Jacques R. Pauwels :
« L’été dernier, alors que je me rendais en voiture de Paris à Nice en traversant ce que les Parisiens appellent “la France profonde”, je n’ai pu m’empêcher de constater à quel point la France s’est américanisée. Les paysages de Bourgogne et de Provence sont toujours aussi beaux, et les vieilles villes sont toujours aussi pittoresques, mais on y pénètre désormais en empruntant des allées bordées de stations essence et de fast-foods distribuant de la “malbouffe”, de concessionnaires automobiles et de centres commerciaux où l’on trouve exactement les mêmes enseignes que dans les centres commerciaux situés de l’autre côté de l’Atlantique, avec, en plus de la musique diffusée, non pas d’Édith Piaf, mais de Taylor Swift. J’étais motivé pour en savoir plus sur le pourquoi, le quand et le comment de cette “coca-colonisation” de la France et, comme par hasard, j’ai trouvé la réponse dans un livre qui venait d’être publié. Un livre écrit par l’historienne franc-tireur Annie Lacroix-Riz, auteur de pas mal d’autres opus remarquables, et dont le titre promet d’éclaircir les origines du fameux Plan Marshall de 1947.
L’histoire des États-Unis regorge de mythes, comme celui qui veut que la conquête du Far West ait été une entreprise héroïque, que le pays se soit battu pendant la Première Guerre mondiale pour la démocratie, et que la bombe d’Oppenheimer ait anéanti plus de 100 000 personnes à Hiroshima pour forcer Tokyo à se rendre, sauvant ainsi vraisemblablement la vie d’innombrables civils japonais et de soldats américains. Un autre mythe encore concerne l’“aide” américaine à l’Europe dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, incarnée par le “programme de redressement européen”, mieux connu sous le nom de plan Marshall. »
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