Pensée multiple

14/01/2021 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

Une société réellement libre admet la multiplicité des idées et des points de vue sur les différentes questions qui la concernent ou la préoccupent. Chaque individu ne perçoit la réalité qu’au travers de sa subjectivité du moment, de la position qu’il occupe momentanément dans l’espace ou dans une hiérarchie, du filtre de ses préjugés, de ses goûts et de ses croyances, etc. En d’autres termes et de manière imagée, il voit le monde au travers d’une lentille plus ou moins déformante et colorée, depuis un seul lieu d’observation à la fois. Cependant, en combinant les points de vue des uns et des autres, on peut obtenir une vision plus large et plus juste du tableau d’ensemble. Et en autorisant le droit à l’erreur et la possibilité de changer d’idée, on permet à chacun d’explorer d’autres perspectives, d’autres idées, d’autres voies…

À l’opposé, une société tyrannique tend à imposer une pensée unique, à reposer sur un code de valeurs strictes et incontournables, à censurer, à dénigrer, à rejeter… toute pensée divergente, toute conduite qui ne cadre pas avec les seules valeurs admises comme valables. Elle enferme ou bannit tout individu qui ne rentre pas dans le rang, le dénigre, le juge, et le condamne sans qu’il ait même la moindre chance de se défendre. Elle réagit émotionnellement et même souvent hystériquement à ce qui devrait rester au niveau de l’argumentation intellectuelle ou mentale, car les pensées, les idées et les valeurs ne sont pas des émotions.

L’individu ou le groupe le plus ouvert est parfaitement capable d’accueillir des personnes qui perçoivent les choses de manière radicalement différente de la sienne, même lorsqu’il pense qu’elles se trompent. L’individu ou le groupe fermé n’admet pas la contradiction et tend à y réagir avec ses tripes au lieu d’avec sa tête.

Dans quelle société vivons-nous actuellement en Occident?

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