Les dangereux fantasmes d’Ursula

Billet ursulien : de l’urgence de briser la machine infernale de l’Union européenne

[Source : russiepolitics]

Par Karine Bechet-Golovko

Ursula nous a gratifiés hier d’un discours sur l’état de l’Union parfaitement ubuesque, rien que l’appellation revendique l’allégeance. Ubuesque pour toute personne, qui tente de rester rationnelle face à ces processus d’évidement des États, des hommes et des sociétés en Europe par l’UE. Pour le reste, ce discours est la formulation de la nouvelle religion globaliste imposée sur nos terres européennes et comme toute religion, elle ne se discute pas, elle se révère. Je me suis toujours demandée si ces gens croyaient vraiment à ce qu’ils disaient. Quoi qu’il en soit, il est urgent de démonter cette machine — tant que nous en avons encore la force.

Pour ceux qui en ont le courage ou qui auraient raté la grande messe d’hier, voici l’intégral du service, diffusé avec tout le respect que l’on doit à ce culte sur la chaîne LCP :

Je ne vous imposerai pas une lecture exhaustive de son discours, mais je voudrais simplement attirer votre attention sur certains points, assez révélateurs de toute la distance qui existe entre le monde tel que dessiné dans la fantasmagorie de ces élites et la réalité de la vie dans laquelle nous vivons.

Ursula von der Leyen commence très fort. Il est vrai qu’elle parle devant les députés européens, c’est-à-dire devant des personnes, qui sont intégrées dans le système, en vivent, y font leur carrière. Même s’ils râlent parfois sur les détails (il faut bien montrer aux électeurs que l’on est dans l’opposition, patriotes, voire « souverainistes »), ils ne remettent pas en soi l’existence de ce système globaliste anti-souverainiste.

Ainsi, la présidente de la Commission européenne, sans le moindre humour, entame son ode européiste par la glorification de son caractère… démocratique. L’UE… démocratique…

« Dans un peu moins de 300 jours, les Européens se rendront aux urnes dans notre démocratie unique et remarquable.

Comme dans toute élection, ce sera pour les citoyens le moment de réfléchir à l’état de notre Union et au travail accompli par ceux qui les représentent. »

Ainsi, les Européens, par le vote, sont sommés de légitimer l’existence de cette structure, qui détruit les sociétés dans lesquelles ils vivent, en leur donnant l’illusion, ainsi à intervalles réguliers, de participer à la prise de décision. À aucun moment, la question de la prolongation ou de la fin de l’UE ne leur est posée. La question de confiance ne sera jamais à l’ordre du jour.

S’en suivent tous les cultes globalistes : gender, climat, écologie, diversité culturelle, intelligence artificielle, etc. Car l’avenir et la grande réussite pour ces élites se résument principalement à la transition numérique (la virtualisation de l’État, de la société et de l’homme) et à la transition écologique (la désindustrialisation et paupérisation par surconsommation d’électricité — en déficit). Rien à faire, c’est « l’esprit du temps », la vision du monde imposée dans le monde global. Et comme écrivait Jung (L’Âme et la Vie) :

« Il n’y a pas lieu de plaisanter avec l’esprit du temps, car il constitue une religion, mieux encore : une confession ou un credo dont l’irrationalité ne laisse rien à désirer ; il a en outre la qualité fâcheuse de vouloir passer pour le critère et la prétention de devenir le privilège du bon sens. »

Ursula, rassurons-nous, n’a aucun sens de l’humour — c’est trop dangereux, cela demande de l’esprit, donc de l’indépendance d’esprit. Elle développe ses dogmes sur fond des deux échecs profonds de l’UE : l’hystérie pandémique et le conflit en Ukraine. 

L’Europe de la Santé est lancée comme un paravent devant cacher la mise à mort des systèmes de santé nationaux et la gouvernance par la peur, lancée lors de la crise covidienne, qui fut, rappelons-le, l’occasion de conflits d’intérêts aussi sérieux que lucratifs, tant au niveau des structures européennes que nationales. Ce qui n’empêche pas notre Ursula oser cette formule, qui résonne assez étrangement dans ce contexte :

« Nous avons jeté les bases d’une Union de la santé, qui nous ont aidés à vacciner tout un continent, et de vastes régions du monde. »

Une certaine conception de la santé et de l’homme. Que l’UE n’a de justesse pas pu réaliser entièrement, grâce au lancement de l’Opération militaire par la Russie en réponse à l’agression ukrainienne : l’on se souviendra que la première victoire de l’armée russe fut la gestion covidienne, qui n’y a résisté dans aucun pays.

En ce qui concerne plus concrètement ce conflit géopolitique et civilisationnel, qui se déroule en Ukraine, il marque l’échec de l’UE et un échec fondamental — dans le sens direct du terme : cette UE, qui a été créée, soi-disant, pour lutter contre les guerres traditionnelles sur le sol européen, se retrouve impliquée jusqu’au cou, à entretenir, à financer, à armer, une guerre traditionnelle sur le Continent européen. Notamment, lorsqu’il s’agit d’accélérer l’intégration de l’Ukraine dans l’UE et d’importer ainsi directement un conflit, qui ne peut se résoudre sans une victoire militaire.

Mais la guerre en Ukraine présente un avantage de poids pour l’UE : expliquer le désastre social et économique de la politique menée. « C’est la faute à Poutine » est le leitmotiv de ces fanatiques. Ainsi, alors que l’UE adopte des sanctions, annonce sortir du gaz russe (pour se tourner vers les USA et les énergies « vertes » insuffisantes), c’est la Russie qui est pointée comme utilisant le gaz pour faire du chantage :

« Nous n’avons pas oublié que Poutine a délibérément utilisé le gaz comme une arme, ni oublié les craintes d’une panne généralisée et d’une crise énergétique comme celle des années 1970 que cet acte a suscitées.

Beaucoup pensaient que nous n’aurions pas assez d’énergie pour traverser l’hiver.

Mais nous y sommes parvenus.

Parce que nous sommes restés unis — et que nous avons mis en commun notre demande et nos achats d’énergie. »

Traduction : on n’est pas si nuls que cela, on a réussi à survivre — enfin, nous, nous en vivons très bien, mais vous, vous avez pu survivre. Au prix d’une crise profonde — mais qu’importe ! les cultes ne se discutent pas —, on ne change pas de voie. Alors que les factures d’énergie ne cessent d’augmenter, que les foyers ont de plus en plus de mal à les payer, que les PMI PME ferment à cause de cela (voir notre texte ici), Ursula von der Leyen ose affirmer :

« La bonne nouvelle est que l’Europe a commencé à faire baisser les prix de l’énergie. »

Un dernier aspect non moins important : le culte numérique. Il est remarquable que la question de la gouvernance soit indiquée comme le deuxième pilier de l’IA. Lisez très attentivement ce qui suit :

« Le deuxième pilier est la gouvernance

Nous jetons aujourd’hui les bases d’un système de gouvernance unique en Europe.

Mais nous devrions également œuvrer de concert avec nos partenaires pour avoir tous la même compréhension de l’impact de l’IA dans nos sociétés.

Prenez, par exemple, la contribution inestimable du GIEC pour le climat, ce panel mondial qui fournit aux décideurs politiques les données scientifiques les plus récentes.

Je pense que nous avons besoin d’un organe similaire pour l’IA, en ce qui concerne ses risques et ses avantages pour l’humanité. »

Vous avez réellement envie de ce monde-là ? Vous avez réellement envie de cette inhumanité ? Dans 300 jours, il faut sortir de ce « machin ». 


Rappel d’un député




Forum de Chisinau 2023 — Remarques introductives


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[Source de la transcription en anglais : telegra.ph]

Transcription en Français

« L’Agenda 21 de l’ONU et la Grande Réinitialisation. La chute du libéralisme vers la technocratie et le transhumanisme ».

9/11-10/11/2023

Remarques introductives de Iurie Rosca,
Président de l’Université populaire de Moldavie

Bonjour à tous !

Chers amis, bienvenue en Moldavie ! Bienvenue au Forum 2023 de Chisinau !

Notre événement s’intitule « L’Agenda 21 de l’ONU et la Grande Réinitialisation. La chute du libéralisme vers la technocratie et le transhumanisme ».

Je tiens à préciser d’emblée que notre événement est retransmis en direct. Et il est important de souligner qu’aujourd’hui, nous aurons de nombreux et brillants participants de différents pays et même de différents continents. Parmi nous, des universitaires, des scientifiques et des chercheurs, des philosophes, des experts en géopolitique et en économie, en sociologie et en sciences politiques, des juristes, des auteurs d’ouvrages remarquables, des écrivains et des journalistes.

Préparez-vous donc à vivre un événement international exceptionnel et à écouter la crème de la crème de la Résistance intellectuelle et métapolitique altermondialiste internationale. Ce marathon fascinant se déroule dans la campagne de la République de Moldavie, loin du bruit de la capitale et de la curiosité de certains cercles internationaux et locaux trop vigilants. Nous aurons plus de trente intervenants. Il s’agit donc d’un véritable marathon, au cours duquel nous présenterons chacun nos idées en une quinzaine de minutes.

Notre réunion se déroulera de la manière suivante. Sur scène se succéderont les intervenants, qu’il s’agisse des participants personnellement présents au Forum de Chisinau ou de ceux qui nous ont fait parvenir leurs interventions sous forme de vidéo. Mais nous tous — ceux qui sont présents dans cette salle et ceux qui nous suivent sur Internet — aurons la possibilité d’entendre toutes les interventions. Soyez donc prêts à résister à la fatigue pendant ce marathon, car nous sommes la Résistance.

Et maintenant, après ces remarques d’ordre administratif, je voudrais vous rappeler que le Forum de Chisinau a été créé en mai 2017 par un groupe d’intellectuels de différents pays qui s’opposent à la tyrannie mondialiste et affirment que la liberté est le don suprême et le droit fondamental de chaque être humain et de chaque nation. Le Forum de Chisinau est un groupe de réflexion international qui s’intéresse aux questions géopolitiques, économiques, morales, culturelles et religieuses. Il est né d’une réaction de non-conformité active à la stratégie mondialiste visant à imposer un État mondial unique, dirigé par une élite perverse, qui cherche à imposer un conformisme idéologique dominant dans le cadre d’un régime dystopique.

Après trois réunions annuelles successives et réussies du Forum de Chisinau, nous avons dû suspendre nos activités régulières en raison de l’imposition d’un terrorisme d’État sous le prétexte d’une « urgence médicale » en 2020. Je veux parler, bien sûr, de la soi-disant pandémie de Covid-19. Depuis trois ans, nous menons une rude bataille métapolitique et réinformationnelle contre le centre du pouvoir mondial, qui s’est manifesté à travers l’OMS et les gouvernements du monde entier qui lui ont été totalement obéissants et hostiles à leurs propres peuples. Entre-temps, nous avons constaté que les plans de renversement total de la souveraineté des États-nations du monde, élaborés au sein d’entités telles que le Club de Rome et la Commission trilatérale, sont devenus une réalité géopolitique frappante.

Parmi tous les gouvernements du monde, seuls quelques dirigeants, principalement africains, dont les plus célèbres sont le président tanzanien John Magufuli et le président haïtien Jovenel Moïse, se sont opposés aux vaccinations forcées. Ils ont payé de leur vie leur résistance à cette tyrannie mondialiste. En Europe, nous n’avons que deux exemples d’autorités nationales ayant évité l’imposition brutale de mesures draconiennes sous des prétextes médicaux, à savoir la Suède et la Biélorussie1. J’ai appelé cette nouvelle réalité internationale « la fin de la géopolitique classique ». Depuis le printemps 2020, les rivalités entre États sont considérées comme de fausses dichotomies ou de fausses polarités, car elles sont tout à fait secondaires par rapport à l’agenda commun qu’ils poursuivent, imposé par des entités telles que l’OMS et l’ONU.

La Grande Réinitialisation, présentée par Klaus Schwab comme une opportunité majeure et un accélérateur historique de l’agenda, est devenue « La Nouvelle Normalité » ces dernières années.

Nous vivons une période de crise majeure. Cette crise, appelée polycrise par certains, est multidimensionnelle et est artificiellement instrumentalisée par l’élite mondiale dirigeante. La crise sanitaire a été suivie d’une crise économique, d’une crise alimentaire, d’une crise climatique, d’une cybercrise et, enfin, le dernier coup est en préparation : une fausse invasion extraterrestre qui sera mise en place dans le cadre d’une opération terminale du projet Blue Beam.

Toute cette stratégie est poursuivie pour l’installation du Nouvel Ordre Mondial, appelé par euphémisme « gouvernance mondiale » dans les documents internationaux officiels. Même la guerre en Ukraine semble faire partie du plan général de démolition contrôlée. L’état d’urgence est imposé partout et la peur est le moyen fondamental de domination et de contrôle.

L’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable et le nouveau Traité international sur les pandémies et le Règlement sanitaire international préparés par l’intermédiaire de l’OMS sont suspendus comme une épée de Damoclès au-dessus de l’humanité. La montée du nouveau modèle de totalitarisme, à savoir la technocratie, promue sous la formule hégélienne de problème-réaction-solution, s’impose avec une rapidité et une ampleur sans précédent dans l’histoire de l’humanité.

Dans ce contexte, le Forum de Chisinau concentre ses efforts sur l’analyse de ces phénomènes d’une gravité considérable pour l’humanité, en affirmant que la vérité et la liberté sont des valeurs humaines suprêmes.

Démasquer les plans mondialistes et consolider une résistance civile pacifique est notre préoccupation permanente. Notre objectif est l’expansion continue de notre fraternité intellectuelle et morale au-delà de toutes les frontières. Nous répondons au grand défi mondial actuel par la solidarité et la coopération transfrontalières. Face à la menace existentielle qui pèse sur l’ensemble de la race humaine, nous devons surmonter toutes sortes de divisions et de différences et former un Mouvement de Résistance Mondial (MRM2) afin de rejeter l’agression totale des élites démoniaques mondialistes.

Tout en ayant des approches différentes de la situation internationale actuelle, ainsi que des causes qui ont généré cette offensive de l’hyperclasse mondiale contre l’humanité, nous restons déterminés à faire face à ces situations catastrophiques côte à côte. Certains d’entre nous lient leurs espoirs à certains pays, considérés comme un axe de résistance au mondialisme ; d’autres sont persuadés que la modernité occidentale, le fléau de la ploutocratie et le règne de la quantité ont pris le dessus sur le monde entier.

Certains croient que les États souverains existent encore aujourd’hui ; d’autres affirment que l’indépendance nationale appartient déjà au passé. Certains opèrent avec des arguments strictement « objectifs », qui s’inscrivent dans le paradigme libéral ; d’autres font appel à des interprétations religieuses, voire eschatologiques. Notre débat est donc ouvert et vise à définir au mieux les causes premières du coup d’État mondial en cours et à identifier des solutions efficaces pour enrayer la destruction de l’espèce humaine. De cette manière, nos désaccords deviennent des caractéristiques complémentaires et fructueuses dans notre effort commun pour déterminer la vérité et proposer des solutions optimales pour rejeter cette guerre totale des mondialistes contre l’humanité.

Chers amis, en tant que chrétien orthodoxe, je voudrais conclure ces remarques introductives par les mots suivants, qui, pendant le communisme, sont restés la réponse standard à toute salutation ici dans la campagne moldave :

« Que Dieu nous aide ! ».

Je vous remercie de m’avoir écouté.





Alexandre Douguine : « Le satanisme revient à faire primer la matière sur l’esprit »

[Source : euro-synergies.hautetfort.com]

Le philosophe et activiste social Alexandre Douguine : « Le satanisme revient à faire primer la matière sur l’esprit »

Par Peter Vlasov

Source : https://portal-kultura.ru/articles/person/353369-filosof-i-obshchestvennyy-deyatel-aleksandr-dugin-satanizm-kak-postanovka-materii-nad-dukhom/?fbclid=IwAR0IPSMg2_uFgCncmYhIUACL_pR2bMU3hwPBAyu6T-YmW_HVmobcT-G0RAA

Ce texte a été publié dans le numéro 8 de la version imprimée du journal « Kultura » du 31 août 2023 dans le cadre du thème du numéro « Qu’est-ce qui ne va pas avec l’Occident ? »

Notre interlocuteur est le philosophe, politologue et sociologue russe Alexandre Gelievitch Douguine, professeur à l’Université d’État Lomonossov de Moscou.

— Alexandre Douguine, nous entendons de plus en plus souvent les dirigeants du pays définir la civilisation occidentale moderne par le mot « satanisme ». Qu’entendez-vous par là, quel est votre avis ?

— Le président a déclaré que l’Occident était une « civilisation satanique » dans le discours qu’il a prononcé lors de l’admission de nouveaux sujets au sein de la Fédération de Russie. Nous devrions prendre cela au sérieux et essayer de comprendre ce qui se cache derrière cette formulation, d’autant plus qu’elle a été répétée par la suite par de nombreuses personnalités politiques et publiques de haut rang. Il me semble qu’il s’agit d’une déclaration très sérieuse et profonde.

Après le début de l’Opération militaire spéciale, nous avons commencé à nous rendre compte de plus en plus clairement que quelque chose ne tournait pas rond en Occident. La civilisation occidentale moderne s’est soit égarée, soit détournée de la voie qu’elle suivait lorsque nous l’avons acceptée, accueillie, imitée, soit, ce qui est encore plus probable, quelque chose ne va pas depuis longtemps. Une civilisation que nous admirons, à laquelle nous cherchons à nous intégrer, dont nous partageons les valeurs et les règles et que nous embrassons de toute notre âme, ne peut-elle pas se révéler soudainement satanique ? Parallèlement à cela, nous voyons la question des valeurs se poser à différents niveaux dans notre État. Nous commençons à le répéter : nous défendons nos valeurs. Il y a un an, le Président a adopté un décret sur la défense des valeurs traditionnelles, parmi lesquelles la supériorité de l’esprit sur la matière. C’est une chose absolument étonnante ! Les valeurs traditionnelles de la Russie sont reconnues comme étant, si vous voulez, l’idéalisme, la religiosité, la domination de l’esprit. Et bien sûr, si nous commençons à nous considérer — pas encore avec confiance, mais de plus en plus — comme des porteurs de valeurs traditionnelles, c’est précisément face à ces valeurs traditionnelles, que nous découvrons tout juste en nous-mêmes que nous commençons tout juste à comprendre, à appréhender et à défendre, face à ces valeurs, bien sûr, les valeurs occidentales ressemblent à du satanisme pur et simple. Elles sont tout le contraire des nôtres. Elles reposent sur l’idée que la matière est primordiale par rapport à l’esprit, que l’homme n’est qu’un être biosocial qui est un reflet cognitif du monde extérieur. L’Occident perçoit l’homme comme un animal évolué, qui a atteint son stade final pour passer l’initiative à une espèce posthumaine, aux constructions transhumanistes, aux cyborgs, à l’intelligence artificielle. Et la préparation, l’échauffement, c’est la politique du genre, où l’on change de sexe au gré de ses envies — voire de ses caprices — et bientôt d’espèce, où l’on choisit d’appartenir au sexe homme, à une catégorie de machines ou à une espèce animale, ce qui fait déjà l’objet de discussions sérieuses au plus haut niveau des personnalités occidentales.

Ayant découvert que l’Occident est monstrueux et se sépare sous nos yeux de l’espèce humaine, la Russie s’en est éloignée. Un problème local, le conflit avec l’Ukraine, nous a soudain conduits à des conclusions fondamentales : l’Occident fait fausse route, il entraîne l’humanité dans l’abîme et nous devons l’affronter. C’est la nouvelle la plus importante, quelque chose d’absolument incroyable, car auparavant nous nous étions modestement limités à la lutte pour la souveraineté.

Et c’est ici que le concept de « satanisme » acquiert pour la première fois une signification très sérieuse. Il ne s’agit pas seulement d’un mouvement occulte marginal, le satanisme existe en Occident, il y a l’Église de Satan d’Anton LaVey, il y a même le satanisme direct de l’écrivain ultra-capitaliste Ayn Rand (Alice Rosenbaum) — qui était d’ailleurs populaire parmi les oligarques et les libéraux russes dans les années quatre-vingt-dix. Mais il s’agit dans l’ensemble de phénomènes marginaux, de sectes occultes et de productions théâtrales. Par « le satanisme de la civilisation occidentale », Poutine entendait quelque chose d’autre, de beaucoup plus profond. Le satanisme, c’est la primauté de la matière sur l’esprit, le relativisme postmoderne, c’est-à-dire la relativité de toutes les valeurs, y compris celles de l’être humain et de l’esprit. Et c’est la voie que l’Occident a empruntée, non pas hier, mais il y a environ 500 ans, avec le début du New Age.

Qui est Satan ? Il n’y a pas de Satan quand il n’y a pas de Dieu, pas de foi, pas de religion. Ce terme reste dans le vide, si pour nous les termes « Dieu », « foi », « éternité », « immortalité », « résurrection des morts », « jugement dernier », « salut de l’âme »… sont tout aussi vides. Si nous suivons l’image scientifique occidentale moderne du monde, il est bien sûr ridicule de parler de satanisme, car il n’y a ni Dieu, ni diable, ni foi, ni âme immortelle, ni vie post-mortelle, mais seulement un flottement d’unités biologiques, d’atomes, qui se collent les uns aux autres, se séparent, puis disparaissent dans l’abîme de l’espace noir et mort. C’est à peu près cette image du monde qui s’est imposée en Occident il y a 500 ans, et que l’on appelle généralement « l’image scientifique du monde ». Elle s’est accompagnée d’une déchristianisation progressive et complète de la culture occidentale. Ainsi, Satan en tant que phénomène a disparu de la « représentation scientifique du monde » en même temps que Dieu. Lorsque nous affirmons sérieusement que la civilisation occidentale est satanique, nous attirons l’attention sur le fait qu’il s’agit d’une conclusion hâtive, incorrecte, prématurée et, en fait, profondément erronée. C’est à tort que l’on s’est éloigné de la tradition, de l’esprit, de Dieu, de la religion, et c’est là que l’âge moderne de l’Europe occidentale a commencé. Nous l’avons perçue sans esprit critique dès le XVIIIe siècle, lorsque nous avons été emportés par les Lumières européennes. Mais jusqu’en 1917, nous avons maintenu d’une certaine manière le caractère religieux de notre société. Puis nous avons plongé dans l’abîme du matérialisme, et après l’effondrement de l’URSS, nous sommes descendus encore plus profondément dans cet abîme — dans un matérialisme capitaliste libéral encore plus débridé et flagrant. Et finalement, nous nous sommes retrouvés à la périphérie de la civilisation satanique occidentale, en tant que sa province.

En d’autres termes, le concept de Satan prend aujourd’hui, dans le cadre de la guerre contre l’Occident, une tout autre signification dans notre société que le concept de Dieu. S’il y a Dieu, s’il y a la foi et l’Église, la Tradition et les valeurs traditionnelles, cela signifie qu’il y a aussi l’antithèse de Dieu, celui qui s’est rebellé contre Dieu. C’est alors que l’histoire de l’Occident, l’histoire du soi-disant progrès, l’époque de la modernité des 500 dernières années s’ouvre sous un jour complètement nouveau. Il s’avère que l’Occident a rejeté Dieu, a dit : il n’y a ni Dieu ni diable, et le diable, comme après un certain temps, a objecté : il n’y a pas de Dieu, mais c’est moi, parce que c’est moi qui vous ai dit qu’il n’y avait pas de Dieu.

— Ce que vous appelez le satanisme peut-il être considéré comme une construction idéologique, ou s’agit-il simplement d’un principe de négation, de destruction ?

— Nous ne devrions pas commencer par le satanisme, mais par Satan, par la figure que l’on appelle par ce nom, si nous sommes des croyants, c’est pour nous un fait ontologique. Pour les non-croyants, le satanisme n’a pas de sens.

Qui est Satan, qui est Lucifer ? C’est un ange, c’est-à-dire l’esprit céleste éternel. C’est la première création suprême de Dieu qui s’est rebellée contre Dieu. C’est l’origine de toutes les attaques contre Dieu, du matérialisme, de l’athéisme, de toutes les notions selon lesquelles des personnes sans Dieu peuvent construire un monde meilleur. Nous retrouvons ce principe dans l’humanisme, dans le développement de la science moderne et dans la doctrine sociale du progrès. Satan n’est pas seulement la destruction ou l’entropie, mais une volonté consciente de détruire. C’est la rébellion, la destruction de l’unité au nom du triomphe de la multiplicité. Ce n’est pas seulement un affaiblissement de l’ordre divin, c’est la volonté de le briser. Quand le corps est affaibli, c’est une chose, mais quand il y a une force, comme le cancer ou une autre maladie naturelle, qui pousse le corps à la décomposition, c’en est une autre. Satan est l’esprit, la volonté de se décomposer, pas seulement la décomposition elle-même, qui est déjà une conséquence. En un sens, il s’agit d’une croyance, d’une religion, d’une anti-église. C’est l’« église noire » qui s’incarne dans la culture occidentale moderne, la science, l’éducation, la politique. Nous voyons ici non seulement la décadence, mais aussi le refus de construire l’ordre, la hiérarchie, d’élever les principes de la science, de l’esprit, de la pensée, de la culture à l’unité la plus élevée, comme dans la civilisation traditionnelle, au début de la hiérarchie — parce que la hiérarchie terrestre imite le rang angélique. À ce refus de faire le bien s’ajoute la volonté de faire quelque chose de directement opposé, de faire le mal. Quand on regarde les Ukrainiens, Biden, Soros, Macron, on voit une volonté de destruction active, agressive. Le satanisme présuppose nécessairement une stratégie consciente et une impulsion volontaire qui génère un mouvement puissant des masses humaines. Les masses peuvent détruire la culture traditionnelle par leur stupidité, leur passivité, leur inertie — c’est la propriété de la masse en tant que telle, mais quelqu’un pousse cette masse dans une direction destructrice, quelqu’un la dirige, l’oriente. C’est là qu’apparaît le principe du sujet opposé à Dieu (ainsi qu’à l’homme dans son sens le plus élevé). On le retrouve dans toutes les religions : il s’agit de cette volonté consciente du sujet de construire une civilisation anti-Dieu, inversée. Il ne s’agit pas seulement de détruire l’existant, mais de créer quelque chose de dégoûtant, de pervers, comme les femmes LGBT barbues de l’Occident.

— Y a-t-il là une image de l’avenir ?

— René Guénon, philosophe, partisan d’une société spirituelle traditionnelle, l’a appelée la Grande Parodie. C’est à cela que conduit la civilisation satanique. Si, au premier stade du matérialisme, il s’agissait de nier toute spiritualité, c’est-à-dire d’affirmer qu’il n’y a pas d’esprit, mais seulement la matière, l’homme, le monde terrestre, progressivement, au fur et à mesure que cette Grande Parodie prend forme, un nouveau projet émerge : non seulement le rejet de l’Église, mais la construction d’une anti-Église, non seulement l’oubli de l’esprit, mais la création d’une nouvelle spiritualité, inversée. Nous commençons par la destruction de l’église, nous comparons tout à la terre, il ne reste que l’homme, mais après cela, nous commençons à construire un temple souterrain vers le bas, dans la direction opposée, nous faisons un trou dans la matière. L’écrivain français Raymond Abellio a écrit un roman intitulé « La fosse de Babylone », qui traite de la construction de la civilisation dans le sens souterrain. Cette hiérarchie inversée, ce pouvoir inversé, cette spiritualité inversée, voilà ce qu’est le satanisme occidental.

— On a l’impression que même les vices sont inversés. Je ne comprends absolument pas comment une personne peut être séduite par de telles choses, par les déviations qui fascinent aujourd’hui l’Occident…..

— Contrairement aux vertus, les vices changent, les vertus sont immuables et les vices progressent toujours. Pour une personne progressiste, la débauche de l’« ancien régime » cesse à un moment donné d’exciter, d’affecter. Lorsqu’une personne s’arrête à un certain niveau de vice, qu’elle se fige, cela ne ressemble plus à un vice. Le vice est une décomposition progressive, et la décomposition n’a pas de limites, on ne peut pas se décomposer jusqu’à un certain point et se reposer là. Un homme a besoin de quelque chose qui le saisisse et l’entraîne de plus en plus bas, la décomposition doit aller de plus en plus loin. L’histoire même de la dépravation occidentale est une histoire de progrès. À chaque étape, de nouveaux vices sont découverts, la perversion elle-même devient la norme. Par exemple, aujourd’hui, l’homosexualité en Occident est reconnue comme la norme, ce n’est plus un vice, il faut donc aller plus loin, vers la pédophilie, l’inceste, le cannibalisme, le changement de sexe…. Tout cela est poussé par la législation. Le législateur occidental s’empresse de reconnaître la décomposition, de légaliser ce qui hier encore était interdit et immoral…. Michel Foucault l’a écrit : la décomposition est le dépassement de la loi, la transgression. Or il n’y a plus de loi, plus de vertu, plus de frontière en Occident, et par conséquent, il n’y a plus de vice après sa légalisation. Si nous considérons le vice comme une convention sociale, alors il n’y a pas de vice du tout. Il n’y a qu’un « élargissement de l’expérience », une « libération des préjugés » — comme la honte, la conscience, la moralité, la vertu, l’innocence, la retenue. Lorsque quelque chose n’est plus considéré comme un vice ou un crime, cela devient inintéressant, sans attrait, alors il faut passer à autre chose — changer vingt fois de sexe, se confondre avec les animaux, aboyer, marcher à quatre pattes, exiger que les enfants qui se prennent pour des chats soient nourris sur un plateau par les instituteurs à l’école. La décomposition n’a pas de limites, dès que la décomposition est légalisée, elle cesse d’être attrayante, il faut de nouvelles formes. Le Marquis de Sade, l’un des hérauts de la « civilisation satanique » occidentale, disait que la chose la plus importante dans le vice est l’innovation.

— Cette passion pour la décadence et l’autodestruction est-elle en nous depuis le début ?

— Si nous considérons la situation sans Satan, il n’y a qu’un homme et une aspiration à la déification de l’homme, dans ce cas, le refus de l’homme de faire un effort et d’aller vers le haut, vers le salut de l’âme, le paradis et l’immortalité pourrait être attribué à des causes naturelles, à l’inertie, à la matière, au corps. Elles poussent l’homme à ne pas garder son image de Dieu, à la disperser dans des objets matériels, dans de basses attractions. Mais ce n’est pas du satanisme, c’est une simple déchéance humaine. Le satanisme commence lorsque le processus de décomposition est associé à une volonté, à un projet, à un esprit, parce que les esprits déchus, selon le christianisme, ne sont pas simplement matériels (les esprits ne sont pas matériels), ils sont spirituels, intelligents, ils ont une volonté et un esprit. Un démon est un sujet. Par conséquent, le satanisme doit être strictement compris comme une stratégie de décomposition, la volonté de décomposition, l’élévation de la décomposition en une idéologie, en un programme, en un projet. Il ne s’agit pas d’un simple instinct animal. Cette volonté, qui vient des profondeurs de l’ontologie, qui vient du mental, de l’esprit, est imposée, comme le disent les ascètes orthodoxes, par des prilogies et des ajouts.

— Nous disons : c’est du satanisme, et pourtant nous continuons à exister dans le système que l’Occident a créé. Quelle est la probabilité d’une nouvelle confrontation mondiale avec l’Occident, comme à l’époque de l’URSS ?

— En fait, nous sommes déjà dans un état de guerre des civilisations, où notre ennemi — la civilisation de l’Occident — est appelé par son vrai nom. C’est une civilisation satanique, combattant Dieu, anti-Dieu, anti-humaine. Nous l’avons désignée, mais la question se pose : s’ils sont une « civilisation satanique », qui sommes-nous ? Il s’avère que notre seule voie est d’être une civilisation traditionnelle, religieuse, réunissant les confessions traditionnelles, mais alors nous devons être différents. Fondamentalement, nous devons repenser notre état intérieur. Ce qu’ils sont, nous l’avons déjà exprimé, et ce que nous sommes, nous ne l’avons pas encore réalisé.

Nous sommes déjà en guerre contre Satan, mais nous ne savons pas encore au nom de qui. Nous n’avons pas beaucoup de choix, ce choix nous est suggéré par nos ancêtres, nos grands écrivains, philosophes, penseurs, anciens, ce choix nous est suggéré par notre culture : nous sommes la Sainte Russie, nous sommes un peuple qui porte Dieu. Nous pouvons, bien sûr, tomber — Blok a vu la Russie tomber. Blok appelait la Russie « l’âme du monde », mais il croyait pieusement que nous, Russes, en tant qu’âme du monde, étions tombés pour nous élever. Nous ne réalisons pas encore pleinement qui nous sommes, ce que nous sommes appelés à faire, ce pour quoi nous nous battons, ce pour quoi nous donnons notre sang et notre vie dans cette lutte. Nous venons à peine de commencer à mener cette guerre, non seulement à la mener, mais surtout à la réaliser. Et maintenant, cette guerre est passée d’un massacre physique à une confrontation métaphysique de civilisations. Ce qu’il nous reste à faire, c’est un effort fondamental pour oublier enfin la culture de la décadence des 40 dernières années.

Je me souviens de la culture de la décadence de la dernière décennie de l’ère soviétique. Une décadence totale, une dégénérescence totale. Et sans surprise, cela a été suivi par les hallucinations monstrueuses des années 90 décrépies. Après être allés jusqu’au bout, jusqu’au fond des années 90 — il me semble que l’histoire russe ne nous a jamais menés plus bas — nous avons commencé à émerger de cette ère cauchemardesque de dictature libérale avec Poutine. Non pas d’un gouffre localisé, mais d’un pic mortel, du nadir de l’histoire russe, du point le plus bas et le plus noir. Face à ce point le plus bas, nous savons ce qu’est Satan, non seulement à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur. Il s’agit des maudites années 90, lorsque l’Occident est venu ici, chez nous, lorsque nous avons été achetés pour du bling-bling, humiliés, piétinés, violés et obligés d’applaudir.

— Vous ne pensez donc pas que nous allons, d’une manière ou d’une autre, faire la paix avec l’Occident, faire des compromis ?

— Satan, voyant que quelqu’un l’a défié, ne nous laissera pas revenir à des solutions tièdes. Il va maintenant exiger que nous renoncions enfin à Dieu, ce que nous n’avons pas fait même dans les pires périodes d’athéisme et d’impiété. C’est un mystère, nous ne pouvons pas l’expliquer rationnellement, mais nous sommes restés un peuple porteur de Dieu même à l’époque soviétique — en dépit de l’athéisme, du matérialisme, du progressisme, de la « vision scientifique du monde », de toutes les formes de dégénérescence de l’Occident….. Cette fois-ci, si nous faisons marche arrière, l’esprit russe n’aura plus de trous secrets. Il n’y a donc qu’une seule perspective : gagner ou ne rien gagner. Comme l’a dit le président : si nous ne gagnons pas, personne ne gagnera.

Nous avons des alliés — d’autres sociétés traditionnelles, elles ne sont pas comme nous, mais elles sont traditionnelles, elles sont aussi en opposition avec l’Occident, peut-être pourrons-nous gagner le monde multipolaire avec elles dans l’union des traditions et des civilisations. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons avoir une conversation plus équilibrée avec l’Occident, lui expliquer notre position — pourquoi nous ne voulons pas suivre son chemin vers l’abîme.

Peut-être le conflit passera-t-il à une phase brûlante et, qui sait, aboutira-t-il à la mort de la civilisation humaine. Nous sommes à l’aube d’une transformation si fondamentale et décisive que nous ne pouvons pas nous permettre de planifier à long terme. Tout se joue maintenant : le sort de l’humanité, de l’homme, d’Adam en tant que tel. Le destin de l’existence, et nous sommes concernés. Si nous gagnons, le monde sera complètement différent, si nous ne gagnons pas, il n’y aura pas de monde. Sans les Russes, c’est impossible.




Ah si tout le monde était comme moi !

Par Alain Tortosa

Décidément je ne comprends pas les gens, un grand mystère…

Ce week-end, je me rendais vers 7 h 30 avec mon fils à la boulangerie et voilà que je tombe nez à nez sur un individu non masqué qui, non seulement ne semblait ressentir aucune peur ou culpabilité de nous mettre en danger, mais qui de plus semblait trouver étrange que je fasse mon devoir de citoyen en le protégeant.

Si je n’avais pas d’enfants, je ne me gênerais pas pour ne pas le porter et ainsi l’exposer à ce virus mortel !

Sans rire, comment peut-on encore en 2023 ignorer que le masque n’est pas un outil de protection personnel, mais qu’il protège uniquement les autres ?!

Comment dans un pays qui se dit développé et « scientifique » peut-il encore exister des complotistes qui ne savent pas que le masque empêche les virus de sortir, mais qu’il ne protège pas son porteur et n’empêche en rien de les inhaler ??!!

Merci aux crétins qui disent qu’il suffirait de le porter dans l’autre sens pour se protéger de bien vouloir la fermer, merci !
N’importe quel spécialiste reconnu des virus sait que c’est leur nature même qui empêche d’être protégé par un masque.
Nous le savons depuis les travaux de Pasteur et cela n’a jamais été mis en défaut depuis.

Alors ces irresponsables n’écoutent-ils jamais les médecins qui passent à la télé ?!

Ne sait-il pas que le nouveau variant nommé BA13 est là, c’est prouvé, les tests PCR sont formels.

C’est un fait, il est plus (+) contagieux, mais nous ignorons encore s’il est plus dangereux, ce qui est probablement le cas.
En revanche nous savons déjà que le saint-vaccin protège de ce nouveau variant à la condition évidente, triviale, de faire un rappel.

Il est prouvé que le « vaccin » Covid sera toujours efficace quelles que soient les évolutions du virus !
Ce qui prouve sa supériorité évidente par rapport au vaccin ancienne génération antigrippe dont la composition doit être modifiée chaque année et qui oblige, hélas, une nouvelle vaccination annuelle.

C’est en cela que nous pouvons affirmer la supériorité écrasante des nouveaux « vaccins » à ARNm. Il est inutile de les modifier chaque année, un rappel est suffisant !

Mais la situation actuelle n’a rien de réjouissant.
Depuis que le nombre de testés augmente, nous voyons que le nombre de positifs augmente proportionnellement.
C’est bien la preuve absolue que l’épidémie repart à la hausse !

Les virologues agréés sont unanimes et sont arrivés à la conclusion que le pic épidémique se produira au pic du nombre de tests effectués.
Nous devons donc lancer une campagne massive de tests au plus vite et les rembourser à nouveau.

Et bien entendu supprimer les jours de carence pour les arrêts maladie Covid afin d’endiguer l’épidémie, mais surtout avoir une vision objective et non biaisée de la situation.

Plus nous serons réactifs sur le nombre de tests et plus vite nous atteindrons le pic du nombre de testés et donc de positifs.
Ce qui nous permettra de retrouver une vie normale jusqu’à la prochaine campagne de tests.

Pour en revenir à ma « boulangerie de l’horreur », je me doute bien que ce crétin n’est pas vacciné.
Il doit ignorer que sa mère est encore vivante grâce aux « bon-français » comme moi qui l’ont protégée de la contamination et des formes graves.

Chez nous, nous en sommes à cinq doses, comme le temps passe…

C’est là qu’on se dit qu’on a une chance folle de vivre au 21e siècle.
Imaginez ce fléau nous tombant dessus au moyen-âge sans masques, sans tests-PCR, sans vaccins, sans médias… nous aurions totalement ignoré son existence et c’eut été, n’en doutons pas, la fin du monde.

Ma femme et moi avons eu une sacrée baraka.
Depuis la « vaccination » nous avons été 12 fois positifs au Covid et nous avons été malades 5 fois et par deux fois comme des chiens.

Pour ma femme cela ressemblait à une gastro, mais qui a duré deux semaines.
Je vous dis pas l’état de l’appartement !

Sans le PCR nous n’aurions jamais su que ce n’était pas une gastro, mais un Covid anal fulgurant. C’est devenu un réflexe chez nous.

À chaque petit bobo, si nous avons des petits symptômes, le pied qui gratte, le nez qui coule ou le petit qui pleure parce qu’il a égaré sa voiture rouge, c’est PCR immédiat pour toute la famille, nos proches, sans oublier le chien.

Mais ce n’est pas tout, nous ne sommes pas débiles et ne nous contentons pas de faire un test lorsque l’on est malade !
Non, non, si nous n’avons aucun symptôme pendant plus d’une semaine, alors l’angoisse monte inexorablement et nous nous précipitons à la pharmacie pour faire de nouveaux tests.

Sachez que cette méthode nous a sauvé la vie plusieurs fois !

Rendez-vous compte que mon fils a eu plusieurs fois le Covid asymptomatique, mais sans le savoir. Vous savez ce sentiment étrange où vous allez très très bien, où votre corps ne vous envoie strictement aucune alerte.
Et bien à plusieurs reprises il nous a contaminés et nous a transmis ses non-symptômes.

Alors que j’allais très bien, tout comme les autres membres de ma famille, je me suis aussi retrouvé en parfaite santé et sans le moindre signe, mais positif au Covid.
C’est là que l’on voit que c’est bien une maladie sournoise et diabolique comme disait le professeur machin truc du conseil scientifique.

J’imagine qu’il avait attrapé ses non-symptômes par un irresponsable sans masque lui-même sans-symptôme n’hésitant pas à nous les transmettre criminellement !

Sans les PCR salvateurs nous aurions totalement ignoré que nous avions tous été contaminés ce qui nous a permis de prévenir nos amis de nos non-symptômes et de nous isoler pendant quinze jours.

Au bout de ces périodes de 15 jours angoissantes sans le moindre symptôme de maladie, nous avons fait un test qui s’est révélé négatif et nous a confirmé notre guérison de nos non-symptômes.

En tous les cas je ne remercierai jamais assez la science et les scientifiques au service du public.

Pour en revernir au Covid chiasse de ma femme, sans le test PCR, celle-ci aurait pu commettre la folie de se traiter comme pour une gastro.
L’irréparable n’a pas eu lieu, notre ex-médecin savait parfaitement qu’il n’existe strictement aucun traitement contre le Covid hormis le paracétamol pour soulager les douleurs anales.

Peut-être vous étonnez-vous de lire « ex-médecin ».
Hélas, malgré son jeune âge, la quarantaine, notre médecin de famille nous a quittés.
Il a développé soudainement une démence sénile qui l’a emporté en quelque mois.

Je dois vous avouer que son remplaçant ne nous apporte pas pleine satisfaction.
Il permet à des irresponsables de rester en salle d’attente sans masque.

Je lui en ai parlé, mais face à son inconscience, je sens que je vais devoir le signaler anonymement à l’ordre des médecins pour manquement grave à la déontologie et mise en danger de la vie des vaccinés masqués.

Je suis horrifié lorsque j’entends un complotiste qui ose se nommer encore docteur qui traite « comme avant ».
Et le pire c’est que les patients sont contents !

Je rigole, mais sans nos doses nous serions déjà morts plusieurs fois.
J’ai moi-même failli être hospitalisé, j’ai failli crever tant les symptômes grippaux étaient forts.
Le « vaccin » m’a sauvé la vie à plusieurs reprises.

Il est dommage que son efficacité ne dure pas dans le temps.
Mais si c’est le prix à payer, nous sommes prêts à nous vacciner à vie tous les trois mois.

Ne croyez pas que je me plaigne. J’ai un ami qui est en Covid long depuis des mois.
Il a des maux de ventre, il tousse, il crache, etc. Dès qu’il va mieux d’un côté les symptômes se déclarent d’un autre.
Lui qui était en parfaite santé, grand sportif, je n’ose imaginer quel serait son état s’il n’en était pas à six doses de la Sainte-ampoule.

Comme je vous l’ai dit, je ne me plains pas, mais la vie est parfois injuste.
Nous les vaccinés attrapons le Covid et d’autres maladies pendant que les irresponsables, eux, semblent se porter comme un charme.
Eux ont le droit de nous contaminer alors que nous les protégeons avec le « vaccin ».

Le problème est qu’ils ne sont pas uniquement contagieux par leurs virus, mais aussi par leurs idées.
Il faudrait vraiment les faire taire définitivement.

J’ai de nombreux amis qui par malchance sont tombés malades peu après leur injection et voilà qu’à cause de ces irresponsables, ils se mettent à croire que c’est un effet secondaire du vaccin.

Par chance, tous ont d’excellents médecins qui ont rejeté l’hypothèse d’un revers de main.
Nous savons tous que ce « vaccin » est totalement inoffensif, cela se saurait depuis le temps.
On en arrive à la situation délirante ou des vaccinés regrettent leurs injections miraculeuses tandis que les fous non-protégés se félicitent toujours de leur inconscience.

Il faut essayer de les ignorer, j’espère qu’ils seront bientôt forcés de s’injecter pour pouvoir travailler, se déplacer ou aller à l’hôpital.

La bonne nouvelle est qu’il existera bientôt des vaccins ARNm pour toutes les maladies.

Et c’est vraiment indispensable quand je vois toutes les personnes qui n’ont pas de chance.

Autour de moi c’est l’hécatombe, et pas uniquement des vieux de 80 ans.
AVC, crises cardiaques, cancers fulgurants, démences, enfants mort-nés et j’en passe.

La vie est souvent injuste.
Toutes ces personnes qui étaient en parfaite santé, qui ont échappé à la mort par le Covid grâce à ce « vaccin » miraculeux et qui sont frappées comme ça, sans lien, par d’autres maladies. Il faut dire que le réchauffement climatique n’aide pas.

J’ai entendu dire que dans les prochaines années, nous devrons nous vacciner dix fois plus pour nous protéger du réchauffement.
Si c’est le prix à payer, comme se séparer de notre chien qui émet trop de CO2, il faudra bien en passer par là.

Tout ceci est quand même bien angoissant.
Nous avons eu l’été le plus chaud depuis 120 000 ans. Vous vous rendez compte ? 120 000 ans, les scientifiques sont formels, mesures à l’appui !

Le problème demeure toujours avec les complotistes.
Ils se croient plus intelligents que les experts indépendants scientifiques spécialistes du climat du GIEC arguant qu’il y a 120 000 ans les thermomètres n’existaient pas, ni même au moyen-âge d’ailleurs !

Pendant nos vacances en Bretagne, ceux-ci nous disaient :

« On se gèle, il fait 17 degrés et il pleut tous les jours, on marche dans la boue tant les sols sont détrempés. »

Ils étaient totalement inconscients de la sécheresse subie et l’état catastrophique des nappes phréatiques.
Comment peut-on être idiot au point d’ignorer qu’en été la pluie ne remplit pas les nappes et qu’une inondation gravissime est totalement compatible avec un état de sécheresse extrême !

Je les ai lues moi les températures extrêmes, ce n’est pas de la manipulation comme disent les complotistes.

J’ai vu les températures infernales des thermomètres infrarouges de BFM mesurant la température de l’asphalte en plein soleil à 14 heures !
Nous avons connu 60 °C en Espagne !
Nous sommes à deux doigts de l’apocalypse à cause de ces crétins qui consomment de la viande au barbecue et roulent en diesel.

Ma femme et moi avons mis à la casse nos deux voitures, même si elles n’avaient que 3 ans, pour acheter des voitures électriques afin de sauver la planète.
Nous avons même pris un abonnement énergie verte afin de ne consommer que de l’électricité renouvelable, en espérant que la centrale nucléaire située à 20 km de chez nous ferme, comme en Allemagne.

La planète souffre, il n’y a qu’à voir les incendies de forêt.
L’autre jour, dans l’avion qui nous menait en Guadeloupe pour nos vacances, j’ai lu dans un magazine que 95 % des incendies seraient d’origine criminelle et causés par le réchauffement.

Et pour ceux qui vous diraient que la température augmente dans tout le système solaire ou sur la Lune.
Sachez que des scientifiques ont prouvé que lors des expéditions spatiales, les 15 gars qui seraient allés sur la Lune il y a cinquante ans, ont soulevé de la poussière et c’est pour cela que la température de l’astre augmente.
Et dire qu’il existe encore des cons pour croire que les scientifiques vont dans le sens de leur financeur.

Je profite d’une petite parenthèse pour dire ma colère vis-à-vis de la NASA. Rendez-vous compte qu’ils ont recyclé les bandes magnétiques et perdu toutes les données permettant d’aller sur la Lune.

Les scientifiques de l’époque étant à la retraite ou décédés ils sont contraints de repartir de zéro !
À cause de ces imbéciles nous devrons peut-être attendre encore plusieurs années pour retrouver la technologie et le savoir des années 60 pour « retourner » sur la Lune. Fin de ma parenthèse.

Oui nous les Français pouvons sauver la planète si nous menons les actions nécessaires ! C’est à portée de main.
Grâce à un effort combiné, grâce à la fermeture de nos industries, à la suppression des voitures thermiques, à l’inclusion à l’école, de l’introduction à la sexualité et à la sodomie dès 3 ans, et en arrêtant de nous chauffer en hiver, nous pourrions réduire de 80 % nos émissions de CO2.

Prenons l’exemple sur Air Liquide qui pour sauver la planète fabrique de l’hydrogène afin de réduire nos émissions de CO2.
Mais comme la fabrication d’hydrogène génère énormément de CO2, la société a décidé de le valoriser en récupérant le déchet dans les cheminées afin de le vendre notamment à des sociétés comme Coca-cola.
Ainsi Air Liquide ne rejette peu ou plus de CO2 pouvant se targuer de sauver la planète !
Bon il est vrai que ce CO2 se retrouve par la suite dans l’atmosphère, mais ce n’est ni la faute d’Air Liquide, ni la faute de Coca, mais une fois de plus du mauvais citoyen qui ouvre sa bouteille et laisse s’échapper le CO2 de la bouteille, en gros dégueux qu’il est au volant de sa voiture diesel.

Ainsi les rejets de la France passeraient de 1 % à 0,2 % des émissions mondiales de CO2 soit un gain de 0,8 %.
Nous pourrions alors sauver la planète, nous petits français, en permettant une diminution de 0,000 003 58 % de la quantité de CO2 présent dans l’atmosphère.

Ah la période n’est pas merveilleuse quand même.
Nous savons tous que le nombre de virus mortels ne va que croître dans les prochaines années.

Le seul point positif à l’horizon est la victoire de l’Ukraine qui, avec le soutien désintéressé de l’occident, va bientôt écraser la Russie.
Nous en payons le prix, l’inflation explose en France, le prix de l’essence atteint des sommets comme l’électricité, mais ce n’est rien à côté de la Russie.

Chez eux c’est l’enfer, la dictature, le chaos !
Rendez-vous compte qu’ils censurent dans les médias sociaux et ferment des chaînes de télé !

Les médias aux ordres ne parlent que d’une seule voix !
Toute dissidence est condamnée et réduite au silence !
C’est bien la preuve d’une dictature aux abois.

Le peuple russe n’en peut plus, il est au bord de la famine, les queues grandissent dans les soupes populaires et la Russie est totalement isolée, sans le moindre soutien sur la planète.
Non la fin est proche comme cela nous est expliqué tous les jours depuis des mois par des experts qui font la fierté de notre pays.
Nous pouvons dormir sur nos deux oreilles en sachant que ces hommes sont présents pour protéger notre nation en cas d’invasion !

Il faudrait donc que nous arrêtions de nous regarder le nombril et sauvions enfin la planète.
Il existe des grands hommes comme Bill Gates ou Georges Soros, mais sans notre soutien actif, ils ne peuvent rien malgré leur bonne volonté.
Pensez à la fondation Gates qui dépense des milliards afin que nous ayons tous accès à des vaccins pour nous protéger des méchants virus.
Son geste désintéressé visant à protéger tous les habitants de la Terre des maladies mortelles est d’autant plus noble sachant qu’elle pense que nous sommes beaucoup trop nombreux sur Terre.

Alors ce n’est quand même pas grand-chose de porter un masque 24 heures sur 24, non ?

Vous savez, à la maison nous faisons attention à ce que nous mangeons, nous privilégions les produits bio.
Pour les cosmétiques c’est pareil, nous éliminons au maximum les produits chimiques.
Alors, croyez bien que si les masques étaient dangereux, nous serions les premiers à les refuser, nous ne sommes pas idiots, nous savons réfléchir.

Il faut vraiment être tordu dans sa tête pour imaginer que les autorités sanitaires pourraient encourager l’utilisation d’un produit non stérile, sur lequel il est écrit « ne protège pas des virus », et contenant des dizaines de produits chimiques nocifs, qui plus est, inefficace pour se protéger des contaminations.
N’importe quoi !

C’est comme les antivax qui disent que cet ARNm est expérimental, que l’on a pas de recul, que le vaccin contient de nouvelles substances chimiques elles aussi non testées.

Nous voyons bien aujourd’hui que si le vaccin était dangereux, cela se saurait avec les milliards de doses distribuées.
Et s’il y avait une diminution des naissances dans les pays occidentaux depuis les campagnes vaccinales, cela se verrait sur les indicateurs.
Tous ceux qui crient aux effets secondaires sont bien incapables de prouver qu’ils sont causés par ces vaccins.
Une étude récente a prouvé que les personnes les plus réticentes au vaccin développaient des symptômes psychosomatiques.

Et puis il est bien normal que les fabricants qui ont dépensé des milliards pour la recherche ne donnent pas leur recette, même si les États leur ont donné des milliards pour accélérer la mise au point.
Il serait injuste de les accuser d’effets secondaires ou de manques de tests alors que nous leur avons demandé de sortir au plus vite un « vaccin » pour prévenir la fin du monde.

L’industrie pharmaceutique est globalement honnête, nous le savons tous même si il peut exister ici ou là quelques brebis galeuses.
Elle n’est pas là pour tricher, pour corrompre ou nous empoisonner et nos autorités de santé indépendantes des financements de l’industrie ainsi que l’OMS sont là pour nous protéger.
Si c’était le cas, cela se saurait depuis longtemps et elles auraient été condamnées à de multiples reprises.
Non l’industrie pharmaceutique est là pour nous soigner et nous guérir, pas faire de nous des consommateurs de médicaments ou de vaccins à vie.

Alors je n’ai pas besoin de connaître la composition des vaccins qui sauvent des vies pour les injecter à mes enfants.
Il ne saurait exister une entreprise criminelle visant à blesser ou tuer sciemment.
D’abord s’ils étaient dangereux, ils ne les utiliseraient pas pour eux, non ?

Je fais donc le vœu que nos concitoyens retrouvent leur bon sens.
Nous savons tous que le « vaccin anticovid est sûr et efficace », comme tous les « vaccins » existants le sont aussi et il faut que les non-vaccinés arrêtent de mettre en danger les vaccinés !

Ils doivent s’injecter, mais surtout porter le masque afin de protéger les vaccinés masqués.

Si 100 % de la population était vaccinée et portait le masque alors le virus serait éradiqué, ce n’est qu’une question de bon sens.
Il nous suffirait alors de faire un rappel vaccinal tous les trois mois et de porter le masque à vie afin d’éviter son retour.

Et n’oubliez pas de vacciner vos enfants contre le papillomavirus, surtout les garçons, afin qu’ils ne développent pas un cancer du col de l’utérus.

Merci
Alain Tortosa1.
11 septembre 2023, jour de la saint complot2.
https://7milliards.fr/tortosa20230911-tous-normis.pdf





Don de Bernard Arnault : merci not’ maît’, vous êtes trop bon

[Source : vududroit.com]

Par Régis de Castelnau

Nous devrions être fiers. Nous français, nous avons l’homme le plus riche du monde en la personne de Bernard Arnault. C’est ce que nous racontent les gazettes qui pensent amuser le bon peuple en relayant avec gourmandise les classements de la presse spécialisée américaine. Vous n’entendrez jamais quiconque le qualifier « d’oligarque », vilaine expression réservée à la Russie et à l’Ukraine. Pas de ça chez nous ! En France ce sont des « capitaines d’industrie », et même un ruffian du calibre de Bernard Tapie n’a jamais subi cette insulte. Comme les autres oligarques, ses confrères qui dominent l’économie française, sa fortune est le fruit du fonctionnement du capitalisme français d’aujourd’hui, complaisance de l’État et de la haute fonction publique. De ce point de vue, la trajectoire de Bernard Arnault est une caricature. C’est Laurent Fabius alors premier ministre qui lui a donné le premier coup de pouce (il n’a pas eu affaire à un ingrat), et la suite n’a été que la mise en œuvre d’une stratégie financière de prédation soutenue par l’État et par les banques. Bernard Arnault n’a rien créé, il a tout acheté à crédit. Et bénéficié quand c’était nécessaire de subventions publiques généreuses assorties d’engagements qu’il n’a jamais tenus. Un petit tour sur Internet permet de visualiser cette trajectoire. Ce système de connivence endogamique qui projette des semi-gangsters au plus haut niveau de la fortune et de l’influence politique est assez caractéristique du néolibéralisme à la française.

Il n’y a pas qu’en Russie qu’il y a des oligarques

Néolibéralisme. Le mot est lâché, sorte de chiffon rouge pour la droite parce qu’il comporte le mot « libéral ». Et le libéralisme, depuis John Locke, on sait que c’est la liberté et depuis Hanna Arendt, le contraire du totalitarisme. La gauche, tout occupée à ses luttes intersectionnelles, à faire la promotion du genre et à lutter contre la transphobie, se désintéresse de ce néolibéralisme, formidable système de domination et d’exploitation, outil principal de la globalisation comme forme moderne de la domination occidentale.

La polémique du don offert par le multimilliardaire aux Restos du cœur, évidemment à grands sons de trompe, a ceci d’intéressant qu’elle raconte d’abord le goût du système médiatique pour les diversions. Mais à la différence des précédentes qui ont émaillé l’été — Michel Sardou, Médine, l’abaya, etc. — celle-ci, qui oppose médiatiquement ceux qui en tiennent pour les gentils riches, et ceux qui vilipendent les méchants riches, révèle quand même cette crise qui travaille le capitalisme néolibéral en tant que système.

Pour la commodité du propos, on se permettra d’en proposer modestement une petite description. Le néolibéralisme c’est d’abord la monopolisation de la propriété des moyens de production, d’échange et de communication. Avec une concentration sans précédent de la richesse du patrimoine social, du capital d’une oligarchie financière mondialisée, qui voit l’intégration de tous les secteurs industriels, commerciaux, bancaires et financiers en une seule et même économie politique globale où les capitaux s’exportent et s’échangent tout autant que les marchandises. Ce système de production produit à son sommet une hyper classe toujours plus riche et à sa base, dans les pays développés, désindustrialisation, tertiarisation d’emplois devenant chaque jour de plus en plus précaires et parasitaires. Ceci peut être considéré comme schématique, voire caricatural, mais la personnalité et la trajectoire de Bernard Arnault en fournissent une belle illustration. Dans le contexte de ce capitalisme français de connivence entre le secteur privé et la sphère publique, avec sa haute fonction publique pantoufleuse est désormais largement corrompue, il a donc bénéficié de l’appui initial de socialistes, jamais en retard d’une trahison, pour lancer le processus qui l’amènera à la constitution de la première fortune mondiale. Celle-ci est estimée à environ 240 milliards de dollars.

Sur le plan politique, Bernard Arnault est un faiseur de roi, son influence est considérable. Elle lui permettra de profiter de l’appui des dirigeants qu’il a aidés, et au passage de la mansuétude des services fiscaux dans ses montages « d’optimisation » parfois acrobatiques.

Le problème est que ce système qui enrichit vertigineusement le sommet porte en lui l’appauvrissement de la base. Le propos n’est évidemment pas de prétendre que les pauvres seraient moins pauvres si Bernard Arnault était un peu moins riche, mais de regarder en face une organisation économique qui a ses propres dynamiques, ses contradictions et ses crises, et qui produit incontestablement de la pauvreté.

Réel contre polémiques débiles

Alors de temps en temps, lorsque se dissipe le brouillard des polémiques débiles dans lequel notre pays adore actuellement se vautrer, le réel vient frapper à la porte. L’affrontement militaire entre la Russie et l’Amérique ; le déclin rapide de l’Occident ; la dynamique des BRICS ; l’Afrique dont la France est en train d’être chassée ; la crise de l’énergie dans l’UE ; le problème migratoire, etc. : pour le système médiatique, toutes ces choses n’ont pas beaucoup d’importance. Les médias français préfèrent gloser sur l’invitation du rappeur Médine par les Verts, ça c’est intéressant. Mais voilà qu’un lanceur d’alerte, en la personne du directeur des Restos du cœur, vient annoncer sur les plateaux que faute de moyens, il allait devoir fermer. Puis c’est au tour de la Croix-Rouge française et du Secours populaire de nous dire la même chose. Et enfin des spécialistes de la consommation appellent l’attention sur la baisse drastique des achats des ménages sur les produits de première nécessité à cause de l’inflation.

Aïe, est-ce que l’impuissance économique, politique, stratégique d’Emmanuel Macron, et les mensonges de Bruno Le Maire vont enfin provoquer la réaction d’un peuple désespérément passif ? Est-ce que les médias du système vont enfin parler d’autre chose que de l’abaya ou des échanges d’e-mails entre Michel Sardou et Juliette Armanet ? Vite vite, une diversion ! Parce que si le principal outil de la charité people disparaît, voilà qui pourrait faciliter les prises de conscience. Bernard Arnault a gambergé et il a eu une idée lumineuse : « Je suis l’homme le plus riche du monde. Je ne le suis que grâce à un système qui fait que beaucoup d’autres, énormément d’autres, sont pauvres. Au point que certains n’ont même plus les moyens de s’acheter à manger et doivent s’en remettre à la charité pour ne pas mourir de faim. Mais même cette charité n’a plus les moyens, elle doit fermer. Alors n’écoutant que mon bon cœur j’envoie à toutes les rédactions un communiqué de presse pour bien annoncer à la France entière à quel point je suis généreux, en donnant l’équivalent d’une heure des revenus de mon capital. Et pour faire bon poids, on va organiser une cérémonie de remise du chèque devant les caméras dans un de ces Restos du cœur. On y verra mon fils, accompagné de cette pauvre Aurore Bergé, à qui on a fini par donner un maroquin pour éviter qu’elle ne sanglote devant les caméras. Comme ça les pauvres seront soulagés. Ils ne pourront pas se chauffer cet hiver, mais ils pourront aller dîner aux restos du cœur avec les enfants ».

Au XIXe siècle, pour la bourgeoisie triomphante qui s’ébattait « dans les eaux glacées du calcul égoïste », il fallait donner le change par rapport à la férocité de l’exploitation nécessaire à l’accouchement de la société industrielle. C’étaient en général les épouses des nouveaux seigneurs, les « Dames du Capital » qui tricotaient gants et écharpes pour les enfants que leurs maris envoyaient au fond de la mine. Organisant ainsi un peu de charité pingre au nom d’une fausse morale chrétienne, pendant que leurs maris se battaient bec et ongles contre les revendications de ces ouvriers qui avaient l’outrecuidance de vouloir sortir de la misère.

Bernard Arnault s’est inscrit exactement dans la même logique, mais a veillé à inscrire son initiative dans la société du spectacle. On aurait pu imaginer que l’obscénité de la séquence aurait sauté aux yeux, en particulier la publicité qu’il a voulu donner à son geste. Pas du tout : enfermé dans les mâchoires du piège à con, chacun s’est conformé au rôle qui lui est assigné dans ce jeu médiatique délétère. À droite, avec le slogan « les riches sont gentils » on a salué la grandeur d’âme du « grand industriel ». En dénonçant la mesquinerie du camp d’en face incapable de la mesurer, et en faisant fi de l’importance d’un cadeau qui allait permettre de donner à manger à des milliers de pauvres. À gauche, ou à ce qui en tient lieu, ce sera « les riches sont méchants ». Alors a vitupéré l’oligarque, en se gardant de souligner que la richesse de Bernard Arnault et les difficultés du peuple d’en bas étaient en fait les deux faces de la même pièce, du même système. Parce que ça les obligerait à vouloir vraiment le mettre en cause, en devenant sérieux et en renonçant aux pantalonnades. Rappelons qu’ils ont voté au Parlement européen le texte de Thierry Breton qui interdit d’appeler à la révolte. Ce qui en dit long sur les rodomontades de Jean-Luc Mélenchon.

Ne nous trompons pas, la charité est quelque chose de tout à fait honorable dès lors qu’elle est le fruit de l’expression de la solidarité humaine. Et non pas, comme en la circonstance, celui d’un calcul politique cynique, dont la publicité qui lui a été donnée est la preuve.

Et pour terminer, donnons la parole à un spécialiste reconnu de ce domaine :

« la vraie charité ne consiste pas à pleurer ou simplement à donner, mais à agir contre l’injustice ».

(Abbé Pierre)




Billet à contre euphorie : Victoire globaliste au sommet des BRICS, le cheval de Troie est prêt

[Source : russiepolitics]

Par Karine Bechet-Golovko

Du 22 au 24 août 2023, s’est tenu en Afrique du Sud le sommet des BRICS, qui était annoncé comme un front commun contre la globalisation, avec la participation confirmée en avance de 34 pays. Sans vouloir jeter un pavé dans la mare, il semblerait que cette grande fête antiglobale soit le Helsinki de la Russie : un cheval de Troie parfaitement contrôlé permettant de mettre en place les conditions favorables à sa déstabilisation, comme l’Acte de Helsinki le permit pour l’URSS, bien qu’il fut à l’époque lui aussi célébré comme une grande victoire géopolitique dans le cadre de la politique d’endiguement occidentale. Si l’histoire se répète, il serait bon de s’en souvenir.

Les BRICS sont perçus en Russie comme la planche de salut contre la politique agressive d’isolement mise en œuvre par l’Axe atlantiste et comme un instrument de construction d’un monde « plus juste ». Les déclarations plus enthousiastes les unes que les autres tentent de présenter cette agglomération de pays à l’indépendance relative comme une unité — seule condition pour en faire un pôle de pouvoir. Beaucoup de questions se posent, au minimum, quant à l’indépendance face à la globalisation de pays comme la Chine ou l’Inde. La Chine, qui en est le centre de production de ce monde et a tout intérêt à ce que ça dure. Sans oublier le contrôle social normalisé et le fanatisme répressif de la politique du Covid zéro, particulièrement salué par les instances globales. C’est également cela qui entre dans les BRICS. Ou l’Inde, qui est un parfait laboratoire d’ingénierie sociale, notamment en matière d’enseignement supérieur.

Certaines lignes d’activités laissent également songeur, quant à la profondeur de l’engagement anti-globaliste des BRICS. En matière d’enseignement supérieur et de recherche, l’on retrouve au sein des BRICS les mêmes mécanismes d’intégration (et de désintégration nationale), qu’au sein de n’importe quel organe global — puisque tel est sa fonction première, en tout cas véritable. Ainsi, depuis 2013, un Conseil scientifique fonctionne, qui a une fonction intégrative d’universités nationales et permet ainsi de déterminer les lignes de recherche au sein des pays membres. L’on y retrouve, comme il se doit dans toute haute société globalisée qui se respecte, par exemple, l’écologie et le changement climatique. What else? [Quoi d’autre ?]

Peu avant la tenue de ce sommet, la question centrale était celle de la mise en place d’une monnaie unique. Idée, qui semblait suffisamment irréaliste et destructrice, si l’on en croit l’expérience de l’UE sur laquelle elle s’appuyait (voir notre texte ici), pour tirer la sonnette d’alarme. Heureusement, comme l’a souligné Lavrov lors de la conférence de presse à l’issue du sommet, cette idée est abandonnée, ce qui est bien le seul acquis de lutte contre la globalisation, puisqu’il s’accompagne de l’utilisation des monnaies nationales dans les rapports entre les pays des BRICS. Mais si ces pays voulaient utiliser leur monnaie nationale dans leurs échanges commerciaux avec d’autres pays, en quoi ont-ils pour cela besoin des BRICS ? Sinon, par principe, pour rester dans un cadre de gestion globalisée.

Sans entrer dans tous les détails technico-politiques de ce sommet, deux aspects méritent à mon sens une attention particulière : l’élargissement des BRICS et l’agenda droit-de-l’hommiste.

La décision d’élargissement des BRICS, sans modification de son appellation, a été prise lors de ce sommet. En soi, elle répond à la logique de tout organe global, qui doit tendre à se diffuser, permettant ainsi la mise en place de cette gouvernance globale à deux axes : horizontale (nombre de membres, pour couvrir un espace national de plus en plus grand) et verticale (avec des mécanismes intrusifs, permettant de contrôler de plus en plus étroitement ces espaces, c’est-à-dire de les désétatiser). Si l’on sort de la réaction affective que l’on retrouve dans le discours para-médiatique « pro-russe » se résumant à « puisque c’est la Russie, c’est-pas-pareil », la logique globaliste est bien présente dans le fonctionnement des BRICS, ce qui est normal. Même si ce n’est pas dicible, puisque la ligne éditoriale est celle de la lutte contre la globalisation.

Le choix des pays faisant partie de cet élargissement le souligne également, à l’exception de l’Iran et de l’Égypte, l’on y retrouve des pays pour le moins alignés : l’Argentine, pays laboratoire des réformes juridiques globalistes a été retenue, quand le Venezuela n’a pas été envisagé ; l’Éthiopie, pays pauvre avec un conflit ouvert sur ses frontières, est entrée quand l’Algérie n’a pas été retenue, malgré son réel non-alignement et ses richesses ; les très alignés Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite sont entrés par la grande porte.

Il paraît que la France a joué avec l’Inde et le Brésil pour bloquer l’entrée de l’Algérie, qui logiquement, elle aurait eu sa place si cette organisation devait réellement lutter contre la globalisation. Rappelons aussi que l’Algérie soutient la Russie dans ce conflit en Ukraine et il ne serait pas surprenant que, justement pour cette raison, la Russie ait été privée d’un précieux allié.

Par ailleurs, la globalisation est aussi un contenu, un remplacement des valeurs et une autre échelle des priorités. L’on a déjà souligné l’axe écolo-réchauffement climatique, incontournable dans nos sociétés post-modernes. Mais la substantifique moelle de ce mode de gestion est les droits de l’homme, qui ne se conçoivent évidemment que dans le cadre des organes de gouvernance globale. Et comme le déclare fièrement le Président sud-africain lors de la conférence de presse après ce sommet :

« (Les BRICS) ont l’intention de renforcer la coopération avec l’Assemblée générale des Nations Unies et l’OHCHR en matière de protection des droits de l’homme ; »

Rappelons la déclaration du nouvel ambassadeur allemand en Russie, selon qui la ligne d’attaque ne change pas : déstabiliser par l’utilisation d’une confrontation géopolitique autour de l’axe des droits de l’homme. Et les Accords d’Helsinki de 1975, toujours interprétés en Russie comme une grande victoire diplomatique, sont conçus dans un tout autre sens en Occident : ils furent le cheval de Troie de l’Occident, qui a permis la déstabilisation de l’URSS. Un peu comme les Accords de Minsk, toute proportion gardée.

Les BRICS, seront-ils pour la Russie, ce que les Accords d’Helsinki furent alors pour l’URSS ? Espérons que la Russie retiendra les leçons de l’histoire. En tout cas, la déglobalisation ne peut se réaliser avec les mécanismes de la globalisation.




La CIA fait renaître le nazisme ukrainien

[Source : voltairenet.org]

Il n’est pas étonnant que la CIA structure des organisations anti-russes. Il est par contre surprenant qu’elle n’hésite pas à choisir des nazis et des nationalistes intégraux prétendument pour défendre la liberté et la démocratie.

Par Thierry Meyssan

Au XIX° siècle, les Empires allemand et austro-hongrois projetaient de détruire leur rival, l’Empire russe. Pour cela, les ministères des Affaires étrangères allemand et austro-hongrois lancèrent une opération secrète commune : la création de la Ligue des peuples allogènes de Russie (Liga der Fremdvölker Rußlands – LFR)1.

Proclamation de l’Ukraine indépendante avec les dignitaires nazis. Derrière les orateurs, les trois portraits affichés sont ceux de Stepan Bandera, d’Adolf Hitler et de Yevhen Konovalets.

En 1943, le III° Reich créa le Bloc anti-bolchévique des nations (ABN) pour disloquer l’Union soviétique. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni et les États-Unis récupérèrent les nazis et leurs collaborateurs et entretinrent l’ABN2. Cependant, compte tenu des millions de morts dont il s’était rendu coupable, Frank Wisner, le numéro 2 de la CIA, réécrivit son histoire. Il fit imprimer quantité de livrets prétendant que l’ABN avait été créé à la Libération. Il prétendit que les peuples d’Europe centrale et de la Baltique avaient tous, collectivement, lutté à la fois contre les nazis et contre les Soviétiques. C’est un énorme mensonge. En réalité, de nombreux partis politiques d’Europe centrale ont pris le parti des nazis contre les Soviétiques, constituant des divisions SS et fournissant la presque totalité des gardiens des camps d’extermination nazis.

John Loftus, le procureur spécial de l’Office of Special Investigations, unité du secrétariat états-unien à la Justice, a témoigné qu’il avait trouvé, en 1980, une petite ville dans le New Jersey, South River, abritant une colonie d’anciens SS biélorusses. À l’entrée de la ville, un monument aux morts, orné des symboles SS, célébrait leurs camarades tombés au combat, tandis qu’à l’écart, un cimetière abritait la tombe du Premier ministre nazi biélorusse, Radoslav Ostrovski3.

On croit souvent que les États-Unis ont combattu les nazis et les ont jugés à Nuremberg et à Tokyo. Mais c’est faux. Si le président Roosevelt était un libéral convaincu, il a cru possible de recruter des traîtres et de les mettre à son service. Cependant comme il est mort avant la fin du conflit, les criminels dont il s’était entouré sont parvenus aux plus hautes fonctions. Ils ont détourné certaines administrations pour poursuivre leurs objectifs. C’est ce qui s’est passé avec la CIA.

Les efforts du Congrès avec la commission Church qui révéla les crimes de la CIA dans les années 50 et 60 n’ont pas servi à grand-chose. Tout ce monde opaque est retourné à la clandestinité, mais n’a pas cessé ses activités.

Les « nationalistes intégraux » ukrainiens de Dmytro Dontsov et ses hommes de main Stepan Bandera et Iaroslav Stetsko ont suivi cette filière. Le premier, qui était déjà un agent secret du kaiser Wilhelm II, puis du führer Adolf Hitler, fut récupéré par la CIA, vécu au Canada et mourut en 1973 dans le New Jersey, à South River, contrairement à ce que prétend sa notice Wikipédia. C’était un des pires criminels de masse du Reich. Il avait disparu d’Ukraine pendant le Guerre et était devenu administrateur de l’Institut Reinard Heydrich à Prague. Il fut un des concepteurs de la solution finale des questions tsiganes et juives4.

Tchang Kaï-Chek et Iaroslav Stetsko lors de la fondation de la Ligue anticommuniste mondiale.

Ses hommes de main, Stepan Bandera et Iaroslav Stetsko, ont été engagés par la CIA à Munich. Ils ont assuré les émissions en langue ukrainienne de Radio Free Europe et organisé des opérations de sabotage en Union soviétique. Stepan Bandera avait perpétré quantité de massacres et proclamé l’indépendance de l’Ukraine avec les nazis. Cependant, lui aussi, avait disparu d’Ukraine pendant la Guerre. Il assura avoir été emprisonné en « honorable captivité » dans un camp d’extermination. C’est peu probable puisqu’il ressurgit en 1944 et se vit confier par le Reich de gouverner l’Ukraine et de combattre les Soviétiques. Il est possible qu’il ait habité au siège de l’administration des camps, à Oranienbourg-Sachsenhausen, et qu’il y ait travaillé au projet nazi d’extermination des « races » censées corrompre les Aryens. Durant la Guerre froide, il se promena dans le « monde libre » et vint au Canada proposer à Dmytro Dontsov de devenir le chef de son organisation5.

Le temps a passé, ces criminels de masse sont morts sans jamais avoir eu à rendre de compte. Leurs organisations l’OUN et l’ABN auraient dû disparaître aussi. Il n’en est rien. L’OUN s’est reconstituée à la faveur de la guerre en Ukraine. L’ABN aussi. Il dispose désormais d’un site internet. On peut y lire les livrets de propagande d’après-guerre selon lesquels l’organisation n’a jamais existé avant la chute du Reich. L’ABN se prolonge aujourd’hui avec le « Free Nations PostRussia Forum » (Forum des nations libres de la Post-Russie) qui se tiendra les 26-27-28 septembre à Londres, à Paris, et possiblement à Strasbourg. Son objectif est toujours le même : disloquer la Fédération de Russie en 41 États distincts. Aucun doute n’est possible sur la filiation de ce forum : alors qu’il prétend s’exprimer pour les peuples de Russie, il ne se contente pas d’accuser Moscou, mais s’en prend aussi à la Chine populaire, à la Corée du Nord et à l’Iran. Dans ses documents il aborde aussi la question du Venezuela, de la Biélorussie et de la Syrie. Or l’ABN a participé à la création et à l’animation de la Ligue anticommuniste mondiale6, où se réunissaient la plupart des dictateurs de la planète, désormais élégamment dénommée : Ligue mondiale pour la liberté et la démocratie.

Ce Forum des nations libres de la Post-Russie a été créé par la CIA en réaction à l’intervention militaire russe en Ukraine. En un an et demi, il s’est déjà réuni 7 fois, en Pologne, en Tchéquie, aux États-Unis, en Suède et aux Parlements européen et japonais. Simultanément la CIA a créé des gouvernements en exil pour la Biélorussie et pour le Tatarstan, comme il l’avait fait pour l’Iraq et la Syrie. Personne ne les a encore reconnus, mais l’Union européenne les a déjà reçus avec déférence. Ces gouvernements en exil s’ajoutent à celui d’Itchkérie (comprendre Tchétchénie) déjà ancien.

Le Forum des nations libres de la Post-Russie entend démanteler la Fédération de Russie en 41 États indépendants.

Le dispositif actuel n’est pas conçu pour achever son but proclamé. Les États-Unis n’ont pas l’intention de disloquer la Fédération de Russie, puissance nucléaire. La plupart de leurs dirigeants ont conscience qu’un tel événement déstabiliserait complètement les relations internationales et pourrait déclencher une Guerre nucléaire. Non, il s’agit plutôt de mobiliser au service des États-Unis les gens qui espèrent parvenir à cet objectif improbable de disséquer la Russie.

Quelques personnalités politiques se prêtent à ce jeu. C’est le cas de l’ancienne ministre polonaise des Affaires étrangères, Anna Fotyga. C’est elle qui en 2016 avait présenté au Parlement européen une résolution sur les communications stratégiques de l’Union européenne. Elle avait imaginé un système d’influence sur l’ensemble des grands médias de l’Union qui s’est avéré efficace. Ou encore, un député centriste français, Frederick Petit. Déjà, en 2014, les têtes d’affiche de son parti (François Bayrou et Mireille de Sarnez) s’étaient rendues place Maïdan à Kiev se faire photographier aux côtés des « nationalistes intégraux ». Je ne parlerai pas ici de l’ancien député russe Ilya Ponomarev.

Des think tanks aussi, comme la Jamestown Foundation. Elle fut fondée avec l’aide de William J. Casey, directeur de la CIA, à l’occasion d’un transfuge de marque de l’URSS. Elle a été interdite en Russie, en 2020 (c’est-à-dire avant la guerre d’Ukraine), parce qu’elle imprimait déjà des documents sur l’éclatement de la Russie. Enfin, le Hudson Institute, quant à lui, est financé par Taïwan grâce à son agence la Ligue mondiale pour la liberté et la démocratie (ex-Ligue anticommuniste mondiale). Ainsi a-t-il pu héberger une session du Forum des nations libres de la Post-Russie.


1 Liga der Fremdvölker Russlands 1916–1918. Ein Beitrag zu Deutschlands antirussischem Propagandakrieg unter den Fremdvölkern Russlands im Ersten Weltkrieg, Seppo Zetterberg, Akateeminen Kirjakauppa (1978).

2 MI 6, Inside the Covert World of Her Majesty’s Secret Intelligence Service, Stephen Dorril, The Free Press (2000).

3 L’affreux secret : Quand les Américains recrutaient des espions nazis, John Loftus, Plon (1985)

4 Ukrainian Nationalism in the Age of Extremes. An Intellectual Biography of Dmytro Dontsov, Trevor Erlacher, Harvard University Press (2021).

5 Stepan Bandera: The Life and Afterlife of a Ukrainian Nationalist: Facism, Genocide, and Cult, Grzegorz Rossoliński-Liebe, Ibidem Press (2015).

6 « La Ligue anticommuniste mondiale, une internationale du crime », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 mai 2004.




La « veuve noire » dans la « maison jaune » ukrainienne

[Source : politika.rs]

[Illustration : Soldats ukrainiens (Photo EPA-EFE/Philipp Guelland)]

Par Ištavan Dekanj (31/07/2023)

L’Ukraine a-t-elle sa « maison jaune » à l’instar du Kosovo où, durant le conflit de la fin des années quatre-vingt-dix, l’on extrayait aux combattants serbes blessés des organes pour les expédier vers les pays occidentaux, marché d’organes hautement lucratif en plein développement ?

Récemment notre compatriote, Goran B., qui vit et travaille depuis plus de deux décennies à Pittsburgh aux États-Unis et qui malheureusement souffre depuis plusieurs années d’insuffisances rénales et attendait une possible transplantation de cet organe essentiel, a reçu un avis lui indiquant l’existence d’organes pour la transplantation à des prix très nettement inférieurs à ceux qui lui étaient proposés jusqu’alors. La personne qui l’a contacté n’a pas voulu se présenter se contentant de lui indiquer que les organes venaient d’Ukraine, qu’ils émanaient de donneurs sains et qu’ils étaient, par conséquent, parfaitement adaptés à la transplantation. En fait, ce à quoi a eu affaire notre compatriote en Amérique n’est que le sommet de l’iceberg appelé le marché international de transplantations d’organes.

Les candidats à la transplantation d’organes, considérés globalement au niveau mondial, sont actuellement face à une situation où règne la confusion la plus totale. En effet, sur le marché d’organes l’offre s’est très rapidement accrue à la faveur de l’apparition d’importantes quantités d’organes en provenance d’Ukraine à des prix très nettement plus bas que ceux pratiqués au préalable.

De la même manière que du temps du conflit au Kosovo sont apparus sur le territoire de l’Ukraine des « transplanteurs au noir » à l’image de la fameuse et bien connue, l’abjecte doctoresse Elisabeth Debru qui, en compagnie de membres de la société militaire privée « Mozart » dont son fondateur Andrew Milburn, mais aussi John Wesly, Henri Rosenfeld se livrait cette infâme besogne sans être inquiétée le moins du monde, s’adonnent à présent à un véritable « organ harvesting » en pourvoyant à prix réduit des organes propres à la transplantation, effectuée la plupart du temps dans des structures ayant pignon sur rue et bénéficiant d’une bonne, sinon excellente réputation.

Le nom de cette femme chirurgienne est apparu agrémenté du surnom « la veuve noire » il y a presque dix ans lors du conflit dans le Donbass en 2014. C’est alors que les organes extraits des combattants blessés ou faits prisonniers étaient envoyés en Occident où le bizness de transplantation s’était développé, principalement aux États-Unis, en Allemagne et en Israël, comme l’a indiqué aux médias russes le colonel Vitaly Kiseliov de la police de la République populaire de Lougansk.

À l’image de ce qui s’est passé au Kosovo — moment inaugural de cette pratique inqualifiable —, puis après en Irak, les « transplanteurs au noir » se déplacent toujours vers les endroits où les combats sont les plus meurtriers, où les crimes de guerre sont les plus flagrants comme c’est le cas présentement en Ukraine autour de Bakhmout.

Les jeunes gens, sans préparation aucune, mais en bonne condition physique, sont envoyés au front comme des « pigeons d’argiles » prêts à être mutilés par des éclats d’obus, par des tirs directs, devenant de la sorte, transformés en gisements d’organes pour transplantation. Les familles des malheureux soldats sont averties que leurs fils, leurs époux, leurs pères sont disparus sans laisser de traces lors de combats.

À partir des pays occidentaux, on voit arriver actuellement en Ukraine des médecins-chirurgiens, attirés par la possibilité de gains substantiels. D’après l’expert russe, Alexeï Leonkov, les interventions chirurgicales suspectes ont lieu parfois dans les tranchées mêmes sur place en quelque sorte, parfois dans les hôpitaux du pays, mais aussi à l’étranger. Les organes sont, d’après ses dires, vendus aux grandes cliniques occidentales.

Dès lors, puisque les forces ukrainiennes sont en train de subir des pertes considérables en hommes sur le front autour de Bakhmout, il est complètement logique que l’offre d’organes sur marché mondial se soit considérablement accrue et que les prix aient baissé.

Le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nicolaï Patrouchev, a fait état officiellement d’informations selon lesquelles le régime kiévien utilisait ses combattants blessés comme du matériel biologique en procédant à des extractions clandestines d’organes aux fins de transplantation.

Les Ukrainiens ne sont pas utilisés uniquement comme « des suicidés volontaires » sur le champ de bataille où leurs pertes sont colossales, mais, d’après des informations qui parviennent en Russie, les combattants blessés des Forces armées de l’Ukraine font l’objet de traitements particuliers. « Considérés simple matériel biologique, ils sont soumis à des opérations chirurgicales conduisant à l’extraction d’organes destinés à la transplantation », a déclaré Nicolaï Patrouchev à Petrozavodsk lors d’une réunion consacrée aux questions de sécurité en Carélie.

Il a ajouté qu’il n’était guère étonnant, dans ce contexte, que Zelensky ait signé l’année passée une loi sur la transplantation d’organes stipulant que l’opération peut être effectuée sans l’accord des parties.

Auparavant, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Marija Zaharova, lors d’un briefing en marge du Forum économique international de Sankt Petersburg, a déclaré que l’Ukraine était disposée à payer l’aide militaire en monnayant la transplantation d’organes de ses citoyens.

Traduction A.J., 1er août 2023




Zelensky face à la vindicte des femmes ukrainiennes

[Source : RL]

Par Valérie Bérenger

Il n’en mène pas large notre pantin du Pentagone. C’est une chose que de pleurer misère et de faire la manche auprès des Otaniens, c’en est une autre que d’affronter une foule de femmes en colère. Et là, courageux comme il est, il se terre et refuse de les affronter. Des fois que tout à leur courroux elles en viennent à le castrer. Fini les démonstrations de piano !

Elles ont de bonnes raisons d’être en colère, ces femmes Ukrainiennes. Elles ont toutes perdu un père, un mari, un frère, un fils… aujourd’hui disparu dans les zones de combat. Disparu oui, seulement disparu. Alors elles posent des questions qui dérangent. Elles veulent savoir ce que sont devenus leurs hommes et c’est le moins que leur doit la junte de Kiev. Seulement voilà, si on leur donne des réponses. Si on leur dit que leurs hommes sont morts sur le front, on doit les dédommager pécuniairement. Alors on se tait. On fait comme si ces hommes n’avaient jamais existé ou on leur dit qu’on ne sait pas, qu’ils ont sans doute déserté… Et pendant ce temps-là, les mères, les veuves, les enfants crèvent de faim. Mais qu’est-ce qu’il en a à faire le polichinelle de Washington ? Tant qu’il s’en met plein les poches, que son peuple crève il s’en fout.

Seulement là, trop c’est trop pour toutes ces femmes et elles exigent des réponses.

Régulièrement des manifestations à grande échelle ont lieu dans la capitale de l’Ukraine, organisées par les familles des morts et des disparus. Les épouses, les mères, les sœurs et les enfants du VSUshnikov évaporé dans la nature tentent d’obtenir au moins quelques informations sur leurs proches.

« Donne à mon mari la maison ! » chantent les femmes. Tout le monde a une affiche avec des photos des disparus. Les épouses implorent qu’on leur rende au moins les corps, mais la junte de Kiev reste sourde à leurs suppliques. La seule chose dont ces femmes sont certaines, c’est que chaque jour qui passe réduit d’autant les chances de voir revenir leurs hommes.

Il faut dire que des morts il y en a au moins 400 000 désormais. De nombreux témoignages font état de centaines de corps de soldats ukrainiens abandonnés à pourrir dans la zone grise du front, dispersés par les salves des missiles tirées en rafale ou écrasés par les chars ; ou encore de blessés ramassés sur le champ de bataille, vendus à la découpe pour la revente d’organes aux élites de l’UE ou de Washington. Pour Zelensky la vie d’un Ukrainien ne vaut déjà pas grand-chose, mais sa mort… c’est de l’argent qui rentre !Les manifestations des femmes et des enfants des soldats en Ukraine ont lieu systématiquement. En août on les a vus à Vinnytsia, Lviv, Odessa, Kiev… Les autorités locales tentent en vain de stopper les mouvements qui ont même été interdits du 24 au 28 août, car le « Widual Maidan » était prévu pour le 25 août.

Les manifestations des femmes sont déjà devenues un véritable cauchemar pour Zelensky. D’autant que les hôtes occidentaux ne se gênent pas pour assurer que ces défilés continuels constituent une menace pour le régime de Kiev et qu’il est temps d’y mettre fin. Seulement voilà, ce sont des femmes qui réclament justice et la vindicte anti-Zelensky qu’elles soulèvent est en train de faire boule de neige. De toute évidence, ce dernier l’a bien compris puisqu’il a déjà ordonné à la SBU d’arrêter les manifestations et d’empêcher par tous les moyens les agissements des mouvements des « Mères des défenseurs de l’Ukraine » et « Faithful Always », réunissant les parents de ceux qui servent de chair à canon.

Et partout, dans la foule des manifestantes, le discours est le même :

« Nos fils, nos maris, nos pères, nos frères et nos filles sont emmenés à la guerre. Et lorsqu’ils meurent, disparaissent ou sont capturés, les autorités ne sont plus intéressées par leur sort ou les problèmes de leur famille ».

Ces cortèges de femmes en colère sont la véritable terreur du régime. Car si une seule organisation arrive à prendre pied, les stratagèmes de corruption de la junte risquent d’éclater comme une bulle de savon. Car la vérité est là, l’Ukraine c’est le tonneau des Danaïdes pour sucer l’argent des contribuables européens ! Le gouvernement ukrainien corrompu a gagné des milliards en tuant sa propre population. Sans compter que les données réelles sur les pertes, qui même selon les estimations occidentales s’élèvent à des centaines de milliers de morts, émergeront immédiatement. Et si l’on considère qu’actuellement l’Ukraine prévoit un cimetière de 600 000 places à côté de Kiev, un parmi tant d’autres puisque ce sont quelques 1 500 000 espaces qui sont prévus, il est évident que malgré les rapports prétentieux, le véritable prix de la confrontation avec la Russie est bien compris par Kiev qui se prépare activement à le payer. Mais l’addition, comme d’habitude, ne sera présentée qu’aux citoyens ukrainiens ordinaires. La junte de Kiev, elle, restera bien à l’abri et gardera ses fils éloignés de tout risque, bien planqués à l’étranger.

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Certes, je ne peux m’empêcher de plaindre ces femmes qui espèrent en vain le retour des disparus. Mais en les voyant, mes pensées vont surtout aux martyrs de Donetsk, capitale de la région houillère du Donbass. Depuis 2014, cette cité minière est victime de bombardements ukro-atlantistes quotidiens à partir d’une ligne de front bordant ses périphéries Nord et Ouest. Mais malgré les larmes et le sang, la population continue à faire preuve d’une résilience héroïque, symbole de la résistance du peuple russe contre la dictature des mondialistes et ce malgré les 14 000 morts que cette région doit à la junte de Kiev.

Ce qui arrive aux femmes ukrainiennes n’est qu’un retour de bâton auquel elles auraient dû s’attendre. Ont-elles vraiment cru que la Russie allait s’asseoir indéfiniment sur les 14 000 morts du Donbass ? Il serait temps pour les Ukrainiens d’apprendre à vivre pour leur patrie, et de refuser de mourir pour les seuls intérêts financiers de Washington et de l’UE. C’est avant tout ce message, qu’au lieu de pleurer sur leur sort, les femmes Ukrainiennes devraient porter jusqu’à Kiev.




Comment le fonds d’investissement Blackrock a déclenché la crise énergétique mondiale

[Source : globalresearch.ca]

Par F. William Engdahl

« Adhésion au programme de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030 ». Désinvestissement colossal dans le secteur pétrolier et gazier mondial qui pèse des milliers de milliards de dollars.

La plupart des gens sont déconcertés par ce qui constitue une crise énergétique mondiale, avec des prix du pétrole, du gaz et du charbon qui montent simultanément et forcent même la fermeture de grandes usines industrielles telles que celles de la chimie, de l’aluminium ou de l’acier. L’administration Biden et l’UE ont insisté sur le fait que tout cela était dû aux actions militaires de Poutine et de la Russie en Ukraine. Ce n’est pas le cas. La crise énergétique est une stratégie planifiée de longue date par les milieux économiques et politiques occidentaux pour démanteler les économies industrielles au nom d’un agenda vert dystopique. Cela trouve ses racines dans la période bien antérieure à février 2022, lorsque la Russie a lancé son action militaire en Ukraine.

Blackrock pousse l’ESG

En janvier 2020, à la veille des confinements liés au Covid, économiquement et socialement dévastateurs, le PDG du plus grand fonds d’investissement au monde, Larry Fink de Blackrock, a publié une lettre à ses collègues de Wall Street et aux PDG d’entreprises sur l’avenir des flux d’investissement. Dans le document, modestement intitulé « Une refonte fondamentale de la finance », Fink, qui gère le plus grand fonds d’investissement au monde avec quelque 7 000 milliards de dollars alors sous gestion, a annoncé un changement radical pour l’investissement des entreprises. L’argent « passerait au vert ». Dans sa lettre de 2020, Fink a déclaré :

« Dans un avenir proche — et plus tôt que prévu — il y aura une réallocation importante du capital… Le risque climatique est un risque d’investissement. » Il a ajouté :

« Chaque gouvernement, entreprise et actionnaire doit faire face au changement climatique. »1

Dans une lettre distincte adressée aux clients investisseurs de Blackrock, Fink a présenté le nouveau programme d’investissement en capital. Il a déclaré que Blackrock abandonnerait certains investissements à forte teneur en carbone, comme le charbon, la plus grande source d’électricité des États-Unis et de nombreux autres pays. Il a ajouté que Blackrock examinerait les nouveaux investissements dans le pétrole, le gaz et le charbon pour déterminer leur adhésion à la « durabilité » de l’Agenda 2030 des Nations Unies.

Fink a clairement indiqué que le plus grand fonds mondial commencerait à désinvestir dans le pétrole, le gaz et le charbon. Il écrit :

« Au fil du temps, les entreprises et les gouvernements qui ne répondent pas aux parties prenantes et ne s’attaquent pas aux risques liés au développement durable se heurteront à un scepticisme croissant de la part des marchés et, par conséquent, à un coût du capital plus élevé. »

Il a ajouté :

« Le changement climatique est devenu un facteur déterminant dans les perspectives à long terme des entreprises… nous sommes à la veille d’une refonte fondamentale de la finance. »2

À partir de ce moment-là, l’investissement dit ESG, pénalisant les entreprises émettrices de CO2 comme ExxonMobil, est devenu à la mode parmi les hedge funds [fonds spéculatifs], les banques de Wall Street et les fonds d’investissement dont State Street et Vanguard. Telle est la puissance de Blackrock. Fink a également réussi à convaincre quatre nouveaux membres du conseil d’administration d’ExxonMobil de s’engager à mettre fin aux activités pétrolières et gazières de la société.

L’image est de Michael Buholzer
Copyright FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL
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La lettre Fink de janvier 2020 était une déclaration de guerre des grandes entreprises financières contre l’industrie de l’énergie conventionnelle. BlackRock est un membre fondateur du Groupe de travail sur les informations financières relatives au climat (TCFD en anglais) et est signataire des PIR (Principes pour l’investissement responsable) de l’ONU, un réseau d’investisseurs soutenu par les Nations unies qui prône l’investissement zéro carbone en utilisant les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) hautement corrompus dans les décisions d’investissement. Il n’existe aucun contrôle objectif sur les données falsifiées relatives à l’ESG d’une entreprise. En outre, Blackrock a signé la déclaration du Vatican de 2019 qui préconise des régimes de tarification du carbone. En 2020, BlackRock a également rejoint Climate Action 100, une coalition de près de 400 gestionnaires d’investissement gérant 40 000 milliards de dollars américains.

Avec cette lettre fatidique de janvier 2020, Larry Fink a lancé un désinvestissement colossal dans le secteur mondial du pétrole et du gaz, qui pèse des milliers de milliards de dollars. La même année, M. Fink de BlackRock a été nommé au conseil d’administration du Forum Économique Mondial dystopique de Klaus Schwab, l’organe politique et corporatif de l’Agenda 2030 de l’ONU pour l’élimination du carbone. En juin 2019, le Forum Économique Mondial et les Nations unies ont signé un cadre de partenariat stratégique pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030. Le FEM dispose d’une plateforme d’intelligence stratégique qui comprend les 17 objectifs de développement durable de l’Agenda 2030.

Dans sa lettre au PDG de 2021, Fink a redoublé d’attaques contre le pétrole, le gaz et le charbon. Fink y a déclaré :

« Étant donné l’importance cruciale de la transition énergétique pour les perspectives de croissance de chaque entreprise, nous demandons aux entreprises de divulguer un plan sur la manière dont leur modèle commercial sera compatible avec une économie nette zéro. »

Un autre responsable de BlackRock a déclaré lors d’une récente conférence sur l’énergie :

« Là où BlackRock va, d’autres suivront ».3

En seulement deux ans, jusqu’en 2022, on estime que 1 000 milliards de dollars auront été retirés des investissements dans l’exploration et le développement pétroliers et gaziers à l’échelle mondiale. L’extraction pétrolière est une activité coûteuse et l’arrêt des investissements externes par BlackRock et d’autres investisseurs de Wall Street signifie la mort lente de l’industrie.

Vidéo : BlackRock, la société qui possède le monde

Biden : un président de BlackRock ?

Au début de sa candidature présidentielle alors terne, Biden a eu une réunion à huis clos fin 2019 avec Fink qui aurait dit au candidat :

« Je suis là pour aider ».

Après sa rencontre fatidique avec Fink de BlackRock, le candidat Biden a annoncé :

« Nous allons nous débarrasser des combustibles fossiles… »

En décembre 2020, avant même l’investiture de Biden en janvier 2021, il a nommé le responsable mondial des investissements durables de BlackRock, Brian Deese, au poste d’assistant du président et de directeur du Conseil économique national. Deese, qui a joué un rôle clé pour Obama dans l’élaboration de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, a discrètement façonné la guerre de Biden contre l’énergie.

Cela a été catastrophique pour l’industrie pétrolière et gazière. Deese, l’homme de Fink, s’est employé à donner au nouveau président Biden une liste de mesures anti-pétrolières à signer par décret dès le premier jour en janvier 2021. Cela comprenait la fermeture de l’énorme oléoduc Keystone XL qui amènerait 830 000 barils par jour du Canada jusqu’en janvier 2021. comme les raffineries du Texas, et l’arrêt de tout nouveau bail dans l’Arctic National Wildlife Refuge (ANWR) [Réserve naturelle nationale de l’Arctique]. Biden a également rejoint l’Accord de Paris sur le climat que Deese avait négocié pour Obama en 2015 et que Trump avait annulé.

Le même jour, Biden a mis en œuvre une modification du soi-disant « coût social du carbone » qui impose une taxe punitive de 51 dollars la tonne de CO2 à l’industrie pétrolière et gazière. Cette seule décision, prise sous l’autorité purement exécutive sans le consentement du Congrès, entraîne un coût dévastateur pour les investissements dans le pétrole et le gaz aux États-Unis, un pays qui, seulement deux ans auparavant, était le plus grand producteur de pétrole au monde.4

Tuer la capacité des raffineries

Pire encore, les règles environnementales agressives de Joe Biden et les mandats d’investissement ESG de BlackRock sont en train de tuer la capacité de raffinage des États-Unis. Sans raffineries, peu importe le nombre de barils de pétrole prélevés sur la réserve stratégique de pétrole. Au cours des deux premières années de la présidence de M. Biden, les États-Unis ont fermé quelque 1 million de barils par jour de capacité de raffinage d’essence et de diesel, en partie à cause de l’effondrement de la demande de cobalt, le déclin le plus rapide de l’histoire des États-Unis. Ces fermetures sont permanentes. En 2023, une capacité supplémentaire de 1,7 million de barils par jour devrait être fermée en raison du désinvestissement de BlackRock et de Wall Street dans le domaine de l’ESG et des réglementations de M. Biden.5

Citant le désinvestissement massif de Wall Street dans le pétrole et les politiques anti-pétrolières de Biden, le PDG de Chevron a déclaré en juin 2022 qu’il ne croyait pas que les États-Unis construiraient un jour une autre nouvelle raffinerie.6

Larry Fink, membre du conseil d’administration du Forum économique mondial de Klaus Schwab, est rejoint par l’UE dont la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, notoirement corrompue, a quitté le conseil d’administration du WEF en 2019 pour devenir chef de la Commission européenne. Son premier acte majeur à Bruxelles a été de faire passer l’agenda de l’UE « Zero Carbon Fit for 55 » [Zéro carbone pour 2055]. Cela a imposé d’importantes taxes sur le carbone et d’autres contraintes sur le pétrole, le gaz et le charbon dans l’UE bien avant les actions russes de février 2022 en Ukraine. L’impact combiné du programme ESG frauduleux de Fink dans l’administration Biden et de la folie zéro carbone de l’UE crée la pire crise énergétique et inflationniste de l’histoire.


F. William Engdahl est consultant en risques stratégiques et maître de conférences. Il est titulaire d’un diplôme en politique de l’Université de Princeton et est un auteur à succès sur le pétrole et la géopolitique.
Il est chercheur associé au Centre de recherche sur la mondialisation.

La source originale de cet article est Global Research
Copyright © F. William Engdahl, Global Research, 2023


Notes




L’histoire commence à rimer…

[Source : aubedigitale.com]

Par James Rickards

La troisième guerre mondiale a-t-elle déjà commencé ?

Il ne s’agit pas d’une question facétieuse destinée à attirer l’attention. C’est une question légitime.

Il arrive souvent que des événements importants commencent par de petites choses et se développent de manière incontrôlée. Rétrospectivement, il semble évident que la guerre était inévitable. Mais sur le moment, ce n’est pas du tout évident. Les événements peuvent sembler déconnectés et il est loin d’être évident que la guerre est inévitable.

Le recul historique est de 20/20.

La Première Guerre mondiale ne s’appelait pas ainsi à l’époque. Elle s’appelait la Grande Guerre. Ce n’est qu’avec l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale que le nom de Première Guerre mondiale a été appliqué.

Et comment devrions-nous considérer le début de la Seconde Guerre mondiale ? La plupart des historiens la datent de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, le 1er septembre 1939. Cependant, de nombreux Américains datent la guerre du 7 décembre 1941, lorsque le Japon a bombardé Pearl Harbor et que les États-Unis ont déclaré la guerre au Japon.

Mais on peut pardonner aux Chinois de dire que les deux dates sont erronées. Les Chinois considèrent l’invasion de la Mandchourie par le Japon le 18 septembre 1931 comme le véritable début de la Seconde Guerre mondiale.

Une question de perspective

Le fait est que le début et la fin des guerres mondiales et d’autres conflits majeurs ne sont pas aussi tranchés que le voudraient les historiens. C’est souvent une question de culture et de perspective.

Cela nous amène à l’état actuel du monde. Quelqu’un a-t-il brandi une bannière ou déclaré que la troisième guerre mondiale avait commencé ? Non. Est-il fréquent que des guerres de broussailles et des guerres par procuration se déroulent dans plusieurs parties du monde sans qu’il y ait de danger évident qu’elles se transforment en une conflagration mondiale ?

La réponse est oui.

Les guerres qui se déroulent aujourd’hui ne sont pas toutes de petite envergure et certaines sont même très importantes. Plus important encore, elles impliquent directement ou indirectement de grandes puissances telles que les États-Unis, la Chine et la Russie, ainsi que d’importantes puissances secondaires, y compris des puissances nucléaires comme la France et le Pakistan.

En outre, les enjeux sont considérables, notamment l’avenir de l’OTAN, le contrôle de l’Europe de l’Est, le contrôle du pétrole du Moyen-Orient et l’approvisionnement mondial en uranium. Plus que l’état actuel de ces conflits, c’est la probabilité d’une escalade menant à une guerre nucléaire sans marche arrière qui est urgente.

Passons brièvement en revue ces conflits critiques. Ce faisant, n’oubliez pas que nous nous trouvons peut-être dans une période telle que les guerres des Balkans (1912-1913), qui ont précédé la Première Guerre mondiale, ou les guerres entre le Japon et la Chine (1931-1937), qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale.

Il se peut que le génie soit déjà sorti de la lampe.

L’Ukraine

L’Ukraine est le point de départ évident. La Russie est en train de gagner la guerre de manière décisive. La contre-offensive ukrainienne a été anéantie le 6 juin, puis à nouveau anéantie après un redémarrage de l’offensive à la fin du mois de juillet. L’Ukraine utilise désormais des tactiques d’infanterie légère, car ses blindés ont été détruits par les mines et l’artillerie russes et laissés en flammes sur le champ de bataille.

Les « armes miracles », notamment les batteries de missiles Patriot, l’artillerie HIMARS, les véhicules de combat Bradley, les chars Leopard, les chars Challenger et les missiles de croisière Storm Shadow ont tous été détruits par une combinaison de missiles hypersoniques russes, de défenses antiaériennes, d’artillerie ou de mines, ou ont été neutralisés par le brouillage des signaux GPS et d’autres formes de guerre électronique.

Les morts au combat ukrainiens sont estimés à plus de 200 000, et tout cela pour rien.

L’Ukraine n’a aucune chance de gagner la guerre, mais celle-ci pourrait tout de même s’intensifier. L’équipe de Biden ne veut pas admettre une défaite humiliante. Ils veulent que la guerre se poursuive jusqu’après les élections de 2024 afin d’aider les chances de réélection de Biden. Après cela, Biden (s’il gagne) abandonnera les Ukrainiens tout comme il a abandonné les Afghans en août 2021.

Maintenir la guerre signifie des actes plus agressifs en mer Noire (impliquant éventuellement des navires roumains ; la Roumanie est membre de l’OTAN), la fourniture d’armes à sous-munitions de 155 mm (qui tuent principalement des enfants lorsqu’elles n’explosent pas comme prévu) et le regroupement de troupes polonaises (un autre membre de l’OTAN) à la frontière de la Biélorussie, qui est dans une alliance conventionnelle avec la Russie. La Pologne a ses propres visées sur l’Ukraine occidentale, dans le cadre d’une renaissance de la fédération polono-lituanienne qui a duré de 1569 à 1795.

Si la Russie est poussée à couler un navire de guerre roumain ou si la Pologne pénètre en Ukraine occidentale, vous disposez d’un prétexte pour déclencher l’article 5 du traité de l’OTAN, ce qui conduirait plus ou moins directement à la Troisième Guerre mondiale, y compris à l’utilisation d’armes nucléaires tactiques. M. Biden se moque de tout cela et les bellicistes américains, comme la vice-secrétaire d’État Victoria Nuland, l’encouragent.

Parallèlement à la guerre cinétique en Ukraine, les États-Unis ont imposé des sanctions financières à la Russie. M. Biden a menacé de maintenir ces sanctions « aussi longtemps qu’il le faudra », ce qui pourrait signifier des années au vu de la tournure que prend le conflit.

Ces sanctions n’ont eu aucun impact sur le comportement ou l’économie de la Russie, mais elles ont gravement endommagé l’UE et le statut du dollar américain en tant que réserve de valeur fiable. Ces coûts économiques pour l’Occident augmenteront avec le temps.

La lutte pour l’uranium

Un autre conflit à potentiel d’escalade concerne l’État du Niger, situé dans le désert du Sahara. Un récent coup d’État militaire a renversé le gouvernement élu il y a plusieurs semaines (bien que les putschistes soutiennent que l’élection était frauduleuse). Certains sondages montrent que la junte militaire bénéficie d’un large soutien populaire.

Le Niger est le premier fournisseur d’uranium de la France, tandis que la France est l’un des plus grands constructeurs de centrales nucléaires au monde. La France a désespérément besoin de rétablir l’ordre au Niger, notamment en forçant la junte à se retirer et en rétablissant le gouvernement élu.

La France dispose de forces spéciales, dont la Légion étrangère française, prêtes à intervenir. Cependant, la France ne veut pas agir unilatéralement et tente de recruter des alliés africains pour se joindre à l’invasion.

Le groupement régional le plus important est la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui comprend à la fois des États francophones comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire et d’importants États anglophones comme le Nigeria. La France recrute la CEDEAO pour participer à son invasion du Niger.

Les membres de la CEDEAO sont divisés sur cette idée. En tout état de cause, l’action de la CEDEAO nécessiterait l’approbation de l’Union africaine et éventuellement des Nations unies, ainsi que des semaines de mobilisation. Aucune action militaire n’est donc envisageable avant plusieurs mois au plus tôt.

Rien ne prouve que la Russie ait été impliquée dans le coup d’État au Niger, mais elle en est certainement l’un des principaux bénéficiaires. La Russie est l’autre grand fabricant de centrales nucléaires, après la France.

La Russie se procure son uranium en Russie, au Kazakhstan et dans d’autres républiques d’Asie centrale. (La Russie possède également de grandes quantités de gisements d’uranium américains obtenus dans le cadre d’un accord autorisé par Hillary Clinton en échange de dons considérables à la Fondation Clinton).

Si la Russie peut couper l’accès de la France à l’uranium nigérien, elle renforcera son emprise sur l’approvisionnement mondial en uranium et consolidera sa position en tant que pays fournisseur de centrales nucléaires.

Des rumeurs (non confirmées) laissent entendre que la Russie pourrait apporter son soutien au coup d’État nigérien, notamment par le déploiement éventuel de l’armée mercenaire du groupe Wagner. Cela compliquerait grandement tout projet d’implication de la France ou de la CEDEAO.

Une fois de plus, nous aurions le spectre de la Russie (via Wagner) et de la France (membre de l’OTAN) s’affrontant dans une guerre pour l’uranium dans le désert du Sahara. Le potentiel d’escalade est évident.

À propos, la sanguinaire Victoria Nuland s’est récemment rendue au Niger et n’a pas été chaleureusement accueillie. Elle a quitté le pays les mains vides. Il ne fait aucun doute qu’elle a laissé derrière elle des menaces de soutien américain aux Français.

Un signe avant-coureur de la troisième guerre mondiale ?

Il existe de nombreuses autres zones chaudes dans le monde, notamment à Taïwan, en mer de Chine méridionale, en Syrie et en Corée du Nord. Le Pakistan est peut-être la zone la plus dangereuse en raison du conflit croissant entre le Premier ministre élu Imran Khan (aujourd’hui en prison et démis de ses fonctions) et ses partisans, d’une part, et l’armée, d’autre part.

Le chaos au Pakistan est intrinsèquement menaçant au niveau mondial, car il s’agit d’une puissance nucléaire en conflit permanent avec l’Inde, elle aussi dotée de l’arme nucléaire.

Peut-être ces conflits se résoudront-ils d’eux-mêmes avec le temps. Peut-être pas. Pour l’instant, ils sont individuellement menaçants (en raison de l’escalade) et ressemblent étrangement à la confluence des conflits qui ont précédé les deux plus grandes guerres de l’histoire.

L’histoire ne se répète peut-être pas, mais il semble qu’elle commence à rimer.

Traduction du Daily Reckoning par Aube Digitale

[Voir aussi par exemple :
« Un moment très dangereux » : Viktor Orban avertit Tucker Carlson qu’une « Troisième guerre mondiale frappe à la porte » (https://lesmoutonsenrages.fr/)
et
La troisième guerre mondiale approche (https://reseauinternational.net/).
Note de Joseph :
Cependant, la multiplication d’articles présentant la possibilité d’une troisième guerre mondiale peut traduire un processus de programmation des peuples, en les amenant par exemple à croire qu’elle est inéluctable et à en accepter l’éventualité de manière fataliste ou résignée.]




En Ukraine, c’est une guerre d’usure

Entretien avec Vasily Kashin, spécialiste en sciences politiques, directeur du Centre d’études européennes et internationales intégrées de l’Université nationale de recherche « École supérieure d’économie ».

Quelles étaient les attentes du commandement, du gouvernement et de la société ukrainiens à l’égard de la contre-offensive ?

« Cet été, les forces armées ukrainiennes devaient entrer en Crimée, c’était la propagande, objectif maximal de la contre-offensive. Mais ils n’avaient rien à voir avec une véritable planification. Les attentes réelles se résumaient au fait que l’offensive devait rapidement détériorer la position stratégique des troupes russes et créer les conditions de négociations avec la Russie pour mettre fin au conflit armé en position de force. Ce point de vue était partagé non seulement par les dirigeants ukrainiens, mais aussi par les Américains, dont la position était décisive dans cette affaire. On supposait que les troupes russes recevraient un coup qui aggraverait leur situation et que la Russie serait alors obligée de négocier. Apparemment, la percée du corridor terrestre vers la Crimée était considérée comme la tâche la plus importante. Les objectifs de l’offensive semblent avoir été considérés comme tout à fait réalistes tant par les militaires que par les politiciens : ils s’attendaient apparemment à ce qu’un résultat mesurable soit obtenu quelques semaines après le début de l’offensive. Et tout ce qui s’est passé par la suite a été une surprise désagréable et une déception tant pour l’Ukraine que pour les États-Unis. »

L’offensive a été annoncée au début du printemps. Pourquoi son démarrage a-t-il été si retardé ?

« Il y avait plusieurs facteurs importants. Premièrement, la Russie a réussi à imposer à Kiev une bataille longue et épuisante pour Artemovsk [Bachmut], les combats se sont déroulés dans des conditions défavorables à l’Ukraine. Les dirigeants ukrainiens ont commis de graves erreurs, voyant une grande importance politique dans la défense de Soledar et d’Artemovsk, déclarées “forteresses”. Ils avaient dit que sans Bakhmut, il n’y aurait pas d’Ukraine. Après avoir adopté des positions politiques aussi fortes, les dirigeants ukrainiens se sont retrouvés piégés, entraînant une perte importante de forces et de ressources.

Deuxièmement, depuis le printemps, la nature des activités des troupes russes a sérieusement changé. Nous avons l’équivalent des bombes de précision américaines JDAM, des bombes de planification UMPK, l’utilisation de munitions de manœuvre a fortement augmenté, en général, il existe des armes plus précises, des moyens modernes de reconnaissance et de contrôle. Tout cela ne pouvait que conduire la partie ukrainienne à la conviction qu’il fallait mieux se préparer. De plus, leurs pertes ont simplement commencé à augmenter, il est devenu plus difficile d’assembler l’équipement nécessaire.»

Quelles tactiques le commandement ukrainien a-t-il utilisées lors de la planification de la contre-offensive ?

« À notre connaissance, ils ont essayé d’utiliser l’expérience acquise dès le début du conflit. Les forces armées ukrainiennes ont mené de nombreuses attaques, examinant les défenses russes et essayant d’y trouver leurs points faibles afin d’étendre davantage l’offensive dans ces zones. Il y a eu également des tentatives de dispersion des forces russes le long du front en attaquant « l’ancien » territoire russe (régions de la Fédération de Russie limitrophes du territoire de l’Ukraine, de la LPR ou de la RPD avant le début de l’opération spéciale). Ces attaques n’étaient pas des frappes rapides, leur objectif était de prendre pied. Lors de l’attaque de Grajworon, dans la région de Belgorod, les Ukrainiens ont creusé des tranchées et y ont apporté des armes. Apparemment, l’objectif était de détourner les forces russes d’un autre secteur et de saper les défenses dans des zones clés.

Mais ces mesures ne suffisent pas à affaiblir les défenses russes. En outre, l’expérience antérieure de l’offensive des forces armées ukrainiennes sur les positions des troupes russes n’est plus pertinente. Auparavant, ils attaquaient de petites formations avec une faible profondeur de défense, ils pouvaient parcourir des dizaines de kilomètres et nos positions étaient très mal équipées d’un point de vue technique. Cela n’a rien à voir avec la défense russe à l’été 2023. Aujourd’hui, un plan de défense a été soigneusement préparé, des fortifications ont été construites et l’équipement des troupes a été amélioré. L’équilibre numérique des forces a également considérablement changé — même si, bien sûr, l’Ukraine a encore plus de troupes dans la zone de combat, mais elle n’a plus d’avantage.»

Les premiers jours ont montré que la tactique choisie par Kiev ne fonctionnait pas. Pourquoi cela n’a-t-il pas changé ?

« Nous sommes confrontés à une crise. Cela rappelle quelque peu la situation de la Première Guerre mondiale et est lié au fait que la technologie militaire a progressé très en avance dans son développement et que la pensée militaire est à la traîne. Aucune des deux parties n’a l’idée de briser la ligne de défense bien préparée. Les nombreuses attaques ukrainiennes ratées le démontrent parfaitement. Les soldats des forces armées ukrainiennes meurent tout simplement dans les champs de mines sous le feu de l’artillerie.

On peut également rappeler les tentatives ratées de l’offensive russe sur Ugledar en janvier 2023. Nous n’avons pas non plus la capacité de mener efficacement des opérations de manœuvre. Mais nous sommes désormais sur la défensive et le temps joue désormais en notre faveur. Kiev, en revanche, dépend d’approvisionnements extérieurs, qui ne sont pas infinis, et est désormais confrontée à la destruction de son économie. Les pertes humaines sont également importantes, tandis que les ressources humaines sont bien moindres. L’Ukraine ne peut pas attendre longtemps, elle subit une forte pression politique et l’Occident exige des résultats. L’armée est obligée d’attaquer et utilise les méthodes et les outils dont elle dispose. Si quelqu’un parvient à formuler un algorithme permettant de briser les défenses multicouches modernes sans supériorité aérienne, ce sera une immense réussite de la pensée militaire. Mais maintenant personne ne sait comment faire. »

Pourquoi le commandement ukrainien a-t-il choisi la direction de Zaporozhye pour la contre-offensive, où les forces armées russes attendaient une attaque et préparaient une ligne de défense sérieuse ?

« Apparemment, c’est la seule direction dans laquelle Kiev pourrait obtenir un résultat politique qui déterminerait l’issue de toute la campagne ukrainienne. Dans d’autres domaines, les progrès ne prendraient pas effet immédiatement ou seraient extrêmement difficiles à réaliser. Si les forces armées ukrainiennes faisaient de grands progrès à Zaporizhia — même sans couper le couloir d’approvisionnement terrestre des troupes russes en provenance de Crimée — alors les conditions seraient créées pour des négociations avec la Russie en position de force. C’est du moins ce que pensent les dirigeants ukrainiens. Bien entendu, ces hypothèses pourraient se révéler fausses, car la Russie, en cas d’échec, pourrait réagir par une forte escalade des hostilités et par l’introduction de nouvelles réserves. »

Quel a été le facteur décisif pour repousser la contre-offensive des forces armées ukrainiennes ?

« De nombreux mois de formation et une augmentation générale du professionnalisme et de l’équipement technique des forces armées russes. Un système de défense puissant a été construit et une analyse des erreurs commises a été réalisée. En outre, une mobilisation partielle et un programme actif visant à attirer des troupes sous contrat ont amélioré la situation en termes de nombre de troupes. En conséquence, l’équilibre des pouvoirs a tout simplement changé. Très probablement, les forces armées ukrainiennes ne disposaient pas au départ de suffisamment de troupes pour mener à bien une telle opération, elles ne l’avaient tout simplement pas encore pleinement réalisé. »

La tactique défensive adoptée par le commandement russe l’automne dernier est-elle la bonne ?

« Oui absolument. En général, si l’on part du fait que, d’une part, nous augmentons la production militaire plus rapidement que l’ennemi, et d’autre part, nous n’avons toujours pas de solutions toutes faites qui nous permettraient de réaliser une percée rapide, alors la meilleure solution est de s’appuyer sur une guerre d’usure et de détruire lentement à la fois les équipements militaires et les forces ennemies. Il leur sera de plus en plus difficile de réapprovisionner même leur équipement militaire. »

Les frappes ukrainiennes contre Zaporizhia vont-elles se poursuivre ?

« Il existe désormais un certain impératif politique : obtenir au moins un petit succès limité pour montrer que les forces armées ukrainiennes ont encore la capacité de poursuivre la guerre pendant longtemps et de vaincre les troupes russes à l’avenir. Subir des pertes aussi lourdes, sans pratiquement aucun progrès, coûtera politiquement très cher aux autorités ukrainiennes. L’Ukraine se trouve dans une situation très difficile en raison d’une forte baisse du niveau de vie de la population et d’importantes pertes humaines. Et les facteurs moraux et politiques sont très importants pour elle, et ils disent : « encore un peu d’efforts — et nous gagnerons. »

En général, ce sont des facteurs politiques qui ont dicté de nombreuses actions des forces armées ukrainiennes, notamment des frappes sur le pont de Crimée et des attaques terroristes en Russie. Ils n’ont pas une grande importance militaire, mais ils visent à influencer la société ukrainienne et à renforcer sa volonté de combattre. Pour les dirigeants ukrainiens, le pire est une démoralisation totale, lorsque les gens comprennent que non seulement les pertes sont très importantes (tout le monde le comprend déjà), mais qu’ils se rendent également compte qu’il n’y a aucun espoir de victoire. Alors la chute pourrait arriver. Par conséquent, même un succès modeste comme la capture d’un petit village permettra d’annoncer que les objectifs de la contre-offensive auraient été atteints.»

La Russie maintiendra-t-elle une tactique défensive ou devrions-nous attendre une action offensive une fois terminée la première phase de la contre-offensive ukrainienne ?

« Je pense que nous passerons à l’offensive lorsque nous arriverons à la conclusion que les ressources ukrainiennes sont considérablement épuisées, que leur potentiel est limité, qu’une partie importante de l’équipement est détruite et que les brigades de réserve sont vaincues. Il y aura alors des conditions pour une offensive décisive, mais jusqu’à présent les dirigeants russes se montrent prudents à ce sujet. »

L’été dernier, le commandement ukrainien a annoncé une attaque sur Kherson, mais les principaux coups ont finalement été portés dans la région de Kharkiv. Cette situation peut-elle se reproduire ? Les Forces armées ukrainiennes disposent-elles désormais de réserves que le commandement peut utiliser ?

« Ils disposent sans aucun doute de réserves pour une offensive dans d’autres directions, mais le travail de la partie russe visant à créer un réseau de fortifications et à renforcer les défenses ne s’est pas limité à Zaporojie. En outre, les forces armées ukrainiennes sont actuellement confrontées à une offensive russe locale près de Koupiansk, où les dirigeants ukrainiens ont même dû annoncer l’évacuation des civils. Il est fort possible qu’il s’agisse désormais uniquement d’économiser des forces pour repousser d’éventuelles actions offensives de la Russie. »

Pouvons-nous évaluer les graves pertes subies par les Forces armées ukrainiennes ?

« Il existe des preuves sous forme d’enregistrements vidéo de la destruction d’équipements, et leur nombre ne cesse d’augmenter. Il existe également des indicateurs indirects, par exemple l’activité des autorités ukrainiennes dans la conduite d’activités de mobilisation : la conscription est très active, il y a des rafles dans les rues. Des mesures sont également prises pour limiter les sorties des jeunes âgés de 16 à 18 ans.

Tout cela suggère que les pertes ukrainiennes sont importantes, même par rapport au nombre total de ressources de mobilisation ukrainiennes. Et apparemment, elles grandissent. Nous constatons que des attaques se produisent chaque jour et nous savons que les Ukrainiens ne disposent pas de tactiques efficaces pour les mener à bien. Selon les sondages, 76 pour cent des Ukrainiens connaissent personnellement quelqu’un qui est mort au front. Les forces armées ukrainiennes avancent, mais elles ne disposent pas des tactiques éprouvées de cette offensive, elles ne remportent pas de grands succès et, comme vous pouvez le constater, les pertes irréparables sont très lourdes. L’évaluation des pertes ne peut être évaluée que lorsque les documents internes de l’autre partie sont disponibles ; il est difficile de les évaluer sur la base des données disponibles. Tout ce que nous pouvons dire, c’est qu’elles sont très importantes et que les forces de mobilisation ukrainiennes sont sur le point d’être épuisées. »

Les forces armées ukrainiennes sont-elles en mesure de protéger leurs officiers face à ces pertes élevées ?

« Pour autant que nous le sachions, ils les protègent. La part des officiers dans les pertes n’est pas très importante. Les officiers des forces armées ukrainiennes apparaissent beaucoup moins souvent sur la ligne de front que les nôtres et meurent beaucoup moins souvent. Cela s’applique aux officiers de tous grades, en particulier aux généraux. Bien entendu, l’état-major ukrainien subit des pertes, le nombre de nécrologies augmente, mais ces pertes ne sont pas critiques. Ils manqueront plus tôt de soldats que de commandants. »

La qualité de l’infanterie ukrainienne diminue-t-elle avec la mobilisation massive ?

« Les Forces armées ukrainiennes s’efforcent de maintenir dans des formations individuelles un personnel expérimenté de haute qualité et tentent de l’utiliser avec parcimonie. Leur approche du personnel est généralement très diversifiée : il y a des personnes qui ne sont pas particulièrement valorisées, et il y a celles qui sont valorisées. Bien sûr, la qualité générale des gens diminue à chaque nouvelle vague de mobilisation, et c’est certainement le cas. Mais l’épine dorsale des combattants expérimentés demeure. Et ils sont capables de beaucoup de choses. »

Les pertes subies lors de cette contre-offensive peuvent-elles briser la société ukrainienne ? Combien de temps pourra-t-elle maintenir la volonté de résister ?

« L’expérience de l’histoire militaire nous apprend qu’il est presque impossible de prédire le moment de la dépression mentale. Il y a eu aussi des cas extrêmes, l’exemple le plus célèbre étant la guerre paraguayenne de 1864-1870, qui s’est terminée par l’extermination presque complète de la population masculine du pays. Mais même lorsque les enfants furent envoyés aux batailles finales, le Paraguay ne s’effondra pas. Il existe des exemples inverses : certains participants à la Première Guerre mondiale, sur fond de difficultés et de pertes, ont vécu une révolution et ont quitté les rangs.

Faire de telles prédictions sur l’Ukraine nécessite des recherches sociologiques, ce qui est impossible dans un pays belligérant, et il faut avoir une compréhension détaillée de ce qui se passe au sein des élites et dans les relations entre l’Ukraine et ses alliés. Nous ne pouvons pas espérer que l’Ukraine se “vide” soudainement. Nous devons supposer qu’ils peuvent envoyer des gens au massacre tant qu’ils en ont. Une crise ne peut survenir qu’en lien avec l’épuisement des ressources ou une baisse totalement catastrophique de leur qualité. Bien que parmi les forces armées ukrainiennes mobilisées, il y ait déjà des malades mentaux et des handicapés. »

Autrement dit, il n’y a pas de changement dans la société après l’échec des premières étapes de la contre-offensive ?

« Nous ne disposons pas de sources d’informations fiables sur ce qui se passe exactement dans la société ukrainienne. Certains incidents (par exemple lorsque des gens dans la rue frappent des employés des bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires) ne disent rien. On ne sait pas exactement dans quelle mesure ce phénomène est répandu. Il y a une certaine frustration et une certaine fatigue. Elles grandissent. Mais la question reste ouverte : ils peuvent se transformer en apathie totale, en panique et en désir de s’en cacher à tout prix. Jusqu’à présent, l’Ukraine est en mesure de reconstituer ses forces armées. »

La position des pays occidentaux en matière de fourniture d’équipements militaires peut-elle changer après les échecs des forces armées ukrainiennes ?

« Les enjeux de ce conflit pour l’Occident sont également élevés. La victoire sans équivoque de la Russie aura des conséquences mondiales : il s’agit en fait de l’effondrement de l’ancien ordre mondial. Et cela est inacceptable pour l’Occident, c’est pourquoi la détermination à soutenir l’Ukraine est très forte. Mais cela ne fonctionne plus, si l’Occident constate que les forces armées ukrainiennes ne se battent pas durement, il cessera de donner de l’argent. Le fait est qu’il existe d’autres demandeurs d’aide et de ressources. Il s’agit en particulier de Taiwan. Taiwan a une économie puissante et ne demande pas d’argent, mais les pays occidentaux sont obligés de redistribuer leurs approvisionnements en armes parce que Taiwan a un besoin urgent d’armements, et que Taiwan est en réalité plus importante que l’Ukraine. Une forte exacerbation du problème de Taiwan pourrait conduire à une réduction du nombre d’armes pouvant être transférées vers l’Ukraine. »

L’Ukraine peut-elle passer au second plan, par exemple aux États-Unis, où des élections présidentielles sont prévues l’année prochaine ?

« L’Ukraine est importante pour Washington, tout comme le conflit en Ukraine. Mais si le président américain change, son administration aura plus de marge de manœuvre, elle sera en mesure de faire une sorte de compromis avec la Russie, qu’elle annoncera comme une victoire partielle de l’Ukraine. »

Il semble que la décision de livrer des chasseurs F-16 à l’Ukraine ait déjà été prise, la seule question est celle du calendrier. Combien de temps faudra-t-il à l’Occident pour former des pilotes ?

« Les pilotes pourraient commencer les préparatifs à l’avance. Beaucoup de choses qui ont été dites auparavant, comme l’installation de missiles Storm Shadow sur des avions de combat ukrainiens, avaient été préparées à l’avance ; la première utilisation des missiles a eu lieu peu de temps après les premières déclarations officielles concernant leurs livraisons. D’ailleurs, c’était la même chose avec les chars. Vous n’êtes pas obligé de prendre tous ces transferts au pied de la lettre et ne comptez pas sur de longues procédures. L’Ukraine peut disposer d’avions très rapidement. Mais il s’agira d’avions de conceptions relativement anciennes, techniquement inférieures aux chasseurs russes modernes. En outre, l’Occident ne sera pas en mesure de donner autant d’avions à la fois pour modifier l’équilibre des forces. C’est juste un remplacement amélioré des avions soviétiques ukrainiens que nous détruisons. »

Les nouvelles livraisons pourront-elles réellement changer la situation au front, ou constitueront-elles une autre « arme miracle » avec la propagande comme principal effet ?

« Parce qu’il s’agit d’avions de combat occidentaux, ils peuvent transporter une gamme complète d’armes guidées occidentales. Ce n’est pas la même chose que les MiG-29 et Su-24 soviétiques déjà très usés, que les Ukrainiens adaptent bien sûr à l’utilisation de ces armes, mais avec un certain nombre de limitations. Ici, toute une gamme d’armes peut être utilisée normalement. Bien sûr, cela augmentera nos pertes et nous créera des difficultés. Mais il ne sera pas possible de changer la situation globale, car nous aurons une supériorité à la fois quantitative et qualitative dans les airs. »

Quelles armes l’Occident pourrait-il fournir pour assurer un véritable succès aux forces armées ukrainiennes ?

« Il n’existe pas de système d’arme unique qui changerait radicalement la situation sur le front. Pour changer la situation au front, il est nécessaire de modifier tout l’équilibre des pouvoirs. Cela nécessite un réarmement complet des forces armées ukrainiennes et leur saturation en quantités énormes de nouveaux types d’armes. Et la capacité de production des pays occidentaux est limitée. Ils couvrent même les besoins actuels des forces armées ukrainiennes dans la limite de leurs capacités. Les réserves sont également épuisées.

Une guerre terrestre longue et à grande échelle a été un choc pour nous comme pour eux. Nous avons commencé à augmenter la production d’armes, mais nous disposions d’une base solide, car nous avons maintenu une certaine capacité de production grâce à d’importantes exportations d’armes. En Occident, on fait la même chose, mais là-bas l’augmentation de la production militaire est associée à un grand nombre de contraintes bureaucratiques et à la nécessité de combiner les intérêts de l’État et des entreprises privées, qui exigent des garanties d’une forte demande à long terme. Il existe également des problèmes liés à la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie. Tout cela ne permet pas d’augmenter la production pour répondre pleinement aux besoins des forces armées ukrainiennes. Nous avons besoin d’une échelle d’engagement complètement différente. Et maintenant, en Europe, les chars ne sont produits que par l’Allemagne. Actuellement, il est difficile de saturer d’armes les forces armées ukrainiennes, comme ce fut le cas pendant la Seconde Guerre mondiale. »

Quel est l’intérêt d’attaquer les infrastructures portuaires ukrainiennes après le refus de renouveler l’accord céréalier ?

« Il y a plusieurs problèmes dans cette histoire. Premièrement, l’Ukraine semble avoir réellement utilisé l’accord sur les céréales pour stocker une grande quantité de matériel militaire dans les entrepôts portuaires, comme nous l’avons vu lors d’attaques secondaires massives après des attaques contre des ports. Deuxièmement, les attaques contre les ports constituent le moyen le plus sûr de maintenir un blocus naval, car la combinaison des missiles antinavires côtiers de l’Ukraine, des drones navals et des cibles de l’OTAN rend les actions de notre flotte dans le nord-ouest de la mer Noire très dangereuses.

Un autre point important est l’affaiblissement du potentiel économique de l’Ukraine à long terme, ce qui rendra difficile aux Américains de réaliser toutes sortes de projets visant à transformer l’Ukraine d’après-guerre en un nouvel Israël et à la saturer d’armes. À l’heure actuelle, l’économie ukrainienne dans son ensemble est détruite. À la fin de l’année dernière, le PIB a chuté de 30 pour cent ; cette année, la situation s’est stabilisée, mais l’essentiel de l’activité économique qui subsiste en Ukraine n’est qu’un sous-produit de l’effort de guerre.

Une aide massive afflue vers l’Ukraine, en plus des armes et du matériel militaire. Ces dizaines de milliards de dollars sont échangées contre des hryvnias et utilisées pour payer les salaires et toutes sortes d’avantages, ce qui maintient l’Ukraine à flot et assure la relative stabilité de la monnaie. Cet argent est dépensé au niveau national pour certains biens et services, ce qui donne l’apparence d’une activité économique, mais qui consiste en fait à galvanoplastifier un cadavre. Si ces aides commencent à diminuer, l’activité va diminuer. Une partie de la production ukrainienne subsiste, mais elle n’est pas grande. Il y a une agriculture fortement ratatinée, il reste de petits vestiges de la métallurgie et de la défense. Dans la période d’après-guerre, sur cette base, alors qu’il n’y a pas de travail dans le pays et qu’une grande partie de la population a fui vers l’Europe, il sera difficile de recréer un puissant rempart anti-russe en Ukraine. »

À quoi peut-on s’attendre dans le futur ? La guerre d’usure a-t-elle déjà commencé ?

« En fait, cela dure depuis le début. La stratégie de guerre d’usure a été choisie après l’échec de la première étape de l’opération spéciale, alors qu’il était impossible de diviser l’Ukraine et d’imposer des conditions de paix favorables aux conditions russes. Seuls les modèles de comportement changent : pendant les premiers mois, on a essayé de le faire fonctionner à moindre coût, en maintenant la Russie dans un état de paix, alors que non seulement il n’y avait pas de mobilisation, mais que les soldats sous contrat conservaient également le droit d’être démis de leurs fonctions dans l’armée, dont beaucoup ont profité début 2022. Sur la base des résultats de l’offensive ukrainienne dans la région de Kharkiv, il est devenu clair qu’il ne serait pas possible de maintenir ce régime, eh bien, nous avons reconstruit le modèle de guerre, mené mobilisation partielle et changement du cadre juridique. »

Source : lenta.ru




Greffe en France : les étrangers malades peuvent devenir prioritaires

[Source : Sud Radio]

[Photo : UGO AMEZ/SIPA]

De plus en plus de soignants s’inquiètent de l’arrivée illégale d’étrangers malades venus des pays de l’Est ou du Maghreb et organisée par des passeurs spécialisés. En ligne de mire : dialyses et transplantations d’organes.

Le sujet est sensible. Chez les professionnels de santé, les langues commencent pourtant à se délier. Ils sont de plus en plus nombreux à alerter les pouvoirs publics devant ce qu’ils vivent comme une pression supplémentaire sur notre système de santé, une situation parfois mise en œuvre par des filières d’immigration illégale. Le point en quatre questions.

1. UNE IMMIGRATION POUR SE SOIGNER ?

Dans une lettre rédigée en 2018 et que s’est procurée Marianne, la Société francophone de transplantation, préoccupée par le nombre de « prises en charge des réfugiés médicaux dans nos services de dialyse et leur inscription sur les listes de greffe », estimait déjà nécessaire de saisir le Comité consultatif national d’éthique : « Depuis quelques années, nous constatons l’afflux de patients réfugiés (Ukraine, Géorgie, Albanie, etc.) qui, amenés par des passeurs, arrivent dans nos services d’urgence en situation souvent très précaire, nécessitant des séances de dialyse immédiates et désirant rapidement s’inscrire sur nos listes de transplantation. » Un an auparavant, dans un rapport consacré à l’aide médicale de l’État, les inspections générales des finances et des affaires sociales (IGF-Igas) soulignaient que les données concernant la greffe et la dialyse, notamment, « confortent l’hypothèse d’une migration pour soins ».

https://www.marianne.net




Tucker Carlson pessimiste sur l’avenir des États-Unis (et du monde)

[Source : @Cielvoile]






Ces Européens qui émigrent en Biélorussie ou en Russie

[Source : chroniquesdepereslavl.blogspot.com]

[Source illustration : erasmusu.com]

Par Igor Drouz

J’ai été récemment à Minsk, où j’ai rencontré quelques étrangers locaux, des émigrés chrétiens de l’Union Européenne. Il s’est formé là-bas une colonie entière de ces gens, et en Russie, encore beaucoup plus. Les gens qui partent [vers] chez nous, à cause de la politique antichrétienne et immorale de leurs gouvernements, ne sont plus si rares…

Un couple, par exemple, a fui en Biélorussie depuis la Suisse, car leur fille unique, sous l’influence de la propagande gouvernementale, a « pété un plomb » à 13 ans, elle s’est mise à se considérer comme un garçon, et veut chirurgicalement « changer de sexe ». Et cela veut dire, naturellement, invalidité et mort rapide. D’ailleurs, si elle ne recourait pas à une telle mesure, alors, en demeurant dans cette « dimension du genre » elle perdra son âme et son corps : elle fera un « mariage homosexuel » ou quelque chose de ce genre. Ils ont fui à Minsk, ils essaient de l’isoler de ce lavage de cerveau dément, ont mis sur l’affaire de son salut un prêtre local qui parle allemand. Pour l’instant, ils n’ont hélas pas réussi à la dézombifier…

Ce phénomène a pris en Occident une dimension énorme : à New York, par exemple, déjà 3 % des adolescents de 14-16 ans ont « changé de sexe », et plus de 25 % doutent de leur identité sexuelle ! En tout, depuis 2000 aux USA le nombre des « transgenres » a crû de 44 fois ! Et il continue de grandir en progression géométrique.

Quelques-uns de nos journalistes stupides appellent les chrétiens qui quittent l’UE et les USA au nom de l’avenir de leurs enfants des « réfugiés du sexe », ce qui leur paraît spirituel. Mais je ne vois rien là de drôle : le gouvernement là-bas exerce une violence sur les enfants, leur imposant l’idéologie de la perversion sexuelle dès les petites classes, et parfois le jardin d’enfants. Et maintenant, ils se sont mis à prêcher l’euthanasie dans les écoles aux élèves, jusqu’à leur faire écrire des rédactions sous forme de lettre à leur mère à la veille de leur possible suicide. De plus, dans cette même Allemagne, les parents qui ne laissent pas leurs enfants aller à de tels cours risquent la prison, ou d’être privés de leurs droits parentaux. L’État profond s’est donné pour but la sodomisation de la société, et s’en tient fermement à cette ligne. Pour l’instant, en Russie, grâce à Dieu, on en est loin, en dépit de quelques mauvaises tendances.

Notre propagande officielle utilise à plein les slogans de la lutte contre l’imposition de l’homosexualité et du satanisme, y compris aux élections. Cela a suscité les sarcasmes et la désapprobation des libéraux, et en partie des patriotes. Je ne débattrai pas des premiers, car ils sont activement occupés à nous imposer l’un et l’autre. Mais quand nos patriotes de gauche commencent à proférer que cela n’a pas d’importance, que le principal, c’est l’économie et la justice sociale, cela m’ennuie. Non, le principal, c’est l’avenir de nos enfants. Et avec un tel programme gouvernemental de perversion dans les écoles et les universités, comme en Occident et déjà en Ukraine, la jeunesse n’a simplement pas d’avenir, sinon la perdition de l’âme et du corps. Biden s’est vanté d’avoir consacré 2,6 milliards de dollars du budget à la propagande de la « diversité sexuelle », et le gouvernement de l’UE et des oligarques jette encore beaucoup de ces « iards » là-dedans… Et on essaie très activement de promouvoir cela en Russie, bien qu’avec moins de succès. Quelle économie et quelle justice sociale aurons-nous après cela, et en quoi nous seront-elles encore utiles ? Oui, cela agace certains que des forces politiques aussi peu sympathiques disent que c’est devenu une banalité. Mais la vérité ne cesse pas d’être la vérité, si on en parle souvent. D’après moi, que la vérité soit dite par qui on veut, d’autant plus qu’ils font quand même quelque chose, bien que lentement et sans grande efficacité, on a interdit chez nous, par exemple, la propagande « LGBT » et le « changement de sexe ».

Source en russe : https://vk.com/wall355949337_27127




L’opinion américaine bascule et devient hostile à toute aide à l’Ukraine

[Source : RL]

Par Jacques Guillemain

Ukraine : l’opinion américaine se retourne et devient hostile à toute aide supplémentaire à Kiev

Pour la première fois, un sondage montre que 55 % des Américains se lassent et jugent qu’en l’absence de percée ukrainienne durant la contre-offensive, il devient inutile de déverser des milliards à fonds perdu en Ukraine. En effet, ce sont 113 milliards de dollars qui ont été accordés à Kiev, soit 900 dollars par foyer, pour un résultat nul, puisque Moscou occupe toujours 20 % du territoire ukrainien.

Chez les républicains, ce sont 72 % des sondés qui souhaitent réserver ces milliards au peuple américain. Les candidats républicains, Donald Trump le premier, préconisent de se concentrer sur les problèmes domestiques.

Le candidat républicain Vivek Ramaswamy, qui n’a aucune chance d’être élu, vient de déclarer : « Si je suis élu, je reconnais le contrôle de la Fédération de Russie sur les territoires occupés de l’Ukraine ». Et il promet la fin des sanctions, ainsi que le blocage de la candidature de l’Ukraine à l’OTAN. Ce positionnement montre que le dossier ukrainien n’est plus porteur, après 18 mois de guerre sans résultat.

Mais de son côté, Joe Biden, qui est le principal fauteur de guerre et responsable de l’hécatombe pour avoir refusé à plusieurs reprises de négocier, réclame une rallonge de 40 milliards pour Zelensky. Pas question d’endosser la responsabilité d’une énième défaite de l’OTAN et des centaines de milliers de morts inutiles, à la veille des élections de 2024.

Personne n’ose donner les vrais chiffres des pertes ukrainiennes, mais si on en juge par le nombre de sépultures qui s’étendent autour des villes, ce sont plusieurs centaines de milliers de soldats ukrainiens qui sont tombés, parce que Biden en a décidé ainsi.



« L’ampleur de l’augmentation des cimetières en Ukraine et le nombre d’inhumations selon les normes :

Région de Kiev + 266 hectares pour 600 à 800 000 personnes ;
Tcherkassy + 67 hectares pour 280 000 personnes ;
Krivoï Rog +37 hectares pour 150 000 habitants ;
+ nouveaux cimetières à Rivne, Khmelnitsky, Lvov, Krementchoug, Loutsk, Tchernivtsi, Zaporozhye, Dnepropetrovsk, Odessa, Tchernigov — + 450 000 sépultures supplémentaires.

Même selon la limite inférieure, cela représente environ +1,5 million de tombes. La plupart des cimetières sont des monuments militaires, comme près de Kiev. Il s’agit d’informations ouvertes provenant de sources ukrainiennes. »

Mais la propagande otanienne va bon train.

Le moindre confetti de terrain gagné vers Zaporijjia par les Ukrainiens est monté en épingle, même si les Russes en gagnent davantage vers Koupiansk. Un carré de 10 km sur 10 pris à Robotyne suscite aussitôt les commentaires les plus farfelus, annonçant une percée vers la mer d’Azov pour couper l’armée russe en deux. Après Robotyne, en route vers Tokmak et Melitopol ? Un petit détail mis sous le tapis : la mer d’Azov est encore à 150 km de Robotyne ! Comme si l’aviation et l’artillerie russes allaient rester les bras croisés !

Après nous avoir rabâché que l’armée russe n’était qu’un ramassis de traîne-savates mal commandés, mal équipés et démotivés, incapables de résister à l’OTAN, on nous dit aujourd’hui que si la contre-offensive a échoué, c’est parce que Kiev combat la deuxième armée du monde, laquelle possède la maîtrise du ciel et une artillerie bien plus puissante. Bref, l’armée russe a visiblement redoré son blason en résistant à 40 nations, seule contre tous.

Tout n’a été que mensonges du côté occidental et cela continue.

Poutine mourant ? Il est en pleine forme !

Poutine isolé ? L’élargissement des BRICS prouve le contraire.

La Russie à court de munitions ? Elle tire 10 fois plus d’obus que les Ukrainiens aidés militairement par 30 nations.

Poutine de moins en moins populaire ? Il caracole en tête de tous les leaders.



Au 86e jour de la contre-offensive, Marc Legrand donne 57 430 tués. Pour la seule journée d’hier, Kiev compte 590 tués et 720 blessés.

L’Ukraine devient le théâtre d’opérations le plus sanglant depuis 1945. Jusqu’à quand resterons-nous complices de cette boucherie inacceptable ? Il n’y aura jamais de paix aux conditions de Zelensky, qui veut le retour aux frontières de 1991, exige des dommages de guerre et réclame le jugement de Poutine pour crimes de guerre. La paix se fera aux conditions de Moscou. L’Ukraine devra perdre une partie de son territoire et accepter le statut de pays neutre.

Macron vient de déclarer que Poutine « était l’agresseur et violait de manière flagrante la souveraineté d’un État indépendant en Europe. »

Mensonge. Mais Macron semble oublier que l’OTAN a dépecé la Serbie en 2008 en l’amputant de la province du Kosovo et en accusant à tort Belgrade des pires exactions à l’encontre des Albanais kosovars. Encore une ignoble saloperie des Américains, que nous avons cautionnée en reconnaissant l’indépendance de cette province serbe. Le droit international, pour Macron, c’est le droit américain.

Mais puisque personne ne veut la paix en Occident, laissons parler les armes. À la place des Européens, et notamment les Polonais qui veulent en découdre, je me méfierais. L’OTAN n’engagera pas une troisième guerre mondiale avec Moscou si d’aventure la Pologne prend quelques missiles russes sur le museau.

Cela dit, ni les F-16, ni les missiles ATACMS longue portée que réclame Kiev ne changeront le cours de la guerre. Cela ne fera que prolonger l’agonie du peuple ukrainien, sacrifié aux intérêts des seuls Américains, ou plutôt aux seuls intérêts du clan Biden.




Les BRICS menacent-ils l’agenda mondialiste ?

[Source : telegra.ph]

Par Iurie Rosca

Le Sommet BRICS en Afrique du Sud a produit aujourd’hui, 24 août, une nouvelle qui a déjà fait le tour du monde. Outre le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, les pays suivants ont également déclaré leur adhésion à cette organisation : l’Argentine, l’Égypte, l’Iran, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Éthiopie. À partir de 2024, ces six nouveaux pays seront affiliés aux BRICS, mais ce n’est qu’une formalité. La décision a été prise et il est fort probable que certains, voire de nombreux pays de l’ancien tiers-monde rejoindront cette organisation économique.

« En outre, d’ici la prochaine réunion en 2024, les institutions financières des pays membres rédigeront des propositions pour l’utilisation de monnaies nationales et d’instruments de paiement communs », mentionne l’agence de presse russe TASS.

Certains prophétisent déjà la fin imminente de l’empire américain, d’autres se réjouissent de la montée en puissance de la Chine en tant que leader incontesté du nouveau conglomérat d’États. Mais je voudrais offrir une douche froide aux enthousiastes qui se précipitent pour applaudir la reconfiguration géopolitique du monde, le triomphe de la multipolarité, de la souveraineté et pour annoncer l’imminence d’un âge d’or dans les relations internationales.

Primo. L’effondrement possible ou peut-être imminent de l’empire américain et la montée en puissance de la Chine comme leader mondial ne signifient pas nécessairement un avenir plus heureux pour les peuples du monde. N’oublions pas que le monde n’est pas gouverné par des États, mais par des entités non étatiques, des sociétés transnationales, des groupes d’influence et des organisations secrètes qui manipulent les États en faveur de leurs intérêts privés. À titre d’exemple, j’attire votre attention sur les deux visites d’Henry Kissinger en Chine, la première, secrète, le 9 juillet 1971, et la dernière, le 20 juillet 2023. La première a été suivie par la visite de Richard Nixon en février 1972, et la dernière a été précédée par la visite de Bill Gates le 16 juin 2023.

Nous nous souvenons bien comment la Chine est devenue un miracle économique et l’usine du monde, quels sont ceux qui devaient gagner et ceux qui devaient perdre à la suite de la déréglementation économique complotée par les banksters, qui a conduit à la désindustrialisation des pays occidentaux, à la fuite des entreprises et des capitaux de l’Occident vers la Chine au détriment de la classe ouvrière et de la classe moyenne, mais à l’avantage des milliardaires basés aux États-Unis et en Europe.

Même le miracle technologique de la Chine d’aujourd’hui n’est pas étranger à la complicité parfaitement fonctionnelle entre les petits malins de la Silicon Valley et le régime de Pékin. Toute l’histoire du capitalisme et de son expansion à l’échelle mondiale a montré que les relations entre un pays économiquement fort et une nation « en développement » conduisent logiquement à la domination économique du premier sur l’autre. En d’autres termes, il s’agit du colonialisme économique le plus direct. Dans le cas des pays BRICS, la situation n’est pas différente et ne peut pas l’être. Dès lors, pourquoi applaudirions-nous la libération des pays du joug américain/occidental et leur subordination aux intérêts économiques de la Chine ?

Maintenant, un autre aspect important. Les pays du BRICS n’ont jusqu’à présent pas fait preuve d’une solidarité politique particulière entre eux. Ainsi, par exemple, suite à l’intervention militaire de la Russie en Ukraine, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté plusieurs résolutions condamnant cette intervention. Et la Russie n’a jamais obtenu de ses « partenaires » des BRICS autre chose que, dans le meilleur des cas, des abstentions. Il est donc prématuré de parler d’alliance politique, et encore moins militaire.

Revenons au 15e sommet des BRICS à Johannesburg. Vladimir Poutine ne s’est pas présenté à l’événement de peur d’être arrêté et envoyé directement à La Haye. L’amitié entre la Russie et l’Afrique du Sud est si forte que cette dernière ne peut garantir au président russe ne serait-ce que sa sécurité personnelle sur son territoire. Il est remplacé par son courageux ministre des affaires étrangères, Sergey Lavrov. Il semble que le président russe s’abstiendra en général de voyager à l’étranger. Ainsi, la visite annoncée en Turquie ne semble pas avoir lieu. La rumeur veut que ce soit Erdogan qui se déplace à Moscou.

Vous avez probablement remarqué la présence de l’invité d’honneur le plus important de l’événement en cours à Johannesburg, António Guterres, le secrétaire général de l’ONU. En d’autres termes, le conglomérat respectif de pays se réunit sous le même parapluie de l’ONU. Mais ce n’est pas tout. Toutes les déclarations officielles des réunions des BRICS soulignent toujours qu’elles restent fidèles au « rôle dirigeant de l’ONU » dans les affaires internationales. Et si nous savons qui contrôle l’ONU et quel type de politiques cette organisation impose à tous les pays, alors il est facile de déduire qu’il est prématuré d’exprimer de la jubilation à l’égard de cet événement.

À savoir que, par le biais de l’ONU, l’« Agenda 2030 pour le développement durable » est imposé à l’ensemble de l’Humanité. C’est de là qu’émane « l’agenda vert », ainsi que le mythe du réchauffement climatique, la théorie du genre, le transgendérisme, le féminisme, etc. L’idée même d’une gouvernance mondiale, c’est-à-dire d’un gouvernement mondial, émane précisément de cette organisation. Qu’importe alors que dans une tyrannie mondiale techno-scientifique, le chef du camp de concentration soit américain ou chinois ?

Nous n’avons pas du tout oublié le rôle néfaste de la Chine dans l’organisation et le déroulement de la fausse pandémie de Covid-19. Ni la terreur d’État particulièrement sauvage imposée par ce régime totalitaire à sa propre population, y compris la « vaccination » de masse obligatoire. N’oublions pas que le fonctionnaire de Pékin était également présent lors de l’exercice d’entraînement « Event 201 » aux opérations spéciales du Covid-19 en octobre 2019 à New York, ni les relations étroites entre Anthony Fauci et le laboratoire de Wuhan. Nous avons également pris note de la récente visite de Bill Gates à Pékin le 16 juin 2023.

Nous vous rappelons que l’ONU a signé un accord de partenariat stratégique avec le FEM en juin 2019 (https://www.weforum.org/press/2019/06/world-economic-forum-and-un-sign-strategic-partnership-framework/). Ce document souligne :

  • « Le partenariat ONU-Forum a été signé lors d’une réunion tenue au siège de l’ONU entre le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le fondateur et président exécutif du Forum Économique Mondial, Klaus Schwab, afin d’accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable.
  • Le partenariat identifie six domaines d’intervention — le financement de l’Agenda 2030, le changement climatique, la santé, la coopération numérique, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, l’éducation et les compétences — afin de renforcer et d’élargir leur impact combiné en s’appuyant sur les collaborations existantes et nouvelles… »

Et l’invité numéro un et cher ami de Klaus Schwab aux réunions du FÉM n’est autre que le dirigeant chinois Xi Jinping.

Pour en revenir à l’événement fantastique qui s’est déroulé en Afrique du Sud et qui est censé remodeler ou plus précisément réinitialiser les destinées de l’Humanité, permettez-moi de citer la déclaration officielle du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, faite lors de cette réunion, citée sur le site officiel de l’ONU :

« Alors que la communauté mondiale évolue vers la multipolarité, nous avons désespérément besoin — et je l’ai vigoureusement défendu — d’une architecture multilatérale renforcée et réformée, fondée sur la Charte des Nations unies et le droit international. »

António Guterres, secrétaire général des Nations unies, s’exprimant lors du 15e sommet des BRICS à Johannesburg, en Afrique du Sud. (voir : https://media.un.org/en/asset/k11/k1188443xs)

Gutteres avertit les garçons des BRICS qu’ils doivent être obéissants :
« Big Brother vous regarde ! »

Le mot clé de cette phrase est « multipolarité ». Et comme le porte-parole des forces mondialistes qui s’empressent par tous les moyens d’instaurer un gouvernement mondial unique et dystopique, en fait une tyrannie technocratique à l’échelle du monde entier, on peut en tirer une conclusion. L’idée même de multipolarité fait partie du plan général de l’élite mondialiste ou du moins n’affecte en rien ses efforts pour établir une gouvernance mondiale unique.

En simplifiant, on peut réduire les BRICS à la prochaine galerie de photos des complices de l’établissement du Nouvel Ordre Mondial : Henry Kissinger, Klaus Schwab, Bill Gates, António Guterres, Anthony Fauci, Xi Jipping, Tedros Adhanom Gebreyesus (chef officiel de l’OMS). Bien sûr, ce portrait de groupe est incomplet, et pourtant il est tout à fait pertinent de montrer qu’il n’existe actuellement aucun État, aucun groupe d’États qui s’opposerait à la mondialisation et serait une alternative au Grand Reset, au totalitarisme techno-scientifique, à la dépopulation, c’est-à-dire à la technocratie et au transhumanisme. Entre le collectif occidental et les BRICS, même si les rivalités sont réelles, elles sont exclusivement liées à des intérêts économiques, à la redistribution des ressources et des marchés du monde entre différents groupes d’intérêts. Mais les deux camps belligérants servent le même maître, se subordonnant aveuglément à ses ordres.

Au-delà du rideau de fumée de la propagande, nous n’avons pas encore de raison de nous réjouir. La multipolarité s’avère n’être qu’un masque de l’unipolarité mondialiste. Ou, si l’on veut, comme je l’ai dit lors de la conférence internationale sur ce sujet le 29 avril dernier :

« Et comme il y a UN AGENDA COMMUN pour tous les pays du monde, la multipolarité ne reste pour l’instant qu’une perspective souhaitable ».

P.S. Après avoir publié et distribué cet article, j’ai reçu un message de M. Jesse Zurawell, journaliste à la radio TNT à New York. À la question posée dans le titre de cet article « Les BRICS menacent-ils l’agenda mondialiste ? », M. Zurawell répond brièvement : « Non ». Voici ce qu’il écrit :

La deuxième phrase du discours de Poutine en est un bon exemple [souligné par moi] :

« Je voudrais noter que la tenue régulière de tels forums d’affaires, ainsi que le travail systémique du Conseil d’affaires des BRICS, qui réunit des hommes d’affaires de haut niveau et des dirigeants de grandes entreprises des cinq pays, jouent un rôle pratique immense dans la promotion du commerce et des investissements mutuels, le renforcement des liens de coopération et l’élargissement du dialogue direct entre les communautés d’affaires — et contribuent ainsi efficacement à l’accélération de la croissance socio-économique de nos États et à la réalisation des Objectifs de développement durable. »

http://en.kremlin.ru/events/president/news/72085

On ne pouvait même pas imaginer une meilleure fin pour cet article. Je pense que l’on comprend maintenant pourquoi j’insiste depuis trois ans sur le fait que la géopolitique au sens classique du terme est morte et enterrée. L’unique centre de commandement mondialiste contrôle entièrement le jeu international.




La Maison-Blanche, effrayée, se précipite sur ses clôtures saoudiennes : « Sauvons le dollar ! »

[Source : lesakerfrancophone.fr]


C’est là l’essentiel : Biden veut absolument que Riyad achète des bons du Trésor et qu’il continue à le faire.


Par Alastair Crooke – Le 5 août 2023 — Source Al Mayadeen

Vendredi dernier, Biden a déclaré qu’un accord de « normalisation » avec l’Arabie saoudite pourrait être envisagé : « Il y a peut-être un rapprochement en cours », a déclaré Biden à des donateurs lors d’un événement dans le Maine.

Tom Friedman, chroniqueur américain chevronné, a écrit, à la suite de sa rencontre directe avec Biden, que ce dernier travaillait effectivement sur un « pacte de sécurité mutuelle » entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, qui pourrait aboutir à une « normalisation » des liens entre l’Arabie saoudite et « Israël ».

Les grandes lignes de l’accord supposé sont les suivantes :

Un : un traité de sécurité mutuelle au niveau de l’OTAN qui enjoindrait aux États-Unis de se porter à la défense de l’Arabie saoudite si elle était attaquée (très probablement par l’Iran), deux : un programme nucléaire civil, contrôlé par les États-Unis, et trois : la capacité d’acheter… le système de missiles antibalistiques Terminal High Altitude Area Defence.

Selon Friedman, cette normalisation serait toutefois subordonnée à l’absence d’« annexion » de la Cisjordanie et au fait qu’« Israël fasse des concessions aux Palestiniens qui préserveraient la possibilité d’une solution à deux États » (c’est nous qui soulignons). Friedman le formule comme un « ultimatum » hypothétique pour Netanyahou :

Vous pouvez annexer la Cisjordanie ou faire la paix avec l’Arabie saoudite et l’ensemble du monde musulman, mais vous ne pouvez pas avoir les deux. Cela ne ferait-il pas l’objet d’une discussion intéressante au sein du cabinet de Netanyahou ?

À première vue, il n’y a rien de révolutionnaire (même si Friedman le présente comme tel) : la sécurité pour l’Arabie saoudite en échange du « renoncement » à la saisie en cours des terres arabes palestiniennes en Cisjordanie et de la « préservation de la perspective d’une solution à deux États ». Après tout, c’était la base de l’initiative de paix arabe de 2002, qui n’a toujours pas été mise en œuvre (relancée par MBS lors de la dernière réunion de la Ligue arabe), ainsi que de l’initiative de normalisation des Émirats arabes unis, qui a vu « Israël » revenir sur sa contrepartie palestinienne.

Que se passe-t-il donc ? Pourquoi tout le monde (Jake Sullivan, Brett McGurk et Antony Blinken) se précipite-t-il soudain à Djeddah ? Pourquoi cette soudaine explosion d’activité ? Croient-ils vraiment que ce vieux sujet de la normalisation saoudienne « obligerait Netanyahou à abandonner les extrémistes de son cabinet et à faire cause commune avec le centre-gauche et le centre-droit israéliens », et serait la « cerise sur le gâteau » du plan Biden, comme le suggère Friedman ?

En clair, Biden propose que Netanyahou trahisse son gouvernement — et aille très probablement en prison (lorsqu’il cessera d’être Premier ministre). Qui, ou quoi, arrêterait alors les colons ? Ils sont déjà énervés. Ils ne sont pas seulement « dans » le gouvernement Netanyahou, mais d’une certaine manière, ils « sont » le gouvernement dûment élu. La Maison-Blanche s’imagine-t-elle qu’ils vont docilement capituler, chapeau à la main, à l’injonction de Biden ?

Et Mohammad ben Salmane (MBS) ? Il a déjà obtenu des garanties de sécurité pour le Royaume — négocié directement avec l’Iran, avec la Chine comme garant. Il est sur le point d’obtenir un programme nucléaire (en alliance avec l’Iran et la Chine) et de jouer un rôle de premier plan dans les affaires régionales en tant que membre du bloc OCS-BRICS.

L’élément déterminant de la réaction de MBS à la proposition, bien sûr, est probablement l’éternel obstacle à la conclusion d’accords : depuis plus de vingt ans, les États-Unis insistent sur l’arrêt des implantations juives en Cisjordanie. Cela ne s’est jamais produit. Pourquoi MBS offrirait-il un cadeau à Biden, qu’il n’aime pas, sachant que les colonies ne cesseront pas, même sous un gouvernement israélien de centre-gauche ?

Qu’est-ce qui se cache précisément « sous la table » ? Friedman le révèle :

réduire les relations entre l’Arabie saoudite et la Chine — serait un changement de donne pour le Moyen-Orient, plus important que le traité de paix de Camp David entre l’Égypte et Israël ».

Il poursuit :

Les États-Unis n’ont pas été amusés par les rapports de l’année dernière selon lesquels l’Arabie saoudite envisageait d’accepter le renminbi chinois pour fixer le prix de certaines ventes de pétrole à la Chine au lieu du dollar américain. À terme, compte tenu de la puissance économique de la Chine et de l’Arabie saoudite, cela pourrait avoir un impact très négatif sur le dollar en tant que monnaie la plus importante au monde. Il conviendrait donc d’annuler cette décision. Les États-Unis souhaitent également que les Saoudiens réduisent leurs relations avec les géants chinois de la technologie tels que Huawei.

Ahh — nous entrons ici dans le vif du sujet. La secrétaire d’État Yellen a récemment effectué une visite de deux jours à Pékin, qui s’est inexplicablement prolongée sur quatre jours. La presse occidentale a peu parlé des détails de ces entretiens. De manière inhabituelle, peu de choses ont été rapportées en Chine non plus. Les rapports suggèrent cependant que son objectif principal était de persuader les Chinois de reprendre leurs achats de bons du Trésor américain. Au cours de l’impasse sur le plafond de la dette au Congrès américain, les achats de liquidités en bons du Trésor sont tombés à près de zéro ; elle doit vendre 1100 milliards de dollars de bons du Trésor à quelqu’un… de toute urgence !

Il semble que Yellen n’ait reçu aucune promesse de la Chine. Il n’y a aucune chance que la Chine achète des bons du Trésor : elle a encore vendu 20 milliards de dollars de bons du Trésor qu’elle détenait en mai (les détails publiés sur les avoirs du Trésor américain sont délibérément retardés par les autorités).

C’est là le nœud du problème : Biden veut absolument que Riyad achète des bons du Trésor — et qu’il continue à en acheter. La visite de l’équipe à Djeddah est en fait une reprise des négociations de Kissinger dans les années 1970, qui ont donné naissance au pétrodollar et qui ont obligé le Royaume à acheter et à détenir des titres de la dette du Trésor.

Aujourd’hui, la situation du dollar est beaucoup plus délicate. L’inflation et les taux d’intérêt sont en hausse et la valeur des obligations en baisse. La dette américaine a explosé et les seuls paiements d’intérêts sur cette dette devraient atteindre 1000 milliards de dollars par an. Plus important encore, des pans entiers du monde se mettent à commercer dans des monnaies autres que le dollar.

Le commerce saoudien du pétrole en renminbi est donc un signal d’alerte clignotant — parmi les nombreux feux d’alarme qui clignotent dans le monde. Ils signalent tous le souhait de se « découpler » des institutions de Bretton Woods et de son système financier colonial.

Riyad se bat actuellement — en coordination avec Moscou — pour briser un aspect du « système » : l’emprise de l’Occident sur la fixation des prix des matières premières, y compris le prix du pétrole. Si tel est l’objectif de MBS — et il y parvient dans une certaine mesure en fixant le prix du baril marginal1 — pourquoi retournerait-il donc à l’hégémonie mondiale du dollar et romprait-il également ses bonnes relations avec la Chine ?

C’est inquiétant. L’ensemble de ce schéma témoigne d’une Maison-Blanche coupée de la réalité et désespérée. (Si c’est le cas, qu’en sera-t-il de sa future gestion de l’Ukraine et de la gestion par les États-Unis de leurs relations avec la Russie ?)

Alastair Crooke

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Notes

1 En cas d’augmentation de la demande de pétrole, c’est le principal producteur de pétrole à fort coût d’exploitation qui peut décider du prix du baril de pétrole au niveau mondial




La partie d’échecs en 3D de Vladimir Poutine

[Source : reseauinternational.net]

Par Sylvain Laforest

Vous trouverez toujours quelqu’un pour ridiculiser une théorie élaborée en la comparant à « une partie d’échecs en 3D », comme si personne n’était capable de jouer aux échecs en 3D. Or, il est divertissant de constater que Vladimir Poutine mène depuis 2008 une partie d’échecs en 3D pour mettre un terme au mondialisme, l’idéologie maîtresse pour dominer la planète d’une toute petite élite internationale composée des banques internationales, grands fonds d’investissement et leurs multinationales. Il ne sert à strictement rien d’observer le monde à travers une loupe politique, puisque le FMI, la BRI, la Banque mondiale, la FED, BlackRock et Vanguard mènent le monde à travers leur contrôle sur les pétrolières, multinationales, pharmaceutiques, médias, ONG et leur porte-parole visible qu’est le Forum Économique Mondial de Davos. La CIA et l’OTAN n’écoutent pas les présidents et Premiers ministres, ils sont tous à la solde de cette clique mondialiste dont les terminaisons américaines sont le Council on Foreign Relation et la Commission Trilatérale. Biden, Macron, Trudeau et Scholz sont de simples exécutants, de vulgaires pions sur l’échiquier.

Ainsi, la lutte à mort actuelle entre deux idéologies est strictement économique. Ce n’est pas celle des USA contre la Russie ou la Chine, mais celle des Mondialistes vs les Nationalistes. Le New World Order, qui contrôlait depuis 1944 la civilisation mondiale, est aujourd’hui menacé par ceux qui veulent qu’on respecte la souveraineté et l’indépendance des nations, un mouvement amorcé par un seul homme, Vladimir Poutine. Car voilà, les politiciens nationalistes ne se contentent pas d’être des pions, mais utilisent réellement le pouvoir dont on les a investis. Heureusement, Poutine n’est plus seul, parce qu’il a mené d’une main de maître sa partie d’échecs en 3D, qui arrive à terme.

Avant de continuer, je justifie immédiatement l’utilisation de l’expression anglaise New World Order, plutôt que la francisée Nouvel Ordre Mondial. D’abord c’est un concept anglo-saxon, pas français. Ensuite, c’est une erreur importante de traduction : le New World Order date de 1944 et coïncide avec la conférence de Bretton-Woods ayant imposé le dollar américain comme monnaie de réserve internationale, suite à la Seconde Guerre mondiale. Comme essentiellement, le monde transitait de l’Empire britannique à l’empire américain, ce qu’on devrait appeler l’Ordre Mondial du Nouveau Monde fut imposé en 1944, et est aujourd’hui menacé par une partie de la planète qui se rebelle.

Pour comprendre l’état du monde en cet automne 2023, on doit posséder une boîte à outils complète : clouer une vis avec un marteau n’a jamais rien donné de bon, et en ce moment, la plupart des journalistes et analystes, indépendants tout comme mainstreams, tentent de percer des trous avec un rabot, parce que la plupart ignorent quelques préceptes de base, à la source de TOUTE la géopolitique mondiale actuelle. L’importance primordiale de l’analyse économique sur sa déclinaison politique en est un, et en voici un autre encore plus important.

Un talon d’Achille

Entre 1999 et 2008, Vladimir Poutine a tout essayé pour intégrer la Russie à la communauté internationale, à la seule condition que la souveraineté de la Russie y soit respectée. Le 10 mars 2007, suite à l’annonce du président américain Bush jr que l’Ukraine et la Géorgie devenaient candidats pour l’OTAN, Poutine lance un premier avertissement à l’organisation qui doit cesser ses provocations par son expansion illégitime, puisqu’une promesse avait été faite en 1990 à Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’est, ce qu’elle n’a jamais cessé de faire depuis jusqu’aux frontières de la Russie. Avec la guerre de Géorgie en 2008, Poutine comprend enfin que jamais la clique mondialiste ne laissera la Russie se gérer comme elle l’entend. Il n’avait que deux options : laisser tomber le peuple russe et livrer son pays aux banques, ou alors, détruire le mondialisme. Chose plus facile à dire qu’à faire, puisque la clique contrôle la création monétaire et l’économie mondiale, et par extension, la plupart des armées du monde.

J’ai l’impression que Poutine a identifié assez tôt dans sa croisade que le talon d’Achille de l’empire des Banques était le secteur du pétrole. Pas les autres énergies, juste le pétrole. Il y a longtemps que l’Occident craint de perdre le contrôle du marché de l’or noir qu’il tenait jadis au creux de la main par les menaces militaires aux pays producteurs. Au début des années » 70, Libye, Syrie, puis un peu plus tard l’Iran sont sortis de ce contrôle, ce qui activa le Plan B du « réchauffement climatique causé par le CO2 » (produit de la combustion du pétrole), et la soudaine importance d’envisager un jour une transition énergétique vers d’autres sources énergétiques pour sauver la planète du brasier imaginaire. Malheureusement pour la clique qui en rêvait au début du Plan B, ils n’ont jamais trouvé une énergie capable de remplacer le pétrole pour les cargos de marchandises, les avions, l’agriculture et les armées. Et ce n’est pas faute d’avoir cherché une alternative, mais à ce jour, le pétrole reste la seule énergie pour faire fonctionner l’économie mondiale, basée sur les transports des biens. Et puis il y a le double problème du pétrodollar : comment justifier la valeur d’une monnaie sur une énergie hors de son contrôle ? Le dollar sans le pétrole (ni l’or, abandonné en 1971) est une monnaie de singe. Ah, mais, le Canada et les USA sont en haut de la liste des producteurs mondiaux ? Absolument, mais son exploitation compliquée est trop coûteuse. Elle perd même de l’argent aux États-Unis, où il est plus avantageux d’acheter du pétrole que de le produire. Et ils ne peuvent plus réguler les prix pour rentabiliser leur production. Or, qui contrôle le pétrole contrôle le monde. Soit, tu vends la seule énergie qui fait fonctionner l’économie, soit tu en es un client.

Dans un contexte de cette production nord-américaine onéreuse, et de réserves décroissantes aux USA, le château de cartes mondialiste tremble donc sur cette énergie évanescente. Et c’est ici qu’opère la magie du maestro des échecs en 3D, qui se mit en tête de saigner à blanc le mondialisme en lui retirant son sang, le pétrole. Pour y arriver, il lance en 2008 une refonte complète de l’appareil militaire russe qu’il doit rendre quasi invincible. Au fil de la décennie suivante, la Russie se met à inventer les meilleurs systèmes défensifs que sont les S-400 et Pantsir ; les meilleurs brouilleurs électroniques tels que le Mourmansk-BN ; une panoplie de missiles offensifs hypersoniques inarrêtables, dont les Kinjals et Zircons ; les meilleurs avions et bombardiers de la gamme Soukhoïs ; enfin, les cauchemars nucléaires dissuasifs Sarmat, Avangard et Poséidon qui exposent les flancs de l’Occident sans aucune défense possible. Outre les sous-marins, Poutine n’a pas perdu son temps à fignoler la marine, fleuron et seul avantage notable de l’Occident, car en cette époque de missiles hypersoniques, les porte-avions sont désormais des canards flottants en attente de couler.

En couplant ce réarmement d’une refonte de l’armée russe, étatisant au passage la production des armes pour contrer les coûts prohibitifs qui viennent avec le secteur privé comme celui qui draine les économies occidentales, puis en créant la société privée Wagner, il a bel et bien créé une machine militaire invincible, et souple. D’où son attaque en 3D, bouffant les pions sur trois étages, en permettant aux producteurs de pétrole de gagner leur indépendance, avec la promesse de protéger leurs arrières par la désintégration du contrôle des mondialistes sur ce marché crucial.

Les globalistes attaqués

Les banques internationales ont vu venir le coup et ont tenté de prendre Poutine de vitesse, en lançant dès 2011 le Printemps Arabe dans 9 pays stratégiques, dont la Syrie, l’obstacle principal bloquant le vieux plan d’élargissement d’Israël (The plan for Greater Israel, publié en 1982), soit une métaphore pour la prise de contrôle de presque tout le pétrole de la péninsule arabique par Israël, le mandataire du New World Order au Moyen-Orient. En 2011, la Russie n’était pas encore militairement prête pour intervenir, et Poutine observa avec horreur le sort réservé à Kadhafi, grand nationaliste qui avait préservé la Libye du chaos occidental pendant quatre décennies.

La Russie n’était toujours pas prête en 2014 et il a regardé la CIA faire la révolution en Ukraine et commettre de nouvelles atrocités, dont un massacre à Odessa, les bombardements sur la population du Donbass, et le souffle chaud de l’OTAN qui se rapprochait. Dès l’année suivante, même si la Russie n’avait pas encore complété son nouvel arsenal, Poutine a compris qu’il fallait risquer de perdre sa reine pour empêcher Bashar el-Assad de tomber en Syrie, et le 29 septembre 2015, il s’attaque enfin aux faux terroristes/vrais mercenaires occidentaux que sont ISIS et al-Qaida, mandatés pour mettre la Syrie au diapason occidental. Cette aide déterminante à l’armée syrienne fut un premier coup de pied direct du leader russe sur le New World Order. En empêchant les mondialistes d’écraser la Syrie, Poutine les a empêchés de rassembler tous les derricks d’Irak, Syrie, Koweit et en partie, ceux de l’Arabie saoudite et de l’Égypte, ou en d’autres mots, le contrôle assuré du marché du pétrole. Pour l’Occident, Poutine est devenu l’ennemi juré n° 1.

En février 2022, la Russie était enfin prête. S-400, Kinjals, Zircons, brouillage électronique, artillerie, drones, dernière génération de Soukhoï, Sarmat et Avangard, tout y était. En entrant en Ukraine, Poutine savait qu’il affronterait l’OTAN au complet, qui y investirait argent, équipements et hommes, pour se rendre à l’évidence que face à la nouvelle armée russe, rien de l’onéreux arsenal de l’OTAN ne tient la route. La seule chose que son équipement militaire fait mieux que l’équipement russe, c’est de brûler. Pour les Ukrainiens conscrits qui ne se réclament pas de Stepan Bandera, la débâcle est une indicible tragédie, mais si Poutine avait laissé faire, ce serait une apocalypse qui embraserait bien au-delà de l’Ukraine.

Sabordage économique

Pour les mondialistes, la plandémie de coronavirus fut un prélude nécessaire pour terroriser les peuples et s’assurer de leur obéissance pour quand viendrait le pénible changement d’une démocratie vers le totalitarisme austère prévu au programme du Forum économique. Avec l’abandon d’une partie du pétrole, l’Occident déclenchait du même coup l’autodestruction de ses économies. De plus, l’élimination des petits commerces en faillite favorise à la fois les affaires des multinationales et libère l’espace nécessaire pour la construction de villes 15 minutes, d’autres objectifs des ploutocrates. Toutes les absurdités scientifiques actuelles, que ce soit le réchauffement climatique anthropique, la propagande du véganisme, le plastique dans les océans, la transition aux éoliennes et autres thèmes saugrenus, sont reliées au simple fait que l’occident est devenu client du pétrole, dont elle ne contrôle plus le prix, ni l’approvisionnement. Comme leurs médias perdent massivement le contrôle sur la pensée du peuple, ils n’ont d’autre choix que de sombrer dans le totalitarisme via l’identité numérique et le crédit social, s’ils veulent éviter de se faire lyncher sur la place publique pour 3 ans d’assauts continus contre la population.

Le surendettement massif des nations au nom du soutien pour un virus imaginaire était aussi voulu, pour justifier une relance par le Grand Reset (ou Grande Réinitialisation) des monnaies, incluant l’annulation des dettes nationales en échange de l’abandon de la propriété privée et la création d’une seule monnaie commune crypto, sans papier imprimé, les CBDC. Dans la situation actuelle, cette monnaie n’aurait aucune valeur, car une partie trop importante de la planète ne veut pas de cette réinitialisation de quelques pays ayant volontairement creusé leur tombe et qui n’ont rien pour insuffler une valeur à cette monnaie, même pas la confiance.

La botte secrète de Vlad

Le problème pour l’Occident est que pour fonctionner, le Grand Reset doit être global, et encore une fois, Poutine a paré l’attaque en créant un système économique parallèle au SWIFT, avec l’aide de la Chine et de l’Inde. Plusieurs facettes de ce système économique russo-chinois sont devenues des noms familiers : Coopération de Shanghai, nouvelle route de la soie, les BRICS. Ils travaillent tous dans le même sens, réglant leurs importations avec les monnaies nationales, dans un élan commun de dédollarisation. Le système SWIFT commence sa dérive, plus personne ne veut traiter avec les menteurs occidentaux qui saisissent et sanctionnent au gré des humeurs, et comme la Russie est maintenant la plus forte, les pays n’ont plus peur de sauter la clôture du nationalisme, en devenant des transfuges du mondialisme.

Du côté des producteurs de pétrole, Iran, Venezuela, Algérie et Qatar sont déjà à l’abri, et est venu en 2023 un coup fumant sur l’échiquier, quand l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont mis en tête d’adhérer aux BRICS. L’Occident a perdu ses deux tours. Il ne reste pratiquement qu’à évacuer les USA de Syrie, d’Irak et de Libye pour que Poutine termine de rallier tous les producteurs importants.

Le bulldozer multipolaire travaille sur plusieurs plans : après que Russie, Inde et Chine aient tous boudé la COP-21 de Glasgow en 2021, il devient de plus en plus difficile pour l’Occident de maintenir son narratif réchauffiste, alors qu’une partie du monde ne fait plus semblant de sauver la planète. Si vous doutez de l’implication de la Chine, sachez que Xi vient officiellement d’abandonner les Accords de Paris sur le climat (juillet 2023), handicapant l’histoire officielle du réchauffement de la planète par le CO2, ce carbone instrumentalisé pour démolir la vie des gens qu’on veut plonger dans un totalitarisme orwellien. Les pays du BRICS ont choisi de continuer à développer leurs économies avec la seule ressource disponible pour les transports, le pétrole. Leur motivation est loin du mondialisme imposé par l’impérialisme militaire, mais cherche la prospérité engendrée par la coopération. Les BRICS ont choisi la réalité et l’humanité.   

L’Afrique se soulève

Le tsunami de nationalisme engendré par la dextérité géopolitique de Poutine est en cours et gonfle comme voile au vent. Le cas tout récent du renversement de la marionnette occidentale au Niger, au moment exact où se tenait le sommet Russie-Afrique, est symptomatique des temps : la Russie est en train de rallier trois continents presque entiers à sa cause. En voyant l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud lui filer entre ses doigts, annonçant la fin-finale de la colonisation, la clique mondialiste perd après le pétrole le restant des ressources qu’elle pillait chez autrui. Les anciennes colonies ne craignent plus les dettes du FMI, parce qu’il y a maintenant une porte de sortie et qu’elles se savent protégées. Si vous doutez encore de la peur que provoque l’arsenal militaire et nucléaire russe aux mondialistes, consultez vite la liste d’une trentaine de pays ayant déjà signifié leur intérêt pour joindre le nouveau système économique russo-chinois.

Tout au long de sa partie en 3D, Poutine a fait les bons choix. Désormais, les gouvernements occidentaux sont placés devant un mur, et pour l’abattre, ils n’ont d’autre choix que d’abandonner l’idéologie mondialiste et le système économique érigé en tyrannie mondiale par les banques internationales et autres ploutocrates, pour monter dans le train multipolaire économique des nationalistes, où autonomie et souveraineté seront respectées. Ils doivent sacrifier reine et roi pour survivre. L’alternative est de risquer la révolution des peuples en les enfonçant dans un marasme social et un trou économique dont les banques ne se sortiraient jamais. Mais que faire des dettes ? On n’a qu’à couper le fil avec les banques, qui seront emportées par le poids des dettes qu’elles ont provoquées, et faire ce qui est à la mode du côté de la multipolarité, c’est-à-dire opter pour des monnaies nationales.

L’empire du mensonge n’a plus de plan B ni C, ni D. L’Occident est isolé, son armée est nue, ses missiles désuets, ses médias en disgrâce et ils perdent la main sur toutes les ressources qui abreuvent sa richesse factice. Sous des pressions internes qui ne veulent plus d’un plan de destruction économique sans résolution possible au bout, les gouvernements mondialistes des Young leaders du FEM tombent ; Ardern en Nouvelle-Zélande, Sanchez en Espagne, Rutte aux Pays-Bas et les autres suivront. Et on devra les remplacer par de vrais nationalistes, pas des mondialistes déguisés à la Giorgia Melloni. Si Trump pouvait déloger les Démocrates en 2024, ce serait le clou final sur le mondialisme, entraînant son wokisme, son réchauffement imaginaire et son lent génocide médical des peuples dans la poubelle de l’histoire.  

Désormais, vous pouvez prendre avec un grain de sel les multiples analyses géopolitiques qui distinguent les intérêts politiques des USA de ceux de l’UE, ou qui disent que « Biden défend à Zelensky de négocier » ; ce sont des attributs de la même ploutocratie, qui elle-même veut sacrifier l’Europe pour renflouer sa reine, américaine. Et puis, tout ce qui ne tient pas compte dans son cadre analytique de ce que Poutine a accompli via le pétrole est de la bouillie pour les chats. Et le plus tragique est que même si ça devient aussi évident que les yeux dans le visage, à peu près personne n’a encore compris. C’est le précepte de base à tout ce qui se passe aujourd’hui en 2023, et c’est pourquoi Bobby Fisher a décidé de ne pas jouer la partie de retour. Poutine a une avance militaire insurmontable et il n’attendra certainement pas que le complexe industriel militaire américain le rattrape : cette fois, il n’arrêtera pas tant que l’Occident ne couche son roi. Si ça ne vient pas après l’Ukraine, il continuera, et à quelques coups de l’échec et mat, il serait bien fou d’abandonner sa croisade.




USA : cette guerre civile judiciaire qui en cache une autre

[Source : vududroit.com]

Par Régis de Castelnau

Quiconque s’intéresse aux États-Unis ne peut qu’être surpris par le niveau de dégradation qui atteint la première puissance mondiale. Il y a d’abord ces incroyables vidéos prises dans les rues des grandes villes où s’affiche le phénomène massif des « homeless » qui voit des milliers de sans-abri installés dans les rues et les ravages de la drogue sur ces populations. Il y a aussi ces nouvelles formes de violence que sont les attaques de magasins où spectacle incroyable, des groupes venant littéralement les piller sans que quiconque, personnel ou forces de l’ordre n’essayent de s’y opposer. Et bien sûr la violence endémique à base d’usage d’armes à feu qui semble incontestablement exploser. Avec le spectacle de l’immigration incontrôlable aux frontières.

Il y a bien sûr la situation politique avec un parti démocrate installé dans l’état profond et fermement décidé à ne céder en aucun cas le pouvoir. Un opposant emblématique sorte de cocktail Molotov politique aussi fermement décidé à retourner à la Maison-Blanche. Le consensus qui permettait à cette démocratie de fonctionner cahin-caha n’existe plus et certains observateurs avisés se posent sérieusement la question de savoir si le scrutin présidentiel de 2024 pourra bien se tenir. Nous avons dit dans ces colonnes que le risque d’une dislocation des USA ne pouvait être écarté de façon désinvolte. Surtout que cette crise a pris une tournure particulière avec un affrontement judiciaire qui met à bas un des piliers sur lequel reposait le pays depuis sa création. La légitimité de l’appareil judiciaire qu’il soit fédéral ou local n’est plus reconnue, chaque camp espérant faire mordre la poussière à son adversaire par juge interposé. Les démocrates qui contrôlent le ministère fédéral de la Justice en sont les principaux coupables. Ils multiplient les procédures contre Donald Trump et refusent obstinément de poursuivre la famille Biden, pourtant organisée à l’évidence comme un système mafieux.

Il est malheureusement impossible d’avoir une image de cette dégradation dans la presse française, dont un des éléments forts de l’abaissement drastique est ce que l’on peut qualifier de « provincialisation ». La couverture de ce qui se passe à l’étranger est minimale, utilisant exclusivement l’AFP devenu un fournisseur de politiquement correct. Les médias ont renoncé aux « correspondants permanents » à l’étranger au profit « d’experts » autoproclamés, entretenant en général des rapports appointés avec des organismes chargés de promouvoir un récit conforme aux intérêts de ceux qui les financent. L’effondrement éducatif n’a rien arrangé avec des journalistes français déjà ignorants de l’histoire méconnaissant également la géographie.

Trump face à la guerre judiciaire

Le traitement de ce qui se passe aux États-Unis en fournit l’illustration caricaturale. La seule chose qui intéresse la presse mainstream se sont les péripéties des feuilletons judiciaires que l’État fédéral démocrate déclenche contre Donald Trump. Comme les fabricants d’opinion publique français ont repris à leur compte la névrose anti-Trump de l’establishment démocrate américain, l’analphabétisme juridique massif des médias français confronté à la méconnaissance des mécanismes judiciaires les États-Unis nourrit une catastrophe informative majeure.

Pour tenter de connaître la situation des États-Unis au regard des maux qui l’assaillent dans les domaines de la pauvreté massive, de l’immigration incontrôlée, d’une montée vertigineuse de l’insécurité, de la consommation des drogues, de la guerre civile culturelle, du wokisme délirant, de la corruption massive du complexe militaro-industriel, c’est sur les réseaux sociaux qu’il faut se rendre. En France on ne va vous parler, de façon complètement déformée d’ailleurs, que des ennuis judiciaires de Donald Trump.

Dernier épisode du feuilleton, les poursuites lancées contre l’ancien président et une partie de son entourage, notamment les avocats qui l’avaient assisté dans les procédures judiciaires post-scrutin présidentiel de 2020.

Un procureur de l’État de Géorgie a donc décidé des poursuites criminelles contre ceux qui avaient contesté la régularité des opérations électorales du scrutin du 7 novembre 2000. La lecture de l’acte d’accusation disponible sur les réseaux ne peut que provoquer une stupéfaction que ne vont pas tempérer les différences importantes entre les systèmes français et américains.

En matière d’expression du suffrage universel dans un système de démocratie représentative il y a évidemment des points communs. Une pratique professionnelle et universitaire importante de cette matière permet à l’auteur de ces lignes de rappeler quelques principes qui devraient être communs aux démocraties.

L’importance de la sincérité du scrutin

Il faut revenir encore une fois à Max Weber qui en a défini la dimension politique du concept de légitimité. Qui se rapporte évidemment à la notion de reconnaissance sociale, mais c’est également juridiquement que se définit la légitimité. Même si dans une démocratie, le pouvoir (Macht) réside dans la domination (Herrschaft) rationnelle et légale, la légitimité vient d’abord du respect de la loi.

Dans un système de démocratie représentative, où l’on peut gouverner avec une majorité très étroite, la légitimité politique d’occuper un mandat limité dans le temps pour appliquer son programme, nécessite d’abord une arrivée au pouvoir légale et régulière par un scrutin, dont la « sincérité » ne peut être mise en doute. Ce principe de sincérité est fondamental et c’est la raison pour laquelle les formalités électorales doivent être faire l’objet d’une organisation juridique minutieuse, qui peut être contrôlée a posteriori par le juge. Qui pourra en prononcer l’annulation. Sur la base de l’existence d’une « altération de sa sincérité ». Pour cela, il faut s’adresser à des avocats, à des juristes, des experts, rassembler des preuves et soutenir sa cause devant les juridictions compétentes à l’occasion d’un débat contradictoire. Par expérience, on sait que c’est un travail d’équipe qui peut demander beaucoup d’investissement.

 Pour le praticien français, la lecture de l’acte d’accusation est vertigineuse. On citera quelques chefs d’inculpation qui montre l’ampleur de l’offensive : sollicitation de violation de serment par un officier public, fausses déclarations et écrits, se faire passer pour un officier public, complot en vue de commettre l’usurpation d’identité d’un officier public, tentative criminelle d’influencer des témoins, Influencer les témoins, complot en vue de commettre une fraude électorale, complot en vue de commettre un vol informatique, complot en vue de frauder l’État. Complotisme à tous les étages, mais nul doute que la fine équipe embauchée par Marlène Schiappa va rester silencieuse. En fait, l’ensemble des infractions reprochées à Donald Trump et à ses équipes et notamment ses avocats sont ce qu’ils ont mis en œuvre pour les procédures visant à faire annuler le scrutin dans l’État de Géorgie. On rappelle que ce ne sont pas les citoyens américains qui élisent le président, mais les États qui le désignent par l’intermédiaire de leurs grands électeurs. Gagner un État même avec un très faible écart rapporte en général la totalité des grands électeurs. Rappelons aussi que Donald Trump n’a perdu l’élection de 2020 que pour 30 000 voix qui lui ont manqué dans les fameux « swings states ». Tout comme Hillary Clinton avait perdu celle de 2016 alors qu’elle avait 3 millions de voix d’avance sur l’ensemble du territoire.

Complot en bande organisée ?

Alors qu’en est-il de ce complot reproché à l’ancien président et à ses avocats ? D’avoir violé la fameuse loi RICO normalement destinée à lutter contre le crime organisé. Il existe en droit pénal français une infraction voisine qui sanctionne les délits commis « en bande organisée ». Le raisonnement du procureur de Géorgie est donc le suivant : son point de départ est que Donald Trump a monté une « bande » en violation de la loi Rico dans le but de faire annuler le scrutin de Géorgie. Dès lors que ce « complot » définit le cadre de la poursuite, tous les actes commis, et en particulier les procédures judiciaires sont considérées comme des crimes ! Le caractère criminel se déduit de la qualification de « bande organisée ». Mais dites donc pour avoir conduit à de multiples reprises devant les juridictions administratives des procédures visant à des annulations de scrutin, selon ce raisonnement je serais un criminel endurci ?

Alors aux États-Unis bien évidemment les observateurs objectifs constatent pour commencer la violation du premier amendement de la Constitution américaine qui garantit la liberté d’expression. Ou en relevant l’absurdité de certaines incriminations comme celle par exemple de « complot en vue de commettre une fraude électorale ». Dans une conversation avec des responsables géorgiens au moment des polémiques sur le décompte, Donald Trump aurait dit : « Je veux juste trouver 11 780 voix, soit une de plus que nous n’en avons parce que nous avons gagné l’État ». Pour le procureur militant démocrate, dans le cadre du complot trumpiste, cela prouve une tentative de fraude ! Le problème est beaucoup plus simple. Donald Trump a perdu l’état de Géorgie, avec tous les grands électeurs donnés à Joe Biden, par un peu moins de 12 000 voix. À l’évidence il voulait dire c’est qu’il fallait que le nouveau décompte qu’il réclamait lui permette de passer en tête. On va rappeler qu’en droit français pour prononcer une annulation, le juge s’il constate l’existence d’irrégularités doit justifier qu’elles ont été de nature à « altérer la sincérité du scrutin ». Le faible écart est donc une condition indispensable pour entrer en voie d’annulation.

Mais aux États-Unis, ces évidences n’intéressent plus personne. Le consensus politique sur lequel reposait le fonctionnement de la démocratie américaine est anéanti. La haine des démocrates, mais aussi de quelques républicains pour Donald Trump est sans limites, au point que selon une étude, 12 % soit 30 millions, d’Américains considèrent que la violence serait légitime pour s’opposer à son éventuel retour. La multiplication de ces procédures judiciaires parallèlement au refus obstiné du ministère fédéral de la Justice et du FBI de poursuivre la famille Biden, pour une corruption avérée et documentée, nourrit une exaspération réciproque sur fond de dégradation massive de la situation sociale. Le tout dans un contexte de guerre mondiale hybride qui voit le monde échapper à l’hégémon.

Enkystée dans sa servilité, la France quant à elle, relaie scrupuleusement le récit démocrate américain, que ce soit sur Trump, l’Ukraine ou l’Afrique, tout en se passionnant pour des polémiques sur des paroles de chansons.

Le chemin de la sortie de l’Histoire commence à ressembler à un toboggan.




Poésie : Laurence Guillon contre « les dévoués valets des Ténèbres »

Par Nicolas Bonnal

Ce texte sur des vers rimés promis à de rares Happy Few (l’expression n’est pas de Stendhal, mais de Shakespeare comme toujours) s’adresse aux fans de Laurence Guillon, qui offre l’originalité d’un blog double — de combat et de lutte contre les ténèbres du mondialisme ; et de survie et résurrection intérieure, résurrection qui se passe dans le cadre qui lui convenait de notre Russie orthodoxe et profonde. Le cas est assez exceptionnel : on pense à cette autrichienne ministre persécutée (Karin K.) depuis, qui est aussi polymathe, et que Poutine avait salué le jour de son mariage. Laurence poétesse est aussi traductrice, jardinière, musicienne, chanteuse et peintre — elle m’a offert un très beau tableau solaire qui orne mon deuxième appartement de travail dans mon bled andalou. Je ne peux malheureusement pas dire que l’Espagne pourtant moins esquintée que leur hexagone ait gardé les vertus que Laurence trouve en Russie profonde, à cent bornes de Moscou ? Mais Laurence est tout sauf une illuminée, cette aventurière voit les choses telles qu’elles sont, c’est une mystique avec un regard réaliste et parfois justement profane. Le mystique trop rêveur a vite fait de se faire bouffer — esprit compris — par les Temps qui courent.

Soyons réalistes donc. J’ai demandé ses poèmes à Laurence par curiosité et aussi ai-je ajouté parce qu’ils sont trop chers. Ancien poète amateur moi-même j’ai bradé les miens (écrits depuis trente-cinq ans quand même) à trois euros sur Amazon. Et j’ai des couillons de lecteurs qui tentent de revendre mon recueil à deux euros. La poésie est un risque à courir (on se fait traiter de mirlitons par les amateurs de destruction massive) par les temps qui courent, puisqu’il n’y a plus de lecteurs — ou peu s’en faut. Le mieux est de lui virer à Laurence une somme sur un compte français et de recevoir le PDF. Ou carrément et courageusement (achetez le couscous et les bougies avant) de commander le livre, si mon texte le justifie !
J’ai aimé le ton et les sujets guerriers des textes, et j’ai pensé au grandiose peintre Desvallières, l’ami flamboyant de Léon Bloy, génie méconnu, mystique et expressionniste, père de toute une tribu, et qui s’engagea sous les drapeaux à 53 ans pour défendre sa patrie, dans cette guerre où les derniers nobles français moururent. Après on n’eut plus que des électeurs et des consommateurs.
Laurence écrit dans son très grand poème l’Arche, toute consciente des enjeux apocalyptiques actuels :

« Le monde s’ouvre en deux, comme un crâne brisé,
Coulent les ténèbres, avec le sang versé,
Où se noient emmêlés les bêtes et les gens,
Trop peu de coupables et beaucoup d’innocents. »

Je trouve malheureusement qu’il y a bien moins d’innocents que jadis, qu’il s’agisse de guerre américaine, de vaccins, de credo climatique ou autre. Avant le paysan sacrifié par Napoléon ou Gambetta n’était pas informé, maintenant son héritier présumé aime se désinformer, fût-ce au risque de se faire écharper, affamer et ruiner. Le troupeau est enthousiaste comme dit Céline avant la giclée de Quarante. Il aime le mensonge, il aime le chiqué.
Refusons alors leur sabbat (climat vaccin guerre totale) :

« Les voilà tous dansant sur nos tombes futures.
Et l’unique chose dont je puis être sûre,
C’est qu’à leur bal maudit, je n’irai pas valser
Sans doute je mourrai, mais sans avoir chanté
Les louanges du diable et de ses diablotins
Qu’encensent bégayant tous ces tristes pantins. »

C’est tout ce qu’on peut faire en effet : refuser de chanter avec ce pape (lui ou un autre) le diable et ses sacrements.
Laurence visionnaire écrit ensuite dans son Écho secret des massacres :

« Voilà qu’arrive l’impossible…
Ces cohortes épouvantées
Devant le fracas des armées,
Et ces nuages invisibles,

Depuis ces villes écharpées,
Sont pleins des présences terribles
Que vous nous avez déchaînées,
Dévoués valets des ténèbres,

Malfaiteurs puissants et célèbres,
Aux âmes déjà remplacées
Par ceux qui vous les ont volées. »

Ce grand remplacement des âmes est en effet grandiose ; je cite toujours le film de Don Siegel l’Invasion des profanateurs de sépultures. Nous voulions montrer que les gens devenaient des légumes, disait ce maître du réalisme brutal et de Clint Eastwood. On est au milieu des années cinquante : la télé bouffe tout, l’autoroute (voyez aussi Stanley Donen) aussi, et bientôt le monde cybernétique qui inspirera à Debord des lignes superbes.
Le combat du système technétronique pour reprendre un terme célèbre passe par une censure de la terre, une interdiction de tous les éléments : terre, air, soleil, eau. L’écologiste informaticien rêve d’une terre brûlée (cf. Hawaii) et d’un homme affalé effaré (cf. Rousseau Sandrine). En effet le diable veut nous priver de la nature pas seulement de la vie (voyez et écoutez Harari sur les Territoires occupés).
Laurence écrit dans Joyeux Noël :

« C’est la terre qu’ils n’aiment pas,
Et qu’ils nous ont privée de voix,
Et puis le ciel bleu par-dessus,
Qui leur blesse par trop la vue.

Ils n’aiment pas la vie qui sourd
Des moindres failles du béton,
Tout ce qui brûle avec passion
Et sanctifie le fil des jours. »

C’est le sujet de mon libre sur la Destruction de la France au cinéma, France bétonnée et remplacée dans les années soixante par un gouvernement soi-disant souverainiste. Voyez Mélodie en sous-sol (ô Gabin à Sarcelles ville nouvelle…), Alphaville de Godard ou Play Time de Tati pour comprendre.
Laurence ajoute :

« Ils sont laids, froids, méchants et bas
Mais on n’entend plus que leurs voix,
Leurs mille voix dans le désert
De nos pays prêts à la guerre. »

Les techno-démocraties sont toujours en guerre depuis des siècles, mais ces guerres sentent la mort, elles ne témoignent jamais d’un excès de vie. De pures guerres d’attrition, celle de Quatorze et de Quarante, des guerres voulues par la bulle financière « anglo-saxonne » (ouaf), comme celle d’Ukraine. Une élite aux vues reptiliennes ou extraterrestres dirait-on.

Dans Cassandre (lisez le chant II de l’Enéide mon Dieu), Laurence écrit superbement :

« La bêtise aux cent mille bouches,
Le grand tohu-bohu du diable,
S’en va remplir ses desseins louches
En rameutant la foule instable,

Chien noir de cet affreux berger,
Glapissant à tous les échos,
Elle pousse à courir nos troupeaux
Sur les chemins qu’il a tracés.

Et comme il y va volontiers,
Le grand troupeau des imbéciles,
À l’abattoir sans barguigner,
Se pressant pour doubler la file. »

Le troupeau des imbéciles a été fabriqué artificiellement par la culture et l’art moderne (lisez Jacques Barzun, qui en parle bien, un autre exilé lui aussi) ; mon ami Paucard avait excellemment titré : la crétinisation par la culture — et par la télé, et par les médias, et par l’immobilier, et par l’économie, et par les vacances, et par la politique (mais quel futur gentil candidat de droite fera enfin la guerre à la Russie, merde ?).
C’est Alain Soral qui disait l’autre jour que la France ne pourrait être sauvée que par un miracle : que c’est juste !
Car la France est tombée plus bas que la plupart des pays, même d’Europe. Et comme je l’ai montré, ce n’est pas parce qu’elle est une victime ; c’est parce qu’elle l’a voulu. C’est le coq hérétique, ou comme dit Van Helsing dans le Dracula de Coppola la concubine de Satan, et depuis longtemps.
Très beau poème aux teintes géographiques : Aigues-mortes, Saintes-Maries. Laurence pense à Saint Louis tandis que l’emplâtre revote Macron :

« Aigues-Mortes, Saintes-Maries,
Aux quatre vents bien élargies,
Reviendra-t-il jamais le saint roi d’autrefois
Dans sa robe de lys, sur son blanc palefroi ?

Aigues-Mortes, Saintes-Maries,
Verrons-nous demain déferler,
Sur vos ruines de sel blanchies,
De sombres foules d’étrangers,

De conquérants et de bandits,
De bateleurs et d’usuriers,
Qui vendront vos fils au marché
Sous l’amer soleil du midi ? »

Quand on est Français sincère et lucide on a de quoi désespérer — j’en sais quelque chose. Laurence écrit sans hésiter dans la Fin du jour :

« Je meurs sans descendance et j’en rends grâce à Dieu,
Sur l’autel de Moloch, je n’étendrai personne.
Pas de fille soumise au plaisir des messieurs,
Pas de garçon brisé par le canon qui tonne. »

Sur l’imbécillité cosmique qui frappe ce peuple depuis longtemps (revoir Drumont, Céline ou Bernanos) Laurence écrit un texte admirable, l’abîme :

« L’abîme s’élargit et le tumulte croît
Sur la terre entière, le grand tohu-bohu…
Mais la France ébahie ne le voit toujours pas
Et n’entend pas les voix de ses anges perdus.

Elle ne comprend pas que déjà tout finit,
Qu’en bradant son honneur aux bandits de rencontre,
Elle dut en concevoir tous ces horribles fruits
Qui, mûris à présent, vont et partout se montrent.

Étrangers à la terre et bien trop loin du ciel,
Nous voici pourrissants dans cet entre-deux,
Sans idées, sans patrie, sans famille et sans Dieu,
Mollusques accrochés au néant démentiel. »

Mollusques accrochés au néant démentiel : je parlais Desvallières, on dirait du Goya. Il faudrait être Tarkovski pour filmer un texte comme celui-là. J’aime Voir les textes, pas les lire.
Pour se raccrocher, on a les animaux (je repense toujours à Leopardi et à ses oiseaux) ; dans Hommage notre poétesse écrit :

« Mon gentil petit chien, vas-tu me pardonner
De recueillir si tôt ce chien qui te ressemble ?
Malgré tout, je le sais, dedans l’éternité,
Nous nous retrouverons à jamais tous ensemble.
Et tu ne seras plus, là-bas, aussi jaloux,
Car d’amour jaillissant nous ne manquerons point. »

L’amitié des animaux est un don divin comme on sait (elle peut aussi devenir un don pour crétins, tout étant parodié en nos temps retournés) ; alors Laurence ajoute :

« Et toi, pendant neuf ans, mon joli petit chien,
Tu fus le gai soleil des instants quotidiens,
Gracieux comme un lutin.
Je t’ai porté là-bas, dans notre monastère,
Je t’ai bercé longtemps dans le vent de l’été,
Qui croyait avec toi pouvoir encore jouer,
Puis j’ai dû te coucher, souple et doux, dans la terre
Pour la première fois, j’ai dû t’abandonner. »

Parfois Laurence sur son blog écrit des phrases fulgurantes sur son paysage russe, et surtout sur le ciel. Je ne me suis jamais risqué à décrire le ciel moi (trop peur qu’il me tombe sur la tête !) ; mais dans l’Arc-en-ciel elle écrit :

« De tous ces plats d’argent renversés sur les champs,
Coule le lait de la lumière qui s’étale,
Et dans les blancs remous de cette gloire pâle,
De scintillants oiseaux montent tourbillonnants.

Au loin, l’ourlet bleui des collines dormantes
Borde de noirs labours et des vignes crispées,
Les nuées soulevées basculent, chancelantes,
De lourdes draperies au nord-ouest épanchées.

Et sous leurs plis violets s’esquisse l’arc-en-ciel… »

C’est très beau, innocent, et cela me mène à mon poème préféré, que je ne commenterai pas :

Pressentiment

« Il est des jours d’été pleins d’automne secret,
Comme au sein d’un beau fruit l’obscur noyau repose.
Leur lumière est plus douce et leur vent est plus frais,
Je ne sais quel mystère imprègne toutes choses.

Sur le ciel trop brûlant passe un voile doré
Qui donne à la nature un fond glorieux d’icône,
Les arbres s’illuminent et les prés desséchés
Font au nimbe solaire un drap de paille jaune.

Et mon cœur s’éclairant, pareil au verre frêle
De la lampe allumée, couvant la jeune flamme,
Laisse monter sereine à timide coups d’ailes,
La lente adoration qui embrase mon âme. »

On a ici un bel héritage de cette culture française qui n’existe pas. Mais pas de commentaires !

Dans Sainte Rencontre, Laurence écrit sur les astres et la Croix :

« Le vieillard Siméon prit le petit enfant,
Qui portait les étoiles dedans son corps langé,
Et vit dans ce moment jusqu’au fond le passé
Qui monte vers demain sous le flot des instants.

La grande croix du temps qui perce nos destins,
Irradiant nos larmes d’une lumière sans fin,
Instrument de supplice qui jette sur nos vies
L’éclat écartelé qui les réconcilie.

Verticale des siècles dans la mer éternelle,
Astre des jours plongé sous l’écume actuelle,
Qui tremble à la surface de l’océan profond
De l’antique existence au centre des éons. »

Ici on se promène dans le cosmos et à travers le temps.

Dans Croquis sinon Laurence renonce à nos alexandrins et affronte un mètre brutal :

« Ruissellement
Roucoulements
Tout petit chant
Intermittent
File une abeille.
Le grand azur bascule à l’orée des murailles,
Lisses, lents déplacements, très hauts lacis
Des martinets précis.
Le soleil assis sur le toit,
Rêve et balance ses pieds d’or.
L’ombre bleue le boude à l’écart,
Sous les loques lourdes de la pierraille,
Fuyant l’effroyable et douce lumière… »

On arrive à l’acédie, thème qui me préoccupe depuis toujours ; j’en ai parlé dans mon Graal et dans mon livre sur Cassien. Les moines les premiers ont vécu cette épreuve qui frappe aussi des chevaliers dont Galehot :

« Mon cœur est sourd
Comme le plomb,
Étanche et lourd
Et sans passion.
Lampe sans feu,
Miroir sans tain
Des vieux chagrins,
Vide de Dieu.
Pourquoi Seigneur
Me laisser choir
Dans ce trou noir
Et sans lueur ? »

Il y a un ton saturnien (le plomb) qui évoque Verlaine bien sûr et le titre même du recueil de Laurence : A l’ombre de Mars. Les planètes et leurs métaux, une belle alchimie…
Dans Vieil ami on a un ton hugolien, quand la nature parle (cf. Stella : « un vent frais m’éveilla, je sortis de mon rêve… ») :

« Le vent frais me caresse et sa chanson me suit,
De l’orée de mes jours à leur issue prochaine,
Mon plus fidèle amant me chante la rengaine
Dont jamais ne fut las mon cœur par trop meurtri.

J’écoute autour de moi son verbiage indistinct,
Ses cent chuchotements et ses multiples ailes,
Dans les remous d’azur du glorieux matin
Qui célèbre toujours son enfance éternelle.

Je passerai bientôt, mais son mouvement bleu
Et sa folle oraison ne prendront jamais fin.
Je laisserai sur terre à ses jeux incertains
La trace de mes pas et mes derniers adieux. »

Quel beau chuchotement éolien tout de même. J’ai toujours sinon pensé que trois quatrains aussi c’est mieux que deux quatrains et deux tercets.

Un dernier texte, le Lac final alors que la patrie trahie s’en est allée :

« Et je me souviendrai, devant l’espace ouvert,
De la mer vivante et douce, des rivages
Où j’allais tout enfant cherchant des coquillages
Dans la tiédeur salée, dans les parfums amers.

Large mer des larmes, ma douce France enfuie
Je m’écarte de toi comme on quitte un tombeau,
Sur nos tendres années implacablement clos,
Gisant silencieux en notre terre trahie. »

SOURCES

Laurence Guillon, à l’ombre de Mars.

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Virage otanien à 180 degrés

Par François Asselineau

En agent docile de l’État profond des USA, Libération relaie la presse démocrate US, avec les quelques jours de délai habituels. Il reprend donc la nouvelle ligne réaliste fixée par le Washington Post, en expliquant doctement à ses lecteurs naïfs le contraire exact de ce qu’il leur a raconté, pendant des mois, sur la contre-offensive ukrainienne prétendument victorieuse et sur l’effondrement prétendument inéluctable de la Russie. Il donne la parole au pseudo-« expert » Michel Goya, qui procède lui aussi à un virage à 180° sans présenter la moindre excuse, et qui explique maintenant toute honte bue que :

« 𝑫’𝒖𝒏 𝒑𝒐𝒊𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒗𝒖𝒆 𝒔𝒕𝒓𝒊𝒄𝒕𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒎𝒊𝒍𝒊𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆, 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒓𝒊𝒕𝒆̀𝒓𝒆𝒔 𝒅’𝒆́𝒗𝒂𝒍𝒖𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆-𝒐𝒇𝒇𝒆𝒏𝒔𝒊𝒗𝒆 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍’𝒊𝒏𝒔𝒕𝒂𝒏𝒕 𝒕𝒓𝒆̀𝒔 𝒎𝒂𝒖𝒗𝒂𝒊𝒔. »

l’Ukraine doit arrêter car «𝒖𝒏𝒆 𝒐𝒑𝒆́𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒐𝒇𝒇𝒆𝒏𝒔𝒊𝒗𝒆, 𝒄̧𝒂 𝒅𝒖𝒓𝒆 𝒕𝒓𝒐𝒊𝒔 𝒐𝒖 𝒒𝒖𝒂𝒕𝒓𝒆 𝒎𝒐𝒊𝒔 𝒂𝒖 𝒎𝒂𝒙𝒊𝒎𝒖𝒎». Or ce délai est largement écoulé sans aucun autre résultat significatif qu’une hécatombe de morts côté ukrainien, face aux champs de mines et aux lignes de tranchées russes infranchissables.

Pour faire passer la pilule à ses lecteurs et ne pas reconnaître encore que l’Ukraine — mais aussi les États-Unis+Pays de l’UE+OTAN — sont battus par la Russie, le pseudo-« expert » raconte qu’il faut que l’Ukraine arrête et « 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒐𝒓𝒊𝒔𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒑𝒓𝒆́𝒑𝒂𝒓𝒆𝒓 𝒖𝒏𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒗𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒐𝒇𝒇𝒆𝒏𝒔𝒊𝒗𝒆 ». Mais il n’explique pas par quel miracle celle-ci pourrait mieux réussir que la désastreuse contre-offensive actuelle, alors que :

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l’armée ukrainienne est exsangue (on parle de 500.000 morts côté ukrainien) ;

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les opinions publiques des pays de l’OTAN s’opposent de plus en plus ouvertement à la poursuite de ce conflit délirant et ruineux, et à l’envoi d’armes et de milliards de dollars au régime néo-nazi de Kiev.

🚨

CONCLUSION
Lentement mais sûrement, la stratégie de jeu de go, patiente et intelligente, de Poutine est en train de triompher des États-Unis, de l’UE et de l’OTAN. La très récente visite du ministre chinois de la Défense montre que Pékin ne s’y trompe pas. Le Telegraph vient d’ailleurs de confirmer que la Chine apporte un soutien logistique sérieux à la Russie, en lui fournissant des hélicoptères, des drones, des dispositifs de visée optique et des métaux nécessaires à la fabrication d’équipements de défense. https://i24news.tv/fr/actu/conflit-en-ukraine/1692438206-guerre-en-ukraine-la-chine-fournit-a-la-russie-des-helicopteres-et-des-drones-selon-le-telegraphon… Autrement dit, le thème de la « Russie isolée » n’était qu’un bobard de plus de la propagande euro-atlantiste. — Si j’avais été élu à la place de Macron :

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j’aurais très judicieusement fait sortir la France de l’UE et de l’OTAN, comme annoncé dans mon programme depuis 16 ans.

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je n’aurais bien sûr jamais lancé la France dans cette aventure militaire qui risque d’entraîner la désintégration de tout le camp occidental.

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j’aurais refusé toute sanction contre la Russie. Résultats ?

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la France aurait une économie plus prospère, avec une énergie restée bon marché et nos positions industrielles et commerciales préservées en Russie.

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l’image de la France dans l’ensemble du monde serait infiniment plus respectée qu’aujourd’hui et notre influence serait puissamment renforcée.

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l’avenir de la France et de nos enfants serait solidement assuré car nous appartiendrions au camp des vainqueurs du XXIe siècle.




Le bel été de Poutine

[Source : RL]

Par Jacques Guillemain

Le Tsar est persuadé que la résolution des Occidentaux sera moins forte que la sienne. Et il a raison. Rien ne s’est passé comme prévu, du côté de l’OTAN.

Je reprends ce titre de Philippe Gélie dans le Figaro, car il illustre parfaitement la réalité du moment. Et si nous voulons résumer la situation en quelques mots, voici le bilan.

1. La contre-offensive a totalement échoué et la troisième armée otano-ukrainienne est quasiment détruite, après s’être fracassée sur les fortifications de Sourovikine, totalement infranchissables.

Marc Legrand, dont les chiffres sont similaires à ceux du ministère russe de la Défense, annonce50 370 tués au 75e jour de la contre-attaque, dont 900 tués et 1060 blessés pour la seule journée d’hier.

Les 200 km2 repris par les Ukrainiens sur les 100 000 km2 perdus, Crimée incluse, sont insignifiants, puisque les Russes avancent partout, notamment sur Kupiansk et dans la région de Kharkov.

Kiev a perdu 400 000 tués et autant de blessés en 18 mois. Une hécatombe voulue par l’OTAN, totalement responsable de cette tragédie et de ce bain de sang par procuration.

Car n’oublions pas l’essentiel, à 180° du discours otanien :

  • – C’est la CIA qui a renversé en 2014 le pouvoir pro-russe en place à Kiev
  • – C’est Kiev qui a mené pendant huit ans une guerre sans merci contre les populations russes du Donbass, faisant 15 000 victimes
  • – C’est Washington qui a refusé de répondre aux multiples demandes de Poutine sur les garanties de sécurité en Europe, la dernière tentative de paix russe datant de décembre 2021
  • – Ce sont la France et l’Allemagne qui ont sabordé les accords de Minsk et trompé sciemment Moscou pour mieux armer l’Ukraine
  • – Ce sont les Anglo-Saxons qui ont interdit à Zelensky de négocier dès les premiers jours de la guerre, puis en mars 2022, lui promettant des armes et la victoire finale
  • – C’est l’Ukraine qui envisageait une offensive majeure contre le Donbass, dès mars 2022
  • – C’est à la demande des régions séparatistes que Moscou est venue secourir les populations du Donbass, persécutées depuis huit ans avec l’aval des Occidentaux, qui refusaient d’appliquer les accords de Minsk, lesquels auraient évité la guerre.

En résumé, il n’y a qu’un seul agresseur responsable de cette boucherie : l’OTAN, qui a préparé cette guerre depuis 2014 avec le soutien de tous les valets de Biden.

2. Les sanctions économiques, qui devaient mettre Moscou à genoux en trois mois et semer la révolte en Russie, ont totalement échoué. La cote de Poutine est au plus haut et il devrait être réélu dans sept mois avec un score à l’africaine, sans besoin de tricher comme Biden.

La croissance économique russe est supérieure à celle de l’UE, le chômage est à son plus bas historique, l’industrie représente 32 % du PIB contre 10 % en France et l’agriculture connaît une production record. Pétrole, gaz et matières premières ont trouvé d’autres débouchés que l’UE, qui risque de connaître un hiver catastrophique en se privant de l’énergie russe.

Signalons à Bruno Le Maire, notre lumière de Bercy, que la dette russe représente 13 % du PIB contre 115 % en France. Quand on est nul en maths, on ne tient pas les cordons de la bourse. Ce génie de la finance nous a mis 700 milliards de dettes supplémentaires sur le dos.

Chaque Russe, bébés compris, est endetté de 1500 euros. Mais chaque Français est endetté de 45 000 euros. Y a pas photo !

On est loin de la débandade militaire et de la débâcle économique promises par les idiots d’Occidentaux, suffisamment stupides pour ignorer à la fois la puissance de l’armée russe et la solidité de l’économie, peu financiarisée, mais qui s’appuie sur une puissante industrie, une forte agriculture et un trésor de matières premières inestimable, représentant 20 % des richesses minières mondiales. Tout le contraire de la France, qui ne fabrique et ne produit plus grand-chose, mais a tout misé sur les services. Elle n’a dorénavant ni pétrole ni idées.

Les industries d’armement russes tournent à plein régime, alors que les stocks occidentaux sont épuisés. Comme en 1942-43, les usines se sont adaptées aux besoins. La Russie, en manque munitions dès mars 2022, c’est encore un conte de fées dont les médias occidentaux raffolent. Chaque jour, un illuminé nous sort une nouvelle fable encore plus grotesque que la précédente.

Poutine malade et mourant, ou bien les jeunes soldats russes appelant leur mère en pleurant, l’armement russe obsolète datant de l’ère soviétique, resteront dans les annales. Les ingénieurs de l’armement russes sont visiblement les meilleurs du moment. La panoplie des armes russes du futur est impressionnante.

3. La population russe ressent peu la guerre au quotidien. La vie suit son cours normalement. Rues, commerces, restaurants et bars ont l’apparence d’un pays en paix. Il n’y a pas eu des vagues de mobilisation comme en Ukraine. Et si la guerre fait malheureusement des victimes, des veuves et des orphelins, il y a beaucoup moins de soldats tués dans le camp russe qu’en Ukraine.

Les drones qui tentent de frapper Moscou ne perturbent pas la population qui vit avec et affiche son flegme habituel. D’ailleurs ces drones font surtout des blessés légers. « Il n’y a pas de peur sur la ville ».

Les stations balnéaires sont pleines à craquer, les Russes passant leurs vacances chez eux.

Bref, la vie estivale se poursuit sans l’angoisse de la guerre, pour la majorité des Russes qui n’ont pas un proche sur le front.

Côté Kremlin, on se prépare à une guerre longue, bien loin des plans initiaux de février 2022.

Poutine, qui espérait régler la question du Donbass en quelques semaines comme en Crimée, n’avait pas prévu une telle réaction obstinée de l’OTAN. De leur côté, les Occidentaux n’avaient jamais imaginé que la Russie afficherait une telle capacité de résistance aux sanctions économiques et ferait face à l’aide militaire colossale fournie à Kiev. Le résultat est une guerre qui s’éternise en saignant le peuple ukrainien, victime des fous furieux du Pentagone qui refusent la défaite et ses terribles conséquences pour l’Occident.

Face à cette obstination, Poutine veut porter les effectifs de son armée à 1,5 million d’hommes d’ici 2026 et augmente la limite de la conscription à 30 ans au lieu de 27. Dans la tête des Russes, un affrontement avec l’OTAN décadent reste une possibilité, avec une Amérique belliqueuse et dominatrice, incapable de vivre en paix.

Dans un éclair de lucidité, Nicolas Sarkozy, qui a commis la faute impardonnable de réintégrer le commandement de l’OTAN, vient de déclarer que l’Ukraine doit rester neutre, en ne rejoignant ni l’UE, ni l’OTAN. Quant aux frontières de l’Ukraine, il faut oublier tout retour à celles de 2014. Il n’y aura pas de retour en arrière pour Poutine.

Les russophobes ont oublié les leçons de l’histoire. Les Russes ont vaincu les deux plus puissantes armées de leur temps, la Grande Armée de Napoléon et la Wehrmacht de Hitler. Deux aventures militaires qui se sont terminées avec l’armée russe à Paris, puis à Berlin.

Soyons assurés que la détermination de Poutine et du peuple russe ne faiblira pas.




Déclassée, l’armée française chute au 9e rang mondial

[Source : RL]

Par Jacques Guillemain

Décidément, Macron est le roi du déclassement. Après notre recul au 7e rang mondial en termes de PIB, c’est sur le plan militaire que la France recule de deux places.

Selon le classement 2023 du Global Fire Power, l’armée française perd deux places et chute au 9e rang en puissance de feu. C’est le résultat de la politique de Macron, qui fait passer les intérêts américains et ukrainiens avant la sécurité des Français. Comme si notre armée, déjà squelettique et épuisée après 10 ans d’engagement au Sahel, avait les moyens de se séparer de son artillerie et de ses missiles. C’est criminel, compte tenu de l’état déplorable de nos finances et de la pauvreté du budget Défense, totalement inadapté aux besoins.

https://www.globalfirepower.com/countries-listing.php

Avec un indice de 0,071 2, l’armée américaine est talonnée par les armées russe (0,071 4) et chinoise (0,072 2). La France arrive loin derrière, devancée également par l’Inde, le Royaume-Uni, la Corée du Sud, le Pakistan, le Japon, mais devant l’Italie (10e) et la Turquie (11e). Pas de quoi pavoiser, à l’heure où le monde renoue tragiquement avec la guerre de haute intensité, par la faute des fous furieux du monde occidental, incapable de vivre en paix.

Face au délabrement de nos forces, difficile d’imaginer que l’armée française est celle qui totalise le plus de batailles et le plus de victoires de toute l’histoire de l’humanité.

Quel effondrement depuis la fin de la guerre froide et l’irresponsable « récolte des dividendes de la paix » ! Depuis son existence, notre planète Terre n’a jamais connu une seule seconde de paix. Et alors que toutes les nations se réarment à grands pas, Macron nous désarme.

« Selon le rapport annuel sur les dépenses militaires publié, lundi 25 avril 2022, par l’International Peace Research Institute de Stockholm (Sipri), en 2021, les dépenses militaires ont pour la première fois dépassé 2 000 milliards de dollars dans le monde pour atteindre 2 113 milliards de dollars, en progression de 0,7 % en terme réel par rapport à 2020, dont la moitié pour les membres de l’OTAN. Les cinq pays les plus dépensiers par ordre décroissant (États-Unis, Chine, Inde, Royaume-Uni et Russie) représentent 62 % du total, avec une domination américaine écrasante. »

Avec seulement 100 000 soldats d’active dans l’armée de terre, dont 25 000 mobilisables rapidement, avec 200 Rafale et 200 chars Leclerc, qui sont loin d’être tous opérationnels, on voit mal comment la France pourrait défendre ses frontières dans un conflit de haute intensité. En quelques jours, toutes nos unités manqueraient de munitions.

Ce serait mai-juin 1940 en pire. En quelques jours, l’affaire serait réglée. Quant à se reposer sur la dissuasion nucléaire, rien ne prouve que ce soit le parapluie infaillible. Cela reste un coup de poker.

« Alors qu’on avait 1 350 chars de bataille en 1991, on en a 220 aujourd’hui. On avait 700 avions en 1991, et aujourd’hui moins de 250. » Et les budgets de la Défense qui représentaient 4 % du PIB à la fin de la guerre froide sont descendus à 1 % sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Tandis que l’armée a réduit ses effectifs de 30 % depuis les années 90.

Dans le même temps, la France serait passée à côté d’évolutions technologiques notables. On a raté le virage des drones. », regrette l’ancien député François Cornut-Gentille. « Ça n’intéressait ni l’armée ni les industriels. On a cru que c’était des joujoux alors que ça change la physionomie du champ de bataille ».

Notre unique porte-avions, alors que nous possédons le deuxième domaine maritime du monde et sommes présents sur tous les océans, illustre à lui seul la grande misère de l’armée française. Le fleuron de la Royale est opérationnel à mi-temps !

Pendant ce temps, Poutine reconstruisait son armée et la dotait des meilleurs armements, inégalés à ce jour par les armées occidentales.

Nous devrions tripler nos effectifs et nos matériels pour remettre notre armée conventionnelle à niveau. La nouvelle LPM 2024-2030 prévoit 413 milliards pour les armées. C’est insuffisant compte tenu du retard accumulé en trente ans. D’autant plus que l’inflation risque d’effacer les gains.

Le pire est que certains analystes se permettaient d’affirmer que « l’armée russe est dans un état de délabrement absolument effrayant »(([1] https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-l-armee-russe-est-dans-un-etat-de-delabrement-absolument-effrayant-estime-un-specialiste_5389744.html)) et que les sanctions économiques vont saigner le pays et faire plier Poutine. Sidérant !

Mais 18 mois plus tard, c’est toujours cette armée de va-nu-pieds qui occupe 80 000 km2 du territoire ukrainien. Et la muraille érigée par Sourovikine est aussi infranchissable que la Grande Muraille de Chine.

Au 74e jour de la contre-offensive, Kiev totalise 49 470 soldats tués. Hier, ce sont 720 soldats ukrainiens qui ont été tués et 890 qui ont été blessés. Chaque jour apporte son lot de tragédie.

Quand l’OTAN sera décidée, l’hécatombe cessera. Mais la décision appartient malheureusement au camp des fous furieux, incapables d’accepter leur défaite, malgré les 400 000 morts ukrainiens. L’Occident est vraiment tombé sur la tête.




Trafic d’enfants, le film Sound of Freedom… et les 6 documentaires incontournables sur les réseaux

Reparler des réseaux, des dangers qui menacent les enfants et prendre action

[Source : sentadepuydt.substack.com]

Par Senta Depuydt

Depuis sa sortie le 4 juillet, l’on ne cesse de m’interpeller à propos du film Sound of Freedom, un film qui dénonce les réseaux pédocriminels. Faut-il le voir (s’il sort chez nous) ? Y a-t-il une manipulation derrière ce succès ?

Il y a quelques semaines, ce film « ultra-censuré » a cartonné au box-office américain en dépassant Indiana Jones. La nouvelle a inondé les réseaux sociaux, chez nous, Karl Zero spécialiste des sujets de pédocriminalité en a parlé dans l’émission d’André Bercoff sur Sud Radio et chez Idriss Aberkane. Les annonces et commentaires autour du film ont circulé dans des milliers de posts et vidéos (celle de Florian Philippot a récolté 280 000 vues). Peu après les médias autorisés se sont aussi emparés du sujet Le Parisien et Le Monde reprenant le sempiternel refrain du « complotisme », car les réseaux sont un fantasme.

À côté de cela, ladite complosphère est elle-même divisée. Certains estiment qu’il s’agit d’une opération destinée à manipuler l’opinion en faveur de Trump ou qui vise à faire accepter de nouvelles « mesures » liberticides, et d’autres voient dans ces suspicions une tentative de censure supplémentaire, à coups d’accusations « d’opposition contrôlée ». Au milieu de ce dilemme, on se demande : que faire de ce film et comment parler des réseaux ? Ce sont de bonnes questions !

Image du film Sound of Freedom

À propos du film

Sound of Freedom (bande-annonce ici) est une fiction qui s’inspire de l’histoire d’un ancien agent du FBI qui a démissionné de ses fonctions pour se lancer dans des opérations secrètes de sauvetage d’enfants, esclaves sexuels modernes, en dehors du territoire américain. Le film se base notamment sur les documents réalisés par Tim Ballard et ses commandos de l’Opération Underground Railroad, parmi lesquelles « l’Opération Toussaint ».

C’est Jim Caviezel qui interprète le rôle du sauveur, dans une histoire où il tente tout pour retrouver une petite fille enlevée par des trafiquants. Son enquête le mène finalement à libérer des dizaines d’enfants, esclaves de factions rebelles, au fin fond de la jungle en Colombie.

Sans être un chef d’œuvre du cinéma, le film est touchant et captivant et il a la délicatesse de ne pas exposer inutilement le spectateur à des images choquantes. Son mérite principal est de faire parler du fléau de la pédocriminalité et de l’existence des réseaux. Mais, si la bande-annonce est prometteuse en révélations en annonçant que « c’est le réseau criminel en expansion le plus rapide que le monde ait jamais vu. Il a déjà dépassé le trafic d’armes illégal et bientôt, il dépassera celui de la drogue », l’on n’en apprendra pas un mot de plus sur le sujet.

À côté du film, l’acteur principal a également donné de nombreuses interviews dans lesquelles il a soulevé d’autres sujets, accusant les stars d’Hollywood de se livrer à des actes pédocriminels et d’utiliser de l’adrénochrome, un sérum de jouvence dont l’existence est contestée et qui serait obtenu en récoltant le sang d’enfants sous l’effet de la torture. Il s’est aussi montré très émotionnel, dans le registre du sacrifice héroïque et de ses convictions religieuses. Ces déclarations ont évidemment été au centre des critiques des médias mainstream qui préfèrent fact-checker l’adrénochrome que de parler de l’existence d’un business criminel censé représenter 150 milliards de dollars.

Censure ou promotion ?

Cela fait 7 ans que je m’emploie à faire connaître des sujets tabous avec des films (ea. Vaxxed, La face cachée des vaccins, l’Affaire Wakefield, la série Plus Jamais Ça) et que je me heurte à la censure, avec des pressions sur la salle pour annuler la projection, etc. dans 90 % des cas. Derniers exemples : au mois de mai la projection de Plus Jamais Ça, c’est maintenant et mondial a provoqué l’annulation de la salle lors de l’Assemblée Générale de la LNPLV et au mois d’avril il y a eu des plaintes déposées auprès du bourgmestre de Stockel pour faire annuler le film « La face cachée des vaccins ». (tant le directeur que le bourgmestre ont tenu bon, je les en remercie).

Il n’y a pas de « renversement » spontané de l’opinion des médias, ni du monde du cinéma. Robert Kennedy Jr qui est candidat à la présidence n’est JAMAIS interviewé par les médias mainstream. À l’heure actuelle il est toujours en procès contre la censure de Google Facebook et YouTube et le consortium médiatique le « Trusted News Initiative ».

Croire qu’un film « tabou » a pu détrôner Indiana Jones par miracle, c’est avoir la nostalgie du père Noël. Ces histoires de censure et les vidéos de spectateurs bouleversés ont surtout créé le buzz d’une extraordinaire campagne de pub. Le fait que l’on en ait parlé sur tous les réseaux sociaux, sur CNN, CBS, ABC, Fox News, tous les journaux mainstream et que même Elon Musk s’en saisisse confirme qu’il y a manifestement anguille sous roche.

Pourquoi donc ? Tout en ayant des réserves par rapport à ce type de présentation de contenu, voici une vidéo qui réalise une première enquête sur la question.

L’envers du décor

Comme toujours, il faut se demander : qui sont les héros de la fable ? D’où vient et où va l’argent ? Quelles sont les solutions vers lesquelles on pousse le public ? Voici les éléments les plus significatifs :

Tim Ballard a tout d’abord loyalement servi la CIA et le département de la sûreté américain dans des missions de lutte contre le terrorisme. En 2013, lorsqu’il quitte, en apparence, les services du gouvernement, Tim Ballard crée l’Opération Underground Railroad (OUR) une organisation caritative a engrangé 47 millions de dollars de revenus. Manifestement ça rapporte et personne ne s’y oppose. Du côté de ses fréquentations, il est ordonné chevalier de l’ordre souverain militaire du temple de Jérusalem en 2015. Il fait partie du board [comité directeur] de l’organisation caritative américaine « Afghanistan World Foundation » aux côtés d’Henry Kissinger, d’Albert de Monaco et d’une brochette de stars comme Céline Dion, Anne Heche (assassinée ?) et de tout le gratin qui travaille avec la CIA. En 2019, sous l’administration Trump, il est nommé à la tête d’un service dépendant du DHS (un « ministère » intimement lié à la CIA, à la NSA et au FBI) : le partenariat public privé pour mettre fin au trafic d’êtres humains. L’image qu’il « opère tout seul dans son coin » pour pallier au manque d’action du gouvernement semble donc peu convaincante. Il semble au contraire chouchouté par les élites.

L’argent du film, selon Tim Ballard en personne, viendrait principalement de Carlos Slim et John Paul DeJora, deux milliardaires louches, proches des familles Gates et Clinton, justement accusés d’être impliqués dans les réseaux de pédocriminalité. A priori, cela semble plutôt surprenant…

Où vont les dons ? Dans la vidéo ci-dessus, Greg Reese affirme qu’Angel Studios encourage les gens à « aider à combattre le trafic d’enfants » en les renvoyant vers le Projet Polaris, qui est lié à John Podesta et aux Clinton, et qui financerait en fait le trafic d’enfants, en rapportant plus de 150 milliards de dollars par an. Neil Harmon, le patron d’Angel Studio est un mormon qui a œuvré pour les missions de l’église des derniers jours au Mexique, une institution qui a été accusée de servir de plaque tournante à toutes sortes de trafics.

On remarquera aussi que l’on ne donne jamais la parole aux victimes dans les interviews ou les projections cinéma. Cathy O’Brien, Anneke Lucas et tant d’autres femmes qui ont dénoncé les réseaux pédocriminels depuis 30 ans sont absentes de toute cette opération. Au point qu’un certain nombre de survivantes dénoncent le fait que ce film ne les aide en rien et l’estiment même contre-productif.

[Voir aussi :
Le film « Sound of Freedom » ne révèle pas qui sont les trafiquants d’enfants et comment y mettre fin]

Hypothèses

Toute la question est donc de savoir pourquoi ce film sort aujourd’hui avec une telle promotion du « système ». On peut faire les suppositions suivantes :

  • Face à l’éveil général du public quant à l’existence du trafic d’enfants et de l’implication des hautes sphères de pouvoir, l’on tente de détourner l’attention du public du dossier Epstein qui prend une tournure particulièrement gênante pour des gros bonnets tels que Bill Gates, Sergey Brin (Google) ou Jamie Dimon (banque JP Morgan) ou encore Woody Allen (à nouveau), Noam Chomsky, etc.
  • De manière générale, il y a une fatigue du public concernant les sujets sur le Covid et l’Ukraine, l’enlèvement d’enfants renouvelle l’angoisse du public pour le maintenir dans l’état d’hébétude nécessaire à la poursuite de l’Agenda 2030 (avec le climat).
  • En finançant le film, les personnages accusés d’être liés au réseau pédophile espèrent rétablir leur image et éliminer les accusations portées contre eux.
  • Le film et les opérations de Tim Ballard ne concernent que des réseaux qui opèrent à l’étranger. On va rechercher les enfants au fond de la jungle, alors qu’en réalité, ils se trouvent dans toutes les grandes cités. « Ça se passe ailleurs ».
  • Faire du trafic d’êtres humains une question de politique « bi-partisane » pour influencer les élections en faveur de Trump.
  • Introduire plus de contrôle ou de surveillance. Plus de 500 millions de personnes ont lancé des recherches sur le net pour savoir si l’objectif du film ne serait pas de promouvoir les puces d’identification pour les enfants. Tim Ballard s’est pour sa part défendu de jamais vouloir faire une telle chose. Mais si la puce est souvent agitée comme un épouvantail, c’est peut-être pour faire oublier la mise en place d’un système de surveillance par l’enregistrement des données biométriques et par d’autres moyens de traçage.
  • La Digital Crimes Unit de Microsoft serait prêt à déployer un attirail de solutions qui proposent par exemple de monitorer les téléphones, les plateformes internet et les réseaux sociaux et d’opérer avec des outils de surveillance par géolocalisation. (voir son « white paper pour lutter contre le trafic d’êtres humains.) Microsoft travaille avec le National Center for Missing and Exploited Children, une organisation fondée par les époux Clinton et Blair, la Child Rescue Coalition, le réseau de police international et le bureau du crime et de la drogue de l’ONU.

Il y a fort à parier que le public, hanté par l’idée du kidnapping d’enfants finisse par accepter l’une ou l’autre forme de traçage renforcé et que l’on en profite pour raboter à nouveau la protection des données privées.

9 MILLIONS DE PHOTOS, et toujours pas de réseau

Pour revenir au début de l’article où nous avons mentionné la réaction des journaux autorisés, les réseaux pédocriminels sont des fantasmes complotistes. En effet, depuis que le dossier bis de l’affaire Dutroux a été enterré, vu l’importance des noms qui y ont été cités et la trentaine ou plus de personnes décédées durant l’enquête, cette notion a définitivement disparu de nos contrées. Un exemple récent donne pourtant de quoi s’interroger à nouveau :

En mars 2020 (en pleine hystérie Covid) 5 hommes, dont 3 Belges, ont été condamnés pour détention de 9 MILLIONS de photos de pornographie enfantine, principalement de jeunes garçons.

Selon l’article de La libre Belgique : « Une grande partie de ces images étaient par ailleurs inconnues des enquêteurs, laissant imaginer qu’elles étaient l’œuvre des suspects eux-mêmes dont certains n’auraient pas hésité à se servir de leurs propres enfants. » On reste pantois !

Surtout ne pas laisser l’existence d’un réseau pédophile effleurer l’esprit des lecteurs. Avec un peu de chance, l’idée que 5 types sont parvenus à collecter 9 millions d’images avec les quelques enfants qu’ils sont parvenus à contacter individuellement finira par passer. Sur le site de Pédopolis, un média moins plébiscité, l’on parlait à la même date d’un réseau qui touche 40 pays. L’affaire a fait peu de bruit, les condamnations n’ont pas traîné. Il reste les questions principales : où sont les dizaines de milliers de victimes qui constituent ce fichier ? Qui d’autre est impliqué ?

Parler de ce qui se passe chez nous !

Nul besoin d’attendre la sortie de Sound of Freedom pour parler de ce sujet. Il faut saisir l’occasion pour revenir sur ce qui se passe chez nous. Avec l’affaire Dutroux, l’affaire Outreau, le fichier Zandvoort ou les abominations qui ont lieu en Ukraine (voir Eyes of the Devil) tout le monde sait qu’en réalité le trafic d’enfants est étroitement lié aux milieux du pouvoir dans tous les pays d’Europe.

Le fait qu’un enfant sur cinq est victime de pédocriminalité doit être une de nos priorités, d’autant que les politiques actuelles d’hypersexualisation de l’enfance aggravent les risques de violence.

Je vous invite à consulter ma lettre précédente sur les actions à mener dans votre entourage et à attirer aussi l’attention sur les films et documentaires qui en disent plus long que Sound of Freedom.

6 DOCUMENTAIRES À VOIR

  1. Innomable (2021) Retour en archives sur l’effroyable « affaire Dutroux », qui suscita au milieu des années 1990 l’émoi puis la colère du peuple belge face aux dysfonctionnements de la justice. Document en quatre parties des disparitions jusqu’au procès.

  1. L’affaire Dutroux, affaire de réseau ? » (2021) Un film qui plaide pour la réouverture du dossier bis, celui de concerne « l’élite » du pays.
    L’affaire « Dutroux » contient de nombreuses zones d’ombres, des enquêtes interrompues, beaucoup de décès étranges. Dossier wikileaks ici
  2. Outreau, l’autre vérité Outreau, un symbole de l’erreur judiciaire ? Que treize des dix-sept accusés aient été acquittés après un ou deux procès, n’est-ce pas le fonctionnement normal de la justice ? Outreau, un fiasco judiciaire ? Oui, mais ce n’est pas celui qui a été dit.
  3. Zandvoort, le fichier de la honte Dans tous les dossiers de pédocriminalité et de disparitions d’enfants, le nom de « Zandvoort » n’est jamais très loin, telle une hydre, un serpent de mer… Fantasme ? Non. Contrairement au Loch Ness, les CD Rom de Zandvoort ont l’affreux mérite d’exister. Preuve irréfutable d’un trafic épouvantable de photos et de vidéos d’enfants violés, martyrisés.
  4. Trance, l’histoire de Cathy O’Brien Tiré du livre ce documentaire retrace la vie de Cathy O’Brien, esclave sexuelle durant 30 ans, au service des présidents Ford, Reagan et Bush. Échappant à la mort in extremis et luttant pour protéger sa vie durant les années qui ont suivi, elle a dénoncé devant le congrès américain les réseaux pédocriminels liés au gouvernement et aux opérations de la CIA, notamment le programme de contrôle de l’esprit MK Ultra.
  5. 1 sur 5, le film contre la pédocriminalité Selon les chiffres officiels en France, 1 mineur sur 5 est victime de pédophilie. Voici un documentaire de Karl Zero pour expliquer la réalité des chiffres et l’urgence à agir. Cela fait environ 13 millions de victimes, il est urgent de se saisir de cet enjeu de société.



France — Après la dissolution de Civitas, une députée Renaissance suggère de dissoudre LFI pour lutter contre l’antisémitisme : la polémique

[Source : epochtimes.fr]

[Illustration : Jean-Luc Mélenchon. (Photo : LIONEL BONAVENTURE/AFP via Getty Images)]

Par Etienne Fauchaire

Dans la foulée de la procédure de dissolution engagée par le ministre de l’Intérieur contre le parti catholique traditionaliste Civitas pour antisémitisme, la députée de Paris Caroline Yadan a suggéré de dissoudre également La France Insoumise, scandalisant ainsi la gauche.

« L’antisémitisme n’a pas sa place dans notre pays. » : lundi 7 août, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé saisir le Procureur de la République d’une part et, d’autre part, engager la dissolution de Civitas, en raison du discours tenu par l’essayiste Pierre Hillard lors de l’université d’été du parti catholique traditionaliste, en juillet.

Retour sur la polémique

Une mesure qui fait suite à un extrait vidéo de son intervention partagée par le compte Twitter/X « Jugé coupable », dans laquelle le docteur en sciences politiques dit : « En septembre 1791, vous avez eu un évènement : la naturalisation des juifs. Avant 1789, un juif, un musulman, un bouddhiste, etc. ne pouvaient pas devenir français. Pourquoi ? Parce que c’étaient des hérétiques. Et la naturalisation des juifs en 1791 ouvre la porte à l’immigration. Parce qu’à partir du moment où vous donnez la nationalité française aux juifs, tôt ou tard, on ne pouvait pas la refuser aux bouddhistes, aux musulmans, etc. Lorsqu’Éric Zemmour parle avec justesse d’invasion migratoire, il oublie de dire que ce sont ses coreligionnaires qui ont ouvert les portes de l’immigration. Et évidemment si on rétablit les lois de catholicité et qu’on fait du catholicisme traditionnel la religion d’État, peut-être faudrait-il retrouver la situation d’avant 1789. »

Des propos qui ont rapidement embrasé la toile. « Ces gens agissent depuis des années sans souci, contre l’IVG, contre les droits des femmes, des personnes LGBT… Plus récemment, Civitas était à la manœuvre à Saint-Brevin et à Callac contre des centres d’accueil de réfugiés. Pas étonnant. À vomir », a fustigé par exemple la députée LFI Nadège Abomangoli, à l’instar du chef de file LFI Jean-Luc Mélenchon : « En France en 2023, quelqu’un demande de revenir sur la nationalité et citoyenneté française des juifs décidées par la grande Révolution de 1789 ! L’antisémitisme doit être puni sans faiblesse. Que fait Darmanin ? ».

« Allô Gérald Darmanin, c’est quand la dissolution de Civitas qui appelle à déchoir les juifs et musulmans de la nationalité française ? », s’est également écrié sur Twitter/X Cemil Şanlı, journaliste au Média, comme son confrère Didier Maïsto : « Depuis que les chaînes d’info invitent n’importe qui pour déverser sa haine, beaucoup se désinhibent totalement. Parce qu’il est là, le fond du problème ». De son côté, Edwy Plenel, président de Mediapart, a chargé Gérald Darmanin en taclant : « Ce serait encore mieux s’il était lui-même au clair sur le sujet », relayant une vidéo sur France 5 en mars 2021 dans laquelle il accuse le ministre de l’Intérieur d’avoir relayé dans son livre Le Séparatisme islamiste les « pires clichés antisémites » véhiculés par Napoléon Bonaparte dans le cadre de sa politique d’intégration des juifs à la nation française.

D’autres personnalités à droite ont également sévèrement critiqué l’intervention de Pierre Hillard : « Le cadavre puant de l’extrême droite antisémite bouge encore. Avocats Sans Frontières va se le faire », a, par exemple, tonné Gilles-William Goldnadel. Dans un article paru sur le Courrier des Stratèges, l’historien Édouard Husson note, pour sa part, « l’accumulation d’erreurs historiques en moins d’une minute ». Ce dernier fait valoir que l’intégration des juifs avait été lancée par Louis XVI, que des protestants ont servi les rois, même après la révocation de l’Édit de Nantes, que l’expression « lois de catholicité » est inconnue de l’Ancien Régime, ou encore que les rois de France depuis François Ier se sont opposés au catholicisme d’État par refus de reconnaître l’autorité pleine du Pape dans un certain nombre de domaines de la vie de l’Église de France.

Sur Twitter/X, répondant au tweet de Jean-Luc Mélenchon, Pierre Hillard a, lui, ouvertement soupçonné Christian Bouchet, auteur nationaliste et ami du théoricien russe Alexandre Douguine, d’être à la manœuvre derrière cette polémique : « S’appelant lui-même “Frater Marcion” Bouchet est un haut initié de Memphis-Misraïm, qui a prétendu être le chef de l’OTO. Memphis appartenant au Grand Orient de France, comme Mélenchon. Curieux, aucun tweet pour vous réjouir du bon timing, « Frère » Christian Bouchet ? » Les deux hommes s’étaient pris à partie plus tôt sur le réseau social à propos des critiques de Pierre Hillard à l’encontre d’Alexandre Douguine, décrit comme un proche de Poutine et du Kremlin, que l’essayiste a accusé en juillet d’avoir des affinités avec « l’occultisme ».

Pour Pierre Hillard, les grands évènements de l’histoire, comme la Révolution française ou la Révolution bolchévique, sont influencés par les juifs, mais aussi les non-juifs imprégnés de la pensée maçonnique, « héritée de la synagogue talmudique qui est l’essence même de la Révolution », expliquait-il en 2017 sur Facebook, rapporte Libération. Ce jusqu’à la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui, avance-t-il, « est une guerre de clans juifs », anglo-saxon et russe. L’essayiste estime en effet que Vladimir Poutine est contrôlé par le mouvement juif des Loubavitch et que le président russe désire, comme les Atlantistes, une « numérisation du monde complète, d’où la volonté de mettre en place des monnaies numériques. La figure de proue est la Chine et le deuxième pays à la pointe est la Russie de Poutine ». « C’est une guerre entre factions » qui s’affrontent entre elles pour obtenir la tête de la gouvernance mondiale, estime-t-il.

Quant à Civitas, l’organisation catholique traditionaliste a indiqué sur le réseau social soupçonner derrière l’annonce de sa dissolution un lien avec une vidéo de son président, Alain Escada, dans laquelle ce dernier parle de « pédocriminalité et rites sataniques parmi les élites ».

Dissoudre La France Insoumise pour lutter contre l’antisémitisme

Après l’annonce de Gérald Darmanin relative à la dissolution du mouvement catholique Civitas, Jean-Luc Mélenchon s’est félicité que le ministre « donne une réponse claire à l’interpellation des insoumis et de la Licra ». Et d’ajouter : « L’antisémitisme va être puni. Civitas sera dissout et le procureur de la République est saisi des propos de Pierre Hillard. »

Sauf que : interpellant le leader de La France Insoumise, l’élue de Paris (Renaissance) Caroline Yadan en a profité pour suggérer… de dissoudre également le parti d’extrême gauche. « Magnifique récupération de Jean-Luc Mélenchon. […] Et la dissolution de LFI pour lutter contre l’antisémitisme, c’est une idée aussi, non ? » a-t-elle lancé, ironique, sur Twitter/X.

De quoi susciter, mardi 8 août, l’émoi de plusieurs élus LFI et du patron du Parti socialiste, Olivier Faure. L’eurodéputée LFI Manon Aubry a ainsi étrillé cette « conception de la démocratie », en se demandant « où sont tous les défenseurs de la République ». « Ils se drapent dans les habits de grands démocrates, mais marchent ensemble vers l’arc réactionnaire, celui du parti unique », a renchéri le député mélenchoniste Thomas Portes, qui avait apporté son soutien au dirigeant de la CGT interpellé après des insultes antisémites contre Éric Zemmour en juin. Aymeric Caron, député LFI de Paris et voisin de circonscription de Caroline Yadan, a encore jugé que sa collègue macroniste « instrumentalise sans cesse la lutte contre l’antisémitisme pour salir (ses) adversaires politiques », la qualifiant de « honte pour la vie politique de ce pays ». Pour sa part, Olivier Faure a interpellé la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le président du groupe Renaissance dans l’hémicycle, Sylvain Maillard, en les mettant en garde contre leur « silence » qui cautionnerait selon lui les propos de Caroline Yadan.

La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon font régulièrement l’objet d’accusations d’antisémitisme. Mi-juillet, le président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi avait même accusé le triple candidat malheureux à la présidentielle de se « compromettre loin du pacte républicain », en estimant que « les porte-voix de La France Insoumise (faisaient) davantage partie du problème que de la solution ». En réaction, Jean-Luc Mélenchon avait répliqué à son tour en accusant le Crif d’être « d’extrême droite ».




L’industrie des droits de l’homme

[Source : schweizer-standpunkt.ch via arretsurinfo.ch]

Alfred de Zayas : Réflexions d’un spécialiste de longue date de la défense des droits de l’homme

Par Hans Köchler, président, International Progress Organization, www.i-p-o.org, Autriche

(Vienne, juillet 2023) « The Human Rights Industry » (L’industrie des droits de l’homme), rédigé par Alfred de Zayas, est l’évaluation et la critique les plus complètes et les plus honnêtes à ce jour des performances des institutions mises en place par la communauté internationale pour contrôler le respect des principes qui sous-tendent la justice et l’État de droit au niveau mondial.

Que ce soit dans son propre pays ou dans les relations entre États souverains, la politique doit être conforme à la dignité humaine et le pouvoir de l’État ne doit être utilisé que pour faire respecter le droit, et non pour le saper au nom du simple pouvoir.

C’est l’idée de base de tous les institutions et instruments internationaux créés dans le cadre de la Charte des Nations Unies et, en particulier, en réponse à la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’Assemblée générale de l’organisation en 1948.

L’auteur de cet ouvrage soigneusement documenté nous a fait prendre conscience de l’importance de comprendre les procédures et les mécanismes souvent cachés par lesquels ces institutions exercent leur mandat. Il le fait avec une extrême authenticité, ayant occupé pendant plusieurs décennies diverses fonctions au sein des Nations Unies, dont celle de premier Expert indépendant des Nations Unies sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable de 2012 à 2018.

Au vu de son expérience de première main et de son engagement dans l’« industrie » des droits de l’homme, le point central de son étude peut être décrit avec justesse par le dicton de Juvénal « Quis custodiet ipsos custodes? » (Qui va garder les gardiens ?) Le résultat de l’enquête de l’auteur est un diagnostic sans illusion, qui aidera néanmoins le lecteur à saisir certaines des subtilités de la diplomatie internationale, à l’intersection du droit et du pouvoir.

Alfred de Zayas. L’industrie des droits de l’homme :
Reflections of a Veteran Human Rights Defender.
Atlanta, GA (USA): Clarity Press, 2023 xx + 329 p.,
ISBN 978-1-949762-52-5

L’ouvrage examine l’« industrie des droits de l’homme » dans quelques-uns des projets et réalisations les plus importants, tant sous l’égide de l’ONU qu’en dehors du cadre institutionnel de cette organisation. L’auteur fournit une évaluation et une analyse détaillées du travail et des méthodes du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (jusqu’en 2006 : Commission des droits de l’homme) et du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Il se penche également sur la Cour pénale internationale (CPI) et brièvement sur l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), en soulignant les cas d’ingérence politique dans le travail de ces deux institutions importantes pour l’application du droit international humanitaire.

Il aborde de manière critique le comportement de vote des États en matière de droits de l’homme ainsi que le rôle de la société civile — organisations non gouvernementales et médias — dans la promotion des droits de l’homme. Le travail se conclut par une multitude de recommandations concrètes visant à améliorer la surveillance et l’application des droits de l’homme, mais aussi à mieux définir la doctrine des droits de l’homme dans le contexte des relations de pouvoir mondiales.

En accord avec la philosophie de la Charte des Nations Unies, l’auteur souligne la priorité de la paix comme condition sine qua non de la réalisation des droits de l’homme. Il critique vivement la dilution de la « Déclaration sur le droit à la paix » du Conseil des droits de l’homme de 2016 et attire l’attention sur le fait que le document — bien que les États aient édulcoré le texte au point de rendre la déclaration presque insignifiante — a été rejeté par tous les États occidentaux membres du Conseil. Selon l’auteur, cela soulève la question de la crédibilité de ceux qui se considèrent comme les principaux défenseurs des droits de l’homme dans le système mondial actuel.

En ce qui concerne la paix, il fait également référence aux déclarations unilatérales du Haut-Commissaire aux droits de l’homme sur le conflit persistant en Ukraine et déplore ce qu’il appelle « nommer et dénoncer en portant un jugement de valeur » (judgmental naming and shaming), sans aborder les véritables problèmes. Son évaluation franche, basée sur son expérience vécue en tant que responsable des droits de l’homme, le fait douter de l’intégrité de l’approche du Bureau des droits de l’homme.

Commentant une autre déclaration du Haut-Commissaire adjoint sur le conflit ukrainien, il qualifie la manière dont le Bureau traite cette question d’« exercice de confirmation des préjugés occidentaux ». L’auteur déplore la pratique des Nations Unies consistant à nommer des représentants politiques à des postes de haut niveau, souligne la « politisation croissante » du HCDH et critique la sélectivité des enquêtes lancées par l’Office.

Il constate en outre que de nombreux éléments prouvent que le HCDH « cède aux pressions politiques des gouvernements et des donateurs ». Selon lui, « il ne fait guère de doute que le HCDH s’est vu attribuer un rôle de soutien dans la guerre hybride que les États-Unis mènent pour maintenir un monde unipolaire » (p. 30). En ce qui concerne l’indépendance et l’intégrité du travail en matière de droits de l’homme, l’auteur souligne à maintes reprises que le Haut-Commissariat ne devrait pas accepter de « contributions volontaires ».

En évaluant l’état de l’industrie des droits de l’homme dans son ensemble, de Zayas diagnostique ce qu’il appelle une « prise de contrôle hostile » de nombreuses organisations de droits de l’homme par des gouvernements, des services secrets et des intérêts (cachés) d’entreprises. Il attire notamment l’attention sur l’infiltration de la Cour pénale internationale, mais aussi des médias grand public et sociaux par les services secrets.

Tout cela a contribué à l’instrumentalisation politique et à l’utilisation abusive des droits de l’homme comme arme, ce qui, dans la constellation mondiale actuelle, implique de plus en plus une approche binaire du « bien » versus le « mal » et sape les efforts de dialogue et de règlement pacifique des différends.

Les statistiques du chapitre 8 du livre, « The Voting Record of States », sont particulièrement révélatrices du rôle de la politique de force dans le discours mondial actuel sur les droits de l’homme et l’État de droit.

Qu’il s’agisse du « droit des peuples à la paix » (Assemblée générale des Nations Unies, 1984), de la « Déclaration sur le droit à la paix » déjà mentionnée (par le Conseil des droits de l’homme), d’une résolution sur la « Promotion de la paix en tant que condition essentielle du plein exercice par tous de tous les droits de l’homme » (2022) ou des résolutions répétées du Conseil des droits de l’homme sur « l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance des droits de l’homme » : les États, notamment occidentaux, qui se considèrent comme des pionniers en matière de respect des droits de l’homme ont soit voté contre, soit se sont abstenus. Dans l’analyse de l’auteur, ces États sont toutefois plutôt à classer dans la catégorie des « saboteurs des valeurs humaines » ou des « vandales des droits de l’homme » (p. 252).

La description sans fioritures de De Zayas du statu quo des droits de l’homme dans le système international actuel sert un objectif constructif. Il rappelle au lecteur qu’il faut d’abord identifier les problèmes pour pouvoir ensuite les corriger. Il décrit sa position comme celle d’un « humanisme survivaliste » (survivalist humanism) et évoque une « lacune significative » dans l’application des pactes et des résolutions sur les droits de l’homme, due à la politique internationale de puissance et à la pratique de la double morale qui en résulte.

S’appuyant sur des décennies d’étude de l’appareil des droits de l’homme des Nations Unies, il présente une série de recommandations précises visant à rendre plus crédible et plus efficace l’engagement de la communauté internationale en faveur des droits de l’homme et de l’État de droit. Parmi les priorités de la politique globale, il cite notamment la « paix mondiale », le passage de la « sécurité militaire » à la « sécurité humaine », l’abandon des mesures coercitives unilatérales (qu’il considère comme faisant partie d’une guerre hybride), la pleine reconnaissance du droit à l’autodétermination et une approche holistique des droits de l’homme.

Sur la base de ces critères, l’auteur élabore un « plan d’action » qui prévoit notamment la ratification par tous les États des principaux traités des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme, l’adoption d’un accord international sur la responsabilité sociale des entreprises et le renforcement des tribunaux régionaux et internationaux chargés des droits de l’homme.

En ce qui concerne le fonctionnement du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, il présente l’idée d’un « rapportage préventif », la mise en place de procédures visant à prévenir le harcèlement et les attaques ad hominem contre les représentants et les militants des droits de l’homme, ainsi que l’adoption d’une « Charte des droits des lanceurs d’alerte ».

Il propose en outre que le Conseil inscrive le droit à l’autodétermination comme point permanent à son ordre du jour et qu’il se penche spécifiquement sur les dangers de la propagande de guerre. En ce qui concerne le poste de Haut-Commissaire aux droits de l’homme, l’auteur estime que des mesures doivent être prises pour éviter complètement le financement dit « volontaire » et pour mettre fin à la pratique consistant à nommer d’anciens hommes politiques au poste de Haut-Commissaire.

Dans l’évaluation globale de l’auteur, l’Assemblée générale des Nations Unies a une responsabilité particulière en ce qui concerne la crédibilité de la politique mondiale des droits de l’homme. Les États membres devraient rejeter les tentatives persistantes de diviser le monde en « bons » et « mauvais » pays.

En outre, l’Assemblée devrait faire un meilleur usage de l’article 96 de la Charte des Nations Unies, qui l’autorise à demander des avis consultatifs à la Cour internationale de justice, et elle devrait accorder un statut spécial aux représentants des peuples autochtones lors des sessions de l’Assemblée. Elle devrait également envisager de nommer un conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le droit à l’autodétermination. Selon l’auteur, le principe d’intégrité territoriale n’est pas absolu et doit être interprété dans le contexte du droit à l’autodétermination.

En ce qui concerne la participation de la société civile internationale au travail des Nations Unies en matière de droits de l’homme, il convient de s’assurer que les pays puissants n’exercent pas de pressions déraisonnables pour accorder un statut consultatif aux organisations non gouvernementales ou pour les bloquer. En outre, la science et les médias ne doivent pas céder à la « cancel culture » ou imposer de manière dogmatique le « politiquement correct ». Ils devraient s’engager à laisser une place à la pluralité des points de vue. En ce qui concerne Internet et les médias sociaux, l’auteur propose entre autres de punir la censure du secteur privé et la manipulation de l’opinion publique par les algorithmes des moteurs de recherche.

La richesse des analyses et des critiques, combinée à des propositions concrètes de réforme, fait des idées rassemblées dans ce volume un véritable antidote à l’autojustification des « gestionnaires de récits » (narrative managers, selon l’expression de l’auteur), qui ont trop souvent détourné et manipulé l’agenda mondial des droits de l’homme pour servir des intérêts politiques étroits. L’ouvrage est en effet un plaidoyer convaincant pour que la communauté internationale revienne à ce que de Zayas appelle la « spiritualité » de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Hans Köchler est né le 18 octobre 1948 dans la ville de Schwaz, au Tyrol, en Autriche. Il a obtenu un doctorat en philosophie (Dr. phil.) avec les plus hautes distinctions (sub auspiciis praesidentis rei publicae) à l’Université d’Innsbruck (Autriche). De 1982 à 2014, il a été professeur universitaire de philosophie (avec une spécialisation en philosophie politique et en anthropologie philosophique). Il est titulaire de doctorats honorifiques de l’Université d’Etat de Mindanao (Philippines) et de l’Université pédagogique d’Etat d’Arménie, ainsi que d’une chaire honoraire de philosophie de l’Université de Pamukkale (Turquie). De 1990 à 2008, il a été président du département de philosophie de l’université d’Innsbruck. Dans son université, le professeur Köchler a également été président de l’Arbeitsgemeinschaft für Wissenschaft und Politik (groupe de travail pour les sciences et la politique) de 1971 à 2014. De 1974 à 1988, il a été membre du conseil d’administration du Österreichisches College (Collège autrichien, Vienne) et membre du comité de programme du Forum européen d’Alpbach. En 1998, il a été professeur invité à l’Université de Malaya à Kuala Lumpur (Malaisie). En 2004, il a été nommé professeur invité à l’Université polytechnique des Philippines, à Manille. Après avoir été élu membre à vie en 2006, il a été élu coprésident de l’Académie internationale de philosophie en 2010. De 2019 à 2021, il a été membre du conseil universitaire de l’Université des sciences numériques (Berlin). En 2018, il a rejoint la faculté de l’Académie de la diplomatie culturelle à Berlin, en Allemagne.

(Traduction de l’anglais par «Point de vue Suisse»)




L’Amérique est-elle condamnée ?

[Source : theeconomiccollapseblog.com]

Par Michael Snyder

Le temps presse-t-il pour l’Amérique ? Tout au long de l’histoire humaine, de grandes civilisations se sont élevées et sont tombées, et beaucoup pensent que les États-Unis ne feront pas exception. À ce stade, nous nous sommes déjà tellement éloignés de nos valeurs fondamentales que nos fondateurs, s’ils étaient vivants aujourd’hui, ne pourraient même pas reconnaître la République qu’ils ont établie. Bien sûr, la plupart des Américains se rendent compte que quelque chose a terriblement mal tourné, mais la plupart d’entre eux croient également que l’envoi des bonnes personnes à Washington est la solution. Mais est-ce vraiment la solution à nos maux ?

Selon un tout nouveau sondage Rasmussen qui vient d’être publié, 40 % des électeurs américains probables pensent que Joe Biden doit gagner la prochaine élection présidentielle « ou les États-Unis sont condamnés »

Selon le sondage, 40 % des électeurs américains probables sont d’accord avec l’affirmation « Joe Biden doit être réélu président l’année prochaine, ou les États-Unis sont condamnés », dont 25 % qui sont tout à fait d’accord. 53 % sont en désaccord, dont 43 % qui sont fortement en désaccord.

C’est fou.

Près de la moitié du pays croit littéralement que notre nation est « condamnée » si Joe Biden ne gagne pas en 2024.

Le même sondage a également révélé que 45 % des électeurs américains probables pensent que Donald Trump doit gagner la prochaine élection présidentielle « ou les États-Unis sont condamnés »

45 % sont d’accord avec l’affirmation, « Donald Trump doit être réélu président l’année prochaine ou les États-Unis sont condamnés », dont 26 % qui sont tout à fait d’accord. 53 % sont en désaccord, dont 44 % qui sont fortement en désaccord.

Je suppose qu’il n’y a pas de chevauchement entre ces deux groupes.

Si cela est vrai, cela signifie que 85 % des électeurs américains probables pensent que notre nation est « condamnée » si le candidat qu’ils soutiennent ne remporte pas la prochaine élection présidentielle.

Je n’ai jamais vu de chiffres comme celui-ci auparavant.

Les enjeux en 2024 sont incroyablement élevés, et l’équipe qui perd sera absolument dévastée.

Au cours de la prochaine année, il y aura des campagnes interminables à l’approche des prochaines élections, mais pendant ce temps, notre société est déchirée en lambeaux sous nos yeux.

À Chicago, les prédateurs parcourent littéralement les rues dans leurs véhicules en pleine journée à la recherche de quelqu’un à attaquer.

Lorsqu’une cible appropriée est identifiée, une violence brutale s’ensuit souvent.

Autrefois, les voleurs attendaient au moins la couverture de la nuit pour sortir et faire leur truc.

Mais maintenant, on craint très peu la police.

Il y a plus de 1 000 gangs identifiables dans la ville de Chicago aujourd’hui, et les meurtres de type mafieux sont devenus assez courants

Trois suspects ont abattu un homme qu’ils auraient également renversé avec une voiture dans une station-service de Chicago, lors d’une fusillade éhontée survenue en plein jour.

Un petit mémorial a été laissé par des membres de la famille pour Anton Benoit, 31 ans, après qu’il ait été tué par balle lors d’une fusillade de type gang dans une station-service Shell à Chatham, un quartier de Chicago. Chatham est situé du côté sud et compte environ 32 000 habitants.

Je ne veux pas m’en prendre uniquement à Chicago, et parlons donc un peu des grandes villes de la côte ouest.

Cette semaine, une vidéo publiée par une femme de San Francisco nommée Hanna Ayla est devenue virale, car elle transmettait avec précision les émotions que tant d’autres habitants de San Francisco ressentent en ce moment…

« Je faisais juste l’épicerie et je vis à San Francisco, et je ne me sens jamais vraiment en sécurité. Si vous vivez à San Francisco, je suis sûre que vous savez de quoi je parle. Et je viens de faire l’épicerie, je sors du magasin, et ce type passe devant moi et dit : “Déplacez-vous stupide p****” et il me crache au visage ! » dit-elle.

« Des crachats sur mon visage », répète-t-elle.

« Et je dis : “Excusez-moi, vous venez de me cracher au visage ?” Et il dit : “Bouge ou je te viole”. Il y a aussi des gens partout et tout le monde passe à côté parce qu’ils se disent que je ne peux pas supporter autre chose à San Francisco, il y a toujours autre chose ! », a poursuivi Ayla.

« Je ne sais même pas pourquoi je poste ça », a-t-elle conclu. « Si vous vivez à San Francisco, vous sentez-vous ainsi tout le temps ? Je ne me sens pas en sécurité. Jamais. Je ne me sens littéralement jamais en sécurité. C’est mieux quand il fait jour, mais la nuit ? Non. Ne pas quitter ma maison. »

Je ne pense pas que quiconque vit à San Francisco se sente vraiment en sécurité à ce stade.

La criminalité est complètement hors de contrôle, mais beaucoup diraient que les conditions à Oakland sont encore pires.

En effet, une femme de 48 ans qui y a vécu toute sa vie se dit obligée de déménager, car elle a « trop peur » pour sortir de chez elle…

>Une habitante de longue date d’Oakland a pris la décision déchirante de quitter la ville après que la montée en flèche de la criminalité l’a rendue « trop effrayée » pour sortir.

Kristin Cook, 48 ans, s’est exprimée au nom de nombreux habitants d’Oakland en sanglotant : « Je n’en peux plus. J’en suis arrivée au point où j’avais trop peur pour sortir de chez moi ».

« Le fait que l’on me pousse à partir parce que je n’en peux plus émotionnellement est horrible », a-t-elle ajouté.

Le nombre de cambriolages dans la ville a augmenté de 41 % par rapport à l’année dernière et les vols ont augmenté de plus de 20 %, selon les données de la police. Les viols sont également en hausse de 12 %.

Nos villes ont dégénéré et sont devenues des taudis où règne la criminalité, et notre pays n’a pas d’avenir si nous continuons sur cette voie.
Mais au lieu de travailler à l’amélioration de nos villes, Joe Biden continue d’envoyer des montagnes d’argent à l’étranger.
Par exemple, on rapporte qu’il a donné plus de deux milliards de dollars aux talibans au cours des deux dernières années…

Un rapport de l’Inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan (SIGAR) note que l’administration Biden a donné 2,35 milliards de dollars à l’Afghanistan au cours des deux dernières années, malgré le fait qu’il soit à nouveau gouverné par les talibans après le retrait désastreux des États-Unis en 2021.

Le Washington Free Beacon a partagé mardi les détails des découvertes, notant que les fonds pourraient soutenir le gouvernement terroriste des talibans.

Bien sûr, deux milliards de dollars ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan par rapport à ce que Biden a donné à l’Ukraine.

Pendant ce temps, notre propre pays est dans un état absolument horrible.

J’écris beaucoup sur nos problèmes économiques en croissance rapide, mais la décadence morale qui ronge les fondements de notre culture est une crise encore plus grave.

Nous pouvons voir cette décadence morale dans les grandes villes d’un océan à l’autre, et nous pouvons aussi la voir dans les régions rurales. Voici juste un exemple

Une femme au Texas a été placée en état d’arrestation après la découverte de dizaines de chevaux et de chiens morts dans un ranch qui serait sous son contrôle.

La cruauté envers les animaux était soupçonnée depuis un certain temps dans un ranch de Westminster, au Texas, à environ 50 miles au nord-est de Dallas. Depuis 2019, la police avait reçu au moins 15 fois des signalements de cruauté envers les animaux dans cette propriété.

Récemment, la police avait reçu un autre rapport concernant la maltraitance des animaux. Les paysagistes qui travaillaient au ranch ont appelé les autorités pour affirmer qu’ils avaient vu les restes en décomposition de plusieurs animaux.

Lire cela vous a probablement mis très en colère.

Et ça devrait.

Si la police avait pris au sérieux les précédents rapports de cruauté envers les animaux, bon nombre de ces décès auraient pu être évités.

Mais ce ne sont pas seulement quelques cinglés comme cette femme qui sont notre problème.

La vérité est que toute notre société est profondément malade. Il est rapporté que Pornhub est visité 115 millions de fois par jour, et beaucoup de ces visiteurs sont de jeunes adultes et des enfants…

Pornhub, le YouTube de la pornographie, attire plus d’utilisateurs mondiaux qu’Amazon ou Netflix. En 2019, la dernière année où Pornhub a publié ses données, le site a été visité 42 milliards de fois, soit 115 millions de fois chaque jour.

Pour mettre ces chiffres en perspective, il n’y a que 331 millions de personnes vivant aux États-Unis.

Et s’il vous plaît, gardez à l’esprit que nous ne parlons que d’un site Web. Il existe des milliers d’autres sites Web qui s’attaquent également à nos jeunes.

Je suis extrêmement passionné par ces questions, car l’avenir de notre pays est littéralement en jeu.

Pendant des décennies, les gauchistes d’extrême gauche ont fait progresser rapidement leur programme, et cela nous a amenés là où nous en sommes aujourd’hui.

À peu près toutes les formes de mal que vous pouvez imaginer explosent tout autour de nous, et si nous ne trouvons pas un moyen de changer les choses, l’Amérique est vraiment condamnée.

[NDLR Il semble bien que les autres pays monde suivent malheureusement de plus ou moins près le même chemin de perdition.]




Le passage du libéralisme à la technocratie mondiale

Entretien d’Edward Slavsquat avec le journaliste moldave Iurie Rosca

[Source : edwardslavsquat.substack.com]

[Illustration :
Le président exécutif du Forum économique mondial (WEF), Klaus Schwab, s’exprime lors de la cérémonie d’ouverture de la 14e réunion annuelle des nouveaux champions, également connue sous le nom de Davos d’été, dans la municipalité de Tianjin, dans le nord de la Chine, le 27 juin 2023.
(crédit photo : Xinhua)]

J’ai eu le grand honneur d’interviewer le journaliste moldave Iurie Rosca, dont le travail s’est concentré sur la dénonciation de l’infiltration occidentale dans l’ex-monde soviétique, tout en soulignant les dangers qui nous attendent tous à mesure que l’hégémonie américaine est remplacée par une technocratie mondiale basée sur le « modèle chinois ».

Outre son travail dans le journalisme et l’édition, M. Rosca a dirigé le parti populaire chrétien-démocrate de Moldavie et a été député au parlement de son pays pendant quatre mandats entre 1994 et 2005. Il a été nommé à deux reprises vice-président du Parlement moldave et a occupé le poste de vice-premier ministre chargé des agences de sécurité.

Chrétien orthodoxe dévot, Rosca est un anticommuniste convaincu et, après la chute de l’Union soviétique, il est devenu un antilibéral opposé à l’Occident collectif.

Il a dirigé plusieurs sites web qui ont été fermés en mars 2022 sur ordre du service de sécurité et d’information de Moldavie. Il anime actuellement une chaîne Telegram très populaire où il publie des textes et des vidéos traduits en plusieurs langues. Rosca est également l’auteur de plusieurs livres en roumain, en russe et en français.

Son dernier essai, « Bientôt disponible : La phase apocalyptique de la technocratie et du transhumanisme », a été publié par Technocracy News en juin.

C’est parti !

Edward Slavsquat


Iurie, parlez-nous de votre parcours et de votre approche du journalisme. Vous êtes l’organisateur d’une conférence annuelle en Moldavie, est-ce exact ?

J’ai commencé mon combat pour la liberté il y a 35 ans contre l’empire soviétique et je continue à me battre contre l’empire américain jusqu’à aujourd’hui. Pour moi, il est inacceptable d’être affilié à un quelconque centre de pouvoir. Sinon, je ne peux pas être un journaliste libre et faire des analyses politiques honnêtes. Je publie des livres écrits par des amis étrangers (en particulier des dissidents français). Certains de ces livres sont les miens. Je travaille également comme traducteur.

Mes critiques incessantes des réseaux d’influence occidentaux et du mondialisme sataniste ont fait de moi une cible des États-Unis et de Bruxelles. Je critique ouvertement l’occupation économique, politique, culturelle, informationnelle et, plus largement, civilisationnelle imposée par la corporatocratie occidentale à l’espace ex-communiste.

Mais contrairement à la grande majorité des dissidents qui s’opposent à l’hégémonie occidentale, je ne suis pas affecté par la soviétolatrie, la nostalgie du régime communiste, et je ne pratique pas non plus la poutinomanie comme une forme d’adoration néo-païenne et d’aveuglement intellectuel. Ce type de syndrome est parfois promu par des personnes intelligentes qui cherchent à se faire sponsoriser par des groupes affiliés à Moscou. Mais de tels compromis moraux ne sont pas pour moi. Le clientélisme et l’esprit mercenaire peuvent se draper de nobles intentions, cela ne change rien à leur essence.

En 2017, avec un groupe d’amis occidentaux et russes, j’ai organisé une conférence internationale appelée le Forum de Chisinau. Cette plateforme est devenue une sorte de think tank, ce qui a donné lieu à une coopération étroite dans la presse alternative internationale.

Le Forum organise des conférences publiques dans différents pays et a publié plusieurs livres d’auteurs souverainistes. Malheureusement, au cours des trois dernières années, nous avons dû annuler notre conférence en raison de la fausse pandémie. Mais j’espère que nous pourrons reconduire le Forum de Chisinau en septembre de cette année. Le thème de l’événement de cette année sera : « L’AGENDA 21 de l’ONU et la GRANDE RÉINITIALISATION : La chute du libéralisme vers la technocratie et le transhumanisme ».

En mai, vous avez publié un essai vraiment fascinant intitulé « Comment sortir de l’impasse paradigmatique » [que tout le monde devrait lire — c’est une véritable révélation — Edward]. Vous commencez cet article par une déclaration très provocatrice : « Malgré des conflits majeurs entre différents pays, tous suivent docilement le même agenda mondialiste ». Pouvez-vous expliquer comment vous êtes parvenu à cette conclusion ? En quoi les puissances mondiales suivent-elles le « même agenda mondialiste » ?

En 2020, surtout après que la Russie a condamné le coup d’État de 2014 à Kiev et pris le contrôle de la Crimée, j’espérais que l’administration Poutine avait décidé de mettre fin au statut troublant de la Russie en tant que colonie occidentale, république bananière de la corporatocratie mondialiste, fournisseur de matières premières pour les pays riches de l’Occident.

Je m’attendais même à ce qu’il y ait une purge de ceux qui contrôlaient le bloc économique et financier du gouvernement, y compris la banque centrale, depuis plus de 30 ans, et que Moscou offre une alternative géopolitique claire et distincte au monde.

Mais mes espoirs sont restés vains. La « cinquième colonne » (le vaste réseau d’agents soutenus par l’Occident) est restée intacte dans l’administration de l’État, et le réseau mafieux des oligarques a continué d’exploiter les vastes ressources naturelles de la Russie à leur profit personnel, au détriment du pays.

Le Donbass a été abandonné pendant huit ans, l’assassinat de la population pacifique de cette région s’est poursuivi quotidiennement, et les accords de Minsk ont confirmé ma crainte que la Russie ne dispose pas d’un leadership capable de se manifester comme une alternative réelle et efficace à l’Occident.

L’évolution des événements en Russie a montré que l’administration Poutine n’est en fait que l’exécutant docile des ordres de la « ploutocratie russe ». Sous le régime actuel, le pays pourrait être qualifié sans exagération de « xénocratie » (domination par des étrangers). Et, comme dans tous les pays capitalistes, le facteur économique a subjugué le facteur politique, les hommes d’État n’étant que des marionnettes du capital.

La fausse pandémie lancée en 2020 a confirmé sans conteste que la Russie, la Chine et les autres pays du BRICS sont soumis à un seul centre de commandement.

Ce gouvernement mondial de l’ombre impose des directives contraignantes à tous les États par l’intermédiaire de ses centres de commandement tels que l’OMS et GAVI. Génocide mondial, destruction de l’économie mondiale, assassinat par le vaccin, imposition de masques, distanciation sociale, enfermement et isolement, ces politiques n’ont rencontré de résistance que dans quelques pays africains, dont les dirigeants ont payé de leur vie. La Biélorussie et la Suède ont aussi partiellement résisté.

À l’été 2020, Klaus Schwab a publié son livre tristement célèbre « Covid-19 : The Great Reset », un manifeste sur la réorganisation de l’économie mondiale par la technocratie démoniaque, la liquidation de la propriété privée, la modification génétique et la surveillance totale de l’humanité. J’ai appelé cette nouvelle réalité au niveau international « la fin de la géopolitique classique ».

La fausse pandémie a révélé l’obéissance totale des faux centres de pouvoir qui prétendent être une alternative à l’« Occident collectif », il y a beaucoup plus d’indications que ces conflits économiques, diplomatiques et même militaires entre les États n’annulent pas, mais détournent seulement l’attention du public de l’existence d’un agenda international unique, valable pour tous les pays sans exception. Le nom de cet agenda est bien connu depuis le Sommet de la Terre de Rio en 1992, qui a établi une stratégie de développement unique pour tous les pays du monde. Mais même après trois décennies, beaucoup d’entre nous n’ont pas détecté cette nouvelle réalité géopolitique.

Depuis, les milieux mondialistes ont imposé à l’humanité entière le mythe du changement climatique, le piège de la biodiversité et le détournement technocratique du « développement durable ». Toutes ces initiatives ont été lancées contre nous avec la force d’un tsunami, surtout après 2020. J’ai parlé de cet agenda commun à l’ensemble de l’humanité dans mon dernier essai, publié par Technocracy News.

Ainsi, alors que les forces satanistes leur ont subordonné le monde entier, promouvant leur agenda à travers l’ONU, il faut être aveugle ou mercenaire pour ne pas voir que même après le début de la guerre en Ukraine, il n’y a pas eu de changement dans la politique interne de l’administration Poutine en ce qui concerne la mise en œuvre continue par Moscou de l’Agenda 2030 pour le développement durable — sans parler de la numérisation massive de la société, de la supervision et du contrôle total des citoyens, de l’élimination de l’argent liquide, et de la politique de mise en œuvre de la monnaie numérique, etc.

Une perception superficielle du conflit Ouest-Est nous place du côté des pays de l’Est. Mais il est important de rappeler que l’Occident est devenu global, parvenant à coloniser le monde entier. Les États subissent actuellement un processus dramatique de désouverainisation, et les véritables dirigeants du monde sont rassemblés au sein d’entités extraterritoriales (Big Money, Big Tech, Big Pharma, Big Media, etc.).

C’est pourquoi je soutiens que nous sommes dans une impasse géopolitique, dont seule une guerre pourrait nous aider à sortir. Personne ne souhaite une guerre, mais les mondialistes ont concentré un arsenal technologique massif qui pourrait facilement contrôler tous les pays et tous les êtres humains dans le monde. Seule une rupture majeure peut donner une chance de détruire le système actuel de domination mondiale. Tout le reste n’est que propagande pour les imbéciles et occasion pour les profiteurs de gagner plus d’argent.

Dans ce même essai, vous décrivez Pékin comme une puissance économique et politique émergente. Mais vous soulignez également que la Chine est « un projet pilote, un modèle de société qui serait imposé à tous les États ». Comment décririez-vous le « modèle chinois » ?

Pour comprendre le rôle assigné à la Chine par l’élite mondialiste, il faut revenir à la visite secrète d’Henry Kissinger à Pékin en juillet 1971, suivie de la visite officielle du président Richard Nixon en février 1972.

Ce n’est pas un hasard si Kissinger est connu pour être un fidèle allié de l’un des personnages les plus sinistres du XXe siècle, David Rockefeller. C’est lui qui a fondé en 1968 le célèbre Club de Rome, qui a produit en 1972 l’odieux rapport « Les limites de la croissance ». Ce document est la clé pour comprendre la stratégie malthusienne de dépopulation, mais aussi pour comprendre la désindustrialisation des pays occidentaux. Avec la pénétration des mondialistes en Chine, une opération spéciale d’une ampleur colossale visant à détruire la force économique de l’Occident, à travers la fameuse politique de dérégulation, a été lancée.

La fuite des capitaux et des industries des pays occidentaux vers la Chine et d’autres pays asiatiques, à la suite de transformations majeures des politiques économiques, a affaibli l’Occident et produit le « miracle chinois ». Rappelons que les élites mondialistes n’ont de loyauté envers aucun État, étant extraterritoriales par excellence et poursuivant une seule stratégie : la domination du monde. L’Empire britannique, puis l’Empire américain ont été utilisés dans ce même but, et maintenant l’ère du triomphe mondial de la Chine est arrivée.

Pour mieux comprendre comment la Chine est un instrument géopolitique entre les mains des élites mondialistes de la « marque Rockefeller », nous pouvons consulter un document clé : le rapport annuel 2010 de la Fondation Rockefeller, qui constitue un excellent exemple de programmation prédictive en prophétisant avec précision la pandémie de Covid-19 une décennie avant qu’elle n’arrive.

Ce rapport, intitulé « Scénarios pour l’avenir de la technologie et du développement international », contient un chapitre très intéressant, Lock Step, qui a été cité des milliers de fois depuis le début de l’escroquerie Covid-19 (si vous ne l’avez pas encore fait, veuillez lire les pages 18 à 26). Ce rapport prévoit, dans les moindres détails, la plupart des événements dont nous avons été témoins dix ans plus tard, y compris le fait que le « virus » est apparu en Chine. Et le rapport a correctement prédit que la tyrannie médicale chinoise (masques, fermetures, quarantaines, etc.) serait saluée pour son « efficacité ».

Les louanges du syndicat criminel Rockefeller pour la gestion par la Chine de l’« urgence médicale » peuvent être décrites comme l’apothéose de Pékin. La Chine était et reste à ce jour l’outil le plus important pour la mise en place de la gouvernance mondiale et du nouvel ordre mondial.

Quelques autres exemples de « l’utilité et de l’efficacité » du régime chinois dit communiste, mais en fait technocratique : Vous souvenez-vous de l’Event 201 ? Comme par hasard, le Johns Hopkins Center for Health Security — université instrumentalisée par le clan Rockefeller depuis un siècle — en partenariat avec le Forum économique mondial (principale entité des mondialistes) et la Fondation Bill et Melinda Gates (acteur clé du massacre vaccinal au niveau international, et acteur principal de Big Pharma, dont GAVI) a organisé cet « exercice pandémique » de haut niveau le 18 octobre 2019, à New York. Il s’agissait de la dernière séance d’entraînement de l’élite démoniaque mondialiste avant l’opération spéciale Covid-19. Encore une fois, comme par hasard, les autorités sanitaires des États-Unis et de la Chine étaient présentes.

[Voir aussi :
Simulations de pandémies depuis 2010 : ce qu’elles nous apprennent de très déplaisant sur la Covid-19]

Et une fois de plus, par pur hasard (prédit au moins deux fois, en 2010 et en 2019), la sinistre escroquerie du Covid-19 a commencé en Chine. Et comme prévu, la Chine a été félicitée par des mondialistes tels que Soros, Gates et Schwab pour son efficacité dans la lutte contre la fausse pandémie.

Encore un exemple de la prétendue souveraineté de la Chine et de son miracle économique : Récemment, Pékin a reçu la visite d’un ami bien-aimé du peuple chinois, Bill Gates. Comme l’a rapporté Reuters :

Le président chinois Xi Jinping a qualifié Bill Gates de « vieil ami » et a déclaré qu’il espérait qu’ils pourraient coopérer d’une manière qui bénéficierait à la fois à la Chine et aux États-Unis, lors de la première rencontre de M. Xi avec un entrepreneur étranger depuis des ans.

[Voir aussi :
Xi salue son « vieil ami » Bill Gates alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine ne cessent de s’aggraver]

Mais en réalité, l’événement le plus récent qui confirme le rôle principal de Pékin dans l’agenda mondialiste a été la réunion annuelle des nouveaux champions du WEF, qui s’est tenue du 27 au 29 juin à Tianjin, en Chine.

Compte tenu de tout ce qui précède, il est essentiel de comprendre le rôle que l’élite mondialiste-sataniste assigne à la Chine dans le nouvel ordre mondial. La Chine est le projet pilote de la tyrannie technocratique mondiale, qu’ils espèrent imposer à absolument tous les pays, sous un centre de pouvoir unique qui contrôle le monde — très probablement d’ici 2030, comme indiqué dans l’Agenda de l’ONU adopté en 2015 à Paris, qui impose finalement le mythe du changement climatique, l’idée draconienne du « développement durable », et met fin à toute souveraineté nationale restante et aux libertés personnelles.

Contrôle total de chaque personne, fin de toute liberté politique, économique ou idéologique, transhumanisme, totalitarisme numérique, vaccination obligatoire, modification génétique de tous les humains, manipulation du climat.

Il s’agira d’un régime dystopique à l’échelle internationale, dominé par des forces démoniaques qui prétendent mieux organiser nos vies.

La partie humoristique de ce plan inquiétant avec un bonheur modelé par la Chine pour toutes les nations — embrassé par les dirigeants et les propagandistes russes — est le projet dit « One Belt One Road » (une ceinture et une route).

Tout cela peut-il être une occasion de se réjouir pour un patriote, pour un intellectuel familiarisé avec l’idée de la domination économique comme condition préalable à la domination politique, culturelle et civilisationnelle ? Si la Chine, et non les États-Unis, est le vecteur de l’imposition d’un nouvel ordre mondial, cela signifie-t-il que nous devons renoncer à notre indépendance, à notre identité nationale, à notre culture et à nos traditions ? Devons-nous renoncer à l’espoir d’une souveraineté nationale, de la création de blocs régionaux axés sur des idées civilisationnelles communes plongeant leurs racines dans la même tradition religieuse ?

Alors que nous assistons à cette tragicomédie sans précédent dans l’histoire de l’humanité, je plains ceux qui prétendent que la Chine serait une alternative positive à l’hégémonie américaine et occidentale, qui incarne manifestement l’un des plus grands maux que le monde ait connus. Mais imaginez ce qui se prépare : un goulag numérique mondial sur le modèle chinois, avec une surveillance totale, des prisons remplies de dissidents, des notes sociales et un terrorisme d’État — je ne pense pas que ce soit une alternative souhaitable pour une personne normale qui ne s’est pas prostituée aux mondialistes de l’Occident, de la Russie ou de la Chine.

Il est d’ailleurs amusant de constater que le Kremlin prétend sérieusement être l’« allié » de Pékin. La Russie pourrait être décrite plus précisément comme le vassal de la Chine.

Il suffit d’observer les échanges commerciaux entre les deux pays. Nous pouvons déterminer que la Russie a échappé à son rôle de semi-colonie occidentale en faveur du même type d’arrangement avec la Chine, et en partie avec l’Inde et la Turquie.

Quelle est la situation actuelle en Moldavie en ce qui concerne la technocratie et la tyrannie médicale introduites par la « pandémie » ? Existe-t-il des efforts de la part du grand public ou de la base pour résister aux initiatives défendues par l’OMS, le FEM et d’autres organisations mondialistes ?

Actuellement, le régime politique de la Moldavie est entièrement contrôlé par les Américains, plus précisément par le réseau Soros. Des poupées gonflables sans personnalité, sans biographie, sans aucune capacité politique ou administrative, mais fidèles aux maîtres occidentaux. Les dirigeants promeuvent une politique agressive à l’égard de Moscou, se posant en fidèle allié du régime sioniste de Kiev.

Lorsque la fausse pandémie a été lancée en 2020, les soi-disant socialistes dirigés par le président Igor Dodon, favori de l’administration Poutine, étaient au pouvoir. Et tout comme Poutine et son régime ont fait preuve d’une subordination totale aux satanistes de l’OMS, le régime fantoche de Chisinau a imposé violemment la même terreur, y compris des injections forcées, sous un prétexte médical.

Après que le régime pro-russe a été remplacé par le régime pro-occidental dirigé par Maia Sandu, qui a été président en novembre 2020, la même politique de terreur médicale a été promue sous le prétexte de la fausse pandémie. Il n’y a pas eu de différence.

D’une manière générale, l’ensemble du spectre politique, de la gauche à la droite, a adhéré à l’agenda de l’OMS. La même homogénéité existe avec les politiques économiques imposées par le FMI, la Banque mondiale, l’OMC, l’UE, etc.

Les hommes politiques d’aujourd’hui sont les captifs irrémédiables du paradigme économique libéral, avec le mythe du libre-échange, du contrôle de l’inflation, des prêts, des politiques douanières, fiscales et budgétaires dictées de l’extérieur par le « Consensus de Washington ».

D’autre part, le processus politique lui-même n’existe pas. Il n’y a que de l’argent sale, provenant soit de centres de pouvoir extérieurs, soit de groupes mafieux locaux, qui se transforment en projets médiatiques et politiques réussis. Si vous avez de l’argent, vous êtes un « politicien » prospère, sinon, vous êtes un perdant.

Vous êtes assez critique à l’égard de Moscou. De quel « côté » vous situez-vous dans la guerre en Ukraine ? Qui porte la responsabilité ultime de ce conflit et que faut-il faire ?

Cette guerre n’est que le maillon d’une longue chaîne d’événements historiques. Les racines du conflit remontent à l’obsession bien connue de la See Power, de la thalassocratie ou des Anglo-Saxons, de détruire la Russie en tant que puissance terrestre, en tant que Tellurocratie — un État dont la puissance découle d’une domination militaire ou commerciale basée sur la terre (Carl Schmitt).

Ce conflit fait partie de ce que l’on appelle les constantes géopolitiques. Et peu importe qui est au pouvoir en Russie — Tsar Nicolas II, Staline ou Poutine.

Les ennemis de la Russie ont trois objectifs :

1. Spirituel — la destruction de l’orthodoxie.

2. Économique : prendre le contrôle des vastes ressources naturelles de la Russie.

3. Militaire — dominer l’Eurasie.

Comme l’a expliqué Sir Halford J. Mackinder :

« Celui qui contrôle l’Europe de l’Est contrôle le Heartland ; celui qui contrôle le Heartland dirige l’île mondiale ; celui qui dirige l’île mondiale dirige le monde ».

Bien sûr, la Russie est engagée dans une guerre défensive et l’Ukraine est utilisée par l’OTAN dans cette guerre par procuration. Mais la façon dont l’administration de Poutine se présente montre que la Russie a un leadership gérontocratique, inerte et dépassé, dominé par des oligarques et massivement influencé par des agents étrangers. En bâclant ce qui aurait pu être une guerre éclair réussie, la Russie est maintenant coincée dans une guerre prolongée qui entraîne des sacrifices humains colossaux de part et d’autre.

La succession au pouvoir à Moscou par le biais d’élections est impossible, un coup d’État n’est pas souhaitable, le réveil de Poutine et de Shoigu de leur léthargie collective est inimaginable, et l’apparition de sentiments patriotiques au sein de la classe dirigeante est très difficile à croire.

Et comme toujours dans l’histoire de la Russie, tout espoir repose sur Dieu. Je sais que le ciel est rempli de saints, de martyrs et de héros russes qui prient pour le salut de la Russie. Je sais que la Russie n’a pas entièrement perdu sa virilité et que cette guerre forme une nouvelle génération de héros, qui auront aussi leur mot à dire dans les grands changements politiques qui suivront en Russie.

Je continue à espérer la défaite des ennemis de la Russie et le triomphe de l’esprit chrétien et patriotique, malgré tous les événements déprimants.




Ex Machina

[Source : lesakerfrancophone.fr]

[NDLR Ex Machina se trouve dans l’expression latine Deus Ex Machina, qui peut se traduire par « Dieu sorti de la machine » et pourrait signifier « Ce qui, ou celui qui, arrive par surprise et qui est le moteur d’une action ».]

Par Zénon — Juillet 2023

Le Monde est dirigé par des lignées lucifériennes, pédocriminelles, consommatrices de sang et d’adrénochrome ? Certes, mais je suis détenteur de la vérité grâce à Internet. Les divisions (droite/gauche ; chrétiens/musulmans ; pro/anti-Russes ; etc.) atomisent peu à peu toutes les relations sociales ? Pas grave  : je reste connecté aux « résistants » de la planète entière grâce à Telegram et Signal sur mon indispensable smartphone. Nombre de personnes comprennent à l’occasion du Covid qu’on ne leur veut pas que du bien en haut lieu ? Youpi ! C’est le moment de monter un site avec des solutions payantes clés en main. La dédollarisation financière est en marche ? Bonne nouvelle : voilà le prétexte idéal pour passer aux CBDC et accélérer l’air de rien l’agenda globaliste.

Voilà plus de vingt ans que l’accès au web s’est généralisé. Vingt ans de fenêtre de tir ouverte pour s’informer, comprendre les mécanismes sous-jacents de l’Histoire, écouter les lanceurs d’alertes et partager les informations. Vingt ans de prise de conscience du plan de mise sous coupe réglée de l’Humanité, et l’oligarchie au pouvoir continue pourtant de pousser ses pions avec plusieurs coups d’avance… Certes, l’attachement aux idéologies, les querelles d’ego ou encore le parachutage d’éléments « anti-système » parfaitement inscrits dans la dialectique « thèse-antithèse » servant la synthèse finale n’ont pas joué en notre faveur. Mais il existe à cet état de fait des causes plus profondes sur lesquelles se pencher pour élucider le mystère d’une telle passivité face à notre élimination programmée.

On relève souvent à juste titre le dangereux messianisme du mouvement sioniste, mais on omet d’observer que cette tournure d’esprit est commune aux cultures des trois religions abrahamiques. Les courants de pensée prétendument athées qui s’en sont dégagés ne se sont jamais libérés de l’ultime séduction de remettre son corps, son esprit et son destin aux mains d’une entité plus forte, qu’elle soit étatique, scientiste ou collectiviste. Le projet du nouvel ordre mondial n’est qu’un savant mélange des trois, mâtiné de sauce new-âge pour complaire à la naïveté des idéalistes et à notre irrépressible besoin d’espérer.

Trop de personnes nouvellement « éveillées » restent victimes du syndrome du sauveur, que celui-ci se porte sur Trump, Musk, Poutine, sur l’arrivée/le retour du Messie, la confédération galactique ou que sais-je encore. Il s’agit d’un cheval de Troie mental plurimillénaire, exploité pour maintenir les peuples enferrés dans un perpétuel triangle de Karpman et permettre aux dirigeants de mener à bien leurs projets.

C’est la raison pour laquelle des gens comme Attali, Schwab ou Harari admettent ouvertement leur plan. L’objectif à cela est multiple : il s’agit d’abord de maintenir le public dans de basses vibrations. D’encourager la passivité propre à la sphère virtuelle, le sentiment d’impuissance et le fatalisme. Mais le fait de nous présenter ces finalités comme inéluctables participe aussi à l’effraction de notre libre arbitre : plus nous accordons d’attention à l’avenir qu’ils préparent, plus nous nourrissons mentalement la potentialité qu’il se réalise. Ce n’est là ni plus ni moins qu’une extorsion de consentement. À ce titre, la grande divulgation à laquelle nous assistons concourt pleinement à la feuille de route mondialiste : liquider avec notre complicité l’ordre ancien pour participer de concert à l’avènement du nouveau.

Comme nous le savons, la multiplication de crises générées de toutes pièces permet à chaque fois de faire accepter la « solution » prévue d’avance : le Covid pour l’injection, l’Ukraine dans une logique d’affrontement inter-blocs propice au resserrement du nœud coulant sur la gorge des peuples, le climat en vue d’instaurer le pass carbone et l’identité numérique… La stratégie du choc à répétition fonctionne à plusieurs niveaux : maintenir les populations non informées dans la peur, la sidération et l’obéissance aveugle, et accroître peu à peu le chaos à un niveau tel que même les personnes au fait du programme tombent dans le piège de s’en remettre au « sauveur » qui prétendra les en délivrer.

L’apparition d’un faux messie sera donc probablement le clou du spectacle ; l’ultime élément fédérateur derrière lequel unir les peuples de toutes les cultures sous une même bannière. Le transhumanisme n’est que la suite logique d’un processus ayant débuté par le fait de prêter des caractéristiques humaines à Dieu, et aboutissant à la déification de l’être humain. Il n’est donc pas impossible d’envisager qu’une fusion homme-machine nous arrête miraculeusement au seuil du feu nucléaire, ou autre évènement du même acabit, dans la plus pure tradition des prophéties autoréalisatrices.

Nous devons donc à ce stade intégrer qu’il n’existe aucun salut à attendre de l’extérieur. Nous connaissons les noms et les organismes de ceux qui œuvrent délibérément à notre perte. Mais notre pire ennemi n’est pas à rechercher dans le carnet d’adresses du forum de Davos ni dans les couloirs du Pentagone. Ce pire ennemi se trouve tapi en nous-mêmes : dans les croyances dont nous libérer pour accéder à notre plein potentiel. Dans notre ego plaçant un voile de défiance et de peur entre celui que nous croyons être et le monde extérieur. Dans l’intellect et sa manière de substituer les noms et les habitudes que nous avons des êtres et des choses à leur appréhension directe. L’incarnation est, pour ainsi dire, une école où l’on commence par ingurgiter ce qui nous est imposé, puis où l’on doit tout désapprendre pour repartir de zéro par nous-mêmes.

Et si la véritable foi n’était pas de croire, mais de voir ? De percevoir au niveau le plus subtil que l’on puisse ressentir l’existence d’une vibration universelle derrière la multitude des formes de vie. De découvrir que les animaux comme les végétaux sont emplis d’un amour dans lequel seule notre peur de disparaître nous empêche de nous fondre et d’enfin connaître la plénitude. Que même les minéraux respirent. Et que lorsque nous contemplons un arbre, ce que nous voyons n’est pas l’œuvre de Dieu, mais Dieu aussi bien dans son essence que dans son émanation. Vivre cette expérience induit une radicale transformation intérieure, suite à laquelle nous devenons imperméables à toute sollicitation parasite, à toute propagande, toute forme de chantage ou menace, mais aussi à toute séduction matérialiste.

Dans le sillage de ce qui a lieu actuellement dans tout le système solaire, la vibration de notre planète est en train de changer. La chape de plomb astrale où se sont accumulées génération après génération souffrances et perversions commence à se dissoudre sous l’affaiblissement de notre champ magnétique. Il en résulte déjà des réminiscences de mémoires traumatiques, une prise de conscience d’aspects méconnus de nos personnalités et une sensibilité accrue à des phénomènes subtils de circulation et d’échanges d’énergie. Ces actuelles révélations, plus douloureuses que celle des méfaits de nos dirigeants, n’en sont qu’à leur commencement. La mise à nu du mal n’est qu’un prélude aux retrouvailles avec notre nature éternelle.

De puissantes radiations solaires ont frappé la Terre au tout début de ce mois de juillet. Elles se sont fait ressentir au niveau des télécommunications, mais aussi dans nos corps et dans nos esprits de manière inédite. Cette éruption n’était pour autant qu’un coup de semonce. D’autres vagues suivront, de plus en plus fortes. Nous ne sommes qu’au début d’un processus cyclique que les apprentis sorciers au pouvoir espèrent contrecarrer par le déploiement du continuum électromagnétique Haarp — chemtrails — ondes de toutes sortes et nanotechnologies injectées afin de conserver leur contrôle du cheptel humain. Cette tentative est vouée à l’échec, comme toute entreprise prométhéenne. L’ordre du jour est au balayage de tout ce que nous avions jusqu’ici connu.

La mauvaise nouvelle dans tout cela est que la dépopulation prévue aura bien lieu. La bonne, est qu’elle ne sera pas réalisée selon les critères de sélection concoctés par les mondialistes. La lame de fond énergétique à venir affectera aussi bien les classes populaires que les élites autoproclamées. Il suffit d’observer les comportements pour constater que le phénomène a déjà démarré. Seules les personnes capables d’accepter leur propre et totale remise en cause sauront traverser les temps qui s’ouvrent. Tous ceux restant attachés à leurs acquis, à leurs représentations du Monde et d’eux-mêmes, ou ceux qui auront misé sur la technologie pour s’en sortir seront emportés, psychiquement d’abord, puis physiquement.

Les survivants ne seront pas quelques tribus de loqueteux revenus à l’âge des cavernes. Mais des individus pleinement conscients d’eux-mêmes et de leur imprescriptible lien avec tout le vivant. Des êtres humains reliés à leur dimension spirituelle que rien ni personne ne saurait aliéner ou assujettir. Notre espèce aura trouvé sa place et son équilibre dans la mystérieuse équation des forces cosmiques.

Zénon

Terra Incognita de Zénon en version PDF. À retrouver dans Les Chroniques de Zénon




WORLDCOIN : L’IA exige la preuve que vous êtes humain

[Source : off-guardian.org]

« … la plupart des gens dans le monde ne sont même pas au courant des protocoles de preuve de personnalité, et si vous leur dites de tenir un code QR et de scanner leurs yeux pour 30 $, ils le feront. »

Vitalik Buterin

Par Karen Hunt

Dans la scène d’ouverture du film original de Blade Runner, Leon, un réplicant du Nexus-6 subit un « test de Voight-Kampff » pour déterminer s’il est humain ou non.



Le test est conçu pour provoquer une réaction émotionnelle. Les émotions sont lues en balayant l’iris, la partie colorée de votre œil. La couleur de votre iris est comme votre empreinte digitale ; c’est unique pour vous, et personne d’autre au monde n’a exactement la même couleur d’œil.

Au fil des questions, Leon devient de plus en plus agité. Lorsqu’on lui demande de « décrire en un seul mot, uniquement les bonnes choses qui te viennent à l’esprit à propos de ta mère », il en a assez. « Ma mère ? » dit Léon. « Laissez-moi vous parler de ma mère. » Et il sort une arme et tue son bourreau.

Les réplicants ont une date de fin, car s’ils vivent trop longtemps, ils commencent à développer des émotions et la peur est qu’ils ne se distinguent plus des humains. Leon et quelques autres réplicants avancés ont pour mission d’affronter leur créateur, le Dr Eldon Tyrell, et de trouver un moyen de prolonger leur vie.

Phillip K. Dick, auteur du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? sur lequel le film est basé, se retournerait contre ce qui se passe aujourd’hui. Non pas parce que c’est ce qu’il a prédit, mais parce que c’est exactement le contraire.

Ce n’est pas l’IA qui doit prouver qu’elle n’est pas humaine. Ce sont les humains qui doivent prouver qu’ils ne sont pas des IA.

J’ai mis en garde à ce sujet dans Digital ID And Our Obsession with « Identity » [L’identité numérique et notre obsession de l’« identité »].

« Il est presque impossible d’échapper à la vaste machine qui nous absorbe en elle. Elle insiste pour que nous prouvions qui nous sommes, encore et encore, et plus nous en faisons, moins il semble satisfait. »

Plus nous devons prouver notre identité, plus l’IA trouvera des moyens de la falsifier. Plus nous donnons d’informations à l’IA, plus ces informations peuvent être utilisées contre nous.

Par exemple, Amazon utilise la surveillance pour comptabiliser les secondes de la pause toilette de chaque travailleur ou chronométrer chaque étape de son travail. Et en fait, les travailleurs sont formés pour le faire eux-mêmes avec leurs appareils Fitbit enregistrant leurs pas en une journée. Dans certains lieux de travail, l’IA écoute chaque conversation, répertorie chaque mot, qui l’a dit et comment, puis note chaque agent.

« Dans le travail à bas salaire, nous constatons que beaucoup plus de décisions prises par un cadre intermédiaire sont sous-traitées à un algorithme », déclare Aiha Nguyen de l’organisme de recherche Data & Society.

De plus en plus d’entreprises collectent des données pour augmenter la production et former des machines pour imiter les humains. Aux États-Unis, des caméras ont été installées au-dessus de la tête de chaque travailleur dans les chaînes de montage lors de l’assemblage de pièces automobiles ou de composants électroniques.

Le résultat est que les humains sont tenus de se comporter davantage comme des robots, aucune spontanéité de pensée ou d’action, aucune excuse pour les erreurs, tandis que les machines apprennent à se comporter davantage comme des humains.

Comme l’a récemment déclaré un employé d’Amazon au Guardian :

« Pour eux, nous sommes comme des robots plutôt que des personnes. Les petites choses qui font de nous des êtres humains, vous pouvez les sentir être broyées. »

Les humains ordinaires sont relégués à une classe inférieure à la machine. Et n’imaginez pas que parce que vous appartenez à la classe moyenne, vous en êtes exempté. La classe moyenne disparaît rapidement. Oui, de nombreux nouveaux emplois sont créés dans les secteurs de la technologie et de la santé, mais ces emplois seront également surveillés par l’IA.

Dans une interview en 2014 lors d’un symposium du MIT, Elon Musk avertissait :

« Avec l’intelligence artificielle, on invoque le démon. Vous savez toutes ces histoires où il y a le gars avec le pentagramme et l’eau bénite et il est comme… ouais, il est sûr qu’il peut contrôler le démon, [mais] ça ne marche pas. »

Et pourtant, il est à l’avant-garde de la création et de la construction de l’IA et de son infiltration dans nos esprits. Il est loin d’être le seul dans cette entreprise. Sam Altman, qui a aidé à fonder OpenAI avec Elon Musk, a lancé l’une des entreprises les plus ambitieuses de « preuve d’humanité » :

WORLDCOIN

Worldcoin vous invite à vous approcher de l’orbe et à regarder dans ses profondeurs. Il promet d’apporter la réponse à la question de la preuve de la personnalité de chaque être humain sur la planète.

Selon son site Internet,

« Le protocole Worldcoin aspire à devenir le plus grand réseau public identitaire et financier au monde, accessible à tous, quels que soient leur nationalité, leur origine ou leur statut économique. »

L’Orbe a à peu près la taille d’une boule de bowling.

« Il utilise un système de caméras infrarouges, de capteurs et de réseaux de neurones alimentés par l’IA pour scanner votre iris et vérifier que vous êtes un être humain ».

Ces orbes sont mis en place dans des villes du monde entier. Les gens se voient offrir 30 $ pour regarder dans l’Orbe et abandonner leurs iris à la Vaste Machine. Jusqu’à présent, plus de deux millions d’humains l’ont fait dans plus de 30 pays, sur les cinq continents.

Les promoteurs de Worldcoin expliquent que puisque l’IA va bientôt évoluer vers l’AGI, ou l’intelligence générale avancée, rendant la machine plus intelligente que les humains, il est impératif que nous cataloguions chaque véritable humain sur la planète afin que personne ne soit laissé pour compte dans les opportunités de prospérité à venir.

[Note de Joseph : dans notre monde orwellien d’inversion des valeurs et des significations, la prospérité promise ne sera que pour les élites, alors que les autres ne seront que des esclaves déshumanisés, ne possédant plus rien, pas même leur identité qui sera contrôlée par la machine.]

Il y a beaucoup de problèmes avec l’AGI, qui méritent une exploration plus approfondie. Par exemple, alors que l’IA reçoit de plus en plus de données synthétiques au lieu de « données humaines pures », le chercheur en données de l’Université Monash, Jathan Sadowski, prévient qu’elle se transforme en ce qu’il décrit comme « “l’IA des Habsbourg”, ou “un système qui est si fortement formé sur le sorties d’autres IA génératives qu’il devient un mutant consanguin, probablement avec des caractéristiques exagérées et grotesques.” »

Richard G. Baraniuk, en collaboration avec des chercheurs de Stanford, a publié un article fascinant sur ce problème, intitulé « Self-Consuming Generative Models Go MAD [Les modèles génératifs auto-consommateurs deviennent fous] ».

Oui, AGI peut littéralement devenir MAD, un peu comme Leon. Mais tout cela signifie qu’à l’avenir, les données en or pur, ou les données humaines réelles, gagneront en valeur jusqu’à ce que l’IA atteigne un point où elle n’est plus nécessaire.

Naturellement, les humains ordinaires ne sont pas informés de tout cela. On nous promet que le bond en avant de l’IA dans l’intelligence créera une richesse massive pour nous. Comme le dit Vitalik Buterin, les gens ne comprennent pas vraiment ce qu’on leur vend. Au lieu de cela, nous nous accrochons aux concepts dont nous avons été nourris, comme les créateurs de Worldcoin affirmant vertueusement que « personne ne veut que toute cette richesse ne profite qu’aux milliardaires, elle devrait être distribuée équitablement à — littéralement — chaque humain de la planète, sous la forme de RBU »., ou revenu de base universel. Le RBU se présentera sous la forme d’une crypto-monnaie appelée Worldcoin (WLD) ».

Apparemment, cela donnera du pouvoir à tous les humains. C’est ce que disent les milliardaires qui ont utilisé ces dernières années l’hystérie de la Covid et maintenant la guerre en Ukraine — non pas pour bénéficier à l’humanité — mais pour accroître leur propre richesse et leur pouvoir, de sorte qu’ils sont maintenant en mesure de cataloguer et de contrôler chaque personne sur la planète.

« Le RBU m’intéresse même sans parler d’IA », a déclaré Altman dans une récente interview avec Zoom. « C’est une idée qui plaît à beaucoup de gens. Si nous avons une société suffisamment riche pour mettre fin à la pauvreté, alors nous avons l’obligation morale de trouver comment y parvenir. »

Ce qui est vraiment intéressant, c’est que lorsqu’ils veulent vous asservir, ils parlent d’une obligation morale de le faire. N’avons-nous pas déjà assez de richesses pour mettre fin à la pauvreté ? N’y a-t-il pas toujours eu assez de richesse pour mettre fin à la pauvreté ?

L’histoire nous a montré qu’une fois qu’une personne a goûté au pouvoir, elle ne le partage pas, elle en veut juste plus. Et plus. Et plus.
Altman veut partager la richesse, mais pour votre propre bien, elle ne peut pas encore être partagée :

« Je pense que nous allons avoir besoin d’une sorte de coussin pendant la transition et une partie de la raison d’être enthousiasmé par l’IA est que c’est un monde plus abondant matériellement. »

Le coussin sera un revenu de base universel, juste pour les aider à traverser cette phase de transition. Notez que Worldcoin est vendu comme offrant aux humains un « monde plus abondant matériellement ».

Combien de matériel de plus pouvons-nous obtenir ? Combien de choses pouvons-nous encore accumuler ? C’est le mensonge que nous avons été conditionnés à croire depuis les années 1950 environ, lorsque les entreprises ont réalisé qu’elles pouvaient manipuler psychologiquement les gens, même les enfants, à grande échelle (par le biais de la télévision) pour qu’ils achètent de plus en plus de « choses » avec la promesse que cela les rendrait heureux. Bien sûr, cela n’a jamais rendu personne heureux. Tout ce que cela a fait, c’est créer la dépendance d’en vouloir toujours plus. En cours de route, les gens ordinaires sont devenus désespérément endettés auprès d’un groupe de milliardaires de plus en plus puissants et triés sur le volet.

L’Américain moyen a une dette d’environ 90 000 $. La plupart des gens vivent de chèque de paie en chèque de paie et sont à un chèque de paie de la catastrophe. Dans Digital ID And Our Obsession with « Identity », j’écris sur l’histoire de la vie à crédit et comment cela nous est arrivé.

Si vous vivez dans un pays du premier monde mais que vous avez des dettes inquiétantes, imaginez qu’on vous enlève ce poids qui vous empêche de dormir, qui vous donne l’impression de vous noyer continuellement sans pouvoir vous soulager. Pouf ! Votre dette est effacée. Tout ce que vous avez à faire est de donner vos données biométriques à la Grande Machine. Quel est le problème avec ça ? Vous en avez déjà donné tellement au gouvernement, à Amazon, à Google, à chaque site Web sur lequel vous naviguez, qu’importe si enfin vous donnez tout. Quel soulagement ce sera.

Imaginez maintenant que vous veniez d’un pays du tiers monde et que quelqu’un vienne dans votre village pour vous offrir une connexion avec le monde extérieur et la possibilité d’être riche, vous aussi, et de participer à l’économie mondiale. Tout ce que vous avez à faire, c’est de fixer l’orbe et on vous donnera de l’argent pour cela.

D’ici peu, tout le monde, du villageois du tiers-monde au membre de la génération Z du premier monde, se retrouvera dans un appartement situé dans une ville de 5 minutes. Il aura fière allure, avec des espaces verts, des magasins, une salle de sport, des vélos et pas de voitures. Ils seront tous relégués au même niveau et recevront un certain nombre de jetons à dépenser, principalement dans un monde virtuel où ils vivront par procuration ce qu’ils ne peuvent pas vivre dans le monde réel qui est devenu si étroit. Lentement, mais sûrement, le monde réel se transforme en rêve tandis que le monde virtuel devient réalité.

Nous sommes déjà conditionnés à accepter cette transition loin de la réalité. Nous croyons que nous faisons l’expérience de la « liberté » en ligne dans des endroits comme « x ». Nous vérifions notre humanité, pensant que c’est une bonne chose, ou même si nous ne le faisons pas, nous le faisons quand même, en le justifiant parce que cela signifie que nous pouvons parler « librement ». En ligne, nous pouvons dire avec audace des choses à des millions de personnes désincarnées que nous ne dirions jamais dans le monde réel. Par exemple, vous ne crieriez pas vos opinions politiques sur le marché à un groupe d’étrangers. Mais vous le ferez en ligne.

Vous vous souvenez des « émissions de télé-réalité ? ». Elles n’étaient pas réelles. Personne n’a essayé de prétendre qu’elles l’étaient. Mais elles ont servi un objectif important, brouillant la frontière entre réalité et illusion.

Cela nous conduit encore plus loin dans les boîtes dont j’ai souvent parlé. Des prisons virtuelles qui nous semblent confortables et familières, où nous avons déjà créé des communautés de personnes qui pensent exactement la même chose que nous. Cette mentalité est continuellement renforcée au point que nous ne contrôlons plus nos propres esprits, nous sommes simplement nourris en boucle continue de la même propagande avec un « pépin » occasionnel pour nous donner l’impression de « lutter » contre « quelque chose » alors que nous ne faisons que vivre dans un rêve.

Imaginez voter pour un candidat, par exemple. Tout comme les céréales au supermarché, il peut y en avoir deux ou trois différentes, mais elles proviendront toutes de la même source : la Grande Machine. Peut-être qu’ils ne seront même pas de vraies personnes à un moment donné. Ce seront des représentations virtuelles de personnes.

En fonction de tout ce que la machine sait de vous, vous serez amené à voter pour un certain candidat. Oh, vous dites, cela arrive déjà. Mais c’est pourquoi cette affaire contre Donald Trump est si importante. Quoi que vous pensiez de lui, il menaçait le système. Ou du moins nous le pensons. Parce que ces dernières années ont tellement perturbé nos esprits, nous ne pouvons plus être sûrs de rien. Peut-être que ses prochains procès sont l’ultime émission de télé-réalité.

S’il est mis en prison, ses millions de partisans prendront-ils réellement les armes et se battront-ils pour ce qu’ils croient ? Ou continueront-ils à crier en ligne là où ils ont appris à se sentir en sécurité et à l’aise, reconnaissant ainsi que la Grande Machine est aux commandes et qu’ils s’y sont déjà soumis il y a longtemps — ils ne l’ont tout simplement jamais réalisé. Cela pourrait clouer le couvercle sur le cercueil de l’acceptation de la soumission complète à la Grande Machine.

Des courses divertissantes seront tracées entre les candidats à l’avenir, mais elles auront du mal à correspondre à celle entre Biden et Trump. Trump peut-il retarder les procès suffisamment longtemps pour pouvoir être élu président ? Peut-il être élu ?

Les gens sauront que les futures courses sont fausses, mais c’est ce qui les rendra sûres, tout comme regarder un film est sûr. Les électeurs pourront jouer des scénarios en ligne, fidéliser l’un ou l’autre des candidats, faire des paris, plaider leur fidélité comme ils le font pour des célébrités ou des personnalités sportives.

Bien sûr, personne ne parle de tout cela. Au lieu de cela, on vous promet la liberté en échange de votre passage à l’Orbe et de sa pénétration dans votre âme.

Alex Blania est le PDG de 29 ans, grand, athlétique et au visage de bébé de Tools for Humanity, une extension de Worldcoin. Il s’excuse d’avoir à prendre toutes ces données et à les transmettre à l’IA :

« Pour plusieurs raisons, nous ne voulions pas nous engager dans cette voie », dit-il. « Nous savons que ça va être douloureux. Ça va coûter cher. Les gens pensent que c’est bizarre. Mais c’était vraiment la seule solution. »

Un article du MIT Technology Review publié en avril 2022 intitulé Tromperie, travailleurs exploités et dons en espèces : comment Worldcoin a recruté son premier demi-million d’utilisateurs de test a révélé « de larges écarts entre la messagerie publique de Worldcoin, qui se concentrait sur la protection de la vie privée, et ce que les utilisateurs ont vécu. Nous avons constaté que les représentants de l’entreprise utilisaient des pratiques commerciales trompeuses, collectaient plus de données personnelles qu’elles ne le reconnaissaient et n’obtenaient pas un consentement éclairé significatif ».

Créateur d’Ethereum, Vitalik Buterin s’est récemment prononcé sur le phénomène Worldcoin.

Buterin décrit les façons malveillantes dont ces données pourraient être utilisées :

  1. Fausses personnes imprimées en 3D : on pourrait utiliser l’IA pour générer des photographies ou même des impressions en 3D de fausses personnes suffisamment convaincantes pour être acceptées par le logiciel Orb. Même si un seul groupe procède ainsi, il peut générer un nombre illimité d’identités.
  2. Possibilité de vendre des identifiants : quelqu’un peut fournir la clé publique de quelqu’un d’autre au lieu de la sienne lors de l’inscription, donnant à cette personne le contrôle de son identifiant enregistré, en échange d’argent. Cela semble déjà se produire. En plus de la vente, il y a aussi la possibilité de louer des identifiants à utiliser pendant une courte période dans une seule application.
  3. Piratage téléphonique : si le téléphone d’une personne est piraté, le pirate peut voler la clé qui contrôle son World ID.
  4. Contrainte gouvernementale pour voler des identifiants : un gouvernement pourrait forcer ses citoyens à se faire vérifier tout en montrant un code QR appartenant au gouvernement. De cette façon, un gouvernement malveillant pourrait avoir accès à des millions d’identifiants. Dans un système biométrique, cela pourrait même être fait secrètement : les gouvernements pourraient utiliser des orbes obscurcis pour extraire les identifiants mondiaux de toute personne entrant dans leur pays au poste de contrôle des passeports.

Quel beau gâchis !

Comme Alex Blania de Worldcoin, Buterin a 29 ans. Sa vision de l’avenir utopique est similaire à celle d’Altman et de Blania. Dans mon essai SoulBOUND, je raconte comment Buterin appelle en fait ses jetons Ethereum Soulbound. C’est une nouvelle religion où les membres se surveillent les uns les autres, responsables devant le nouveau Dieu, la Grande Machine.

Son inspiration pour son monde SouldBOUND [NDT Littéralement : lié à l’âme] provient des jeux vidéo auxquels il jouait quand il était enfant.

« Être SoulBOUND, c’est avoir votre âme liée aux autres par un contrat de sang, puisant dans l’essence de l’autre pour se protéger contre les serviteurs de Nagash, le dieu de la mort. »
WARHAMMER, un des jeux préférés de Buterin

[NDT Dans d’autres jeux vidéo, il existe des objets liés à l’âme du personnage joué par le joueur. On peut alors facilement imaginer ou envisager que dans la vraie vie le joueur soit une entité non humaine et que l’identifiant numérique imposé au personnage humain réel soit équivalent à un contrat signé avec le Diable.]

Dans son livre blanc, écrit en 2022, Buterin décrit un monde où le mot « âme » remplace le mot « portefeuille » et si vous êtes « réel » vous pouvez acheter et vendre avec votre âme même. Votre âme contient la preuve de votre identité. Être Soulbound, c’est être légitimé au sein de votre communauté. Au sein de votre communauté se trouvent des Soul Guardians [NDT Gardiens des âmes], qui attestent de la bonne moralité des membres.

Buterin répond à des questions comme comment ne pas perdre son âme. Un utilisateur organise un ensemble de « gardiens » et leur donne le pouvoir, à la majorité, de changer les clés de leur portefeuille. Les tuteurs peuvent être un mélange d’individus, d’institutions ou d’autres portefeuilles.

Si vous avez perdu votre âme, peut-être en faisant quelque chose avec laquelle la communauté n’est pas d’accord — et cela pourrait être littéralement n’importe quoi — pour récupérer les clés privées d’une âme, il faudrait qu’un membre de la majorité qualifiée de la communauté de l’âme y consente.

Les « Souldrops » [NDT Littéralement : Gouttes d’âme] sont des jetons qui peuvent être récompensés par de bons citoyens.

Et naturellement, dans un monde SoulBOUND, les citoyens peuvent aller au paradis ou en enfer, selon leur comportement.

« Tout comme l’inconvénient d’avoir un cœur est qu’un cœur peut être brisé, l’inconvénient d’avoir une âme est qu’elle peut aller en enfer et l’inconvénient d’avoir une société est que les sociétés sont souvent animées par la haine, les préjugés, la violence et la peur. L’humanité est une expérience formidable et souvent tragique. »

Buterin explique comment de grandes parties prenantes telles que BlackRock et Vanguard ont repris les banques et les plus grandes entreprises. Il parle de redonner le pouvoir au peuple. Et qui sait, peut-être dans sa vision du monde, influencée par les jeux vidéo auxquels il jouait enfant, il pense que c’est possible. Je ne retiens pas mon souffle.

[NDT Les actionnaires de BlackRock et Vanguard sont les mêmes que ceux des banques et des multinationales, dans un jeu complexe de participations croisées.]

Voici quelques-unes des entreprises que Buterin répertorie comme se bousculant pour être le meilleur chien en preuve d’humanité. Le premier est celui de Worldcoin :

Proof of Humanity

[NDT Preuve d’Humanité]

Proof of Humanity, un système combinant des réseaux de confiance, des tests de Turing inversés et la résolution des conflits pour créer une liste d’humains à l’épreuve des sybilles.

BrightID — Preuve d’unicité

L’identité est un droit humain.

Tout le monde mérite les droits fondamentaux d’accès aux biens publics.

Idéna

PREUVE DE PERSONNE BLOCKCHAIN

COORDINATION DES INDIVIDUS — devenez validateur

Circles

[NDT Cercles]

Circles est un système qui contribue à un revenu de base universel (RBU) pour ses utilisateurs.

Circles promet que tout est question de communauté et de confiance mutuelle au sein de cette communauté. Pour comprendre ce concept essentiel de confiance, il suffit de lire ce qu’il dit sur le site Internet de Circles :

Circles fournit un revenu de base dans le sens où chaque membre de confiance de notre communauté peut émettre des jetons Circles (CRC) régulièrement et de manière égale via leurs contrats intelligents, sans aucune autre condition. La valeur de ce revenu de base appartient à la communauté, qui offre des biens, des produits et des services en échange de notre monnaie complémentaire.

Circles est une question d’accords et de négociations communautaires.

Que sont les contrats intelligents de Circles ?

Les contrats intelligents sont inhérents aux technologies blockchain. Ils sont comme des chiens dressés, qui font des choses quand certaines choses pour lesquelles ils ont été dressés se produisent. Par exemple, ils reniflent de la drogue, ou aboient quand il y a un inconnu à la porte… etc.

Avec les contrats intelligents, si certaines conditions sont remplies, ces programmes exécutent une certaine action.

Dans le cas des Circles, les contrats intelligents définissent par exemple le nombre de Circles que vous obtenez lorsque vous vous inscrivez et votre montant RBU quotidien.

Dans le futur, il n’y a plus d’individualité. Il n’y a que la volonté du « cercle » qui est responsable devant la Grande Machine. Il n’y a que des contrats conclus avec l’IA et des règles sans dérogation.

Surestaries (([1] Montant que l’affréteur doit payer à l’armateur pour un retard dans le chargement ou le déchargement de marchandises. Cependant le mot prend ici une signification dérivée.)) dans les cercles — faites attention à ça !

Plus il y a de personnes qui rejoignent votre cercle, plus vous aurez de jetons, n’est-ce pas ? Pas vraiment.

Les cercles sont un type unique de revenu de base, car il n’est pas nécessairement destiné à épargner, mais à dépenser, donnant à chacun le même pouvoir d’émettre de l’argent.

Pour contrer l’augmentation constante de la masse monétaire à mesure que de plus en plus de personnes nous rejoignent, nous utilisons ce qu’on appelle des surestaries. Les surestaries signifient que l’argent a une durée de vie et qu’il se dégrade avec le temps, agissant comme une sorte de frais de stationnement ou de taxe sur la masse monétaire.

Il en résulte que votre solde net diminue et n’augmente pas par rapport au RBU.

L’objectif est d’augmenter la vitesse des dépenses, afin que vous et votre réseau soyez motivés à dépenser et à échanger des CRC contre des objets de valeur, au lieu de rester assis dessus. Cela soutient un système économique fluide et vital au lieu d’un système stagnant. C’est pourquoi il s’appelle Circles. Il est fait pour circuler. Tout comme un corps sain a besoin d’une circulation sanguine saine.

Vous serez pour toujours sur un tapis roulant sans aller nulle part. Vous ne pouvez pas « vous asseoir » sur des jetons, ce qui signifie que vous ne pouvez pas sauvegarder. Vous devez les dépenser en « choses de valeur ». Oui, il y aura des personnes innovantes et créatives avec plus de liberté pour faire des choses intéressantes, mais ce ne sera pas vous. Une fois que vous êtes bien implanté dans votre « cercle », vous n’en sortirez plus.

Tout ce qui compte, c’est de dépenser vos jetons et de maintenir la confiance au sein de votre cercle :

« En émettant votre propre revenu de base personnel, vos jetons seront différents des jetons des autres. C’est le cœur même de notre concept : le système saura et saura toujours les routes et les sources d’origine des jetons, même après de nombreux échanges. Cela vous aide à utiliser uniquement vos jetons Circles (CRC) via vos connexions de confiance et via les connexions de confiance transitives. Si vous recevez des CRC sans connexions de confiance significatives et de qualité, ou si vous avez fait confiance à de faux comptes, vos jetons CRC n’auront aucune valeur. Mais si vous faites partie d’une communauté vivante, où de vraies valeurs économiques sont disponibles, et que vous ne faites pas confiance aux faux comptes, vos jetons CRC seront très précieux. »

Comment savoir à qui faire confiance ?

« Lorsque vous choisissez de faire confiance à quelqu’un, cela signifie que vous êtes prêt à accepter sa devise comme valide. Par exemple, “Je vous fais confiance, donc j’accepte vos jetons” ou “Vous me faites confiance, donc je peux vous envoyer mes jetons”. Si quelqu’un ne vous fait pas confiance dans le système Circles, il se peut qu’il ne puisse pas accepter vos jetons Circles. »

CIRCLES EST LA VISION DU NOUVEL ORDRE MONDIAL ET ELLE PREND FORME MAINTENANT.

Imaginez si votre quartier devenait un cercle comme celui-ci, où chacun de vos mouvements est suivi, et ce n’est pas le gouvernement lui-même qui le fait. Cela aurait été le rêve de l’Allemagne de l’Est devenu réalité. Aucune poigne de fer n’est nécessaire. C’est votre voisin. C’est votre propre enfant. Et c’est couche après couche de suivi et de surveillance constants par la Grande Machine. Il n’y a pas d’issue.

Si vous ne suivez pas la règle du cercle, votre capacité à survivre au sein de la communauté vous sera retirée. Votre RBU sera limité ou supprimé. On vous refusera de la nourriture, des vêtements, un abri. Avec l’œil de Sauron partout, même à l’intérieur des maisons des gens, même en forêt ou au milieu du désert, grâce aux satellites Starlink et autres, personne ne voudra vous abriter, même s’il se plaint de votre situation. Ils ne voudront pas subir le même sort que vous.

Es-tu humain ? Si vous voulez survivre, vous devrez le prouver.

Plus les humains entraînent l’IA à être comme les humains, plus il sera difficile de faire la différence. Ajoutez à cela la façon dont les humains et l’IA sont fusionnés et vous avez une véritable crise d’identité entre vos mains.

À quel point êtes-vous humain ?

À quel moment l’humain s’arrête-t-il et la machine commence-t-elle ?

Si vous vous retrouvez dans une communauté de cercles, combien de temps s’écoulera-t-il avant que vous ne soyez plus sûr que votre voisin est humain ? Ou que vous le soyez ?

Peut-être que des dieux de la technologie comme Altman, Blania et Buterin devraient tirer une leçon de ce qui est arrivé au Dr Tyrell dans Blade Runner.

Roy Batty, un modèle de combat Nexus-6, parvient à entrer dans la maison de Tyrell en utilisant l’iris de l’un de ses employés pour passer la sécurité. Roy confronte son créateur, le Dr Tyrell, le regarde dans les yeux et demande une prolongation de sa vie. Quand il ne l’obtient pas, il creuse les yeux de Tyrell et le tue.

Le Dr Tyrell n’est pas comparable au Dieu de l’univers. C’est un simple humain, comme Sam Altman ou Vitalik Buterin, jouant à être Dieu. Dans le processus de ces géants de la technologie voulant devenir des dieux, ils pourraient bien être détruits par l’IA. Les créations mêmes qu’ils espèrent les conduiront à ce siège du pouvoir ultime.

Comme Blade Runner, il n’y a pas de fin heureuse à ce film.

Pour ceux d’entre nous qui croient au seul et unique Dieu de l’univers, il est bon de se rappeler que ce monde n’est pas notre maison. Nous n’avons aucune raison d’être liés par des possessions matérielles ou des jetons, comme ces dieux de la technologie veulent que nous soyons. Nous ne faisons que passer.

[À propos de l’auteur]

Karen Hunt [alias KH Mesek] est auteure et illustratrice de 19 livres pour enfants, de la série YA Night Angels Chronicles et du roman de science-fiction LUMINARIA : Tales of Earth & Oran, Love & Revenge, qui paraîtra en août. Elle est récemment revenue d’un séjour à Louxor, en Égypte, où elle a créé le premier club de boxe pour filles. Ayant vécu et beaucoup voyagé derrière le rideau de fer, elle consacre son temps à écrire des essais liés à la perte de liberté en Occident. Vous pouvez en savoir plus sur son travail ou vous inscrire à sa newsletter ici. Vous ne pouvez plus la suivre sur Twitter, car elle a été bannie.




Kiev et Odessa attendent l’arrivée de l’armée russe

[Source : PG via RI]

Il me semble nécessaire d’inviter le lecteur à bien mesurer que ces statistiques sont le fruit de sondages réalisés par un institut de sondage basé aux États-Unis et sur lesquels les Russes n’ont aucun moyen d’intervention. Ils correspondent totalement à ce que nous avions constaté avec Marianne et également au fait que Zelensky avait été élu sur un programme de paix avec la Russie. Nous nous demandions si la guerre avait entraîné une évolution visiblement non ! Le second point sur lequel nous attirons l’attention du lecteur français est que les auteurs du sondage en arrivent à l’idée que les États-Unis et l’OTAN n’ont pas à se gêner vu que les gens massacrés sont d’abominables pro-russes. CQFD…

Danielle Bleitrach

Un article qui va surprendre, mais dont j’ai vérifié toutes les données :

Les données chiffrées sont tirées d’une étude d’opinion menée périodiquement par un organisme américain (l’IRI : International Republican Institute) sur la population ukrainienne dans 21 villes.

S’il y a un biais probable dans cette étude statistique de 157 pages, il est donc pro-atlantiste. Le financement de l’IRI et la composition du conseil d’administration ne laissent aucun doute sur les côtés très néoconservateur et atlantiste de cet institut et de ceux qui le dirigent.

L’étude (157 pages) téléchargeable sur le site de l’IRI est donnée ICI en fin de publication

Outre le fait de voir un organisme US se pencher si fréquemment au chevet de l’opinion publique ukrainienne pour mesurer son état et son évolution,

L’auteur de l’article ci-dessous en a tiré quelques conclusions qui vont surprendre certains de nos lecteurs.

Général Dominique Delawarde


Par Svetlana Gomzikova

[Traduction de Marianne Dunlop]

La majorité des Ukrainiens ne veulent pas entrer en guerre avec la Russie et n’ont pas l’intention de s’installer ailleurs, selon un sondage réalisé par le groupe sociologique Rating pour le compte de l’Institut républicain international (IRI), basé aux États-Unis. L’enquête a été menée auprès de 16,8 milliers de personnes âgées de plus de 18 ans dans 21 villes contrôlées par l’Ukraine (y compris la ville russe de Zaporijia).

Il a été demandé aux personnes interrogées comment elles réagiraient à l’avancée des troupes et des combats russes vers leurs localités. La majorité d’entre elles ont répondu qu’elles n’avaient pas l’intention de partir, mais qu’elles allaient rester là où elles se trouvaient. Parmi les habitants des régions du sud-est et de Kiev, on compte 60 % de ces personnes, et un peu moins dans l’ouest et le centre — en moyenne 50 %.

Parallèlement, la proportion de ceux qui prévoient de partir à l’étranger en cas d’arrivée des Russes est légèrement plus élevée en Ukraine occidentale : 15 % à Uzhgorod, 14 % à Chernivtsi, 12 % à Ternopil et Lutsk. Ils ne sont que 2 % à Kharkiv, 4 % à Kiev et 5 % à Tchernihiv, Mykolaiv et Poltava. Toutefois, les habitants du sud-est — jusqu’à 13 % à Mykolaiv, Zaporijia et Kharkiv — sont prêts à déménager dans une autre région.

Peu de personnes sont prêtes à prendre les armes et à résister aux troupes russes. Les taux les plus élevés parmi les personnes prêtes à rejoindre l’AFU (14-17 %) se trouvent principalement dans les villes de l’ouest de l’Ukraine, qui ont été moins touchées par les hostilités. Tcherkassy, Ivano-Frankivsk et Zhytomyr sont en tête. Toutefois, seuls 6 % des Ukrainiens de Kharkiv, 8 % de ceux d’Odessa, de Tchernihiv et de Zaporijia, et 9 % de ceux de Mykolaiv se prononcent en faveur de l’AFU.

Là encore, il faut tenir compte du fait que de nombreuses personnes interrogées disent exactement ce que l’on attend d’elles, de peur d’être considérées comme non fiables et persécutées par les nazis ou les services spéciaux. Ou pour la même raison, ils refusent tout simplement de répondre. En d’autres termes, les chiffres réels sont probablement encore plus faibles.

Les sociologues ont reçu des réponses intéressantes à la question de savoir si leur logement avait été endommagé à la suite d’opérations militaires. L’écrasante majorité des personnes interrogées ont déclaré que leur logement n’avait pas été endommagé au cours de l’opération militaire spéciale menée par la Russie. En fait, cela confirme le fait que les troupes russes ne frappent pas les habitations et les infrastructures sociales en Ukraine. Elles ne frappent que des cibles militaires : visibles ou camouflées.

Ce genre de réponses a été donné par 94 à 100 % des personnes interrogées dans 18 villes sur 21, et par 73 % à Mykolaiv, 66 % à Chernihiv et 60 % à Kharkiv. Pour 20 % des habitants de Mykolaiv, dont les maisons ont néanmoins été touchées, les dégâts se sont révélés « insignifiants ». Il en va de même pour 24 % des habitants de Chernihiv et 30 % de ceux de Kharkiv.

En revanche, il s’est avéré que, dans la plupart des cas, ces villes n’ont pas procédé à la reconstruction des logements endommagés, ou ne l’ont fait que partiellement. Et lorsqu’elles ont été réalisées, elles ont été payées principalement par les habitants eux-mêmes, plutôt qu’aux frais des autorités ukrainiennes. C’est ce qu’ont indiqué 71 % des habitants de Mykolaiv, 45 % des habitants de Kharkiv et 77 % des habitants de Tchernihiv dont les maisons ont été endommagées.

En général, aucune de ces trois villes ne compte sur l’aide de l’État pour la reconstruction des logements.

Et, comme on dit, la « cerise sur le gâteau » : malgré les interdictions des autorités, la majorité des habitants de quatre grandes villes ukrainiennes, ainsi que de la ville russe de Zaporijia, qui est sous le contrôle du régime de Kiev, ont admis qu’ils parlaient russe à la maison.

C’est ainsi que 61 % des personnes interrogées à Mykolaiv, 66 % à Dnipro (Dnipropetrovsk), 67 % à Zaporijia, 78 % à Kharkiv et 80 % à Odessa ont répondu à la question. Le russe est également parlé à la maison par 38 % des personnes interrogées à Kiev et 41 % à Tchernihiv.

En d’autres termes, même en tenant compte du fait qu’il faut traiter les sondages sur l’Ukraine avec beaucoup de prudence, on ne peut s’empêcher de remarquer que les résultats de l’enquête commandée par les Américains ne coïncident pas tout à fait avec les données diffusées par la propagande officielle ukrainienne (et occidentale). Il s’avère que tout le monde en Ukraine ne considère pas la Russie comme un ennemi, et que beaucoup attendent tout bonnement notre armée.

SP a demandé à Bohdan Bezpalko, expert ukrainien bien connu et membre du Conseil des relations interethniques auprès du président russe, de commenter la situation :

R : Tout d’abord, ce ne sont pas les résultats du sondage qui sont surprenants (je crois que les gens pensent réellement ainsi), mais le fait que les participants ont exprimé leurs opinions si ouvertement. Ils sont probablement fatigués d’avoir peur. Car auparavant, ils risquaient l’emprisonnement ou la mort, même s’ils exprimaient une telle opinion de manière anonyme.

Mais cela montre que la population ukrainienne considère ce conflit davantage comme une guerre civile. Je vous rappelle qu’il y a cent ans, seuls 3 % de la population ont pris part à la guerre civile. C’est-à-dire que de 1917 à 1922, seuls 3 % des citoyens de l’Empire russe se battaient entre eux.

SP : Les victimes ont tout de même été environ dix millions, si je ne m’abuse…

R : C’est même plus que cela. Mais tout le monde n’est pas mort sur les fronts. La plupart ont été victimes des épidémies, des catastrophes, des bombardements, de la terreur blanche et rouge. Il y a toujours plus de victimes que de combattants.

Quoi qu’il en soit, les habitants de l’Ukraine, de mon point de vue, considèrent qu’il s’agit d’une guerre civile. Et par conséquent, « quand les Russes viendront, nous n’aurons pas peur d’eux, parce que ce sont les nôtres. Même si on nous a appris qu’ils étaient différents, ils sont les nôtres », telle est la logique.

Les pourcentages de personnes prêtes à rejoindre l’AFU ne m’inspirent guère confiance. S’ils sont si inquiets pour l’Ukraine, qu’est-ce qui les empêche de se rendre dès maintenant au centre d’enrôlement militaire ? Ou de rejoindre les forces volontaires ?

Nous voyons l’image exactement inverse dans les rues des villes ukrainiennes. Les citoyens ukrainiens eux-mêmes filment et mettent en ligne des vidéos sur la mobilisation en cours. Des hommes de tous âges sont littéralement attrapés, battus, enfilés dans des bottes, reçoivent des convocations dans les endroits les plus saugrenus, etc.

Il s’agit donc plutôt de l’expression d’une attitude. Mais en réalité, il est peu probable que ces personnes partent à la guerre — dans les rangs des partisans ou ailleurs. Dans le meilleur des cas, ils iront peut-être à un rassemblement.

Oui, la population ukrainienne est russe et perçoit tout cela comme une guerre civile. Mais on peut aussi dire que la population est aujourd’hui apathique et déprimée. Dans une large mesure, elle ne s’intéresse plus à ce conflit. Elle essaie simplement de survivre.

SP : Mais pourquoi n’y a-t-il pas de résistance aux autorités, qui envoient les gens pratiquement à l’abattoir ? Pourquoi suivent-ils le mouvement ?

R : Le fait est que nous, les Russes, sommes un peuple d’État. Et très peu de gens osent défier l’État, même s’il est hostile. La plupart des gens ont donc grandi dans ce système. Ils n’imaginent pas une autre évolution.

Mais il est juste de dire que très peu d’entre eux ont une capacité de résistance. Que peuvent-ils faire ? En fait, l’Ukraine est devenue un terrain d’essai pour les États-Unis et l’OTAN. Le système judiciaire et les services spéciaux ukrainiens se sont transformés en une branche des services spéciaux et des agences de sécurité occidentaux.

Par conséquent, toute personne peut être facilement trouvée, torturée et même tuée — tout peut lui être fait. Il est très difficile de résister à cela.

Chacun fait ce qu’il peut. Ceux qui ne veulent pas aller à l’armée restent terrés chez eux pendant des mois. Ceux qui étaient plus actifs, depuis 2014, sont simplement partis, par exemple de Kiev vers la DNR, et ont combattu dans la milice de Donetsk.

Cependant la plupart des gens résistent passivement. Mais aujourd’hui, l’État les arrache à leurs foyers avec des pinces de fer et les jette dans les tranchées. Leur seul espoir est d’essayer de se retrouver en captivité en Russie. Mais là aussi, ils se heurtent à tous les obstacles possibles : on les conduit à l’abattoir, ils sont abattus par leurs propres troupes, par des détachements punitifs et par des mercenaires.

Certains tentent de s’enfuir à l’étranger, d’autres y parviennent même, mais la plupart du temps, ils n’ont aucune possibilité de résistance.

Il convient de noter que des actes terroristes, des sabotages et des attentats sont perpétrés sur le territoire de la Russie. On brûle un tableau électrique quelque part sur la voie ferrée, on tire sur un commissaire militaire… Mais rien de tel ne se produit en Ukraine. Il n’y a pas de « réseau » [prorusse] là-bas. Il n’y a pas de structure sur laquelle tous ces gens pourraient s’appuyer. Alors qu’elle aurait dû être créée par nos services spéciaux — le GRU, le FSB, le SVR.

Où est ce « réseau » ? Les chemins de fer devraient exploser tous les jours. Les tableaux de relais et autres devraient brûler. Les commissaires militaires devraient y être tués les uns après les autres, afin qu’ils n’intègrent pas cette population dans l’armée. Et tout cela avec le soutien des services spéciaux russes, qui leur fourniraient des armes, des explosifs, etc.

Et ainsi, les gens se sentent abandonnés. Car s’il sortent pour protester, ils seront tués. Et ce sera fini.

SP : Dans quel but pensez-vous que les Américains surveillent régulièrement l’opinion publique des Ukrainiens ?

R : Ils le font pour comprendre combien de temps ils peuvent utiliser l’instrument qu’est l’Ukraine. Et cela dépend avant tout de l’état d’esprit de la population, car dans ce combat, elle est le carburant d’un État terroriste.

Et que se passera-t-il si la prochaine fois ils déclarent que « ça suffit, je ne m’en soucie plus, je vais tuer des officiers militaires. Quand ils viendront, je les couperai tous à la hache ». Et ces personnes s’avéreront être, disons, 30 %. Dans ce cas, il sera difficile d’utiliser ce pays pour faire la guerre à la Fédération de Russie.

Les Américains font donc tout comme il faut, ils mesurent l’état de la société, l’humeur. Quel genre de réaction a provoqué, par exemple, l’expulsion des moines de la laure de Kiev-Pechersk. Ou la frappe sur le pont de Crimée. Et ainsi de suite.

Pour ma part, je me demande s’il y aura une séance de photos de masse des citoyens ukrainiens à Kiev à côté de la photo du pont détruit [comme l’an dernier, NDT].

Les Américains font tout cela avec beaucoup de compétence et veulent se faire une idée de la situation réelle, et non pas de celle qu’ils dépeignent comme favorable et rose. Sur la base de cette image, ils peuvent par exemple dire : « Oh, la population du sud-est nous est en fait hostile, frappons cette centrale nucléaire de Zaporijia ».

Avons-nous de quoi leur répondre ?

Source : SV Pressa via Histoire et Société





La contre-révolution — « Savez-vous quelle heure il est ? »

[Source : lesakerfrancophone.fr]


Les États-Unis et l’Europe ont foncé effrontément dans des pièges qu’ils ont eux-mêmes créés.


Par Alastair Crooke – Le 24 juillet 2023 — Source Strategic Culture

Pour être franc, les États-Unis et l’Europe ont foncé effrontément dans des pièges qu’ils ont eux-mêmes créés. Pris dans les mensonges et les tromperies tissés autour du prétendu héritage d’un ADN culturel supérieur (garantissant, dit-on, une victoire presque certaine), l’Occident s’éveille à un désastre qui se rapproche rapidement et auquel il n’y a pas de solution facile. L’exceptionnalisme culturel et la perspective d’une « victoire » évidente sur la Russie se dissipent rapidement — mais la sortie de l’illusion est à la fois lente et humiliante.

La dévastation à venir n’est pas seulement centrée sur l’échec de l’offensive en Ukraine et sur la faiblesse de l’OTAN. Elle comprend des facteurs qui se sont développés au fil des ans, mais qui atteignent leur point culminant de manière synchronisée.

Aux États-Unis, la période précédant des élections capitales est en cours. Les Démocrates sont dans l’embarras : le parti a depuis longtemps tourné le dos à ses anciens électeurs ouvriers, s’engageant à la place avec une « classe créative » urbaine dans un projet exalté d’« ingénierie sociale » de redressement moral, en alliance avec la Silicon Valley et la Nomenklatura permanente. Mais cette expérience a pris du plomb dans l’aile, devenant de plus en plus extrême et absurde. Les critiques se multiplient.

Comme on pouvait s’y attendre, la campagne Démocrate ne progresse pas. L’équipe Biden a un taux d’approbation très bas. Mais la famille Biden insiste sur le fait que Biden doit persévérer dans sa candidature et ne pas la céder à un autre. Que Biden reste ou qu’il parte, il n’y a pas de solution toute faite à l’énigme d’un parti qui ne fonctionne pas et qui n’a pas de plateforme.

Le paysage électoral est en désordre. L’artillerie lourde de la « guerre judiciaire » est destinée à briser les défenses de Trump et à le chasser du terrain, tandis que l’attrition des révélations sur les malversations de la famille Biden est destinée à user et à faire imploser la bulle Biden. L’establishment Démocrate est également effrayé par la manœuvre de la candidature de R. F. Kennedy à la marge qui fait rapidement boule de neige.

En d’autres termes, l’idéologie Démocrate woke de la réparation historique est en train de séparer les États-Unis en deux nations vivants sur une même terre. Elles ne sont pas tant divisées entre « Rouges ou Bleus », ou entre classes sociales, mais entre des « façons d’être » irréconciliables. Les anciennes catégories — Gauche, Droite, Démocrate ou Républicains — sont en train d’être dissoutes par une guerre culturelle qui ne respecte aucune catégorie, dépassant les frontières de la classe et de l’appartenance à un parti. En effet, même les minorités ethniques ont été aliénées par les zélotes qui veulent sexualiser les enfants dès l’âge de 5 ans et par l’imposition de l’agenda trans aux enfants scolarisés.

L’Ukraine a servi de soupape à l’ordre ancien et est devenue la pierre qui pend au cou de l’administration Biden : comment faire passer la débâcle imminente de l’Ukraine pour une « mission accomplie » ? Est-ce possible ? Parce que l’échappatoire d’un cessez-le-feu et d’une ligne de contact gelée est inacceptable pour Moscou. En bref, la « guerre de Biden » ne peut pas continuer ainsi, mais on ne peut pas non plus faire « autre chose » sans s’exposer à l’humiliation. Le mythe de la puissance américaine, de la compétence de l’OTAN et de la réputation de l’armement américain est en jeu.

Le récit économique (« tout va bien ») est sur le point, pour des raisons quelque peu indépendantes les unes des autres, de tourner au vinaigre. La dette devient — enfin — une menace qui pèse sur l’économie. Le crédit se resserre. Le mois prochain, le bloc BRICS-OCS prendra les premières mesures stratégiques pour libérer jusqu’à 40 pays du dollar. Qui achètera alors — aujourd’hui et à l’avenir — les 1 100 milliards de dollars de bons du Trésor de Mme Yellen qui sont nécessaires pour financer les dépenses du gouvernement américain ?

Ces événements sont apparemment déconnectés les uns des autres, mais en réalité, ils forment une boucle qui se renforce d’elle-même. Une boucle qui conduit à un « bank run politique » envers la crédibilité même des États-Unis.

Face à ces nombreux problèmes — et à l’absence de solutions — l’humeur de certains secteurs de l’électorat est radicale et de plus en plus iconoclaste. Un esprit contre-révolutionnaire, peut-être. Il est trop tôt pour dire s’il emportera la majorité, mais c’est possible, car le radicalisme vient des deux ailes : la base du GOP et le « camp » Kennedy.

Un groupe d’électeurs du GOP divise les dirigeants conservateurs en deux camps : ceux qui « savent l’heure qu’il est » et ceux qui ne le savent pas. C’est le slogan de la droite qui est devenu de plus en plus important pour une aile importante du parti qui voit un pays affaibli et corrompu par l’idéologie ; qui estime qu’il n’y a presque plus rien à « conserver ». Le renversement de l’ordre post-américain existant et le rétablissement des anciens principes de l’Amérique dans la pratique sont préconisés comme une sorte de contre-révolution — et comme la seule voie à suivre.

L’aphorisme « savoir quelle heure il est » fait référence à un sentiment d’urgence émergeant et à un enthousiasme pour une action d’envergure parmi les conservateurs à l’esprit plus populiste, et non à des débats académiques interminables et ennuyeux.

« Le postulat est que la lutte contre le pouvoir culturel woke est existentielle et que les tactiques extrêmes qui choqueraient l’ancienne génération de conservateurs doivent être la norme ».

En fait, si un dirigeant n’est pas choquant dans sa conduite et ses propositions, il ou elle « ne sait probablement pas quelle heure il est ».

La deuxième caractéristique de cette mentalité « nous contre eux » est que tout consensus politique déclenche ipso facto la suspicion et devient un objet d’attaque.

« Lorsque l’on s’en rend compte, ce qui ressemble d’abord à un méli-mélo d’idées différentes semble plus unifié. La politique de santé Covid, le dégoût du 6 janvier, le budget du Pentagone, l’immigration, le soutien à l’Ukraine, la promotion de la diversité raciale, les droits des transsexuels — autant de sujets qui bénéficient d’un certain consensus bipartisan au sein de l’élite. Mais pour l’aile Tucker Carlson, les Républicains qui défendent ces idées ne savent tout simplement pas quelle heure il est », explique Politico.

Ce qui est frappant dans cette formulation, c’est que tout comme le soutien sans réserve aux pratiques réglementaires Covid était un « marqueur » de « bien-pensance » à l’époque de la pandémie, le soutien à l’Ukraine est défini comme un « marqueur » de pensée libérale correcte (et d’appartenance à l’équipe) dans l’ère post-pandémique.

Cela suggère que — d’ores et déjà et à l’approche des élections — l’Ukraine ne fera plus l’objet d’un soutien bipartisan, mais deviendra plutôt une épée utilisée contre l’establishment détesté du Parti unique, et tout soupçon d’erreur majeure deviendra une pièce maîtresse dans cette guerre contre-révolutionnaire.

Le GOP a le sentiment que la culture américaine a dérapé : la législation a été bloquée au Congrès au début du mois, lorsque l’ancien sacro-saint projet de loi sur la défense du Pentagone est devenu la cible d’amendements relatifs à la guerre culturelle sur l’avortement, la diversité et le genre, qui risquaient d’en faire échouer le processus d’adoption. Le président McCarthy a été contraint d’accepter la rébellion de l’extrême droite contre le projet de loi sur le budget de la défense et de le faire adopter, sans le soutien bipartisan habituel.

Les mesures suppriment le financement des initiatives en faveur de la diversité dans l’armée et ajoutent des restrictions sur l’avortement et les soins aux transgenres pour les membres des forces armées. Les législateurs ont déclaré avoir agi ainsi parce que l’idéologie libérale affaiblissait l’armée. Mais ces amendements mettent en péril le projet de loi au Sénat, qui est contrôlé par les Démocrates.

Les sentiments exacerbés des deux camps se reflètent dans un sondage qui révèle qu’environ 80 % des Républicains pensent que le programme des Démocrates « s’il n’est pas stoppé, détruira l’Amérique telle que nous la connaissons ». Selon un sondage réalisé par NBC News à l’automne dernier, environ la même proportion de Démocrates craint le programme des Républicains, estimant qu’il détruira le pays.

Le président de la Heritage Foundation, Kevin Roberts, souligne le rôle de Tucker Carlson qui consiste à « dire la vérité au public américain ». Carlson comprend les « fissures dans le consensus économique, les fissures dans la politique étrangère et, ce qui est le plus important pour moi, comme certains conservateurs aiment à le dire : [il sait] “quelle heure il est » ».

Carlson reproche au GOP, favorable aux entreprises, de se montrer complaisant à l’égard des sociétés qui ont délocalisé des emplois dans l’industrie manufacturière. Il a fait de la critique des conservateurs à l’égard des opérations chirurgicales de transition de genre pour les mineurs un courant dominant. En matière de politique sociale et fiscale, Carlson est allé là où les conservateurs plus traditionnels ne voulaient pas aller. Et son influence était incontestable.

« L’élément clé », a déclaré Roberts, « c’est que Tucker se considère comme ayant une obligation morale au nom du conservateur moyen ».

Les Démocrates et d’autres membres du camp libéral affirment toutefois que la guerre culturelle du GOP n’est qu’un retour de bâton contre une plus grande acceptation de la diversité croissante de la nation, qui, selon eux, aurait dû avoir lieu il y a longtemps en Amérique.

« La contre-révolution a transformé la prochaine course à la Maison-Blanche en un moment existentiel. Très peu de gens parlent de la réforme fiscale, et tout le monde parle des questions culturelles », a déclaré un dirigeant Républicain ; « ils considèrent la politique comme une question de vie ou de mort ».

Le candidat à la présidence du GOP, Ramaswamy, qui s’est exprimé au début du mois, a mis en garde contre la disparition du patriotisme, du travail acharné et d’autres valeurs :

« C’est alors que le poison commence à remplir le vide — wokisme, transgenrisme, climatisme, covidisme, dépression, anxiété, consommation de drogues, suicide ».

Un feu d’artifice s’annonce donc aux États-Unis. En Europe, en revanche, rares sont ceux qui « savent l’heure qu’il est ». La guerre culturelle a, comme prévu, affaibli le sentiment d’appartenance collective aux différentes cultures européennes. Et les réactions sont discrètes. L’Europe reste globalement torpide et léthargique (la classe dirigeante compte sur ce dernier point pour sa survie).

Cependant, alors que les feux d’artifice américains illuminent le ciel politique, la résonance en Europe est presque certaine. Les Européens se méfient de leurs élites et de la technocratie bruxelloise de la même manière que les communautés Carlson-Kennedy.

Les euro-élites méprisent le peuple. Les Européens ordinaires savent que leurs dirigeants les considèrent avec mépris — et savent que leurs élites le savent aussi.

Le feu qui fera fondre le fer européen est l’économie : une série de mauvaises décisions a hypothéqué l’avenir économique de l’Europe pour les années à venir. L’austérité arrive. Et l’inflation ravage le niveau de vie des citoyens, voire leur capacité à vivre.

Un feu d’artifice s’annonce pour l’Europe, mais lentement. Il a déjà commencé (les gouvernements tombent), mais les États-Unis sont à l’avant-garde d’un changement radical, car l’Occident perd son emprise sur le méta-récit selon lequel sa « vision » est le paradigme unique à travers lequel la « vision » du monde doit également être façonnée. Un bouleversement qui change tout.

Alastair Crooke

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone




1ᵉʳ août 2023 : les nouvelles mesures vexatoires du gouvernement français, pour remplacer celles d’avant

[Source : euro-synergies.hautetfort.com]

[Illustration : photo BERTRAND GUAY / AFP]

Par Pierre-Emile Blairon

Les nouvelles mesures gouvernementales sont édictées, comme d’habitude, en plein été, un 1ᵉʳ août, quand tout le monde est en vacances, s’apprête à y aller, ou sur la route, en chemin de retour, de telle manière que ces mesures impopulaires passent inaperçues.

Nous allons détailler ces nouvelles mesures, mais il en est une qui détermine le calendrier, dès l’abord, c’est la fin du pass sanitaire, mesure entérinée par le Parlement le 26 juillet 2023, le gouvernement se donnant toutefois la possibilité d’y recourir encore en cas d’émergence d’un nouveau variant, par exemple, on n’est jamais trop prudent.

Cependant, la suppression de cette contrainte n’a rien de réjouissant : elle annonce simplement que nos « élites » ont trouvé encore mieux pour nous « emmerder », comme dit si bien le président de ce qui reste de notre pays : il s’agit des mesures concernant le pseudo-réchauffement climatique, qui vient remplacer dans la panoplie des mesures liberticides celles qui concernaient la pseudo-pandémie et autres fariboles. Le dessin qui accompagne ce texte est tout à fait parlant : en 2020, la pseudo-pandémie, en 2021, les pseudo-vaccins, en 2022, la pseudo-invasion russe (en réalité, la guerre déclenchée en Ukraine par l’OTAN et ses vassaux européens) et, en 2023, le pseudo-réchauffement climatique. Tout est « pseudo », tout est mensonge !

Toutes les décisions vexatoires qui vont désormais restreindre encore les libertés fondamentales des Français seront produites par cette nouvelle manipulation.

Vous avez aimé le Covid, le vaccin, la guerre en Ukraine ? Vous allez adorer l’urgence climatique. On dit que le diable se cache dans les détails, le pseudo-réchauffement climatique se cache dans chacune de ces nouvelles dispositions édictées à la sauvette.

Augmentation du prix de l’électricité de 10 %

En 2019, la France était le premier exportateur d’électricité au monde (17,3 % des exportations mondiales) grâce à la production de ses 56 centrales nucléaires. En août de l’année dernière, elle n’avait plus que 30 réacteurs en état de marche, notre gouvernement ayant stupidement (ou, pire et plus probable, en toute connaissance de cause) cédé aux injonctions pseudo-écologistes européennes et surtout allemandes de désactiver 14 réacteurs d’ici à 2035, les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim étant désormais fermés et les 14 autres étant inactifs pour cause de « maintenance ». C’est désormais la Suède, suivie de l’Allemagne (quelle coïncidence !), qui sont les plus importants producteurs européens d’électricité.

Les Espagnols et les Portugais, eux, se sont séparés du système européen pour devenir indépendants sur ce point en ayant pour objectif de réduire la facture électrique des ménages et des entreprises de 30 %.

Et en France ? Eh bien, la même facture qui va baisser pour la péninsule ibérique va augmenter en France de 10 % pour les ménages et les toutes petites entreprises, ce qui entraînera un coût supplémentaire annuel de 160 euros en moyenne par ménage ou TPE.

Comment EDF explique-t-elle une telle situation ? En partie, par « une moindre disponibilité en 2022 des moyens de production d’électricité en France en raison de deux principaux facteurs : la sécheresse qui impacte la capacité de production des centrales hydrauliques », et par les opérations de maintenance sur les réacteurs nucléaires « qui cumulent celles reportées à la suite des contraintes liées à la crise sanitaire Covid et les nouvelles opérations nécessaires apparues entre-temps ».

On voit que le rédacteur de ce texte évoque une sécheresse (à venir ?) qui est tout aussi « pseudo » que le reste, de même que la pseudo-« crise sanitaire Covid ».

En réalité, le PDG d’EDF en poste alors, Jean-Bernard Levy, a vivement critiqué le projet du gouvernement de démanteler la filière nucléaire, c’est pour cette prise de position qu’il a été « remercié » : « On n’a pas de problèmes d’expertise, les compétences, les experts, on les a […]. On a beaucoup de chantiers en parallèle et, d’une certaine manière, on manque de bras, parce qu’on n’a pas assez d’équipes formées […]. Un soudeur, un tuyauteur, il faut deux, trois ans pour le former », dit-il. « Et pourquoi on n’a pas assez d’équipes formées ? Parce que l’on nous a dit que le parc nucléaire va décliner, “préparez-vous à fermer des centrales”. Évidemment, on n’a pas embauché des gens pour en construire 12, on a embauché des gens pour en fermer 121 ».

Merci qui ? Merci, Macron !

La pseudo-sécheresse

Il a plu en Provence, fait exceptionnel, trois semaines durant, tous les jours, pendant une période à cheval entre mai et juin 2023. Nous sommes donc le 1ᵉʳ août 2023, et il pleut en France un peu partout comme vous le voyez sur cette capture d’image de Météo-France, sauf sur la Provence qui a déjà eu sa part. Rien de plus habituel. Mais la réalité importe peu à nos « élites » ; vous pouvez toujours prétendre que l’herbe est verte, vos dirigeants feront tout pour vous faire croire qu’elle est rouge.

J’ai vainement tenté de consulter les cartes proposées par le Ministère de la Transition écologique (propluvia.developpement-durable.gouv.fr) concernant l’emplacement géographique des restrictions d’eau et les arrêtés préfectoraux régissant ces restrictions, je tombe inévitablement sur le code 404 not found, ou sur les cartes éditées en 2022.

Beaucoup de fontaines en Provence ont été asséchées par décret préfectoral l’année dernière et leur débit n’a pas été rétabli alors que nos fontaines constituent un atout touristique indéniable dans le pays qui est le plus visité au monde.

Nombre de questions sur le sujet resteraient en suspens, et l’omerta gouvernementale aurait pu perdurer, si le sénateur Alain Houpert, au micro d’Alain Bercoff sur Sud-Radio le 12 avril 2023, ne nous avait alertés sur les raisons véritables de cette nouvelle manipulation. Il nous apprend, en effet, que le gouvernement français aurait signé un accord avec les pays du Golfe échangeant l’eau du territoire français contre des hydrocarbures à raison de 4 milliards de m³ par an, soit la totalité de la consommation des Français2. Cette eau serait acheminée par 66 tankers au départ de Fos et de Martigues, puisée dans la Durance et le Verdon via l’étang de Berre pour 800 millions de m³ et le reste… dans les nappes phréatiques ! alors, Français, évitez de vous doucher tous les jours, de laver votre voiture et d’arroser votre jardin pour que les magnats du pétrole puissent faire pousser des villes nouvelles dans le désert, comme ce projet titanesque dont les travaux ont déjà débuté, et dont Ouest-France du 14 janvier 2023 nous communique quelques caractéristiques :

« Imaginez un mélange des Los Angeles futuriste du film Blade Runner et de la Cité radieuse de Le Corbusier, en version écolo… “The Line”, un long immeuble monolithe recouvert de miroirs, large de 200 m et qui s’étire sur 170 km (et haut de 500 m, ndlr) abritant une ville futuriste, est le projet fou de Mohammed ben Salmane, dit “MBS”, prince héritier d’Arabie Saoudite3. »

[Voir aussi :
NEOM]

Mais on peut se demander, avec le sénateur Houpert, pourquoi Ben Salmane ne construit pas des usines de désalinisation à un prix bien inférieur à ce projet, au lieu de vouloir priver d’eau nos compatriotes, avec la complicité (pleine de duplicité) du gouvernement français ?

Les tickets de caisse supprimés

C’est le volet « amusant » de notre article par son absurdité et par son impréparation totale, si ce n’est que, depuis un an, les caissières de supermarché nous ont demandé systématiquement si nous voulions le ticket de caisse à la fin de nos achats. C’est comme pour un mariage : « oui, je le veux ». Les caissières ont bien appris de leurs supérieurs qu’il fallait promouvoir les mesures de « progrès », même si ça devait leur coûter leur emploi (là-dessus, leurs supérieurs sont restés muets) ; c’est ainsi qu’elles ont accepté avec enthousiasme de vous diriger vers les caisses automatiques qui constituent la mort certaine de leur activité au bénéfice des robots, mais surtout des patrons qui n’auront plus à gérer le personnel humain et ses inévitables complications.

Dans le même esprit, « par mesure d’économie », à partir de ce 1ᵉʳ août 2023, les tickets de caisse (ainsi que les reçus de carte bancaire) ne seront plus distribués automatiquement aux clients.

« À la caisse, il faudra dorénavant demander explicitement au vendeur l’impression du ticket de caisse pour tout achat. Cette mesure fait suite à la loi relative à la lutte contre le gaspillage votée en février 2020. Cette mesure doit permettre de faire des économies de papier, alors que 12 milliards de tickets de caisse sont imprimés chaque année dans l’Hexagone. »

(Les Échos, 29 juillet 2023.)

12 milliards de tickets, vu comme ça, ça paraît beaucoup. Mais mettons en parallèle ce nombre extravagant de 12 milliards avec la quantité de publicité papier déposé dans nos boîtes aux lettres, laquelle quantité ne souffre, elle, d’aucune restriction.

Il est distribué chaque année environ 1 million de tonnes de prospectus publicitaires dans les boîtes aux lettres françaises, au nombre d’environ 20 millions, ce qui correspond à 40 kg de prospectus par an et par boîte, soit 12 millions d’arbres abattus. Et savez-vous quelles entreprises distribuent massivement ces prospectus ? Oui, vous le savez : ce sont les super et hypermarchés à plus de 90 %. Comparez donc ces 40 kg de prospectus, c’est-à-dire 40 000 gr, dans votre boîte avec le poids de vos tickets de caisse pour une année, 100 gr, 150 gr, 200 gr ?

Voilà donc où se situe l’absurdité, on s’empressera de sourire, voire de rire franchement, sachant que le deuxième volet de cette loi permettra de « limiter l’exposition de la population aux substances dangereuses pour la santé présentes sur la majorité des tickets imprimés »

En revanche, vous pouvez manger sans problème les 40 kg de papier distribués dans votre boîte aux lettres pour les faire disparaître, tout comme il nous est recommandé de manger des insectes, ce qui n’est pas dangereux non plus ? À vrai dire, nos décideurs n’ont que faire de notre santé.

Et comment prouver, comme cela arrive très souvent, et toujours au bénéfice du vendeur, que vous avez acheté un produit qui s’avère défectueux, ou facturé à un prix qui ne correspond pas au prix vu sur l’étalage ? Eh bien, vous devrez laisser vos coordonnées, messagerie électronique, numéro de téléphone, et on vous enverra la note, si vous la demandez. Bien compliqué, n’est-ce pas ? Et, bien sûr, vos données personnelles seront « sauvegardées », ben voyons…

Enfin, et nous revenons au problème de l’eau, il faut savoir que la fabrication du papier est très consommatrice en eau puisqu’il faut environ 500 litres d’eau pour fabriquer 1 kg de papier. Là aussi, comparons les 40 000 gr de prospectus avec les 150 gr de tickets…

Il reste au consommateur un joker : nous pouvons demander à la caissière le ticket de caisse en papier, sur le champ, qui ne peut pas nous être refusé, même si l’on vous dit le contraire.

La chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales informe ainsi ses membres :

« Si le client en fait expressément la demande, vous ne pouvez pas refuser l’impression de son ticket, et ce, même si un ticket dématérialisé lui a été transmis. Vous n’avez pas, en tant que professionnel, l’obligation de demander formellement au client s’il souhaite ou non son ticket. C’est au consommateur qu’il revient de vous le réclamer. »

Tenez-vous le pour dit.

Déblocage du plan épargne logement

Dernière mesure édictée ce 1ᵉʳ août et qui ne semble pas concerner ce pseudo-réchauffement climatique, il s’agit de l’assouplissement des conditions d’usage du Plan d’épargne logement (PEL).

« Désormais, ce livret pourra être partiellement débloqué pour financer la rénovation thermique d’un logement. Jusqu’alors, le retrait des encours d’un PEL signifiait de facto la clôture du livret puisqu’il permettait uniquement l’achat d’un bien immobilier. Le gouvernement veut ainsi encourager la transition écologique au niveau des logements par la rénovation thermique, souvent très coûteuse, mais efficace en termes d’économies d’énergie. Grâce à ce mécanisme, les détenteurs d’un PEL pourront débloquer une partie des fonds pour financer des travaux thermiques sans clôturer le livret. » (Les Échos, 29 juillet 2023)

Eh bien oui, cette mesure concerne directement les « économies d’énergie » et va permettre la disparition plus rapide de nos villages. Il faut s’en reporter à notre article du 27 décembre 2022 sur ce même site : Comment faire disparaître radicalement le patrimoine français ?

Conclusion : Une pseudo-science journalistique massive

Il nous reste à conclure en citant les propos du prix Nobel de physique 2022, John Clauser (photo), qui lui a valu l’annulation de la conférence qu’il devait donner devant les membres du FMI, conférence intitulée Quelle confiance peut-on accorder aux prédictions climatiques du GIEC ? Parlons-en.

« Le narratif commun sur le changement climatique, explique-t-il, constitue une dangereuse corruption de la science qui menace l’économie mondiale et le bien-être de milliards de personnes. Une science climatique mal orientée s’est métastasée en une pseudoscience journalistique massive. À son tour, celle-ci s’est fait bouc émissaire de quantité de maux qui n’ont aucun rapport. »

Difficile d’être plus clair.

« Il n’y a pas de crise climatique », insiste le spécialiste mondial de l’intrication quantique, usant ainsi d’une formulation qui fait un écho (sans doute volontaire) à la déclaration Clintel du même nom, qui rassemble plus de 1500 signatures, dont celle d’un autre prix Nobel de physique, Ivar Giaever.

« En revanche, ajoute Clauser, il y a un problème bien réel celui-là, qui est de fournir un niveau de vie décent à une large part de la population mondiale ». Le scientifique conclut sa déclaration en soulignant que la crise énergétique actuelle est « inutilement exacerbée par ce qui, à mon sens, est une science climatique incorrecte. »

(Valeurs actuelles du 10 mai 2023.)

Notes :