’armée, comptant chacun environ 800 soldats, qui protégeaient la frontière avec Gaza, de concentrer leur attention sur la fête de Souccoth.

« Il ne restait donc plus que 800 soldats, m’a dit la source, pour protéger les 51 kilomètres de frontière entre la bande de Gaza et le sud d’Israël. Cela signifie que les citoyens israéliens du sud ont été laissés sans présence militaire israélienne pendant dix à douze heures. Ils étaient livrés à eux-mêmes. Et c’est pourquoi Bibi est fini. Cela prendra peut-être quelques mois, mais c’est fini pour lui ».

Ma source a qualifié l’attaque dans le sud d’Israël de « plus grand échec militaire de l’histoire d’Israël » et a noté que « plus de soldats ont été tués dans la seule guerre de 73 », l’attaque-surprise du Yom Kippour au cours de laquelle Israël a été brièvement envahi par les troupes égyptiennes et syriennes. « Samedi dernier, vingt-deux colonies du sud ont été sous le contrôle du Hamas pendant des heures et ils sont allés de maison en maison, massacrant des familles entières de colons juifs. »

Il y aura une réponse militaire, a déclaré la source, notant que 360 000 réservistes ont été appelés.

« La stratégie fait l’objet d’un grand débat. Les forces spéciales de l’armée de l’air et de la marine israéliennes sont prêtes à intervenir, mais Bibi et les chefs militaires ont toujours privilégié les services de haute technologie. L’armée régulière a été utilisée principalement pour assurer la sécurité en Cisjordanie. En réalité, les forces terrestres ne sont pas entraînées au combat. Ne vous méprenez pas : on a confiance dans l’esprit des troupes, mais pas dans leur capacité à réussir dans la “situation spéciale à laquelle les soldats seraient confrontés lors d’un assaut terrestre” dans les ruines de la bande de Gaza lourdement bombardée. »

Les réservistes suivent actuellement un entraînement intensif et une décision sur ce qu’il convient de faire pourrait être prise dans le courant de la semaine, a indiqué la source.

En attendant, les bombardements actuels de cibles civiles (immeubles d’habitation, hôpitaux et mosquées) ne s’accompagnent plus d’une protection symbolique des civils. Lors des précédentes attaques sur la ville de Gaza, l’armée de l’air israélienne larguait souvent une petite bombe sur le toit d’une installation civile sur le point d’être attaquée. Cette procédure est appelée « frappe sur le toit » et a pour but d’alerter les résidents palestiniens afin qu’ils aient le temps de quitter le bâtiment qui va être complètement détruit. Cela ne se produit pas pendant les bombardements continus actuels.

En ce qui concerne une attaque terrestre, la source m’a dit qu’une alternative brutale est envisagée, qui pourrait être décrite comme l’approche de Leningrad, en référence à la célèbre tentative allemande d’affamer la ville aujourd’hui connue sous le nom de Saint-Pétersbourg pendant la Seconde Guerre mondiale. Le siège nazi a duré près de 900 jours et a fait au moins 800 000 morts, et probablement beaucoup plus en réalité. Les dirigeants du Hamas et une grande partie de leur personnel sont connus pour « vivre dans la clandestinité » et l’objectif d’Israël est de détruire le plus grand nombre possible de ces membres « sans tenter l’attaque traditionnelle de maison en maison ».

Le dénonciateur a ajouté que certains Israéliens ont été « irrités » par les premières déclarations des dirigeants mondiaux en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne, qui ont généralement apporté leur soutien total à une réponse immédiate par l’intermédiaire de conseillers, mais ont ajouté que cette réponse devrait être guidée par l’État de droit. Le président Biden a renforcé ce point lors d’une apparition imprévue à une conférence de dirigeants juifs à la Maison-Blanche mercredi, en précisant qu’il avait récemment déclaré à M. Netanyahu : « Il est très important qu’Israël, avec toute sa colère et sa frustration, agisse de manière équitable ».

L’option actuellement envisagée, m’a dit l’informateur israélien, est de continuer à isoler la ville de Gaza en termes d’alimentation électrique et de livraison de nourriture et d’autres biens vitaux.

« Le Hamas n’a plus que de l’eau purifiée pour deux ou trois jours et cela, ajouté au manque de nourriture, pourrait suffire à chasser tout le Hamas. À un moment donné, Israël pourrait négocier la libération de certains prisonniers, femmes et enfants, en échange de nourriture et d’eau.

Le grand débat aujourd’hui est de savoir s’il faut affamer le Hamas ou tuer environ 100 000 personnes à Gaza. L’une des hypothèses israéliennes est que le Hamas, qui a reçu jusqu’à 1,6 milliard de dollars du Qatar de 2014 à aujourd’hui, veut être perçu comme un État souverain qui se soucie de son peuple ». Il a poursuivi : « Maintenant que le président Biden dit que la Palestine est un État terroriste, le Hamas peut avoir des raisons de vouloir être perçu comme moins hostile, et il peut y avoir une chance pour un débat calme et rationnel sur les prisonniers et la libération de certains des otages israéliens, en commençant par les femmes et les enfants. »

Les autres prisonniers seraient traités comme des prisonniers de guerre, a-t-il ajouté, et leur libération pourrait être négociée, comme cela s’est déjà produit par le passé.

Mais, a ajouté la source, « plus nous voyons » la brutalité du Hamas à la télévision et « plus le Hamas est perçu comme un autre ISIS, plus le temps s’écoule négativement ».

La réalité, a-t-il ajouté, est que le Hamas n’est pas rationnel et qu’il est incapable de s’engager dans des négociations, et que le Qatar n’interviendra pas. Et à moins d’une intervention internationale ou d’une tierce partie, il pourrait y avoir une invasion générale de Gaza avec des morts incalculables pour toutes les parties dans cette guerre.

La décision d’envahir avec toute la force nécessaire appartient à Israël et n’a pas encore été prise.




Alexandre Douguine : « Essayons de décrire l’un des scénarios possibles d’une nouvelle escalade au Moyen-Orient. »

Par Alexandre Douguine

Essayons de décrire l’un des scénarios possibles d’une nouvelle escalade au Moyen-Orient.

Le soulèvement palestinien commence en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Mahmoud Abbas ne peut contenir la situation et, voyant qu’Israël se livre à un véritable génocide dans la bande de Gaza, les Palestiniens lancent une révolte générale. Les FDI continuent de massacrer des civils dans la bande de Gaza. Dans le monde entier, les élites libérales occidentales pro-américaines qui se prononcent unanimement en faveur d’Israël sont de plus en plus contestées. Le Hezbollah s’implique et des foules d’Arabes de Jordanie franchissent les cordons à la frontière. Les États-Unis lancent des frappes préventives contre l’Iran, qui s’implique de plus en plus dans le conflit, et l’Iran riposte contre Israël. La Syrie entre en guerre et attaque le plateau du Golan. On assiste à une mobilisation rapide de l’ensemble du monde islamique.

Les États islamiques pro-américains — Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, etc. — sont contraints de rejoindre la confrontation aux côtés des Palestiniens. Ils sont rejoints par le Pakistan, la Turquie et l’Indonésie. L’histoire des Talibans envoyant des troupes au Moyen-Orient, qui était une fake news, devient réalité. Les bannières noires du Khorassan sont hissées dans le monde entier.

Les problèmes entre salafistes et traditionalistes, y compris les chiites, passent à l’arrière-plan. Le grand djihad du monde islamique contre l’Occident et Israël commence.

La Russie adopte d’abord une position neutre, mais ne se précipite pas pour soutenir Israël, car elle est en guerre en Ukraine avec l’Occident, qui à son tour est complètement du côté d’Israël.

À un moment donné du soulèvement à Jérusalem-Est, les Palestiniens proclament la nécessité de boucler la mosquée Al-Aqsa pour la protéger des forces de défense israéliennes. La mosquée Al-Aqsa a été mentionnée au début du soulèvement dans la bande de Gaza — le déluge d’Al-Aqsa. Israël, au cours de la lutte contre les milices palestiniennes armées et en état de légitime défense, lance une attaque à la roquette sur la mosquée. Elle s’effondre. La voie vers la construction du troisième temple est dégagée. Mais… un milliard de musulmans, dont 50 millions (officiellement) se trouvent en Europe, se soulèvent maintenant en Occident même. Une guerre civile éclate en Europe. Certains Européens sont du côté des LGBT, de Soros et des élites atlantistes, tandis que d’autres font alliance avec les musulmans (sur le modèle d’Alain Soral) et rejoignent la révolution antilibérale.

Les États-Unis utilisent des armes nucléaires tactiques contre l’Iran. La Russie lance une frappe nucléaire tactique contre l’Ukraine, qui cherche à s’accrocher à l’Occident à tout prix et provoque Moscou de toutes les manières possibles.

La troisième guerre mondiale éclate avec l’utilisation d’armes nucléaires tactiques. La Russie se décide enfin à se ranger du côté des musulmans. Les dispensationalistes1 américains réalisent que l’heure est venue. La Russie attaque — bien qu’indirectement — Israël. Gog est là. Dans la vision russe, l’Occident est sous la domination directe de l’Antéchrist. De nombreux dirigeants mondiaux meurent, de nouveaux apparaissent avec des convictions beaucoup plus radicales.

La Chine attaque Taïwan, détournant ainsi l’attention des États-Unis et de l’OTAN vers une nouvelle cible. L’Inde s’abstient d’apporter le soutien direct sur lequel les États-Unis comptent. Le soir de l’histoire cesse d’être languissant.

Les féministes, les homosexuels et les écologistes réclament la fin de tout cela, mais personne ne les écoute.

L’Occident est contraint de se battre contre tout le monde au nom d’un objectif qu’il ne peut plus formuler — toutes les vieilles thèses sur les « droits de l’homme », la « société civile » et autres incantations ont disparu dans la dure réalité de la mort totale qui s’annonce. Elon Musk admet qu’il a complètement cessé de comprendre ce qui se passe.

Israël commence, sous les coups de boutoir de toutes parts, à construire le Troisième Temple. Seul Moshiach peut sauver la situation…

C’est ici que le texte de l’analyse prédictive (prophétie) se termine brusquement.


1

Une dispensation est une manière de classer les choses, dans le domaine administratif, systématique ou de gestion. En théologie, ce terme décrit l’administration divine tout au long d’une certaine période ; chaque dispensation est une ère instaurée par Dieu. Le dispensationnalisme est un système théologique qui reconnaît ces ères instituées par Dieu pour la gestion du cosmos. Il a deux caractéristiques principales :
1) il se base sur une interprétation littérale cohérente des Écritures, particulièrement des prophéties bibliques ;
2) il établit une distinction entre Israël et l’Église dans le plan de Dieu. Le dispensationnalisme identifie sept dispensations dans le plan de Dieu pour l’humanité.

Les dispensationnalistes envisagent l’interprétation de la Bible sous un angle littéral, ce qui revient à attribuer à chaque mot son sens le plus courant. Bien sûr, les symboles, figures de style et images sont pris en compte, mais même les symboles et les sens figurés ont un sens littéral. Ainsi, quand la Bible parle de « mille ans » en Apocalypse 20, en l’absence d’indications contraires, les dispensationnalistes interprètent ce passage comme faisant référence à une période littérale d’une durée de 1 000 ans (la dispensation du Royaume).

Il y a au moins deux raisons pour lesquelles l’interprétation littérale est la meilleure interprétation possible des Écritures. D’abord, en termes philosophiques, le sens même du langage requiert d’interpréter les mots littéralement. Le langage a été donné par Dieu afin de nous permettre de communiquer. Les mots sont porteurs du sens. La deuxième raison est biblique : toutes les prophéties concernant Jésus-Christ dans l’Ancien Testament se sont accomplies littéralement, de sa naissance à sa mort et à sa résurrection, en passant par son ministère. Les prophéties étaient littérales. Il n’existe pas d’accomplissement non littéral des prophéties messianiques dans le Nouveau Testament. C’est un argument de poids en faveur de l’interprétation littérale. Sans cette interprétation, il n’y aurait pas de norme objective pour comprendre la Bible et tout un chacun pourrait l’interpréter à sa guise. L’interprétation biblique se réduirait à « ce que ce passage me dit », au lieu de « ce que la Bible dit ». Malheureusement, c’est souvent la manière dont sont menées les études bibliques aujourd’hui.

D’après la théologie dispensationnaliste, il y a deux peuples de Dieu distincts : Israël et l’Église. Les dispensationnalistes croient que le salut s’obtient depuis toujours par la foi : la foi en Dieu dans l’Ancien Testament et, plus spécifiquement, dans le Fils de Dieu dans le Nouveau. Pour eux, l’Église n’a pas remplacé Israël dans le plan de Dieu et les promesses faites à Israël dans l’Ancien Testament n’ont pas été transférées à l’Église. Les promesses de Dieu à Israël dans l’Ancien Testament (une terre, une descendance nombreuse et la bénédiction) auront leur accomplissement final pendant la période de 1 000 ans annoncée en Apocalypse 20. Tout comme Dieu s’intéresse surtout à l’Église à notre époque, il s’intéressera de nouveau à Israël à l’avenir (voir Romains 9-11 et Daniel 9.24).

Les dispensationnalistes classent la Bible en sept dispensations : l’innocence (Genèse 1.1-3.7), la conscience (Genèse 3.8-8.22), la gouvernance humaine (Genèse 9.1-11.32), la promesse (Genèse 12.1-Exode 19,25), la loi (Exode 20.1-Actes 2,4), la grâce (Actes 2.4-Apocalypse 20,3) et le royaume millénaire (Apocalypse 20.4-20,6). Ces dispensations ne constituent pas divers chemins vers le salut, mais des modes d’interaction différents entre Dieu et les hommes. Chaque dispensation comprend un modèle caractéristique de l’œuvre de Dieu parmi les hommes de cette époque :
1) une responsabilité,
2) un échec,
3) un jugement et
4) la grâce d’avancer.

Le dispensationnalisme, en tant que système, se fonde sur une interprétation prémillénariste du retour de Christ et généralement sur une interprétation prétribulationniste de l’Enlèvement. En résumé, le dispensationnalisme est un système théologique qui met l’accent sur l’interprétation littérale des prophéties bibliques, fait la distinction entre Israël et l’Église, et enfin ordonne la Bible en différentes dispensations, ou administrations.

https://www.gotquestions.org/Francais/dispensationalisme.html




Les idiots utiles du « socialisme » djihadisé

Par Lucien SA Oulahbib

Socialisme « arabe » (baasiste, nassériste…) et djihadisme sont les deux faces d’une même médaille défendue aujourd’hui autant dans les rues d’Alger, de Paris à Bagdad que naguère par les Saddam et Kadhafi qui fomentaient, nourrissaient les djihadistes allant se faire sauter à Jérusalem pour le premier, faisant de la propagande jusqu’à l’extrême gauche en passant par les sarkozistes pour le second. Ce qui fait qu’il existe, parmi beaucoup d’Occidentaux, une incompréhension sourde de ces deux faces et de leurs liens, bien plus concurrentes qu’ennemies et qui aujourd’hui font cause commune comme cinquième colonne au plus profond des nations occidentales (avec le pompon à Sydney où l’on veut toujours « gazer » du juif…).

Que les Anglo-Saxons aient fait des erreurs stratégiques monumentales lorsqu’ils tentèrent de les dégommer en Irak et en Afghanistan ne veut pas du tout dire qu’ils soient les principaux responsables de la prise d’indépendance actuelle effectuée par la seconde face de cette médaille arabo-musulmane dont par ailleurs les sympathies nazies signifiaient seulement que les deux faces partageaient et partagent encore le même but : détruire le judéo-christianisme et la raison universelle qui en découle, et ce comme le voulaient aussi les germanophiles depuis Luther, Fichte, Nietzsche, puis le nazi — tendance S.A — Heidegger… En un mot et trivialement dit, les djihadistes ne sont pas la création combinée de la CIA et du Mossad, même s’ils les ont cyniquement manipulés, mais le produit bien plus lointain du refus théologique arabo-musulman d’admettre que la loi de la Nature, à savoir la Raison, est coextensive à l’idée de liberté, puisque nous avons été faits à Son image…

Ce qui implique d’admettre que le conflit entre humains et citoyens soit permanent comme le disait Machiavel lisant Aristote pour définir les limites de ce qui « est » possible en soi comme pour soi ou Le politique lui-même…

C’est ce que refusèrent les théologiens alliés aux califes contre les vizirs en tuant dès le début l’esprit « rationnel » (ou le sens commun chassé vers l’Andalousie morcelée avant la réaction djihadiste Almohade…) voyant un Ghazali triompher sur Averroès, puis l’émergence de Wahhab sous domination ottomane, etc., etc., ce qui fait que les djihadistes d’aujourd’hui sont bien plus au courant des enjeux civilisationnels majeurs entre Soumission et Liberté (entre uniformisation indifférenciée et enracinement singularisé) que ne le pense par exemple un Gilles Kepel. Celui-ci eut le toupet d’écrire dans sa préface au livre présentant « Al Al-Qaïda dans le texte » que les textes rassemblés auraient été très « pauvres » en doctrine. Comme si les plumes en action avaient « quelques neurones », ajoutait à l’époque Kepel, ce qui démontre son degré de sous-estimation — quand bien même parlerait-il excellemment arabe (il s’en vante à chaque fois) — qui se manifeste encore lorsqu’on l’entend (sur France Info samedi 14 octobre 2023) commenter le conflit déclenché massivement par les djihadistes à Gaza en les renvoyant dos à dos avec « l’extrême droite » israélienne. Alors que devant l’échec patent d’Oslo II, à l’instar de Minsk II, il n’y avait pas d’autres issues que de laisser la loi naturelle du Politique s’exprimer en faisant en sorte, par exemple comme à la fin du 19e siècle, que les arabisés palestinistes qui le désirent aillent travailler et vivre dans les nouvelles villes israéliennes surgissant peu à peu de Judée et Samarie (puisque la partie arabisée exige tout ou rien) et aux pourtours de Gaza ; d’ailleurs près de 20 000 permis de travailler venaient d’être acceptés dans cette région par les autorités israéliennes…

C’est ce que ne comprennent pas non plus un Dupont Aignan, un Xavier Moreau et tant d’autres, en particulier celui-ci qui a bien vu pourtant que les forces Azov et pro-otaniennes ont utilisé les accords de Minsk pour s’armer durant douze ans (2014-2022) afin de détruire les zones tampons russophones et russes en les bombardant à l’identique des villages israéliens frontaliers à Gaza ou dans le nord près du Liban. Ce qui fait que de la même façon que les accords de Minsk ont été instrumentalisés les accords d’Oslo ont été également utilisés pour endormir jusqu’au cœur même d’Israël dans lequel beaucoup auraient bien aimé pourtant vivre en paix avec leurs voisins arabisés puisque, répétons-le, ces derniers peuvent s’installer n’importe où en Israël, du moins s’ils acceptent la présence juive et l’autorité de l’État de droit israélien. Car si Israël est un État juif (comme le reconnaît la résolution onusienne ayant promulgué la séparation en 47), il s’avère qu’il n’a pas fait de sa religion la loi fondamentale, à la différence des arabo-musulmans djihadisés qui, eux, ne font pas de différence entre loi religieuse et loi civile, ce qui fait qu’ils refusent tout processus de paix pensé de toute façon par eux comme une « trêve » plus ou moins longue…

Voilà pourquoi l’assassin d’Arras voulait détruire l’Histoire individuellement alors qu’elle est pourtant déjà détruite, effacée institutionnellement par la cinquième colonne en action dans les Universités et les écoles françaises, européennes, occidentales, arabo-musulmanes ; lui et ses copies veulent effacer jusqu’au souvenir de la colonisation arabo-musulmane, la traite négrière arabo-musulmane, la volonté hégémonique d’une secte désireuse naturellement de s’étendre. D’où la nécessité, organique, de l’en empêcher, en retour ; c’est ce que ne comprennent pas ceux qui prétendent qu’il ne faut pas « importer » le conflit judéo-arabe, alors qu’il est le cœur, le nœud même, lui-même, de l’affrontement à nouveau frontal entre Soumission et Liberté… Entre indifférenciation des « particules élémentaires » et enracinés singularisés, il n’y a plus de « troisième voie » ; car, oui, parfois, l’affrontement politique devient historiquement binaire, pas de place aux « non-binaires »…

Ce qui ne veut pas dire qu’il faille supprimer ces derniers bien entendu ; mais qu’ils aillent jouer ailleurs…




Les signaux de vertu occidentaux deviennent hypersoniques à propos d’Israël

[Source : rt.com]

Avec toute la rhétorique et le bellicisme de l’UE et des États-Unis, il est clair que la paix n’est pas leur priorité.

Par Rachel Marsden, chroniqueuse, stratège politique et animatrice de talk-shows indépendants en français et en anglais.

« Israël a le droit de se défendre, aujourd’hui et dans les jours à venir. L’Union européenne est aux côtés d’Israël », a tweeté dimanche la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle a ainsi donné carte blanche aux dirigeants israéliens, connus pour leur sens de la mesure et leur retenue, dans leur réponse aux attaques du Hamas.

« Pour qui vous prenez-vous ? Vous n’êtes pas élue et n’avez aucune autorité pour déterminer la politique étrangère de l’UE, qui est définie par le @Conseil de l’UE », a répondu l’eurodéputée irlandaise Clare Daly.

« L’Europe n’est pas aux côtés d’Israël. Nous sommes pour la paix. Vous ne parlez pas en notre nom. Si vous n’avez rien de constructif à dire, et ce n’est manifestement pas le cas, fermez-la. »

En un seul tweet, Mme von der Leyen a réussi à faire passer l’Europe pour plus militante que même la rédaction de l’un des principaux journaux nationaux israéliens, Haaretz, qui a rejeté la responsabilité des attentats sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, l’accusant d’« annexion et de dépossession » qui « a ouvertement ignoré l’existence et les droits des Palestiniens ». L’implication est qu’aucune action ne se produit dans le vide sans le risque de déclencher une réaction.

Le danger de voir la reine Ursula, non élue en Europe, lancer unilatéralement des missiles hypersoniques de signalisation de la vertu dans un réflexe émotionnel est qu’elle ne peut pas se substituer à une politique étrangère décidée dans des moments plus sobres. Pourtant, aujourd’hui, c’est le plus souvent le seul type de politique étrangère que nous ayons, sur tous les sujets, d’Israël à l’Ukraine.

Dans un nouvel exemple de symbolisme prenant le pas sur le pragmatisme politique, l’UE a annoncé le retrait de son soutien à la Palestine… avant de revenir sur sa décision quelques heures plus tard. Lundi, le ministre israélien de la Défense a annoncé que les forces de défense israéliennes allaient intensifier le blocus de Gaza en empêchant l’entrée d’eau, de nourriture, de carburant et d’électricité. Quelques heures plus tard, Oliver Varhelyi, commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, a déclaré que l’Union européenne se joignait à la cause en suspendant son aide humanitaire au peuple palestinien. L’Allemagne et l’Autriche ont été les premières à lancer la procédure de retrait des fonds. Cependant, quelques heures plus tard, le gel de l’aide de l’UE a été annulé par le responsable de la politique étrangère de l’Union, Josep Borrell, après une apparente prise de conscience qu’il ne ferait que « punir tout le peuple palestinien » et n’aurait fait qu’« enhardir les terroristes ». Il n’est pas possible que Bruxelles ait financé ces terroristes par inadvertance, n’est-ce pas ?

Bruxelles a accordé un soutien budgétaire direct de 2,5 milliards de dollars à l’Autorité palestinienne sur une période de 12 ans à partir de 2008, et a récemment déclaré qu’elle enverrait quelque 1,24 milliard de dollars entre 2021 et 2024. Ce financement n’a même pas été réduit ou interrompu — il a seulement été suspendu pendant quelques mois en 2021-2022, puis débloqué sans conditions préalables — lorsque des organismes de surveillance ont affirmé que les manuels scolaires palestiniens avaient un contenu antisémite promouvant et glorifiant le terrorisme. Aujourd’hui, le ministère israélien des Affaires étrangères pointe du doigt Bruxelles. « L’Union européenne a financé des manuels scolaires des autorités palestiniennes qui étaient remplis d’antisémitisme et d’incitation à la violence et au terrorisme contre les Juifs », a déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Haiat, en début de semaine.

Lorsque la question a été soulevée pour la première fois, le commissaire européen responsable à l’époque a rencontré le ministre israélien des Affaires étrangères à Bruxelles et lui a dit, en substance, que nous allions veiller à ce que cela ne se reproduise plus — et il a adopté une résolution à cet effet. Des rapports d’ONG publiés au début du mois accusent également Bruxelles d’avoir financé des subventions qui se sont retrouvées entre les mains du Front populaire de libération de la Palestine, que l’Union européenne considère comme un groupe terroriste.

Au début de l’année, en février, l’UE a annoncé, en présence du président Mahmoud Abbas, l’octroi de plus de 300 millions de dollars supplémentaires au peuple palestinien pour financer les salaires, les pensions, les soins de santé et des projets tels que « l’agro-industrie intelligente face au climat » et « la compétitivité verte ». Car c’est ce que leurs actions semblent suggérer. Sinon, quel est le problème de continuer à aider le peuple palestinien ?

Ou peut-être que, compte tenu de tout le verbiage climatique associé à l’aide, l’UE s’est simplement énervée parce que les deltaplanes du Hamas étaient motorisés. Vous savez qu’une tête pensante à Bruxelles regarde les reportages sur les camionnettes énergivores utilisées par le Hamas pour attaquer les villages et kidnapper des gens et se demande : « Quelle est l’empreinte carbone de ces engins ? »

Tous les signaux de vertu du monde ne peuvent pas compenser le manque de diligence raisonnable que le retrait schizophrénique et le rétablissement ultérieur du financement palestinien suggèrent. Ce ne serait pas la première fois que des innocents souffriraient de l’incompétence de Bruxelles. Il suffit de demander aux citoyens de l’ensemble du bloc européen, actuellement confrontés à des difficultés économiques apparemment sans fin, pour que leurs dirigeants puissent continuer à se féliciter d’avoir soutenu l’Ukraine.

Et tout comme en Ukraine, Bruxelles ne semble pas vouloir saisir l’occasion de jouer un rôle atténuant ou réfléchi dans ce conflit, mais prend plutôt sa place habituelle en accompagnant les néoconservateurs américains sur n’importe quel sujet d’actualité.

Même si le secrétaire d’État Antony Blinken déclare qu’il n’y a pas de « pistolet fumant » liant l’Iran aux dernières attaques du Hamas, cela n’a pas empêché les habituels néoconservateurs bellicistes du côté américain de l’alliance transatlantique de substituer des slogans à une politique réelle, en faveur d’un changement de régime iranien, bien sûr. « Il s’agit de l’un des meilleurs cas de changement de régime dans l’histoire », a déclaré l’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton. En effet, lorsqu’il s’agit de promouvoir un changement de régime iranien, les néoconservateurs sont soudain prêts à croire en la parole du Hamas comme source fiable de l’implication de l’Iran. « L’administration Biden devrait avoir une colonne vertébrale et rejeter la faute sur Téhéran, comme il se doit », a ajouté M. Bolton. Elle « appartient », au mépris des faits et de la politique, parce qu’elle correspond au discours radical des néocons, même si cela finit par se faire au détriment des vies et des intérêts américains.

« Il est grand temps que l’État terroriste iranien paie le prix de tous les bouleversements et de la destruction qu’il sème dans la région et dans le monde », a ajouté le sénateur Lindsey Graham (R-SC). D’une manière ou d’une autre, ces bellicistes ne parviennent jamais à remarquer le rôle de parrain interventionniste joué depuis longtemps par Washington et l’Occident, qui a sans doute empêché tous ces voisins du Moyen-Orient de s’arranger entre eux.

La rhétorique fanfaronne dans le feu de la crise est bon marché pour les généraux de salon occidentaux, mais potentiellement coûteuse pour d’innombrables autres. Ils s’expriment sans se préoccuper des répercussions, dans le but d’apaiser leurs alliés et leurs partisans. Et c’est dans ces moments désespérés, lorsque la raison risque de s’effacer devant l’émotion, qu’ils ont le plus de chances d’imposer leur programme potentiellement catastrophique.




L’assassin (et non pas « l’assaillant ») d’Arras voulait poignarder l’Histoire

Par Lucien SA Oulahbib

C’est ce que cette ordure désirait paraît-il, cherchant ardemment un prof d’Histoire tout en ferraillant avec un prof de philo qui le relata, et finissant par tuer, faute de mieux, un enseignant de français, ce pays qui l’avait accueilli pourtant sa famille, salafiste, et lui, expulsés de Tchétchénie pour… radicalité… Or, réitérant dans celle-ci, façon scorpion de la fable, cette phratrie, à force, devait être expulsée. Mais des suppôts néo-léninistes genre NPA et escrologisto-mélenchonistes vinrent les arracher de l’avion en partance. Voilà pour la « petite » histoire…

Concernant la « grande » maintenant, cette crapule assassine voulait sans doute approfondir, non pas ses connaissances, mais les amoindrir dans un seul but : édulcorer encore plus l’histoire de son obédience, dont les « conquêtes » ne sont jamais perçues comme des invasions et des colonisations, mais seulement des « extensions » pour… les historiens occidentaux, des « libérations » pour les congénères de ce meurtrier ou le passage de la nuit à la lumière, de l’ignorance à la « paix » c’est-à-dire la soumission comme l’indique littéralement le nom de sa croyance.

L’Histoire, déjà manipulée traditionnellement par les léninistes et les robespierristes, jusqu’à faire par exemple, et ce quasi identiquement, du Moyen-âge une époque « obscure » qui s’oppose aux « Lumières » par lesquelles tout aurait jailli, l’Histoire doit donc être encore plus manipulée, en particulier sans doute l’émergence de cette soumission et aussi ce qui s’est passé au Proche-Orient et en Afrique du Nord, afin que pratiquement jour pour jour, après l’assassinat de Samuel Paty, mais aussi de Sadate (côté crapules Gazaouies cette fois), les profs ne puissent désormais plus brosser une quelconque grille d’analyse hormis celle de cette obédience ou alors celle de son allié « inclusif » habillé en queer…

Nous en sommes là : pris en quinconce par deux sectes frappant ensemble et marchant de plus en plus en communion. Le fait seul d’entendre le mot « assaillant » avec la locution « assaillant présumé » en dit d’ailleurs long sur le degré de soumission effective de journalistes et politiques qui reprennent seulement le lexique juridique au lieu de nommer un chat un chat et en l’occurrence ici un monstre échappé d’une fabrique industrielle dont il faudra bien détruire la logistique ici… comme ailleurs…




Autour de Gaza

[Illustration : Janet Loehrke/USA TODAY/Bing Maps/© Mapcreator.io | © OSM.org]

Par Christian Darlot

Remarque liminaire :

Tenter d’analyser une situation n’est pas se désintéresser des souffrances des victimes. Mais comme nous n’y pouvons rien, nous devons surtout réfléchir pour chercher quelle voie la diplomatie devrait suivre, et en parler autour de nous dans l’espoir ténu de susciter une réflexion collective.

Que pensez-vous de ces quelques autres remarques ? :

  • – L’affaire en cours est une provocation, destinée à ressouder la population israélienne et à permettre, voire justifier, l’expulsion des Palestiniens.
  • – En enfermant les habitants de Gaza, et en les persécutant sans cesse, le pouvoir voulait susciter l’explosion.
  • – Le Hamas fut créé par Is… et est financé par les E-U, comme Daesh, de même que les Frères musulmans ont été créés et sont financés par la GB.
  • – Mais dans ces mouvements, plusieurs tendances s’affrontent. L’une se laisse mener par ses maîtres, sans le savoir, et l’autre est patriote et militaire (des clivages secondaires existent aussi).

  • – La planification fut vraisemblablement faite par un service auvergnieux, comme celle des attentats de 2001 aux E-U, dont le résultat fut d’affaiblir les États voisins d’I… sans toutefois parvenir à les détruire. Les planificateurs du Hamas furent-ils infiltrés par des agents israéliens, ou le contraire ?
  • – Le choix d’un lieu voisin de Gaza pour un rassemblement de zymuk boum-boum fut une provocation. Destinée à attirer la foudre ?

  • – Depuis plusieurs années, des jeunes hommes d’âge martial sont envoyés continûment en Europe par les cercles de l’oligarchie mondiale, afin de déstructurer les sociétés, d’opposer des populations, de faire disparaître les peuples et de soumettre les citoyens.
  • – Parmi ces cercles oligarchiques, les Auvergnieux sont très influents ; ils dominent la France.

  • – La volonté de chasser les Palestiniens va de pair avec la nécessité de peupler les territoires dont les habitants auront été chassés.
  • – Dans ce but, les attentats des années 2015 furent organisés, destinés à faire fuir les zélus de France, afin de peupler un petit État côtier, mais l’échec de l’agression contre la Syrie a fait remettre à plus tard la suite des attentats.
  • – Puisqu’une nouvelle tentative de chasser les Palestiniens est en cours, une nouvelle campagne d’attentats sera donc organisée en France, afin d’effrayer les zélus et de les faire migrer. Pour faire bon poids, susciter des haines confessionnelles et cliver la société, d’autres segments de la société française seront visés.

  • – Dans cette affaire, les islamistes sont des bras armés ; beaucoup sont sincèrement fanatiques, mais ils sont manipulés.

  • – Un coup d’œil sur la carte montre qu’en cas d’attaque générale les Auvergnieux auront du souci à se faire. C’est une partie de jeu de Go.

  • – L’attaque de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie a pour but d’embarrasser la Russie, et surtout de permettre à I… d’attaquer l’Iran par le Nord, à partir du territoire azéri.

  • – Les buts de la Turquie sont difficiles à comprendre : mater les Kurdes, s’étendre au nord de la Syrie, relier les territoires turcophones vraisemblablement. Pour le moment, la Turquie paraît ennemie d’I… après avoir été alliée avec I… contre l’Arménie ! C’est par la Turquie que paraissent transiter les armes détournées de l’Ukraine vers la Palestine. D’autres revirements sont possibles.

  • – Parmi les buts de la guerre de l’OTAN contre la Russie, celui de quelques rêveurs était vraisemblablement de créer une Khazarie, ce que les Russes empêchent.

  • – Derrière tout cela, il y a encore des rivalités locales et des projets de liaisons énergétiques et commerciales que seuls des spécialistes de la région peuvent comprendre.

  • – Les Chinois dissimulent à grand-peine un large sourire.

  • – L’articulation avec la plandémie, largement promue par des Auvergnieux, n’est pas claire. Ces groupes oligarchiques paraissent agir parfois contre leurs intérêts. Ont-ils des desseins très retors et très astucieux, ou bien appliquent-ils à contretemps des plans établis depuis longtemps et inadaptés à la situation présente ? Peut-être des clans adverses se contrecarrent-ils les uns les autres. Le chaos ne serait pas tout à fait voulu, mais résulterait en partie de la confusion des ambitions et des conflits.

En conclusion, la dynamique des évènements imposera l’évolution de la situation. Les néocons ont pris un très grand risque.

Le petit État bien connu a raté son insertion dans la région, et risque fort de disparaître tôt ou tard.

La France aurait tout intérêt à ne point se mêler de cette affaire, mais le lobby de la Tribu est si puissant que le gouvernement de nains qui nous est infligé se solidarisera avec la partie que vous devinez. L’influence de la France, déjà très affaiblie, sera bientôt mourante.


https://lesakerfrancophone.fr/septembre-2001-aux-etats-unis-analyse-physique-des-evenements

https://lesakerfrancophone.fr/septembre-2001-aux-etats-unis-quelle-fut-lorigine-des-evenements

https://lesakerfrancophone.fr/char-a-laver




Brève histoire animée de la question de la Palestine

[Source : Ma France]






La géopolitique du « déluge d’Al-Aqsa »

[Source : numidia-liberum]

Par Pepe Escobar

L’opération Al-Aqsa Flood du Hamas a été méticuleusement planifiée. La date de lancement a été conditionnée par deux facteurs déclencheurs.

Tout d’abord, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a présenté sa carte du « nouveau Moyen-Orient » à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, carte dans laquelle il a complètement effacé la Palestine et tourné en dérision toutes les résolutions de l’ONU sur le sujet.

Deuxièmement, les provocations en série à la mosquée sacrée d’Al-Aqsa à Jérusalem, y compris la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : deux jours avant la fête d’Al-Aqsa, le 5 octobre, au moins 800 colons israéliens ont lancé un assaut autour de la mosquée, frappant les pèlerins, détruisant les magasins palestiniens, le tout sous l’observation des forces de sécurité israéliennes.

Toute personne dotée d’un cerveau en état de marche sait qu’Al-Aqsa est une ligne rouge définitive, non seulement pour les Palestiniens, mais aussi pour l’ensemble du monde arabe et musulman.

Et ce n’est pas tout. Les Israéliens ont maintenant invoqué la rhétorique d’un « Pearl Harbor ». Il n’y a pas plus menaçant. Le premier Pearl Harbor était l’excuse américaine pour entrer dans une guerre mondiale et bombarder le Japon, et ce « Pearl Harbor » pourrait être la justification de Tel-Aviv pour lancer un génocide à Gaza.

Les secteurs de l’Occident qui applaudissent le nettoyage ethnique génocidaire en cours et à venir — y compris les sionistes qui se font passer pour des « analystes » et qui affirment haut et fort que les « transferts de population » qui ont commencé en 1948 « doivent être achevés » — pensent qu’avec un armement massif et une couverture médiatique massive, ils peuvent renverser la situation en un rien de temps, anéantir la résistance palestinienne et affaiblir les alliés du Hamas comme le Hezbollah et l’Iran.

Leur projet ukrainien a échoué, laissant non seulement des œufs sur les visages des puissants, mais aussi des économies européennes entières en ruine. Pourtant, lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre : passez de l’Ukraine, pays allié, à Israël, pays allié, et concentrez-vous sur l’Iran, pays adversaire, plutôt que sur la Russie, pays adversaire.

Il existe d’autres bonnes raisons de faire feu de tout bois. Une Asie occidentale pacifique signifie la reconstruction de la Syrie — dans laquelle la Chine est désormais officiellement impliquée ; un redéveloppement actif de l’Irak et du Liban ; l’Iran et l’Arabie saoudite dans le cadre des BRICS 11 ; le partenariat stratégique Russie-Chine pleinement respecté et l’interaction avec tous les acteurs régionaux, y compris les principaux alliés des États-Unis dans le golfe Persique.

Incompétence. Stratégie délibérée. Ou les deux

Cela nous amène au coût du lancement de cette nouvelle « guerre contre le terrorisme ». La propagande bat son plein. Pour Netanyahou à Tel-Aviv, le Hamas est ISIS. Pour Volodymyr Zelensky à Kiev, le Hamas est la Russie. Le temps d’un week-end d’octobre, la guerre en Ukraine a été complètement oubliée par les grands médias occidentaux. La porte de Brandebourg, la tour Eiffel et le Sénat brésilien sont désormais tous israéliens.

Les services de renseignements égyptiens affirment avoir averti Tel-Aviv d’une attaque imminente du Hamas. Les Israéliens ont choisi de l’ignorer, tout comme ils ont ignoré les exercices d’entraînement du Hamas qu’ils avaient observés les semaines précédentes, forts de leur certitude que les Palestiniens n’auraient jamais l’audace de lancer une opération de libération.

Quoi qu’il en soit, le déluge d’Al-Aqsa a déjà, irrémédiablement, brisé le mythe populaire de l’invincibilité de Tsahal, du Mossad, du Shin Bet, des chars Merkava, du Dôme de fer et des forces de défense israéliennes.

Alors même qu’il abandonnait les communications électroniques, le Hamas a profité de l’effondrement flagrant des systèmes électroniques israéliens, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, qui surveillent la frontière la plus surveillée de la planète.

Des drones palestiniens bon marchéont touché plusieurs tours de détection, facilité l’avancée d’une infanterie en parapente et ouvert la voie à des équipes d’assaut en tee-shirt et brandissant des AK-47 pour ouvrir des brèches dans le mur et franchir une frontière que même les chats errants n’osaient pas franchir.

Israël s’est inévitablement tourné vers la bande de Gaza, une cage encerclée de 365 kilomètres carrés peuplée de 2,3 millions d’habitants. Les bombardements aveugles de camps de réfugiés, d’écoles, d’immeubles civils, de mosquées et de bidonvilles ont commencé. Les Palestiniens n’ont pas de marine, pas d’armée de l’air, pas d’unités d’artillerie, pas de véhicules de combat blindés et pas d’armée professionnelle. Ils n’ont que peu ou pas d’accès à la surveillance de haute technologie, alors qu’Israël peut consulter les données de l’OTAN s’il le souhaite.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a proclamé :

« un siège complet de la bande de Gaza. Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant, tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence ».

Les Israéliens peuvent s’engager joyeusement dans une punition collective parce que, avec trois vetos garantis du Conseil de sécurité des Nations unies dans leur poche arrière, ils savent qu’ils peuvent s’en tirer à bon compte.

Peu importe que Haaretz, le journal israélien le plus respecté, concède carrément que « le gouvernement israélien est en fait le seul responsable de ce qui s’est passé (le déluge d’Al-Aqsa) pour avoir nié les droits des Palestiniens ».

Les Israéliens ne manquent pas de cohérence. En 2007, Amos Yadlin, alors chef des services de renseignement de la défense israélienne, a déclaré : « Israël serait heureux que le Hamas prenne le contrôle de Gaza, car les forces de défense israéliennes pourraient alors traiter Gaza comme un État hostile ».

L’Ukraine achemine des armes vers les Palestiniens

Il y a un an à peine, le comédien en sweat-shirt de Kiev parlait de transformer l’Ukraine en un « grand Israël » et était dûment applaudi par une bande de bots du Conseil de l’Atlantique.

Eh bien, les choses se sont passées différemment. Comme vient de m’en informer une source de l’État profond de la vieille école :

« Les armes marquées de l’Ukraine finissent dans les mains des Palestiniens. La question est de savoir quel pays paie pour cela. L’Iran vient de conclure un accord avec les États-Unis pour six milliards de dollars et il est peu probable que l’Iran le mette en péril. J’ai une source qui m’a donné le nom du pays, mais je ne peux pas le révéler. Le fait est que des armes ukrainiennes sont acheminées vers la bande de Gaza et qu’elles sont payées, mais pas par l’Iran. »

Après son raid stupéfiant du week-end dernier, un Hamas avisé s’est déjà assuré plus de moyens de négociation que les Palestiniens n’en ont eu depuis des décennies. Fait significatif, alors que les pourparlers de paix sont soutenus par la Chine, la Russie, la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Égypte, Tel-Aviv s’y refuse. Netanyahou est obsédé par l’idée de raser Gaza, mais si cela se produit, une guerre régionale plus large est presque inévitable.

Le Hezbollah libanais, allié fidèle de la résistance palestinienne au sein de l’axe de la résistance, préférerait ne pas être entraîné dans une guerre qui pourrait être dévastatrice de son côté de la frontière, mais cela pourrait changer si Israël perpétrait un génocide de facto à Gaza.

Le Hezbollah détient au moins 100 000 missiles balistiques et roquettes, de Katyusha (portée : 40 km) à Fajr-5 (75 km), Khaibar-1 (100 km), Zelzal 2 (210 km), Fateh-110 (300 km) et Scud B-C (500 km). Tel-Aviv sait ce que cela signifie et frémit aux fréquents avertissements du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, selon lesquels la prochaine guerre avec Israël se déroulera à l’intérieur d’Israël.

Ce qui nous amène à l’Iran.

Déni géopolitique plausible

La principale conséquence immédiate du déluge d’Al-Aqsa est que le rêve humide des néoconservateurs de Washington d’une « normalisation » entre Israël et le monde arabe s’évanouira tout simplement si cela se transforme en une longue guerre.

En fait, de larges pans du monde arabe sont déjà en train de normaliser leurs liens avec Téhéran — et pas seulement au sein des BRICS 11 nouvellement élargis.

Dans le mouvement vers un monde multipolaire, représenté par les BRICS 11, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), l’Union économique eurasienne (UEE) et l’initiative chinoise Belt and Road (BRI), parmi d’autres institutions révolutionnaires de l’Eurasie et du Sud global, il n’y a tout simplement pas de place pour un État d’apartheid ethnocentrique friand de châtiments collectifs.

Cette année encore, Israël s’est vu refuser l’accès au sommet de l’Union africaine. Une délégation israélienne s’est tout de même présentée et a été éjectée sans ménagement de la grande salle, une image qui est devenue virale. Lors des sessions plénières des Nations unies le mois dernier, un diplomate israélien isolé a tenté de perturber le discours du président iranien Ibrahim Raisi. Aucun allié occidental ne s’est tenu à ses côtés et il a lui aussi été expulsé des lieux.

Comme le président chinois Xi Jinping l’a diplomatiquement exprimé en décembre 2022, Pékin « soutient fermement la création d’un État palestinien indépendant jouissant d’une pleine souveraineté sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est pour capitale ».
La Chine soutient la Palestine « pour qu’elle devienne un membre à part entière des Nations unies ».

La stratégie de Téhéran est bien plus ambitieuse : offrir des conseils stratégiques aux mouvements de résistance d’Asie occidentale, du Levant au golfe Persique : Hezbollah, Ansarallah, Hashd al-Shaabi, Kataib Hezbollah, Hamas, Jihad islamique palestinien, et d’innombrables autres. C’est comme s’ils faisaient tous partie d’un nouveau grand échiquier supervisé de facto par le grand maître iranien.

Les pièces de l’échiquier ont été soigneusement positionnées par nul autre que feu le commandant de la Force Quds du Corps des gardiens de la révolution islamique, le général Qassem Soleimani, un génie militaire qui n’a pas son pareil. Il a contribué à jeter les bases des succès cumulés des alliés iraniens au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen et en Palestine, ainsi qu’à créer les conditions d’une opération complexe telle que le déluge d’Al-Aqsa.

Ailleurs dans la région, la volonté atlantiste d’ouvrir des corridors stratégiques à travers les cinq mers — la mer Caspienne, la mer Noire, la mer Rouge, le golfe Persique et la Méditerranée orientale — bat de l’aile.

La Russie et l’Iran sont déjà en train d’anéantir les projets américains dans la mer Caspienne — via le corridor international de transport nord-sud (INSTC) — et dans la mer Noire, qui est en passe de devenir un lac russe. Téhéran suit de très près la stratégie de Moscou en Ukraine, tout en affinant sa propre stratégie sur la manière de débiliter le Hegemon sans implication directe : c’est ce qu’on appelle le déni géopolitique plausible.

Bye bye le corridor UE-Israël-Arabie-Inde

L’alliance Russie-Chine-Iran a été diabolisée comme le nouvel « axe du mal » par les néoconservateurs occidentaux. Cette rage infantile trahit une impuissance cosmique. Il s’agit de véritables souverains avec lesquels on ne peut pas jouer, et si on le fait, le prix à payer est impensable.

Un exemple clé : si l’Iran, attaqué par un axe israélo-américain, décidait de bloquer le détroit d’Ormuz, la crise énergétique mondiale monterait en flèche et l’effondrement de l’économie occidentale sous le poids de quadrillions de produits dérivés serait inévitable.

Cela signifie que, dans un avenir immédiat, le rêve américain d’interférer à travers les cinq mers n’est même pas un mirage. Le déluge d’Al-Aqsa vient également d’enterrer le corridor de transport UE-Israël-Arabie saoudite-Inde, récemment annoncé et qui avait fait l’objet d’un grand battage médiatique.

La Chine est parfaitement consciente de toute cette incandescence qui a lieu une semaine seulement avant son troisième Forum de la ceinture et de la route à Pékin. L’enjeu, ce sont les corridors de connectivité de la BRI qui comptent — à travers le Heartland, à travers la Russie, ainsi que la route de la soie maritime et la route de la soie arctique.

Il y a aussi l’INSTC qui relie la Russie, l’Iran et l’Inde et, par extension, les monarchies du Golfe.

Les répercussions géopolitiques du déluge d’Al-Aqsa accéléreront les connexions géoéconomiques et logistiques de la Russie, de la Chine et de l’Iran, en contournant l’hégémon et son empire de bases. L’augmentation des échanges commerciaux et la circulation ininterrompue des marchandises sont une question de (bonnes) affaires. Sur un pied d’égalité, dans le respect mutuel — ce n’est pas exactement le scénario du parti de la guerre pour une Asie occidentale déstabilisée.

Oh, les choses qu’une infanterie en parapente se déplaçant lentement et survolant un mur peut accélérer !

Source : The Cradle




Les uns se font égorger ou décapiter intentionnellement, les autres meurent parce qu’ils servent de boucliers

Par Lucien SA Oulahbib

Il ne faut pas confondre les assassinats intentionnels et les morts accidentelles. C’est bien triste de le rappeler. Autant mettre en équivalence les bébés des nazis mourant sous les bombes anglaises à Dresde et les bébés juifs assassinés par balle ou gazés, comme l’indique ce courageux professeur Alan Dershowitz à son interlocuteur naïf qui ne comprend pas les enjeux. Courageux parce que sur les campus ou dans les rues, des deux côtés de l’Atlantique, ce sont les mêmes, juifs et enracinés nationaux, qui sont attaqués, insultés, menacés par des traîtres ou des éléments étrangers qui devraient se comporter en invités au lieu de continuer leur rôle de cinquième colonne.

Et ces traîtres sont malins, à voir les vidéos des manifs pourtant « interdites », car ils arrivent à entraîner de jeunes naïfs croyant qu’à Gaza l’armée israélienne tue indistinctement et surtout intentionnellement et en priorité femmes et enfants, alors que c’est précisément ce qui s’est passé lors des massacres effectués par les djihadistes zombis dans le but évident d’étendre leur occupation de territoire et ainsi d’empêcher la réutilisation des villages environnants d’où la nécessité de les déloger, définitivement, de Gaza.

Bien sûr certains « naïfs » viennent dire le contraire, y compris sur des médias supposés « enracinés » (comme Tocsin ; et il suffit de lire les commentaires sous une intervention de Rémy Tell) à croire que l’info devient plus équilibrée sur certains médias « mainstream » que sur d’autres, dits « alternatifs »… Mais ce n’est pas étonnant…

La propagande « nazislamiste » (comme le dit depuis si longtemps le grand Charles d’Alger…) mange donc dans tous les râteliers, en particulier cependant et massivement, concédons-le, dans celui de LFI que l’on ne peut qu’appeler désormais et ce seulement La France Islamique (et non « iste ») tant non seulement ils défendent les égorgeurs et violeurs (comme naguère à Oran, Alger, Philippeville) mais menacent désormais ouvertement tous ceux qui leur feront de l’ombre ; d’autant que l’épuration judenrein et pro-français a déjà débuté en excluant toute voix contraire dans les universités, lycées et médias publics et privés aux ordres en attendant sa « nuit de cristal » grandeur nature dont on n’a pu avoir la répétition générale lors des dernières émeutes de juin 2023…

L’heure n’est donc plus aux atermoiements, aux hésitations se faisant avoir par la propagande larmoyante, renvoyant « dos à dos » et qui depuis trop longtemps mélange les morts dans un relativisme non seulement honteux mais nihiliste.




Opération al-Aqsa — Un Nouveau 11 Septembre ?

[Source : AVATAR Media]