Le Great Reset résumé en moins de 6 minutes

[Source : Le Déclencheur]

Un citoyen de la ville d’Aurora est ovationné après son intervention lors du Conseil municipal. Il évoque tous les rouages de l’agenda 2030, l’intrusion du WEF au sein de gouvernements, les #smartcities (villes de 15 minutes), le contrôle total via le revenu universel, la monnaie numérique, les objets connectés, la fin de la propriété, etc.

[NDLR SMART = Self-Monitoring Analysis and Reporting Technology
(littéralement : Technique d’Auto-surveillance, d’Analyse et de Rapport)]






Un scientifique renommé de l’Arctique réfute l’idée d’une « crise climatique » et prévient qu’une « ère glaciaire » se profile à l’horizon

[Source : aubedigitale.com]

Un scientifique de renommée mondiale spécialiste de l’Arctique a pris la parole pour démentir le discours mondialiste sur la « crise climatique » et avertir le public que la Terre se dirige en fait vers une période de « refroidissement global ».

Andrey Fedotov, éminent expert polaire de la branche sibérienne de l’Académie des sciences de Russie, a déclaré que « le réchauffement est sur le point de prendre fin » et que la planète est sur le point d’entrer dans une « ère glaciaire ».

« Nous allons inévitablement passer à une période de froid défavorable », a-t-il averti, selon l’Académie russe des sciences (ARS).

Selon Fedotov, directeur de l’Institut de limnologie de l’ARS, la période de « froid défavorable » débutera vers 2030.

Fedotov a lancé cet avertissement dans un communiqué publié par l’ARS, la principale institution scientifique du pays.

Selon le communiqué, Fedotov a déclaré : « Le réchauffement est sur le point de se terminer :

« Le réchauffement est sur le point de prendre fin. »

« La cause n’en est pas l’homme, mais l’interaction entre le Soleil et la Terre. »

« Actuellement, nous sommes dans une période favorable, mais nous passerons inévitablement à une période défavorable (froide) vers 2030-2035. »

Fedotov, docteur en sciences géologiques et minéralogiques, a cité ses études sur le lac Baïkal et les époques climatiques historiques.

« Lorsque l’ère glaciaire arrivera, vous le sentirez immédiatement », prévient-il.

Fedotov invite le public à se préparer, car de tels niveaux de froid auraient de graves répercussions sur l’approvisionnement alimentaire mondial.

Dans une interview accordée à l’ARS, Fedotov a expliqué ses conclusions.

EXTRAIT :

Académie russe des sciences (ARS) : « En d’autres termes, ce qui nous attend n’est pas un réchauffement, mais un refroidissement. Quand ? »

Andrey Fedotov : « Nous sommes actuellement dans une période prospère, mais nous allons passer à une période défavorable.

« C’est inévitable. Selon mes estimations, la transition devrait avoir lieu en 2030-2035. »

ARS : « L’ère glaciaire est donc déjà arrivée, mais nous ne l’avons pas encore ressentie ? »

Fedotov :

« Non. Quand elle arrivera, vous la sentirez immédiatement. »

ARS : « Et que faut-il faire maintenant ?

« Préparer des bottes en feutre, des vêtements chauds, des chaufferettes ? »

Fedotov :

« Je commencerais par la nourriture. »

« Un affamé dans des bottes de feutre ne tiendra pas longtemps. »

Pendant ce temps, alors que les médias occidentaux continuent d’imposer au public le discours de la « crise climatique », les médias russes mentionnent rarement les sujets de discussion de l’agenda vert.

Les téléspectateurs russes supposent que le « changement climatique » n’est pas un fait établi.

Dans les émissions qui sèment le doute et qui sont régulièrement diffusées par les chaînes publiques russes au cours de la dernière décennie, les téléspectateurs sont confrontés au message selon lequel le débat sur le climat est en cours.

Les théories d’un refroidissement imminent de la planète jouissent d’une crédibilité égale à celle du consensus sur le réchauffement d’origine humaine promu par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies.

En 2020, un épisode de l’émission « Les hypothèses les plus choquantes » diffusée sur le réseau de télévision REN, contrôlé par l’État, a affirmé que « le réchauffement climatique s’est avéré être une escroquerie mondiale ».

Dans cet épisode, l’animateur mentionne brièvement que les informations présentées dans l’émission contredisent les données scientifiques établies.

Toutefois, l’animateur a affirmé que son objectif était de donner la parole à une autre hypothèse afin que les téléspectateurs puissent tirer leurs propres conclusions.

« Le temps n’est-il pas venu pour le monde entier de sauver l’humanité d’une catastrophe imminente ? » demande le narrateur.

« Il s’avère que les choses ne sont pas si simples. »

« Peut-être que l’apocalypse climatique n’existe que dans l’esprit enflammé des gens, effrayés par les médias mondiaux et les prédictions choquantes des scientifiques ».

Le président russe Vladimir Poutine a également tenu un discours mitigé sur le climat au cours de ses deux décennies au pouvoir.

En 2003, Poutine a fait une plaisanterie célèbre en disant que les Russes n’auraient pas besoin d’acheter autant de manteaux de fourrure si le réchauffement climatique était réel.

En 2019, il a déclaré qu’il était prouvé que le réchauffement était causé par l’homme et a affirmé que « personne ne connaît les causes du changement climatique mondial ».

En mai, le Conseil d’intégration économique eurasien de l’ARS a déclaré que le réchauffement de la Terre n’est pas causé par l’homme et qu’il est principalement dû à la « sortie d’isotope de potassium des profondeurs de la Terre. »

Selon le Conseil, ce phénomène est lié à « l’émission croissante d’hydrogène naturel, qui crée des trous dans la couche d’ozone ».




Le revenu de base garanti arrive au Canada d’ici un an

[Source : Conscience du peuple]

Par Isabelle

Et c’est parti pour le revenu de base garanti !

👉Le Sénat canadien est en examen du projet de loi #S233, lequel explore le potentiel d’un revenu de base garanti.

Surveillez les actualités des projets de loi en France et ailleurs concernant le « revenu de base garanti » : la mise en place de cette allocation communiste est assurément coordonnée à travers l’Occident en vue de l’effondrement économique…

Voici maintenant la présentation « angélique » de ce programme, un précurseur du crédit social chinois : « Vous ne posséderez plus rien et nous vous donnerons votre ration de dignité humaine si vous ne désobéissez pas aux commandements de l’État »…

« Le revenu de base garanti (ou GLBI) est un programme sans condition dans lequel le gouvernement donne de l’argent aux gens pour garantir que chacun puisse répondre à ses besoins. Il s’agit d’une alternative simple à un système de sécurité du revenu qui regorge de lacunes et de problèmes.

👉Dans ce monde incertain, nous sommes tous parfois confrontés à des risques financiers. En tant qu’individus – mais aussi en tant que société et économie – nous avons besoin de meilleures options.

Le projet de loi S-233 ainsi que le projet de loi fédéral C-223 peuvent améliorer considérablement la santé et le bien-être des Canadiens en offrant une meilleure option et un revenu minimum stable pour tous. Si les projets de loi sont adoptés, le ministre des Finances élaborera un cadre pour la mise en œuvre d’un programme national GLBI.

Dans chaque province et territoire, l’argent que les gens reçoivent de l’aide sociale est loin d’être suffisant pour vivre. Dans huit provinces sur dix, cela représente moins de la MOITIÉ de ce qui est nécessaire, même pour couvrir les nécessités de base. La pauvreté coûte aux contribuables canadiens entre 72 et 84 MILLIARDS de dollars par année. Une grande partie de cet argent correspond à des coûts évitables, tels que des visites à l’hôpital dont les gens n’auraient pas besoin s’ils pouvaient se permettre une alimentation saine et un logement sûr.

La pauvreté met en danger la sécurité, la santé et le bien-être général des personnes. Lorsque les gens ne parviennent pas à atteindre leur plein potentiel, nous en sommes tous affectés négativement.

Le Canada a déjà expérimenté le revenu de base garanti auparavant : dans les années 1970, grâce au projet pilote M Income au Manitoba, les taux d’abandon scolaire au secondaire et les visites à l’hôpital ont considérablement diminué. Plus récemment, le projet pilote de revenu de base de l’Ontario en 2017-2018 a signalé une augmentation de 83 % de la santé mentale et les économies locales se sont considérablement améliorées. Les deux programmes ont réduit la pauvreté.

Pendant la crise de la COVID, les Canadiens ont bénéficié de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), une mesure de prévention de la pauvreté qui a allégé le stress financier des gens ordinaires.

Nous avons également la responsabilité de répondre au Plan d’action national de 2021 sur les femmes, les filles et les personnes autochtones disparues et assassinées et les personnes 2SLGBTQQIA+, qui comprend la mise en œuvre d’un programme GLBI.

Le projet de loi S-233 👉nous permettrait de définir un revenu de base garanti à une époque où nous en avons plus que jamais besoin.

Construisez un avenir meilleur et restez informé en partageant, en contactant votre député et votre sénateur et en montrant votre soutien. »

Quand cette loi sur le « revenu de base garanti » pourrait entrer en vigueur?

Si elle est adoptée, cette loi obligerait le ministre des Finances, 👉d’ici un an, à créer un cadre pancanadien pour la mise en œuvre d’un revenu de base garanti . En termes simples, cela signifie que le gouvernement fédéral devrait élaborer des normes et un plan à partir desquels il pourrait, avec les autres niveaux de gouvernement, créer des revenus de base inconditionnels dans leurs juridictions.

https://www.ubiworks.ca/guaranteed-livable-basic-income




Canada — Euthanasie à la demande pour les toxicomanes

[Source : quebecnouvelles.info]

Par Brian Lilley

Nous avons offert une aide médicale à mourir à des anciens combattants aux prises avec le SSPT [syndrome de stress post-traumatique]. Nous offrirons bientôt l’aide médicale à mourir aux personnes souffrant de maladies mentales, notamment de toxicomanie.

Combiné aux histoires de personnes cherchant de l’aide à mourir en raison de l’itinérance ou de mauvaises conditions de vie, il est temps de se demander s’il y a une ligne dans le sable lorsqu’il s’agit de l’euthanasie et du gouvernement au Canada.

Les défenseurs ont passé des années à faire pression pour que le suicide assisté soit autorisé pour les personnes souffrant de maladies incurables. Finalement, ils ont obtenu une décision de la Cour suprême et aucun politicien, aucun gouvernement n’a pu faire obstacle — tout ce qu’ils ont pu faire, c’est essayer d’établir des lignes directrices.

En février 2015, la Cour suprême a statué dans l’affaire Carter c. Canada que l’aide au suicide devrait être autorisée pour un adulte souffrant d’un « problème de santé grave et irrémédiable (y compris une maladie ou un handicap) qui provoque des souffrances persistantes intolérables pour l’individu dans le contexte, circonstances de son état ».

Le tribunal a ensuite donné au gouvernement 12 mois pour élaborer une législation d’orientation en la matière.

La législation initiale prenait plus de temps que les 12 mois accordés par le tribunal et incluait des dispositions selon lesquelles la mort devait être « raisonnablement prévisible » pour la personne qui demande de l’aide à mourir. Cette décision a été contestée avec succès devant les tribunaux et la loi a dû être modifiée pour étendre davantage l’aide médicale à mourir.

Le gouvernement est maintenant sur le point de l’élargir à nouveau et, la semaine dernière, il a rejeté la proposition d’un député conservateur de ne pas étendre l’aide médicale à mourir aux maladies mentales.

Ed Fast, le député de la Colombie-Britannique qui cherchait à empêcher les personnes uniquement aux prises avec une maladie mentale de pouvoir accéder à l’aide médicale à mourir, a déclaré que le système faisait déjà l’objet d’abus et que des personnes accédaient à l’aide à mourir avant que cela ne soit légal. On s’inquiète rapidement de ce que ces changements signifieront à l’avenir et de la volonté du Canada d’aller pour élargir l’accès à quelque chose dont on nous a dit qu’il serait rare.

En 2016, première année où l’aide médicale à mourir était légale au Canada, un peu plus de 1 000 personnes y ont eu accès. En 2021, dernière année où des statistiques complètes ont été publiées, 10 064 personnes sont mortes de cette manière. Au Canada, plus de personnes meurent désormais de l’aide médicale à mourir que des maladies du foie, du diabète, de la grippe, de la pneumonie et de la maladie d’Alzheimer.

En 2021, l’aide médicale à mourir était la septième cause de décès au Canada et elle sera bientôt l’une des cinq principales causes de décès si ce n’est déjà fait.

Il n’est pas certain que le public ait réfléchi à toutes les implications d’une expansion encore plus poussée de l’aide médicale à mourir. Devrions-nous permettre aux personnes souffrant uniquement de maladie mentale d’accéder à de l’aide pour se suicider ?

Reuters a récemment fait état d’une femme de 47 ans souffrant d’anorexie qui attend avec impatience que la loi soit modifiée pour pouvoir accéder à l’aide médicale à mourir. Vice News a récemment écrit sur la manière dont les toxicomanes pourront accéder à l’aide médicale à mourir dans un avenir proche, s’adressant même à un médecin activiste qui soutient cette initiative tout en étant également un militant pour les programmes dits de « réduction des méfaits » et d’« approvisionnement plus sûr ».

Maintenant que le gouvernement vous a aidé à devenir complètement dépendant de la drogue grâce à ses programmes inefficaces, il peut vous orienter vers quelqu’un qui peut mettre fin à vos jours plus tôt.

[…]

Pour lire l’article dans sa forme originale




Mike Adams interviewe Greg Hunter

[Source : etresouverain via Ciel Voilé]

Les journalistes Mike Adams et Greg Hunter affirment que nous vivons dans un monde de masses inconscientes et accusent les médias traditionnels et corporatifs de mentir et de souffrir d’une sorte de syndrome de Stockholm en protégeant les agresseurs, comme dans le cas du vaccin qui injecte un dispositif électromagnétique autoorganisé qui est un outil d’édition des gènes et qui tue les fonctions cognitives des gens.






Des mesures sans queue ni tête

[Source : ndt.net]

[Traduction John Hunter (révisée par J. S).]

Par Terry Oldberg et Ronald Christensen.

Publié initialement par l’American Society of Mechanical Engineers. 1995.

RÉSUMÉ

Cet article expose une incohérence dans le domaine du contrôle non destructif (CND) [de structures et de matériaux] et souligne les dangers de la confusion qui en découle. Les objets physiques présents dans une population statistique occupent une partition de l’ensemble des objets physiques considérés. Cependant, de nombreuses procédures de CND testent des objets physiques qui ne figurent pas dans une telle partition. L’incohérence a lieu lorsque les scientifiques CND représentent des objets physiques qui n’occupent pas de partitions comme éléments de populations dans leurs études sur la fiabilité du CND. Les populations fictives invalident la définition de la probabilité en tant que mesure d’un événement dont la valeur pour un cas certain est 1.

La probabilité étant invalidée en tant que mesure de la fiabilité d’un test, les scientifiques du CND ont procédé en représentant une mesure différente d’un événement sous la forme d’une « probabilité ». Le lecteur qui interprète la mesure de l’étude comme une probabilité se trompe donc sur plusieurs points. Par exemple, la certitude apparemment parfaite qui accompagne une valeur de 1 pour la probabilité de détection de l’étude est en fait une ambiguïté parfaite parce que la valeur de cette mesure sur l’événement certain d’un défaut est de 2. Des conséquences graves sont imaginables si un ingénieur de réacteur devait agir sur la base de la représentation de l’USNRC [U. S. Nuclear Regulatory Commission : Commission de réglementation nucléaire des États-Unis].

Les auteurs recommandent d’éviter les conséquences d’une telle confusion et d’autres cas de confusion en revisitant les rapports du passé d’après nos recommandations. Celles-ci emploient un langage qui permet de distinguer les probabilités et les populations correctes de celles qui ne le sont pas. À plus long terme, ils recommandent la refocalisation du CND sur des probabilités et des populations correctes.

Introduction

La probabilité est une mesure d’un événement dont la valeur pour un événement certain est 1. (Halmos, 1950) Cependant, certaines irrégularités dans la conception d’une population statistique d’une étude peuvent donner une probabilité dont la valeur pour un événement certain est susceptible de s’écarter significativement de 1. À l’instar d’un « yard » étalon qui s’écarterait sensiblement du 0,9144 mètre orthodoxe, cette « probabilité » a la capacité d’induire gravement les gens en erreur. Le fait qu’elle ait été la mesure insoupçonnée de la fiabilité du contrôle non destructif (CND) dans des domaines de l’ingénierie sensibles aux erreurs incite à formuler l’avertissement suivant.

Les ingénieurs utilisent le contrôle radiographique, le contrôle par ultrasons et d’autres méthodes de contrôle non destructif pour diagnostiquer des problèmes avec des structures qui fonctionnent sous un stress mécanique. Ils sont particulièrement enclins à l’utiliser dans des situations où la défaillance d’une structure pourrait causer des dommages. Cependant, le CND peut lui-même causer des dommages lorsqu’il est erroné. C’est pourquoi les ingénieurs ont été amenés à établir les probabilités d’erreur dans les différentes méthodes de CND. Ces « probabilités » n’en sont parfois pas.

Notre article comporte trois parties. La première, PROBABILITÉ versus PSEUDOPROBABILITE, établit et oppose deux mesures d’un événement. La probabilité est consistante avec la population. La pseudoprobabilité est consistante avec la pseudopopulation ou bien une population irrégulière. Ces deux mesures sont légitimes, mais différentes. Donc quand la littérature appelle « probabilité » la pseudoprobabilité d’une étude, il y a tromperie.

La seconde partie, UNE CONFUSION NUCLÉAIRE, expose ce type de confusion dans une étude de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis. En ce qui concerne les niveaux dangereux d’endommagement d’un composant de réacteur nucléaire, sa probabilité de détection est une pseudo-probabilité dont la valeur est de 2 pour l’événement certain d’un défaut. Donc la valeur de 1 que l’agence considère comme la probabilité de découvrir une condition dangereuse dans un réacteur suggère une certitude absolue que le test est valide, mais est en fait une ambiguïté parfaite quant à la validité du test.

La troisième partie, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS, avertit le lecteur de s’attendre à des surprises du même genre dans toute la littérature CND. La recommandation étant que la littérature soit transformée dans le langage des pseudoprobabilités et que cesse la confusion. Nous proposons que la littérature CND soit restructurée pour définir des populations réelles et des probabilités.

PROBABILITÉS contre PSEUDOPROBABILITÉS

Dans Sampling Techniques, le statisticien William Cochran propose une règle qui permet d’obtenir une population [statistique] lorsqu’elle est respectée. Avant de chercher un exemple d’étude, sa population doit être divisée en objets physiques qu’on nomme des unités. Ces unités doivent couvrir la population totale et ne doivent pas faire double emploi, dans le sens que chaque élément de la population appartient à une unité et une seule (Cochran 1977). Les unités d’une étude doivent occuper une partition de la population. Dans la suite de l’article, nous nous efforcerons d’expliquer ce que cela signifie.

Figure 1
Une partition. La classe de deux triangles est une partition du rectangle.

On dit qu’une classe {A1, …, An} d’ensembles A1, …, An est une partition de l’ensemble A si chaque élément de A appartient à un ensemble dans {A1, …, An} et si deux ensembles dans {A1, …, An} n’ont pas d’élément en commun. La figure 1 montre une classe de deux triangles qui est une partition d’un rectangle. Dans cet exemple du diagramme de Venn, une classe est représentée par un ensemble d’objets géométriques, un ensemble par un objet géométrique seul et un élément de l’ensemble par un point à l’intérieur d’une limite d’un objet géométrique.

Nous allons référencer une classe {A1 …, An} comme une pseudopartition d’un ensemble A si cela n’est pas une partition de A. La figure 2 montre un exemple de pseudopartition. La classe de deux cercles est une pseudopartition du rectangle. Noter la région de superposition entre les deux cercles et la région du rectangle qui n’est pas couverte par un cercle.

Figure 2
Une pseudopartition. La classe des deux cercles est une pseudopartition du rectangle.

Dans cet article l’entité que Cochran nomme « un élément dans la population » sera appelée un point de données. Dans l’étude du test de confiance, chaque point de données est une paire de nombres représentant les valeurs véritables et vérifiées de la propriété d’un objet physique et qui est mesurée par le test. L’ensemble complet des points de données possibles se nomme espace d’échantillonnage. Un événement est un sous-ensemble d’un espace d’échantillonnage.

Pour caractériser la fiabilité du test, son investigateur sélectionne une partition de l’espace d’échantillonnage. Puis il estime une valeur pour la probabilité de chaque événement dans la partition. Bien qu’il existe une grande variété de partitions, les chercheurs choisissent généralement la plus simple. Ses événements sont appelés un vrai positif, un faux négatif, un vrai négatif et un faux positif.

La figure 3 montre l’espace d’échantillonnage qui se rapporte à l’étude de la fiabilité des tests et cette partition de l’espace.

Figure 3
L’espace-échantillon qui se rapporte à l’étude de la fiabilité des tests et la partition la plus populaire de celle-ci.

La fréquence relative d’un événement est le nombre d’objets physiques qui participent à l’événement divisé par le nombre de points de données dans l’espace d’échantillonnage. La probabilité d’un événement modélise la fréquence relative du même événement. Inversement, la valeur de la fréquence relative d’un événement permet de vérifier empiriquement la valeur qu’une certaine théorie attribue à la probabilité de cet événement. La validation empirique est le sceau de la Science (K. Popper 1959).

De ce point de vue de la validation empirique, un événement certain a une signification particulière, car la valeur de sa probabilité est 1 selon sa définition. La fréquence relative d’un événement certain est le nombre d’objets physiques qui participent à l’événement divisé par le nombre de points de données dans l’événement. Par exemple, dans un test de patients pour le [supposé] virus de l’hépatite B, la fréquence relative d’un événement certain d’un vrai positif est le nombre de patients vrais positifs divisé par le nombre de résultats vrais positifs. Une fréquence relative d’un événement certain et dont la valeur est 1 cadre avec la définition de la probabilité. Une fréquence relative d’un événement certain dont la valeur n’est pas 1 ne cadre pas avec la définition de la probabilité.

La fréquence relative d’un événement certain est une mesure du degré de couverture de cet événement par des objets physiques. Quand la fréquence relative de chaque événement dans une partition d’un espace d’échantillonnage d’une étude est 1, cela signifie que chaque objet physique dans l’ensemble complet qu’ils forment participe dans un et un seul événement. Si cela est vrai, la classe des ensembles d’objets physiques qui participent aux événements variés est une partition de l’ensemble complet des objets physiques.

Il y a deux autres possibilités. Dans la première, il y a des objets physiques qui participent dans plus qu’un seul événement dans une partition d’un espace d’échantillonnage. Dans ce cas, on dit que les ensembles des objets physiques qui correspondent à ces événements se superposent. Dans la seconde, moins d’objets physiques participent dans un événement qu’il y a de point de données. On dit donc que l’ensemble des objets physiques correspondant à cet événement couvre imparfaitement l’événement. Si la classe d’ensembles d’objets physiques correspondant à la partition d’un espace d’échantillonnage présente une sous-couverture ou un chevauchement, il s’agit d’une pseudopartition de l’ensemble complet d’objets physiques. Ceci ne cadre pas avec le processus de vérification empirique d’un modèle de probabilité puisqu’une partition cadre avec le processus de vérification empirique. La vérifiabilité empirique étant la marque de fabrique de la science, la différenciation entre pseudopartition et partition revêt une grande importance scientifique.

Dans les statistiques normales, on appelle « unité » un objet physique qui appartient à une partition, « population » un ensemble d’unités et « sous-population » un sous-ensemble d’une population. Aucune terminologie uniforme n’est apparue dans le domaine des statistiques anormales, c’est pourquoi nous allons en inventer une. Un objet physique qui appartient à une pseudopartition est une « pseudo-unité ». Un ensemble de ces pseudo-unités, une « pseudopopulation » et un sous-ensemble de celles-ci, une « pseudo sous-population ». Pour compléter l’analogie, nous définissons la pseudoprobabilité comme une mesure d’un événement dont la valeur sur un événement certain est égale à la valeur de la fréquence relative de cet événement. La valeur de la pseudoprobabilité d’un événement certain est vérifiée empiriquement par la fréquence relative du même événement. Donc une pseudopartition d’un ensemble complet d’objets physiques cadre avec la vérifiabilité d’un modèle pseudoprobalistique.

Le physicien Lazar Mayant a noté que la discipline qui inclut le concept de probabilité, partition, population, subpopulation et unité est empiriquement vérifiable et donc peut être considéré comme Science (Mayant 1984). Selon lui, c’est la probabilistique. On peut noter que la discipline qui inclut les concepts de pseudoprobabilité, pseudopartition, pseudopopulation, pseudo sous-population et pseudo-unité est aussi empiriquement vérifiable et donc aussi une Science. Nous la nommerons pseudoprobalistique.

Bien que la probabilistique et la pseudoprobabilistique soient toutes deux cohérentes sur le plan interne, leurs concepts ne peuvent pas être mélangés. Il est donc important de séparer les deux concepts d’un point de vue linguistique. La confusion serait de mélanger pseudoprobabilité et probabilité. C’est arrivé avec l’USNCR (US nuclear commission regulation).

La confusion nucléaire

E.R Bradley et ses collègues étudièrent la fiabilité de CND dans des tubes de générateur à la vapeur d’un réacteur nucléaire (Bradley et coll. 1988). Les tubes contiennent l’eau qui refroidit le réacteur et transfèrent la chaleur à l’extérieur. Si les tubes se rompent, le cœur du réacteur concerné fond et la charge radioactive s’échappe dans la biosphère. Mais les tubes peuvent souffrir de corrosion. Un certain nombre de tubes a éclaté pendant l’opération et l’USNRC a depuis lors déclaré des inspections périodiques par CND.

L’étude de Bradley est la seule à compter. Elle est substantielle. L’inspecteur scanne à distance les tubes avec un senseur. Le senseur est inséré dans le tube qui doit passer l’inspection. Il parcourt le tube et émet des données. Celles-ci sont décodées par l’inspecteur. La procédure indique le dommage interne. Chaque indication contient une estimation de la pénétration radiale du tube par la corrosion, l’identité du tube et la position axiale du capteur. Les indications sont enregistrées.

Bradley demanda à l’équipe d’inspecteurs de tester un certain nombre de tubes selon la routine. Ces prescriptions émanent de la ASME (American society of Mechanical engineers) sous la direction de l’USNRC. Puis les tubes furent démontés pour tenter d’établir la fiabilité de leur inspection. En construisant le modèle de fiabilité, Bradley sélectionna la partition de l’espace d’échantillonnage, celle qui contient un vrai positif, un faux négatif, un vrai négatif et un faux positif.

En mécanique comme en statistique, vrai positif et faux négatif sont appelés des défauts. Dans le cas d’un événement vrai négatif ou faux positif, on parle de non-défauts. Les deux événements défaut et non-défaut forment une partition d’un espace d’échantillonnage dans l’étude de la fiabilité du test.

Une simplification se produit quand un défaut et un non-défaut sont certains. Avec le défaut certain, la probabilité ou la pseudoprobabilité d’un vrai positif et la pseudoprobabilité d’un faux négatif sont égales à la fréquence d’un événement certain d’un défaut. Comme probabilité et pseudoprobabilité sont dépendants, la fiabilité d’un texte peut être caractérisée par les termes d’une d’entre elles seulement. Bradley appuie cette caractérisation sur la probabilité ou la pseudoprobabilité d’un vrai positif. Il l’appelle probabilité de la détection.

Même chose avec un non-défaut certain. La probabilité ou pseudoprobabilité d’un vrai négatif et la probabilité ou pseudoprobabilité d’un faux positif sont égales à la fréquence relative d’un événement certain d’un non-défaut. Comme probabilité et pseudoprobabilité sont dépendantes, la fiabilité du test peut être caractérisée dans les termes d’une seule de ces deux catégories.

Quand on lit le rapport de Bradley, on note une incongruité dans l’utilisation de la terminologie, ce qui gêne la compréhension de la question : l’ensemble complet des objets physiques du test ASME/USNRC contient-il des unités ou des pseudo-unités ? Les objets physiques sont identifiés comme « défauts », mais un défaut est le nom d’un événement et pas un objet physique comme plusieurs statisticiens insistent auprès de leurs lecteurs (Bocker et coll. 1972. Juran 1974).

Cependant, pour Perdijon, dans un article récent écrit que dans le CND, le « défaut » désigne souvent un objet qui a une certaine limite dans l’espace. Il suggère que le terme « discontinuité » soit réservé à un objet de ce genre (Perdijon 1993). Dans certains cas, une discontinuité dans la limite entoure le matériau. Alors l’objet physique est défini par sa limite.

Cette conception du « défaut » peine à résoudre la question, car les « defauts » de Bradley sont presque en totalité les vides à l’extérieur du tube que la corrosion attaque. Un vide est une limite définie qui n’entoure aucun matériau et n’est pas physique. Un tel objet ne possède aucune propriété intrinsèque que le CND puisse mesurer.

S’ils n’ont pas de propriétés, alors les « défauts » de Bradley ne font rien pour appuyer l’établissement des valeurs de propriété dont il parle. On imagine que Bradley considère les discontinuités comme dictant les propriétés des objets physiques dans lesquels elles sont inscrites. Cependant notre conclusion est qu’il y a une différence minime entre ces objets physiques et ces discontinuités, si bien que Bradley balaye la distinction. Selon cette théorie, le « défaut » de Bradley est un territoire de discontinuité plus une fine couche de matériau qui adhère à son extérieur. Cette couche est assez mince pour que les dimensions d’un « défaut » soient essentiellement les mêmes que les dimensions de la discontinuité qui y sont enchâssées. Mais ce « défaut » est un objet physique à cause du matériau. Nous adopterons la théorie de Bradley quant au « défaut » en procédant à notre analyse de son étude tout en mettant entre guillemets le mot lui-même pour rappeler au lecteur qu’il désigne un objet physique et pas un événement. Quand le mot désigne un événement, il sera en italiques.

Les « défauts » de Bradley ont été définis par les métallurgistes qui pratiquent des tests de destruction après l’inspection des tubes. Les 108 « défauts » étaient courts, avec dans l’axe une longueur moyenne de 1 pouce. À ±3 pouces, l’incertitude positionnelle axiale de chaque indication était plutôt grande en comparaison. Donc chaque indication répertoriée comme « défaut » pouvait ne pas avoir enregistré ce « défaut ». De la même manière, chaque indication qui n’est pas un « défaut », mais ceci a 3 pouces près, aurait pu être rapportée comme « défaut ». En raison de la grande incertitude positionnelle, la question de savoir si une indication tombant à moins de 3 pouces de l’extrémité d’un « défaut » faisait référence à ce « défaut » ou n’y faisait pas référence avait une réponse totalement ambiguë.

Bradley a résolu ce problème de manière à faire écho au thème de cet article. Si le « défaut » a une indication à l’intérieur de 3 pouces, c’est un vrai positif. Sinon c’est un faux négatif. Ensuite, il a divisé le nombre de « défauts » qui sont vrai positifs par le nombre total de « défauts » et encapsulé le tout dans le ratio de la probabilité de détection. Bradley représente cette méthodologie dans un graphique (figure 4) avec pour ordonnée la probabilité de détection et pour abscisse la perte de la partie métallique. C’est le degré de pénétration de l’épaisseur du tube par un « défaut ».

Figure 4
Graphique de la probabilité de détection en fonction de la perte métallurgique de paroi (Bradley et coll., 1988.)

La figure 4 montre que la probabilité de détection passe de 0, lorsque la perte métallurgique de la paroi est inférieure à 5 %, à 1, lorsque la perte métallurgique de la paroi est supérieure à 75 %. Comme les tubes sont hors service quand la perte de la partie métallique est plus de 80 %, ce graphique représente la certitude qu’un « défaut » sera signalé lorsqu’il atteindra un niveau de corrosion dangereux. Cependant, cette représentation est en contradiction avec notre observation précédente : il est totalement ambigu de savoir si une indication fait référence à un « défaut » particulier ou à quelque chose d’autre. Analysons comment ce conflit survient, dans le cadre de la probabilistique et de la pseudoprobabilistique.

La probabilité de Bradley estime les résultats sur la base d’une méthodologie dans laquelle il assigne un faux négatif à un « défaut » s’il ne l’assigne pas à un vrai positif. Cette méthodologie cadre avec l’assomption que le test ASME USNRC définit une partition de l’ensemble complet des objets physiques sous test. À cet effet Bradley suggère qu’une unité du matériel inspecté tombe toujours dans les catégories suivantes :

  • *vrai positif si l’indication de défaut est rapportée et il y en a un en vérité.
  • *faux positif si une indication de défaut est rapportée, mais il n’y en a aucun.
  • *faux négatif : pas de rapport d’un défaut, mais il existe.
  • *vrai négatif : pas de rapport de défauts et pas de défaut présent.

Ceci est une description de la partition.

Cependant la logique de Bradley implique un conflit avec cette assomption. Chaque « défaut » est vrai positif s’il est à l’intérieur de 3 pouces d’une indication. La même règle attribue aussi chaque « défaut » de ce type à un faux négatif. Examinons les conséquences de cette ambiguïté.

La probabilité de détection de Bradley (voyez la figure 4) est soit la probabilité d’un vrai positif, soit la pseudoprobabilité d’un vrai positif. Il s’agit d’une probabilité si la fréquence relative de l’événement certain d’un défaut est de 1 et d’une pseudoprobabilité dans le cas contraire. On désigne par ntp le nombre de « défauts » que Bradley attribue à un vrai positif et nfn le nombre qu’il attribue à un faux négatif. On désigne par fd la fréquence relative de l’événement certain d’un défaut.

Alors :

(1)

Nous avons doublé ici le nombre de « défauts » que Bradley attribue au vrai positif en calculant le nombre d’objets physiques qui correspondent à un vrai positif ou à un faux négatif parce que Bradley dans sa logique attribue un « defaut » à un faux négatif chaque fois qu’il en attribue un à un vrai positif, mais Bradley ne l’a pas attribué [directement] à un faux négatif. Bradley estime la probabilité de la détection dans la figure 4 à partir de :

Probabilité de détection = (2)

Si on combine les équations (1) et (2) on conclut que la fréquence relative d’un événement certain d’un défaut est donnée par :

Fd = 1 + probabilité de détection.

On voit que la valeur de la fréquence relative d’un événement certain d’un défaut va de 1 (quand la probabilité de détection est à sa valeur minimale de 0) à 2 (quand la probabilité de détection est à sa valeur maximale de 1). Quand la probabilité de détection est 0, c’est une probabilité. Quand la probabilité de détection a une valeur qui n’est pas 0, c’est une pseudoprobabilité.

La condition que la probabilité de détection ait une valeur de 1 est vraiment pertinente, car c’est sa valeur selon la figure 4 et à de dangereux niveaux de dommage. Sous cette condition, la probabilité de détection est une pseudoprobabilité avec valeur de 2 dans l’événement certain d’un défaut. Ainsi, la valeur de 1 pour la probabilité de détection à des niveaux de dommages dangereux doit être considérée comme 50 % de la valeur de la pseudoprobabilité de l’événement certain d’un défaut et non comme 100 % de la valeur de la probabilité de l’événement certain d’un défaut, comme l’implique le choix de langage de la figure 4.

50 % d’une pseudoprobabilité avec une valeur de 2 sur l’événement certain d’un défaut raconte une histoire différente que 100 % d’une probabilité. Et en particulier une valeur de 2 pour la pseudoprobabilité d’un événement certain d’un défaut indique une superposition complète des pseudopopulations qui correspondent à un vrai positif et à un faux négatif. La valeur de 1 pour la probabilité de détection à des niveaux dangereux de dommages n’indique rien d’autre que le fait que 50 % des pseudo-unités correspondant à un défaut sont attribuées par le test ASME-USNRC à un vrai positif. L’ambiguïté est totale. Ce test est-il valide pour diagnostiquer de dangereux niveaux de dommage ? Mais l’usage du langage certifie que le test est valide. Un ingénieur nucléaire qui prend l’ambiguïté de la figure 4 comme une certitude pourrait commettre une erreur désastreuse.

La partie restante de la méthodologie de Bradley concerne l’événement certain d’un non-défaut, c’est-à-dire un vrai négatif ou un faux positif. Bradley trouve qu’il y a de nombreuses indications sans « defauts » à l’intérieur de 3 pouces et les met dans le faux positif. Il n’attribue aucun objet à un vrai négatif. Il ne suggère aucune valeur pour une probabilité d’un faux positif ou un faux négatif, mais ceci n’a pas d’importance, car… « … la question de la sécurité liée à la fiabilité du CND ne dépend pas de la quantité de matériau non défectueux constatée, mais de l’identification du matériau défectueux ».

Analysons ceci du point de vue de la probabilité et de la pseudoprobabilité. Même si Bradley n’attribue aucune valeur à la probabilité ou la pseudoprobabilité d’un vrai négatif ou d’un faux positif, ses données fournissent la base pour établir des valeurs exactes pour elles. L’analyse qui conduit à ces résultats commence avec le calcul de la fréquence relative d’un événement certain d’un non-défaut.

L’attribution par Bradley de son nombre d’indications au-delà de 3 pouces d’un « défaut » à un faux positif signifie qu’il y a des points de données dénombrables dans une zone non-défaut. Alors qu’il y a des points de données, il n’y a pas d’objets physiques. La fréquence relative est toutefois donnée par le rapport entre les objets physiques et les points de données. Il s’ensuit que la valeur de la fréquence relative d’un événement certain d’un non-défaut est de 0.

Comme la valeur de cette fréquence relative n’est pas 1, toute mesure d’un sous-ensemble d’un non-défaut doit être une pseudoprobabilité et non une probabilité. Il s’en suit qu’un vrai négatif et un faux positif ont des pseudoprobabilités. La somme des valeurs de ces pseudoprobabilités est égale à 0.

On sait depuis la définition d’une mesure (Halmos 1950) que les 2 pseudoprobabilités ont des valeurs plus grandes que 0 ou égales à 0. Donc les pseudoprobabilités d’un vrai négatif et d’un faux positif ont une valeur de 0.

Si Bradley considère que l’absence de probabilité d’un vrai négatif ou d’un faux positif dans son rapport n’a pas d’importance dans une étude de sûreté, il exprime l’opinion selon laquelle il n’y a absolument aucun intérêt à maintenir en état de fonctionnement les équipements de production d’énergie nucléaire, car il est bien connu que la probabilité d’un vrai positif dans un test peut être améliorée arbitrairement, au prix d’une augmentation de la probabilité d’un faux positif [puisque la probabilité du vrai positif serait alors réduite]. On peut faire cela en produisant des indications dans des parties d’un tube de générateur à vapeur choisies au hasard. Une explication moins forte de cette absence serait que le test ASME USNRC ne cadre pas avec la définition de la probabilité.

Conclusions et recommandations.

Les irrégularités dans la pseudopopulation de Bradley peuvent être représentées dans le diagramme de Venn à la figure 2. Les deux cercles représentent les « défauts » qui correspondent à un défaut. Un de ces deux cercles représente ces « défauts » qui sont attribués à un vrai positif par le test ASME USNRC. L’autre cercle représente ces « défauts » qui sont attribués à un faux négatif par le test. L’aire du rectangle qui n’est pas couvert par un cercle représente l’événement d’un non-défaut. Il n’est pas couvert par des objets physiques. La région de superposition entre les deux cercles est nulle quand le niveau de dommage au tube qui envoie la vapeur est nul. Quand le niveau de dommage devient dangereux, les deux cercles se superposent complètement.

Les « defauts » du test ASME USNRC forment une « population » qui combine un manque de couverture totale et une superposition parfaite. Cependant cette population extrêmement irrégulière supporte les estimations des « probabilités » qui ont été publiées pour instruire les ingénieurs des réacteurs nucléaires par ASME USNRC !!!!! Cet incident nous incite à nous intéresser aux autres endroits où ce type de confusion peut se cacher.

Il y a des raisons de penser qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé d’une population très irrégulière. Il y a un potentiel dangereux dans la définition de CND comme un champ qui détecte les « défauts » dans les matériaux. (Weissmantel 1975). Sommés d’établir la fiabilité de CND, les scientifiques ont fait en sorte que ces « défauts » occupent les populations de leurs études. Par exemple, les auteurs de « La fiabilité de l’inspection non destructive » ont simplement dit que les « défauts » occupent les populations (Silk et coll. 1987). D’autres ont eu une position équivalente : les irrégularités occupent les populations. Les directeurs de l’ASME et de l’USNRC sont d’accord (Beckjord 1991, Fernandez 1994). Un conseiller de l’USNRC sur la fiabilité de CND dans les réacteurs nucléaires (Bush 1991) opine pareillement. Il en va de même pour les auteurs d’une étude sur la fiabilité de la NDE dans un réacteur nucléaire britannique (Cartwright et coll., 1988). Toutefois, ces points de vue se sont révélés erronés en ce qui concerne le type de test qui attribue des « défauts » à des points de données en fonction de la proximité des « défauts » par rapport à des indications. C’est devenu une habitude maintenant pour les tests non destructifs des composants des réacteurs nucléaires. Le test ASME-USNRC des tubes de générateurs de vapeur nucléaires en est un exemple.

Chacun de ces tests attribue un « défaut » à un faux négatif quand il l’attribue aussi à un vrai positif ou bien n’attribue pas d’objet physique à un non-défaut. Le degré de sous-estimation d’un non-défaut peut être amoindri si on assouplit la loi de la preuve qui lie une indication au « défaut » avec la conséquence qu’on accroît le degré de superposition entre les ensembles des objets physiques qui correspondent à un vrai positif et à un faux négatif. Qu’il y ait sous-couverture, chevauchement ou les deux, les « populations » de ces « défauts » sont des pseudo-populations.

Les architectes de ces tests ont peut-être répondu aux besoins d’établir la fiabilité du CND en abandonnant ces tests ou en écrivant les rapports des études de fiabilité dans le langage des pseudoprobabilités. Mais cette réponse-là est bancale. Ils ont mixé la probabilistique avec la pseudoprobabilistique.

Le résultat de cette confusion peut être dangereusement trompeur. C’est pourquoi nous recommandons de l’éliminer en traduisant les rapports des études passées en pseudoprobabilistique dans le langage de la pseudoprobabilistique. Cette traduction devrait être effectuée rapidement, compte tenu des dangers évidents d’une confusion persistante.

On ne doit pas confondre probabilistique et pseudoprobabilistique. Leur langage est différent. Mais cette réforme espérée ne suffira pas. La pseudoprobabilistique n’est pas le substitut de la probabilistique. La probabilité mesure le risque, au contraire de la pseudoprobabilité. Quand la valeur de la probabilité d’un événement certain tombe sous 1, il y a manque de preuve pour établir un niveau de risque. Quand la valeur de la pseudoprobabilité d’un événement certain est supérieure à 1, on obtient une ambiguïté sur le niveau du risque. Seule la probabilité mesure les risques du CND.

Remerciements à

Jean Perdijon du Commissariat à l’énergie atomique pour sa correspondance qui a éclairé mon article.
Barbara von Haunalter pour ses graphiques.

Références :

1. Beckjord, E., Letter to Terry Oldberg, Jan. 9, 1992.

2. Bowker, A. H. and G. J. Lieberman, Engineering Statistics, Second Edition, 1972. Prentice-Hall, Englewood Cliffs, NJ.

3. Bush, S., Letter to L. Shao, U. S. Nuclear Regulatory Commission, Feb. 18, 1992.

4. Bradley, E. R., P. G. Doctor, R. H. Ferris and J. A. Buchanan, “Steam Generator Group Project. Task 13 Final Report: Nondestructive Examination Validation. », NUREG/CR-5185, 1988. U. S. Nuclear Regulatory Commission, Washington, DC.

5. Cartwright, D. K. and K. S. Leyland, “The Validation of Sizewell ‘B’ Ultrasonic Inspections at the Inspection Validation Laboratory, Risley Laboratory,” Non-Destructive Testing, 1988, p 57, 1988.

6. Cochran, W. G., Sampling Techniques, Third Edition, 1977. John Wiley & Sons, Inc, New York, NY.

7. Fernandes, J., Letter to Terry Oldberg, March 16, 1994.

8. Halmos, P., Measure Theory, 1950. Springer-Verlag New York Inc., New York, NY.

9. Juran, J. M., Quality Control Handbook, 1974, p 23-1. McGraw-Hill Book Company, New York, NY.

10. Mayants, L., The Enigma of Probability and Physics, 1984. D. Reidel Publishing Co., Dordrecht, Netherlands; c/o Kluwer Academic Publishers, Norwell, MA.

11. Perdijon, J., “Specification and Acceptance in Nondestructive Testing,” Materials Evaluation, July 1993, pp 805-807.

12. Popper, K. R., The Logic of Scientific Discovery, 1959. Basic Books, Inc., New York, NY.

13. Silk, M. G., A. M. Stoneham and J. A. G. Temple, The Reliability of Non-Destructive Inspection, 1987, p 36. Adam Hilger, Bristol, UK.

14. Weismantel, E. E., “Glossary of Terms Frequently Used in Nondestructive Testing,” Materials Evaluation, Vol. 33, No. 4 Apr. 1975, pp 23 A-46A.




Comment le colonialisme britannique a tué 100 millions d’Indiens en 40 ans

[Source : les-crises.fr]

Par Dylan Sullivan, Adjunct Fellow à l’école des sciences sociales, Macquarie University
et Jason Hickel, Professeur à l’Institut des sciences et technologies de l’environnement (ICTA-UAB) et membre de la Société royale des arts.

Entre 1880 et 1920, les politiques coloniales britanniques en Inde ont fait plus de victimes que toutes les famines de l’Union soviétique, de la Chine maoïste et de la Corée du Nord réunies.

Nos recherches montrent que les politiques d’exploitation de la Grande-Bretagne ont été associées à environ 100 millions de décès excédentaires au cours de la période 1881-1920, écrivent Sullivan et Hickel [British Raj (1904-1906)/Wikimedia Commons].

Ces dernières années ont été marquées par une résurgence de la nostalgie de l’Empire britannique. Des ouvrages très médiatisés, tels que Empire : How Britain Made the Modern World de Niall Ferguson et The Last Imperialist de Bruce Gilley, affirment que le colonialisme britannique a apporté prospérité et développement à l’Inde et à d’autres colonies. Il y a deux ans, un sondage YouGov a révélé que 32 % des Britanniques étaient fiers de l’histoire coloniale de leur pays.

Cette image idyllique du colonialisme est en contradiction flagrante avec les données historiques. Selon les recherches de l’historien économique Robert C. Allen, l’extrême pauvreté en Inde a augmenté sous la domination britannique, passant de 23 % en 1810 à plus de 50 % au milieu du XXe siècle. Les salaires réels ont baissé pendant la période coloniale britannique, atteignant leur niveau le plus bas au XIXe siècle, tandis que les famines devenaient plus fréquentes et plus meurtrières. Loin d’avoir profité au peuple indien, le colonialisme a été une tragédie humaine qui n’a guère d’équivalent dans l’histoire.

Les experts s’accordent à dire que la période allant de 1880 à 1920 — l’apogée de la puissance impériale britannique — a été particulièrement dévastatrice pour l’Inde. Les recensements exhaustifs de la population effectués par le régime colonial à partir des années 1880 révèlent que le taux de mortalité a considérablement augmenté au cours de cette période, passant de 37,2 décès pour 1 000 habitants dans les années 1880 à 44,2 dans les années 1910. L’espérance de vie est passée de 26,7 ans à 21,9 ans.

Dans un récent article publié dans la revue World Development, nous avons utilisé des données de recensement pour estimer le nombre de personnes tuées par les politiques impériales britanniques au cours de ces quatre décennies brutales. Il n’existe de données solides sur les taux de mortalité en Inde qu’à partir des années 1880. Si nous les utilisons comme base de référence pour la mortalité normale, nous constatons qu’environ 50 millions de décès excédentaires se sont produits sous l’égide du colonialisme britannique au cours de la période allant de 1891 à 1920.

Cinquante millions de morts, c’est un chiffre stupéfiant, et pourtant il s’agit d’une estimation prudente. Les données sur les salaires réels indiquent qu’en 1880, le niveau de vie dans l’Inde coloniale avait déjà considérablement baissé par rapport à ce qu’il était auparavant. Allen et d’autres chercheurs affirment qu’avant le colonialisme, le niveau de vie en Inde était peut-être « équivalent à celui des régions en développement de l’Europe occidentale ». Nous ne connaissons pas avec certitude le taux de mortalité de l’Inde avant la colonisation, mais si nous supposons qu’il était similaire à celui de l’Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles (27,18 décès pour 1 000 habitants), nous constatons que l’Inde a connu une surmortalité de 165 millions de personnes au cours de la période allant de 1881 à 1920.

Bien que le nombre précis de décès soit sensible aux hypothèses que nous faisons sur la mortalité de base, il est clair qu’environ 100 millions de personnes sont mortes prématurément à l’apogée du colonialisme britannique. Il s’agit de l’une des plus importantes crises de mortalité d’origine politique de l’histoire de l’humanité. Elle est plus importante que le nombre combiné de décès survenus pendant toutes les famines en Union soviétique, en Chine maoïste, en Corée du Nord, au Cambodge de Pol Pot et en Éthiopie de Mengistu.

Comment la domination britannique a-t-elle pu provoquer ces pertes humaines considérables ? Il y a eu plusieurs mécanismes. Tout d’abord, la Grande-Bretagne a effectivement détruit le secteur manufacturier de l’Inde. Avant la colonisation, l’Inde était l’un des plus grands producteurs industriels du monde, exportant des textiles de haute qualité aux quatre coins de la planète. Les étoffes de pacotille produites en Angleterre ne pouvaient tout simplement pas rivaliser. Cette situation a toutefois commencé à changer lorsque la Compagnie britannique des Indes orientales a pris le contrôle du Bengale en 1757.

Selon l’historien Madhusree Mukerjee, le régime colonial a pratiquement éliminé les droits de douane indiens, permettant aux produits britanniques d’inonder le marché intérieur, mais a créé un système de taxes exorbitantes et de droits internes qui empêchaient les Indiens de vendre du tissu dans leur propre pays, et encore moins de l’exporter.

Ce régime commercial inégal a écrasé les fabricants indiens et a effectivement désindustrialisé le pays. Comme le président de l’East India and China Association s’en est vanté devant le parlement anglais en 1840 : « Cette société a réussi à convertir l’Inde d’un pays manufacturier en un pays exportateur de produits bruts. » Les industriels anglais ont bénéficié d’un avantage considérable, tandis que l’Inde a été réduite à la pauvreté et que sa population a été exposée à la faim et à la maladie.

Pour aggraver la situation, les colonisateurs britanniques ont mis en place un système de pillage légal, connu des contemporains sous le nom de « drainage des richesses ». La Grande-Bretagne taxait la population indienne et utilisait ensuite les revenus pour acheter des produits indiens — indigo, céréales, coton et opium — obtenant ainsi ces biens gratuitement. Ces produits étaient ensuite consommés en Grande-Bretagne ou réexportés à l’étranger, les recettes étant empochées par l’État britannique et utilisées pour financer le développement industriel de la Grande-Bretagne et de ses colonies de peuplement : les États-Unis, le Canada et l’Australie.

Ce système a privé l’Inde de biens d’une valeur de plusieurs milliers de milliards de dollars en monnaie d’aujourd’hui. Les Britanniques ont été impitoyables en imposant cette ponction, obligeant l’Inde à exporter des denrées alimentaires même lorsque la sécheresse ou les inondations menaçaient la sécurité alimentaire locale. Les historiens ont établi que des dizaines de millions d’Indiens sont morts de faim au cours de plusieurs famines considérables provoquées par la politique britannique à la fin du XIXe siècle, alors que leurs ressources étaient siphonnées vers la Grande-Bretagne et ses colonies de peuplement.

Les administrateurs coloniaux étaient pleinement conscients des conséquences de leurs politiques. Ils ont vu des millions de personnes mourir de faim et n’ont pourtant pas changé de cap. Ils ont continué à priver sciemment les populations des ressources nécessaires à leur survie. L’extraordinaire crise de mortalité de la fin de la période victorienne n’est pas le fruit du hasard. L’historien Mike Davis affirme que les politiques impériales de la Grande-Bretagne « étaient souvent les équivalents moraux exacts de bombes larguées à 18 000 pieds d’altitude. »

Nos recherches montrent que les politiques d’exploitation de la Grande-Bretagne ont été associées à une surmortalité d’environ 100 millions de personnes au cours de la période 1881-1920. Il s’agit d’un cas simple de réparation, avec un précédent solide dans le droit international. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne a signé des accords de réparation pour indemniser les victimes de l’Holocauste et, plus récemment, elle a accepté de payer des réparations à la Namibie pour les crimes coloniaux perpétrés dans ce pays au début des années 1900. Dans le sillage de l’apartheid, l’Afrique du Sud a versé des réparations aux personnes qui avaient été terrorisées par le gouvernement de la minorité blanche.

L’histoire ne peut être changée et les crimes de l’Empire britannique ne peuvent être effacés. Mais les réparations peuvent contribuer à remédier à l’héritage de privation et d’inégalité que le colonialisme a produit. Il s’agit d’une étape essentielle vers la justice et la guérison.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale d’Al Jazeera.

Dylan Sullivan

Chercheur associé à l’École des sciences sociales de l’Université Macquarie

Jason Hickel

Professeur à l’Institut des sciences et technologies de l’environnement (ICTA-UAB) et membre de la Royal Society of Arts

Jason Hickel est professeur à l’Institut des sciences et technologies de l’environnement (ICTA-UAB), chercheur invité à la London School of Economics et membre de la Royal Society of Arts. Il est l’auteur de The Divide et Less is More.

Source : Ajazeera, Dylan Sullivan, 02-12-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises




Pendant qu’un Canadien sur cinq souffre d’insécurité alimentaire, le gouvernement continue de vouloir imposer sa taxe carbone sur l’agriculture

[Source : quebecnouvelles.info]

[Illustration : Photo Elliot Ferguson/The Whig-Standard/Postmedia Network]

Par Sabrina Maddeaux

Notre pays est peut-être riche en ressources naturelles, mais lorsqu’il s’agit de mettre de la nourriture sur la table des Canadiens, le gouvernement fédéral est en faillite tant sur le plan moral que politique. À maintes reprises, les libéraux ont préféré l’idéologie à la réalité économique, et la rhétorique à la substance.

C’est ainsi que le nombre de Canadiens souffrant de la faim n’a jamais été aussi élevé dans l’histoire récente — un état de fait qui devrait être une honte nationale.

Les banques alimentaires du pays font état d’un nombre record de clients, dont une part croissante possède une formation universitaire et un emploi à temps plein. En août, la Banque alimentaire d’Ottawa a été contrainte d’annuler des quarts de travail de triage des aliments parce qu’elle ne recevait pas assez de dons, un problème qu’elle a attribué à l’impact des prix élevés des aliments sur les habitudes des donateurs.

Selon un sondage Mainstreet publié en juin 2022, près d’un quart des Canadiens souffrent de la faim en raison de l’augmentation du prix des denrées alimentaires. Cette année, un rapport national sur la pauvreté établi par Banques alimentaires Canada dénombre 18 % de la population en situation d’insécurité alimentaire.

Le taux d’inflation des produits alimentaires a toujours dépassé celui de l’indice des prix à la consommation (IPC), obligeant même les familles de la classe moyenne et de la classe moyenne supérieure à faire des choix difficiles à la caisse. Ces groupes démographiques ne souffrent peut-être pas de la faim, mais nombre d’entre eux ne bénéficient pas d’une alimentation adéquate — une tendance qui aura des conséquences à la fois individuelles et sociétales si elle n’est pas maîtrisée.

Une nouvelle enquête menée par des chercheurs de l’université Dalhousie montre que 63 % des 5 000 personnes interrogées s’inquiètent des effets à long terme sur la santé qu’elles pourraient subir en choisissant des aliments moins nutritifs en raison de la flambée des prix. Quarante-neuf pour cent des personnes interrogées ont réduit leur consommation de protéines en raison de l’accessibilité financière, et 46 % ont réduit leur consommation de fruits et légumes.

Pendant longtemps, les libéraux du Premier ministre Justin Trudeau ont insisté sur le fait que la question de l’accessibilité financière était totalement hors de leur contrôle ; pour eux, c’était l’œuvre d’une fée magique de l’inflation des denrées alimentaires à l’échelle mondiale. S’il est vrai que les prix des produits alimentaires ont augmenté ailleurs après la pandémie, il suffit de regarder de l’autre côté de notre frontière, où le taux d’inflation alimentaire est inférieur au nôtre, pour savoir que le Canada pourrait faire beaucoup mieux.

La taxe carbone est un bon point de départ. S’il est évident que les libéraux ne la supprimeront jamais complètement, ils devraient la modifier de manière à ce qu’elle cesse de pénaliser notre secteur agricole et, par extension, les Canadiens ordinaires. C’est une question de bon sens : lorsqu’un quart de la population souffre de la faim et qu’un plus grand nombre encore n’a pas les moyens de se procurer des produits de base sains, on n’augmente pas les taxes sur les produits alimentaires.

La taxe carbone s’élève actuellement à 65 dollars par tonne d’émissions et atteindra 170 dollars d’ici à 2030 si le système n’est pas modifié.

Si la taxe carbone exempte déjà la plupart des carburants essence et diesel utilisés dans les exploitations agricoles, de nombreux aspects de l’agriculture et de la production alimentaire ne sont pas exemptés. Bien qu’ils aient été avertis depuis longtemps des conséquences négatives de cette mesure, les libéraux ont refusé de bouger, même s’ils font de grands discours sur l’accessibilité devant les caméras.

En février 2022, le député conservateur Ben Lobb a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire, le projet de loi C-234, qui exempterait également le gaz naturel et le propane utilisés dans les exploitations agricoles pour des tâches essentielles telles que le séchage des céréales, la préparation des aliments pour animaux et le chauffage des granges. Un an plus tard, en mars 2023, le projet de loi a été adopté par la Chambre des communes avec le soutien du PCC, du NPD, du Bloc Québécois et du Parti vert, mais pas des libéraux, à l’exception d’une petite poignée d’entre eux.

Depuis, le projet de loi est bloqué au Sénat, censé être à l’étude, bien que son parrain au Sénat, le sénateur conservateur David Wells, pense que les sénateurs alignés sur les libéraux retardent délibérément son adoption.

Le Bureau parlementaire du budget (BPB) estime que le projet de loi C-234, s’il était adopté, permettrait aux agriculteurs d’économiser près d’un milliard de dollars d’ici à 2030. Il est plus difficile de calculer les économies réalisées par les consommateurs, mais on peut supposer qu’elles seraient importantes, surtout dans un contexte de crise financière où, pour de nombreuses familles, chaque dollar compte.

Si le projet de loi C-234 est rejeté, il s’agira du deuxième projet de loi de ce type à mourir au Sénat après avoir été adopté par la Chambre. Entre-temps, la saison estivale critique s’est écoulée sans que les exploitations agricoles ne paient la taxe sur les opérations nécessaires, ce qui a eu pour effet de faire grimper le prix de nos produits d’épicerie.

En outre, le transport des produits agricoles et des denrées alimentaires vers et depuis les exploitations agricoles continue d’être pénalisé par la taxe carbone. Le coût du carburant était déjà un facteur d’inflation important, même avant que la taxe ne vienne aggraver le préjudice économique. Un gouvernement qui augmente intentionnellement le prix du transport des produits agricoles de plusieurs centaines de dollars par trajet n’est pas un gouvernement qui veut vraiment faire baisser le prix des denrées alimentaires.

[…]

Source : National Post




Catalyse totalitaire

[Source : blog.mondediplo.net]

Par Frédéric Lordon

[Illustration : Cube de sucre en feu — avec des cendres comme catalyseur
Robin Müller]

Il y a une économie générale de la violence. Ex nihilo nihil : rien ne sort de rien. Il y a toujours des antécédents. Cette économie, hélas, ne connaît qu’un principe : la réciprocité — négative. Lorsque l’injustice a été portée à son comble, lorsque le groupe a connu le meurtre de masse et, pire peut-être, l’invisibilisation du meurtre de masse, comment pourrait-il ne pas en sortir une haine vengeresse ? Les rationalités stratégiques — faire dérailler la normalisation israélo-arabe, réinstaller le conflit israélo-palestinien sur la scène internationale —, si elles sont réelles, n’en ont pas moins trouvé parmi leurs ressources le carburant de la vengeance meurtrière.

« Terrorisme », mot-impasse

La FI n’a pas commis les erreurs dont on l’accuse. Mais elle en a commis. Une — et de taille. Dans un événement de cette sorte, on ne se rend pas directement à l’analyse sans avoir d’abord dit l’effroi, la stupeur et l’abomination. Le minimum syndical de la compassion ne fait pas l’affaire, et on ne s’en tire pas avec quelques oblats verbaux lâchés pour la forme. Quand bien même ce qui est donné au peuple palestinien ignore jusqu’au minimum syndical, il fallait, en cette occurrence, se tenir à ce devoir — et faire honte aux prescripteurs de la compassion asymétrique.

Ce manquement, réel, a cependant été saisi et déplacé pour se transformer dans le débat public en un point de sommation, d’abjuration même, sur lequel la FI, cette fois, a entièrement raison de ne pas céder : « terrorisme ». « Terrorisme » devrait-il être, comme l’affirme Vincent Lemire, « le point de départ du débat public » ? Non. Il n’en est même pas le point d’arrivée : juste le cul-de-sac. « Terrorisme » est un mot impasse. C’est ce que rappelle Danièle Obono, et elle a raison. Fait pour n’installer que la perspective de l’éradication et barrer toute analyse politique, « terrorisme » est une catégorie hors-politique, une catégorie qui fait sortir de la politique. La preuve par Macron : « unité de la nation » et dérivés, 8 occurrences en 10 minutes de brouet. Suspension des conflits, neutralisation des différends, décret d’unanimité. Logiquement : les manifestations de soutien au peuple palestinien sont des manifestations de soutien au terrorisme, et même des manifestations terroristes, en conséquence de quoi elles sont interdites.

Concéder « terrorisme », c’est annuler que ce qui se passe en Israël-Palestine est politique. Au plus haut point. Même si cette politique prend la forme de la guerre, se poursuivant ainsi par d’autres moyens selon le mot de Clausewitz. Le peuple palestinien est en guerre — on ne lui a pas trop laissé le choix. Une entité s’est formée en son sein pour la conduire — d’où a-t-elle pu venir ? « On a rendu Gaza monstrueux », dit Nadav Lapid. Qui est « on » ?

Sans avoir besoin de « terrorisme », « guerre » et « crimes de guerre » sont hélas très suffisants à dire les combles de l’horreur. Très suffisants aussi à dire les massacres abominables de civils. Si dans la guerre, qui est par principe tuerie, on a forgé sans pléonasme la catégorie de « crimes de guerre », c’est bien pour désigner des actes qui font passer à une chose atroce en soi d’autres paliers d’atrocité. C’est le moment de toute façon où il faut faire revenir l’économie générale de la violence : des crimes qui entraînent des crimes — des crimes qui ont précédé des crimes. L’acharnement à faire dire « terrorisme » ne satisfait que des besoins passionnels — et aucune exigence intellectuelle.

En réalité, « terrorisme » et « crimes de guerre » sont deux catégories qui ne cessent de passer l’une dans l’autre, et ne dessinent aucune antinomie stable. Hiroshima est, à la lettre, conforme à la définition ONU du terrorisme : tuer des civils qui ne sont pas directement parties à des hostilités pour intimider une population ou contraindre un gouvernement à accomplir un certain acte. A-t-on entendu parler de terrorisme pour la bombe d’Hiroshima ? Et pour Dresde ? — comme Hiroshima : terroriser une population en vue d’obtenir la capitulation de son gouvernement.

Mais pour ceux qui, dans la situation présente, en ont fait un point d’abjuration, « terrorisme » a une irremplaçable vertu : donner une violence pour dépourvue de sens. Et de causes. Violence pure, venue de nulle part, qui n’appelle rigoureusement aucune autre action que l’extirpation, éventuellement dans la forme relevée de la croisade : le choc des civilisations, l’axe du Bien, à laquelle il n’y a aucune question à poser. Il est vrai qu’ici nous naviguons en eaux vallsiennes où comprendre est contradictoire avec s’émouvoir, et vient nécessairement en diminution du sentiment d’horreur, donc en supplément de complaisance. L’empire de la bêtise, comme une marée noire, n’en finit plus de s’étendre.

La passion de ne pas comprendre

Surtout donc : ne pas comprendre. Ce qui demande un effort d’ailleurs, car l’évidence est massive et, avoir les yeux ouverts suffit — pour comprendre. Un peuple entier est martyrisé par une occupation, ça fait bientôt 80 ans que ça dure. On les enferme, on les parque à les rendre fous, on les affame, on les tue, et il n’est plus une voix officielle pour en dire un mot. 200 morts depuis dix mois : pas un mot — entendre : qui se comparerait, même de loin, aux mots donnés aux Israéliens. Des témoignages vidéos à profusion des crimes israéliens encore frais : pas un mot. Des marches palestiniennes pacifiques à la frontière, 2018, 200 morts : pas un mot. Des snipers font des cartons sur les rotules, 42 en une après-midi, pas mal : mais pas un mot — si : « l’armée la plus morale du monde ». D’anciens militaires de l’armée la plus morale du monde expriment le dégoût, l’inhumanité de ce qu’on leur a fait faire aux Palestiniens : pas un mot. À chacune des abominations du Hamas ce week-end, on en opposerait tant et plus commises par les militaires ou les colons — à peine quelques rides à la surface de l’eau. Les tragédies israéliennes sont incarnées en témoignages poignants, les tragédies palestiniennes sont agglomérées en statistiques. En parlant de statistique : on voudrait connaître la proportion des hommes du Hamas passés à l’attaque ce week-end qui ont tenu dans leurs mains les cadavres de leurs proches, des corps de bébés désarticulés, pour qui la vie n’a plus aucun sens — sinon la vengeance. Non pas « terrorisme » : le métal en fusion de la vengeance coulé dans la lutte armée. L’éternel moteur de la guerre. Et de ses atrocités.

En tout cas voilà le sentiment d’injustice qui soude le groupe. Une vie qui ne vaut pas une autre vie : il n’y a pas de plus haute injustice. Il faut être épais pour ne pas parvenir à se représenter ça — à la limite, même pas par humaine compréhension : par simple prévoyance stratégique. Qu’un martyre collectif soit ainsi renvoyé à l’inexistence, que les vies arabes se voient dénier toute valeur, et que ceci puisse rester indéfiniment sans suite, c’était une illusion de colonisateur.

Bloc bourgeois et « importation »

Maintenant le fait le plus frappant : tout l’Occident officiel communie dans cette illusion. En France, à un degré étonnant. On s’y inquiète beaucoup des risques d’« importation du conflit ». Sans voir que le conflit est déjà massivement importé. Bien sûr, « importation du conflit » est un mot à peine codé pour dire indifféremment « Arabes », « immigrés », « banlieues ». Mais le canal d’importation réel n’est pas du tout celui-là, il est sous nos yeux pourtant, large comme Panama, bouillonnant comme une conduite forcée : le canal d’importation-du-conflit, c’est le bloc bourgeois (Amable et Palombarini ©). Tout son appareil, personnel politique, éditocratie en formation serrée, médias en « édition spéciale », s’est instantanément déclenché pour importer. Pourquoi le point de fixation sur le terrorisme ? Pour la FI bien sûr — nous y revoilà. Cette fois-ci cependant avec un nouveau point de vue : le point de vue de l’importation intéressée. Le bloc bourgeois quand il fait bloc derrière Israël à l’extérieur saisit surtout l’occasion de faire bloc contre ses ennemis à l’intérieur.

Il faudrait ici une analyse de la solidarité réflexe du bloc bourgeois avec « Israël » (entité indifférenciée : population, Etat, gouvernement) et des affinités par lesquelles elle passe. Des affinités de bourgeois : le même goût de la démocratie frelatée (bourgeoise), la même position structurale de dominant (dominant national, dominant régional), les mêmes représentations médiatiques avantageuses, ici celles d’Israël comme une société bourgeoise (start-ups et fun à Tel Aviv). Tout porte le bloc bourgeois à se reconnaître spontanément dans l’entité « Israël », partant à en épouser la cause.

Et le bloc bourgeois français est plus israélien que les Israéliens : il refuse qu’on dise « apartheid » alors que des officiels israéliens le disent, il refuse de dire « Etat raciste » alors qu’une partie de la gauche israélienne le dit, et qu’elle dit même parfois bien davantage, il refuse de dire la responsabilité écrasante du gouvernement israélien alors qu’Haaretz le dit, il refuse de dire la politique continûment mortifère des gouvernements israéliens alors qu’une kyrielle d’officiers supérieurs israéliens le disent, il refuse de dire « crimes de guerre » pour le Hamas alors que l’ONU et le droit international le disent. Gideon Levy : « Israël ne peut pas emprisonner deux millions de Palestiniens sans en payer le prix cruel ». Daniel Levy, ancien diplomate israélien à une journaliste de la BBC qui lui dit que les Israéliens sur le point d’annihiler Gaza « se défendent » : « Vous pouvez vraiment dire une chose pareille sans ciller ? Ce genre de mensonges ? » Le bloc bourgeois : « Israël ne fait que se défendre ». Il dit « Terreur » quand les Russes coupent toute ressource à l’Ukraine, il ne dit rien quand Israël coupe toute ressource à Gaza. Le bloc bourgeois vit un flash d’identification que rien ne peut désarmer.

Il le vit d’autant plus intensément que la lutte contre les ennemis du frère bourgeois au dehors et la lutte contre les adversaires du bloc bourgeois au-dedans se potentialisent l’une l’autre. C’est comme une gigantesque résonance inconsciente, qui prend toute son ampleur dans une situation de crise organique où le bloc bourgeois contesté est devenu prêt à tout pour se maintenir.

Le bloc regarde autour de lui, il ne se voit plus qu’un seul ennemi significatif : la FI. PS, EELV, PC, il a tout neutralisé, plus aucune inquiétude de ce côté-là, ces gens ne représentent aucun danger — quand ils ne sont pas de précieux auxiliaires. La FI, non. Une occasion se présente pour l’anéantir : ne pas hésiter une seule seconde. Comme avec Corbyn, comme avec Sanders, les affabulations d’antisémitisme, connaissaient déjà leur régime de croisière, mais une opportunité pareille est inespérée. Providentiel loupé inaugural de la FI : tout va pouvoir s’engouffrer dans cette brèche : le mensonge ouvert, la défiguration éhontée des propos, les sondages bidons sur des déclarations ou des absences de déclarations fabriquées, les accusations délirantes. La BBC s’abstient de dire « terroriste » mais la FI doit le dire. Des universitaires incontestables produisent de l’analyse sur les plateaux, mais la même analyse fournie par la FI est un scandale. La FI a une position somme toute fort proche de l’ONU, mais elle est antisémite. « Que cherche Jean-Luc Mélenchon ? A cautionner le terrorisme islamiste ? » s’interroge avec nuance La Nuance.

Cristallisation

La violence du spasme que connait la vie politique française n’a pas d’autre cause. L’événement a œuvré comme un puissant réactif, révélant toutes les tendances actuelles du régime, et les portant à un point que même les émeutes de juillet ne leur avaient pas fait atteindre. L’effet de catalyse est surpuissant. Crise après crise, la dynamique pré-fasciste ne cesse de prendre consistance et de s’approfondir. Le terme en a été donné par Meyer Habib député français d’extrême-droite israélienne : « Le RN est entré dans le camp républicain ».

Les moments de vérité recèlent toujours quelque avantage : nous savons désormais en quoi consiste le camp républicain. C’est le camp qui interdit le dissensus, qui interdit l’expression publique, qui interdit les manifestations, qui impose l’unanimité ou le silence, et qui fait menacer par ses nervis policiers tous ceux et toutes celles qui seraient tentés de continuer à faire de la politique autour de la question israélo-palestinienne. C’est le camp qui fait faire des signalements par des institutions universitaires à l’encontre de communiqués de syndicats étudiants, qui envisage tranquillement de poursuivre des organisations comme le NPA ou Révolution permanente, qui doit sans doute déjà penser secrètement à des dissolutions.

C’est bien davantage qu’un spasme en fait. Par définition, un spasme finit par relaxer. Ici, ça cristallise : une phase précipite. Et pas n’importe laquelle : catalyse totalitaire. « Totalitaire » est la catégorie qui s’impose pour toute entreprise politique de production d’une unanimité sous contrainte. L’intimidation, le forçage à l’alignement, la désignation à la vindicte, la déformation systématique, la réduction au monstrueux de toute opinion divergente en sont les opérations de premier rang. Viennent ensuite l’interdiction et la pénalisation. Témoigner du soutien au peuple palestinien est devenu un délit. Arborer un drapeau palestinien est passible de 135 € d’amende — on cherche en vain une base légale présentable. « Free Palestine » est un graffiti antisémite — dixit CNews, devenu arbitre des élégances en cette matière, signes de temps renversés où d’actuelles collusions avec des antisémites distribuent les accusations d’antisémitisme, et d’anciennes collusions avec le nazisme celles de nazisme. Sous l’approbation silencieuse du reste du champ politique et médiatique. Dans les couloirs de toute la galaxie Bolloré, on ne doit plus en finir de se tenir les côtes de rire, pendant qu’à LREM, à France Inter et sur tous les C Trucmuche de France 5, on prend la chose au tout premier degré. Le camp républicain, c’est le camp qui suspend la politique, les libertés et les droits fondamentaux, le camp soudé dans le racisme anti-Arabe et dans le mépris des vies non-blanches.

Le monde arabe, et pas seulement lui, observe tout cela, et tout cela se grave dans la mémoire de ses peuples. Quand la némésis reviendra, car elle reviendra, les dirigeants occidentaux, interloqués et bras ballants, de nouveau ne comprendront rien. Stupid white men.




Selon Scott Ritter, l’armée israélienne pourrait avoir des problèmes




La vérité sur les jésuites

[Source : Marion Sigaut – Officiel]

Retour sur la somme de contre-vérités qui circulent sur les jésuites depuis leur fondation. Le sujet est complexe, mais accessible néanmoins. Des Brigandes à Janet Osbaard, du Parlement de Paris à la Sorbonne, d’Ignace de Loyola au pape François, de la Réforme au Nouivel Ordre mondial, les informations et la désinformation s’entrecroisent. Sujet difficile mais passionnant.




La Révolution sans le roi, ou le capitalisme à marche forcée

[Source : Marion Sigaut – Officiel]

Comment la Révolution a fait basculer la France dans le monde du capitalisme sans foi ni loi, autres que celles du profit. Conférence donnée à Nancy à l’invitation de l’Action française, le 26 novembre 2022. Nous n’avons pu la filmer, seul l’audio est disponible. C’est ce qui compte, n’est-ce pas?

ERRATUM ! À la minute 24, il faut entendre Rouen et non Caen. Mes excuses pour cette boulette.

Marion Sigaut




Penser le néant de l’époque

[Source : euro-synergies.hautetfort.com]

Un entretien avec Pierre Le Vigan : « Penser le néant de l’époque »

Paru dans le quotidien Présent, mercredi 18 mars 2020

Questions de Pierre Saint-Servant

De votre livre Le Malaise est dans l’homme (2011) au Grand Empêchement qui vient de paraître, en passant par Soudain la postmodernité (2015) et Achever le nihilisme (2019), vous poursuivez la dissection de l’époque. Autour de quelle grande intuition ? Et peut-être, avec quel espoir ?

Ce qui m’intéresse, c’est ce qui est aux confins des permanences et des particularités de notre époque. Les maux de l’homme sont indissociables de sa sensibilité, si difficile à définir qu’Épicure préférait parler de l’« élément sans nom » (un élément de l’âme bien sûr). L’époque actuelle, qui est une hypermodernité — une modernité intensifiée — contredit elle-même certains aspects de la modernité, comme la culture du travail, tout en la prolongeant, par l’individualisme de masse (un oxymore, mais qui résume notre époque). La quantité de modernité change sa qualité.

On pourrait appeler cela l’individualisme de masse un culte des différences, mais à condition qu’elles soient insignifiantes. Notre époque est celle du gang des postiches, qui est aussi le gang des postures. En fait, chacun souffre du vide de notre époque, qui est la désertion du sacré. Mais en son absence, chacun le remplace par des étiquettes (« noir racisé », « indigène de la république »…), qui sont des simili-identités.

Les attitudes sociales à adopter faisaient l’objet d’un consensus normatif durant la modernité. Cette dernière (le XXe siècle jusqu’aux années 60) n’avait pas mis par terre les valeurs traditionnelles de respect de la famille, de la patrie, des Anciens. Mais elle avait mis ces valeurs au service d’un culte du travail, de la technique, du progrès. Ce culte a fini par se retourner contre ces valeurs qui, traditionnelles, avaient perduré dans la modernité. Notre société, dominée par le Capital devenu un mode de production mondialisé, a besoin maintenant, avec l’hypermodernité, d’un culte plus ludique de l’activité, ou de « l’innovation », que le culte classique du travail, d’un culte de la consommation et de la « nouveauté » permanente, d’une individualisation croissante qui casse les formes traditionnelles de rapport au travail et le sérieux dans l’exercice des métiers.

Notre société s’est gadgétisée. Le Capital (les forces économiques qui dominent notre société et lui donnent sa forme) a besoin d’hommes interchangeables et jetables, et non de travailleurs fidélisés, comme c’était en partie le cas dans les années 50 — ce qui ne gommait pas les conflits sociaux, mais les structurait. Le Capital a besoin d’une société plus atomisée, fluide, liquide.

[Voir aussi :
L’atomisation de l’Homme et de l’Humanité]

Votre réflexion tente de creuser — et d’élucider — la question de l’épuisement de l’homme postmoderne. Épuisement biologique, psychologique, bien visible, mais aussi spirituel, esthétique, ce qui est certainement plus grave. Quelles sont les grandes causes de cet épuisement ?

La cause principale de cet épuisement me paraît être la fin des verticalités c’est-à-dire des transmissions, des figures du Père, des fidélités. L’homme doit s’inventer, il est « libre d’être soi », mais surtout contraint d’édifier son soi (Alain Ehrenberg, La fatigue d’être soi). Après la mort de Dieu, ou son « éclipse » (Martin Buber), le progrès a tenu lieu de nouvelle religion. La croyance au progrès a légitimé bien des désastres, aussi bien sociaux qu’esthétiques. Mais cette religion du progrès avait le mérite d’être collective. Elle a laissé place à l’impératif individualiste de la création de soi par soi. C’est plus difficile, et cela ne fait pas lien entre nous.

Or, si chaque homme doit se construire, toute société doit lui donner un outillage mental et moral de valeurs, et de perspectives à partir duquel il se construit. C’est ce que nos sociétés occidentales ont oublié, en tombant dans l’idéologie de la désaffiliation, et en refusant toute notion d’héritage culturel et même biologique, puisque quelqu’un né garçon pourrait « choisir » d’être fille — et réciproquement. L’idéologie du « c’est mon choix » fait de chacun l’esclave de ses engouements passagers, tandis que la notion d’engagement, qui est toujours avant tout vis-à-vis de soi-même, s’efface. Or, c’est lui qui donne contenu et sens à la vie. C’est la promesse que l’on se fait à soi-même qui est la plus importante.

L’emprise numérique semble être le nouvel horizon de l’esclavage postmoderne, un esclavage volontaire qui fait vivre des milliards d’individus « dans la Caverne ». Quel regard portez-vous sur ce dernier stade du nihilisme ?

Les écrans sont à la fois une merveilleuse invention (le cinéma…) et une menace. La reproduction visuelle de la réalité remplace l’expérimentation de la réalité. Dans un musée, vous remarquerez que beaucoup de visiteurs passent plus de temps à photographier les tableaux qu’à les regarder. De là vient ce que Walter Benjamin appelait la perte de l’aura. Celle-ci est le sentiment de sacré qui nous saisit devant le caractère unique — et fragile — d’une œuvre d’art. Entre un homme et une femme, l’aura, c’est l’amour. En politique, c’est le charisme. Nous en manquons.

Auteur prolifique, vous êtes également un grand lecteur. Permettez-moi d’évoquer avec vous trois grands noms, qui, le temps d’une illumination médiatique, ont resurgi récemment : Heidegger, George Steiner et Roger Scruton. Commençons par Heidegger, dont le texte « Bâtir habiter penser » suscite un regain d’intérêt. Que devez-vous à Heidegger ?

Le texte « bâtir, habiter, penser », de 1951, a donné lieu à beaucoup d’études, et a stimulé la philosophie de l’architecture. Celle-ci est riche, de Ludger Schwarte à Chris Younès, Françoise Choay, Benoit Goetz, un grand ancien comme Paul Valery, Céline Bonicco-Donato, Marc Augé… Heidegger montre qu’habiter n’est pas seulement se loger, trouver un abri, c’est « être présent au monde et à autrui ». La question du lieu et de l’habiter est centrale dans l’anthropologie philosophique. La réflexion sur l’habiter et le lieu (qui s’oppose au non-lieu) n’est pas dissociable de l’étude d’autres textes d’Heidegger, tels « Qu’est-ce qu’une chose », et du livre inachevé Être et temps, « chef-d’œuvre de ce siècle » et « un des quelques livres éternels de la philosophie », comme disait Lévinas.

Disons quelques mots du philosophe conservateur Roger Scruton. Vous était-il familier ?

Scruton est venu au paléoconservatisme (différent du néoconservatisme libéral de Mme Thatcher) par l’esthétique, la reconnaissance de la nécessité de la beauté. C’est un bon point de départ. Toutefois, la critique par Scruton du « marxisme culturel » soixante-huitard passe largement à côté de la pensée de Marx (qui n’était pas son sujet). En outre, pour conserver (ou restaurer) ce qui mérite de l’être, il faut révolutionner l’économie, et la démondialiser. Il n’y a de bon conservatisme que révolutionnaire.

Enfin, terminons avec George Steiner, dont on connaît les dialogues lumineux avec Pierre Boutang, et qui porta si haut l’art de la lecture…

Je ne crois qu’à un sacré sans religion, ou, en tout cas, au-delà de toute religion. Si ce sacré est encore religieux, cela veut dire une « religion » sans dogme et sans révélation. Pas de théisme donc. Mais peut-être un déisme. Plus bouddhiste que chrétien, plus habité par le sacré et le numineux (Rudolf Otto, la présence absolue du divin) que par les monothéismes, quoique chrétien de civilisation. Peut-être hanté par le sentiment de la présence des dieux — ou d’un Dieu — comme reflet du tragique de la condition humaine et certitude de notre situation précaire au sein d’un immense cosmos. Plutôt lire Hubert Reeves que les textes « saints ». En somme, je suis panthéiste.

Autant dire que je ne suis pas sensible au thème du « sacrifice d’Abraham » (ni du malheureux bélier). Sans diviniser la nature, je pense qu’il n’y a de sacré que dans la nature. Quant à la sainteté, elle m’ennuie. Exemple : Roger Holeindre n’était pas un saint. Il était bien mieux que cela. Un guerrier, et un homme de passions. J’aime les hommes de passions. Mais j’aime aussi le détachement. J’écoute Renan, dans La prière sur l’Acropole :

« Tout n’est ici-bas que symbole et que songe. Les dieux passent comme les hommes, et il ne serait pas bon qu’ils fussent éternels. La foi qu’on a eue ne doit jamais être une chaîne. On est quitte envers elle quand on l’a soigneusement roulée dans le linceul de pourpre où dorment les dieux morts ».

Propos recueillis par Pierre Saint-Servant




Dysphorie de genre enseignée à l’école dans le cadre de l’éducation sexuelle : de gros risques pour les enfants

INFORMONS-LES !

Nous sommes heureux de vous annoncer la parution imminente de notre nouveau livre consacré aux explications de ce qu’on entend par dysphorie de genre et surtout aux conséquences des traitements médicaux et chirurgicaux aux enfants mineurs avec toutes les séquelles à long terme qu’ils engendrent et dont ils ne sont que très peu avertis quand ils entrent dans une démarche de transition tellement « à la mode » et favorisée par les réseaux.
Bref ce petit livre d’un pédiatre et d’un chirurgien pour aider les parents, enfants et adolescents, enseignants et soignants, et tout citoyen intéressé à y voir plus clair, de façon simple.

Le livre devrait être disponible dès le 31 octobre 2023 dans toutes les bonnes librairies dans lesquelles vous pouvez le commander dès maintenant, ou sur les plateformes en ligne telles Amazon ou Fnac ou les libraires associées dès début de semaine prochaine

Bonne lecture et à votre disposition pour répondre aux questions que vous suggéreraient ce livre et lire vos commentaires et propositions pour aider les enfants.

Bien à vous,

Nicole et Gerard Delépine

Si la transition de genre a toujours existé chez les adultes, l’irruption du phénomène de dysphorie de genre chez les enfants et les adolescents appelle à une extrême vigilance. Comment admettre, en effet, qu’un mineur, qui n’est pas assez mature pour voter ou avoir des relations sexuelles, puisse consentir à des traitements qui supprimeront sa fertilité et modifieront son corps de manière irréversible ?

Quelles sont les conséquences médicales des hormones, et quelles en sont les conséquences psychologiques et psychiatriques ? Pourquoi une prise en charge totale des traitements et opérations alors que l’OMS déclare que la dysphorie de genre n’est plus classée parmi les maladies ? Pourquoi la détransition reste-t-elle un phénomène tabou ? Comment le transgenrisme est-il entré dans le débat politique ? Autant de questions et de réponses pour éclairer les risques et les dérives de la transition de genre chez les mineurs.




Interview du journaliste Léo Nicolian par Richard Boutry sur la situation en Israël

[Source : @laminutedericardo.com]

[Date de la vidéo : 19 octobre 2023]






L’Union Juive Française pour la Paix dénonce le parti pris de la France pour Israël

« La Palestine, c’est la question qui hante par excellence la communauté juive, provoquant en son sein des sentiments divers. Tantôt des sentiments de rejet, de déni, de refoulement, parfois de honte, de culpabilité. De tels sentiments vont jusqu’à la haine, à la violence. Chez d’autres Juifs la question palestinienne provoque doute, confusion, désarroi, remise en question des certitudes dont ils ont été bercés. Chez d’autres encore, la question palestinienne provoque du regret, une impression de gâchis, la sensation qu’on aurait pu procéder autrement, qu’on aurait pu régler ce conflit il y a longtemps déjà. Chez d’autres « Israélites » (on parle ici des personnes d’origine juive et non pas des citoyens de l’État d’Israël), la question palestinienne suscite la compassion, l’empathie, voire la nostalgie, surtout pour la génération de Juifs expatriés originaires de l’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient et qui se souviennent de la coexistence paisible, agréable, douce, qu’ils ont vécue avec leurs voisins musulmans sous les palmiers du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, du Yemen, de l’Irak ou d’autres pays de ce qu’il convient d’appeler, de façon générique, le « Monde Arabe ». Chez d’autres Juifs, la question palestinienne suscite solidarité, fraternité, désir de rapprochement, certains d’entre eux comparant le sort fait aux Palestiniens sous l’occupation israélienne au sort fait à leurs ancêtres dans les ghettos d’Europe. Si beaucoup de ces derniers sont d’une sensibilité politique de gauche, on peut dire de façon plus générale que les minorités et les peuples opprimés se reconnaissent dans la résistance contre l’exclusion, contre le racisme et contre l’oppression. D’où les sentiments de solidarité à l’égard des Palestiniens. Quoi qu’il en soit, dans la communauté juive, la question palestinienne ne laisse personne indifférent. »

Richard Wagman, Juif canadien né en 1953, est d’origine roumaine par sa mère et polonaise par son père. Ses grands-parents sont allés au Canada pour échapper aux persécutions antisémites quelques années avant la prise du pouvoir par Hitler en Allemagne. Le reste de la famille a été exterminé à Auschwitz. De mère croyante (mais non pratiquante) et de père athée, yiddishophone et militant de gauche, Richard Wagman est le pur produit d’une ambiance familiale juive laïque progressiste. Polyglotte et titulaire d’une licence en lettres de l’Université York de Toronto, Richard Wagman a immigré en France en 1990 où, quatre ans plus tard, il a fondé l’Union juive française pour la paix (UJFP). Cette association est née comme section française de l’Union juive internationale pour la paix, puis est devenue membre fondateur de la fédération des Juifs européens pour une paix juste (EJJP). Richard Wagman est aujourd’hui président d’honneur de l’UJFP. Il est également traducteur, militant politique, père de famille, journaliste occasionnel, internationaliste devant l’Éternel, cycliste qui ne tourne pas en rond et écrivain digne de ce nom.


[Source : aa.com.tr via RI]

Par Ümit Dönmez

L’Union juive française pour la Paix (UJFP) a dénoncé le parti pris de l’Exécutif français en faveur d’Israël, alors que les combats meurtriers se poursuivent au Proche-Orient entre l’armée israélienne et des factions palestiniennes.

Interrogé ce mercredi à Paris par Anadolu (AA), le président d’honneur de l’UJFP, Richard Wagman a estimé que la communauté internationale est divisée en deux camps actuellement vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.

« Il y a deux communautés internationales en ce moment. Il y a l’Occident et il y a le reste. En Occident, c’est-à-dire l’Union européenne, et l’Amérique du Nord, pour faire court, tout le monde est derrière Israël », a constaté le président de l’association juive qui milite pour une « paix juste » au Proche-Orient.

Richard Wagman a dénoncé la « solidarité unilatérale des chancelleries occidentales, » envers Israël et l’absence de solidarité envers les Palestiniens.

« Ils ont dit qu’Israël doit se défendre et qu’Israël a le droit d’assurer sa sécurité. Pas un mot, pas un mot sur les Palestiniens, sur leur droit de se défendre, sur leur droit à la sécurité et sur leurs droits nationaux. Nous ne sommes pas solidaires des victimes israéliennes seulement, nous sommes aussi solidaires des victimes palestiniennes, de toutes les victimes », a tenu à souligner le président d’honneur de l’UJFP, précisant la position de son association sur le conflit israélo-palestinien.

« C’est une évidence que les massacres auxquels on a assisté dans le sud d’Israël commis par des combattants palestiniens sont horribles, il y a eu des atrocités. C’est complètement déplorable. Mais après, Emmanuel Macron, et toutes les chancelleries occidentales ont multiplié les déclarations pour dire qu’on est solidaire d’Israël [exclusivement]. Ce n’est pas notre cas », a-t-il indiqué.

« On dénonce les crimes de guerre commis des deux côtés, sans hésitation. Ceci dit, l’assaut militaire [des factions palestiniennes visant les soldats israéliens] est parfaitement légitime. Les Palestiniens ont le droit de se défendre. Ils sont sous occupation, et à Gaza, ils sont sous un blocus. Le fait que la résistance palestinienne a ciblé des casernes militaires, un commissariat de police, qu’ils aient fait des morts chez les militaires, parmi les soldats et ont fait prisonniers des soldats. Tout cela, c’est parfaitement légitime », a estimé Richard Wagman, ajoutant qu’« Un peuple sous occupation, sous blocus, a le droit de résister ».

« Pour le reste, c’est inqualifiable, c’est un carnage de civils. On ne peut pas l’approuver », a-t-il, néanmoins, précisé.

Fracture de la communauté internationale

Décrivant la position de l’Europe, des États-Unis et du Canada comme « une solidarité unilatérale envers Israël », Richard Wagman a mis celle-ci en opposition avec la position du « reste du monde », incluant la Russie, la Chine, l’Amérique latine, l’Afrique, les pays asiatiques, dont le monde arabe.

Indiquant que ces groupes de pays « ne parlent pas d’une seule voix », le président d’honneur de l’UJFP ajoute que ceux-ci « ne sont pas tous derrière Israël.

« Donc, il y a cette rupture dans la communauté internationale », constate-t-il.

« Il y a beaucoup de pays, et pas seulement dans le monde arabe, qui soutiennent les Palestiniens, et il y en a d’autres qui prennent distance et qui déplorent les morts des deux côtés et qui expriment leur désir pour un règlement politique du conflit. Et nous (l’UJFP) sommes plus en phase avec ce discours-là, qui est un discours multiforme, et non pas une solidarité unilatérale envers Israël sans parler des Palestiniens : cette différence entre l’Occident et le reste du monde constitue une fracture dans la communauté internationale », observe-t-il.

Polémique en France sur la position de LFI vis-à-vis du conflit israélo-palestinien

Anadolu a ensuite demandé au président d’honneur de l’UJFP s’il est d’accord avec la déclaration récente (([1] « Mathilde Panot appelle la France à retrouver la “voix indépendante” sur la question israélo-palestinienne », Anadolu, le 11 octobre 2023
https://www.aa.com.tr/fr/monde/mathilde-panot-appelle-la-france-%c3%a0-retrouver-la-voix-ind%c3%a9pendante-sur-la-question-isra%c3%a9lo-palestinienne/3014719)) de la présidente du groupe La France Insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, questionnant le soutien inconditionnel de la France à Israël et appelant le Gouvernement français à adopter une « voie indépendante » sur la question israélo-palestinienne.

« Oui, je trouve même cette déclaration très modérée. Il y a une certaine hystérie actuellement dans la classe politique : il y a une levée de boucliers en France contre LFI », a constaté Richard Wagman, faisant référence aux critiques de la Première ministre Élisabeth Borne, du Rassemblement national et du parti Les Républicains (LR) contre la déclaration de la députée Insoumise. Le président d’honneur de l’UJFP a ajouté ne pas pouvoir expliquer ce déchaînement contre le parti de gauche, estimant que la position de LFI vis-à-vis du conflit israélo-palestinien « est très équilibrée ».

« En tant qu’association, nous avons une position beaucoup plus radicale que celle de La France Insoumise, et nous sommes une organisation juive », a tenu à souligner Richard Wagman.

« La France Insoumise a parlé du respect du droit international et la recherche d’une solution politique, et Mathilde Panot a dénoncé l’occupation et le blocus contre Gaza. C’est tout à fait normal. Et franchement, c’est très modéré comme posture. Toute la classe politique était vent bout, les taxant d’apologie du terrorisme et quoi encore : c’est hallucinant », a déclaré Richard Wagman, dénonçant des « réactions épidermiques et finalement assez diffamatoires contre ceux qu’ils veulent désigner comme des adversaires politiques ».

« Et je suis d’accord avec la déclaration récente de Manuel Bompard [Coordinateur LFI] sur Franceinfo. Cette question est sérieuse, celle du Proche-Orient, de la guerre ou de la paix, et ça ne mérite pas des règlements de compte intérieurs parmi les partis politiques français pour prêter des intentions aux uns et aux autres, qui ne sont pas les leurs. Il faut prendre un peu de hauteur et aller au-delà de cette hystérie », a souligné le président d’honneur de l’UJFP.

La position de l’UJFP

Richard Wagman a indiqué que la position de l’Union Juive de France pour la Paix (UJFP) « va plus loin que celle de LFI », soulignant le droit du « peuple palestinien à résister ».

« Il est sous occupation », a-t-il rappelé, ajoutant que son association « ne cautionne pas évidemment, les crimes de guerre qui ont été commis par des combattants palestiniens auprès de civils israéliens, dans le sud d’Israël ».

« Près de la bande de Gaza, il y a le pilonnage continu de Gaza par l’artillerie israélienne, le fait que la cavalerie israélienne, les chars et les blindés soient placés au long de la frontière, juste à l’extérieur de la bande Gaza, qu’il y ait une menace d’opérations terrestres à l’intérieur de Gaza, et surtout, la coupure d’électricité d’eau et de gaz, contre la population civile ».

« Il y a 2 millions de personnes qui habitent à Gaza qui n’ont pas ces services actuellement. Ils sont sous une pluie de bombes. Et tout cela constitue une violation du droit international en matière de guerre. Ce sont des punitions collectives infligées à une population civile assiégée et en-soi, c’est un acte criminel de la part de l’État d’Israël. Donc, notre critique à nous va beaucoup plus loin que celle de La France Insoumise, et pourtant, personne ne tire à boulets rouges sur notre organisation juive. Tout cela démontre le niveau d’hypocrisie », a-t-il estimé.

Interdiction des manifestations pro-Palestine en France

Anadolu a ensuite interrogé le président d’honneur de l’UJFP à propos de la manifestation qui s’est tenue lundi soir à Paris en solidarité avec Israël, et à laquelle beaucoup de personnalités politiques étaient présentes, notamment des membres du gouvernement, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, l’ancien président Nicolas Sarkozy, l’ancien premier ministre Manuel Valls, alors qu’à Lyon, Marseille et Paris des manifestations de solidarité à la Palestine ont été interdites par les préfectures.

« Ces décisions d’interdiction n’ont rien à voir avec une décision sécuritaire des forces de police : ce sont des décisions politiques qui sont traduites sur le terrain par les préfets et ça démontre la position unilatérale, pro-israélienne et anti-palestinienne de la France », a estimé Richard Wagman.

« Effectivement, pourquoi d’une part autoriser le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) à se parader à Paris pour soutenir Israël, allumer la tour Eiffel aux couleurs du drapeau israélien et d’autre part interdire les manifestations qui reconnaissent le droit du peuple palestinien ? C’est complètement unilatéral et c’est une violation du droit de manifester, qui est un droit constitutionnel, comme le droit de grève, la liberté d’association et d’expression. Tout d’un coup, c’est autorisé pour les uns et interdit pour les autres. Cela démontre une prise de position politique du pouvoir et pas du tout les considérations d’exercice d’un droit fondamental. Donc, c’est complètement inégal, illégal par ailleurs », a-t-il ajouté.

L’évolution de la position de la France

AA ensuite interrogé Richard Wagman sur l’évolution de la position de la France concernant le conflit israélo-palestinien, vers un soutien inconditionnel à Tel-Aviv, au cours de la quinzaine d’années passées.

« Le tournant radical a été pris par Nicolas Sarkozy quand il était Président de la République, et est répété depuis par François Hollande et ensuite par Emmanuel macron. C’est un repositionnement pro-israélien. On a laissé tomber la politique arabe de la France, comme on l’appelait à l’époque », a constaté le président d’honneur de l’UJPF.

« Effectivement, la France a, un temps, hésité, entre les intérêts d’Israël et ceux du peuple palestinien en particulier du monde arabe en général. Et maintenant cet équilibre s’est complètement déstabilisé en faveur d’Israël à cent pour cent », a-t-il ajouté.

« Israël est une puissance occupante qui occupe des terres qui ne sont pas les siennes et qui opprime un autre peuple. Donc, il ne peut pas y avoir d’issue à cette situation. La récente flambée de violence est une réaction au blocus imposé contre Gaza. Il y en aura d’autres, bien entendu, si une solution politique n’est pas apportée ».

Nous, l’UJPF, nous militons pour une solution politique. La France, l’Union européenne et les États-Unis notamment restent collés aux intérêts israéliens pour servir leurs propres besoins, c’est-à-dire qu’Israël fournit à l’Occident les technologies et les techniques de sécurité, de contrôle des foules, une certaine expertise en matière militaire, et c’est ça qui intéresse l’Occident en ce moment. Le sort du peuple palestinien ne fait ni chaud ni froid dans les chancelleries occidentales, ni à l’Élysée, ni ailleurs. Et ça, c’est vraiment déplorable », a-t-il déclaré.

Crédibilité de la France dans l’arène internationale

Richard Wagman a, par ailleurs, estimé que le soutien inconditionnel de la France à Israël a un impact considérable sur sa crédibilité dans l’arène internationale et a ajouté qu’« en général, la diplomatie française et l’industrie de l’armement en France, sont tout simplement un reflet de l’intérêt de l’État, depuis longtemps déjà. »

Après avoir cité l’exemple des relations françaises avec la Chine « aux dépens des droits de l’homme », le président d’honneur de l’UJFP a également évoqué l’évolution récente des relations de Paris avec l’Afrique.

« Pour la présence française en Afrique, on vient de perdre la confiance, évidemment, des anciennes colonies au Sahel où les populations se tournent maintenant vers la Russie, compte tenu de ce qu’elles considèrent comme une trahison de la France. La diplomatie française, pour le moment, c’est un échec total, et le cas du Proche-Orient, c’est un cas d’école », a indiqué Richard Wagman avant de revenir au conflit israélo-palestinien.

« Ce revirement français, de privilégier les intérêts de l’État avant les intérêts des droits et du droit international, a commencé au Proche-Orient. Et maintenant, le masque est tombé. La France n’a aucune crédibilité pour ce qui est de ses prétentions d’être la patrie des droits de l’homme », a-t-il estimé.




Les nouveaux chiens de garde et la tyrannie sanitaire

Par Nicolas Bonnal

La France est depuis toujours un pays conditionné. On le voit bien en relisant sans les œillères scolaires Molière ou La Bruyère. Le bourgeois, le dévot, le malade imaginaire, la femme savante, le sot savant, l’escroc médecin, le pédant-expert, l’hypocrite, la précieuse, sont des mines pour qui sait voir ; et la crise du Covid marquée par la dictature et la tartuferie sanitaire revêt un caractère très français. Taine et Tocqueville avaient tout dit. Centralisation, pouvoir royal, révolution, empire, radical-socialisme ont pavé la voie de la soumission jacobine de la masse (voyez mes textes sur le sujet) et l’esprit libre souvent ne comprend pas sa solitude.

La presse et la télé sont vilipendées aujourd’hui pour leur rôle. Mais elles sont toujours comme ça. Rappelons donc la belle étude de Serge Halimi.

La presse française, qui appartient à quelques oligarques (dont Bernard LVMH, qui pèse aujourd’hui MILLE milliards… de francs) et est subventionnée à hauteur de 500 millions d’euros tant elle dégoûte les Français, aura été crasse et ignoble depuis le début de cette histoire : affolement, confinements, masques, vaccins, meurtres de masse, passes sanitaires, chantage et menaces, elle nous aura tout imposé.
Malheureusement il n’y a rien de nouveau sous le sommeil : depuis les années Mitterrand et le passage du col Mao au Rotary (Hocquenghem) nous sommes dans un présent permanent d’omerta (Sophie Coignard), d’abjection et de désinformation sous contrôle de la mafia d’État (Vincent Jauvert). Ils sont là pour enrichir les riches et pour empoisonner les Français.

C’est que les gens dont nous parlons sont des chiens de garde. Et quels dobermans ! Et quels roquets ! Revenons-en alors au maître-livre de Serge Halimi, trublion du Monde diplomatique, qui rappelait dans son documenté pamphlet que le journaliste est avant tout un enthousiaste :

« La censure est cependant plus efficace quand elle n’a pas besoin de se dire, quand les intérêts du patron miraculeusement coïncident avec ceux de “l’information”. Le journaliste est alors prodigieusement libre. Et il est heureux. On lui octroie en prime le droit de se croire puissant. Fêtard sur la brèche d’un mur de Berlin qui s’ouvre à la liberté et au marché, petit soldat ébloui par l’armada de l’OTAN héliportant au Kosovo la guerre “chirurgicale” et les croisés de l’Occident, avocat quotidien de l’Europe libérale au moment du référendum constitutionnel : reporters et commentateurs eurent alors carte blanche pour exprimer leur enthousiasme. Le monde avait basculé dans la “société de l’information”, avec ses hiérarchies “en réseau”, ses blogs et ses nouveaux seigneurs. »

La presse fut chargée d’encenser Davos :

« Le capitalisme a ses charités, ses philanthropes dont la mission est d’enjoliver un système peu amène envers ceux qu’il ne comble pas de ses bienfaits. La presse trône au premier plan de ces campagnes de blanchiment. Ainsi, Davos, autrefois conclave des “global leaders” soucieux de “créer de la valeur” pour leurs actionnaires serait presque devenu un lieu de virée pour patrons copains et citoyens. »

Halimi tacle au passage l’effarant Joffrin :

« N’accablons pas Laurent Joffrin. Lui qui, pendant les années Reagan, célébra les États-Unis et le libéralisme (l’émission “Vive la crise !” fut en partie son œuvre) n’a fait que traduire à sa modeste échelle ce que, sous la double pression de la concentration capitaliste et d’une concurrence commerciale favorisant le conformisme et la bêtise, le journalisme est devenu presque partout : creux et révérencieux. »

La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre, disait Yves Lacoste. La presse encore plus, surtout dans une puissance belligène et coloniale :

« Pendant les guerres, la presse se soucie moins de consensus, de pédagogie, de complexité, et davantage de réchauffer l’ardeur des combattants. Presque tout a été dit sur l’effondrement de l’esprit critique lors de la guerre du Golfe où, mis à part L’Humanité et La Croix (par intermittence), chacun des directeurs de quotidien se plaça au service de nos soldats. Quasiment unanimes, les hebdos, radios et télévisions firent chorus, se transformant en classe de recyclage pour officier au rancart vaincu en Algérie trente ans plus tôt et soucieux de prendre, dans les médias, sa revanche sur les Arabes. »

Halimi souligne cette haine pathologique du peuple. On la sentit venir en 1992 au moment de Maastricht. Juste là confinée au nationaliste pauvre (raciste, fasciste, nazi, antisémite, etc.), cette haine se communiqua à tout le peuple de gauche, du centre ou d’ailleurs :

« En 1992, la campagne du référendum sur le traité de Maastricht répéta les “dérives” observées pendant la guerre du Golfe. Là encore, beaucoup de choses se conjuguèrent : la volonté d’encourager l’élite éclairée qui construit l’avenir (“l’Europe”) alors que le peuple ne sait qu’exhaler ses nostalgies, sa “xénophobie” et ses “peurs” ; la préférence instinctive pour les options du centre, surtout lorsqu’elles s’opposent aux extrêmes “populiste” et “nationaliste” ; enfin la place accordée aux avis des experts et des intellectuels, eux aussi particulièrement sensibles aux ressorts précédents. Intelligence contre irrationalité, ouverture contre repli, avenir contre passé, ordre contre meute : tous ces fragments d’un discours méprisant de caste et de classe resurgirent au moment du référendum de mai 2005 sur le traité constitutionnel européen. »

Et comme on continue de chercher la petite bête immonde ici et ailleurs, Halimi rappelle :

« Il a fallu attendre la fin du second septennat de François Mitterrand pour découvrir que l’ancien président de la République avait, sciemment et longtemps après la guerre, continué à fréquenter un haut dignitaire de Vichy impliqué dans les basses œuvres de ce régime, qu’il avait envoyé à la guillotine des militants de l’indépendance algérienne… Tant d’enquêteurs et tant de journaux se prétendant concurrents pour arriver à ce résultat-là ! »

Et puisque je citais Molière, je rappellerai sa prodigieuse pièce méconnue : «tu l’as voulu, Georges Dandin, tu l’as voulu ! ». Car le Français de souche adore remettre ça. Il élira sauf accident (mais lequel ?) l’énarque Pécresse après l’énarque Macron et l’énarque Hollande (voyez aussi les énarques Philippot ou Asselineau…), le tout sans se poser de questions. L’important c’est de s’en foutre. Ça, il sait faire.

Sources




La modélisation informatique du climat relève-t-elle de science ?

Selon des Chercheurs Portugais, le CO2 ne peut modifier le Climat, car son Effet de Serre calculé est très inférieur au Dogme annoncé par le GIEC !

[Source : changera4.blogspot.com]

Malgré l’habile tactique de l’establishment consistant à se mettre le doigt dans l’oreille et à crier « science établie », deux chercheurs portugais (Khmelinskii et Woodcock, 2023) ont identifié huit affirmations dans l’hypothèse des gaz à effet de serre qui ne sont pas validées scientifiquement.

Dans un éditorial publié dans la revue Entropy du MDPI, en réponse à un éditorial rédigé par les éditeurs consensuels de la revue Earth System Dynamics (ESD), ces deux scientifiques courageux exposent leurs défis.
Leur résumé commence ainsi :

« Nous répondons à un éditorial de la revue climatique Earth Systems Dynamics (ESD 14, 241-242, 2023) : dont le titre fait deux affirmations scientifiquement incorrectes :

(i) que l’hypothèse des gaz à effet de serre, c’est-à-dire la cause du réchauffement climatique d’environ 1 °C entre 1950 et 2020 est une vérité scientifique établie, et

(ii) que les émissions de chaleur liées à la combustion mondiale de carburants sont, en comparaison, négligeables.»

« Les deux déclarations sont incompatibles avec les lois de la thermodynamique classique, et illustrent leur ignorance éditoriale, des limites des modèles informatiques multivariés du bilan énergétique global de la Terre et de la spectroscopie connue d’absorption et d’émission du dioxyde de carbone (CO2). »

Par souci de brièveté, quatre des défis sont résumés ci-dessous (avec l’aimable autorisation de Kenneth Richard, via Climatechangedispatch.com) :
Le CO2 ne peut absorber que 10 % de tous les rayonnements dans les bandes IR spécifiques affectées par le CO2. Le CO2 « n’absorbe absolument rien des autres longueurs d’onde infrarouges ». Ainsi, le CO2 n’a aucun effet sur l’IR dans 90 % des bandes d’absorption.
Le CO2 ne peut absorber les IR que dans les 300 premiers mètres, soit 0,3 km de la troposphère de surface, qui a une épaisseur de 10 km. Ainsi, le CO2 ne peut affecter que 10 % de l’IR dans 3 % de la surface de la troposphère où se produisent les changements climatiques.
• En raison de ses effets infimes, le doublement des concentrations de CO2 ne pourrait entraîner qu’un changement de température de surface de 0,015 °C au maximum. En clair, « cet effet ne serait même pas mesurable ».
L’incertitude sur le bilan radiatif de la Terre est de ±17 W/m². Le déséquilibre radiatif estimé est de 0,6 W/m², ce qui est des « ordres de grandeur » inférieurs à l’incertitude de son calcul. Ainsi, « l’équilibre mondial des flux d’énergie… ne peut pas être dérivé des flux mesurés »… et cela « affecte profondément notre capacité à comprendre comment le climat de la Terre réagit aux concentrations croissantes de gaz à effet de serre ».

« Les rédacteurs d’ESD ne considèrent pas l’incertitude observationnelle — ni les questions concernant l’ampleur des effets du CO2 — comme dignes d’une analyse critique », conclut Richard.

Pour lire l’intégralité de l’éditorial complet de Khmelinskii et Woodcock, cliquez ici.

[Voir aussi :
Les principes du raisonnement. Partie 3. Logique et climatologie
et
Climat — Pourquoi la théorie de l’effet de serre est erronée]




L’ampleur mondiale de l’Armageddon des oiseaux

[Source : maisonsaine.ca]

Par Arthur Firstenberg

Anders Brunstad m’a alerté sur l’installation de l’une des stations radars les plus puissantes au monde sur la péninsule de Varanger, dans le Finnmark, en Norvège, juste avant que des dizaines de milliers d’oiseaux ne tombent morts dans toute la péninsule. Les côtes sud et est de la péninsule disposent également de la téléphonie 4G+ et, de plus en plus, du service 5G, ajouté récemment.

Dans la réserve naturelle d’Ekkerøy, sur la côte sud de la péninsule, au moins 15 000 mouettes tridactyles en voie de disparition sont mortes fin juillet et début août 2023. Les mouettes nichent en été sur de hautes falaises, directement dans la ligne de mire du radar, qui se trouve à 50 kilomètres de là. Le restaurant d’Ekkerøy a été contraint de fermer pour l’été, car il pleuvait des oiseaux morts. La population totale de ces oiseaux marins en Norvège n’était que de 50 000 environ. Des sternes et d’autres types de goélands morts ont également été ramassés. La moitié des grues d’Ekkerøy sont mortes.

[NDLR Et après on dit que ces oiseaux sont morts de la « grippe aviaire ».]

Le radar, appelé Globus III, a été construit par les États-Unis sur l’île de Vardøya, à Vardø, la ville la plus à l’est de la Norvège, située de l’autre côté d’une baie du nord de la Russie. Il semble faire partie d’un réseau de défense civile appelé Space Fence ou clôture de l’espace. Les détails concernant ce site ont été tenus secrets, mais j’ai trouvé une demande d’information publiée le 22 février 2022 sur le site web du gouvernement américain, SAM.gov. On peut y lire ce qui suit :

« Ce système est unique en son genre et sera mis en service en 2023. Il s’agit d’un système de collecte spécialisé binational et collaboratif. Le programme GLOBUS est un système radar terrestre à double bande composé d’un réseau phasé à semi-conducteurs en bande S, d’une antenne parabolique en bande X, d’un contrôleur de système intégré (ISC) et d’une suite de communication de mission (MCS) hébergée sur un site situé en dehors de la zone continentale des États-Unis (OCONUS). »

D’autres radars de la Space Fence sont situés sur l’île de Kwajalein, dans les îles Marshall, et en Australie occidentale. Ces radars à réseaux phasés en bande S (2 GHz à 4 GHz) possèdent chacun 36 000 antennes émettrices, une puissance de crête de 2,7 MW et, lorsqu’ils sont concentrés en un faisceau étroit qui balaie le ciel dans toutes les directions, une puissance rayonnée effective de crête de plusieurs milliards de watts.

La conflagration ne se limite pas au Finnmark ou à la Norvège. L’été dernier, j’ai fait état de la mort massive d’oiseaux marins nichant à proximité de nouvelles antennes aux Pays-Bas et en France (Birds on Texel Island ; Sea Birds’ Last Refuges). Cet été, la situation est bien pire. La prolifération continue, dans le monde entier, de tours et d’antennes cellulaires 4G et 5G, ainsi que de parcs éoliens offshore, a tué des millions d’oiseaux sauvages sur les cinq continents, ainsi que des renards, des mouffettes, des ratons laveurs, des pêcheurs, des blaireaux, des martres, des ours noirs, des grizzlis, des lynx, des lions de montagne, des sangliers, des loutres, des opossums de Virginie, des phoques, des pingouins, et d’autres animaux encore.

L’année dernière, 40 % des pélicans dalmatiens nichant en Grèce sont morts, ainsi que 20 % de ceux de Roumanie et un grand nombre de ceux du Monténégro et d’Albanie. En mai 2023, plus de 50 000 oiseaux sauvages morts de toutes sortes avaient été signalés au Royaume-Uni, 40 000 dans l’est du Canada et des dizaines de milliers aux États-Unis. Le 31 juillet 2023, la Chine signalait 5 100 oiseaux morts au Tibet. Les rapports de mortalité proviennent de tous les États des États-Unis et concernent 129 espèces d’oiseaux. Un très grand nombre d’aigles à tête blanche sont morts. En novembre et décembre 2022, plus de 50 000 oiseaux marins sont morts le long des côtes péruviennes, dont 16 890 pélicans du Pérou et 4 324 fous bruns, deux espèces menacées au Pérou. Au Chili, au 1er janvier 2023, environ 10 000 oiseaux marins étaient morts, dont des pélicans, des goélands de varech, des goélands de Belcher, des goélands gris, des cormorans guanay, des fous du Pérou, des sternes élégantes et des vautours fauves.

Le 9 mai 2023, le gouvernement chilien a signalé la mort de 27 977 oiseaux de mer et le 21 juillet 2023, le gouvernement péruvien a signalé la mort de 519 541 oiseaux de mer. Il s’agit d’oiseaux de 65 espèces différentes. En outre, le Chili a signalé la mort de 2 517 manchots de Humboldt, 460 manchots de Magellan, 16 856 otaries et un plus petit nombre de dauphins, de marsouins, de loutres et d’autres types de phoques, tandis que le Pérou a signalé la mort de 9 314 otaries et de 100 autres mammifères marins. Selon un rapport de l’OFFLU, un réseau mondial d’expertise sur la grippe animale, le Chili a perdu au moins 13 % de ses manchots de Humboldt, le Pérou a perdu au moins 36 % de ses pélicans péruviens et le Chili et le Pérou ont perdu ensemble au moins 9 % de leurs lions de mer.

Les ornithologues imputent tous cette catastrophe à la grippe aviaire, alors que la plupart des oiseaux morts ne présentent aucune trace du virus de la grippe et que ceux qui sont positifs présentent tous des variantes différentes du virus et ne peuvent donc pas se le transmettre, et encore moins le transmettre aux ours et aux pingouins. Par exemple, l’Institut vétérinaire norvégien a recherché le virus de la grippe chez 233 oiseaux morts entre le 14 août et le 1er octobre 2023. Ils ont trouvé le virus H5N1 hautement pathogène chez 8 oiseaux, le H5N5 hautement pathogène chez 2 oiseaux, le H5Nx hautement pathogène (autres sous-types) chez 2 oiseaux, le H5Nx faiblement pathogène chez 6 oiseaux, un « autre virus de la grippe A » chez 8 oiseaux et aucun virus chez 207 oiseaux.

Pourtant, les États-Unis stockent déjà un vaccin contre le H5N1 au cas où il se propagerait à l’homme et provoquerait une pandémie.

La disparition des insectes fait également la une de l’actualité. Norman Leppla, professeur d’entomologie à l’université de Floride, a déclaré que l’infestation de punaises de l’État avait complètement disparu. Ces insectes venaient en masse au printemps et à l’automne, entre mai et septembre, avec une légère variation selon que l’on se trouve dans le nord ou le sud de l’État. « Ce n’est pas subtil, ils ne sont vraiment pas là cette saison », a-t-il déclaré dans une interview publiée le 5 octobre 2023. Mais personne ne met cela sur le compte de la « grippe aviaire ».

Les parcs éoliens ont également des effets dévastateurs sur les oiseaux, comme l’ont démontré des scientifiques allemands dans un article publié dans Nature le 13 avril 2023. Ils ont constaté que les populations de plongeons catmarins se sont effondrées en mer du Nord après la construction de cinq groupes de parcs éoliens offshore entre 2010 et 2014. Leurs populations ont diminué en moyenne de 94 % à moins d’un kilomètre d’un parc éolien et de 52 % à moins de 10 kilomètres, avec une certaine réduction de la population à des distances allant jusqu’à 24 kilomètres.

Les parcs éoliens tuent également les baleines. Au moins 32 baleines ont été retrouvées mortes sur la côte est des États-Unis au cours des derniers mois, ce qui a incité un groupe de législateurs du New Jersey à demander un moratoire immédiat sur les parcs éoliens en mer dans la région.

Des communautés qui se réveillent

Dans le district de Gariaband, au Chhattisgarh, le village indien de Lachkera, où vivent 600 familles, a retrouvé la raison. Une résolution du village interdit l’installation de toute tour de téléphonie mobile afin de protéger les oiseaux. « Nous avons appris que les tours de transmission émettent des radiations nocives ; nous préférons vivre avec une faible connectivité réseau dans les localités voisines. C’est un plaisir d’accueillir des cigognes à bec ouvert au début de la mousson. Elles nichent dans les arbres de notre village et personne ne les dérange. Nous n’autorisons aucun fournisseur de services de téléphonie mobile à installer sa tour, malgré les pressions et les tentations qu’il exerce », a déclaré Uday Nishad, le chef élu du gouvernement du village.

Ils l’ont appris grâce à une étude de terrain menée en 2017 par des scientifiques de l’université C.V. Raman sur les oiseaux vivant à proximité des neuf antennes relais du district de Bijapur. Passant en revue 113 études sur les effets écologiques des rayonnements RF, les auteurs ont écrit :

« Lorsque les oiseaux sont exposés à de faibles champs électromagnétiques, ils sont désorientés et volent dans toutes les directions, ce qui nuit à leurs capacités naturelles de navigation. Un grand nombre d’oiseaux comme les pigeons, les moineaux et les cygnes se perdent à cause des interférences causées par “l’ennemi invisible”, c’est-à-dire les antennes de téléphonie mobile. Il a également été constaté récemment que les animaux vivant à proximité de tours de téléphonie mobile sont exposés à divers dangers et menaces pour leur vie, notamment la mortinatalité, les avortements spontanés, les malformations congénitales, les problèmes de comportement et le déclin général de leur état de santé. La pollution électromagnétique est également une cause possible de déformations et de déclin de certaines populations d’amphibiens. Outre les oiseaux et les animaux, les radiations électromagnétiques émanant des antennes relais peuvent également affecter les légumes, les cultures et les plantes situées à proximité. »

Ils ont visité les zones où se trouvait chaque antenne relais pendant 2 à 3 heures le matin et 2 à 3 heures le soir, tous les jours pendant 6 mois, et ont compté les oiseaux : paons, canards sauvages, corneilles, perroquets, coucous, moineaux, pigeons sauvages, aigles et pics. Il y avait beaucoup moins d’oiseaux de toutes sortes en 2017 que lors d’une enquête menée en 2006, avant l’érection des tours.

Il convient de rappeler une fois de plus que la grippe, qu’elle touche les humains, les animaux ou les oiseaux, n’est pas causée par un virus et qu’il n’a jamais été démontré qu’il s’agissait d’une maladie contagieuse. En 1918, au plus fort de la grippe espagnole, les tentatives des équipes médicales de Boston et de San Francisco pour démontrer la nature contagieuse de la grippe se sont soldées par un échec total et retentissant. Ces expériences sur l’homme ont été publiées dans le Journal of the American Medical Association, le Boston Medical and Surgical Journal et les Public Health Reports. Ces expériences sur les chevaux ont été publiées dans le Veterinary Journal. Les chapitres 7, 8 et 9 de mon livre, The Invisible Rainbow : A History of Electricity and Life (et sa traduction L’arc-en-ciel invisible : une histoire de l’électricité et la vie) sont consacrés à un examen complet et détaillé de l’histoire et de la science de la grippe. Le chapitre 16, le plus long du livre, est consacré en partie aux effets des radiations électromagnétiques sur les oiseaux. Certaines maladies sont causées par des virus, mais la grippe n’en fait pas partie. Je suggère une fois de plus à toutes les organisations de conservation des oiseaux d’acquérir mon livre et de le lire attentivement.




Israël vient-il de déclarer la guerre à la Russie ?

[Source : numidia-liberum]

« Après avoir gagné cette guerre… (nous veillerons à ce que l’Ukraine gagne…), la Russie en paiera le prix… »

(Voir https://t.me/donbassinsider/43343)

https://lesmoutonsrebelles.com/amir-weitmann-menace-la-russie-sur-rt/

Amir Weitman, membre du parti Likoud au pouvoir en Israël, menace la Russie en direct sur RT. Il reconnaît explicitement qu’Israël se bat aussi aux côtés de l’Ukraine contre la Russie.

C’est exactement ce que la Russie s’est efforcée d’éviter, mais elle n’y est pas parvenue. L’« Occident collectif » est l’« Occident juif collectif ». Une guerre avec l’Occident dégénérerait inévitablement en une conflagration cataclysmique à l’échelle mondiale.

Mais Israël va-t-il gagner cette guerre ?
La défaite d’Israël se profile à l’horizon ?!

Par Youri Podolyaka, journaliste

Israël aimerait résoudre le problème sans chars à Gaza, mais il semble qu’une opération terrestre soit inévitable

▪️La première phase du conflit au Moyen-Orient est passée, elle s’est avérée être un échec pour Israël. Désormais, il ne peut pas résoudre le problème ainsi : les bombardements insensés sont un signe de faiblesse.

▪️Si l’armée israélienne entre dans Gaza, elle subira des pertes colossales qui seront impossibles à expliquer aux citoyens israéliens. Et il serait souhaitable qu’Israël résolve le problème sans faire entrer de chars dans Gaza.

▪️Mais maintenant, les Palestiniens considèrent la situation comme une situation gagnant-gagnant pour eux-mêmes ; Sans une défaite militaire sérieuse, ils ne négocieront pas la capitulation. Mais Netanyahou ne peut être sauvé politiquement que par la reddition de la Palestine. Une impasse : nous devons d’une manière ou d’une autre déclencher une guerre terrestre. Et perdre la guerre sera une condamnation à mort non seulement pour Netanyahou, mais peut-être pour tout Israël.

▪️Dès que la Turquie comprendra qu’Israël s’est tellement affaibli que le problème de la création (à nouveau) de l’Empire ottoman dans le sud peut être résolu, ce processus sera activé, et alors les jours d’Israël seront comptés. Israël a déjà subi des pertes de réputation, et si la situation reste ainsi, la guerre se poursuivra lorsque la partie palestinienne gagnera en force.

▪️Si Israël ne parvient pas à vaincre militairement Gaza, il continuera à perdre la guerre. La prochaine phase sera encore plus terrible pour Israël. Tous les pays le comprennent et retirent leurs citoyens des pays voisins.

Une opération terrestre israélienne dans la bande de Gaza est inévitable, mais cela constituera-t-il également une condamnation à mort pour Zelensky ?

▪️Tout le monde a peur que cette phase soit inévitable, qu’Israël subisse des pertes colossales. Et ce sera alors une condamnation à mort pour les forces armées ukrainiennes qui, bien entendu, ne recevront pas de soutien sérieux dans un avenir prévisible. Tous les pays occidentaux ont déjà annoncé que leur priorité est claire : Israël.

▪️Une certaine somme d’argent sera allouée à l’Ukraine, mais pas celle sur laquelle Kiev compte, surtout après l’échec de la contre-offensive.

Ostachko !




Se détoxifier du déodorant

[Source : @TheAmir]

Presque tout le monde a été convaincu de la nécessité d’utiliser régulièrement un déodorant. Cependant, peu de gens savent qu’il s’agit d’une campagne de marketing de longue date, lancée au début des années 1900 et qui a connu de nombreuses itérations au cours du siècle dernier.

L’utilisation de ces préparations chimiques peut être liée à des allégations spécieuses de la théorie des germes concernant les bactéries.

Dans cette vidéo, nous examinons la science présumée des odeurs corporelles, le fonctionnement des déodorants, les problèmes potentiels liés à leur utilisation et la manière de se « détoxifier » pour être en meilleure santé.

Dr. Samantha Bailey



Références




Le narcissisme occidental face à la protestation véhémente de la réalité (Freud)

Par Nicolas Bonnal

Sigmund Freud incorrect ? Dans son petit texte sur la guerre, voici ce que le vieux sage viennois écrit sur la culture :

« Et voici ce que j’ajoute : depuis des temps immémoriaux, l’humanité subit le phénomène du développement de la culture (d’aucuns préfèrent, je le sais, user ici du terme de civilisation.) C’est à ce phénomène que nous devons le meilleur de ce dont nous sommes faits et une bonne part de ce dont nous souffrons. Ses causes et ses origines sont obscures, son aboutissement est incertain, et quelques-uns de ses caractères sont aisément discernables. »

Voici les conséquences de ce développement culturel si nocif à certains égards :

« Peut-être conduit-il à l’extinction du genre humain, car il nuit par plus d’un côté à la fonction sexuelle, et actuellement déjà les races incultes et les couches arriérées de la population s’accroissent dans de plus fortes proportions que les catégories raffinées. »

Vous avez bien lu : les races incultes et les couches arriérées de la population qui s’accroissent plus que les autres. Dans son essai décalé sur Freud, le penseur amateur Michel Onfray avait indiqué que Freud aimait le césarisme autoritaire au point d’envoyer un exemplaire dédicacé d’un sien bouquin à Mussolini !

On sait que Nietzsche a parlé de l’Église médiévale comme d’une ménagerie (c’est dans le Crépuscule des idoles). Voici ce que dit Freud, lui :

« Peut-être aussi ce phénomène est-il à mettre en parallèle avec la domestication de certaines espèces animales ; il est indéniable qu’il entraîne des modifications physiques ; on ne s’est pas encore familiarisé avec l’idée que le développement de la culture puisse être un phénomène organique de cet ordre. »

Les modifications physiques on les connaît : la mollesse, l’absence de résistance, l’obésité, la lâcheté qui va avec. Tout cela se nommera humanitarisme et n’empêchera d’ailleurs pas les guerres.

Mais Freud a compris que nous étions arrivés au bout du processus de la civilisation. Et cela donne :

« On ajoutera en outre que la guerre, sous sa forme actuelle, ne donne plus aucune occasion de manifester l’antique idéal d’héroïsme et que la guerre de demain, par suite du perfectionnement des engins de destruction, équivaudrait à l’extermination de l’un des adversaires, ou peut-être même des deux ».

On connaît le chant XI de l’Arioste sur effets de la poudre recensé ici, auquel je reviendrai toujours, n’en déplaise à certains commentateurs. La liquidation de l’idéal guerrier comme de l’idéal courtois ou de l’idéal chevaleresque a sonné le glas de l’humanité (de l’humanité au sens Platon-Villard de Honnecourt-Machaut, pas de l’humanité au sens Obama-Gaga-surgelés Picard), et cela dès la fin du mal nommé Moyen Âge.

Et Freud encore sur notre ramollissement général, sur notre désensibilisation universelle :

« Les transformations psychiques qui accompagnent le phénomène de la culture, sont évidentes et indubitables. Elles consistent en une éviction progressive des fins instinctives, jointe à une limitation des réactions impulsives. Des sensations qui, pour nos ancêtres, étaient chargées de plaisir nous sont devenues indifférentes et même intolérables ; il y a des raisons organiques à la transformation qu’ont subie nos aspirations éthiques et esthétiques. »

Dans son Malaise dans la civilisation, il écrivait ceci, que nous avons utilisé pour interpréter la féline de Tourneur, le film-phare des années quarante :

« Si la civilisation impose d’aussi lourds sacrifices, non seulement à la sexualité mais encore à l’agressivité, nous comprenons mieux qu’il soit si difficile à l’homme d’y trouver son bonheur. »

Il ajoutait cette remarque stupéfiante :

« Que nous importe enfin une longue vie, si elle nous accable de tant de peines, si elle est tellement pauvre en joies et tellement riche en souffrance que nous saluons la mort comme une heureuse délivrance ? »

Et dans des lignes magnifiques de son inquiétante étrangeté (qui nous avait servi elle pour décrypter Dersou Ouzala), Freud ajoutait :

« L’analyse de ces divers cas d’inquiétante étrangeté nous a ramenés à l’ancienne conception du monde, à l’animisme, conception caractérisée par le peuplement du monde avec des esprits humains, par la surestimation narcissique de nos propres processus psychiques, par la toute-puissance des pensées et la technique de la magie basée sur elle, par la répartition de forces magiques soigneusement graduées entre des personnes étrangères et aussi des choses (Mana), de même que par toutes les créations au moyen desquelles le narcissisme illimité de cette période de l’évolution se défendait contre la protestation évidente de la réalité. »

Dans mon livre sur le paganisme au cinéma, j’ai appliqué cette phrase à Dersou Ouzala. Ici on l’appliquera au vieux Biden et à son chancelant empire (dont la matrice technologique demeure, mais c’est une autre histoire).

Bibliographie :

Sigmund Freud – L’inquiétante étrangeté ; Pourquoi la guerre ; Malaise dans la civilisation (tous disponibles sur le site universitaire québécois classiques.uqac.ca)

Nicolas Bonnal – La chevalerie hyperboréenne et le Graal ; le paganisme au cinéma (Amazon.fr)

https://lesakerfrancophone.fr/les-etats-unis-sexposent-a-une-defaite-dans-la-guerre-geopolitique-autour-de-gaza




Détruite par Titus en 70, Jérusalem a été reconstruite par l’empereur romain Hadrien

[Source : cairn.info]

[Source illustration : Exploring Aelia Capitolina, Hadrian’s Jerusalem FOLLOWING HADRIAN]

Par Caroline Arnould-Béhar

Un peu plus d’un demi-siècle après sa destruction par Titus en 70, Jérusalem a fait l’objet d’une fondation coloniale avec installation de vétérans ou deductio. Le nom de Colonia Aelia Capitolina qui lui est alors accordé traduit la volonté de son fondateur, l’empereur Hadrien, de la transformer en une cité païenne en la plaçant sous le patronage du grand dieu capitolin. Cette fondation s’inscrit dans le cadre de mesures prises par les autorités dans la province de Judée et dont font partie le réaménagement du réseau routier et l’installation d’une seconde légion.

La découverte récente de monnaies frappées à Aelia Capitolina dans une grotte occupée lors de la révolte de Bar Kokhba confirmerait que la fondation de la colonie avait précédé le déclenchement de la révolte1. La chronologie des événements a longtemps fait l’objet d’une controverse en raison des contradictions entre les témoignages de Dion Cassius et d’Eusèbe de Césarée2. L’on admet maintenant que, suivant les indications fournies par le premier de ces auteurs, Hadrien aurait fondé la colonie lors de son séjour en Judée en 130 apr. J.-C. Sa décision aurait été l’un des facteurs conduisant au soulèvement mené par Bar Kokhba3. Le caractère particulier de cette colonie qui constitue en même temps un camp légionnaire, celui de la legio X Fretensis, a bien souvent été souligné. Dans la région et pour cette période, seule la cité de Bosra, en Syrie du Sud, partage cette particularité.

Dans cette contribution, nous nous proposons, à partir de l’examen des traces matérielles, d’apprécier l’impact de la décision d’Hadrien — décision administrative et symbolique — sur le plan et les aménagements de Jérusalem. Le changement de statut de la ville s’est-il accompagné d’un remodelage de son espace ?

L’extrême diversité des restitutions du plan d’Aelia Capitolina révèle une situation marquée par la pauvreté de la documentation. Les sources littéraires sont peu abondantes et de rédaction tardive. Le Chronicon Paschale qui contient la seule description un peu détaillée de la Jérusalem d’Hadrien, remonte ainsi au VIIe siècle4. La rareté du matériel archéologique et épigraphique s’explique principalement par la densité et la continuité de l’occupation de Jérusalem et se vérifie à peu près à toutes les périodes de l’histoire de la ville. Seule la documentation numismatique est abondante et bien étudiée, ce qui a souvent amené à sa surexploitation5. La pénurie des données, en particulier celles issues de l’archéologie, est l’une des raisons pour lesquelles les aspects urbanistiques ont été largement négligés dans l’étude d’Aelia Capitolina. Jusqu’à l’article récent d’Y.Z. Eliav6 qui, bien que centré sur le problème de la place du mont du Temple dans la cité, a engagé une discussion sur le plan et la conception de celle-ci, la principale question d’ordre topographique était celle de la localisation du camp légionnaire.

Même s’il reste peu épais, le dossier archéologique s’est étoffé au cours des quinze dernières années par de nouvelles découvertes sur le terrain, comme celles d’un complexe industriel de la Xe légion dans le quartier de Givat Ram. Mais surtout, la poursuite de la publication d’importantes fouilles telles que celles de B. Mazar au sud-ouest du mont du Temple ou celles de N. Avigad dans le quartier juif de la Vieille Ville, la récente publication du corpus épigraphique d’Aelia Capitolina7 et de nouvelles études consacrées à des monuments ou à un matériel connu depuis une époque ancienne8 constituent une réelle avancée de la recherche, permettant de procéder à une analyse plus fine de l’organisation de l’espace urbain.

Positions concernant la relation entre Aelia Capitolina et la Jérusalem hérodienne

L’historique de la recherche fait apparaître l’absence de consensus à propos du plan d’Aelia Capitolina9. Deux théories principales ont vu le jour. Selon la première, ses limites correspondraient grossièrement à celles de la Vieille Ville ottomane de Jérusalem — à peu près celles de la ville hérodienne — tandis que la seconde exclut la partie orientale de cette dernière. La colonie n’aurait occupé que les collines nord et sudoccidentales. Cette hypothèse est aujourd’hui la plus largement partagée10. Quelques schémas différents des précédents ont été proposés. La restitution de D. Bar11 laisse en dehors du périmètre urbain toute la partie sud de la Vieille Ville comme celle de J. Magness12 qui, de plus, place la limite septentrionale de la ville à plusieurs centaines de mètres au nord de l’enceinte de la Vieille Ville.

Au-delà du plan, ces restitutions révèlent différentes conceptions des auteurs quant à la relation entre la ville hérodienne et Aelia Capitolina13. Deux prévalent. La première est celle de la superposition et de l’oblitération. Elle apparaît dans les écrits de la plupart des auteurs restituant le périmètre d’Aelia Capitolina selon les contours de la Vieille Ville. Ces auteurs partent de l’idée que Jérusalem fut totalement rasée en 70 apr. J.-C. et que les concepteurs de la nouvelle colonie construisirent à son emplacement une ville de novo selon les principes de l’urbanisme gréco-romain. Le caractère symbolique de cette fondation est pour eux prédominant. Cette position est défendue par K. Kenyon : « … Hadrian’s decision to obliterate Jerusalem by the establishment of a Roman city on top of it… »14, comme par L. H. Vincent : « … il ne s’agissait plus d’une transformation de la ville ancienne. Dans la plus stricte mesure où ces sortes de substitutions sont réalisables, Jérusalem avait été abolie pour faire place à une ville de caractère tout autre, fondée avec ses rites propres et organisée suivant les exigences d’une civilisation absolument différente »15. L’idée d’un remodelage est souvent implicite, comme chez D. Bahat : « Under Hadrian a typical Roman city was planned… »16. La seconde conception est celle du déplacement. Les restitutions laissant à l’écart la partie orientale de la Vieille Ville s’accordent avec l’idée d’une importante mutation dans l’organisation de la ville, à savoir le déplacement de son centre administratif et religieux. La colline nord occidental aurait constitué le nouveau centre tandis que le mont du Temple et la colline orientale, l’ancien cœur de Jérusalem, auraient été abandonnés. L’idée est celle d’une totale restructuration de l’espace urbain. Celui-ci n’est plus appréhendé en termes de colline orientale et de colline occidentale, mais selon la nouvelle division reconnue : celle d’une zone nord affectée à la vie municipale et une zone sud attribuée à la légion. Y. Z. Eliav est celui qui a le mieux développé cette théorie, que l’on voit apparaître déjà dans le second article de Germer Durand consacré au sujet : « … ils ont laissé en dehors de leur colonie toute la cité primitive… C’est une véritable transposition […]. Cette remarque fait toucher du doigt l’illusion de ceux qui pensent retrouver debout quelques restes de la ville du temps des Hérodes… »17. Le point de vue de Y. Z. Eliav a été adopté par N. Belayche, qui indique à propos de la topographie : « nor did Jerusalem and Aelia Capitolina have very much in common in this respect either, as the town centre and its main point of reference had been moved »18. Ces deux auteurs envisagent la mutation comme étant un véritable déplacement du site et les parallèles avec les oppida gaulois sur lesquels ils s’appuient sont à cet égard très révélateurs19. Ils l’expliquent toutefois de manière différente. Pour Y. Z. Eliav, il s’agirait de raisons pragmatiques, la difficulté à évacuer les débris du complexe du temple tandis que N. Belayche y voit un motif idéologique20.

Les historiens d’Aelia Capitolina ont privilégié la reconstitution comme approche méthodologique, se basant sur les sources écrites, en particulier le Chronicon Paschale, ou, plus généralement, sur le modèle théorique de la colonie romaine21. Le plan et l’aspect de villes contemporaines de statuts identiques sont utilisés pour compenser l’absence de vestiges. C’est de cette manière qu’Aelia Capitolina s’est trouvée dotée, par exemple, d’un tétrapyle ou d’un nymphée dont aucune trace n’a été décelée. Elle est appréhendée comme une cité nouvelle, présentant une organisation, des cultes et un urbanisme sans rapport avec ce qui était avant sa fondation. L’idée d’un héritage, d’une continuité n’ont pas été envisagés. Cette restitution d’une ville aménagée selon un plan et des principes d’urbanisme totalement nouveaux nous semble mal s’accorder avec les circonstances historiques. Elle part du postulat que Jérusalem fut en 70 apr. J.-C. complètement détruite, ce qui a été remis en question, et occulte par ailleurs le fait que la ville était en contact depuis une période déjà ancienne avec les traditions gréco-romaines en matière d’architecture et d’urbanisme. Il semble qu’on ait aussi peu tenu compte de la topographie très contraignante ne permettant pas l’application de schémas qui convenaient à des sites de plaine. Une autre option nous semble donc devoir être proposée, à titre d’hypothèse de travail : celle de la continuité. Celle-ci pourrait se traduire par la romanisation de l’espace et sa paganisation sans qu’il y ait de remodelage, de nouvelle structuration de l’espace urbain.

L’hypothèse d’un abandon de la partie orientale de la ville hérodienne

Malgré toutes les difficultés relatives à l’exploitation du dossier archéologique, certaines questions peuvent faire l’objet d’un nouvel examen. L’une des principales difficultés réside dans l’imprécision des datations qui permet difficilement de dégager les différentes phases d’aménagement. Le problème de l’intégration de la partie orientale de la ville hérodienne, correspondant en partie au site de la Jérusalem des origines, constitue le point central autour duquel s’articule la problématique de la relation entre la colonie et la ville précédente. Nous nous intéresserons successivement au mont du Temple, au secteur nord-est et à la colline orientale (fig.1).

LE MONT DU TEMPLE

L’exclusion du mont du Temple représenterait une véritable rupture dans l’histoire urbaine de Jérusalem dans laquelle il a toujours occupé une place prééminente. Elle constituerait également une indication d’une transformation majeure dans l’organisation de l’espace de la ville, visant à déplacer et peut-être à regrouper les lieux de la vie publique. Son intégration attesterait au contraire d’une forme de continuité par rapport à l’ancienne Jérusalem et de la conservation d’une formule urbanistique orientale, dans le cas où cet espace ait gardé sa fonction religieuse. La question de l’intégration du mont du Temple se double en effet d’une autre qui est celle de son affectation.

Les témoignages archéologiques sont extrêmement pauvres et cela est parfois vu comme une preuve de l’inoccupation du site à la période en question. Aucun aménagement ou réparation ne peut être attribué à cette période, tandis que l’on a constaté les traces d’un démantèlement, celui de l’escalier de l’arche de Robinson, intervenu dans les années soixante-dix22. En conclure à un abandon du site est toutefois hâtif. D’une part, les techniques d’appareillage et de parement des pierres employées à l’époque d’Aelia Capitolina ne présentent pas de caractéristiques qui permettraient de les reconnaître dans une construction et rien n’autorise en conséquence à affirmer qu’aucune des assises du mur de soutènement de l’esplanade du Temple ne date de cette période23. D’autre part, sur l’esplanade ou en remploi dans la construction des mosquées, se trouvent plusieurs chapiteaux qui sont clairement d’époque romaine (IIe – IIIe siècles). Dans le catalogue établi par J. Wilkinson24, dix chapiteaux corinthiens et deux chapiteaux composites sont datés de cette période25. Tous sont en marbre. Le plus ancien d’entre eux pourrait, selon l’auteur, remonter au règne d’Antonin le Pieux26. La présence de ces fragments architecturaux atteste qu’une activité de construction, dont on ne peut préciser ni la nature ni l’ampleur, a bien eu lieu à la période évoquée.

L’existence d’aménagements près de l’angle sud-ouest de l’esplanade du Temple, en contrebas de celle-ci, constitue un autre argument en faveur de l’occupation du site. Il s’agit principalement d’une structure identifiée comme une boulangerie et de thermes dont la date de construction est mal assurée, mais qui semblent avoir fonctionné durant les périodes romaine et byzantine. Plus à l’est, une vaste salle souterraine dans laquelle se trouvaient plusieurs figurines de terre cuite aurait eu une fonction cultuelle. La datation à la fin du IIIe, début du IVe siècle de ces terres cuites du type dit de Beit Natiff permet de dater l’utilisation de l’installation27. Le matériel retrouvé dans ce secteur est abondant au regard de l’ensemble des vestiges se rapportant à Aelia Capitolina. Il se compose d’éléments de statuaire, de monnaies, d’intailles, de lampes et de fragments de tuiles et de briques estampillées28. Il a été noté que plus de dix pour cent de l’ensemble des monnaies de la colonie avait été trouvé dans ces fouilles, dont soixante-sept des soixante-neuf monnaies frappées dans la ville29. Une partie du matériel se rapporte à la période comprise entre la fondation de la colonie et la fin du IIe siècle. On note en particulier la présence de monnaies frappées sous les règnes d’Hadrien, d’Antonin le Pieux et de Marc-Aurèle30. Parmi les premières figure une monnaie frappée à Aelia Capitolina et portant sur l’avers l’effigie d’Hadrien et sur le revers la représentation de la cérémonie de fondation de la colonie31. Certains des fragments de briques portant l’estampille de la Xe légion32, de même que quelques-unes des intailles et des lampes à huile appartiennent également à cette période, témoignant de l’occupation de ce site déjà dans la première phase d’existence d’Aelia Capitolina. L’abondance des trouvailles comme la durée d’occupation du quartier suggère son importance. Elle explique sans doute le rôle majeur accordé à la Voie de la Vallée qui le borde à l’ouest, rôle que l’on peut déduire de l’orientation de la porte nord de la colonie, actuellement visible sous la Porte de Damas33. Il paraît peu vraisemblable, d’un point de vue défensif, que ce quartier se soit développé alors que l’ancienne esplanade du Temple qui le surplombe était inoccupée. B. Mazar, s’appuyant sur le grand nombre de tuiles et de briques estampillées de la légion, a suggéré qu’il ait été de nature militaire. E. Mazar va plus loin, développant l’idée que le camp de la Xe légion occupait cette zone ainsi que le mont du Temple34. L’hypothèse de la localisation du camp légionnaire sur le mont du Temple n’est pas nouvelle. Elle a été proposée notamment par B. Isaac et repose sur la remarque de l’avantage stratégique qu’offrait le site. Les deux questions auxquelles renvoie cette hypothèse, la localisation du camp légionnaire et celle du temple capitolin, ont été les plus débattues dans l’histoire de l’étude d’Aelia Capitolina35. Nous nous contenterons de remarquer que le caractère raffiné des chapiteaux de colonnes s’accorde mal avec l’idée de bâtiments légionnaires.

LE SECTEUR NORD-EST

La théorie de l’exclusion du secteur s’étendant au nord-est du mont du Temple repose sur l’identification de l’arc de l’Ecce Homo (fig. 2) comme une porte de ville.

La position de cet arc monumental presque dans l’axe du mur occidental de l’enceinte du Temple, au nord de celui-ci, a conduit Y.Z. Eliav à reconnaître dans la ligne qu’ils auraient formé le tracé de la limite orientale d’Aelia Capitolina.

Plusieurs remarques permettent d’affirmer que l’Ecce Homo n’a pas été conçu comme l’une des portes de la colonie36. La première est celle de l’absence de caractère prestigieux dans son architecture. L’arc est en particulier dépourvu d’un ordre d’encadrement et d’angle, ce qui est exceptionnel et laisse supposer l’absence d’attique. Sa construction est peu soignée et le traitement de ses moulurations, qui constituent son unique décoration, est d’une extrême sobriété. La seconde est liée à sa situation dans un site surplombé par le rocher de l’Antonia et marqué par des escarpes et massifs rocheux ce qui lui confère un rôle urbanistique mineur. L’un d’eux, aujourd’hui visible derrière le chevet de la chapelle de la Condamnation, se dresse à plusieurs mètres au-dessus du sol antique et dans l’axe de l’ouverture septentrionale de l’arc, ce qui empêche de restituer à l’est de celui-ci une voie qui lui serait d’une largeur égale. La présence de différents aménagements à l’est de l’arc s’oppose enfin à l’idée qu’il ait marqué la limite orientale de la cité, à moins que ceux-ci ne résultent d’une expansion postérieure à son érection, ce qui doit être vérifié37. Dans la proximité immédiate de l’Ecce Homo se trouvent en particulier deux structures, une citerne double et un dallage, dont la contemporanéité est à peu près certaine. Le couvrement de la citerne et la pose du dallage peuvent être attribués aux urbanistes d’Aelia Capitolina comme le laisse supposer l’habileté mise en œuvre face aux difficultés techniques que posaient l’utilisation du berceau incliné pour une section des voûtes et le raccordement des différentes sections38. Il est bien difficile de concevoir que cette importante citerne, couverte avec soin, et le pavement qui la recouvre, se soient trouvés à l’extérieur de la ville39. D’autres aménagements, moins importants, et quelques fragments architecturaux dont de hauts piédestaux à dé renflé datant de la deuxième moitié du IIe siècle ou du IIIe siècle, montrent par ailleurs qu’il s’agissait d’un espace aménagé même s’il reste difficile à restituer.

Sur le site de Bethesda, dans le quart nord-est de la Vieille Ville, se trouvent des restes de constructions attribués à un sanctuaire d’époque romaine. L’identification tôt proposée d’un asclepeion a renforcé pour certains historiens l’hypothèse d’un sanctuaire extra-muros40. La complexité de ce site, occupé sur une longue période, et l’état de la recherche le concernant, ne permettent pas actuellement d’avoir une idée précise des lieux à l’époque romaine41. Les témoignages les plus remarquables qui en proviennent sont les éléments sculptés identifiés comme des ex-votos. Parmi eux, le pied votif inscrit du nom de Pompeia Lucilia42 et deux fragments d’un relief portant la représentation probable d’un Sérapisagathodaimon dans un édicule couronné d’un fronton syrien43. Tous deux se rapportent à la période de la deuxième moitié du IIe siècle ou du IIIe siècle et attestent du culte rendu à Sérapis. En l’état des connaissances, il n’est pas possible d’affirmer que le sanctuaire existait dès l’époque de la fondation de la colonie, mais l’importance et l’ancienneté du culte de Sérapis permettent de le supposer. Une inscription datée du règne de Trajan atteste de son implantation à Jérusalem avant même la fondation d’Aelia Capitolina tandis que dans le monnayage de celle-ci, le dieu est présent dès le règne d’Hadrien et jusqu’au milieu du IIIe siècle qui marque la fin des émissions monétaires de la cité.

La chronologie de l’occupation de ce secteur nord-est de la ville hérodienne est mal assurée, mais il est clair que les différentes structures reconnues ont, dans une phase postérieure à celle de la fondation de la colonie, cohabité.

LA COLLINE ORIENTALE

La colline orientale de Jérusalem, appelée aussi Cité de David, est le site occupé par le premier établissement urbain et le siège du pouvoir de la ville pré-exilique. Les traces d’occupation de la période d’Aelia Capitolina sont très peu nombreuses. Dans les fouilles qu’il a conduites en plusieurs points du site, Y. Shiloh n’a trouvé qu’une très faible quantité de poterie correspondant à ce niveau et dans un seul de ses chantiers44. Une activité de faible ampleur est attestée dans le secteur du Cédron en travers duquel un barrage aurait été placé. Derrière lui, les archéologues ont retrouvé une poterie abondante45. L’abandon de la piscine de Siloe a été constaté par D. Adan (Bayewitz) qui place la fin de son utilisation en 7046. Quelques vestiges subsistent dans la partie septentrionale de la colline, sur l’Ophel. En dehors de la salle souterraine évoquée plus haut, on peut signaler les sièges d’un édifice de spectacle employés dans un second temps pour former des éléments de latrines47. L’une des deux utilisations pourrait remonter à la période d’Aelia Capitolina.

Le tableau n’est en fait pas très différent de celui que présente ce quartier à la période hérodienne. Car, s’il est inclus dans le circuit des fortifications, il semble avoir été en partie inoccupé et les principaux aménagements sont concentrés dans le secteur de l’Ophel. Hérode le Grand, en construisant à l’ouest de la ville son palais royal, avait confirmé le déplacement du centre du pouvoir, probablement réalisé sous les Hasmonéens.

L’examen des traces matérielles amène à s’opposer à la restitution d’une ville amputée de sa partie orientale. Si la colline orientale paraît bien avoir été délaissée pour sa majeure partie, l’occupation de la zone s’étendant au sud-ouest du mont du Temple, qui ne peut être vu comme un quartier extra-mural, est bien l’indication d’une implantation dans cette partie. Il est de plus difficile de concevoir que ce quartier se soit développé à proximité immédiate de l’esplanade de l’ancien Temple sans que celle-ci ait elle-même abrité une activité, qu’elle ait été cultuelle ou autre (administrative ?). La conservation de chapiteaux réalisés en marbre, matériau d’importation, confirme l’existence d’un bâtiment de caractère prestigieux. Au nord du mont du Temple, dans le quart nord-est de l’ancienne ville, des aménagements majeurs ont vu le jour. Aucun d’eux ne peut toutefois être attribué sûrement à l’époque de la fondation de la colonie et il n’existe en conséquence pas de preuve que son organisation résulte d’un programme mis en œuvre dès l’origine.

L’arc de la Porte de Damas et la limite septentrionale d’Aelia Capitolina

L’arc à trois baies encadré de tours que surmonte la porte de Damas percée dans la muraille ottomane est l’un des seuls vestiges — peut-être le seul — de la fondation d’Aelia Capitolina (fig. 3). L’analyse de ses caractères architecturaux et décoratifs permet en effet de placer sa construction à cette époque48.

Ce monument, qui fait la synthèse entre le type de la porte défensive auquel il emprunte son plan et ses tours, et l’arc honorifique dont il possède la valeur décorative, marquait la limite septentrionale de la colonie. Bien qu’étant encadré de tours dont le plan est issu de l’architecture militaire, il n’était pas à l’origine relié à une muraille et pourrait s’être vu accorder la valeur symbolique de celle-ci en son absence. Son plan et sa situation lui confèrent un rôle urbanistique majeur, celui d’organiser l’espace dans un secteur important de la nouvelle ville. La place sur laquelle il ouvrait donnait naissance aux deux voies principales que l’on peut restituer, la « voie de la Vallée » suivant la vallée du Tyropeon et le nouveau cardo que l’on suppose avoir été créé à cette époque malgré l’absence de données archéologiques. La construction de cet arc monumental correspond donc à un projet de grande ampleur probablement lié au programme urbanistique mis en œuvre à la fondation de la colonie. Sa situation constitue une indication supplémentaire de l’occupation de la partie orientale de la ville vers laquelle elle est orientée.

L’hypothèse d’une continuité dans l’organisation de l’espace urbain d’Aelia Capitolina

L’intégration du mont du Temple dans les limites définies pour la colonie est la marque la plus évidente de la continuité avec la ville précédente dont on a gardé la structuration. D’autres éléments de l’ancien urbanisme ont été conservés. La porte nord de la colonie a été érigée à l’emplacement exact d’une porte dont les assises inférieures d’une tour subsistent et que l’on peut attribuer à la période hérodienne. D’importantes divergences subsistent quant au tracé du « troisième mur » évoqué par Flavius Josèphe et qu’aurait édifié Agrippa Ier au milieu du Ier siècle apr. J.-C. Pour une partie des historiens de Jérusalem, que nous suivons, il correspondrait à celui de la muraille ottomane, et la porte nord d’Aelia Capitolina se trouverait ainsi placée exactement sur la ligne de l’enceinte de la ville du Ier siècle49. La remarque de la conservation de la « voie de la vallée » dans l’urbanisme de la colonie est un autre exemple de continuité. On remarquera que son tracé non rectiligne s’oppose à la restitution d’un plan hippodamien, en tous cas pour l’ensemble de la ville50.

Certaines constatations vont toutefois dans le sens de l’adoption d’une nouvelle planification. En premier lieu, la conception d’une ville ouverte est totalement nouvelle. Les données archéologiques, provenant en particulier des travaux réalisés en différents points du mur nord de la Vieille Ville, montrent que la colonie n’a pas été fortifiée, du moins pas avant la fin du IIIe siècle51. L’affectation de certains quartiers pourrait avoir changé. S’il est avéré, le lien entre celui se développant au sud-ouest du mont du Temple et la légion en serait un exemple. Au nord-est de la ville, le site de Bethesda pourrait également avoir été le cadre d’une transformation. En dépit de l’interprétation traditionnelle qui reconnaît pour cette période la présence d’un sanctuaire, il nous semble que les trouvailles se rapportant à l’époque du Ier siècle avant – Ier siècle après J.-C. orientent plutôt vers une activité domestique. Un espace cultuel aurait dans ce cas remplacé une zone d’habitations. Ces hypothèses sont à vérifier de même, bien sûr, que celles qui concernent l’emplacement du camp légionnaire. S’il est bien situé dans les limites de l’ancienne ville, son installation aura contribué de façon importante au remodelage de l’espace urbain. Il faut bien considérer pour le moment l’impossibilité de localiser et de restituer cet espace.

Au terme de cette étude très partielle de l’espace urbain d’Aelia Capitolina, nous sommes en mesure d’écarter la deuxième option reconnue, selon laquelle l’aménagement de la colonie répondrait à une totale restructuration de l’espace. Celle-ci se serait traduite par la suppression de la partie s’étendant à l’est du tracé du mur occidental de l’enceinte du Temple, et par une nouvelle division nord-sud, ce qui, nous l’avons vu, ne se vérifie pas. La première hypothèse, celle de l’oblitération de la ville hérodienne et de son remplacement par une cité d’un caractère tout autre, nous semble en partie infirmée par la mise en évidence d’éléments de continuité. La difficulté à restituer un plan hippodamien s’accorde mal avec cette hypothèse, de même que l’idée de l’apparition d’une parure monumentale gréco-romaine qui existait déjà au temps d’Hérode52. L’observation des vestiges révèle un développement progressif de la ville. Une partie importante des restes de constructions et du matériel découverts se rapporte à une période tardive, tandis que pour la période de fondation les témoignages architecturaux sont peu nombreux. Seule la porte septentrionale (Porte de Damas) aurait pu être construite sous le règne d’Hadrien auquel se rapporte aussi une dédicace monumentale53. Les principaux remodelages semblent par ailleurs devoir être mis en relation avec la présence de la Xe légion plutôt qu’être dus à l’initiative impériale, et tout semble indiquer qu’il n’y a pas eu de mise en œuvre d’un nouveau programme urbanistique à la fondation d’Aelia Capitolina.

L’étude de la documentation archéologique amène à corriger l’image rendue par les historiens d’une cité conçue comme une « petite Rome », image déduite principalement de son statut et des motivations idéologiques supposées de son fondateur. Elle révèle une situation complexe, faisant apparaître à la fois des éléments de continuité et de discontinuité et des transformations correspondant à différentes phases d’aménagement. Pour cette période mal documentée de l’histoire de Jérusalem, l’archéologie constitue un apport essentiel en palliant l’imprécision et le caractère tardif des sources littéraires.

Notes

1 Il s’agit de la grotte d’el-Jai située en Judée.

2 Dion Cassius, Historia Romana, LXIX 12,1-2; Eusèbe, Historia Ecclesiastica, IV, 6.

3 Sur cette question, voir H. Eshel, « The Date of the Founding of Aelia Capitolina », dans L. H. Schiffman et alii (sous la direction de), The Dead Sea Scrolls, Fifty Years after their Discovery, Jérusalem, 2000, p. 637-643 ; A. Kindler, « Was Aelia Capitolina Founded before or after the Outbreak of the Bar Kokhba War ? A Numismatic Evidence », Israel Numismatic Journal 14, 2000-2002, p. 176-179 et Y. Tsafrir, « Numismatics and the Foundation of Aelia Capitolina – A Critical Review », dans P. Schäfer (sous la direction de), The Bar Kokhba War Reconsidered, Texts and Studies in Ancient Judaism 100, Tü bingen, 2003, p. 31-36. Y. Tsafrir conteste l’interprétation de la découverte d’el-Jai. Il convient de rappeler que ce changement de statut n’est pas le premier dans l’histoire de Jérusalem, le précédent étant probablement survenu au IIe siècle avant J.-C. où la ville se serait vu accorder le titre de polis.

4 Certains auteurs doutent, raisonnablement nous semble-t-il, de la validité de cette description. C’est le cas de Y. Z. Eliav, « The Urban Layout of Aelia Capitolina : A New View from the Perspective of the Temple Mount », dans P. Schäfer (sous la direction de), The Bar Kokhba War, op. cit. note 3, p. 241-277 (cf. p. 248 note 20).

5 Le principal corpus est celui de Y. Meshorer, The Coinage of Aelia Capitolina, Jérusalem, 1989.

6 « Urban Layout… », op. cit. Il faut mentionner aussi les travaux de Y. Tsafrir qui ont fait l’objet d’une importante publication : « The Topography and Archaeology of Aelia Capitolina » dans Y. Tsafrir, S. Safrai (sous la direction de), The History of Jerusalem : The Roman and Byzantine Periods (70-638 CE), Jérusalem, 1999, p. 115-166 (en hébreu).

7 B. Isaac, « Inscriptions from Jerusalem after the first Revolt », dans Y. Tsafrir, S. Safrai (sous la direction de), History of Jerusalem…., op. cit., p. 167-179.

8 Comme celles des arcs monumentaux ou des intailles dont il sera question plus loin.

9 Dans sa première étude (« Aelia Capitolina », Revue Biblique (RB) 1,1892, plan p. 373), Germer Durand restitue les contours de la colonie identiques au tracé du rempart de la Vieille Ville. Mais dans son article publié quelques années plus tard, sa restitution laisse de côté toute la partie orientale de cette dernière : Echos d’Orient 7,1904, p. 67.

10 La première est encore défendue par H. Geva (« Jerusalem. The Roman Period », dans E. Stern (sous la direction de), The New Encyclopedia of Archaeological Excavations in the Holy Land, II, Jérusalem, 1993, p. 758-767 et Y. Tsafrir (« Topography… », op. cit. note 6).

11 « Aelia Capitolina and the Location of the Camp of the Tenth Legion », Palestine Exploration Quarterly (PEQ) 130,1998, p. 8-19.

12 « The North Wall of Aelia Capitolina », dans L.E. Stager et alii (sous la direction de), The Archaeology of Jordan and beyond. Essays in Honor of James A. Sauer, Studies in the Archaeology and History of the Levant 1, Winona Lake, 2000, p. 328-339.

13 La période hérodienne correspond du point de vue culturel au règne d’Hérode le Grand (37-4 av. J.-C.), de ses successeurs et des procurateurs de Judée jusqu’à 70 ap. J.-C., date de la destruction de Jérusalem par Titus.

14 Jerusalem, Excavating 3000 Years of History, New-York, 1967, p. 187.

15 L. H. Vincent, F. M. Abel, Jérusalem. Recherches de topographie, d’archéologie et d’histoire. II. Jérusalem nouvelle, 1-2, Paris, 1914, p. 1.

16 « Jerusalem », dans E. M. Meyers (sous la direction de), The Oxford Encyclopedia of Archaeology in the Near East, III, Oxford, 1997, p. 233.

17 Echos d’Orient 7,1904, p. 372.

18 Iudaea-Palaestina. The Pagan Cults in Roman Palestine (Second to Fourth Century), Religion der Rö mischen Provinzen 1, Tü bingen, 2001, p. 131. Voir aussi : N. Belayche, « Dimmenticare… Gerusalemme. Les paganismes à Aelia Capitolina du IIe au IVe siècle de notre ère », Revue des Etudes Juives, 158/3-4,1999, p. 287-348.

19 Y. Z. Eliav (« Urban Layout… », op.cit. note 4, p. 270-273) établit aussi un parallèle avec la cité de Flavia Neapolis pour l’établissement de laquelle les Romains ont effectivement procédé à un changement de site, abandonnant celui du mont Gerizim occupé par l’ancienne ville samaritaine.

20 Parmi les partisans de cette conception, en dehors de ceux cités plus haut, se trouvent B. Lifschitz, « Jérusalem sous la domination romaine. Histoire de la ville depuis la conquête de Pompée jusqu’à Constantin (63 a. C.- 325 p. C.) », Aufstieg und Niedergang der Rö mischen Welt, II, 8,1977, p. 484 et G. J. Wightman, The Walls of Jerusalem : From the Canaanites to the Mamluks, Mediterranean Archaeology Supplt 4, Sydney, 1993, p. 195-206.

21 La composition du chapitre que L. H. Vincent consacre à Aelia Capitolina (Jérusalem nouvelle, op. cit., note 15, p. 1-39) est de ce point de vue éloquente. L’auteur fait précéder l’examen de la documentation d’une partie consacrée à l’« organisation théorique d’une colonie militaire romaine ».

22 Ce qui est déduit de la présence d’une inscription gravée sur une pierre provenant de cet escalier. Cf R. Reich, Y. Billig, « Another Flavian Inscription near the Temple Mount of Jerusalem », Atiqot, 44,2003, p. 243-247.

23 Cette datation a d’ailleurs souvent été proposée, par exemple par L. H. Vincent (L. H. Vincent, M. A. Steve, Jérusalem de l’Ancien Testament. Recherches d’archéologie et d’histoire, II-III, Paris, 1956, p. 549) qui reconnaissait quatre assises de l’époque d’Aelia Capitolina dans la maçonnerie de la porte de Barclay. On rappellera l’ampleur des travaux réalisés au début de l’époque omeyyade pour l’aménagement de l’esplanade des mosquées, le Haram es-Sherif.

24 Column Capitals in al Haram al Sharif (From 138 A.D to 1118 A.D), Jérusalem, The Islamic Museum of al Haram al-Sharif, 1987.

25 L’un des chapiteaux corinthiens, orné de deux feuilles de lierre, a été remarqué par Y. Meshorer qui évoque un lien possible avec le culte de Dionysos (Coinage of Aelia Capitolina…, op. cit. note 5, p. 43-44).

26 Column Capitals, op. cit., no 37.

27 O. Pele, « Beit Natiff Figurines from the Temple Mount Excavations », dans E. Mazar, The Temple Mount Excavations in Jerusalem 1968-1978 directed by Benjamin Mazar, Final Reports vol. II, Qedem 43, Jérusalem, 2003, p. 248-254.

28 La publication finale des fouilles, dirigée par E. Mazar, est en cours.

29 Cf H. Gitler, « A Comparative Study of Numismatic Evidence from Excavations in Jerusalem », Liber Annuus (LA) 46,1996, p. 317-362.

30 Ces monnaies n’ont pas fait l’objet à ce jour d’une publication complète. Se reporter à D.T. Ariel, « A Survey of Coin Finds in Jerusalem (Until the End of the Byzantine Period) », LA 32, 1982, p. 273-326.

31 B. Mazar, The Excavations in the Old City of Jerusalem near the Temple Mount. Preliminary Report of the Second and Third Seasons 1969-1970, Jérusalem, 1971, pl. XXVIII/12.

32 B. Mazar, The Excavations in the Old City of Jerusalem. Preliminary Report of the First Season, 1968, Jérusalem, 1969, pl. XII/1 et 3 en particulier qui présentent les caractéristiques du IIe siècle énoncées par D. Barag (« Brick Stamp-Impressions of the Legio X Fretensis », Bonner Jahrbucher 167,1967, p. 244-267).

33 C. Arnould, « La porte de Damas (porte romaine) à Jérusalem : quelques questions d’urbanisme », RB, 106/1,1999, p. 101-111. L’affirmation de Y. Z. Eliav que la Voie de la Vallée jouait un rôle secondaire par rapport au cardo, la nouvelle voie nord-sud, nous semble infondée.

34 The Complete Guide to the Temple Mount Excavations, Jérusalem, 2002, p. 66-67. O. Peleg (« Roman Intaglio Gemstones from Aelia Capitolina », PEQ 135/1,2003, p. 54-69) établit un rapport entre l’iconographie des intailles trouvées sur le site et la légion.

35 Le Capitole est situé soit sur le mont du Temple soit sur le site occupé plus tard par le Saint-Sépulcre. Cf. entre autres J. Murphy-O’Connor, « The Location of the Capitol in Aelia Capitolina », RB, 101 /3,1994, p. 407-415.

36 Sur cet arc, voir C. Arnould, Les arcs romains de Jérusalem. Architecture, décor et urbanisme, Novum Testamentum et Orbis Antiquus 35, Fribourg-Gö ttingen, 1997, p. 9-147.

37 L’attribution de l’arc à Hadrien repose sur la fonction honorifique qui lui a été reconnue. Elle s’accorde mal avec ses caractères architecturaux et ornementaux, et sa construction serait plutôt à placer dans la seconde moitié du IIe siècle.

38 C. Arnould, Les arcs romains…, op. cit., p. 64-67 ; G. J. Wightman, « Temple Fortresses in Jerusalem. Part II : The Hasmonean Baris and Herodian Antonia », Bulletin of the Anglo-Israel Archaeological Society, 10,1990-91, p. 7-35.

39 La restitution d’un forum (souvent qualifié de « petit » ou de « secondaire ») à la sortie de la ville, largement diffusée depuis les travaux de P. Benoît (« L’Antonia d’Hérode le Grand et le forum oriental d’Aelia Capitolina », Exégèse et Théologie, IV, 1982, p. 311-346), est injustifiable.

40 Cf N. Belayche (« Iudaea-Palaestina… », op. cit. note 18, p. 164) et Y. Z. Eliav (« Urban Layout… », op.cit. note 4) qui notent que les asclepeia étaient souvent situés à l’extérieur des villes. Cette identification a d’abord été proposée par L. H. Vincent (Jérusalem nouvelle 4, Paris, 1926, p. 695).

41 On doit se référer à la publication de A. Duprez (Jésus et les dieux guérisseurs. A propos de Jean, V, Cahiers de la Revue Biblique 12, Paris, 1970) mais avec prudence en ce qui concerne les informations archéologiques, et au court rapport des fouilles ayant eu lieu dans les années cinquante et soixante : M. J. Pierre, J. M. Rousée, « Sainte Marie de la Probatique : état et orientation des recherches », Proche-Orient Chrétien 31,1981, p. 23-42. Les travaux plus récents qui ont eu lieu sur le site n’ont pas encore été publiés.

42 Conservé au musée du Louvre.

43 Conservé au musée de Sainte-Anne à Jérusalem. C. Arnould, « Le relief ‘‘au blé et au serpent’’ de Bethesda (Jérusalem) : étude iconographique », à paraître.

44 Le chantier H, ouvert au pied du versant occidental de la colline.

45 R. Reich, E. Shukron, « The History of the Gihon Spring in Jerusalem », Levant, 36,2004, p. 219-220.

46 « The ‘Fountain of Siloam’ and ‘Solomon’s Pool’in First-Century C.E. Jerusalem », Israel Exploration Journal (IEJ) 29,1979, p. 100.

47 R. Reich, Y. Billig, « A Group of Theatre Seats Discovered near the South-Western Corner of the Temple Mount », IEJ, 50,2000, p. 175-184.

48 C. Arnould, Les arcs romains…, op. cit., note 36, p. 242-246. Nous ne pouvons qu’être en désaccord avec Y. Z. Eliav lorsqu’il écrit à propos cet arc et de l’Ecce Homo : «… which share a similar architectonic style » (« Urban Layout… », op. cit., note 4, p. 254).

49 Voir sur le sujet les travaux de E. M. L. Laperrousaz, en particulier : « La troisième muraille antique de la ‘colline occidentale’ de Jérusalem », Syria, 75,1998, p. 97-105 et G. J. Wightman, « The Walls… », op. cit., note 20, p. 159-181.

50 Le terme de cardo secondaire souvent employé à son sujet est inadapté, son tracé n’étant pas parallèle à celui du cardo principal.

51 Sa fortification est généralement mise en rapport avec le départ de la légion, transférée à Aila. L’examen des résultats des fouilles amène à placer la construction de la muraille plutôt au IVe siècle.

52 Il existait en tous cas des édifices de spectacles : Flavius Josèphe indique qu’Hérode fit bâtir un théâtre et un amphithéâtre (Antiquités juives, XV, 268) et mentionne l’existence d’un hippodrome (Guerre des Juifs II, 44 et Antiquités juives XVII, 255). Il est possible qu’il y ait eu confusion et que les termes ????????????? et ???????????? désignent le même édifice.

53 Trouvée avec une autre plaque inscrite et des fragments architecturaux. La titulature d’Hadrien n’est pas complète. Cf. R. Savignac, « Inscription romaine et sépultures au nord de Jérusalem », RB, 1904, p. 90-98.




Gaza : pour l’historien juif Raz Segal, ce qui s’y passe est un génocide

[Source : medias-presse.info]

[Illustration : La crise humanitaire à Gaza, octobre 2023]

Raz Segal est professeur adjoint des Études sur l’Holocauste et le Génocide, à l’Université de Stockton University, au New Jersey. Historien israélien, il s’est spécialisé dans l’histoire des génocides. Il s’exprime sur la situation actuelle à Gaza, le siège, le déplacement de population et les bombardements en cours.

L’historien israélien Raz Segal, spécialiste des génocides, interrogé par la télévision américaine a exprimé son opinion sur l’actuel siège, le déplacement de population et les bombardements en cours sur la bande de Gaza.

Dans son attaque meurtrière sur Gaza, Israël a proclamé haut et fort son intention de détruire Gaza

« Ce à quoi nous assistons actuellement à Gaza est un cas d’école de génocide », a-t-il affirmé. Il a énuméré les preuves qui soutiennent sa thèse :

« L’attaque sur Gaza peut être également être comprise en d’autres termes : comme un cas d’école de génocide se déroulant sous nos yeux.

« Je le dis en tant que savant sur le génocide qui a passé de nombreuses années à écrire à propos de la violence de masse israélienne contre les Palestiniens.

« En droit international, le crime de génocide est défini par “l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux en tant que tel,” comme noté dans la Convention des Nations Unies de décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. Dans son attaque meurtrière sur Gaza, Israël a proclamé haut et fort cette intention.»

Les forces aériennes israéliennes, de leur propre aveu, ont largué plus de 6000 bombes sur Gaza, l’une des zones les plus densément peuplées du monde

« La Convention sur le Génocide liste 5 actes qui tombent sous cette définition. Israël commet actuellement 3 de ceux-là à Gaza :
1. Meurtre de membres du groupe ;
2. Atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
3. Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;

Les forces aériennes israéliennes, de leur propre aveu, ont largué plus de 6000 bombes sur Gaza, l’une des zones les plus densément peuplées du monde — plus de bombes que les États-Unis ont larguées sur tout l’Afghanistan en une année de guerre là-bas.

L’attaque génocidaire d’Israël sur Gaza est assez explicite, ouverte, et sans honte. Les auteurs de génocide n’expriment habituellement pas leurs intentions si clairement, bien qu’il y ait des exceptions. »




Religieuses contre écologistes : 1-0

Bras de fer entre religieuses et militants écologistes sur le chantier d’un centre catholique, à Saint-Pierre-de-Colombier en Ardèche

[Source : epochtimes.fr]

[Illustration : Église de Saint-Pierre-de-Colombier (Ardèche). (Capture d’écran Google Maps.)]

Par Emmanuelle Bourdy

Fermement décidées à défendre leur projet de construction d’un grand centre religieux catholique à Saint-Pierre-de-Colombier (Ardèche), les religieuses ont affronté les militants écologistes venus stopper les travaux, ce lundi 16 octobre. Elles ont notamment tenté de mettre ces opposants dehors et ont formé une chaîne humaine autour des engins de chantier.

Après une première action menée le 12 octobre dernier, une trentaine de militants écologistes ont de nouveau manifesté leur désapprobation concernant le chantier d’extension de centre religieux sur le Site Notre-Dame des Neiges, à Saint Pierre de Colombier. Ayant connu bien des déboires depuis 2018, le chantier a effectivement été le témoin d’un moment d’agitation, ce lundi 16 octobre. Des membres du collectif écologique Les Amis de la Bourges s’étaient rendus sur place, bien décidés à stopper toute reprise des travaux, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Mais les religieuses de la Famille missionnaire ont résisté, avec les moyens du bord.

Un plaquage réussi !

Le chantier, que l’État avait fait stopper en octobre 2020, avait repris à la fin de l’année dernière. Ce lundi 16 octobre, après avoir réussi à franchir les barrières de sécurité, une trentaine de militants écologistes se sont introduits sur cette propriété privée en toute illégalité. Mais les religieuses se sont mises en travers de leur route.

Les deux camps se sont affrontés vers 8 heures du matin et quelques heurts ont même éclaté. Sur une vidéo dévoilée par France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, on peut voir une religieuse intercepter un militant en train de courir avec deux tuyaux dans les mains. Celui-ci jette ensuite les tuyaux en demandant à l’un de ses acolytes de les casser, ce qu’il exécute aussitôt. La religieuse, toujours agrippée au militant, réussie à le faire tomber à terre tout en chutant elle aussi, entraînée par le mouvement. Après environ une heure d’affrontements, la situation s’est enfin calmée. Une dizaine d’agents des forces de l’ordre sont également intervenus sur le site, précisent nos confrères.

Les religieux forment un cercle autour d’une tractopelle, tout en chantant

Le co-président de l’association pour l’avenir de la vallée de la Bourges, Sylvain Hérenguel, a expliqué à France 3 qu’il « ne s’attendait pas à ça ». Il aurait voulu que les religieuses « soient un peu raisonnables pour l’ordre public ». Mentionnant que ces religieux « ont décidé de passer à la violence », il a précisé avoir été pris à partie trois fois par cinq personnes qui ont voulu le mettre dehors. « Là, ils ont décidé de protéger le chantier par leurs actes et leur corps », a-t-il poursuivi. Afin de protéger le chantier, les religieux ont en effet encerclé une tractopelle en se tenant la main, tout en entonnant des chants religieux.

Ce mercredi 11 octobre, l’association de Sylvain Herenguel a déposé plainte, souhaitant « défendre des terres agricoles qui pourraient servir aux générations futures », a souligné le militant. En avril dernier, TF1 rapportait que, selon ces opposants, ce projet était « démesuré » et allait détruire la vallée, la construction d’une basilique de 3500 places et 50 mètres de haut étant prévue, avec une passerelle permettant de passer au-dessus de la rivière comme on peut le voir sur le site de Famille missionnaire de Notre-Dame (FMND), le tout pour la somme totale de 18 millions d’euros.

Découverte d’une plante protégée sur le site

Par ailleurs en mai dernier, une plante protégée du nom de reseda de jacquin a été découverte sur ce site et les opposants assurent que la communauté religieuse n’a pas demandé les dérogations nécessaires avant de reprendre le chantier. L’Office français de la biodiversité a effectivement confirmé la présence de cette petite plante parfumée sur le site. Les militants craignent aussi les nuisances générées par l’afflux de pèlerins et pensent que le site va ainsi se détériorer.

Mais pour le père Bernard Pinède — qui est le supérieur de la FMND — il s’agit du « projet de Dieu ». Dans un communiqué paru sur le site de la FMND ce vendredi 13 octobre, il est indiqué qu’une petite dizaine d’opposants ont pénétré sur ce chantier la veille, « violant la propriété privée, et empêchant par la force et la violence la poursuite des travaux ». « Deux personnes se sont enchaînées à une pelleteuse. Plusieurs sont restées sur les lieux en toute impunité durant toute la journée », est-il précisé. « Plusieurs plaintes ont été déposées contre ces activistes qui utilisent des méthodes en totale opposition aux lois de la République », est-il encore mentionné dans ce communiqué.

La FMND a également rappelé « sa totale détermination à poursuivre les travaux dans la légalité et à faire valoir ses droits pour cela », remerciant au passage les forces de l’ordre « qui ont assuré le maintien de la paix, mais aussi les artisans, les élus et les habitants de la vallée qui sont nombreux à lui apporter son soutien ».

Une réunion, organisée par la préfète, devrait se tenir ce jeudi 19 octobre. Elle réunira les différentes parties du projet.




Simon Assoun du Collectif juif décolonial Tsedek : être juif et soutenir la Palestine

[Source : EuroPalestine]




Courir à la catastrophe

[Source : paulcraigroberts.org]

Par Paul Craig Roberts

Le régime Biden refuse de défendre les frontières des États-Unis, mais n’hésite pas à envoyer des forces spéciales de porte-avions et la 101e division aéroportée américaine pour défendre les frontières d’Israël. « Nous soutenons Israël », proclame sans cesse le secrétaire d’État juif américain. « L’Amérique peut se permettre deux guerres », proclame le secrétaire juif au Trésor. Mais oublions la protection de nos propres frontières et les charges qui pèsent sur les contribuables américains.

Il semble que notre gouvernement soit capturé et risque nos vies et notre bien-être dans l’intérêt d’un autre pays.

Il semble que tout le monde à Washington, républicains et démocrates, surtout les républicains, ait la fièvre de la guerre. Alors que Washington a rapidement intensifié le conflit en déployant des forces militaires américaines dans la région, le sénateur républicain de Caroline du Sud, Lindsey Graham, rejette la responsabilité de l’escalade sur l’Iran et profère une menace : « si vous intensifiez cette guerre, nous viendrons vous chercher ». Graham poursuit ses menaces à l’encontre de l’Iran en notre nom, en disant que les États-Unis « mettront l’Iran hors du marché du pétrole ». Comme Israël et les néoconservateurs juifs américains, la cible de Graham est la milice libanaise, le Hezbollah : « Je suis prêt à utiliser la force militaire pour détruire la source de financement du Hamas et du Hezbollah ».

Un autre républicain de la Chambre des représentants, originaire du Texas, Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, déclare qu’il est en train de rédiger un projet de loi pour obtenir l’autorisation d’engager l’armée américaine dans la guerre d’Israël contre la Palestine.

Ce à quoi nous assistons, c’est à des républicains aussi extrémistes que le Hamas. Cette folie est-elle réelle ou s’agit-il d’une mise en scène, avec à l’esprit le financement des campagnes politiques, pour le complexe militaire/sécuritaire américain qui bénéficiera grandement du fait que l’Amérique « s’offre deux guerres » ?

Nous sommes également témoins de l’échec total du leadership occidental, non seulement à Washington, mais dans l’ensemble du monde occidental. Au lieu d’aggraver la situation en envoyant des forces militaires, Washington aurait dû utiliser ses bureaux pour calmer les choses. Pourquoi Washington n’a-t-il pas calmé la situation au lieu de la faire exploser ?

Le site web www.moonofalabama.org spécule que les forces américaines qui s’accumulent dans la zone de guerre sont une « flotte de guerre », dont le but est de provoquer enfin un changement de régime en Syrie et de chasser les Russes dans un acte de vengeance pour les Russes qui ont empêché le renversement prévu du gouvernement Assad par le président Obama.

Je peux comprendre que les néoconservateurs du régime Biden veuillent poursuivre leur politique de nettoyage du Moyen-Orient en vue de l’expansion israélienne, mais jusqu’à quel point peut-on supposer que Poutine s’enfuira la queue entre les jambes ? Cela achèverait Poutine en tant que leader du monde dissident et probablement aussi à l’intérieur de la Russie. Une démonstration de la lâcheté russe provoquerait certainement une escalade de l’engagement de l’OTAN en Ukraine. Il semble certain qu’une attaque américaine contre la Syrie entraînerait un conflit militaire entre les États-Unis et la Russie.

Les Israéliens massacrent les Palestiniens et leur volent leur pays petit à petit depuis 1947, et personne n’a jamais rien fait. L’ONU adopte des résolutions, mais les États-Unis y opposent leur veto. Cette fois-ci, Netanyahou ne s’attend donc à aucune opposition, il s’attend même à ce que les États-Unis et leur empire l’aident à commettre ses crimes de guerre.

Il est clair pour moi que la situation est pleine d’erreurs de calcul. Le Hezbollah est à la hauteur d’Israël. En effet, la milice a vaincu à deux reprises la valeureuse armée israélienne et l’a chassée du Liban malgré la puissance aérienne d’Israël. L’armée syrienne est endurcie par les combats contre les mercenaires envoyés par Washington pour renverser Assad. Comme le Hezbollah et le Hamas, l’Iran a de l’ardeur et un grand nombre de missiles qui peuvent frapper Israël. Si, comme on le prétend, 5 000 missiles du Hamas ont submergé le Dôme de fer d’Israël, celui-ci n’a aucune chance contre 100 000 ou 200 000 missiles.

Si l’armée israélienne est envoyée à Gaza, le Hamas la maintiendra sur place et Israël risque d’être envahi par le Hezbollah, la Syrie, l’Irak et l’Iran s’ils veulent participer. Face à la défaite d’Israël, Washington engagerait ses forces avec des conséquences catastrophiques.

Nous assistons à un manque total de jugement de la part d’Israël et des États-Unis. Les risques sont ignorés. Cela commence à ressembler à l’Armageddon que décrit l’Apocalypse.

Le problème de l’humanité est qu’elle a développé des armes capables de détruire toute vie, et que ces armes sont entre les mains de personnes émotives incapables de retenue et de raison.

J’ai été, et je continue d’être, préoccupé par le conflit en Ukraine qui échappe à tout contrôle. La situation qui se développe au Moyen-Orient est encore plus dangereuse. Il semble que ce danger ne soit pas suffisamment reconnu. La propagande de guerre des journalistes est extrême et rend les gens aveugles à la réalité. Les dirigeants pensent qu’ils contrôlent la situation, mais ce n’est pas le cas.

La Russie pourrait peut-être empêcher un conflit plus large en renforçant sa présence militaire en Syrie, mais Poutine n’est pas proactif.

Dites-moi, où sont les dirigeants susceptibles d’empêcher une catastrophe ?




Le dressage des hommes aux temps modernes

Michel Foucault et le dressage des hommes aux temps modernes

Par Nicolas Bonnal

« Toute une armée de techniciens est venue soulager le bourreau, l’anatomiste immédiat de la souffrance : les gardes, les médecins, les aumôniers, les psychiatres, les psychologues, les éducateurs. »

Plus personne ne conteste que nous vivons dans des sociétés de vigilance et de surveillance. Le pouvoir bienveillant, tutélaire et doux peut désormais tout contrôler avec les progrès de la technologie et le déclin de la réactivité des populations. Le terrorisme, la dette ou la Russie serviront de croquemitaine. Bernanos écrivait en 1945, toujours dans La France contre les robots :

« Aujourd’hui l’exception est devenue la règle, la Démocratie mobilise tout, hommes, femmes, enfants, animaux et machines, sans même nous demander de trinquer à sa santé. »

Évoquons Michel Foucault. On le prend pour le maître à penser de tous ceux qui au pouvoir achèvent de replâtrer notre société. En réalité, en le relisant, je me rends compte qu’il est possible sans se forcer de faire une lecture guénonienne et traditionaliste de Foucault — comme on peut en faire une de Nietzsche ou même de Karl Marx quand il décrit l’apparition du capitalisme et la progressive et monstrueuse destruction du libre paysan d’Angleterre (Capital, I, 6). Foucault a très bien décrit la monstruosité moderne en marche à partir de la fin du Moyen-Âge par exemple, ce que nos profs et experts appellent eux les Lumières. Son texte résonne curieusement quand il évoque le Moyen-Âge, âge définitivement plus libre que nos temps modernes. Pensez au grand critique soviétique Bakhtine et à sa relecture révolutionnaire/traditionnelle de Rabelais par exemple.

On l’écoute et on le relit un peu mieux alors (Surveiller et punir, surtout) :

« Les Lumières, qui ont découvert les libertés, ont également inventé les disciplines. »

Foucault prend le contre-pied de Debord et évoque une société moderne post-spectaculaire fondée sur des techniques et des technologies du contrôle humain :

« La punition a cessé peu à peu d’être théâtre. Et tout ce qu’il pourrait prendre avec lui comme un spectacle sera affecté par un indice négatif. »

Il écrit le rôle des couvents baroques (comme il a raison), des casernes et des hôpitaux dans cette gestation de notre monde sinistre où il faut, disait une sage dame, périr en symétrie. Il souligne le rôle de la Réforme et des armées protestantes :

« La grande discipline militaire a été formée, dans les armées protestantes de Maurice d’Orange et Gustave-Adolphe, à travers un rythme qui a été souligné par les exercices de piété ; l’existence dans l’armée doit avoir, dit plus tard Boussanelle, “des perfections du cloître lui-même”. »

Pensons aux automates de Kleist. On progressa alors, on fit des manœuvres, des pas, des exercices. Et des danses aussi, dont se moquent Montesquieu, Pouchkine et Molière :

« L’acte est décomposé en ses éléments : la position du corps, des membres, des articulations est définie ; à chaque mouvement est assignée une adresse, une amplitude, une durée ; son ordre de succession est prescrit. Le temps pénètre dans le corps, et avec lui toutes les minutieuses commandes de puissance. »

Foucault remet à leur place les psychologues et les fonctionnaires de l’orthopédie morale :

« Il y a dans la justice moderne et dans ceux qui l’administrent un embarras de punir qui n’exclut pas toujours le zèle ; il croît sans cesse : sur cette blessure, le psychologue fourmille aussi bien que le modeste fonctionnaire de l’orthopédie morale. »

Comme Sorel dans son histoire oubliée de Francion, Foucault décrit l’atmosphère carcérale — pour ne pas dire concentrationnaire ! — du collège jésuite :

« Prenons l’exemple de la “classe”. Dans les écoles jésuites, il y avait encore une organisation binaire et massive à la fois : les classes, qui pouvaient avoir jusqu’à deux ou trois cents élèves, et étaient divisées en groupes de dix. Chacun de ces groupes avec leur décurion, était placé dans un champ, le romain ou le carthaginois ; à chaque décurie correspondait une décurie inverse. La forme générale était celle de la guerre et de la rivalité entre Carthage et Rome. »

Foucault évoque la grande modification, pour parler comme Butor. On torture toujours les hommes, mais autrement :

« La souffrance physique, la douleur du corps même, ne sont plus les éléments constitutifs du chagrin. La punition est passée d’un art de sensations insupportables à une économie de droits suspendus. »

Foucault ajoute sarcastique :

« À la suite de cette nouvelle circonspection, toute une armée de techniciens est venue soulager le bourreau, l’anatomiste immédiat de la souffrance : les gardes, les médecins, les aumôniers, les psychiatres, les psychologues, les éducateurs. »

L’homme tranquillisé d’Huxley est bien sûr au programme :

« Au moment où l’heure de l’exécution approche, les patients reçoivent des injections de tranquillisants. Utopie de la modestie judiciaire : supprimer l’existence en évitant de ressentir les dommages, en privant tous les droits sans les faire souffrir, en imposant des peines libérées de la souffrance. L’utilisation de la psychopharmacologie et de divers “déconnecteurs” physiologiques, même s’ils doivent être provisoires, s’inscrit dans la logique de cette pénalité. »

Du coup on sera privé des spectacles punitifs :

« Le grand spectacle de la punition physique disparaît alors au début du XIXe siècle ; le corps suppléé est déguisé ; l’appareil théâtral de la souffrance est exclu de la punition. On entre dans l’ère de la sobriété punitive. »

C’est qu’on délaisse le corps pour attaquer l’âme :

« Depuis les 150 ou 200 ans que l’Europe a mis en place ses nouveaux systèmes de sanctions, les juges, peu à peu, mais selon un processus qui remonte à loin, ont été mis à même de juger autre chose que des crimes : “l’âme” des criminels. »

Ambiance religieuse réformatrice. Foucault use du mot « cellule » :

« La cellule, cette technique du monachisme chrétien qui ne subsistait que dans les pays catholiques, devient dans cette société protestante l’instrument par lequel l’homo oeconomicus et la conscience religieuse peuvent se reconstituer en même temps. »

Il évoque l’ambiance carcérale de l’univers de Nicolas Ledoux ou d’Oberkampf, qui fabrique alors nos toiles de Jouy. C’est que le monde moderne naît dans la prison :

« La prison, lieu d’exécution de la sentence, est en même temps un lieu d’observation des individus punis. Dans deux sens. Surveillance naturellement. Mais aussi la connaissance de chaque détenu, de son comportement, de ses dispositions profondes, de son amendement progressif ; les prisons devraient être conçues comme un lieu de formation pour une connaissance clinique des condamnés… »

Foucault évoque bien sûr le panopticon du monstrueux Bentham (il fit pendre un de ses domestiques pour un vol de fourchette) devenu l’idole des penseurs contemporains :

« Le panopticon devint vers 1830-1840 le programme architectural de la plupart des projets pénitentiaires. »

Le programme, avant la machine à habiter de Le Corbusier :

« En bref, constituer une prison-machine avec une cellule de visibilité où le détenu sera coincé “dans la maison de verre du philosophe grec” et un point central à partir duquel un regard permanent peut contrôler à la fois les prisonniers et le personnel. »

Très nourri de lectures juridiques et pénitentiaires, Foucault évoque l’Allemand Julius :

« Julius lut comme un processus historique accompli ce que Bentham avait décrit comme un programme technique. Notre société n’est pas celle du spectacle, mais de la vigilance ; sous la surface des images, vous atteignez les corps en profondeur… »

J’ai évoqué ici Fukuyama qui dit que le bourgeois fut une fabrication de l’intelligence britannique, à partir de Locke et de Hobbes. Foucault remarque :

« La belle totalité de l’individu n’est pas amputée, réprimée, altérée par notre ordre social, mais l’individu y est soigneusement fabriqué, selon toute une tactique de forces et de corps. »

Notre néo-classique explique bellement :

« Nous sommes beaucoup moins grecs que nous le pensons. Nous ne sommes pas sur les gradins ou sur la scène, mais sur la machine panoptique, dominée par ses effets de puissance que nous étendons nous-mêmes, puisque nous sommes l’un de ses rouages. »

Cet aspect laborantin du monde moderne est ici excellemment décrit :

« L’hôpital d’abord, puis l’école et plus tard encore l’atelier n’ont pas simplement été “mis en ordre” par les disciplines ; ils sont devenus, grâce à elles, de tels appareils que tout mécanisme d’objectivation peut être utilisé comme instrument de sujétion, et tout accroissement de pouvoir donne naissance à une connaissance possible ; de ce lien, typique des systèmes technologiques, c’est ainsi que la médecine clinique ; la psychiatrie ; la psychologie des enfants ; la psychopédagogie ; la rationalisation du travail ont pu se former dans l’élément disciplinaire. »

J’espère en avoir assez fait pour susciter chez les plus attentifs une relecture traditionnelle et antimoderne de Michel Foucault. Je laisserai encore la parole au maître Tocqueville, cet expert en prisons d’ailleurs, qui écrit dans sa démocratie en Amérique :

« Sous le gouvernement absolu d’un seul, despotisme, pour arriver à l’âme, frappait grossièrement le corps ; et l’âme, échappant à ces coups, s’élevait glorieuse au-dessus de lui ; mais dans les républiques démocratiques, ce n’est point -là que la tyrannie ; elle laisse le corps et va droit à l’âme. »

Nicolas Bonnal sur Amazon.fr




Bill Gates ment lorsqu’il affirme n’avoir jamais dit aux gens de porter le masque

[Source : aubedigitale.com]

Par Jade

Le milliardaire mondialiste et tsar non élu de la santé mondiale Bill Gates a été pris en flagrant délit de mensonge au monde entier, affirmant qu’il n’avait pas dit aux gens de porter un masque pendant la pandémie de covid et les confinements forcés.

« Je ne me souviens pas avoir parlé de masques », a déclaré Bill Gates lors d’une récente interview, tout en se moquant de son interlocuteur qui portait un « grand masque » et « dépassait les bornes » pendant la pandémie.

En réalité, Gates n’arrêtait pas de parler de masques. À un moment donné pendant la pandémie, il a même essayé de faire honte aux gens pour qu’ils les portent, en déclarant : « Je ne pense pas que le port d’un masque soit un inconvénient si important. Nous demandons aux gens de porter des pantalons. Pourquoi cette question a-t-elle été politisée ? »

Regardez :

Malgré la tentative de Bill Gates de réécrire l’histoire, il a en réalité exhorté les gouvernements du monde à punir les utilisateurs en ligne qui s’opposaient aux masques et aux vaccins obligatoires.

Le milliardaire mondialiste a déploré la montée de ce que l’on appelle « l’hésitation de porter un masque » et « l’hésitation vaccinale » parmi ceux qui choisissent de ne pas porter le masque ou de ne pas se soumettre aux injections.

Au lieu de s’appuyer sur les médias sociaux pour réglementer « ce qui doit circuler » en ligne concernant les discussions scientifiques sur la médecine et les vaccins contre le COVID, Gates a déclaré que les gouvernements devaient « intervenir » pour contrôler la censure des médias en ligne, après avoir critiqué des plateformes telles que Facebook pour avoir été « un peu lentes » à prendre des mesures.




Une infirmière canadienne fait l’objet d’une audience disciplinaire pour des messages sur les médias sociaux critiquant les obligations relatives au Covid

[Source : Aube digitale]

Plus de risques pour ceux qui s’expriment en faveur des libertés civiles.

Dans une affaire frappante qui met la liberté d’expression au premier plan, Leah McInnes, une infirmière de la Saskatchewan, s’est retrouvée sur le point de faire l’objet d’une audience disciplinaire. Elle a exprimé ses réserves sur les vaccins contre le COVID et les obligations qui en découlent sur les plateformes de médias sociaux, ouvrant ainsi un débat sur son droit d’exprimer des opinions sur des questions aussi cruciales.

Ses déclarations l’ont mise dans l’eau chaude avec le College of Registered Nurses of Saskatchewan (CRNS), qui l’accuse d’avoir commis une faute professionnelle.

Selon le CRNS, la faute professionnelle présumée trouve son origine dans sa participation aux manifestations contre les vaccins obligatoires et les passeports vaccinaux pendant la pandémie de COVID-19. McInnes est actuellement impliquée dans une audience de quatre jours à Regina, qui a débuté hier.

Le Centre de justice pour les libertés constitutionnelles (JCCF), qui assure sa défense, a affirmé qu’elle avait le droit d’exprimer son point de vue sur les obligations vaccinales, les passeports vaccinaux et les questions connexes telles que la liberté de choix et la protection de la vie privée.

Il est intéressant de noter que les opinions de McInnes sur les vaccins contre le COVID et les obligations de vaccination visaient spécifiquement les politiques de vaccination de la Saskatchewan. Il convient de noter que les responsables de la santé de la Saskatchewan n’ont pas particulièrement appliqué les obligations de vaccination pour les travailleurs de la santé, mais ont fortement encouragé les gens à se faire vacciner.

Cependant, le CRNS a affirmé que l’articulation publique de McInnes équivalait à de la désinformation et à des informations erronées et qu’elle pouvait induire le public en erreur, alléguant un abus de pouvoir de sa part en tant qu’infirmière. Le JCCF a toutefois souligné les références régulières aux politiques vaccinales du gouvernement, qualifiées « d’obligations » par les médias.

Le CRNS espérait naturellement que McInnes accepterait un compromis en admettant que ses actions constituaient une « faute professionnelle », offre qu’elle a catégoriquement rejetée. Au lieu de cela, elle a choisi de contester les allégations, en faisant valoir son droit à exprimer des opinions, comme le prévoit la Charte, selon le JCCF.

Il y a en effet un large fossé d’interprétation entre les deux points de vue. Par la suite, McInnes a demandé des éclaircissements au collège, s’interrogeant sur ce qu’il entendait par diffusion de fausses informations, de désinformation ou d’informations trompeuses.

Il reste à voir comment se déroulera l’audience de McInnes, bien que les décisions antérieures aient soutenu les personnes qui ont défié les directives ou les mesures contre le COVID.

Cet incident rappelle brutalement les tensions et les débats qui entourent la liberté d’expression, en particulier lorsque la personne qui exprime son opinion est en position d’influence dans un domaine directement lié à la question contestée.

Traduction de Reclaim The Net par Aube Digitale




La cabale Pharma/UE a tendu un piège à Reiner Füellmich

[Source : marie-claire-tellier via RI]

« La cabale pharma/mondialiste a arrêté Reiner Füellmich pour les avoir dénoncés devant les tribunaux allemands », selon Howell Woltz, qui déclare : « Je suis surpris qu’il soit resté libre aussi longtemps. Les mondialistes qui ont essayé de nous tuer détestent vraiment Reiner Füellmich ».

L’avocat allemand Reiner Füellmich, qui travaillait sur un projet connu sous le nom de « second Nuremberg » visant à demander des comptes aux auteurs du complot Covid, a été saisi ce week-end par les autorités allemandes au Mexique, où il séjournait avec sa femme. Le Dr Füellmich aurait perdu son passeport et s’était rendu à l’ambassade d’Allemagne à Tiajuana, au Mexique. À son arrivée, les autorités allemandes l’attendaient et l’ont fait monter dans un avion à destination de Munich, en Allemagne, où elles l’ont arrêté. 

Patricia Harrity sur The Exposé

[Voir aussi :
https://www.guyboulianne.info/2023/10/19/soupconne-davoir-detourne-700-000-e-lavocat-reiner-fullmich-a-ete-arrete-a-laeroport-de-francfort-et-emprisonne-pour-abus-de-confiance/]

Par Howell Woltz (sur le site Richardson Post)

La cabale Pharma/UE a tendu un piège au héros populaire, Reiner Füellmich

« La première volée juridique sur les prélèvements d’ARNM est venue de l’avocat allemand/américain Reiner Füellmich, un héros pour tous les peuples libres.

Comme je l’ai dit à notre amie commune, Elsa Schieder du Truth Summit lorsqu’elle a partagé la nouvelle de l’arrestation de Reiner hier, “Je suis juste surprise qu’il soit resté libre aussi longtemps. Les mondialistes qui ont essayé de nous tuer détestent vraiment Reiner Füellmich” ».

L’infortuné Olaf Sholz et son gouvernement en Allemagne sont aussi populaires que la variole du singe dans un établissement de bains homosexuels. Ils doivent donc faire taire les faits maintenant révélés que le vaccin qu’ils ont imposé à leur peuple a tué bien plus. 

Ils doivent étouffer la vérité sur ces 17 millions de morts — et quiconque la raconte — et c’est pourquoi ils ont comploté pour détruire Reiner Füellmich.

Reiner et sa femme ont perdu leurs passeports et leurs visas lors d’un voyage au Mexique. Ils ont donc demandé à l’ambassade d’Allemagne à Tijuana de les remplacer.

Lorsqu’ils se sont présentés à l’ambassade pour récupérer les documents, la femme de Reiner a été laissée en liberté, mais il a été arrêté sur la base de mandats émis par deux des plus grands bénéficiaires de Pfizer pour ces crimes contre l’humanité — l’Allemagne et l’U.E. !

L’UE ! Reiner est le père de Nuremberg 2.0 — Le procès virtuel des criminels du VAXX

Il n’y a pas eu de voix plus forte pour exposer la vérité sur les poisons imposés à l’Europe par l’UE et l’Allemagne que ce héros, Reiner Füellmich, donc d’un point de vue machiavélique mondialiste, je comprends.

Une coïncidence ? Juste après que l’événement de Reiner a exposé au monde entier les criminels du vaxx des gouvernements de l’UE et de l’industrie pharmaceutique, ces mêmes bénéficiaires financiers ont déposé des plaintes pénales contre lui.

Comme Laurent de Médicis décidant d’éliminer le prêtre Savonarole pour défendre la réputation de sa famille à Florence, Olaf Sholz et Ursula von der Leyen ont pris pour cible le Dr Füellmich.

Ce n’est pas parce qu’il a menti — oh non, comme Giarolamo Savonarola, le Dr Füellmich est détruit pour avoir exigé les tests et les études sur les vaccins requis par la loi, ce que ni Sholz ni von der Leyen n’ont jamais pris le temps de permettre !

En d’autres termes, les documents présentés aujourd’hui au tribunal allemand prouvent que ce sont eux — Sholz et von der Leyen — qui ont enfreint la loi, et non Reiner Füellmich, qui a simplement exigé les preuves requises avant de pouvoir approuver, acheter ou mandater le poison.

Et tout comme les autres personnes qui disent la vérité, le Dr Füellmich doit être réduit au silence pour protéger la classe criminelle — mais tout cela sera révélé le mois prochain, comme vous le lirez plus loin. 

À ce stade, il faut donc créer un crime

Savanarole (et d’autres ennemis des Médicis) affirmèrent que leur banque était insolvable et utilisait les fonds de Florence. L’argent a en fait été prêté au Pape (ou un pot-de-vin ?) — et remboursé — mais les faits n’ont pas d’importance à ce stade dans de telles situations ou histoires, l’accusation seule est importante.

Sans voir aucune preuve — ce qui aurait humilié le pape et l’Église — Savanarole a simplement prêché depuis la chaire les méfaits des Médicis jusqu’à ce que les habitants de Florence se soulèvent contre eux — et mettent Savanarole au pouvoir !

Mais c’est là que s’arrête la similitude entre ces deux ficelles du pouvoir (à part peut-être le fait que Savanarole fut pendu par les Florentins six ans plus tard).

L’accusatrice utilisée par l’Union européenne et le gouvernement allemand est Viviane Fischer, une avocate peu connue, rendue célèbre grâce à son association avec Reiner Füellmich qui a exposé les problèmes allemands et européens.

Et c’est là qu’ils concluent toujours un marché

J’ai travaillé sur plus de 400 affaires pénales fédérales et j’ai littéralement écrit le livre sur ces crimes judiciaires, Justice Denied : the United States v. The People — donc je connais le principe.

Premièrement, la cible est identifiée, deuxièmement, un crime est fabriqué ou découvert, puis les « témoin » sont préparés à dire ce qui doit être dit au tribunal.

Le chef de la police secrète soviétique, Lavrenti Beria, était connu pour dire à Joseph Staline lorsqu’il avait besoin d’éliminer un embêtant révélateur de la vérité : « Montrez-moi l’homme, et je vous trouverai le crime », et il ou elle se rendait au goulag.

C’est précisément ainsi que cela fonctionne encore en Amérique et en Europe qui ont malheureusement beaucoup appris de Staline et de son Union soviétique.

Le « crime » utilisé pour arrêter Reiner Füellmich est une allégation selon laquelle 1,35 million d’euros manquent sur un compte de trois personnes utilisé pour poursuivre leurs poursuites contre le(s) gouvernement(s) et les sociétés pharmaceutiques.

Il semble donc que les procureurs aient conclu un accord et retournent la charmante Viviane contre son mentor, la mettant dans tous les médias disponibles pour affirmer que Reiner Füellmich a volé de l’argent à la cause qu’il a personnellement fondée.

Il n’y a qu’un seul problème dans cette affaire (ils n’ont jamais eu l’intention de la traduire en justice) et grâce à quelques recherches, la vérité s’est échappée, ce qui nécessitera son non-lieu.

L’argent est toujours sur le compte

Je parierais à Pound Sterling que Viviane s’est vu offrir l’immunité contre ce crime qui n’a pas encore été commis, en acceptant de lire leur scénario contre l’une des meilleures personnes de la communauté de la vérité, le Dr Reiner Füellmich.

Le quatrième sommet international Covid, révélant les crimes des vaxxeurs, se déroule dans un endroit qu’ils ne peuvent pas contrôler, les 18 et 19 novembre.

Coïncidence, la cabale mondialiste et pharmaceutique a choisi ce moment pour éliminer le Dr Füellmich ?

ICS 4 présentera des preuves qui peuvent placer tous les participants à ce crime contre l’humanité sur les bancs du banc du NUREMBURG 2.0 du Dr Füellmich.

Mieux encore, cette vérité sera révélée le mois prochain à Bucarest, en Roumanie — un endroit que les mondialistes ne contrôlent pas (encore).

L’ICS 3, qui s’est tenu au Parlement européen le 3 mai dernier à Bruxelles, a par exemple été visionné plus de 4 milliards de fois pour vous donner une idée de la peur que prennent ces criminels.

Quand quatre milliards des quelque sept milliards d’habitants de la planète — dont beaucoup disposent de moyens de communication limités — savent que vous êtes un tueur assoiffé de sang qui a empoisonné le monde sans raison, où allez-vous vous cacher ?

Votre seul choix est d’attaquer ceux qui disent la vérité, en mentant à leur sujet.

Mais ça ne marchera pas au final. La vérité est désormais révélée et ils sont condamnés, surtout après l’ICS 4 le mois prochain en Roumanie.

Le Dr Füellmich deviendra un héros dans ce combat — et nous finirons par gagner — mais je vous prie tous de prier pour cet homme formidable, Reiner Füellmich, pendant qu’il est dans l’antre du diable.




Michèle Sibony – Union Juive Française pour la paix

[Source : RT via Profession Gendarme]

Invitée pour débattre du thème « L’antisionisme est-il un antisémitisme comme un autre ? », Michèle Sibony, ancienne vice-présidente de l’Union Juive Française pour la Paix, dénonce l’occupation israélienne et l’inaction de l’Union Européenne.

[NDLR Le fichier vidéo téléchargé depuis RT date du 27 juin 2019. L’émission semble donc être ancienne (d’avant la censure de RT par le gouvernement français).]

En savoir plus sur RT en français: https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/best-2




La guerre en Israël selon Sheikh Imran Hosein

[Extrait de https://www.guyboulianne.info/2023/10/17/la-guerre-actuelle-entre-israel-et-le-hamas-selon-lerudit-musulman-et-philosophe-specialise-en-eschatologie-islamique-sheikh-imran-hosein/]

Nous commençons par notre dernier nom béni. Nous le louons et le glorifions comme il se doit. Nous prions pour la paix et les bénédictions sur tous ses nobles messagers, sur notre père Abraham — il est notre père —, sur Moïse — nous croyons en Moïse —, sur David et Salomon — nous croyons également en eux —, sur Jésus le Messie1, sur sa mère, la Vierge Marie, et sur le dernier d’entre eux, qu’ils croient ou non en lui, n’a aucune importance. (…) Nous vous saluons en cette triste nuit, au lendemain de la guerre qui s’intensifie. La guerre en Terre sainte n’a jamais pris fin. Plus personne ne fait référence à la Terre sainte parce qu’on vit dans un monde sécularisé où la religion n’est plus reconnue comme quelque chose d’important dans les affaires internationales. Plus personne ne fait donc référence à la Terre sainte, pas même le gouvernement d’Israël. C’est donc la Palestine qui est réelle, mais pas la Terre sainte. Mais pour nous qui reconnaissons que la vérité absolue se trouve dans l’Écriture qui vient du Seigneur Dieu. La Terre Sainte, bien sûr, le gouvernement égyptien ne le savait pas. Non, non, non, le gouvernement égyptien ne sait pas que c’est la Terre Sainte. Et en Terre sainte, c’est la guerre. C’est un sujet que nous avons abordé dans l’un des premiers livres que nous avons écrits sur l’eschatologie islamique, que je vous conseille de relire maintenant, après ce qui se passe en Terre sainte, et qui s’intitule « Jérusalem dans le Coran ». Ce livre a été écrit dans ma tête il y a plus de 25 ans, mais il a été publié il y a plus de 20 ans. Je ne peux pas répéter le sujet maintenant. Cette courte vidéo de ce soir vous donne le contexte du sujet dans le Coran. « Jérusalem dans le Coran » est une lecture essentielle pour vous.

Maintenant, les événements qui se sont produits ces derniers jours, et je suis bombardé de demandes de partout autour de de moi, offrent quelques commentaires pour nous apporter un peu de clarté sur ce qui se passe en Terre Sainte. Mon premier commentaire est pour vous rappeler, si vous en avez besoin, que notre Prophète a prophétisé. Il a dit qu’au dernier âge, à la fin des temps, il y aura de grands menteurs. La Russie ne ment pas, Poutine ne ment pas. Mais il y aura de grands menteurs à la fin des temps. Alors méfiez-vous, a-t-il dit, méfiez-vous. Et oui, nous savons ce qui s’est passé à Pearl Harbor. Était-ce en 1945, lorsque le gouvernement américain a su que le Japon préparait une attaque massive contre la flotte américaine ? L’Armada était stationnée à Pearl Harbor, peut-être à Hawaï, et ils n’ont pris aucune mesure pour protéger les navires et les marins qui s’y trouvaient. Ils sont restés silencieux. Et l’armada américaine a été détruite. Et, je ne sais pas, peut-être 2000 hommes ont perdu la vie. Lorsque le Japon a lancé son attaque, les Américains savaient que l’attaque était imminente. Pourquoi l’ont-ils laissé faire ? Pourquoi sont-ils restés silencieux ? Parce qu’ils avaient un plan à mettre en œuvre. Et ils avaient besoin que cette attaque ait lieu pour mobiliser l’opinion publique. Et ces vies innocentes ont été perdues à cause de l’hypocrisie du gouvernement américain.

La même chose s’est produite lors du 11 septembre : non seulement le gouvernement américain savait qu’une attaque terroriste allait être lancée contre le World Trade Center, mais la CIA américaine a participé à la planification et à l’exécution de l’attaque, bien entendu en alliance avec sa consœur, le Mossad israélien. Je ne sais pas qui a joué le rôle principal et qui a joué le rôle secondaire. Cela n’a pas d’importance entre deux sœurs. Ils ont permis que l’attaque ait lieu, même s’ils savaient qu’elle allait avoir lieu, et tant d’innocents ont perdu la vie. Bien sûr, certains avaient été prévenus de ne pas aller travailler ce jour-là. Et bien sûr, ils ne sont pas allés travailler et leurs vies ont été sauvées. Mais les autres, qui n’avaient pas été prévenus, ont perdu la vie ce jour-là.

Nous disons donc maintenant qu’il est impossible qu’Israël n’ait pas eu connaissance du lancement de cette attaque il y a quelques jours. Si Israël n’était pas du tout au courant, et si Israël était honnête et sincère en disant « nous n’avions pas connaissance à l’avance du lancement de cette attaque », alors je dis à Israël, depuis mon salon ici dans l’île caribéenne de Trinidad, si vous êtes sincères, alors un chameau pourrait également passer par le chas d’une aiguille.

Non, non, il n’est pas possible qu’Israël n’ait pas été au courant du lancement de cette attaque. Si nous avons raison, quelles sont les implications ? Dans cette brève vidéo, je me limiterai à cette partie du sujet. Du point de vue de l’eschatologie islamique, vous n’attendez pas de moi une analyse militaire. Je ne suis pas un analyste militaire. J’ai des amis qui sont des analystes militaires et je me suis tourné vers eux pour obtenir des conseils. Je ne suis pas non plus un politologue. Non, vous pouvez vous adresser à d’autres politologues, pas à ceux de Washington, bien sûr, mais à ceux du Pakistan. Mais j’ai obtenu une maîtrise en philosophie et j’ai fait des études en relations internationales dans deux universités. Et bien sûr, je suis diplômé en études islamiques. Mais Allah m’a donné la chance d’être le pionnier de l’eschatologie islamique à l’ère moderne. Vous attendez donc de moi non pas une analyse militaire, ni une analyse politique, mais une analyse eschatologique islamique. Et c’est ce que je souhaite vous proposer brièvement ce soir.

[Voir aussi :
Le judaïsme face à Israël]

Si j’ai raison de dire qu’Israël savait que cette attaque était lancée, nous pourrons peut-être apprendre, au jour du Jugement dernier, que le Mossad israélien a joué un rôle dans l’acheminement de toutes ces armes américaines vers Gaza. Comment ont-elles pu parvenir à Gaza en si grand nombre et avec des armes si sophistiquées que le Mossad israélien a dû y jouer un rôle ? Ce n’était donc pas une surprise pour Israël. Mais Israël, comme le gouvernement américain, a choisi de garder le silence et de permettre à des innocents, parce qu’ils étaient innocents, de participer à l’oppression du peuple palestinien. Mais ils ne sont pas innocents en tant qu’oppresseurs du peuple palestinien. Ils font partie du système d’oppression. Mais ils ont perdu la vie. Ils n’étaient pas des combattants, mais ils ont perdu la vie. Nombre d’entre eux ont été faits prisonniers de guerre. Pas des otages, pas des otages, pas des otages. C’est la guerre. Le gouvernement israélien a déclaré que nous étions en guerre. Il s’agit donc de prisonniers de guerre et non d’otages.

Et maintenant. Si le gouvernement israélien savait que cette attaque allait avoir lieu, et qu’il a choisi de rester silencieux et de la laisser se dérouler, cela ne peut être que parce qu’il y a un grand plan à l’œuvre. Et ils avaient besoin de cet attentat pour faire avancer ce plan. Et quel peut être ce plan d’ensemble ? À Jérusalem, dans le Coran, nous avons souligné que la Torah dit que la Terre sainte s’étend du fleuve d’Égypte au fleuve Euphrate. C’est faux. C’est faux. Moscou, j’espère que vous nous écoutez, c’est faux.

La Terre sainte ne s’étend pas du fleuve d’Égypte au fleuve Euphrate. Mais si c’est dans la Torah, et si l’État d’Israël a été restauré en Terre sainte, c’est parce que les Juifs croient que le Messie est encore à venir, qu’il n’est pas encore venu, qu’ils rejettent Jésus, le fils de Miriam, comme le Messie2. Jésus n’est pas le Messie, dit Israël ! Dois-je le répéter ? Washington, tu m’écoutes ? Israël dit que Jésus n’est pas le Messie ! C’est un faux Messie, un faux ! Mais le chrétien dit non, et le musulman dit non ! Bien sûr, je parle des chrétiens qui suivent Jésus. Je ne me préoccupe pas des chrétiens qui suivent le Père Noël. Les chrétiens du monde occidental qui soutiennent Israël sont pour la plupart des gens qui suivent le Père Noël. Il suffit de les regarder à la période de Noël pour voir qui ils suivent.

Et c’est la même chose aujourd’hui. Les musulmans et les chrétiens qui suivent Jésus, nous disons non, le Messie était Jésus, le fils de Mariam3. Mais ils n’y croient pas. Ils le rejettent. Et ils ont créé un État d’Israël en Terre sainte, afin que leur Messie, qui n’est pas encore venu, puisse régner sur le saint Israël à Jérusalem et sur le monde. C’est ainsi que l’âge d’or reviendra. Si vous lisez Jérusalem dans le Coran, vous l’avez compris. Ils ont donc besoin que l’État d’Israël étende son territoire pour englober les confins bibliques de la Terre sainte. Vous n’entendriez pas cela de la part du Congrès américain. Ils n’en parleraient pas. Ils ont des choses plus importantes à discuter au Congrès. C’est pourquoi la planification de cette guerre permet peut-être à la résistance islamique en Palestine de s’organiser. Rappelez-vous que je n’utilise pas ces termes de talibans, de ceci et de cela. J’ai toujours parlé de la résistance islamique en Afghanistan. De même, je parle de la résistance islamique en Terre sainte, par opposition à la résistance nationale palestinienne laïque dirigée par l’OLP.

La franchise biblique de la Terre Sainte exige qu’Israël étende son territoire jusqu’au Nil de ce côté-ci et jusqu’à l’Euphrate de l’autre côté. Si vous ne le savez pas, lisez mon livre « Jérusalem dans le Coran ». Donc, si j’ai raison, cette guerre a été autorisée à avoir lieu, comme Pearl Harbor a été autorisée à avoir lieu, comme le 11 septembre a été autorisé à avoir lieu, et il y a un plan derrière tout cela, c’est pourquoi ils l’ont autorisé à avoir lieu. Et tant de personnes ont perdu la vie alors qu’elles auraient pu être sauvées. C’est peut-être parce qu’Israël prépare une guerre plus importante.

Le Mossad israélien sera probablement très en colère contre moi pour cette révélation. Il s’agit peut-être d’un plan visant à provoquer le Hezbollah au Liban, pour qu’il entre officiellement en guerre. Et une fois que le Hezbollah entrera en guerre, la route vers l’Iran sera ouverte. Mais si Israël croit qu’il peut lancer une guerre contre l’Iran et qu’il réussira, rappelez-vous qu’il joue avec le feu ! Pourquoi ? Parce que toute l’humanité va souffrir d’une guerre contre l’Iran dès le moment où l’Iran est attaqué. La première implication est que l’Iran va devenir une puissance nucléaire. Dois-je le répéter pour vous à Jérusalem ? Dès que vous attaquez l’Iran, la première implication, et Washington ne peut pas l’empêcher, est que l’Iran deviendra immédiatement une puissance nucléaire, une puissance dotée d’armes nucléaires. Il rejoindra le club des pays dotés d’armes nucléaires. Ce n’est pas ce que vous voulez pour Israël ! Non seulement cela, mais la deuxième implication est que l’Iran ne peut pas utiliser une arme nucléaire contre Israël. Nous n’avons pas besoin de le faire, sauf si, comme dans la politique de l’État russe, c’est lorsque le territoire de la Russie, l’État, qui est en danger. Ce n’est que dans ce cas que la Russie utiliserait des armes nucléaires. L’Iran pourrait donc décider de la même chose. Lorsque la survie de l’Iran en tant qu’État est en jeu, ce n’est qu’à ce moment-là qu’il aurait recours aux armes nucléaires, mais l’Iran deviendrait immédiatement, immédiatement, une puissance nucléaire. La deuxième implication est réelle. J’espère que vous écoutez.

Est-ce immédiatement que vous attaquez l’Iran ? Toutes les installations pétrolières du Golfe, en Arabie saoudite, au Koweït, à Abou Dhabi, seront réduites en cendres parce que l’Iran a la capacité de les détruire à l’aide de missiles et que le pétrole brûle. Il est inflammable et peut se propager facilement. Le feu. Si cela se produit et qu’il y a une destruction catastrophique des champs pétroliers au Moyen-Orient. Pouvez-vous imaginer les conséquences pour l’économie mondiale ? Quelles seront les conséquences pour beaucoup ? Quelles seront les conséquences pour l’inflation ? Partout dans le monde, l’argent commencera à perdre de sa valeur. Partout dans le monde, les prix vont grimper et la haine de l’humanité à votre égard va s’intensifier, car c’est vous qui aurez provoqué l’Iran. Ce sera la conséquence du lancement de votre attaque stupide contre l’Iran, parce que vous pensez que c’est essentiel pour la survie d’Israël et pour toute l’humanité, alors que toute l’humanité souffre avec des prix de plus en plus élevés pour tout, y compris l’énergie. La haine pour l’État d’Israël sera telle que rien à Washington, rien à Londres, rien à Paris ne pourra vous aider. Et ne vous tournez pas vers le Seigneur, le Seigneur Dieu, parce que le Seigneur Dieu est en colère contre vous.

« Le sionisme et Israël ne peuvent jamais représenter les juifs et le judaïsme. Le sionisme est une déformation du judaïsme. Il n’y a pas de sionisme dans le judaïsme. Nous voulons que les terres palestiniennes saisies par les sionistes pervers soient rendues à leurs propriétaires d’origine, le peuple palestinien. Les Juifs ne sont pas des sionistes. »

Maintenant, un mot pour notre peuple. C’est mon dernier commentaire pour cette très courte vidéo. Nous allons observer attentivement si le Hezbollah est incité à se joindre à la guerre et si cela conduit à une guerre avec l’Iran, comme je m’y attends. J’espère que cette stupidité ne l’emportera pas. Et Israël a le bon sens de dire qu’il ne faut pas jouer avec le feu. Mais pour nos concitoyens dans le monde de l’Islam, Poutine a raison. Le président russe Poutine a raison. Il dit que le cœur des musulmans du monde entier est avec la Palestine, avec les Palestiniens. Voici ce qu’il a dit. Le cœur des musulmans du monde entier est avec les Palestiniens. Les gouvernements sont peut-être des chiens de faïence de Washington, mais pas les peuples. Regardez la Jordanie et vous verrez le contraste entre le gouvernement et le peuple. Regardez l’Égypte et vous verrez le contraste entre le gouvernement et le peuple. Et regardez le Pakistan pathétique. Regardez les chiots yankees qui sont les généraux des forces armées pakistanaises. Et vous verrez la différence entre le peuple pakistanais, dont le cœur bat pour la Terre sainte, pour les musulmans palestiniens. Et regardez le gouvernement et les généraux.

Et je suis désolé de devoir faire un dernier commentaire. Je n’avais pas l’intention d’être aussi long. Mais comme le dit le Coran, il en sera toujours ainsi. Je veux dire que ce petit régime a été acquis par l’idée que nous avons honoré tous les descendants d’Adam et les uns les autres. Chaque être humain, en vertu de son statut d’être humain, est entouré de respect et d’honneur par le Seigneur Dieu, chaque être humain. Et notre Prophète, que les bénédictions d’Allah soient sur lui, a dit que toute l’humanité se présentera devant le Seigneur Dieu le jour du jugement comme étant égale à ses yeux, comme le sont les dents d’un peigne. Ainsi, lorsque la Torah dit que le peuple israélite naît supérieur, qu’il est l’élu du Seigneur Dieu et que le reste de l’humanité est inférieur, regardez ce à quoi cela a conduit aujourd’hui : le chef d’état-major des forces armées israéliennes qualifie le peuple palestinien d’animal. Soyez vigilants. Tous ceux qui soutiennent l’État d’Israël. Faites attention. Vous êtes du mauvais côté de l’histoire lorsque vous parlez de ces gens qui vivent dans le plus grand camp de concentration à ciel ouvert du monde, à Gaza. Vous les traitez avec mépris d’animaux et d’autres de sauvages.

Je me souviens, il y a de nombreuses années, d’un Premier ministre israélien nommé Yitzhak Shamir. Il s’agissait d’une cérémonie funéraire pour un colon qui avait été tué par un Palestinien, et les funérailles se déroulaient au sommet d’une colline en Israël. Il s’est levé sur cette colline et a déclaré : « Je m’adresse au peuple palestinien pour lui dire qu’à nos yeux, vous n’êtes rien de plus que des sauterelles ». Le même type de langage a été utilisé lorsque les Européens se sont rendus dans les Amériques et ont procédé au nettoyage ethnique des Indiens d’Amérique. C’est la même chose en Australie avec les Aborigènes : ils ne sont pas des êtres humains. Non, ils sont moins que des êtres humains. C’est ce qui a conduit la civilisation occidentale à adopter l’esclavage, à réduire les Africains en esclavage et à les emmener dans les Amériques, à les utiliser comme esclaves parce qu’ils ne croyaient pas qu’il s’agissait d’êtres humains comme eux, qu’il s’agissait d’un peuple inférieur. Nous sommes un peuple supérieur.

La Russie a rejeté cette exclusivité. La Russie chrétienne a dénoncé cette exclusivité. La Russie chrétienne ne se perçoit pas comme un peuple supérieur au reste de l’humanité, mais le peuple d’Israël permet à son chef d’état-major de qualifier le peuple palestinien d’animaux, de bêtes et d’inférieurs. Soyez prudents sur cette voie dans laquelle vous travaillez, car le Coran l’a réfutée. Vous n’êtes pas un peuple élu du Seigneur Dieu. C’est faux. C’est ce qu’Allah dit dans la sourate Al-jumua, et par ceux qui sont en dessous de lui dans l’ombre. Je m’adresse à tous ceux d’entre vous qui sont Yehudi, c’est-à-dire juifs qui ne font pas partie de la communauté israélite qui a rejeté Jésus en tant que Messie4. Ils sont maintenant appelés dans le Coran Allahu. Ce terme signifie « Juifs ». Si vous croyez à la fin des temps et à la pleine conscience, si vous croyez être le peuple élu du Seigneur Dieu, à l’exclusion du reste de l’humanité, si c’est votre croyance, mais que vous voulez en sortir en bons termes, si vous êtes sincères, alors pourquoi ne désirez-vous pas la mort ? Qu’est-ce que tu es ? Non, non, non, dit le Coran, ils ne désireront jamais la mort parce qu’ils savent ce qu’ils font. Ils savent le mal qu’ils commettent. C’est pourquoi ils ne désirent jamais la mort. [Sourate Al-jumua, verset 6]

Il s’agit donc d’une fausse affirmation selon laquelle vous êtes le peuple élu du Seigneur Dieu, que vous êtes nés supérieurs au reste d’entre nous. Et vous pouvez dire de notre peuple que nous sommes des animaux ! Eh bien, laissez-moi vous dire que c’est l’avertissement qu’a donné Nabi Muhammad, que les bénédictions soient sur lui. Le gouvernement pakistanais ne vous le dira pas. Et les chiots yankees qui sont les généraux de l’armée pakistanaise ne vous le diront jamais, mais nous vous dirons que notre prophète a prophétisé qu’en raison de votre oppression incessante et de votre mauvaise conduite, vous qualifiez notre peuple d’animaux. À cause de cela, notre Prophète a prophétisé que vous alliez vous battre. Vous combattrez certainement les Juifs. Vous les vaincrez certainement. À ce moment-là, lorsque l’oppression aura atteint une telle intensité, il a dit que « même les rochers se mettront à dire : Musulman ! Voici un juif caché derrière moi, viens le tuer. » [Hadith 146, rapporté par Muslim]

Notre Prophète ne fait pas référence à tous les Juifs. Faites attention à cette affirmation, car elle est fausse. Notre Prophète ne fait certainement pas référence aux juifs qui dénoncent l’oppression de l’État d’Israël et qui sont solidaires du peuple palestinien. Je les connais à Brooklyn. Je les ai rencontrés à Brooklyn. J’en ai rencontré d’autres aussi, qui sont juifs et qui ne soutiennent pas l’oppression de l’État d’Israël. Les Juifs en Israël aujourd’hui qui s’opposent à l’oppression du gouvernement israélien. Je parle de ceux qui font partie de l’élite dirigeante de l’État d’Israël et qui oppriment le peuple et de ceux qui soutiennent le gouvernement dans son oppression. En ce jour qui viendra lorsque le Messie reviendra, rappelez-vous ces paroles de Muhammad, que la bénédiction d’Allah soit sur lui, « les rochers se mettront à dire : Musulman ! Voici un juif caché derrière moi, viens le tuer ».


1 Le Coran – Sourate 3 : Al-‘Imran (La famille d’Imran/Joachim, père de Marie)

➢ Verset 45 — (Rappelle-toi,) quand les Anges dirent: « Ô Marie, voilà que Dieu t’annonce une parole de Sa part: son nom sera “al-Masih” [le Messie] “Hissa”, fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés de Dieu ».

إِذْ قَالَتِ ٱلْمَلَٰٓئِكَةُ يَٰمَرْيَمُ إِنَّ ٱللَّهَ يُبَشِّرُكِ بِكَلِمَةٍ مِّنْهُ ٱسْمُهُ ٱلْمَسِيحُ عِيسَى ٱبْنُ مَرْيَمَ وَجِيهًا فِى ٱلدُّنْيَا وَٱلْءَاخِرَةِ وَمِنَ ٱلْمُقَرَّبِينَ

2

➢ Verset 55 — (Rappelle-toi) quand Dieu dit: « Ô Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre t’élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n’ont pas cru et mettre jusqu’au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas. Puis, c’est vers Moi que sera votre retour, et Je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous vous opposiez ».

ِذْ قَالَ ٱللَّهُ يَٰعِيسَىٰٓ إِنِّى مُتَوَفِّيكَ وَرَافِعُكَ إِلَىَّ وَمُطَهِّرُكَ مِنَ ٱلَّذِينَ كَفَرُوا۟ وَجَاعِلُ ٱلَّذِينَ ٱتَّبَعُوكَ فَوْقَ ٱلَّذِينَ كَفَرُوٓا۟ إِلَىٰ يَوْمِ ٱلْقِيَٰمَةِ ثُمَّ إِلَىَّ مَرْجِعُكُمْ فَأَحْكُمُ بَيْنَكُمْ فِيمَا كُنتُمْ فِيهِ تَخْتَلِفُونَ

3

➢ Verset 56 — « Quant à ceux qui n’ont pas cru, Je les châtierai d’un dur châtiment, ici-bas tout comme dans l’au-delà; et pour eux pas de secoureurs ».

َأَمَّا ٱلَّذِينَ كَفَرُوا۟ فَأُعَذِّبُهُمْ عَذَابًا شَدِيدًا فِى ٱلدُّنْيَا وَٱلْءَاخِرَةِ وَمَا لَهُم مِّن نَّٰصِرِينَ

4

➢ Verset 57 — Et quant à ceux qui ont la foi et font de bonnes œuvres, Il leur donnera leurs récompenses. Et Dieu n’aime pas les injustes.

وَأَمَّا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ وَعَمِلُوا۟ ٱلصَّٰلِحَٰتِ فَيُوَفِّيهِمْ أُجُورَهُمْ وَٱللَّهُ لَا يُحِبُّ ٱلظَّٰلِمِينَ




Zygmunt Bauman et le bon usage du terrorisme

(écrit après l’attentat de Strasbourg)

Par Nicolas Bonnal

Il est important de contrôler les masses rétives et de les faire plier. L’attentat de Strasbourg n’a pas failli à cet égard. Las, chat échaudé craint l’eau froide. Et le pouvoir aux abois, avec cette arme ridicule de 1892, n’a pas su exploiter le massacre pour interdire à la France de se réveiller. Le Bataclan, lui aussi coordonné dans des circonstances invraisemblables, fut mieux exploité et maintint l’État-PS et le lobby euroatlantiste au pouvoir, mal dans les baskets des déplorables depuis l’élection du Donald.

On va relire le sociologue israélo-britannique Zygmunt Bauman, auteur de remarquables essais sur notre postmoderne et zombi mondialisation. Il a bien compris que la clé c’est la peur et son exploitation (on est en 2002) :

« Mais l’envoi de troupes en Irak n’a fait qu’aggraver la crainte de l’insécurité, aux États-Unis et ailleurs… Comme on aurait pu s’y attendre, le sentiment de sécurité ne fut pas la seule victime collatérale de cette guerre. Les libertés personnelles et la démocratie ont vite connu le même sort. Pour citer l’avertissement prophétique d’Alexander Hamilton :

« La destruction violente des vies et des biens que causent la guerre et l’inquiétude permanente qu’entraîne un état de danger permanent obligeront les nations les plus attachées à la liberté à chercher le calme et la sécurité auprès d’institutions qui tendent à détruire leurs droits civils et politiques. Pour être plus protégées, elles finissent par accepter le risque d’être moins libres. » »

On croirait lire Thucydide. Mais ne biaisons pas. Bauman ajoute :

« La vie sociale change quand les hommes commencent à vivre derrière des murs, à engager des gardes, à conduire des véhicules blindés, à porter des matraques et des revolvers et à suivre des cours d’arts martiaux. La difficulté est la suivante : ces activités renforcent et contribuent à produire la sensation de désordre que nos actions visaient à empêcher. »

L’important dans ce ministère de la peur, comme dirait Fritz Lang, qui connut et le nazisme et le maccarthysme, est de créer une peur qui se nourrit d’elle-même. C’est le sujet du passionnant et percutant Captain America (le soldat d’hiver) produit par les israéliens de Marvel Comics. Le pouvoir se nourrit d’attentats car ils servent à soumettre. Debord a aussi écrit sur le sujet. Mais restons-en à Bauman :

« Il semble que nos peurs soient devenues capables de s’auto-perpétuer et de s’auto-renforcer, comme si elles avaient acquis un dynamisme propre et pouvaient continuer à croître en puisant exclusivement dans leurs propres ressources. »

La peur gagne sans rire tous les domaines, la météo, le sexe, le vêtement, la bouffe :

« Nous cherchons à dépister “les sept signes du cancer” ou “les cinq symptômes de la dépression”, nous tentons d’exorciser le spectre de la tension trop forte, du taux de cholestérol trop important, du stress ou de l’obésité. Autrement dit, nous sommes en quête de cibles de substitution sur lesquelles décharger le surplus de crainte existentielle qui n’a pas pu trouver ses débouchés naturels, et nous découvrons ces cibles de fortune en prenant de grandes précautions pour ne pas inhaler la fumée de cigarette des autres, pour ne pas ingérer d’aliments gras ou de “mauvaises” bactéries — tout en avalant goulûment les liquides qui se vantent de contenir “les bonnes” —, pour éviter l’exposition au soleil ou les relations sexuelles non protégées… »

Bauman ici explique pourquoi on croule sous d’horribles et coûteuses voitures informelles. Cela correspond à la paranoïa du « “capitalisme de catastrophe” (Ramonet) :

« L’exploitation commerciale de l’insécurité et de la peur a des retombées commerciales considérables. Selon Stephen Graham, “les publicitaires exploitent délibérément la crainte très répandue du terrorisme catastrophique pour dynamiser les ventes très lucratives de 4 x 4”. Ces monstres militaires très gourmands en carburant, que les Américains appellent SUV (sport utility vehicles), représentent déjà 45 % de l’ensemble des ventes de voitures aux États-Unis et s’intégrent dans la vie urbaine de tous les jours sous le nom de “capsules défensives”. Le 4 x 4 est un signifiant de sécurité que les publicités dépeignent, à l’instar des communautés fermées au sein desquelles on les voit souvent rouler, comme permettant d’affronter la vie urbaine, pleine de risques et d’imprévus […]. Ces véhicules semblent apaiser les craintes que ressentent les membres de la bourgeoisie lorsqu’ils se déplacent en ville (ou sont bloqués dans les embouteillages). »

Puis il revient au sujet, le terrorisme et son utilité comme ingénierie sociale :

« En octobre 2004, la BBC a diffusé une série documentaire sous le titre The Power of Nightmares : the Rise of the Politics of Fear (« Le pouvoir des cauchemars : la montée de la politique de la peur »). Adam Curtis, auteur et réalisateur de cette série, l’un des documentaristes les plus acclamés en Grande-Bretagne, y montre que, si le terrorisme international est assurément un danger réel qui se reproduit continuellement dans le no mans land mondial, une bonne partie — sinon l’essentiel — de sa menace officielle “est un fantasme qui a été exagéré et déformé par les politiciens. Cette sombre illusion s’est propagée sans jamais être contestée à travers les gouvernements du monde entier, les services de sécurité et les médias internationaux”. Il ne serait pas difficile d’identifier les raisons du succès rapide et spectaculaire de cette illusion : “À une époque où toutes les grandes idées ont perdu leur crédibilité, la peur d’un ennemi fantôme est tout ce qu’il reste aux politiciens pour conserver leur pouvoir.” »

Et comme s’il avait lu Guy Debord, Bauman rappelle les années de plomb allemandes (l’actuel fascisme humanitaire-antiraciste-féministe en Allemagne a de beaux précédents) :

« Capitaliser sur la peur est une stratégie bien établie, une tradition qui remonte aux premières années de l’assaut néolibéral contre l’État social.

Bien avant les événements du 11 septembre, beaucoup avaient déjà succombé à cette tentation, séduits par ses redoutables avantages. Dans une étude judicieusement intitulée “Le terrorisme, ami du pouvoir de l’État”, Victor Grotowicz analyse l’utilisation des attentats de la Fraction armée rouge par la République fédérale allemande à la fin des années 1970. En 1976, seuls 7 % des citoyens allemands considéraient leur sécurité personnelle comme une question politique importante, tandis que, deux ans après, une majorité considérable d’Allemands en faisait une priorité, avant la lutte contre le chômage ou contre l’inflation. Durant ces deux années, la nation put voir à la télévision des reportages sur les exploits des forces de police et des services secrets, alors en pleine expansion, et put entendre les hommes politiques promettre des mesures toujours plus dures dans la guerre totale contre les terroristes. »

Il est important de rappeler cela, qu’il s’agisse de Sarkozy-Macron-Hollande, de Bush, May, Clinton-Obama, Merkel et du reste ; l’État fasciste-sécuritaire accompagne la dégradation-extinction de l’État de droit et de l’État social. L’État renonce à la carotte et a recours à la trique du CRS et au contrôle par des services plus ou moins secrets :

« On en venait à se demander si la fonction manifeste de ces nouvelles mesures, sévères et ostensiblement impitoyables, censées éradiquer la menace terroriste, ne dissimulait pas une fonction latente : déplacer le fondement de l’autorité de l’État d’un domaine qu’elle ne voulait ni ne pouvait maîtriser efficacement vers un autre domaine où son pouvoir et sa détermination pouvaient se manifester de façon spectaculaire, en remportant presque tous les suffrages. Le résultat le plus évident de la campagne antiterroriste fut une rapide hausse de la peur dans tous les rangs de la société. »

D’où évidemment un incessant recours à ces insaisissables émanations terroristes (dans Captain America, cela s’appelle justement Hydra). Bauman rappelle qu’on baptisa l’hydre du terrorisme mondial pour effrayer les chaumières et servir l’avènement de l’État policier universel :

« Adam Curtis, déjà cité, va encore plus loin et suggère qu’Al-Qaida existait à peine, sinon comme vague programme visant à “purifier par la violence religieuse un monde corrompu”, et ne fut créé que par l’ingéniosité des juristes ; Al-Qaida ne fut ainsi baptisée que “début 2001, quand le gouvernement américain décida de poursuivre Ben Laden en son absence et dut utiliser les lois antimafia qui exigeaient l’existence d’une organisation criminelle portant un nom”. »

Le terrorisme compte donc sur l’État postmoderne, dont il est le meilleur et le plus régulier allié :

« Contrairement à leurs ennemis déclarés, les terroristes ne sont pas limités par l’étendue modeste de leurs ressources. Lorsqu’ils conçoivent leur stratégie et leur tactique, ils peuvent compter au nombre de leurs atouts la réaction attendue et quasi certaine de “l’ennemi”, qui viendra considérablement amplifier l’impact des atrocités commises. Si le but des terroristes est de répandre la terreur au sein de la population ennemie, l’armée et la police ennemies veilleront à ce qu’ils y parviennent bien au-delà de ce qu’ils auraient pu accomplir par leurs propres moyens. »

Dure et rigoureuse conclusion de Bauman :

« De fait, on ne peut que reprendre l’analyse de Michael Meacher : le plus souvent, et surtout depuis le 11 septembre, nous avons l’air de “jouer le jeu de Ben Laden”. Cette attitude peut avoir des conséquences tragiques. »

On a tous vu la nullité brouillonne des forces du désordre à Strasbourg. Mais ce chaos fait partie de la mise en scène, et Bauman vous l’explique :

« Les forces terroristes ne souffrent guère de ce genre d’attaques ; au contraire, c’est dans la maladresse et dans la prodigalité extravagante de leur adversaire qu’elles puissent une énergie renouvelée. L’excès n’est pas seulement la marque des opérations explicitement antiterroristes ; il caractérise aussi les alertes et avertissements adressés à leurs propres populations par la coalition antiterroriste. »

Le grand vainqueur est l’État postmoderne (avec le bonapartisme la France a toujours eu de l’avance). On rappelle du reste la citation de Maurice Joly :

« Il y aura peut-être des complots vrais, je n’en réponds pas ; mais à coup sûr il y aura des complots simulés. À de certains moments, ce peut être un excellent moyen pour exciter la sympathie du peuple en faveur du prince, lorsque sa popularité décroît. »

Je reprends mon étude sur Joly :

Le pouvoir subventionne la presse et devient journaliste :

« Dans les pays parlementaires, c’est presque toujours par la presse que périssent les gouvernements, eh bien, j’entrevois la possibilité de neutraliser la presse par la presse elle-même. Puisque c’est une si grande force que le journalisme, savez-vous ce que ferait mon gouvernement ? Il se ferait journaliste, ce serait le journalisme incarné. »

Le pouvoir contrôle et soudoie tout, opposition populiste compris :

« Comme le dieu Vishnou, ma presse aura cent bras, et ces bras donneront la main à toutes les nuances d’opinion quelconque sur la surface entière du pays. On sera de mon parti sans le savoir. Ceux qui croiront parler leur langue parleront la mienne, ceux qui croiront agiter leur parti agiteront le mien, ceux qui croiront marcher sous leur drapeau marcheront sous le mien. »

Joly avait même inventé l’expression « pensée unique ».

Gouverner par le chaos alors ? En effet et dix ans avant notre Lucien Cerise, Bauman écrit :

« La société n’est plus protégée par l’État, ou, du moins, elle ne peut plus se fier à la protection offerte ; elle est désormais exposée à la rapacité de forces qu’elle ne contrôle pas et qu’elle ne compte ni n’espère reconquérir et dompter. C’est pour cette raison, en premier lieu, que les gouvernements qui se débattent pour affronter les orages actuels passent d’une série de mesures d’urgence à une autre, d’une campagne ad hoc de gestion de la crise à une autre, en rêvant uniquement de rester au pouvoir après les prochaines élections, mais sont par ailleurs dépourvus de toute ambition à long terme, sans parler d’envisager une solution radicale aux problèmes récurrents de la nation. »

Sources

Zygmunt Bauman, la Société liquide, Seuil, 2002

Maurice Joly, Entretiens, Wikisource.org

Guy Debord — Commentaires

https://reseauinternational.net/captain-america-et-le-devoilement-du-nouvel-ordre-mondial/