Jésus le Gaulois ?

Plusieurs éléments semblent aller dans ce sens. Voir les articles suivants :



[Extraits :

La racine Gal de Galilée peut être rattachée aux peuples celtes qui, partis d’Europe, ont fondé des colonies jusqu’en Inde (ex : Galice en Espagne, Galates en Turquie,…) et auraient établi un avant-poste en Galilée (la « Terre des Gaulois »).
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Galil%C3%A9e_(r%C3%A9gion)#Toponymie

En Israel, les dolmens / mégalithes sont concentrés dans le nord du pays, dans les régions de Galilée et du Golan.

Selon les historiens, ils sont similaires à ceux présents en Europe de l’Ouest.

En vieux français, un Galgal est un tumulus mégalithique…
https://www.cnrtl.fr/definition/galgal

(…)

Un Galet est une pierre polie, un objet en forme de cercle. On retrouve la racine Gal dans Galette, Galaxie…
En hébreu, Cercle peut se dire « Igoul » ou « Maagal ».
Galgal = Roue
Le prophète Esaïe parle de la Galilée comme d’un « Galil HaGoyim », la « plaque tournante des peuples ».

Dans les langues celtiques tels le breton et le gaélique, GALL signifie « étranger ».
La racine GaL s’écrit Guimel-Lamed et a pour valeur numérique 33. Le nombre 33 est un symbole religieux et ésotérique important. C’est également l’indicatif téléphonique international de la France.

Goel signifie « libérateur » en hébreu. Moïse est appelé Goel rishon, « premier libérateur », et le Machiah Goel a’haron, « dernier libérateur ».
La « Gaule » fait référence à la « Matière Brute » (« Golem » en hébreu) qui doit être raffinée.]


LA PALESTINE : UNE COLONIE GAULOISE

[Extrait :]

La Palestine est une terre d’origine indo-européenne car ce toponyme vient du grec « philistin » qui désigne les fondateurs de la Palestine issus de la migration helléno-nordique des peuples de la mer. L’Orient a toujours été une terre de colonisation indo-européenne comme nous le montrent les différentes civilisations qui contribuèrent à son développement culturel. Sur ce vaste territoire, se succèdent ainsi plusieurs peuples civilisateurs : Celtes, Grecs, Phrygiens, Lydiens, Hittites, Phéniciens, Perses, Aryas des Védas, Romains, etc.

Une enclave celtique en Palestine

La Galilée palestinienne, terre d’où Jésus était originaire, appartenait au royaume de Galatie. Ses habitants étaient nommés Galates ou Gallo-Grecs. Ce royaume était issu de la migration d’une tribu gauloise hellénisée en Orient. Dans la revue Ave Caesar, éditée en 1900, Boyer d’Agen écrit que les Gaulois avaient exploré la Palestine et étaient descendus jusqu’au pays de Salomon. Par sa végétation luxuriante et la beauté de ses paysages, ce pays avait attiré certains d’entre eux qui s’y étaient établis. Cette colonie gauloise s’appela par la suite Galilée. Il y a plusieurs étymologies pour le mot Galilée.

LE CHRIST : UN GALILÉEN D’ASCENDANCE GAULOISE

[Extraits :]

Contrairement à ce qui est communément admis, le Christ n’était pas juif mais un Galate, descendants des Gaulois. Les Galiléens étaient différents des Juifs par leurs mœurs et leur vie tranquille de pêcheurs sur les lacs de leur pays d’adoption. Leur aspect physique différait de celui des Hébreux, puisqu’ils avaient des cheveux blonds et souvent des yeux bleus.

Selon Flavius Josephe, dans « la guerre des Juifs », les Galiléens étaient des gens laborieux et ennemis de l’oisiveté. Ils étaient belliqueux et tenaient tête aux nations voisines qui les harcelaient, ce qui atteste leur identité celto-nordique. On remarque en Galilée la présence de nombreux toponymes celtes (galaad, gaulaunitide, etc.), grecs (scythopolis en référence aux Scythes) et germaniques (juta en référence aux Jutes), ainsi que d’innombrables mégalithes ou gigantesques runes dessinées dans la région.

(…)

La Galilée était une enclave indo-européenne. Ce fait est attesté par l’anthropologue Hans Gunther :

« La Galilée était réputée pour être “la région des Païens” et était décriée par les Juifs. Les Israélites ne purent jamais dominer cette terre montagneuse peu fertile et ses habitants luttèrent toujours pour leur liberté. Il fallut attendre l’an 67 pour que les Romains soumettent la Galilée ».

(…)

« Jésus continua de parcourir la Galilée ; car il ne voulait pas séjourner en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir ». 

(Nouveau Testament, Saint-Jean, chap. VII – Dissensions parmi les assistants, v. 1)


[Voir aussi :
Les Celtes dans la Bible, de Jean-Paul Bourre
Sur quel rocher le Christ a-t-il bâti son Église ?]




La droite insurrectionnelle européenne ne changera rien. Ces élections ne sont qu’une mascarade

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par Thomas Fazi – Le 10 juin 2024 — Source Unherd

Selon votre position politique, vous allez considérer la poussée de la droite populiste au Parlement européen comme une grave menace pour la démocratie, ou comme une victoire éclatante de celle-ci — et un grand pas en avant dans la « reprise en main » de l’oligarchie bruxelloise. Mais les deux positions sont erronées. En réalité, malgré l’hystérie d’hier, aggravée par la décision de Macron de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections anticipées, l’impact de celle-ci ne sera pas aussi important que les gens le craignent ou l’espèrent.

Prenons les vainqueurs : les groupes ECR et ID, qui ont réalisé des gains significatifs. Ces deux blocs sont constitués de divers partis de droite populistes qui sont profondément divisés sur plusieurs questions stratégiques cruciales : les questions sociales et économiques, l’élargissement de l’Europe, la Chine, les relations entre l’UE et les États-Unis et, surtout, l’Ukraine. Cela signifie que, même s’ils parviennent à pousser la Commission européenne vers la droite, ils auront du mal à transformer leur succès électoral en influence politique ; sur les défis les plus importants de l’Europe, il semble peu probable qu’ils votent en bloc. Mais à un niveau plus fondamental, supposer que ces élections modifieront radicalement le cours de l’agenda politique de l’UE, voire menaceront la démocratie elle-même, implique que l’UE est une démocratie parlementaire qui fonctionne. Ce n’est pas le cas.

Malgré la fanfare qui entoure chaque élection européenne — chacune d’entre elles étant fastidieusement décrite comme « les élections les plus importantes de l’histoire de l’Union européenne » — la réalité est que le Parlement européen n’est pas un parlement au sens conventionnel du terme. Cela impliquerait qu’il ait la capacité d’initier une législation, un pouvoir que le Parlement européen n’exerce pas. Ce pouvoir est exclusivement réservé à l’organe « exécutif » de l’UE, la Commission européenne — ce qui se rapproche le plus d’un « gouvernement » européen — qui s’engage à « ne solliciter ni accepter d’instructions d’aucun gouvernement ni d’aucune institution, d’aucun organe, d’aucune fonction ni d’aucune entité ».

Et cela inclut inévitablement le Parlement européen, qui ne peut qu’approuver, rejeter ou proposer des amendements et des révisions aux propositions législatives de la Commission. La Commission elle-même n’est en aucun cas élue démocratiquement. Son président et ses membres sont proposés et nommés par le Conseil européen, composé des dirigeants des États membres de l’UE. Même dans ce cas, le Parlement ne peut qu’approuver ou rejeter les propositions du Conseil. D’où le paradoxe d’Ursula von der Leyen qui mène une campagne électorale (comiquement dérangeante) pour un second mandat alors qu’elle ne brigue aucun siège.

En 2014, ce problème était censé être résolu : un nouveau système — le « Spitzenkandidat », ou processus du « candidat principal » — a été introduit, selon lequel, avant les élections européennes, chaque grand groupe politique du Parlement européen désignerait son candidat au poste de président de la Commission, et le candidat du groupe ayant le plus grand nombre de sièges deviendrait automatiquement président. Mais le système n’a jamais été mis en œuvre. En effet, en 2019, Von der Leyen elle-même a été choisie à huis clos par les dirigeants de l’UE, malgré le fait qu’elle ne s’était pas présentée aux élections et que deux candidats avaient déjà été proposés par les groupes de centre-droit PPE et de centre-gauche S&D. Aujourd’hui, ce système est considéré comme quasiment mort, ce qui explique pourquoi les autres groupes n’ont même pas pris la peine de choisir un candidat.

Pourtant, malgré ces contraintes démocratiques, à en juger par les résultats d’hier, on pourrait affirmer que même l’UE ne peut rester totalement isolée du glissement à droite du continent. C’est vrai : le poids accru des populistes de droite au sein du Parlement européen pourrait contraindre le Conseil à présenter un candidat plus à droite que Von der Leyen.

Avant de tomber dans le piège de la prédiction d’une dystopie populiste de droite, il convient toutefois de faire quelques mises en garde importantes. S’il est vrai que la Commission est nommée par les gouvernements nationaux et qu’il peut donc sembler que ces derniers ont le contrôle, il est tout aussi vrai que les institutions supranationales de l’Union européenne exercent une influence considérable sur les gouvernements nationaux, dans la mesure où elles contrôlent des aspects cruciaux de leur politique économique. C’est particulièrement vrai dans la zone euro, où la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) peuvent effectivement imposer la politique qu’elles souhaitent aux gouvernements élus — et même les démettre de leurs fonctions par la force, comme elles l’ont fait avec Silvio Berlusconi en 2011.

Cela signifie que, dans la zone euro du moins, la survie politique des gouvernements dépend largement de la bonne volonté de l’UE. C’est pourquoi même les partis populistes de droite, une fois qu’ils sont entrés au gouvernement — ou commencent à penser qu’ils ont de bonnes chances d’y parvenir — ont tendance à se réaligner rapidement sur l’establishment, tant au Conseil européen qu’au Parlement européen. Prenons l’exemple de Giorgia Meloni. Sur toutes les questions importantes, la Première ministre italienne a aligné son gouvernement sur l’UE et l’OTAN — et a fait part de sa volonté de soutenir un second mandat de Mme von der Leyen, avec laquelle elle a développé une relation étroite. En France, Marine Le Pen a également entamé un processus de « melonification », abandonnant son programme anti-euro et assouplissant sa position sur la Russie-Ukraine et l’OTAN. Même si son parti, le Rassemblement national, remporte les prochaines élections en France, tout porte à croire qu’il ne sera pas la force perturbatrice qu’elle promet.

Il y a également un autre point à prendre en considération. D’une part, le fait que le Parlement européen, la seule institution démocratiquement élue dans l’UE, exerce un certain contrôle sur les politiques de la Commission, peut être considéré comme un développement positif. En ce sens, la présence accrue des partis populistes de droite aura certainement un impact sur le processus législatif, en particulier sur des questions hautement polarisantes telles que le Green Deal européen et l’immigration.

Mais d’un autre côté, cela ne change rien au fait que le Parlement européen reste politiquement impuissant. L’ensemble du processus législatif — qui se déroule dans le cadre d’un système de réunions tripartites informelles sur les propositions législatives entre les représentants du Parlement, de la Commission et du Conseil — est pour le moins opaque. Comme l’ont écrit les chercheurs italiens Lorenzo Del Savio et Matteo Mameli, cette situation est exacerbée par le fait que le Parlement européen est « physiquement, psychologiquement et linguistiquement plus éloigné des citoyens ordinaires que ne le sont les parlements nationaux », ce qui le rend plus sensible à la pression des lobbyistes et des intérêts particuliers bien organisés. Par conséquent, même les hommes politiques les mieux intentionnés, une fois arrivés à Bruxelles, ont tendance à être aspirés dans sa bulle.

À un niveau encore plus fondamental, rien de tout cela ne changera jamais, même si le Parlement européen se voit accorder les pleins pouvoirs législatifs, pour la simple raison qu’il n’y a pas de demos européen que le Parlement puisse représenter. Un tel demos — une communauté politique généralement définie par une langue, une culture, une histoire et un système normatif communs et relativement homogènes — n’existe encore qu’au niveau national. En effet, l’UE reste profondément fracturée par des lignes de fracture nationales économiques, géopolitiques et culturelles, et il semble peu probable que cela change.

Tout cela signifie que, même si nous pouvons nous attendre à un changement de direction sur certaines questions, ces élections ne résoudront probablement pas les problèmes économiques, politiques et géopolitiques urgents qui affligent l’UE : stagnation, pauvreté, divergences internes, privation des droits démocratiques et, ce qui est peut-être le plus crucial pour l’avenir du continent, la nationalisation et la militarisation agressives du bloc dans le contexte de l’escalade des tensions avec la Russie. En ce sens, il n’est guère surprenant qu’environ la moitié des Européens n’aient même pas pris la peine de voter. En fin de compte, l’UE a été construite précisément pour résister aux insurrections populistes telles que celle-ci. Plus vite les populistes l’admettront, mieux ce sera.

Thomas Fazi

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.




Von der Leyen garde la tête de la droite européenne

[Source : medias-presse.info]

Par Francesca de Villasmundo

Europe et élections européennes : l’onde de droite

Victoires des formations dénommées « populistes » et des conservateurs, le groupe PPE (Parti populaire européen) de Von der Leyen restant en tête, flop des verts et des libéraux de Renew, le groupe des députés de Renaissance. Une onde de droite radicale déferle sur le parlement européen, mais le parti de Ursula reste majoritaire.

Le vent de la droite s’est abattu hier sur le Vieux Continent

Le vent de la droite s’est abattu hier sur le Vieux Continent provoquant un véritable séisme sur l’équilibre européen à commencer par la France où le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et convoqué de nouvelles élections. Séisme politique qui a également frappé la Belgique où le Premier ministre De Croo a annoncé sa démission après le résultat des élections législatives nationales qui se sont déroulées en même temps que les élections européennes.

L’Allemagne est également sous le choc avec la CDU-CSU qui serait première avec 30 %, l’AfD deuxième avec 16 % dépassant le SPD (14 %) et les Verts quatrième avec 12,5 %. Le dépassement de l’AfD au détriment du parti socialiste du chancelier Scholz (qui a obtenu le pire résultat de son histoire) et l’effondrement des Verts laissent également présager des conséquences sur la politique intérieure allemande.

En Italie, le parti Fratelli d’Italia de la Première ministre Giorgia Meloni a remporté les élections européennes avec un score impressionnant de 28 % des voix. Les analystes estiment qu’elle s’est assuré le rôle de faiseur de rois au Parlement européen.

En Espagne, les premiers sondages à la sortie des urnes indiquent le Parti populaire (membre du PPE) en tête avec 32,4 %, suivi du PSOE du Premier ministre Sanchez avec 30,2 % et de Vox dépassant le seuil des 10 %. Le PPE a également obtenu un résultat important en Grèce où le parti du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis obtiendrait 30 % des voix contre la gauche Syriza à 16,8 % et les socialistes à 12,4 %. En Pologne, la Coalition civique (KO) du Premier ministre Tusk devance le Droit et la Justice (PiS) dans les premiers sondages à la sortie des urnes, les deux partis faisant respectivement partie du PPE et de l’ECR. Aux Pays-Bas, cependant, la situation est au coude à coude entre le parti pour la liberté de Geert Wilders et la gauche travailliste. Selon les projections, les sièges néerlandais seraient répartis comme suit : Renew Europe 7, Identité et démocratie (ID) 7, Parti populaire européen (PPE) 6, Verts/Ale. 4, S&D 4, Sinistra 1, Conservateurs et réformistes européens (Ecr) 1, autres 1. Boom de la droite également en Autriche où le Fpoe (groupe Identité et Démocratie) serait en tête avec 27 % des voix, suivi du Parti populaire de l’Oevp (23,5 %) et des sociaux-démocrates de Spoe (23 %), les verts seraient à 10,5 %, comme les libéraux de Neos.

Mais le Parti populaire européen, celui de Von der Leyen garde la tête

Le vote européen nous offre un scénario dans lequel les partis populaires, conservateurs et souverainistes se développent presque partout avec des résultats dépassant même les attentes. Selon la deuxième projection sur la composition de la prochaine assemblée du Parlement européen, le Parti populaire européen, celui de Von der Leyen, passerait de 177 députés actuels à 186, les conservateurs du groupe Conservateurs et réformistes européens passeraient de 68 à 70 et les souverainistes d’Identité et Démocratie de 59 à 60 (sans compter les Allemands de l’Afd expulsés du groupe ID, c’est donc une croissance énorme).

Les socialistes, en revanche, passeraient de 140 députés européens actuels à 133 et les libéraux de Renew, le groupe des députés de Renaissance, de 102 à 82, pour les Verts la baisse serait de 72 à 53 et pour la gauche européenne de 37 à 36. Il faut ajouter une patrouille importante de 100 députés européens entre les non-inscrits et les « autres » toujours à la recherche d’un groupe dont le placement pourrait affecter l’équilibre européen.

Von der Leyen en campagne pour un second mandat de Présidente de la Commission européenne

Commentant le résultat du vote, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, qui est aussi la vice-présidente du Parti populaire européen, a déclaré qu’« une majorité ne peut être formée sans le PPE », ajoutant que « aujourd’hui est un bon jour pour le PPE. Nous avons gagné les élections européennes, mes amis. Nous sommes le parti le plus fort, nous sommes le point d’ancrage de la stabilité. Avec d’autres, nous construirons un bastion contre l’extrémisme de gauche et de droite. Nous allons les arrêter. »

En attendant de comprendre quel sera le scénario qui va se dérouler dans les prochaines heures, une première conclusion peut cependant être tirée : le vent a tourné et les citoyens ont puni les eurofolies de la gauche européenne. Mais le vent chassera-t-il Ursula ? Car soutenue dans ces décisions calamiteuses par les conservateurs, les socialistes et Renew durant le précédent mandat, Von der Leyen, que certains nomment la Hyène, pourrait bien être reconduite si certains du groupe ECR de Giorgia Meloni lui apportent des voix. Trop tôt encore affirme cette dernière pour « donner une réponse » concernant un éventuel second mandat d’Ursula.




« J’ai vécu dans votre futur, et ça n’a pas marché »

[Source : miscellanees.me]

L’Union européenne : la nouvelle Union soviétique

Il est étonnant qu’après avoir enterré un monstre, l’URSS, on en construise un tout autre semblable, l’Union Européenne. Qu’est-ce, au juste, que l’Union Européenne ? Nous le saurons peut-être en examinant sa version soviétique.

L’URSS était gouvernée par quinze personnes non élues qui se cooptaient mutuellement et n’avaient à répondre à personne. L’Union Européenne est gouvernée par deux douzaines de gens cooptés qui se réunissent à huis clos, ne répondent à personne et ne sont pas limogeables. On pourrait dire que l’UE a un parlement élu.

L’URSS aussi avait une espèce de parlement, le Soviet Suprême. Nous avalisions sans discussion les décisions du Politburo, tout comme le Parlement Européen, où le temps de parole de chaque groupe est rationné et souvent se limite à une minute par intervention. À l’UE, il y a des centaines de milliers d’eurocrates, avec leurs émoluments énormes, leur personnel, leurs larbins, leurs bonus, leurs privilèges, leur immunité judiciaire à vie, simplement transférés d’un poste à un autre, quoi qu’ils fassent, bien ou mal. N’est-ce pas l’URSS tout craché ?

L’URSS fut créée par la contrainte, très souvent avec occupation armée. On est en train de créer l’UE, pas par la force armée, non, mais par la contrainte et la terreur économique. Pour continuer d’exister, l’URSS s’est étendue toujours plus loin. Dès qu’elle a cessé de s’étendre, elle a commencé à s’écrouler. Je soupçonne qu’il en sera de même pour l’UE.

On nous avait dit que le but de l’URSS était de créer une nouvelle entité historique, le Peuple soviétique. Il fallait oublier nos nationalités, nos traditions et nos coutumes. Même chose avec l’UE, semble-t-il. Ils ne veulent pas que vous soyez anglais ou français, ils veulent faire de vous tous une nouvelle entité, des Européens, réprimer vos sentiments nationaux, vous forcer à vivre en communauté multinationale. 73 ans de ce système en URSS se sont soldés par plus de conflits ethniques que nulle part ailleurs au monde.

Un des buts grandioses de l’URSS était de détruire les États-nations. C’est exactement ce que nous voyons en Europe aujourd’hui. Bruxelles a l’intention de phagocyter les États-nations pour qu’ils cessent d’exister.

Le système soviétique était corrompu du haut jusqu’en bas. C’est la même chose pour l’UE. Les activités antidémocratiques que nous voyions en URSS fleurissent en Union Européenne. Ceux qui s’y opposent ou les dénoncent sont bâillonnés ou punis.

Rien n’a changé.

En URSS nous avions le goulag. Je crois qu’on l’a aussi dans l’UE. Un goulag intellectuel, nommé « politiquement correct ». Essayez de dire ce que vous pensez sur des questions de race ou de sexualité, et si vos opinions ne sont pas bonnes, vous serez ostracisés. C’est le commencement du goulag. C’est le commencement de la perte de votre liberté.

En URSS, on pensait que seul un état fédéral éviterait la guerre. On vous raconte exactement la même chose dans l’UE.

Bref, c’est la même idéologie dans les deux systèmes. L’UE est le vieux modèle soviétique habillé à l’occidentale. Mais, comme l’URSS, l’Union Européenne porte en elle les germes de sa propre perte. Hélas, quand elle s’écroulera, car elle s’écroulera, elle laissera derrière elle une immense destruction et de gigantesques problèmes économiques et ethniques. l’ancien système soviétique était irréformable. De même, l’Union Européenne.

Mais il y a une alternative à être gouvernés par deux douzaines de ronds-de-cuir à Bruxelles. L’indépendance. Vous n’êtes pas forcés d’accepter ce qu’ils vous réservent. On ne vous a jamais demandé si vous vouliez vous joindre à eux.

J’ai vécu dans votre futur, et ça n’a pas marché.

Vladimir Konstantinovitch Bukovski

Vladimir Konstantinovitch Bukovski ou Bukovsky, né le 30 décembre 1942, est un ancien dissident soviétique, qui a passé 12 ans de sa vie emprisonné (camp Perm-36, prison, hôpital psychiatrique). Il est d’ailleurs le premier à dénoncer l’utilisation de l’emprisonnement psychiatrique contre les prisonniers politiques en Union Soviétique. En 1976, il est échangé contre le dirigeant communiste chilien Luis Corvalán


Un ancien dissident soviétique met en garde contre une dictature de l’Union Européenne (L’observatoire de l’Europe)

Vladimir Bukovsky, l’ancien dissident soviétique âgé de 63 ans, craint que l’Union Européenne ne soit en train de devenir une autre Union Soviétique. Dans un discours prononcé à Bruxelles en février, M. Bukovsky a qualifié l’UE de « monstre » qui doit être détruit le plus tôt possible, avant qu’il ne se transforme en un État totalitaire en pleine puissance.

M. Bukovsky a rendu visite au Parlement Européen il ya quelques mois sur l’invitation du FIDESZ, le Forum civique hongrois. Le FIDESZ, membre du groupe chrétien-démocrate européen, avait invité l’ancien dissident soviétique, vivant en Angleterre, à l’occasion du 50e anniversaire de la révolte hongroise de 1956. Après sa rencontre du matin avec les Hongrois, M. Bukovsky a fait un discours l’après-midi dans un restaurant polonais de la Trier Straat, en face du Parlement Européen, où il a parlé sur l’invitation du Parti de l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP), dont il est le parrain.

Vladimir Bukovsky annonce une imminente « UERSS »

Dans son discours, M. Bukovsky fit référence à des documents confidentiels venant des dossiers soviétiques qu’il fut autorisé à lire en 1992. Ces documents confirment l’existence d’une « conspiration » pour transformer l’Union Européenne en une organisation socialiste. J’ai assisté à la rencontre et tapé le discours. Une transcription, ainsi que le fragment audio (environ 15 minutes), peut être trouvé plus bas. J’ai eu aussi une brève interview avec M. Bukovsky (4 minutes), dont une transcription et un fragment audio peuvent aussi être trouvés ci-dessous. L’interview sur l’Union Européenne a dû être abrégée parce que M. Bukovsky avait d’autres engagements, mais elle m’a rappelé quelques souvenirs, quand j’avais interviewé Vladimir Bukovsky vingt ans auparavant, en 1986, alors que l’Union Soviétique, le premier monstre qu’il avait si vaillamment combattu, était encore vivant et florissant.

M. Bukovsky fut l’un des héros du XXe siècle. Encore jeune homme, il dénonça l’utilisation de l’emprisonnement psychiatrique contre les prisonniers politiques dans l’ancienne URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques, 1917-1991) et passa au total douze ans (1964-1976), depuis l’âge de 22 ans jusqu’à 34 ans, dans les prisons, les camps de travail et les institutions psychiatriques soviétiques. En 1976, les Soviétiques l’expulsèrent en Occident. En 1992, il fut invité par le gouvernement russe pour servir d’expert témoignant au procès conduit pour déterminer si le Parti Communiste Soviétique avait été une institution criminelle. Pour préparer son témoignage, M. Bukovsky obtint l’accès à un grand nombre de documents des archives secrètes soviétiques. Il est l’une des rares personnes à avoir vu ces documents, puisqu’ils sont encore classifiés. En utilisant un petit scanner portable et un ordinateur portable, cependant, il réussit à copier beaucoup de documents (certains avec une mention de haute sécurité), y compris des rapports du KGB au gouvernement soviétique.


Une interview avec Vladimir Bukovsky (écouter)

Paul Belien : Vous avez été un célèbre dissident soviétique, et maintenant vous tracez un parallèle entre l’Union Européenne et l’Union Soviétique. Pouvez-vous expliquer cela ?

Vladimir Bukovsky : Je fais référence aux structures, à certaines idéologies qui sont inculquées, aux plans, à la direction, à l’inévitable expansion, à l’effacement des nations, ce qui était le but de l’Union Soviétique. La plupart des gens ne comprennent pas cela. Ils ne le savent pas, mais nous le savons parce que nous avons été élevés en Union Soviétique où nous devions étudier l’idéologie soviétique à l’école et à l’université. Le but ultime de l’Union Soviétique était de créer une nouvelle entité historique, le peuple soviétique, sur tout le globe. La même chose est vraie dans l’UE aujourd’hui. Ils tentent de créer un nouveau peuple. Ils appellent ce peuple les « Européens », quoi que cela signifie.

D’après la doctrine communiste ainsi que de nombreuses formes de pensée socialiste, l’État, l’État national, est supposé disparaître. En Russie, cependant, c’est le contraire qui arriva. Au lieu de disparaître, l’État soviétique devint un État très puissant, mais les nationalités furent effacées. Mais quand vint le temps de l’effondrement soviétique, ces sentiments réprimés d’identité nationale revinrent en force et ils détruisirent presque le pays. C’était si effrayant.

PB : Pensez-vous que la même chose puisse arriver quand l’Union Européenne s’effondrera ?

VB : Absolument, vous pouvez presser un ressort seulement jusqu’à un certain point, et la psyché humaine est très résistante, vous savez. Vous pouvez la presser, vous pouvez la presser, mais n’oubliez pas qu’elle accumule toujours de la force pour rebondir. Elle est comme un ressort et elle revient toujours en force.

PB : Mais tous ces pays qui ont rejoint l’UE l’ont fait volontairement.

VB : Non, ils ne l’ont pas fait. Regardez le Danemark qui a voté contre le traité de Maastricht deux fois. Regardez l’Irlande [qui a voté contre le traité de Nice]. Regardez beaucoup d’autres pays, ils sont sous une énorme pression. C’est presque du chantage. La Suisse a été forcée de voter cinq fois dans un référendum. Les cinq fois ils l’ont rejeté, mais qui sait ce qui arrivera la sixième fois, la septième fois. C’est toujours la même chose. C’est un truc pour les idiots. Les gens doivent voter dans des référendums jusqu’à ce que les gens votent de la manière souhaitée. Ensuite ils doivent s’arrêter de voter. Pourquoi s’arrêter ? Continuons à voter. L’UE est ce que les Américains appelleraient un mariage forcé.

PB : Que pensez-vous que les jeunes devraient faire concernant l’UE ? Sur quoi doivent-ils insister, démocratiser l’institution ou simplement l’abolir ?

VB : Je pense que l’UE, comme l’Union Soviétique, ne peut pas être démocratisée. Gorbatchev a tenté de la démocratiser et elle a éclaté. Ce genre de structure ne peut jamais être démocratisé.

PB : Mais nous avons un Parlement Européen qui est choisi par le peuple.

VB : Le Parlement Européen est élu sur la base de la représentation proportionnelle, ce qui n’est pas une vraie représentation. Et sur quoi vote-t-on ? Le pourcentage de graisse dans les yoghourts, ce genre de chose. C’est ridicule. On lui donne la tâche du Soviet Suprême. Le parlementaire moyen peut parler six minutes par an à la Chambre. Ce n’est pas un vrai parlement.


Transcription du discours de M. Bukovsky à Bruxelles (écouter)

En 1992, j’ai eu un accès sans précédent aux documents secrets du Politburo et du Comité Central qui avaient été classifiés, et qui le sont encore maintenant, pour 30 ans. Ces documents montrent très clairement que toute l’idée de transformer le marché commun européen en État fédéral fut acceptée par les partis de gauche européens et par Moscou comme un projet conjoint que Gorbatchev appela en 1988-89 notre « maison commune européenne ».

L’idée était très simple. Elle apparut pour la première fois en 1985-86, quand les communistes italiens rendirent visite à Gorbatchev, suivis par les sociaux-démocrates allemands. Ils se plaignaient tous que les changements dans le monde, particulièrement après que Mme Thatcher ait introduit la privatisation et la libéralisation économique, menaçaient de balayer toutes les réalisations (comme ils les appelaient) de générations de socialistes et de sociaux-démocrates — menaçant de les inverser complètement. Par conséquent la seule manière de résister à cette agression du capitalisme sauvage (comme ils l’appelaient) était de tenter d’introduire les mêmes buts socialistes dans tous les pays immédiatement.

Avant cela, les partis de gauche et l’Union Soviétique s’étaient opposés à l’intégration européenne surtout parce qu’ils la percevaient comme un moyen de bloquer leurs buts socialistes.

À partir de 1985, ils changèrent complètement de vision. Les Soviétiques parvinrent à la conclusion et à un accord avec les partis de gauche, que s’ils travaillaient ensemble ils pouvaient détourner tout le projet européen et l’inverser complètement. Au lieu d’un marché ouvert, ils le transformeraient en un État fédéral.

D’après les documents [soviétiques], 1985-86 est le moment clé. J’ai publié la plupart de ces documents. Vous pouvez même les trouver sur internet. Mais les conversations qu’ils ont eues sont vraiment révélatrices. Pour la première fois vous comprenez qu’il y a eu une conspiration — très compréhensible pour eux, puisqu’ils tentaient de sauver leurs peaux politiques. À l’Est, les Soviétiques avaient besoin d’un changement de relations avec l’Europe parce qu’ils entraient dans une crise structurelle prolongée et très profonde ; à l’Ouest, les partis de gauche craignaient d’être balayés et de perdre leur influence et leur prestige. Donc c’était une conspiration, faite par eux, négociée et élaborée tout à fait ouvertement.

En janvier 1989, par exemple, une délégation de la Commission Trilatérale vint voir Gorbatchev. Elle comprenait Nakasone, Giscard d’Estaing [David] Rockefeller et Kissinger. Ils eurent une très jolie conversation où ils tentèrent d’expliquer à Gorbatchev que la Russie Soviétique devait s’intégrer dans les institutions financières du monde, comme le GATT, le FMI et la Banque Mondiale.

Au milieu de la conversation, Giscard d’Estaing entre soudain en piste et dit : « M. le Président, je ne peux pas vous dire exactement quand cela arrivera — probablement dans 15 ans — mais l’Europe va devenir un État fédéral et vous devez vous y préparer. Vous devez élaborer avec nous, et avec les dirigeants européens, la manière dont vous réagiriez à cela, comment vous permettriez aux autres pays d’Europe de l’Est d’interagir avec lui ou comment en faire partie, vous devez être prêt ».

C’était en janvier 1989, à un moment où le traité de Maastricht [1992] n’avait même pas été esquissé. Comment diable Giscard d’Estaing savait-il ce qui allait se passer dans 15 ans ? Et surprise, surprise, comment devint-il l’auteur de la constitution européenne [en 2002-03] ? Très bonne question. Ça sent la conspiration, n’est-ce pas ?

Heureusement pour nous, la partie soviétique de cette conspiration s’effondra avant et elle n’atteignit pas le point où Moscou aurait pu influencer le cours des événements. Mais l’idée originelle était d’avoir ce qu’ils appelaient une convergence, par laquelle l’Union Soviétique s’adoucirait quelque peu et deviendrait plus sociale-démocrate, pendant que l’Europe occidentale deviendrait sociale-démocrate et socialiste. Ensuite il y aurait eu une convergence. Les structures devaient s’adapter l’une à l’autre. C’est pourquoi les structures de l’Union Européenne furent initialement bâties dans le but de s’adapter à la structure soviétique. C’est pourquoi elles sont aussi similaires dans leur fonctionnement et dans leur structure.

Ce n’est pas un hasard si le Parlement Européen, par exemple, me rappelle le Soviet Suprême. Il ressemble au Soviet Suprême parce qu’il a été conçu comme lui. De même, quand vous regardez la Commission Européenne, elle ressemble au Politburo. Je veux dire qu’elle lui ressemble exactement, sauf pour le fait que la Commission a maintenant 25 membres et que le Politburo avait habituellement 13 ou 15 membres. À part ça, ils sont exactement les mêmes, ne rendant de compte à personne, sans être directement élus par personne.

Quand vous regardez toute cette activité bizarre de l’UE avec ses 80 000 pages de règlements, ça ressemble au Gosplan. Nous avions une organisation qui planifiait tout dans l’économie, dans les moindres détails, cinq ans à l’avance. C’est exactement la même chose qui se passe dans l’UE. Quand vous regardez le type de corruption de l’UE, c’est exactement le type soviétique de corruption, allant de haut en bas, plutôt que de bas en haut.

Si vous parcourez toutes les structures et tous les traits de ce monstre européen émergeant, vous remarquerez qu’il ressemble de plus en plus à l’Union Soviétique. Bien sûr, c’est une version plus douce de l’Union Soviétique. S’il vous plaît, ne vous méprenez pas. Je ne dis pas qu’il a un Goulag. Il n’a pas de KGB — pas encore — mais je surveille très attentivement des structures comme l’Europol par exemple. Cela m’effraye réellement parce que cette organisation aura probablement des pouvoirs plus grands que ceux du KGB. Ils auront l’immunité diplomatique. Pouvez-vous imaginer un KGB avec l’immunité diplomatique ? Ils devront nous contrôler pour 32 sortes de crimes — dont deux sont particulièrement effrayants, l’un est appelé racisme, l’autre xénophobie. Aucune cour criminelle sur terre ne définit une telle chose comme un crime [ce n’est pas entièrement vrai, puisque la Belgique le fait déjà — PB].

Donc c’est un nouveau crime, et nous avons déjà été avertis. Un membre du gouvernement britannique nous a dit que ceux qui s’opposent à l’immigration incontrôlée du tiers-monde seront considérés comme racistes et que ceux qui s’opposent à la poursuite de l’intégration européenne seront considérés comme xénophobes. Je crois que Patricia Hewitt a dit cela publiquement.

Donc, nous avons maintenant été avertis. Pendant ce temps, ils introduisent de plus en plus d’idéologie. L’Union Soviétique était un État dirigé par l’idéologie. L’idéologie d’aujourd’hui de l’Union Européenne est sociale-démocrate, étatiste, et en grande partie politiquement correcte. Je surveille très attentivement la manière dont le politiquement correct se répand et devient une idéologie oppressive, sans parler du fait qu’ils interdisent de fumer presque partout maintenant. Regardez la persécution de gens comme le pasteur suédois qui a été persécuté pendant plusieurs mois parce qu’il a estimé que la Bible n’approuve pas l’homosexualité. La France a voté la même loi de crime d’injures [hate crime] concernant les gays.

La Grande-Bretagne est en train de voter des lois de crime d’injures concernant les relations raciales et maintenant le discours religieux, et ainsi de suite. Ce que vous observez, mis en perspective, est une introduction systématique d’idéologie qui pourrait être renforcée plus tard par des mesures oppressives. Apparemment c’est tout le but de l’Europol. Autrement pourquoi en aurions-nous besoin ? L’Europol me paraît très suspect. Je surveille très attentivement qui est persécuté, pour quelle raison, et ce qui se passe, parce que c’est un domaine dans lequel je suis un expert. Je sais de quelle manière le Goulag apparaît.

C’est comme si nous vivions dans une période de démantèlement rapide, systématique et très cohérent de la démocratie. Regardez ce projet de réforme législatif et de réglementation. Il transforme les ministres en législateurs qui peuvent introduire de nouvelles lois sans en parler au Parlement ni à quiconque. Ma réaction immédiate est : pourquoi avons-nous besoin de ça ? La Grande-Bretagne a survécu à deux guerres mondiales, à la guerre contre Napoléon, à l’Armada espagnole, sans parler de la guerre froide durant laquelle on nous disait à tout moment que nous pouvions avoir une guerre mondiale nucléaire, sans aucun besoin d’introduire ce genre de législation, sans avoir besoin de suspendre nos libertés civiles et d’introduire des pouvoirs spéciaux. Pourquoi en avons-nous besoin maintenant ? Ceci peut transformer votre pays en dictature en un rien de temps.

La situation d’aujourd’hui est vraiment sinistre. Les principaux partis politiques se sont fait complètement avoir par le nouveau projet de l’UE. Aucun d’entre eux ne s’y oppose vraiment. Ils sont devenus très corrompus. Qui va défendre nos libertés ? C’est comme si nous allions vers une sorte d’effondrement, une sorte de crise. Le résultat le plus probable est qu’il y aura un effondrement économique en Europe, ce qui arrivera forcément avec cette croissance des dépenses et des taxes. L’incapacité à créer un environnement compétitif, la sur-réglementation de l’économie, la bureaucratisation, cela va conduire à un effondrement économique. L’introduction de l’euro était une idée particulièrement folle. La monnaie n’est pas supposée être politique.

Je n’ai aucun doute là-dessus. Il va y avoir un effondrement de l’Union Européenne tout comme l’Union Soviétique s’est effondrée. Mais n’oubliez pas que quand ces choses s’effondrent, elles laissent une telle dévastation qu’il faut une génération pour s’en remettre. Pensez seulement à ce qui se passera s’il arrive une crise économique. Les récriminations entre nations seront immenses. Ça pourrait mener à une explosion.

Regardez l’immense nombre d’immigrants du tiers-monde vivant maintenant en Europe. Cela a été encouragé par l’Union Européenne. Que se passera-t-il avec eux s’il y a un effondrement économique ? Nous aurons probablement, comme en Union Soviétique à la fin, tellement d’affrontements ethniques que cela donne le vertige. Dans aucun autre pays il n’y a eu autant de tensions ethniques que dans l’Union Soviétique, sauf probablement en Yougoslavie. Donc c’est exactement ce qui arrivera ici aussi. Nous devons nous préparer à cela.

Cet immense édifice de bureaucratie va s’effondrer sur nos têtes. C’est pourquoi, et je suis très franc là-dessus, plus tôt nous en finirons avec l’UE, mieux cela vaudra. Plus tôt elle s’effondrera, moins il y aura de dégâts pour nous et pour les autres pays. Mais nous devons faire vite parce que les eurocrates agissent très rapidement. Il sera difficile de les vaincre. Aujourd’hui, c’est encore simple. Si un million de gens marchent sur Bruxelles aujourd’hui, ces types s’enfuiront jusqu’aux Bahamas. Si demain la moitié de la population britannique refuse de payer ses impôts, rien ne se passera et personne n’ira en prison. Aujourd’hui vous pouvez encore faire ça. Mais je ne sais pas quelle sera la situation demain avec un Europol en pleine puissance bourré d’anciens officiers de la Stasi [est-allemande] ou de la Securitate [roumaine]. Tout peut arriver.

Nous perdons du temps. Nous devons les vaincre. Nous devons nous asseoir et réfléchir, élaborer une stratégie le plus rapidement possible pour obtenir un effet maximum. Autrement il sera trop tard. Donc que dirais-je ? Ma conclusion n’est pas optimiste. Jusqu’ici, en dépit du fait que nous avons des forces anti-UE dans presque chaque pays, ce n’est pas assez. Nous perdons et nous gaspillons du temps.

Du bureau de Paul Belien, le 27 février 2006 — Publié sur www.brusselsjournal.com/node/865




Confirmation du piège macronien de la dissolution

Le journal allemand das Bild rapporte ce jour qu’Ursula Von der Leyen a été mise dans la confidence par Macron de son projet de dissolution et qu’il lui a expliqué sa stratégie (un piège, le chaos, ainsi que je l’explique dans mes vidéos depuis dimanche soir) : elle a tout confié dans une réunion interne de la CDU ! ⤵️

« Le calcul de Macron est simple. Prendre tout le monde de court en annonçant des élections et une campagne très courte. Le contexte ne sera pas le même que pendant les élections européennes. Selon Macron, dans le meilleur des cas, la sidération générale empêchera le RN de gagner. Et si dans le pire des cas pour Macron, le RN réussit à gagner les élections et à disposer d’une majorité : il s’agira alors d’installer Bardella à Matignon et de “griller le RN” en le forçant à gouverner sans qu’il puisse obtenir de résultats conformes à son programme, le tout accompagné d’un chaos social, de façon à ce que Marine Le Pen n’ait plus aucune chance de l’emporter en 2027 » !

[Voir aussi :
Cette dissolution pue la dictature européenne à plein nez
et
Et si le RN à Matignon était le chaos dont Macron rêve ?]




Production d’infrasons, perception et effets sur la santé associés aux éoliennes

[Source : stopthesethings.com — document PDF repris ci-dessous]

Le Sénat australien
Comité restreint sur les éoliennes

Soumission : Dr M. A. Swinbanks

Production d’infrasons, perception et effets sur la santé associés aux éoliennes

20 mars 2015

SOMMAIRE

Résumé

Ce mémoire présente la production, la perception et les conséquences pour la santé des sons de basse fréquence et des infrasons émanant des installations éoliennes, suivi d’une description de l’expérience directe de ces effets par l’auteur. Il est divisé en quatre sections principales, qui traitent chacune de ces aspects spécifiques. Les sections sont conçues pour être largement autonomes, de sorte qu’elles peuvent être lues séparément et indépendamment les unes des autres.

Des aperçus succincts des quatre sections sont présentés en premier lieu. Des comptes rendus plus longs et plus détaillés, avec les références appropriées, sont présentés par la suite dans des annexes séparées, pour ceux qui souhaitent examiner les questions de manière plus approfondie.

1. La production d’infrasons par les éoliennes modernes à rotor ascendant

Les premières recherches sur les caractéristiques des grandes éoliennes à rotor ascendant de 2,5 MW et de 90 m de diamètre ont été entreprises par la NASA et Boeing en 1979. Trois éoliennes bipales MOD-2 formant un réseau triangulaire ont été mises en service en 1981, afin d’étudier les caractéristiques de la production d’énergie, de la production de bruit et des interactions avec le sillage. Les résultats ont validé les études théoriques et numériques antérieures, confirmant les mécanismes fondamentaux par lesquels ces turbines à vent génèrent des bruits de basse fréquence et des infrasons. Dans les années qui ont suivi, l’amélioration des profils de pales associée à la construction de pales en matériaux composites et à un contrôle plus précis du pas a permis d’obtenir des caractéristiques sonores plus silencieuses à des fréquences plus élevées. Les mécanismes primaires définissant la production d’infrasons, à savoir les forces de portance sous-jacentes qui sont la condition nécessaire pour générer du couple et de la puissance, ne peuvent pas être réduits de la même manière, de sorte que les infrasons correspondants associés aux turbines modernes sont toujours inévitablement présents.

Lorsque les parcs éoliens deviennent de plus en plus grands, avec parfois 140 éoliennes ou plus, un certain nombre de facteurs peuvent entraîner une augmentation des niveaux d’infrasons. En particulier, les sillages des éoliennes situées en amont qui se répercutent sur les éoliennes situées en aval entraînent des forces de portance instables supplémentaires et donc une production accrue d’infrasons, en particulier si les éoliennes sont trop rapprochées les unes des autres.

Les caractéristiques de propagation du son dans des conditions d’inversion stable de la température atmosphérique peuvent entraîner la propagation des infrasons sur des distances beaucoup plus grandes, tandis que l’acoustique de base des grands réseaux signifie que les problèmes rencontrés d’abord à courte distance des petits parcs éoliens peuvent se manifester à des distances beaucoup plus grandes à partir de la périphérie des grandes installations. Il devient donc de plus en plus important d’identifier correctement l’influence des infrasons et des sons de basse fréquence sur les communautés voisines.

2. La perception des sons de basse fréquence et des infrasons

La méthode conventionnelle pour évaluer si les basses fréquences et les infrasons sont perceptibles consiste généralement à comparer visuellement les niveaux spectraux de puissance ou les niveaux du tiers d’octave1 avec le seuil d’audition. Ce processus approximatif a cependant peu de chances d’être précis dans le contexte des éoliennes à basse fréquence, car il n’évalue que le niveau moyen du son et ne tient pas compte du caractère du son ou de la relation entre les bandes de fréquences adjacentes. Lorsque le son est impulsif, les niveaux de crête peuvent dépasser les niveaux moyens de manière significative, et cette information n’est pas présente dans le spectre de puissance conventionnel ou dans la mesure du tiers d’octave. En outre, la littérature fait état d’un certain nombre de cas où les basses fréquences et les infrasons sont clairement perçus à des niveaux nettement inférieurs à ceux qui seraient évalués par des comparaisons de base avec le seuil d’audition.

L’auteur a poursuivi des recherches spécifiques dans ce contexte et a identifié des mécanismes par lesquels ceux de perception conventionnels connus peuvent être plus sensibles que ce qui est actuellement reconnu. En outre, d’autres chercheurs ont proposé deux autres processus susceptibles d’expliquer la sensibilité accrue aux infrasons de très basse fréquence. La perception auditive conventionnelle est considérée comme se produisant via la réponse des cellules ciliées internes de la cochlée (la structure sensorielle de l’oreille interne), mais il a été démontré que les cellules ciliées externes de la cochlée réagissent avec une plus grande sensibilité aux très basses fréquences et induisent des signaux neurologiques supplémentaires. Jusqu’à présent, on considérait que ces cellules ciliées externes ne faisaient que contrôler la sensibilité globale du processus auditif, mais il est possible qu’elles contribuent aussi directement à la perception des très basses fréquences.

Un autre mécanisme a été proposé, selon lequel les pressions sonores agissant par l’intermédiaire du liquide lymphatique directement sur les otolithes des organes vestibulaires (équilibre) exercent des forces comparables à celles induites par le mouvement et l’accélération. Toute non-uniformité dans la compliance des structures supportant ces capteurs otolithiques peut alors entraîner une réponse qui simule celle d’un mouvement physique. En effet, il a été avancé que la corrélation entre les personnes qui souffrent du mal des transports et celles qui signalent des effets néfastes des éoliennes est suffisante pour être plus que le résultat d’un simple hasard.

En résumé, plusieurs processus peuvent être à l’origine de la perception des infrasons à très basses fréquences, de sorte que l’adoption d’un seul critère global pour définir s’il y a ou non perception n’est pas du tout appropriée.

3. Effets sur la santé des infrasons produits par les éoliennes

3.1 Rapport AWEA/CANWEA sur le bruit et la santé des éoliennes, décembre 2009

Ce rapport AWEA/CANWEA a été la première étude à réunir des experts de la communauté acoustique et du corps médical pour examiner la nature des effets néfastes sur la santé associés aux éoliennes. En tant que tel, il a été largement cité et a défini une perspective qui continue à prévaloir dans des études similaires ultérieures.

De l’avis de l’auteur, il ne tient absolument pas compte de deux des aspects les plus importants de la perception des basses fréquences et des infrasons. En particulier, il n’est pas fait mention du fait que le seuil d’audition s’adapte automatiquement au niveau sonore ambiant, de sorte que les infrasons dans les villes et les banlieues sont bien en dessous du seuil et totalement imperceptibles, alors que dans les zones rurales calmes, le seuil d’audition beaucoup plus bas permet de percevoir les effets néfastes des éoliennes. Par conséquent, les arguments dédaigneux qui assimilent directement les niveaux d’infrasons dans ces deux environnements très différents, sans tenir compte de ces différences significatives de perception, sont fondamentalement erronés.

Deuxièmement, le rapport ne mentionne pas non plus qu’une exposition continue aux bruits de basse fréquence et aux infrasons peut entraîner une sensibilité physique de plus en plus aiguë aux sensations et aux effets.

Le présent auteur s’est familiarisé avec ces deux aspects lorsqu’il travaillait sur le contrôle actif du son des compresseurs de turbines à gaz industrielles au début des années 1980, dans un environnement rural. Il est donc d’autant plus frappant que certains rapports d’experts ne mentionnent même pas ces deux effets importants.

3.2 Les niveaux sonores élevés autorisés pour les éoliennes aux États-Unis

L’une des raisons de la confusion qui règne dans les rapports sur les effets néfastes des éoliennes sur la santé réside dans le fait que les niveaux sonores autorisés pour les éoliennes aux États-Unis sont généralement beaucoup plus élevés que dans d’autres pays. Alors que de nombreux pays exigent aujourd’hui des reculs de 2 km, il n’est pas rare aux États-Unis que les reculs soient de 300 à 400 m, ce qui correspond à des niveaux sonores autorisés de 45-50 dBA ou plus. Par conséquent, les plaintes des résidents concernés sont beaucoup plus nombreuses que dans d’autres pays où les normes sont plus prudentes. La discussion et l’évaluation de ces problèmes à l’échelle mondiale n’établissent souvent pas clairement cette distinction, de sorte qu’il peut y avoir une grande confusion quant aux problèmes qui découlent de ces reculs très rapprochés et à ceux qui peuvent encore survenir à des reculs plus importants.

3.3 Effets nocebo, agacement, personnalité et activistes

Il est devenu courant de rejeter la responsabilité des réactions négatives aux éoliennes sur les riverains, plutôt que de reconnaître l’intrusion importante que ces installations peuvent représenter. L’argument selon lequel les effets néfastes sur la santé sont le résultat d’effets nocebo, c’est-à-dire d’une réaction négative directement anticipée, ne tient absolument pas compte des nombreux cas où les communautés ont initialement accueilli favorablement l’introduction d’éoliennes, pensant qu’elles représentaient une forme propre et bénigne de production d’énergie à faible coût. Ce n’est qu’après la mise en service des éoliennes que les habitants commencent à ressentir directement la nature négative des problèmes de santé qu’elles peuvent induire.

De même, on affirme souvent que de nombreux problèmes surviennent parce que les résidents sont « gênés » par le bruit, au lieu d’affirmer plus précisément que les résidents « souffrent d’une gêne ». Il est très important de faire la distinction entre un effet imposé de l’extérieur et un effet auto-induit. En outre, la suggestion que la responsabilité incombe à des types spécifiques de personnalité implique que les personnes qui ont cherché un mode de vie rural parce qu’elles préfèrent le calme et la tranquillité à un environnement urbain sont fautives. Il est peu probable qu’un grand nombre de personnes vivant dans des zones rurales aient des personnalités présélectionnées leur permettant d’être tolérantes à l’égard d’une intrusion extérieure indésirable.

Récemment, on a avancé l’argument selon lequel les problèmes sont créés par des activistes qui sonnent l’alarme avant l’autorisation et l’installation d’un parc éolien, et que le nombre ultérieur de plaintes peut être directement corrélé à la présence préalable de ces activistes. Cet argument est dénué de sens s’il ne tient pas compte des niveaux sonores réels, des reculs et de la géographie des parcs éoliens individuels, ou du fait qu’il y aurait beaucoup plus de plaintes aux États-Unis qu’en Europe, étant donné que les niveaux sonores autorisés aux États-Unis sont nettement plus élevés qu’ailleurs.

4 Une expérience de première main des graves effets néfastes des infrasons

Le présent auteur a vécu à temps partiel dans le comté de Huron, dans le Michigan, où, fin 2009, a été annoncée l’intention d’installer jusqu’à 2 800 éoliennes sur une superficie de 800 miles carrés. Il avait été estimé que la région, à savoir le Pouce du Michigan, était la plus appropriée du Michigan pour le développement de l’énergie éolienne. À l’époque, deux parcs éoliens préliminaires avaient été construits, à Elkton (32 turbines V80 Vestas de 2 MW) et à Ubly (46 turbines GE 1,5 SLE). À ce jour, plus de 320 éoliennes ont été érigées et le comté envisage des ordonnances appropriées pour les installations futures, étant donné qu’une ligne de transmission de 5 GW a été installée, ce qui permet d’ériger un nombre beaucoup plus important d’éoliennes.

Le parc éolien d’Ubly a été construit par le même promoteur éolien que celui auquel le Dr Nina Pierpont s’était opposée ailleurs en 2005, lorsqu’elle avait affirmé que les éoliennes pouvaient avoir des effets néfastes sur la santé. L’installation d’Ubly a également été spécifiée en 2005, avec des reculs de 305 mètres, et a manifesté tous les effets négatifs signalés à l’origine par le Dr Pierpont. Un certain nombre de résidents ont par la suite intenté une action en justice contre les promoteurs éoliens, qui a finalement été réglée à l’amiable, bien que la nature exacte du règlement reste confidentielle.

Plus récemment, on a demandé à cet auteur d’aider à effectuer des mesures des infrasons présents dans le sous-sol d’une résidence d’Ubly, à 460 m de l’éolienne la plus proche, mais au cours de l’opération, il a ressenti de graves effets directement désagréables de lassitude et de nausée. Ces effets étaient totalement inattendus, étant donné qu’il s’agissait d’une soirée très calme et tranquille, avec un vent négligeable à basse altitude et un coucher de soleil impressionnant, alors qu’il y avait manifestement du vent à plus haute altitude puisque toutes les éoliennes fonctionnaient et produisaient de l’électricité.

Après cinq heures passées à effectuer des mesures et des analyses, l’auteur s’est senti extrêmement mal et n’a été que trop soulagé de quitter les lieux. Il a ensuite constaté qu’en essayant de rentrer chez lui en voiture, sa coordination et son jugement étaient complètement compromis, et c’est donc avec un énorme soulagement qu’il a finalement terminé le voyage.

Cet incident a suffi à faire comprendre à l’auteur à quel point les effets néfastes des éoliennes sur la santé peuvent être graves. En effet, les niveaux d’infrasons mesurés correspondent étroitement à ceux qui ont été mesurés par la suite à des distances beaucoup plus grandes dans un certain nombre de parcs éoliens en Australie, et qui ont apparemment causé des troubles chez les résidents.

Par conséquent, l’auteur ne sous-estime pas l’ampleur de l’impact des éoliennes sur une communauté rurale.

Annexes

A1. La production d’infrasons par les éoliennes modernes à rotor ascendant

Dans cette section, la discussion se concentre d’abord sur les premières études des éoliennes menées par la NASA et Boeing sur une période de 15 ans, jusqu’en 1989. La raison en est que de nombreux éléments fondamentaux des caractéristiques des infrasons des éoliennes ont été correctement identifiés à cette époque, mais semblent avoir été par la suite négligés ou ignorés par les promoteurs de parcs éoliens plus récents.

Lors des premiers développements de très grandes éoliennes de plusieurs MW à la fin des années 1970, la configuration initialement choisie était celle d’une éolienne à rotor descendant, le rotor étant placé derrière la tour de soutien. Cette configuration permettait d’aligner naturellement le rotor sur la direction du vent, mais présentait l’inconvénient, lorsque les pales tournaient, de traverser le sillage généré par la structure de la tour. Cela entraînait de fortes variations impulsives de la portance du rotor et la production de niveaux très importants d’infrasons et de sons audibles à basse fréquence. La NASA, qui a dirigé ces recherches, a rapidement compris (1979-80) que le montage et le contrôle de l’alignement du rotor du côté du vent éviteraient cet effet et permettraient un fonctionnement beaucoup plus silencieux. En 1981, la NASA et Boeing ont mis en service un trio de 3 turbines « MOD-2 » de 2,5 MW à rotor ascendant, sur un site de l’État de Washington, aux États-Unis [1]. [Ces turbines étaient bipales et non tripales, comme c’est le cas dans les configurations plus modernes. Néanmoins, cette installation est devenue le premier exemple d’un parc éolien de plusieurs MW et a essentiellement confirmé les prévisions numériques [2] de la réduction attendue de la production de basses fréquences et d’infrasons associée à la conception à rotor ascendant, ce qui s’est avéré être une amélioration significative par rapport aux configurations antérieures à rotor descendant.

En 1989, cependant, la NASA [3] a constaté que certaines turbines à rotor ascendant de conception plus récente, notamment les Westinghouse WWG-0600 installées à Hawaï, généraient des niveaux inattendus d’infrasons impulsifs, presque comparables aux configurations antérieures à rotor descendant. La NASA a déclaré : « La présence d’harmoniques de bruit de rotation relativement fortes dans toutes les conditions d’essai et sur tous les sites de mesure est un résultat inattendu pour une configuration au vent d’une machine à axe horizontal ». Ces éoliennes étaient montées le long de lignes de crête perpendiculaires au vent dominant, avec un sol ondulé et incliné devant les éoliennes. L’analyse des gradients de vent résultant de ces contours a indiqué la cause probable de l’augmentation des niveaux d’harmoniques de rotation et a permis la simulation numérique des caractéristiques sonores observées. L’effet du passage des pales de l’éolienne à travers les vitesses de vent réduites vers le bas de leur plan de rotation a entraîné des changements transitoires de la force de portance, ce qui a entraîné des niveaux accrus d’infrasons impulsifs, qui ne sont pas sans rapport avec les effets de croisement de sillage des éoliennes d’origine situées sous le vent.

Ces premières études de la NASA, bien que réalisées il y a plus de 25 à 35 ans, ont permis d’identifier les deux principales caractéristiques de la production d’infrasons par les éoliennes à rotor ascendant, qui s’appliquent toujours aux conceptions modernes. Il s’agit du fait que, dans des conditions de vent presque uniforme, la production d’infrasons se limite aux harmoniques les plus faibles de la vitesse de rotation des pales, mais que, dans des conditions défavorables, les infrasons peuvent devenir plus impulsifs. Cela réfute les arguments que l’auteur a pu constater de visu de la part des concepteurs d’éoliennes et de leurs collègues, à savoir que les premières recherches de la NASA ne portaient que sur des conceptions démodées de rotors descendants.

En effet, dans un article de 2006 « revu par les pairs » [4], le Dr H.G.Leventhall a cherché à discréditer le Dr Nina Pierpont (auteur ultérieur de [5]) pour avoir suggéré que les turbines modernes pouvaient générer des infrasons impulsifs, en soutenant qu’elle avait mal présenté la première publication de Van den Berg de 2004 [6]. Mais il a choisi d’ignorer que la deuxième publication de Van den Berg en 2004 impliquait directement la génération d’harmoniques infrasonores impulsives [7].

De plus, dans un témoignage écrit ultérieur de Kent Breeze [8], Leventhall a également rejeté les analyses préliminaires du présent auteur concernant la perception des infrasons impulsifs, arguant qu’il (c’est-à-dire cet auteur) avait mal compris et que ces caractéristiques ne concernaient que les éoliennes à l’ancienne. Il est donc clair que la communauté des éoliennes a été réticente à reconnaître ces caractéristiques des éoliennes modernes à rotor ascendant.

A1.2 Mécanismes générateurs d’infrasons

Les mécanismes généraux par lesquels les moteurs à réaction, les structures aérodynamiques et les éoliennes produisent du bruit ont été placés pour la première fois sur une base mathématique rigoureuse par M. J. Lighthill en 1952 [9]. Son analyse a résisté à l’épreuve du temps et a d’ailleurs directement permis de réduire considérablement le bruit des moteurs à réaction depuis le début des années 1960. Il a identifié trois types distincts de sources de bruit aérodynamique, à savoir les sources monopolaires d’écoulement volumique, les sources dipolaires associées aux forces aérodynamiques et les sources quadripolaires associées aux écoulements d’air turbulents.

On considère parfois à tort que la production de sons à très basse fréquence associée aux éoliennes résulte du processus de « séparation de l’air » par la pale et de l’augmentation transitoire du volume déplacé (source monopolaire). Mais si une éolienne est découplée de son générateur de sorte qu’elle ne génère pas d’énergie, tout en continuant à tourner librement, il y a relativement peu de bruit malgré le fait que cette « séparation de l’air » se produise toujours.

Le principal processus qui génère des infrasons à très basse fréquence est l’effet de la force de portance aérodynamique de la pale agissant sur l’air — c’est-à-dire le deuxième des trois mécanismes générateurs de sources de Lighthill. Même si une force de portance constante et immuable tourne en cercle, les changements périodiques de sa position donnent lieu à la production de sons. Pour une pale d’éolienne idéale produisant de l’énergie dans un flux d’air complètement uniforme et constant, le son résultant consiste principalement en l’harmonique de vitesse de pale la plus basse, plus, dans une moindre mesure, les deuxième et troisième harmoniques immédiates.

Ce processus de production d’infrasons est inévitable. Pour qu’une éolienne puisse fournir de l’énergie utile, elle doit répondre à deux exigences. D’une part, elle doit ralentir le vent afin d’en extraire l’énergie. Deuxièmement, elle doit convertir cette énergie en un couple de rotation pour entraîner son générateur. Les pales de l’éolienne doivent donc exercer une force vers l’avant sur le vent pour le ralentir, tout en exerçant des forces tangentielles supplémentaires dans la direction circonférentielle pour obtenir le couple nécessaire. Ces objectifs simultanés sont atteints par la torsion et l’alignement des pales par rapport au vent, de sorte que les deux composantes de la force peuvent être générées par la « portance » aérodynamique des pales.

Pour toute éolienne qui produit de l’énergie, ces deux composantes de la force de rotation doivent être présentes. En retour, une certaine quantité d’infrasons est inévitablement générée, quelles que soient la précision et l’exactitude avec lesquelles les pales sont profilées, polies et aérodynamiques.

Ces effets sous-jacents fondamentaux ont été modélisés avec précision par la NASA dans le cadre de son étude sur les turbines à rotor en amont. Cependant, les circonstances réelles introduisent des effets supplémentaires. L’existence de la tour de support en aval des pales exige toujours que le flux d’air se sépare autour de la tour, ce qui donne lieu à un certain degré de modification en amont du flux directement devant la tour. La NASA a d’abord modélisé ces effets en partant de l’hypothèse d’une modification relativement douce de l’écoulement, mais dans la pratique, les tourbillons de traîne provenant de l’extrémité des pales de l’éolienne peuvent également avoir un impact sur la tour et entraîner une augmentation de la production de bruits infrasonores. En même temps, comme nous l’avons déjà mentionné, l’air se déplaçant plus lentement et plus près du sol au bas de la rotation des pales peut donner lieu à des variations transitoires récurrentes supplémentaires de la force de portance sur les pales de l’éolienne. Cet effet est d’autant plus important que le diamètre des rotors des éoliennes augmente, car les pales tournent alors sur une distance verticale beaucoup plus grande et la variation de la vitesse du vent entre le haut et le bas de l’arc de rotation peut alors être beaucoup plus importante. Enfin, toute turbulence à grande échelle présente dans le flux d’air incident entraîne des forces de portance fluctuantes supplémentaires qui peuvent également interagir avec les infrasons générés et les modifier.

Ce dernier aspect est particulièrement vrai pour les éoliennes qui sont placées trop près les unes des autres dans un parc éolien. Les sillages des éoliennes situées en amont sont convectés par le vent vers l’aval et peuvent compromettre les forces de portance générées par les éoliennes situées plus en aval, ce qui a des conséquences négatives à la fois sur la durée de vie des pales et sur la production d’infrasons excessifs. En outre, le « déficit de sillage » provoqué par l’extraction d’énergie en amont réduit également la quantité d’énergie que l’éolienne située en aval peut générer pour une force de vent donnée. Cet effet a été étudié pour la première fois lors de la conception du réseau MOD-2 de 1981, composé de 3 turbines à rotor ascendant. [10]. Les trois turbines ont été placées dans un réseau triangulaire non uniforme, chaque côté de ce triangle ayant une longueur différente, représentant des séparations de turbines de 5 diamètres, 7 diamètres et 10 diamètres respectivement. Selon la direction du vent, l’une des branches de ce triangle inégal était orientée le plus près du vent, et les deux turbines situées à chaque extrémité étaient alors séparées par l’une des distances de 5, 7 ou 10 diamètres par rapport au vent. La NASA a par la suite indiqué que les effets négatifs éventuels se situaient dans des limites acceptables pour des espacements de 7 et 10 diamètres, bien que même à 10 diamètres, il y ait eu quelques cas de réduction de la puissance de sortie (15 à 25 %) de l’éolienne située en aval [11].

Pourtant, malgré ces premières recherches, des exemples plus récents de parcs éoliens ont été construits avec des séparations dans la direction du vent aussi faibles que trois diamètres de pale d’éolienne, ce qui, sans surprise, a donné lieu à des plaintes de la part des résidents voisins pour bruit excessif et infrasons. Le réseau triangulaire à côtés égaux de trois éoliennes modernes de type

Les turbines GE1.5sle de 1,5 MW installées à Vinalhaven, dans le Maine, à cette distance rapprochée, semblent être un exemple susceptible de produire des effets négatifs dans presque toutes les directions du vent. En outre, le parc éolien de MacArthur en Australie, composé de turbines Vestas V112 de 3 MW, dont certaines ont des séparations minimales de 3 diamètres de pales, devrait également entraîner une augmentation des bruits de basse fréquence et des infrasons, ainsi qu’une perte correspondante de l’efficacité globale de la production d’énergie.

Les conclusions générales de cette section peuvent être résumées en deux figures, à savoir la figure (1) et la figure (2). La figure (1) montre un spectre d’infrasons presque typique pour une éolienne fonctionnant dans un flux d’air relativement doux et propre, tandis que la figure (2) montre le changement de caractère associé à des infrasons beaucoup plus impulsifs mesurés sous le vent d’un réseau d’éoliennes, résultant en de multiples effets transitoires périodiques. La différence est immédiatement apparente et facilement reconnaissable dans la pratique.

Figure 1
Figure 2

A1.3 Propagation à longue distance des infrasons

Un effet supplémentaire doit être pris en compte lorsque l’on examine comment les basses fréquences et les infrasons, une fois générés par les éoliennes, peuvent se propager par la suite. Dans des conditions atmosphériques normales, la température de l’air diminue progressivement à mesure que l’altitude augmente, et dans ces circonstances, la propagation des sons audibles et des infrasons s’étend et s’atténue à un taux similaire de -6 dB par doublement de la distance. L’atténuation des fréquences audibles les plus élevées est également de plus en plus importante, en raison de l’absorption du son dans l’atmosphère.

Dans certaines conditions atmosphériques, il peut toutefois y avoir une « inversion » de température. Ce phénomène peut se produire en particulier la nuit ou tôt le matin, lorsque le sol et l’air situé juste au-dessus perdent de la chaleur plus rapidement que l’air situé à plus haute altitude. Par conséquent, sur plusieurs centaines de pieds ou plus, l’air peut en fait se réchauffer avec l’augmentation de l’altitude, avant de revenir en altitude à son profil de refroidissement plus habituel.

Une situation similaire peut se produire lorsque le vent passe d’un vent froid soufflant sur un sol froid à un vent plus chaud provenant d’une autre direction et soufflant sur le même sol initialement plus froid.

Une conséquence bien connue de ce profil de température d’inversion est que les sons de basse fréquence peuvent être piégés et réfléchis par la couche d’inversion, de sorte qu’ils se propagent plus lentement. Son taux d’atténuation se réduit alors plus généralement à -3 dB par doublement de la distance, de sorte qu’à grande distance, bien que les hautes fréquences puissent être imperceptibles, les basses fréquences et les infrasons peuvent encore être clairement détectés. L’auteur et sa femme ont parfois été empêchés de dormir par le bruit de basse fréquence facilement perceptible et le « bruit silencieux » infrasonique d’un parc éolien à une distance de 3 miles.

A1.4 Effet de l’augmentation de la taille des parcs éoliens et du nombre de turbines

Un autre effet, qui ne semble pas être largement reconnu, est qu’à mesure que la taille des parcs éoliens augmente, la distance au-delà de la limite du parc éolien que le son audible peut propager avant de s’atténuer de manière significative a également tendance à augmenter. Ainsi, par exemple, pour un petit parc de 8 à 10 éoliennes, il peut suffire de ne pas dépasser 1 km pour que le son diminue jusqu’à un niveau acceptable. Lorsque la taille du parc éolien passe à (disons) 40 turbines, la distance nécessaire pour réduire le bruit à un niveau similaire peut être portée à 1,5 -2 km. Pour un parc éolien encore plus grand de 160 éoliennes, cette exigence ne peut être satisfaite qu’à une distance de 3 à 4 km.

En revanche, le son à l’intérieur du parc éolien tend à être dominé par l’éolienne la plus proche, ce qui fait qu’à mesure que la taille globale du parc éolien augmente, l’effet de tout changement de taille est beaucoup moins perceptible. Cela peut amener les promoteurs à penser que si un petit parc éolien s’est avéré satisfaisant, le fait de le rendre plus grand, mais avec une configuration similaire sera également satisfaisant. Si cela peut être vrai à l’intérieur ou à l’extérieur des limites du parc éolien, l’effet pour les résidents éloignés peut devenir de plus en plus perceptible au fur et à mesure que la taille augmente, de sorte que les marges de recul appropriées par rapport aux limites extérieures doivent être augmentées.

Cette double structure des effets sur le niveau sonore associés aux grands parcs d’éoliennes n’est certainement pas largement reconnue. À l’intérieur du parc éolien et à proximité des limites immédiates du parc, le niveau sonore est très largement dominé par les éoliennes les plus proches, et le nombre total est relativement peu important. Pour les résidences plus éloignées, en particulier en ce qui concerne les basses fréquences et les infrasons, le nombre total de turbines composant le parc éolien devient de plus en plus le facteur dominant, de sorte que la taille globale du parc éolien est alors directement pertinente.

A1.5 Remarques finales

Comme indiqué dans l’introduction, les premières recherches de la NASA ont permis d’identifier un certain nombre de caractéristiques associées aux turbines à rotor en amont. Plus précisément, ces caractéristiques sont les suivantes :

  • (i) les émissions d’infrasons aux fréquences les plus basses résultant de la rotation des pales et des forces de levage constantes nécessaires à la production d’énergie,
  • (ii) l’effet des gradients de vent et de l’ondulation des contours du sol au vent, qui entraînent des émissions répétitives d’infrasons impulsifs,
  • (iii) les effets de cisaillement du vent accrus qui peuvent résulter de l’installation d’éoliennes sur des crêtes,
  • et (iv) les problèmes d’interaction de sillage associés à une séparation trop étroite entre les éoliennes.

La conception aérodynamique seule ne peut pas facilement surmonter ces caractéristiques de base, mais doit être intégrée à un contrôle plus précis des conditions de fonctionnement des pales. Des techniques telles que le contrôle automatique du pas de chaque pale peuvent atténuer la charge dynamique afin de réduire les effets périodiques impulsifs, mais le besoin sous-jacent de produire de l’énergie nécessitera toujours la présence de forces de portance régulières et rotatives, qui donnent lieu à une composante inévitable d’infrasons.

La raison pour laquelle nous nous sommes référés à la recherche originale de la NASA des années 1980 peut maintenant devenir plus claire. Les toutes premières conceptions d’éoliennes à rotor descendant étaient sans aucun doute extrêmement bruyantes, produisant un large spectre d’infrasons impulsifs et de sons à basse fréquence. Les marges de recul associées à ces éoliennes étaient nécessairement importantes, et la nécessité de ces marges de recul était évidente. Les améliorations apportées par le passage à des configurations à rotor ascendant, puis par l’utilisation de pales en matériaux composites pour obtenir des surfaces aérodynamiques plus précisément définies, ont entraîné des réductions immédiates de la composante audible globale du bruit. Cette réduction, associée à l’amélioration de la technologie de contrôle, a permis d’obtenir des caractéristiques de bruit audible des éoliennes apparemment beaucoup plus acceptables. En conséquence, les promoteurs éoliens ont commencé à implanter les éoliennes beaucoup plus près des habitations, de sorte que les distances de recul, qui se mesuraient à l’origine en kilomètres, ont été ramenées à des distances de 300 à 400 mètres.

La physique de base associée à la production et à la propagation de très basses fréquences infrasonores à la vitesse des pales n’a toutefois pas changé, de sorte que les résidents peuvent ressentir des niveaux d’infrasons comparables ou supérieurs à ceux associés aux turbines plus éloignées et d’ancienne génération. À cet égard, la situation peut être trompeuse, car la nécessité d’un recul important n’est plus aussi évidente. La question se résume à savoir si l’existence inévitable de ces infrasons de basse fréquence représente ou non un réel problème pour la santé et le bien-être. Cet aspect est abordé dans les sections suivantes.

A2. La perception des sons de basse fréquence et des infrasons

Après avoir décrit les principaux mécanismes par lesquels les éoliennes peuvent générer des sons de très basse fréquence et des infrasons, l’auteur examinera dans cette section les moyens par lesquels ces effets peuvent être perçus.

Dans une série de documents de conférence [12], [13], il a décrit une séquence de recherches, avec l’objectif que celles-ci représentent une progression cohérente concernant des aspects du processus d’audition et de perception.

La motivation de cette démarche résulte de la lecture d’interminables évaluations acoustiques de spectres de niveaux de pression acoustique (SPL) d’éoliennes, dans lesquelles le commentateur comparait le niveau de fréquences discrètes spectrales individuelles avec une courbe représentant le seuil d’audition, et déclarait que le son était bien en dessous du seuil d’audibilité et sans conséquence. Cette approche ne tient absolument pas compte de la relation probable entre les différentes composantes de fréquence et du fait que leur effet cumulatif peut entraîner des niveaux de pression acoustique considérablement plus élevés que les niveaux évalués en les considérant séparément et indépendamment.

Dans un premier temps, il a montré comment ces composantes distinctes, indépendamment de la résolution en fréquence, pouvaient être normalisées et combinées en amplitude moyenne cumulée, ce qui a permis d’obtenir une première évaluation de l’audibilité correspondant à une « règle empirique » existante. Selon cette règle, la comparaison des niveaux moyens de la troisième octave avec le seuil d’audition indique le passage d’un son inaudible à un son audible. Mais l’auteur estime que ce critère moyen ne tient pas suffisamment compte du « facteur de crête » du son, c’est-à-dire de la mesure dans laquelle le son est fortement accentué par rapport à son amplitude moyenne quadratique en raison de la relation cohérente entre les différentes composantes. Plus précisément, les premières recherches de la NASA ont montré que le bruit impulsif des premières éoliennes pouvait être détecté lorsque les fréquences individuelles étaient jusqu’à 20 dB en dessous du seuil d’audition, et que les niveaux moyens carrés correspondants étaient inférieurs de 13 dB [14]. La comparaison des composantes spectrales individuelles avec le seuil d’audition était donc manifestement erronée dans ce contexte.

En effet, l’une des caractéristiques des recherches menées dans les années 1980 par la NASA et les organismes de recherche associés est qu’ils ont effectué des évaluations rigoureuses en laboratoire pour déterminer les seuils de perception du bruit à basse fréquence des éoliennes. Outre les travaux décrits dans [14], Kelley [15] a entrepris d’établir des critères d’audibilité, en considérant à la fois l’éolienne MOD-1 à rotor descendant et l’éolienne MOD-2 à rotor ascendant. Son commentaire décrivait très précisément les sensations que de nombreux habitants rapportent aujourd’hui régulièrement dans le contexte des grands parcs éoliens composés de turbines modernes à rotor ascendant. Pourtant, trente ans plus tard, son approche rigoureuse contraste avec les évaluations plus récentes de l’audibilité et de la perception basées simplement sur la comparaison visuelle des mesures du spectre de puissance avec le seuil d’audition, ce dernier ayant été défini en testant uniquement des composantes sinusoïdales pures et idéales à un seul ton.

Une réserve importante concernant les tests effectués dans les années 1980 est que l’exposition au bruit des sujets testés n’était que d’une durée relativement limitée. Cela ne tient pas suffisamment compte d’une situation où les résidents peuvent être exposés aux basses fréquences et aux infrasons des éoliennes pendant des heures ou des jours, ce qui a un impact particulier sur leur capacité à se détendre et à dormir la nuit.

Notant que l’article largement cité [16] de Moller et Pedersen affirme que lorsque la fréquence diminue, c’est l’évolution temporelle de la forme d’onde qui définit en fin de compte l’audibilité, l’auteur a alors entrepris de simuler numériquement le processus auditif, en procédant à une analyse dans le domaine temporel plutôt que dans le domaine fréquentiel conventionnel. La simulation du son impulsif du rotor descendant de la NASA a immédiatement montré comment une meilleure perception pouvait se produire, et a également montré que des exemples de « grondement » basse fréquence de compresseurs de turbines à gaz (avec lesquels l’auteur avait travaillé dans les années 1980) pouvaient également être audibles même lorsque le critère de la troisième octave moyenne les plaçait en dessous du seuil nominal d’audition.

Enfin, l’auteur a entrepris d’examiner les effets de l’interaction induite par le seuil entre un bruit de fréquence supérieure légèrement audible dans la première bande critique (c’est-à-dire moins de 100 Hz) et des infrasons simultanés de très basse fréquence [17]. À cet égard, l’auteur s’est inspiré d’un effet qui avait été clairement identifié au milieu des années 1970, lorsque les premiers analyseurs numériques de sons de fréquence sont apparus sur le marché. Ces analyseurs utilisaient généralement un convertisseur analogique-numérique à gamme finie de 12 bits, qui permettait en principe d’analyser le son sur une gamme dynamique de 72 dB. Si l’amplitude maximale crête à crête d’un signal sonore était inférieure à -72 dB par rapport à la plage maximale du convertisseur 12 bits, elle ne déclenchait pas le seuil de transition numérique et n’enregistrait donc aucune réponse. Mais si un tel signal était mélangé à un bruit de fond aléatoire d’un niveau suffisant pour que la combinaison globale franchisse facilement le seuil, il s’avérait que le signal de faible niveau, jusqu’alors inobservable, était « transporté au-delà du seuil » et pouvait alors être détecté. C’est ainsi qu’il est devenu courant de détecter et d’analyser avec précision des tonalités sinusoïdales jusqu’à -20 dB en dessous du seuil de réponse du convertisseur A-D, à condition qu’il y ait un niveau approprié de bruit de fond.

Un principe similaire est couramment exploité dans les récepteurs GPS modernes. Le signal GPS présent à la surface de la Terre est d’un niveau extrêmement bas, bien inférieur au bruit de fond électromagnétique, l’objectif spécifique étant d’éviter les interférences avec d’autres systèmes de communication. Les récepteurs GPS mettent alors en œuvre une détection de seuil, par laquelle la présence d’un bruit de fond aléatoire « soulève » et permet la détection de ce signal de très faible niveau, remplissant la même fonction que le bruit de fond acoustique dans le processus décrit ci-dessus.

Compte tenu de la robustesse avérée de ces techniques, l’auteur a décidé d’étudier si des effets similaires pouvaient permettre la perception d’infrasons de très faible intensité qui, à première vue, se situaient clairement en dessous du seuil d’audition. (i) Une réponse en fréquence correspondant au seuil d’audition dépendant de la fréquence, s’étendant au régime des infrasons. (ii) Un seuil d’amplitude bien défini en dessous duquel aucun signal ne serait transmis (iii). Des signaux sonores simulés limités à la bande critique la plus basse de l’audition (c’est-à-dire moins de 100 Hz).

En simulant le mélange d’un signal infrasonore de très faible niveau avec un autre son légèrement audible, il a été démontré que le signal infrasonore de faible niveau pouvait effectivement être détecté avec un niveau de précision significatif. En outre, en prenant un exemple réel d’infrasons d’éoliennes enregistrés qui étaient théoriquement imperceptibles, l’auteur a montré qu’en principe, de tels infrasons pouvaient être détectés à des niveaux et des fréquences beaucoup plus faibles que ce qui était considéré comme possible auparavant.

Ce processus s’est également avéré tout à fait cohérent avec des essais en laboratoire jusqu’ici inexpliqués et examinés par des pairs [18], [19] où des infrasons inférieurs au seuil d’audition théorique avaient néanmoins induit une réponse sensorielle. Une évaluation antérieure de la NASA avait également fait état de la perception d’effets infrasonores à des niveaux qui n’auraient pas été généralement considérés comme perceptibles [14].

Il convient de souligner que toutes les analyses de l’auteur se sont concentrées sur l’examen des effets dynamiques que l’on peut attendre d’un système possédant les caractéristiques macro-économiques bien définies de l’audition. Ces caractéristiques ont été établies à plusieurs reprises par des tests audiologiques conventionnels et ont fait l’objet de rapports réguliers pendant de nombreuses années.

Plus récemment, cependant, des recherches importantes ont été menées pour examiner le comportement à micro-échelle des cellules ciliées de l’oreille interne (cochlée) et leurs caractéristiques de réponse neurologique associées [20]. Ces recherches explorent et étudient des aspects qui dépassent largement l’expérience et les capacités quotidiennes de nombreux acousticiens. Néanmoins, il y a un aspect important dans lequel les résultats se recoupent immédiatement avec l’expérience connue. Cet aspect sera décrit à la fin de la section suivante.

A2.2 Existence de plusieurs mécanismes de perception des infrasons

Comme indiqué, les analyses qui ont été décrites jusqu’à présent concernent les caractéristiques conventionnellement acceptées de l’audition. Celles-ci correspondent à la transmission mécanique connue qui résulte de la vibration aérienne du tympan, via l’étrier de l’oreille moyenne jusqu’à l’entrée de la cochlée, et à la réponse subséquente des fluides lymphatiques de l’oreille interne conduisant au déplacement de la membrane basilaire et à l’excitation des cellules ciliées internes (CCI).

La réduction bien établie de -12 dB par octave de la réponse auditive dans les basses fréquences à mesure que la fréquence du son diminue est une conséquence directe des propriétés hydromécaniques de base de ce système. Dans le régime des infrasons, ce phénomène peut être caractérisé par l’échelle dBG de pondération G définie au niveau international, qui représente à bien des égards une extension de la caractéristique de pondération A à ces fréquences extrêmement basses. Mais contrairement à l’échelle de pondération A qui est normalisée à 0 dB à 1 kHz, l’échelle de pondération G est normalisée à 0 dB à 10 Hz, de sorte qu’il n’y a pas d’équivalence directe entre les valeurs sonores pondérées G et les valeurs sonores pondérées A. En effet, si l’on applique le processus de pondération G au seuil d’audition médian nominal, on constate que le seuil d’audition dBG varie en niveau entre 98dBG aux fréquences infrasonores moyennes, tombant à 89dBG autour de 20 Hz.

La gamme de fréquences de la pondération G des infrasons est délibérément restreinte par un filtrage passe-bande de manière à rejeter les fréquences supérieures à 20 Hz et inférieures à 1 Hz, de sorte qu’elle cesse d’être un critère pertinent en dehors de cette gamme de fréquences. Dans la gamme de fréquences prévue de 1 Hz à 20 Hz, l’échelle dBG peut toutefois fournir une première mesure utile de la perception des infrasons, en reflétant la réponse probable des cellules ciliées internes (CCI) de la cochlée par le biais du processus de transmission défini décrit dans le paragraphe précédent.

Récemment, cependant, Alec Salt [20] a signalé que les cellules ciliées externes de la cochlée se comportent très différemment des cellules ciliées internes. Contrairement aux cellules ciliées internes qui peuvent fléchir librement comme des roseaux en réponse à la vitesse du liquide endolymphatique, les cellules ciliées externes sont attachées à leurs extrémités à la membrane tectoriale. Elles réagissent donc principalement au déplacement direct des structures environnantes, plutôt qu’à la vitesse du fluide associé. La relation cinématique entre la vitesse et le déplacement est telle que pour toute valeur donnée de la vitesse, le déplacement correspondant devient proportionnellement plus important lorsque la fréquence diminue. Par conséquent, la réponse des cellules ciliées externes devient plus importante et plus dominante que celle des cellules ciliées internes à de très basses fréquences. Par conséquent, l’échelle de pondération G n’est plus appropriée pour décrire la réponse de ces éléments particuliers, qui peuvent néanmoins donner lieu à un stimulus neurologique.

En outre, dans une analyse très récente, P. Schomer a émis l’hypothèse [21] qu’à des fréquences extrêmement basses, c’est-à-dire inférieures à 1 Hz, les structures de soutien des organes vestibulaires (de l’équilibre), en particulier le saccule, peuvent être déformées par des variations de pression infrasoniques transmises par les mêmes fluides lymphatiques que ceux qui sont présents dans la cochlée. Cette théorie est basée sur la comparaison de l’ampleur relative des forces d’inertie et de pression sur les éléments otolithiques, ainsi que sur l’identification récente de la nature en porte-à-faux de leurs structures de soutien qui semblent posséder une compliance mécanique non isotrope. Auparavant, A. Salt avait soutenu que les organes vestibulaires, qui ont évolué pour détecter l’accélération physique, devraient être comparativement insensibles aux variations de pression infrasonique. L’argument de Salt était sans aucun doute correct si l’on suppose des caractéristiques structurelles régulières et isotropes. Mais si les éléments en porte-à-faux ne sont pas uniformes, l’effet des variations de pression sub-1Hz peut conduire à une distorsion correspondante et à une réponse neurologique induite par la suite. En outre, Schomer a montré que pour plusieurs résidents connus pour souffrir du mal des transports et qui ont simultanément signalé des effets indésirables dus aux infrasons des éoliennes, la corrélation dépasse de loin la probabilité qui serait normalement associée au simple hasard.

Si ces composants sont effectivement sensibles à la pression, cela indique un autre mécanisme qui pourrait devenir comparable à la réponse des cellules ciliées externes à des fréquences inférieures à 1 Hz. L’effet serait de compromettre le sens de l’équilibre d’un individu, donnant ainsi l’impression erronée qu’il est soumis à un mouvement et à une accélération.

Ainsi, au lieu d’un processus simple caractérisé par la réponse de pondération G, il pourrait y avoir jusqu’à trois processus supplémentaires liés à la perception des infrasons lorsque la fréquence est réduite, résumés comme suit. Premièrement, le processus d’amélioration de la détection du seuil conventionnel étudié par le présent auteur. Deuxièmement, la réponse de plus en plus sensible des cellules ciliées externes aux déplacements de la membrane. Troisièmement, l’hypothèse d’une distorsion du porte-à-faux à l’intérieur du saccule, conduisant à une détection de type mouvement à des fréquences inférieures à 1 Hz.

Il existe cependant une caractéristique très importante qui a déjà été démontrée et confirmée par A.Salt. Les cellules ciliées externes sont traditionnellement considérées comme contrôlant la sensibilité globale du processus auditif, un peu comme le contrôle automatique du gain dans les récepteurs radio. Il a montré qu’en excitant ces cellules ciliées externes avec un son de fréquence moyenne à 500 Hz, la réponse aux infrasons des cellules ciliées internes est supprimée de manière très significative. Cela explique l’observation établie selon laquelle le seuil d’audition est automatiquement relevé en présence d’un bruit de fond ambiant plus important. Ainsi, un individu devient progressivement moins sensible à la présence de bruits de basse fréquence et d’infrasons dans des bruits de fond ambiants de 55 dBA et plus. En revanche, dans un environnement rural très calme, ce processus de suppression n’a pas lieu et la sensibilité aux infrasons des éoliennes s’en trouve accrue. La perception des infrasons dans les environnements ruraux calmes ne doit donc jamais être assimilée à l’insensibilité comparative aux infrasons qui caractérise les niveaux ambiants plus élevés des environnements urbains ou suburbains.

A3. Effets sur la santé associés aux sons de basse fréquence et aux infrasons émis par les éoliennes

A3.1 Rapport AWEA/CANWEA sur le bruit et la santé des éoliennes, décembre 2009

Ce rapport de 2009 [22] continue d’être fréquemment cité et a sans aucun doute influencé de nombreuses études ultérieures sur la santé des éoliennes, bien qu’il n’ait jamais fait l’objet d’un examen par les pairs. Bien qu’il soit présenté comme fournissant des conseils aux décideurs, il offre une perspective globale très trompeuse.

Plus précisément, elle cite les lignes directrices de l’EPA de 1974 [23] pour le bruit ambiant, mais ne mentionne qu’un critère spécifique — un niveau de 45 dBA Ldn (c’est-à-dire 45 dBA Leq le jour, 35 dBA Leq la nuit) à l’intérieur d’une habitation pour éviter de perturber le sommeil. Pourtant, le contexte complet des lignes directrices de l’EPA de 1974 (annexe D) [24] propose un niveau sonore normalisé jour-nuit à l’extérieur de 55 dBA Ldn. Le « niveau normalisé » implique une correction supplémentaire de 10 dBA pour les environnements ruraux. La formule de Ldn normalisé qui en résulte donne un niveau sonore extérieur de 45 dBA Leq le jour/35 dBA Leq la nuit, soit un niveau sonore extérieur continu jour-nuit de 38,6 dBA Leq. En outre, elle recommande une correction supplémentaire de 5 dBA dans les cas où le son introduit est inhabituel pour le voisinage. Ces niveaux ruraux nocturnes extérieurs, définis avec compétence il y a plus de 40 ans, seraient aujourd’hui considérés comme largement compatibles avec l’expérience et les recommandations récentes en matière d’éoliennes. Pourtant, le rapport de l’AWEA ne transmet aucune de ces informations plus détaillées, rejetant en fait ces aspects comme n’ayant été conçus qu’à titre indicatif. Il donne l’impression que les lignes directrices de l’EPA sont trop prudentes parce qu’elles cherchent à fournir une « marge de sécurité adéquate ». L’auteur n’a jamais vu auparavant un commentaire, en particulier concernant des questions de santé potentielles, où il est approprié de se passer avec autant de désinvolture d’une « marge de sécurité adéquate ».

Il convient en outre de noter que cette recommandation de l’EPA d’un Ldn normalisé = 55 dBA a été largement utilisée à mauvais escient, avec des résultats préjudiciables pour certaines communautés. Un document résumant les directives d’utilisation des terres du Michigan (2007) [25], citant les directives de l’EPA comme source principale, recommandait un Ldn non modifié de 55 dBA comme acceptable pour les installations d’éoliennes. Aucune des modifications associées aux corrections jour-nuit ou rurales n’a été incorporée. Ce chiffre brut de 55 dBA a par la suite été intégré dans certaines ordonnances du Michigan relatives aux éoliennes, mais le rapport AWEA/CANWEA n’a jamais reconnu ces exemples évidents d’utilisation abusive.

En décembre 2009, quelques jours avant l’annonce de ce rapport de l’AWEA, l’auteur avait soumis un document de 5 pages à la Commission des services publics du Michigan [26]. Son rapport a été rédigé en quelques jours afin de respecter un délai prescrit, et s’appuie très largement sur une expérience directe de plusieurs années. Il a notamment souligné l’importance de l’élévation et de l’abaissement automatiques du seuil d’audition en fonction de l’environnement ambiant. En outre (toujours sur la base d’une expérience directe), une exposition fréquente et prolongée à des bruits de basse fréquence peut entraîner une perception beaucoup plus prononcée de ces bruits, avec pour conséquence qu’ils peuvent être perçus de plus en plus facilement.

L’auteur considère que ces deux caractéristiques spécifiques sont parmi les plus importantes dans toute évaluation de la perception du bruit des éoliennes à basse fréquence, mais le rapport de l’AWEA/CANWEA ne mentionne aucune de ces deux caractéristiques. En fait, c’est l’inverse qui est décrit. Il est affirmé que le bruit des éoliennes ne peut pas être nocif, car les gens vivent sans difficulté dans des environnements urbains de 55 dBA, et de nombreuses personnes s’acclimatent à des bruits persistants de faible intensité.

« Si les niveaux sonores des éoliennes étaient nocifs, il serait impossible de vivre en ville, compte tenu des niveaux sonores normalement présents dans les environnements urbains. »

« D’autre part, de nombreuses personnes s’habituent à une exposition régulière au bruit ou à d’autres facteurs de stress potentiels et ne sont plus gênées. »

La première affirmation est totalement trompeuse. C’est l’élévation automatique du seuil d’audition avec l’augmentation du bruit ambiant qui rend la vie en ville facilement tolérable. Dans les zones rurales calmes, où le niveau sonore ambiant est faible la nuit, l’oreille est « grande ouverte », de sorte que le bruit des éoliennes devient très gênant. Ce seuil d’audition variable, qui protège les processus de détection de la cochlée, fonctionne de la même manière que l’iris variable de l’œil qui réagit à la lumière ambiante et protège la rétine.

Le résultat est directement analogue au fait qu’une voiture s’approchant avec ses pleins phares en plein jour est inoffensive, mais éblouit complètement la nuit, lorsque l’iris de l’œil est « grand ouvert ». Personne ne s’en sortirait avec l’affirmation erronée « Les phares ne peuvent pas éblouir la nuit, sinon il serait impossible de s’aventurer dehors en plein jour ! »

A3.2 Les niveaux sonores élevés autorisés pour les éoliennes aux États-Unis

Au début de l’année 2010, le comté de Huron, dans le Michigan, envisageait de modifier ses ordonnances en passant d’un niveau de 50 dBA L10 pour tous les propriétaires fonciers à un niveau réduit de 45 dBA L10 uniquement pour les propriétaires fonciers non participants. L’auteur a assisté à de nombreuses réunions publiques au cours desquelles il a plaidé en faveur de niveaux sonores encore plus bas et de marges de recul plus importantes, mais le rapport de l’AWEA/CANWEA et sa longue liste d’auteurs ont été cités contre lui, justifiant apparemment le point de vue du comté.

Cette situation est d’autant plus exaspérante que l’un de ses auteurs, le Dr Leventhall, a fait une présentation à l’université de South Bank, à Londres, en novembre 2009, un mois avant la publication du document de l’AWEA/CANWEA. Il a été rapporté [27] qu’il avait déclaré lors de cette présentation

« Je pense que les législateurs américains reconnaissent que, dans de nombreux cas, les éoliennes sont trop proches des habitations, mais ils nient publiquement l’existence d’un problème », a déclaré le professeur Leventhall. « Il n’y a pas de problème de santé, mais le bruit renforce l’opposition à l’énergie éolienne.

Pourtant, rien dans le document de l’AWEA/CANWEA n’indique que les marges de recul autorisées pour les USA et les niveaux sonores des éoliennes pourraient être insatisfaisants.

Par la suite, lors d’une communication téléphonique avec le Sénat du Vermont en avril 2013 [28], le Dr Leventhall a souligné le fait qu’il y a beaucoup plus de plaintes concernant les éoliennes en Amérique du Nord qu’en Europe. Il a attribué cela à une » réaction hystérique », mais a complètement omis d’indiquer l’explication selon laquelle les niveaux autorisés d’éoliennes pourraient être significativement plus élevés en Amérique du Nord qu’en Europe.

Cette différence dans les niveaux autorisés est confirmée par la déclaration suivante dans une publication plus récente de novembre 2014, financée par CANWEA et évaluée par des pairs, toujours concernant les éoliennes et la santé, dont trois auteurs sont les mêmes que dans le document original de l’AWEA/CANWEA [29].

« En ce qui concerne les normes de bruit, Hessler et Hessler13 ont trouvé une moyenne arithmétique de 45 dBA le jour et de 40 dBA la nuit pour les gouvernements en dehors des États-Unis, et une moyenne de 47,7 dBA la nuit pour la réglementation sur le bruit et les normes d’implantation de l’État américain. »

Cela indique que les niveaux nocturnes sont en moyenne supérieurs de 7,7 dBA aux États-Unis. Il a été précisé que l’utilisation de différentes mesures (par exemple L90, L50, Leq, etc.) modifie la valeur implicite de ces niveaux. (voir *)

Ce récent document financé par CANWEA conclut également à un moment donné :

« Des plaintes telles que les troubles du sommeil ont été associées à des pressions sonores pondérées A des éoliennes supérieures à 40 ou 45 dB, mais à aucune autre mesure de la santé ou du bien-être. »

On pourrait donc conclure immédiatement qu’étant donné les niveaux moyens autorisés de

47,7 dBA aux États-Unis, il y aurait très probablement un plus grand nombre de plaintes pour troubles du sommeil. Là encore, il ne s’agit pas d’une conclusion explicite. Le fait de ne pas souligner une lacune aussi évidente aux États-Unis, dans des documents qui sont censés fournir des orientations générales, contribue sans aucun doute à « brouiller les pistes » lorsqu’il s’agit d’identifier les raisons pour lesquelles les plaintes des propriétaires prolifèrent.

Enfin, même dans ce rapport très récent, il n’est toujours pas fait mention de la conséquence fondamentale de l’ajustement automatique du seuil d’audition au niveau de fond ambiant, ni du fait qu’une exposition continue à des bruits de basse fréquence peut donner lieu à une sensibilité accrue. Comme indiqué précédemment, l’auteur considère, sur la base de son expérience directe, qu’il s’agit là de deux aspects très importants de la perception des bruits de basse fréquence, mais ils ne semblent toujours pas avoir été largement reconnus par les experts en matière de santé.

*Les différentes mesures représentent en effet des différences dans les niveaux autorisés réels, bien que l’on considère généralement que pour les mesures de dBA à réponse lente (c’est-à-dire 1 seconde) et les temps d’observation longs, les différences appliquées au bruit dominant des éoliennes ne représentent généralement pas plus de 4-5 dBA entre la mesure la plus basse (L90) et le niveau le plus élevé (L10), et ne représentent pas une différence aussi importante que 7,7 dBA. La société américaine Epsilon, qui a réalisé des évaluations sur le terrain de la conformité aux ordonnances dans le comté de Huron (MI), a explicitement appliqué le critère « L10-L90 inférieur à 3,5 dBA » pour l’identification du bruit dominant des éoliennes.)

A3.3 Effets nocebo, agacement, personnalité et activistes

Les affirmations selon lesquelles les infrasons des éoliennes ne peuvent pas représenter un danger pour la santé cherchent de plus en plus à attribuer la responsabilité du nombre croissant de plaintes à quatre processus, à savoir les effets nocebo, la gêne, la personnalité individuelle et l’alarme déclenchée par les activistes.

L’argument selon lequel les effets nocebo, c’est-à-dire la peur d’un résultat spécifique, peuvent donner lieu à des symptômes liés à ce résultat, n’explique pas le fait que certaines communautés ont accueilli favorablement l’introduction d’éoliennes, pour découvrir par la suite des effets négatifs inattendus une fois que les éoliennes ont été mises en service. L’auteur connaît personnellement deux familles, l’une en Angleterre et l’autre dans le Michigan, qui avaient initialement une attitude neutre ou favorable à l’égard des éoliennes, mais qui ont ensuite découvert par elles-mêmes que la réalité pouvait être tout à fait intolérable. Aucune des deux familles n’avait entendu parler de l’autre, mais leur situation, à 4000 miles l’une de l’autre, est devenue presque identique et les a amenées à prendre exactement les mêmes décisions, à savoir louer d’autres logements et, finalement, engager de longues procédures judiciaires contre les promoteurs d’éoliennes. Dans les deux cas, les litiges ont été réglés à l’amiable, sous réserve de confidentialité. À l’époque où ces problèmes ont commencé à se poser, les militants étaient peu nombreux, de sorte que la séquence d’apprentissage de première main de ces deux familles était d’autant plus remarquable qu’elle se déroulait en miroir.

Il convient de noter que de nombreux effets néfastes des infrasons des éoliennes sont étroitement liés aux symptômes du mal de mer, ce qui suggère qu’il peut y avoir une interaction avec les organes vestibulaires (de l’équilibre). L’auteur de ces lignes a beaucoup navigué au large des côtes dans les années 1970. À l’époque, certains participants affirmaient que le mal de mer était purement psychologique et qu’ils n’étaient pas affectés s’ils étaient suffisamment forts d’esprit. Les autres membres de l’équipage éprouvaient souvent un sentiment de satisfaction lorsque ces experts autoproclamés étaient confrontés à la réalité physique et succombaient à la maladie. À cet égard, ils se révèlent souvent moins efficaces que ceux qui ont une vision plus réaliste des choses. En outre, si les effets du mal de mer peuvent parfois se manifester rapidement, il n’est pas rare que leur apparition soit retardée jusqu’à 10 ou 12 heures après l’exposition.

Une étude néo-zélandaise récente [30] a cherché à renforcer l’argument nocebo concernant les infrasons émis par les éoliennes. Un groupe de participants a été divisé en deux groupes distincts et des vidéos décrivant les effets des infrasons des éoliennes ont été projetées à chaque groupe. Pour un groupe, ces vidéos montraient des personnes décrivant les effets néfastes sur la santé qu’elles avaient subis à cause des infrasons des éoliennes, tandis que pour l’autre groupe, on montrait des scientifiques et des experts assurant qu’il ne pouvait y avoir d’effets réels.

Les deux groupes de participants ont ensuite été exposés pendant 10 minutes à des tests en aveugle portant soit sur des infrasons simulés d’éoliennes, soit sur aucun infrason (c’est-à-dire « fictif »), à un niveau extrêmement bas de 40 dB à 5 Hz. On a ensuite constaté une augmentation mineure, mais identifiable, des réponses liées à l’anxiété dans le groupe qui avait été préconditionné par les rapports négatifs, qu’il ait été exposé à des infrasons simulés ou à des infrasons « fictifs ».

Il suffit cependant de considérer l’analogie avec le mal de mer pour comprendre cette expérience. Elle est directement comparable au fait de prendre deux groupes de personnes qui n’ont pas l’habitude d’être à flot, d’informer ces groupes distincts avec des perspectives opposées sur les causes et les effets du mal de mer, puis d’envoyer les participants dans deux bateaux distincts sur un lac intérieur dans des conditions de calme presque plat pendant 10 minutes. Toute conclusion résultant d’une légère anxiété initiale d’un groupe au cours de ce processus n’aurait guère de rapport avec la réalité d’une exposition réelle à des conditions de mer réelles pendant des périodes prolongées !

En ce qui concerne les arguments selon lesquels la gêne et la personnalité jouent un rôle majeur dans la réponse au bruit des éoliennes et aux infrasons, il convient de noter que de nombreuses personnes qui choisissent d’adopter un mode de vie rural le font spécifiquement pour profiter d’un environnement plus tranquille et moins stressant que la vie en banlieue ou en ville. Il est donc fort probable qu’elles aient une personnalité qui valorise ces caractéristiques rurales. Pour ces personnes, cette personnalité peut très bien être celle qui réagit fortement à une intrusion négative imposée de l’extérieur dans leur mode de vie. Les installations d’éoliennes ne doivent pas être telles que « l’absence d’une personnalité appropriée » compromette la composition de la communauté.

L’utilisation du terme « agacement » a deux interprétations communes distinctes. On dit souvent « C’est de sa faute s’il s’est énervé ! », ce qui implique immédiatement une condition imposée par l’intéressé lui-même. Dans le contexte des éoliennes, cependant, il est plus exact d’affirmer que « les éoliennes peuvent gêner les gens ». Cela introduit une perspective complètement différente — il est clair que la situation défavorable a été imposée à l’individu et que toute réaction est une conséquence directe de cette imposition. Cet auteur considère que l’utilisation de la terminologie « souffre de désagréments » est une description beaucoup plus appropriée et nettement moins trompeuse, qui place correctement la responsabilité directement sur la cause, plutôt que sur la réaction de l’individu.

Enfin, un article récent très médiatisé (S.Chapman [31]) a soutenu que la corrélation la plus convaincante concernant les plaintes relatives aux éoliennes découle de la présence d’« activistes » s’opposant à la construction d’un parc éolien. Pourtant, cette étude n’a pas tenté de prendre en compte des questions telles que les reculs immédiats, le bruit, la géographie locale et la configuration du parc éolien, ainsi que l’espacement et la densité des éoliennes. Tous ces facteurs ont une incidence directe sur les conditions de vie à proximité des éoliennes. Une fois de plus, en se référant à l’expérience de l’auteur, dans le comté de Huron, au Michigan, deux parcs éoliens ont été construits à des moments similaires, dans des secteurs similaires de la communauté. L’un d’entre eux a immédiatement donné lieu à un nombre important de plaintes, tandis que l’autre n’a pratiquement pas fait l’objet de plaintes. Sur le papier, ce dernier parc éolien semblait être le plus concentré, de sorte que l’absence de plaintes était d’autant plus surprenante. Mais il suffit de visiter les deux parcs éoliens à quelques reprises pour se rendre compte immédiatement qu’il y a une différence très importante dans les niveaux de bruit entre les deux, et il n’est pas surprenant que le parc éolien qui génère le plus de bruit soit celui qui fait l’objet du plus grand nombre de plaintes.

Dans ce cas, il y avait donc une corrélation évidente entre le bruit et la nature négative de l’environnement du parc éolien et le nombre de plaintes. Cette situation a ensuite donné lieu à une plus grande prise de conscience de la part de l’ensemble de la communauté et à une plus grande opposition exprimée aux parcs éoliens. Ainsi, le processus de cause à effet était complètement inverse à celui proposé dans [31].

A4. Expérience de première main des graves effets néfastes des infrasons

Il y a environ 18 mois, une famille vivant à proximité des éoliennes d’Ubly a demandé à l’auteur de l’aider à installer des instruments et à évaluer les conditions acoustiques dans leur sous-sol, qui est partiellement souterrain, où ils espéraient trouver des conditions de sommeil plus tolérables. En début de soirée, l’auteur est arrivé sur le site, à 460 m sous le vent de l’éolienne la plus proche. C’était une belle soirée, avec très peu de vent au niveau du sol, mais les éoliennes fonctionnaient. Cependant, à l’intérieur de la maison, il était impossible d’entendre le bruit des éoliennes et il a fallu sortir de temps en temps pour s’assurer qu’elles fonctionnaient bien.

L’auteur ne s’attendait pas à obtenir des mesures significatives dans ces conditions, mais il a néanmoins aidé à mettre en place l’instrumentation sous la forme d’un microphone infrasonique B&K 4193-L-004 et de plusieurs microbaromètres Infiltek. L’étalonnage des microbaromètres avait été confirmé précédemment en effectuant des mesures d’infrasons de fond directement côte à côte avec le microphone de précision B&K. L’objectif était de définir les emplacements de mesure, d’établir des gains d’instrumentation avec une marge de manœuvre appropriée, et de convenir et d’appliquer des procédures pratiques afin que les occupants puissent effectuer eux-mêmes d’autres mesures.

Après une période d’environ une heure, pendant laquelle il a installé des instruments dans le sous-sol et utilisé un ordinateur portable dans la cuisine, l’auteur a commencé à ressentir un important sentiment de léthargie. Au fil du temps, ce sentiment s’est transformé en difficultés de concentration accompagnées de nausées, si bien qu’au bout de trois heures environ, il s’est senti très mal. Pendant ce temps, le soleil se couchait, laissant une magnifique lueur rose orange dans le ciel, tandis que la vitesse du vent au sol restait pratiquement nulle et que les conditions de la soirée n’auraient pas pu être plus tranquilles et agréables.

Ce n’est qu’au bout de trois heures et demie environ que l’auteur s’est soudain rendu compte que ces symptômes étaient provoqués par les éoliennes. Comme il n’y avait pas de bruit audible et que les infrasons semblaient suffisamment faibles pour que l’auteur les considère comme peu importants, il n’avait pas envisagé cette possibilité jusqu’à présent.

Plus le temps passait, plus les effets s’aggravaient, si bien qu’au bout de cinq heures, il se sentait extrêmement malade. Il était assez étrange d’essayer de se concentrer sur un ordinateur dans une cuisine très solide, complètement immobile, entourée d’armoires en chêne massif, avec des plans de travail en granit et un évier en fonte, tout en ressentant presque exactement les mêmes symptômes que le mal de mer dans une mer agitée.

Finalement, au bout de 5 heures, il a été considéré que suffisamment d’essais avaient été effectués et analysés pour qu’un long essai de nuit puisse être mis en place, laissant l’instrumentation sous le contrôle des propriétaires de la maison. L’auteur a été immensément soulagé de quitter les lieux et de pouvoir rentrer chez lui sans être gêné par les éoliennes.

Mais ce n’était pas fini. En montant dans la voiture et en quittant le portail, l’auteur a constaté que son équilibre et sa coordination étaient complètement compromis, de sorte qu’il était constamment en survirage et que l’avant de la voiture semblait osciller comme un bateau en mer. Il est devenu très difficile d’évaluer la vitesse et la distance, de sorte qu’il a fallu conduire extrêmement lentement et avec beaucoup de prudence.

En arrivant à la maison 40 minutes plus tard, sa femme a immédiatement remarqué qu’il n’était pas bien — apparemment, son visage était complètement cendré. Il a fallu attendre 5 heures après avoir quitté le site pour que les symptômes disparaissent.

Il est souvent avancé que ces effets associés aux éoliennes sont dus au stress ou à la gêne provoquée par le bruit incessant, mais à cette occasion, il n’y avait aucun bruit audible à l’intérieur de la maison. De plus, il s’agissait d’une soirée remarquablement tranquille avec un coucher de soleil très impressionnant, de sorte que toute idée de problèmes liés aux éoliennes était totalement absente. Ce n’est que lorsque les symptômes sont devenus de plus en plus graves que l’auteur a finalement fait le lien, après avoir envisagé et exclu toutes les autres possibilités. Les explications relatives à l’« effet nocebo » ne semblent donc guère appropriées lorsque la prise de conscience n’a eu lieu que bien après l’événement.

Figure 3 Spectre de puissance moyen des infrasons dans le sous-sol

Les deux figures suivantes montrent les niveaux d’infrasons typiques mesurés dans le sous-sol à l’aide d’un des microbaromètres Infiltek. La figure (3) montre le spectre de puissance, mesuré avec une largeur de bande FFT nominale de 0,1 Hz. Comme on peut le voir, le pic de la composante fondamentale du taux de pales, à 55 dB, ne serait normalement pas considéré comme représentant un niveau particulièrement gênant d’infrasons. Plusieurs harmoniques supérieures d’amplitude progressivement décroissante sont visibles, mais cette caractéristique correspond tout à fait à ce que l’on pourrait attendre d’une turbine à rotor ascendant fonctionnant dans un flux d’air relativement régulier.

Le tracé temporel correspondant est illustré à la figure (4). On constate qu’il n’y a qu’une seule impulsion relativement bien définie par passage de pale, de sorte qu’il semblerait que seule l’éolienne la plus proche contribue de manière significative.

Figure 4 Historique des infrasons dans le sous-sol

Néanmoins, il convient de noter que si l’harmonique fondamentale du passage des pales n’est que de 55 dB, l’effet cumulatif des harmoniques supérieures peut parfois porter le niveau de crête de la forme d’onde à 0,06-0,08 Pascals, ce qui représente 69-72 dB. La plupart des travaux antérieurs de l’auteur se sont concentrés sur l’analyse de l’évolution temporelle de la forme d’onde, conformément à l’observation faite en 2004 par Moller & Pedersen [16] selon laquelle, aux fréquences les plus basses, c’est l’évolution temporelle des infrasons qui est la plus pertinente pour la perception. Le simple fait d’observer des niveaux spectraux distincts à des fréquences discrètes et de les considérer comme des composantes indépendantes peut conduire à une sous-estimation considérable des niveaux réels des infrasons répétitifs.

Le fait que l’équilibre et la coordination aient été compromis pendant le trajet de nuit vers le domicile suggère une interférence avec les organes vestibulaires, comme l’ont proposé Pierpont [5] et, par la suite, Schomer [20]. Une autre observation importante, cependant, est que les effets ont persisté pendant les 5 heures qui ont suivi, alors que l’excitation immédiate n’était plus présente. En revanche, dans le cas du mal de mer, les effets tendent à se dissiper rapidement dès que les conditions de mer s’apaisent. Il est intéressant de noter qu’une étude réalisée en 1984 [32], au cours de laquelle des sujets ont été exposés pendant 30 minutes à une excitation de 8 Hz à des niveaux beaucoup plus élevés de 130 dB, a montré que certains effets néfastes pouvaient persister plusieurs heures après l’exposition.

À ce stade, il convient de se demander si une suggestion du Dr A. Salt peut être pertinente [20]. Il a décrit un processus connu sous le nom de « Hydrops endolymphatique temporaire », une anomalie de l’oreille interne par laquelle l’ouverture de décharge de pression à l’apex de la cochlée (l’hélicotrème) peut être temporairement obstruée par un déplacement membranaire local. Cette obstruction augmente considérablement le déséquilibre de pression à travers la membrane basilaire et, par conséquent, une très forte augmentation de la sensibilité aux infrasons.

Si l’exposition à des infrasons répétitifs d’éoliennes peut parfois induire un tel effet, il faudrait alors un certain temps après l’exposition pour que l’état disparaisse. La suppression de la source d’excitation n’entraînerait donc pas un retour immédiat à une perception normale, mais pourrait entraîner la persistance des symptômes pendant un certain temps.

Une autre observation est que les niveaux d’infrasons montrés dans la figure (3) sont directement comparables à ceux qui ont été rapportés indépendamment par le professeur Hansen et ses collègues de l’université d’Adélaïde [33], et L. Huson [34], à des distances significatives des parcs éoliens australiens de Waterloo et de MacArthur respectivement. Cela semble fournir une corroboration convaincante et indépendante étant donné les rapports d’effets néfastes associés à ces dernières installations. De plus, S. Cooper [35], dans son étude sur le parc éolien de Cape Bridgewater, a montré une corrélation directe entre les sensations documentées des résidents et les caractéristiques de fonctionnement infrasoniques spécifiques des éoliennes.

Par conséquent, l’expérience de l’auteur est tout à fait cohérente avec ce rapport plus récent en Australie, relatif à des travaux effectués par des acousticiens expérimentés. Il ne fait aucun doute que les preuves s’accumulent progressivement pour étayer l’argument selon lequel les infrasons émis par les éoliennes peuvent avoir des effets néfastes sur la santé dans les environnements ruraux.

A5. Références

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  24. Annexe D. Informations sur les niveaux de bruit ambiant nécessaires pour protéger la santé et le bien-être du public avec une marge de sécurité adéquate. EPA 550/9-74-004 Mars 1974
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  26. M.A.Swinbanks Submission to Michigan Public Services Commission, Case No U-15899, December 8th , 2009
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  30. F.Crichton,G.Dodd,G.Schmid,G.Gamble,K.J.Petrie. Can Expectations Produce Symptoms from Infrasound Associated with Wind Turbines ? Université d’Auckland. Health Psychology, American Psychological Association, mars 2013.
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  32. D.S.Nussbaum, S.Reinis (1985) Some Individual Differences in Human Response to Infrasound UTIAS Report No 282, CN ISSN 0082-5255, janvier 1985
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  34. W.L.Huson. Stationary Wind Turbine Infrasound Emissions and Propagation Loss Measurements (Émissions infrasonores d’éoliennes stationnaires et mesures de la perte de propagation). 6th International Conference on Wind Turbine Noise, Glasgow 20-23 avril 2015
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1 Voir https://www.cirrusresearch.fr/blog/2013/06/que-representent-les-filtres-par-bandes-doctave-et-tiers-doctave-sur-un-sonometre/ – NdT


Annexe B1 : Biographie de l’auteur

Malcolm Swinbanks a passé son doctorat sous la direction de Sir James Lighthill, professeur de mathématiques à l’université de Cambridge. Deux des réalisations de Lighthill — l’aéroacoustique, les procédures mathématiques pour la réduction du bruit des moteurs à réaction, et l’étude de la dynamique de la cochlée (oreille interne) — sont aujourd’hui directement liées à la compréhension et à la perception récentes du bruit des éoliennes.

Bien qu’il ait obtenu une bourse du titre A du Trinity College pour poursuivre ses recherches en mathématiques, Swinbanks a choisi d’y surseoir pour acquérir de l’expérience dans des applications plus pratiques, en travaillant d’abord avec le département de recherche du chantier naval Yarrows à Glasgow, dans le domaine du bruit et des vibrations dans les navires et les sous-marins. Il a poursuivi avec succès le contrôle actif des bruits de basse fréquence, se familiarisant ainsi avec les questions relatives à la perception des bruits de basse fréquence et des infrasons par la population. Il a acquis une expérience supplémentaire en travaillant avec plusieurs divisions de Rolls-Royce sur la dynamique des moteurs aéronautiques et le bruit des turbines à gaz industrielles.

En 1994, le Congrès américain lui a demandé de transférer aux États-Unis ses recherches sur les vibrations et les sons sous-marins à basse fréquence, en devenant scientifique principal d’une société américaine sous contrat avec l’Office américain de la recherche navale. Les domaines de recherche comprenaient l’isolation des vibrations de très haute précision et l’atténuation des chocs. Plus récemment, il a été contacté par des personnes qui rencontrent des problèmes très réels liés au bruit des éoliennes et qui, dans certains cas, ont été chassées de chez elles. Il a passé beaucoup de temps dans plusieurs parcs éoliens où le bruit est un problème important, ce qui lui a permis d’acquérir une expérience de première main et des données pratiques concernant les conditions extrêmement défavorables auxquelles certaines personnes sont maintenant soumises.




Ukraine-Gaza : guerre totale ou gouvernance mondiale ?

[Source : TVL]

Le président Macron a-t-il déclaré la guerre à Moscou ? En autorisant l’Ukraine à tirer des missiles « made in OTAN » sur les bases russes, le chef de l’État continue son escalade verbale, assurant par ailleurs que la jeunesse française serait prête au sacrifice ultime… pour défendre « les valeurs de la République ». En réaction, le président Poutine a aussitôt menacé l’Europe Occidentale d’une guerre totale. Comment expliquer l’hostilité anti-russe du locataire de l’Élysée, aujourd’hui supérieure à celle de Washington ? La grenouille veut-elle se faire plus grosse que le bœuf ? Pendant ce temps, une autre guerre fait rage entre le Hamas et Israël. Comme l’Ukraine, le Moyen-Orient se trouve sur la bordure de l’ensemble russo-chinois dont les États-Unis cherchent l’encerclement. Les projets de développements énergétiques entre les deux grands blocs s’y multiplient et entrent en concurrence, provoquant des points de tension. Seule la perspective d’une destruction nucléaire mutuelle freine encore l’escalade meurtrière entre Occident et Eurasie. Entre les deux, la France n’offre plus de troisième voie et se retrouve coincée entre le communautarisme et des élites vendues au millénarisme globaliste. Pour en sortir, elle devra renouer avec sa souveraineté stratégique et rejoindre le concert des puissances réalistes. Puissances qui placent l’État et le politique au centre du système des relations internationales. Avec Pierre-Antoine Plaquevent, analyste politique, animateur pour le site Strategika, rédacteur de la lettre privée Polemos, et l’auteur de « Société ouverte VS Eurasie ».




Cette dissolution pue la dictature européenne à plein nez

Par Jean-Michel Grau

Ne nous réjouissons pas trop vite : la dissolution de l’Assemblée nationale française suite à la débâcle électorale européenne de la macronie n’augure rien de bon.

En réalité, elle inaugure la dissolution de la France dans le nouvel état européen que dirigera Mario Draghi dès cet été.

On notera ainsi l’empressement de Macron à annoncer cette dissolution alors que les chiffres officiels des résultats définitifs n’étaient même pas encore établis.

De même, la révélation dans la foulée des dates des futures élections législatives des 30 juin et 7 juillet alors que les différentes instances officielles n’avaient même pas été consultées préalablement : assemblée nationale, la première concernée, mais aussi sénat, partis politiques… est plus que suspecte.

Tout semble donc avoir été préparé en amont de longue date.

On ne peut s’empêcher ainsi de faire le parallèle évident avec la mise en place de la dictature sanitaire le 16 mars 2020 qui avait été préparée par le forum de Davos dès l’année précédente, avec une répétition générale par Klaus Schwab et ses complices dès septembre 2019. Cette « pandémie » qui n’était rien d’autre qu’une « plandémie » aura servi de matrice à ce qui se prépare aujourd’hui dans le même cénacle.

La désignation déjà acquise de Mario Draghi à la tête de la Commission européenne dans les semaines qui viennent va inaugurer un nouveau chapitre de l’Union de l’Enfermement qu’est devenue l’UE.

On bottera dehors chaleureusement l’ancienne taulière Von der Leyen qui rejoindra probablement Pfizer à Londres ou New York pour y finir une fin de carrière paisible en remerciement de tous ses bons sévices rendus aux populations occidentales…

Cette dissolution de l’Assemblée nationale est donc à marquer d’une pierre noire, car elle acte le début officiel de l’enterrement de la République française qui n’aura dorénavant guère plus de pouvoir que l’Ohio ou le Montana au sein de l’hégémon US.

Pour ce faire, Bruxelles aura à sa disposition un financier de haut vol qu’on ne peut que comparer aux nombreuses espèces prédatrices de la gente animale pour laquelle il n’y a que l’embarras du choix : requin, vautour, crocodile, chacal, mais pas hyène, déjà réservée à la sortante…

Ce fils de banquiers de père en fils qui a aiguisé ses crocs chez Goldman Sachs avant de devenir gouverneur de la banque d’Italie, puis président de la Banque Centrale Européenne est le prédateur idéal de la finance mondialiste pour faire de l’UE la première dictature technocratique du monde.

Il aura à sa disposition des seconds couteaux comme Macron qui n’acceptera jamais de continuer à diriger la France avec un gouvernement de cohabitation avec la victoire déjà annoncée du Rassemblement National aux prochaines élections législatives.

Il y a fort à parier que celles-ci seront les dernières élections nationales avant longtemps. La postulante qui remplacera Macron après les élections présidentielles qui devraient donc suivre les législatives, inaugurant la nouvelle fonction de l’Élysée : sous-préfecture de Bruxelles.

Pendant ce temps, la capitale belge abritera désormais autour de Mario Draghi un cabinet fantôme, probablement sur le modèle opaque des conseils de défense et autres conseils scientifiques de Macron pendant la dictature sanitaire, pour diriger et administrer les ex-états européens dissous dans l’administration kafkaïenne de la rue de la Loi, la bien nommée, à Bruxelles…

Tout ceci fait partie d’un plan qui se déroule depuis plus d’un siècle pour asseoir le pouvoir de la haute finance anglo-saxonne sur le monde.

Cette oligarchie financière apatride qui a déjà provoqué deux guerres mondiales et les millions de morts qui vont avec, n’en est plus à ça près de finir le sale boulot avec la troisième en préparation pour proroger son pouvoir en voie d’extinction.

Avec la gigantesque pyramide de Ponzi sur laquelle est assise la dette américaine, il n’y a pas d’autre issue pour cette oligarchie anglo-saxonne avant qu’elle ne s’effondre qu’une nouvelle guerre mondiale, encore et toujours contre la Russie, par proxys interposés pour piller ses richesses : Lénine, puis Hitler et maintenant l’UE, pour tenter de survivre dans ce monde multipolaire en voie d’expansion qui lui fait peur.

Avec Mario Draghi à la tête des nouveaux états européens dissous dans une UE plus tyrannique et belliciste que jamais, nul doute que la dépopulation européenne a encore de beaux jours devant elle.

On ne pourra pas encore une fois accuser la passivité des peuples européens face à ce nouveau suicide continental en train de s’écrire, et encore moins leur complicité, car on peut désormais sincèrement douter qu’ils s’en iront à nouveau la fleur au fusil comme en 14 quand Draghi et sa bande leur demandera le moment venu d’aller alimenter le hachoir à viande ukrainien.

L’abstention massive de ces élections (49 %) montre à quel point les peuples européens de plus en plus otages de cette ploutocratie financière anglo-saxonne n’ont plus d’autre choix que de s’en remettre aux Russes pour les délivrer de leurs geôliers. Cela commence par arrêter de considérer Poutine comme un nouvel Hitler qui veut envahir toute l’Europe, suivant le discours bien rodé de Mac Kinsey et autres cabinets de conseils américains pour accepter de servir de chair à canon pour la guerre de la finance mondialiste apatride.




Et si le RN à Matignon était le chaos dont Macron rêve ?

[Source : ripostelaique.com]

Par Charles Demassieux

J’aimerais avoir les emballements de jeunesse que les électeurs du Rassemblement national ont eus coup sur coup dimanche soir en découvrant le score de Jordan Bardella aux européennes puis, dans la foulée, en entendant le sordide de l’Élysée déclarer la dissolution de l’Assemblée nationale.

Sauf que, dans le cas d’une cohabitation, où Jordan Bardella serait logiquement Premier ministre, les changements de politique ne seraient qu’apparents.

Prenons par exemple la politique migratoire. À moins de quitter l’Europe – ce que ne veut absolument pas le RN – il sera presque impossible d’appliquer le programme préconisé par ce parti. Parce que : 

« Le Conseil européen joue un rôle important dans ce domaine car il fixe les priorités stratégiques. »

Et l’on sait que, tout comme dans celle des mœurs les plus folles qu’elle nous impose un peu plus chaque jour – malheur aux récalcitrants qui sont alors condamnés par la cour de justice de l’UE ! –, l’hydre européenne commande dans cette histoire. L’Italie de Giorgia Meloni l’a bien compris, qui s’en est remise au Conseil européen pour une politique migratoire plus « dure », c’est-à-dire un tout petit peu moins molle que d’habitude, avec son dernier « Pacte migratoire ». Lequel pacte a été massivement rejeté par les mouvements patriotiques des pays européens, ce qui est un signe de son inefficacité. Car c’est un pacte qui ne résout rien en profondeur, et les migrants continuent d’affluer en Europe. Et sans la pleine possession de ses frontières, la France continuera de se voir submergée.

Mais admettons que nous soyons totalement autonomes en matière d’immigration, il reste une barrière pour l’heure infranchissable : la justice française rouge, celle qui annule les expulsions à tour de bras. Or, pour changer de justice il faut changer de Constitution.

Certes, un député, tout comme le Président de la République, en a le droit, comme le stipule l’article 89 :

«  À l’origine d’une révision constitutionnelle, il peut y avoir :

  • soit une initiative du Président de la République, sur proposition du Premier ministre, et on est en présence d’un projet de révision,
  • soit une initiative de n’importe quel parlementaire, c’est-à-dire un député ou un sénateur, et on est en présence d’une proposition de révision. »

Cependant : 

« Une fois inscrit(e) à l’ordre du jour du Parlement, le projet ou la proposition de révision doit être voté(e) en termes identiques par l’Assemblée nationale et le Sénat. Il s’agit d’un vote à la majorité simple. À la différence de ce qui se passe pour les lois ordinaires, le Gouvernement ne peut pas donner à l’Assemblée nationale « le dernier mot » en lui demandant de statuer définitivement en cas de désaccord avec le Sénat. C’est dire que chaque assemblée dispose donc d’une sorte de droit de veto, toute révision étant bloquée si l’Assemblée ou le Sénat s’y oppose. »

https://www.conseil-constitutionnel.fr/la-constitution/peut-on-modifier-la-constitution

Il reste le référendum, mais je ne vois pas Macron demander son avis au peuple qu’il déteste souverainement, ce que le peuple lui rend bien, il faut l’admettre !

Autre écueil, si par aventure le RN gagne les prochaines législatives : le Président de la République demeure le chef des Armées, même si la force armée est alors de la compétence du gouvernement dans le cas d’une cohabitation. Cependant, la force de dissuasion nucléaire demeure aux mains du Président, qui conserve par ailleurs la mainmise sur les Affaires internationales, ce qui signifiera que la politique très dangereuse à l’égard de la Russie ne changera pas beaucoup. Sans parler du fait que la France, en bonne élève de l’Europe inféodée à Washington, suivra la voix de son maître. Et ce n’est pas Bardella, avec ses petits bras musclés, qui tiendrait tête aux États-Unis ! Au passage, Zemmour ferait pareil…

De plus, s’il était mécontent du résultat, Macron n’aurait qu’une année à attendre pour dissoudre à nouveau l’Assemblée, ce qui nous ramènerait aux heures instables de la IVe République, auxquelles le général de Gaulle avait voulu mettre un terme avec la Ve.

Maintenant, il ne faut pas se mentir : sans un coup de force militaire et la loi martiale, il n’y a aucune chance pour que notre pays se relève des enfers où il a été plongé. Dit plus poétiquement : la France est Eurydice et nous, les patriotes, ne sommes que des Orphée malheureux.

Il faut hélas le reconnaître, les seules police et gendarmerie ne sont plus de taille à lutter contre les arsenaux des cités diversitaires. Des cités qui ne demandent qu’une toute petite étincelle pour s’enflammer et ce, en bien pire qu’à l’automne 2005 ou l’été 2023. L’arrivée du RN au pouvoir pourrait être cette étincelle. Ensuite, Macron viendrait en sauveur et, pourquoi pas, s’arrangerait pour garder le pouvoir, en rétablissant par exemple le septennat, après avoir, oh cynisme, modifié la Constitution !  Tout est possible avec ce sournois.

Donc, en lieu et place d’une dissolution de l’Assemblée, c’est tout le système qu’il faut dissoudre. Mais là, je m’égare dans des divagations qui, sauf miracle, ont peu de chances d’advenir.

Enfin, cela pourrait peut-être nous procurer une illusion de bonheur patriotique pendant quelques jours, mais la victoire du RN n’apporterait rien en profondeur, sinon un chaos dont Macron se satisferait avec une gourmandise psychopathique.

Comme je l’écris souvent, le seul bulletin valable pour sauver la France est en métal et prêt à sortir d’un canon…




Bilderberg ? Vous avez des chances de finir à l’UE, à l’OTAN, au FMI ou à l’ONU

[Source : reinformation.tv]

Par Clémentine Jallais — 31 mai 2024

Étonnant comme les médias se ruent, à chaque fois, avec moult prévisions sur l’identité des participants du cru de l’année… Parce que les clubs d’élite transnationaux jouissent d’une réputation de pouvoir qui n’est pas injustifiée et que leurs arcanes bien cachés suscitent la curiosité. C’est pourtant la première fois qu’une étude pointe avec précision la corrélation entre l’appartenance au Bilderberg et l’obtention de postes élevés dans les grandes instances internationales ou au sein même de l’élite politique nationale.

Oui, nous l’aurions un peu parié… mais il est bon de le lire en termes formels quoique prudents sous la plume d’un jeune doctorant tchèque, Lukas Kantor. De plus, il a fait le choix de n’user que d’informations publiques et attestées : autrement dit le haut de l’iceberg, qui est déjà fort gros, ce qui laisse présager du reste.

Depuis 2019, toutes les principales organisations internationales — UE, OTAN, FMI et ONU — sont présidées par des Bilderberg… « Il semble improbable qu’il s’agisse d’une simple coïncidence », se risque l’auteur de l’étude. Nous nous risquerons davantage : le facteur Bilderberg est un élément évidemment non systématique, mais souvent déterminant : le réseautage et le favoritisme n’ont jamais été aussi importants que dans la gent mondialiste.

Un ascenseur de carrière magistral

Ce jeudi 30 mai s’est ouverte à Madrid la 70e réunion du groupe Bilderberg, avec ses sujets du jour, comme l’IA, le climat, les défis géopolitiques ou encore la Chine et la Russie. Depuis 1954, c’est l’une des plateformes de mise en réseau et de coordination des élites transatlantiques les plus influentes. Chaque meeting annuel invite à titre privé environ 130 hommes et femmes politiques, hommes d’affaires, intellectuels (y compris des hommes d’Église), principalement d’Europe et d’Amérique du Nord et marginalement de Turquie, pour des conférences à huis clos dont la presse est totalement exclue.

Pour l’auteur de cette étude, le Bilderberg agirait ni plus ni moins comme un ascenseur de carrière, à la fois social et professionnel :

« Je soutiens que les hommes politiques invités à ces réunions exclusives obtiennent des contacts précieux, des informations privilégiées et probablement un certain soutien. Pourtant, la plupart des hommes politiques qui ont participé aux conférences du Bilderberg n’ont jamais été promus par la suite. Mais 133 l’ont été, et parfois même peu de temps après leur apparition aux rassemblements. Parmi ces hommes politiques, principalement européens, 42 sont devenus Premiers ministres, présidents ou hauts représentants d’organisations internationales comme l’UE, l’OTAN et le FMI. »

Mais alors, les hommes du Bilderberg ne sélectionneraient-ils donc pas nos politiques, en dehors de toute démocratie ? « Cette suspicion va dans la bonne direction, répond l’auteur, mais elle doit être atténuée. »

133 hommes politiques élevés après leur première au Bilderberg

Le Bilderberg renforce le capital social et donc le pouvoir politique. D’abord, si les participants sont nommément invités, c’est qu’ils ont un potentiel ou un champ d’action intéressants pour ces élites mondiales ou plutôt mondialistes. Ensuite, étant présentés à ces dernières, ils pourront bénéficier à tout le moins de leur influence, et même parfois de leur soutien actif. Les cercles franc-maçons ne fonctionnent pas d’une autre manière…

« J’ai trouvé seulement trois cas (Vernon Jordan, José Manuel Barroso et Emmanuel Macron) où le Bilderberg a poussé [de manière avérée et transparente] des membres de son club à de hautes fonctions, et seulement dans deux cas (Jordan et Macron), ces tentatives ont abouti à la nomination souhaitée », écrit Kantor. Néanmoins, il est probable, poursuit l’étude, que les Bilderberg tentent plus souvent que cela d’influencer les nominations… seulement, il est impossible de le prouver avec des informations accessibles au public.

Le doctorant se concentre sur 30 conférences Bilderberg qui ont eu lieu de 1990 à 2019, pour produire des résultats plus pertinents pour le public et les politiques. Au total, en chiffres absolus, 133 hommes politiques ont été élevés après leur première participation au Bilderberg. Environ un tiers (42 personnes) de toutes les personnes élevées ont atteint les postes les plus élevés, comme président (4 Bilderberg), Premier ministre (23 Bilderberg), chef d’une organisation internationale (11 Bilderberg) ou Premier ministre puis chef d’une organisation internationale (4 Bilderberg).

A noter que depuis 2019, toutes les principales organisations internationales sont présidées par des Bilderberg : Ursula von der Leyen à l’UE, Jens Stoltenberg à l’OTAN, Kristalina Georgieva au FMI et Antonio Guterres à l’ONU.

Une UE bilderbergisée

Plus particulièrement, « on peut parler de “porte tournante” entre la Commission européenne et le groupe Bilderberg », affirme Lukas Kantor.

José Manuel Barroso, par exemple. Il a d’abord participé aux conférences du Bilderberg (en 1994 et 2003), puis est devenu président de la Commission européenne (de 2004 à 2014), avant de rejoindre le comité directeur du Bilderberg. En 2016, il a tenté de faire pression en faveur de la nomination de Kristalina Georgieva au poste de secrétaire général de l’ONU, mais c’est un autre Bilderberg qui a été élu (Antonio Guterres). Au cours de son mandat, au moins deux Bilderberg (Miguel Ángel Moratinos et Jeanine Hennis-Plasschaert) ont été sélectionnés comme représentants de l’ONU.

Pour la petite histoire, Kristalina Georgieva a fini par être nommée directrice du FMI en 2019, alors qu’elle ne correspondait pas aux critères du poste (limite d’âge et soutien d’un nombre insuffisant d’États), mais les règles ont été contournées ou modifiées en sa faveur, grâce au Bilderberg Macron ! Quand Bilderberg veut….

Même parcours pour le Belge Étienne Davignon : il a d’abord participé aux conférences Bilderberg (en 1972 et 1974), est devenu peu après commissaire européen (de 1977 à 1985), puis président du Bilderberg de 1999 à 2011. Verheugen, Bolkestein, Almunia, Mandelson, Hedegaard, Timmermans, Vestager et d’autres ont d’abord assisté aux conférences du Bilderberg, puis ont aussi été sélectionnés comme commissaires européens…

Actuellement, dans l’UE, les Bilderberg occupent les postes les plus élevés de président de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), membres de la Commission européenne (Jutta Urpilainen, Margrethe Vestager), président de la Banque centrale européenne (Christine Lagarde), président de l’Eurogroupe (Paschal Donohoe), président du Conseil européen (Charles Michel). « Von der Leyen et Michel ont assisté à la même conférence du Bilderberg en 2015 et, la même année 2019, ils ont tous deux obtenu les plus hautes positions au sein de l’UE », souligne l’étude.

FMI, ONU… OTAN en emporte le Bilderberg

L’UE, mais aussi l’OTAN ! « Tous les secrétaires généraux de l’OTAN de l’après-guerre froide ont participé à une conférence du Bilderberg avant leur nomination », souligne l’étude. En outre, au moins trois Bilderbergers (Karl Lamers, Pierre Lellouche, Bert Koenders) sont devenus présidents de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. Et la Banque mondiale ! Et l’Organisation mondiale du commerce ! Sans compter que les cercles se croisent parfois avec les membres de la Commission trilatérale qui, elle aussi, a largement pénétré les arcanes du pouvoir.

Et notre Emmanuel Macron… Tout d’abord, il faut rappeler que Macron a travaillé, de 2008 à 2012, à la banque Rothschild dont les représentants participent régulièrement aux Conférences Bilderberg. Edmond de Rothschild en a d’ailleurs rejoint le comité directeur au milieu des années 1960. Macron a assisté à sa première conférence en juin 2014 : en août, il était choisi via le Bilderberg Manuel Valls pour diriger le ministère clé de l’Économie. Et c’est en 2017 qu’il accède, sans coup férir, à la Présidence de la République française… en nommant un autre Bilderberg, comme Premier ministre, à savoir Édouard Philippe.

Quant à Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la Ve République, il fut invité par les Bilderberg en 2023 : en janvier 2024, il était nommé et propulsé à Matignon, par Macron.

On pourrait continuer, mais il faut s’arrêter. Ça en devient fatigant.




Tous surveillés : 7 milliards de suspects

[Source : Heal the World ou archive.org]




« L’Union européenne détruit la France »




« Est-ce qu’on se rend compte de ce que ce serait une guerre nucléaire ? »

Asselineau dénonce le comportement irresponsable des médias et des politiciens qui poussent à l’aggravation du conflit en Ukraine.

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Le transhumanisme comme aboutissement du libéralisme ultime

[Publication initiale : revue-elements.com]

Par Pierre Le Vigan

Le transhumanisme est devenu un sujet central de notre époque. Que représente-t-il ? Que compte-t-il faire de nos vies si on le valide ? Pour comprendre la nouveauté du transhumanisme, il ne faut évidemment pas l’opposer à un prétendu immobilisme de l’homme des temps anciens. L’homme a toujours cherché à améliorer ses conditions de vie. Il a toujours cherché à acquérir plus de puissance, à multiplier son énergie, à inventer des outils pour habiter le monde à sa façon. Nous ne nous contentons jamais du monde tel que nous en avons hérité. Le simple fait de construire un pont est déjà une transformation du monde. Si le transhumanisme n’était que cela — l’intervention sur le monde en fonction de nos objectifs, la création d’outils pour que l’homme soit plus efficace dans ses entreprises, de la selle de cheval à l’automobile et à l’avion en passant par le gouvernail d’étambot — le transhumanisme ne serait pas une nouveauté.

Le problème commence quand nous voulons, non pas seulement améliorer la condition de vie de l’homme, et donner plus d’ampleur à nos projets, mais changer la nature même de l’homme. Natacha Polony remarque que la recherche de création d’un homme nouveau caractérise les totalitarismes.

« Les totalitarismes, par delà leurs innombrables différences, se caractérisent par une dimension eschatologique et la volonté de forger un homme nouveau. C’est exactement ce qui se passe avec le transhumanisme. Cette idéologie repose sur l’idée que l’homme est imparfait, et que le croisement des technologies numériques, génétiques, informatiques et cognitives va permettre de faire advenir une humanité débarrassée de ses scories. »

(entretien, Usbek et Rica, 5 octobre 2018).

Si les totalitarismes du XXe siècle ne disposaient pas (ou peu) de moyens permettant de changer réellement la nature humaine, un fait nouveau est intervenu. C’est l’intelligence artificielle et notamment la culture de l’algorithme. C’est ce qui est né avec l’informatique et dont la puissance a été multipliée par internet. C’est l’interconnectivité de tous les réseaux techniques. Le développement de la numérisation des hommes et du monde a coïncidé avec le triomphe planétaire du libéralisme décomplexé, postérieur au compromis fordiste (un partage des revenus entre salaire et profit relativement favorable au monde du travail, et un État protecteur dit État providence). Or, le libéralisme, c’est la libération des énergies individuelles, de la puissance privée au détriment du commun. Le Hollandais Bernard Mandeville en résumait la vision :

« Le travail des pauvres est la mine des riches. »

(La fable des abeilles ou les fripons devenus honnêtes gens, 1714)

Plus généralement, les vices privés font les vertus publiques. « Qui pourrait détailler toutes les fraudes qui se commettaient dans cette ruche ? Celui qui achetait des immondices pour engraisser son pré, les trouvait falsifiés d’un quart de pierres et de mortier inutiles et encore, quoique dupe, il n’aurait pas eu bonne grâce d’en murmurer, puisqu’à son tour il mêlait parmi son beurre une moitié de sel. » (…) Ainsi, « Chaque ordre était ainsi rempli de vices, mais la Nation même jouissait d’une heureuse prospérité. » Et l’État ? « Les fourberies de l’État conservaient le tout ». L’État doit donc être le garant des crapuleries privées. Conclusion de Mandeville : « Le vice est aussi nécessaire dans un État florissant que la faim est nécessaire pour nous obliger à manger. » Ce n’est pas très différent de la théorie des « premiers de cordée » dont Macron fait son crédo, quand ceux-ci, loin de prendre des risques, se font garantir leurs profits par l’État ou par les institutions publiques. « Les béquilles du capital », avait dit Anicet Le Pors. Ce qui est à l’œuvre est ainsi la logique de Candide selon Voltaire. « Les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers et plus tout est bien. » On lit là, bien sûr, une critique acerbe (et qui force le trait !) de Leibniz et de sa théorie du monde existant comme « le meilleur des mondes possibles ».

L’enterrement du fordisme

Le « fordisme » a été enterré, au tournant des années 70, avec la désindustrialisation et l’ouverture des frontières aux produits et aux hommes venus de partout. C’est la France comme un hôtel, et trop souvent un hôtel de passe. « Tout pays doit se penser comme un hôtel » (J. Attali, Les crises, 30 octobre 2017). Après le fordisme, le Capital a gagné dans le rapport de force face au travail et dans le partage du revenu national. L’argent va à l’argent, et est de plus en plus déconnecté de la richesse réellement produite. Pour autant, le pays s’appauvrit, car il n’y a de vraie richesse que produite par le travail productif, et non par la recherche d’opportunités financières. Mais l’exploitation se présente de moins en moins dans sa brutalité foncière. Elle se protège d’un voile de bonnes intentions, et de la « moraline » dont parlait déjà Nietzsche. Elle adopte généralement la forme du contrat, celui-ci fut-il totalement inégalitaire.

C’est pourquoi on ne peut donner raison à Michel Foucault quand il écrit : « Le marché et le contrat fonctionnent exactement à l’inverse l’un de l’autre » (Naissance de la biopolitique. Cours au Collège de France 1978-1979). Au contraire de ce que dit Michel Foucault, le marché et le contrat se complètent. Le marché prend la forme juridique du contrat. Il est « lavé » de sa dimension de rapport de force par la pseudo-« neutralité » juridique du contrat.

La fin d’un monde commun

Loin d’être contraire à la logique de l’économie libérale, l’extension du domaine du contrat (c’est un contrat écrit car plus grand-chose ne repose sur la parole donnée, qui renvoie à l’honneur) l’a complété. Tout ce qui est devient l’objet d’un contrat. Et cela ouvre la voie à la contractualisation des rapports avec soi-même. Une transition de genre, c’est décider, pendant un temps déterminé, et de manière réversible, et payée par la collectivité, de devenir ce que je ne suis pas, et d’obliger les autres à me considérer comme ce que je veux être. Que cela soit ou non une escroquerie anthropologique n’est pas le problème, l’État — l’État néo-totalitaire qui est le nôtre — est le garant de la réalité juridique qui m’oblige à la reconnaissance de cette réalité transitoire auto-décidée par le sujet concerné mais qui s’impose à moi, et à toute la société. Il n’y a, à l’horizon de cette auto-définition de soi, plus de monde commun.

Le transhumanisme est ce qui surgit au bout de la logique contractualiste du libéralisme. Transhumanisme comme libéralisme reposent sur une religion de la science et de la technique. Ce ne sont plus les institutions qui doivent donner du sens à la société (comme chez Hegel pour qui les institutions sont des médiations que l’homme se donne à lui-même pour se réaliser, pour être plus lui-même, et plus hautement lui-même), c’est un mouvement permanent d’amplification des droits de l’homme. Tout ce qui est alerte sur les limites, attention portée à la nécessaire mesure, refus de l’hubris (démesure) est marginalisé, dénoncé, ringardisé. Les avertissements de Bertrand de Jouvenel, Jacques Ellul, de Nicholas Georgescu-Roegen sont ignorés.

Face au rapport Meadows de 1972 (Dennis Meadows a alors 30 ans) Les limites de la croissance, l’économiste et philosophe libéral Friedrich Hayek refuse que l’optimisme technologique soit critiqué.

« L’immense publicité donnée récemment par les médias à un rapport qui se prononçait, au nom de la science, sur les limites de la croissance, et le silence de ces mêmes médias sur la critique dévastatrice que ce rapport a reçue de la part des experts compétents, doivent forcément inspirer une certaine appréhension quant à l’exploitation dont le prestige de la science peut être l’objet. »

(« La falsification de la science », The pretence of knowledge, 1974)

Bien entendu, le droit d’inventaire sur un rapport d’étude est mille fois légitime. Mais ce qui est au cœur de la réaction des libéraux, c’est la démonie du culte du progrès scientifique. C’est la religion de la mondialisation heureuse, forcément heureuse. Car plus le monde est unifié, mieux il est censé se porter. Telle est la religion des ennemis de la différence. « Un siècle de barbarie commence, et les sciences seront à son service. », avait dit Nietzsche (La volonté de puissance, 154).

De même que l’on dira plus tard qu’il n’y a « pas de choix démocratique contre les traités européens » (Jean-Claude Juncker), il n’y a pas pour Hayek de science qui puisse préconiser des limites à l’extension infinie du champ du libéralisme, de la croissance et du marché. La technologie, fille de la science, est mise au service de la « course au progrès », ce dernier conçu comme l’emprise de plus en plus grande de l’économie sur nos vies. Inutile d’insister sur la fait qu’il ne s’agit pas d’un progrès de la méditation, de la connaissance de nos racines, ou de notre goût pour le beau. Avec la construction d’un grand marché national puis mondial avec l’aide de l’État et non pas spontanément, une société de contrôle — une société de surveillance généralisée (Guillaume Travers) — est mise en place par l’État, appuyé sur de grands groupes monopolistiques. Objectif : que nul n’échappe au filet de la normalisation et à son impératif de transparence.

Un totalitarisme rampant

Herbert Marcuse notait : « L’originalité de notre société réside dans l’utilisation de la technologie, plutôt que de la terreur, pour obtenir une cohésion des forces sociales dans un mouvement double, un fonctionnalisme écrasant et une amélioration croissante du standard de vie (…) Devant les aspects totalitaires de cette société, il n’est plus possible de parler de “neutralité” de la technologie. Il n’est plus possible d’isoler la technologie de l’usage auquel elle est destinée ; la société technologique est un système de domination qui fonctionne au niveau même des conceptions et des constructions des techniques. » (éd. américaine 1964, L’homme unidimensionnel, Minuit, 1968). Sauf que l’on ne constate plus du tout « l’amélioration constante du standard de vie ». À l’exception des gérants des multinationales et des « cabinets de conseils » qui constituent un démembrement de l’État et permettent une externalisation apparente des décisions. Avec ses « conseils », chèrement payés, de sociétés extérieures au service public, c’est un système de management par agences qui s’est mis en place, système dont la paternité revient essentiellement au professeur et technocrate national-socialiste Reinhard Höhn, un système qui est à peu près le contraire de la conception de l’État qui était celle de Carl Schmitt.

C’est une mise en réseau de l’insertion obligatoire dans le système qui se produit : « Par le truchement de la technologie, la culture, la politique et l’économie s’amalgament dans un système omniprésent qui dévore ou qui repousse toutes les alternatives. », dit encore Marcuse. C’est justement le caractère global de ce filet, de ce réseau d’entraves (appelons cela Le Grand Empêchement, tel que je l’ai évoqué dans le livre éponyme–éd. Perspectives Libres/Cercle Aristote, ou encore la « grande camisole de force du mondialisme ») qui caractérise ce nouveau totalitarisme.

« Le totalitarisme, poursuit Herbert Marcuse, n’est pas seulement une uniformisation politique terroriste, c’est aussi une uniformisation économico-technique non terroriste qui fonctionne en manipulant les besoins au nom d’un faux intérêt général. Une opposition efficace au système ne peut pas se produire dans ces conditions. Le totalitarisme n’est pas seulement le fait d’une forme spécifique de gouvernement ou de parti, il découle plutôt d’un système spécifique de production et de distribution. » (op. cit.). Dans cette logique d’extension du domaine de l’économie marchande (qui prend la place de toute une économie de réciprocité, informelle), les États jouent un rôle premier : de même qu’ils ont imposé le marché national, ils imposent le grand marché mondial, ils poussent au mélange des peuples et à leur leur indifférenciation, à la déterritorialisation, à la transparence de vies de plus en plus pauvres en âme. Ils poussent encore à l’individualisme croissant, à la précarisation des liens, et au transhumanisme et aux identités à options qui ne sont qu’une forme de la marchandisation. Pierre Bergé disait à ce sujet : « Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA (gestation pour autrui, NDLR) ou l’adoption. Moi, je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant. » (17 décembre 2012).

Le transhumanisme pour une société toujours plus liquide et plus contrôlable, tel est le projet de l’oligarchie mondialiste au pouvoir en Occident. Dans le même temps que les États sont de plus en plus intrusifs à l’intérieur des sociétés, ils sont, en Occident, de plus en plus concurrencés par d’autres structures au plan international. Ils cessent d’être les seuls acteurs du droit international, marquant ainsi la fin de l’ordre westphalien, né en 1648, à l’issue de la guerre de Trente Ans. Un double drame est le nôtre : nous assistons à la fin des États dignes de ce nom (toujours en Occident), et à la fin des possibilités de se parler et de négocier. En effet, si les traités de Westphalie mettaient fin aux guerres de religion, il nous faut savoir que nous sommes revenus aux guerres de religion, qui sont maintenant des guerres idéologiques, comme en témoigne l’actuelle hystérie anti-russe, partagée par la majorité de la « classe politique », c’est-à-dire des mercenaires du système.

États vidés de ce qui devrait leur appartenir en propre, la souveraineté et l’identité, États faillis mis en coupe réglée par les oligarchies parasitaires antinationales et anti-européennes, telle la superstructure dite Union européenne qui est de plus en plus la même chose que l’OTAN, c’est-à-dire une organisation de destruction de l’Europe réelle qui nous fait agir systématiquement à l’encontre de nos intérêts, tel est le tableau de l’Europe. Un indice éclatant du démembrement de nos États est que pèsent souvent plus lourds que les États un certain nombre d’institutions : les ONG, les institutions internationales, qu’elles soient directement financières (FMI, Banque mondiale, BERD…) ou ne le soient qu’indirectement (GIEC, OMC, OMS…), les organismes mondialistes et immigrationnistes, multinationales, fonds de pension internationaux, collecteurs de fonds tels Blackrock, etc. Contrairement à nos États, toutes ces structures ne sont aucunement en faillite.

L’erreur de Michel Foucault

Loin d’être supprimé par le marché, comme le supposait Michel Foucault, le droit devient bel et bien un enjeu du marché. C’est un levier dans des rapports de force, et les EUA y jouent à merveille, comme de nombreuses entreprises françaises ont pu le constater à leurs dépens. Mais le droit exprime un rapport de force acceptable car officiellement « neutre » : telle est l’imposture.

Intrusifs à l’intérieur, persécuteurs des patriotes mais gangrenés par la culture de l’excuse face aux gredins, les États sont de moins en forts au plan du régalien (sécurité, monnaie, défense, etc.). Ils se sont même volontairement dessaisis de leurs outils. La raison en est simple : nos dirigeants ne sont que les fondés de pouvoir des sections locales de l’internationale du Capital. Le cas de la monnaie est particulièrement significatif. La fin de la convertibilité du dollar en or (1971), c’est-à-dire l’effondrement des accords de Bretton Woods de 1944 a fragilisé l’ensemble des pays tandis que les EUA entrent dans une ère de complète irresponsabilité monétaire et économique, c’est-à-dire le dollar comme liberté inconditionnée pour eux, comme contrainte exogène pour le reste du monde. Quant à l’euro fort, comme il le fut longtemps, il a, pour la France, favorisé les exportations de capitaux, les importations de marchandises et la désindustrialisation de notre pays. Quant à l’immigration, elle a ralenti la robotisation. Beau bilan.

Il y a désormais dans l’économie mondiale les manipulateurs et les manipulés, et ce à une échelle bien supérieure à ce qui existait auparavant. Les banques vont prendre le pouvoir monétaire réel à la place des États (qui les renfloueront avec l’argent des contribuables en 2008). En France, la loi du 3 janvier 1973 (détaillée dans le livre de P-Y Rougeyron) est un tournant, et plus exactement un moment dans un tournant libéral mondialiste. L’État français ne peut plus se financer à court terme auprès de la Banque de France. Au moment où ses besoins de financement explosent. Comment va-t-il se financer ? Par l’accès aux marchés financiers internationaux. C’est un changement de logique. Un changement que les libéraux du Parti « socialiste » alors au pouvoir vont accélérer à partir de 1983-84.

Avec le libéralisme, un État faible et dépendant des marchés financiers

Conséquence : une augmentation du poids de la dette, tandis qu’auparavant, les Bons du Trésor, c’est-à-dire des obligations d’État, étaient accessibles aux particuliers et à taux fixes, et permettaient à la fois de proposer des placements sûrs aux particuliers et de financer les besoins à long terme de l’économie. Si cette loi du 3 janvier 1973 n’est pas à l’origine de la dette — celle-ci venant avant tout de la chute de notre dynamisme industriel, du développement de l’assistanat du à l’immigration familiale de masse, des autres coûts de cette immigration — elle marque néanmoins une inflexion nette vers la financiarisation, et le triomphe des théories monétaristes de Milton Friedman (Vincent Duchoussay, « L’État livré aux financiers ? », La vie des idées, 1er juillet 2014). Au final, l’État et sa banque centrale cessent d’avoir le monopole de la création monétaire. (ceci ouvre du reste vers une question que l’on ne peut ici que signaler : faut-il « rendre le monopole de la création monétaire aux banques centrales ? » Cf. l’article éponyme, Revue Banque, 12 septembre 2012).

En 1973, cette même année charnière (le premier choc pétrolier se produit, et pas du fait d’un simple mécanisme économique mais dans le cadre de grandes manœuvres géopolitiques), le libéral Hayek prône la fin des monnaies nationales au profit de monnaies privées. Mais ce n’est pas le seul dégât que l’on constate. Le libéralisme induit un système économique de sélection naturelle qui favorise le mépris des conséquences environnementales des actions économiques et implique donc un court-termisme à la place de la prise en compte du long terme.

Il s’opère ainsi une forme de sélection, mais une sélection des pires. Theodore John Kaczynski avait bien vu ce processus :

« Cela s’explique par la théorie des systèmes autopropagateurs : les organisations (ou autres systèmes autopropagateurs) qui permettent le moins au respect de l’environnement d’interférer avec leur quête de pouvoir immédiat tendent à acquérir plus de pouvoir que celles qui limitent leur quête de pouvoir par souci des conséquences environnementales sur le long terme — 10 ans ou 50 ans, par exemple. Ainsi, à travers un processus de sélection naturelle, le monde subit la domination d’organisations qui utilisent au maximum les ressources disponibles afin d’augmenter leur propre pouvoir, sans se soucier des conséquences sur le long terme ».

(Révolution anti-technologie : pourquoi et comment ? 2016, éditions Libre, 2021)

Le libéralisme contre la solidarité nationale et la justice sociale

En outre, en tant que le libéralisme est une forme du capitalisme, il prend comme critère l’intérêt des actionnaires et non l’intérêt de la nation. Il prend encore moins en compte ce qui pourrait être une préférence de civilisation, dont il faut affirmer la nécessité dans la mesure même où la mondialisation met en cause la diversité. Dans la logique du libéralisme, l’intérêt individuel prime toujours sur les intérêts collectifs, et sur les objectifs de justice sociale et de solidarité nationale. Ultras du libéralisme, « les libertariens défendent le libre marché et exigent la limitation de l’intervention de l’État en matière de politique sociale. C’est pourquoi ils s’opposent au recours à une fiscalité redistributive comme moyen de mettre en pratique les théories libérales de l’égalité. […] La fiscalité redistributive est intrinsèquement injuste et […] constitue une violation du droit des gens. », résume Will Kymlicka à propos des positions libertariennes (in Les théories de la justice. Une introduction, La Découverte, 2003). C’est aussi la thèse que défend Ayn Rand, célèbre libertarienne américaine. Dans cette perspective, au-delà de toute notion d’équité et de solidarité nationale, les libéraux ne cachent pas qu’il faut selon eux tourner la page des aspirations démocratiques. Peter Thiel affirme en 2009 : « Je ne crois plus que la liberté et la démocratie soient compatibles. […] Je reste attaché, depuis mon adolescence, à l’idée que la liberté humaine authentique est une condition sine qua non du bien absolu. Je suis opposé aux taxes confiscatoires, aux collectifs totalitaires et à l’idéologie de l’inévitabilité de la mort » (« L’éducation d’un libertarien », 2009, cité in Le Monde, 1er juin 2015). Cela a le mérite d’être clair, tout comme il est clair que, depuis qu’a triomphé le libéralisme libertaire, les atteintes aux libertés n’ont jamais été si violentes : identité numérique, interdiction d’hommages, de colloques, de manifestations pacifiques, etc.

Avec ce libéralisme-libertaire, à la fois rigoriste pour ses adversaires et permissif pour tous les délires sociétalistes, on se retrouve dans le droit fil du libéralisme poussé dans sa logique, qui est le refus des limites de la condition humaine. Comme l’extension du domaine de la marchandisation n’est pas naturelle, l’État du monde libéral met en place, avec les GAFAM et avec les multinationales, des outils de contrôle visant à tracer tous les mouvements des hommes, les pratiques humaines, jusqu’à laisser une trace, par le scan des articles, de toutes les calories ingurgitées chaque jour par chacun. Le tout au nom d’une soi-disant bienveillante « écologie de l’alimentation ». Big Brother se veut aussi big mother. Les « démons du bien » veillent, pour mieux régenter nos vies.

Le libéralisme trahit les libertés

Walter Lippmann, dans La cité libre (1937), ouvrage qui précéda le colloque Lippmann de 1938 (grand colloque libéral), plaidait pour les grandes organisations et la fin de « la vie de village ». C’était déjà l’apologie de la mégamachine. Nous y sommes en plein. Par la monnaie numérique et la suppression programmée de l’argent en espèces « sonnantes et trébuchantes », la société de contrôle vise à rendre transparents tous les échanges interhumains. Le libéralisme est ainsi à la fois l’antichambre du transhumanisme et le contraire des libertés individuelles, mais aussi collectives ou encore communautaires.

Jean Vioulac remarque : « Le néolibéralisme est ainsi coupable d’avoir aliéné et asservi le concept même de liberté, en promouvant en son nom une doctrine de la soumission volontaire ». Ce néolibéralisme — ou libéralisme décomplexé et pleinement lui-même — est la forme actuelle du règne du Capital. Il ne conçoit la liberté que dans le registre de l’ordre marchand et sur un plan individuel. « Le libéralisme n’est pas l’idéologie de la liberté, mais l’idéologie qui met la liberté au service du seul individu. », note Alain de Benoist (Philitt, 28 mars 2019). Si le libéralisme est centré sur l’individu, il lui refuse en même temps le droit de s’ancrer dans des collectifs, et de s’assurer de continuités culturelles. Le libéralisme est bien l’idéologie et la pratique du déracinement. Il est temps de recourir à autre chose. On pense à l’enracinement dynamique tel qu’il a pu être pensé par Élisée Reclus. L’enracinement et la projection créatrice vers un futur. Il est tout simplement temps de cultiver l’art d’habiter la terre.

PLV

L’auteur vient de publier Nietzsche, un Européen face au nihilisme (ISBN 978-2-491020-06-4) 14,99 € ainsi que, tout récemment, Les Démons de la déconstruction. Derrida, Lévinas, Sartre. Suivi de « Se sauver de la déconstruction avec Heidegger » (ISBN 978-2-491020-09-5)19,99 . Éd. La Barque d’Or, disponible sur amazon.fr. Ces deux ouvrages sont actuellement en promotion.




Les erreurs de Macron sur l’Ukraine d’après Sarkozy

[Source : 2MSYNERGY GROUP]




Une réponse aux personnes qui incitent à « voter utile » en votant pour le RN

Par Christian Darlot

Désespérant que les patriotes arrivent jamais au pouvoir, découragés par les querelles de clocher entre les chefs de parti, des Français soucieux de l’avenir de la France incitent à « voter utile » aux élections européennes en votant pour le RN, pensant ainsi aller à l’essentiel : lutter contre le pouvoir micronesque.

Selon leur raisonnement, les listes patriotes n’obtiendront pas les 5 % de suffrages exprimés nécessaires pour participer à la péréquation des sièges, et même si l’une d’elles dépassait ce seuil, son influence sur la politique de l’Union Européenne serait nulle. Mieux vaudrait donc renforcer le RN.

Cet argument paraît raisonnable, mais est-il réellement fondé ? Le RN défendrait-il les intérêts de la France ? L’espoir que les listes patriotes soient représentées à l’assemblée de Strasbourg est-il chimérique ?

Le RN est assuré d’avoir des délégués (le terme « député » ou pis « représentant » du peuple serait impropre), donc le raisonnement inverse paraît plus raisonnable : que vaudrait un délégué de plus du RN ?

Afin d’échapper à la diabolisation, le RN a beaucoup modifié son programme au cours du temps. De changement en changement, ce programme se résume à présent en quelques propositions :

– Le RN veut que la France reste dans l’UE, qui devient pourtant de plus en plus une tyrannie anti-sociale, anti-nationale et liberticide. Les lois françaises ne sont plus que transpositions des décisions de la Commission européenne, au service du capitalisme de connivence supra-national. Les règles de l’UE, et les traités de libre-échange que la Commission signe sans cesse, ruinent l’économie française. La France est le deuxième contributeur au budget, et ne gagne rien à appartenir à l’UE, contrairement à l’Allemagne.

– La politique migratoire, fonds de commerce de la PME Le Pen, est déterminée par l’UE et non plus par les États. Sans quitter l’UE, l’affirmation d’une volonté de réguler l’immigration n’est que rodomontade. Le gouvernement italien, mené par Madame Meloni, le montre clairement.

– Le RN ne veut pas restaurer la monnaie nationale, et veut garder l’euro, monnaie gérée selon les intérêts de l’Allemagne et des Etats-Unis, mais nocive pour la plupart des pays d’Europe, dont l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie…

– Le RN ne veut pas quitter l’OTAN, et donc veut faire perdurer cette alliance. Or, d’alliance proclamée défensive lors de sa fondation, l’OTAN est devenue un gang agressif, menant partout dans le monde des guerres très meurtrières, contraires au Droit international et aux intérêts de la France. Depuis que Sarközy, de son propre chef, a vassalisé la France à l’OTAN, la politique étrangère est soumise aux dirigeants anglo-saxons, et l’armée française ne sert plus les intérêts du pays, mais ceux de puissances étrangères. L’OTAN ne protège pas, mais accroît les risques de conflit.

– Le RN ne veut mettre fin ni à la guerre en Ukraine, puisqu’il affirme que la Russie est l’agresseur — contre la réalité de l’enchaînement des faits depuis 1991 et 2014 —, ni au génocide à Gaza, puisqu’il s’affirme sioniste pendant le déchaînement de cette violence délibérée. Pourtant l’honneur et l’intérêt national commanderaient à un gouvernement français patriote de s’efforcer de restaurer la paix.

– Le RN n’a pas protesté contre la covidinguerie. Madame Joron fut l’une de ses déléguées les plus actives pour demander des explications à la Commission sur les malversations énormes de Von der Leyen. Or le RN l’a reléguée dans sa liste à un rang auquel elle n’est pas certaine d’être réélue.

Le RN passe ainsi pour modéré, et donc ne fait plus peur, mais c’est parce qu’il s’est rangé aux règles de l’UE qu’il ne propose plus de changer.

Dans le monde entier, le clivage principal oppose les souverainistes et les mondialistes. Depuis trois siècles, le progrès social n’a jamais eu lieu que dans le cadre national, car c’est le seul cadre politique de la démocratie, si imparfaite soit-elle. Les catégories « droite » et « gauche » ne sont plus pertinentes.

Les listes disant faire prévaloir la France sur l’Union européenne sont :
– La liste du RN, désormais rallié au mondialisme atlantiste.
– Les listes patriotes, hélas désunies, menées par Asselineau, Philippot et Kuzmanovic.

À présent la dynamique sociale est en faveur des listes patriotes, malgré les sondages largement truqués afin d’inciter au vote prétendument « utile » pour les listes des partis qui ne changeront rien. Parmi ces trois listes, celle de l’UPR, menée par Asselineau, présente le programme le plus cohérent, depuis le plus longtemps, et, étant la plus connue, a le plus de chance de dépasser le seuil nécessaire pour être représentée à l’assemblée européenne.

Bien entendu l’expérience des élections récentes fait craindre un trucage à grande échelle, mais, dans l’état actuel de la procédure électorale, le collationnement des suffrages au Ministère de l’Intérieur n’est pas contrôlé ; un vote important pour les « petites listes » — celles que le pouvoir en place n’agrée pas — est donc nécessaire pour compenser les falsifications à leur détriment, et empêcher qu’elles soient éliminées.

L’assemblée européenne, improprement décorée du titre usurpé de « Parlement », n’a qu’un pouvoir d’acquiescement. Sa seule utilité est de permettre à ses membres de demander des éclaircissements sur la gestion du budget — éclaircissements que la Commission en général leur refuse — et de faire un peu de grabuge. Le titre de « député européen », quoique farfelu, confère un peu de prestige et donc d’audience. Les délégués les plus opposés à la tyrannie de l’UE sont donc les plus nécessaires.

En résumé : le RN est assuré d’obtenir des délégués, mais ne représente plus les patriotes. Un délégué du RN de plus ou de moins ne permettrait pas de faire entendre un discours différent des cris de guerre atlantistes, guerres contre les peuples, contre les États, contre la Russie et la Chine, contre la majorité du Monde. Seuls des délégués de l’une des trois listes patriotes pourront dénoncer et combattre le mondialisme à l’assemblée européenne. Voter « utile » est donc voter pour celle qui a le plus de chances de dépasser 5 % des suffrages exprimés.

[Voir aussi :
Voter « utile » aux européennes ?]




Covid-19 : bilan d’une surveillance massive

[Source : lejournal.cnrs.fr]

La France fait partie des pays qui ont adopté en mars 2020 les règles de confinement les plus strictes pour lutter contre la pandémie1 de Covid-19. Historien et sociologue, Nicolas Mariot s’est interrogé sur cette expérience d’obéissance de masse.

Nicolas Mariot2, vous avez coécrit avec Théo Boulakia3 un ouvrage sous forme d’enquête, L’Attestation (Anamosa, 2023), qui dresse un bilan de ce versant coercitif de l’enfermement national. Face à une même menace sanitaire, les pays n’ont pas du tout adopté les mêmes mesures de lutte contre le [supposé4] virus ?

Nicolas Mariot. Effectivement, au printemps 2020, tous les gouvernements se sont retrouvés au même moment dans la même situation : il fallait prendre 100 % des décisions avec 50 % d’informations, comme l’a dit alors le Premier ministre néerlandais. Or, les États ont adopté des politiques radicalement différentes. Pour s’en tenir à l’Europe, cinq pays du Sud — la France, l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre — ont adopté les mesures parmi les plus strictes, avec attestation, soumettant toute circulation de leur population à des règles sévères, contrôlées par les forces de l’ordre. Dans le même temps, les pays nordiques comme la Suède, la Finlande, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, mais aussi la Suisse ou la Bulgarie ont adopté comme partout des mesures sanitaires (port du masque, interdiction des rassemblements, recommandation de lavage des mains, etc.), mais ont laissé les sorties totalement libres. Résultat, en France, la fréquentation des espaces verts au printemps 2020 a diminué de moitié par rapport à l’hiver, tandis qu’au Danemark, à la même période, elle a été multipliée par deux.

Des soldats patrouillent rue de Rivoli, à Paris, le 20 mars 2020. Sortir sans attestation est passible d’une amende de 135 euros.
Dmitry Kostyukov/The New York Times-REDUX-RÉA

Dans la façon de s’adresser aux populations également, le ton fut différent. Alors que le président Emmanuel Macron répète à quatre reprises, le 16 mars, dans son allocution aux Français le fameux « Nous sommes en guerre5 », contre « un ennemi sanitaire certes », mais « insaisissable et qui progresse », de son côté, le président de la République fédérale d’Allemagne Frank-Walter Steinmeier déclare que « non cette pandémie n’est pas une guerre ». Les autorités néerlandaises publient, elles, un manuel de communication sur le virus proscrivant tout langage guerrier pour préférer des messages insistant sur la dimension collective de la lutte contre le Covid.

En France, les autorités locales ont même durci les mesures nationales ?

N. M. Effectivement, par un décret du 23 mars, les préfets et les maires ont été encouragés à « utiliser la totalité de leurs pouvoirs de police » et à « adopter des mesures plus restrictives — que celles prises au niveau national — lorsque les circonstances légales l’exigent ». Et ils n’ont pas hésité à user de ce pouvoir ! Dix-sept préfectures ont instauré des couvre-feux pour les personnes, trente pour les commerces, neuf départements ayant opté pour les deux ; plus de deux cents municipalités ont également instauré leurs propres couvre-feux qui se superposaient — ou pas — à ceux des préfectures. La limitation des sorties a aussi été durcie : quatre-vingt-trois départements ont énoncé des restrictions d’accès aux lieux de nature et de détente, avec parfois une justification incongrue, comme « Le confinement, ce n’est pas les vacances ! ». Ou avec des mentions saugrenues, comme « l’interdiction d’acheter une baguette ou un seul journal à la fois », ou encore « l’interdiction de s’asseoir sur les bancs publics ». Ces différentes mesures complémentaires ont souvent conduit à rompre avec l’un des principes fondamentaux de légitimation du confinement : l’égalité de tous face aux interdits.

« Le confinement, ce n’est pas les vacances ! », ont argué certaines autorités politiques pour justifier la fermeture des espaces verts.
Alain Pitton/NurPhoto via AFP

Comment expliquer que la France ait choisi d’adopter une politique si coercitive ?

N. M. Si l’Italie a été le premier pays européen exposé au virus à prendre des mesures drastiques, les pays qui ont ensuite adopté les règles les plus strictes n’étaient pas plus à risque, du point de vue sanitaire, que les autres. La différence de réaction est clairement liée aux habitudes coercitives des gouvernements : nous montrons que plus les États européens comptent de policiers par habitant, ou plus ils ont l’habitude de s’affranchir des libertés publiques, plus ils ont enfermé leur population. À l’occasion de cette pandémie, on a donc vu ressurgir de vieilles habitudes de gestion punitive des populations. Pour la France, cette politique a sans doute aussi témoigné du manque de confiance des autorités dans la capacité des habitants à suivre la politique recommandée. Le pays sortait de la crise des « gilets jaunes » et des manifestations contre la réforme des retraites, nos gouvernants ont probablement craint une réaction hostile.

Les contrôles de police ont-ils été beaucoup plus fréquents en France qu’ailleurs ?

N. M. Nous sommes un des rares pays à avoir introduit la fameuse « attestation de sortie », présentée comme un dispositif de responsabilisation, mais vite devenue un outil de contrôle massif. Transformer chacun en gendarme de soi-même : c’est ce dispositif (emprunté aux Italiens) qui a permis de vider l’espace public. Selon l’enquête « La vie en confinement » (Vico6), que nous avons lancée dès avril 2020 et à laquelle ont participé 16 000 personnes, 28 % des gens déclarent avoir été contrôlés au moins une fois du 17 mars au 11 mai 2020, donc en 55 jours seulement !

En deux mois, 21 millions de personnes ont été contrôlées en France. Dans certains départements, il y a eu autant de contrôles que d’habitants adultes !

Le ministère de l’Intérieur a avancé pour la même période le chiffre de 21 millions de contrôles sur la France entière (pour 67 millions d’habitants), incluant des personnes qui peuvent avoir été contrôlées plusieurs fois. Dans des départements comme la Sarthe ou le Lot, police et gendarmerie ont réalisé autant de contrôles qu’il y avait d’habitants adultes. Et pour le Lot, on relève même plus de contrôles (153 000) que d’habitants âgés de 15 ans et plus (149 000) ! Mais l’important, c’est d’appréhender ce que nous avons appelé le « choc moral » du contrôle. Alors que de nombreuses enquêtes montrent qu’en temps « normal » ce sont très majoritairement les hommes, jeunes et d’aspect « étranger » dont on vérifie l’identité. Cette fois ce sont les femmes, les cadres, les personnes âgées de 30 ans et plus, quasiment jamais concernés, qui ont été très largement contrôlés.

Certains départements ont beaucoup contrôlé et peu verbalisé (le Lot), d’autres ont peu contrôlé mais beaucoup verbalisé (la-Seine Saint-Denis).
Aurélie Boissière/Éditions Anamosa

Ces contrôles ont-ils donné lieu à des verbalisations ?

N. M. Cela dépend. Dans le Lot, pour poursuivre sur cet exemple, les policiers ont quadrillé en permanence, mais peu verbalisé. En Seine-Saint-Denis, les contrôles étaient plus rares, mais 17 % ont donné lieu à des verbalisations, un des taux les plus élevés de France. De plus, les verbalisations se sont concentrées sur quatre zones : la façade méditerranéenne, le Nord et l’Île-de-France, l’Est et les départements d’outre-mer, instaurant encore une fois une inégalité de fait entre les citoyens. Au niveau européen, nous avons pu récupérer le nombre d’amendes dans quelques pays. L’Espagne est en haut du podium, avec 2 157 amendes pour 100 000 habitants, suivie de près par la France (1 630), puis l’Italie (709), les Pays-Bas arrivant en queue, avec 77 amendes pour 100 000 habitants. Tout le monde n’a donc pas vécu le même confinement, loin s’en faut.

Comment expliquer que la population ait largement obéi à ces règles très contraignantes ?
N. M.
Nous avions deux hypothèses pour expliquer que 80 % de la population ait accepté de rester enfermée à domicile : la peur du virus et la peur du gendarme. L’enquête Vico nous a montré que durant toute cette période, il n’y a jamais eu plus de 50 % des gens qui respectaient les recommandations sanitaires (mettre un masque, se laver les mains, etc.). Donc la crainte du virus ne suffit pas, à elle seule, à expliquer l’obéissance massive aux règles.

Une famille profite des espaces verts à Copenhague, au Danemark, le 3 mai 2020. Dix personnes peuvent se retrouver dans une limite de 40 m² tracée au sol.
Ida Guldbaek Arentsen/EPA/Newscom/MaxPPP

Par ailleurs, il faut mettre en avant une dimension plus horizontale de l’obéissance, celle qui a trait à la comparaison avec autrui. Le fait est que beaucoup de gens se sont préoccupés de donner l’exemple et/ou de s’assurer que leurs voisins ne disposaient pas d’un privilège, si menu soit-il. L’explosion des dénonciations durant la période (adressées aux maires, aux commissariats ou aux radios locales) est le signe de cette préoccupation fondamentale : les règles ne sont pas mises en cause dès lors que leur application semble ne pas laisser place à l’arbitraire. Enfin, il faut insister sur l’expulsion de toute présence humaine de l’espace public : bars et parcs sont fermés, plages et forêts sont interdites, l’éclairage nocturne est souvent supprimé. Toutes ces mesures ont abouti à ce que nous avons appelé un « inquiètement du dehors ». Pour les femmes notamment, il est devenu angoissant de s’aventurer dans un espace déserté, par peur d’un dehors devenu trop étrange.

Au niveau international, d’autres pays ont-ils adopté des mesures plus draconiennes ?

N. M. Nous avons tous vu des images terrifiantes de Chinois enfermés, ou violemment expulsés de leur logement. Mais il faut noter une différence notable entre la Chine et la France : dans le premier pays, c’est toujours un motif sanitaire qui préside à l’édiction de nouvelles règles. Le confinement est appliqué dans différentes provinces successivement en fonction de la propagation de l’épidémie, et différemment selon le statut « négatif », « cas contact » ou « infecté » des personnes. Il ne touche jamais tous les citoyens en même temps et de la même façon, contrairement à ce qui se passe en France.

Grâce aux données de géolocalisation de Google, rendues anonymes, les chercheurs ont pu comparer la fréquentation des espaces verts lors du confinement, entre mars et juin, par rapport à janvier 2020. L’Europe est alors clairement divisée en deux : les pays où l’on peut sortir et ceux où les habitants sont enfermés.
Aurélie Boissière/Éditions Anamosa

Finalement, si c’était à refaire, dans quel pays serait-il préférable de résider ?

N. M. Dans les pays qui ont connu un déficit de mortalité durant la période (oui, il y en a), sans imposer d’assignation à domicile. Par exemple le Japon, Taïwan, le Danemark. Inversement, nous n’irions pas au Koweït, en Équateur ni au Pérou. Mais la France n’est pas tellement plus attrayante. Et l’Espagne a été le pays qui a connu la plus grave surmortalité, 40 %, alors qu’elle est aussi le pays qui a le plus confiné ses habitants… pour déclarer finalement ce confinement inconstitutionnel, et proposer un remboursement des amendes à ses citoyens.

Qu’est-ce qui vous a surpris dans cette enquête ?

N. M. J’ai été très étonné de voir qu’aucun grand média, mais également qu’aucune équipe de recherche, en France et même, sauf erreur, en Europe, ne se soit intéressé à dresser un bilan de cette période du point de vue non pas sanitaire, mais réglementaire. Il y a pourtant beaucoup de leçons à tirer de cette expérience, car nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle pandémie7. Par ailleurs, avec le recul, on constate que ce confinement, qui était accepté, car il concernait tout le monde quels que soient sa classe sociale, son âge, son niveau de revenu, son lieu de résidence, fut en fait relativement inégalitaire dans ses modalités d’application, du fait de la grande liberté laissée aux autorités locales et aux forces de l’ordre. Enfin, en tant qu’historien spécialiste de la guerre de 14-18, j’ai déjà étudié une telle expérience d’obéissance à grande échelle. Et j’ai été surpris qu’une nouvelle forme d’union sacrée justifiant suspension des libertés et gouvernement sans contrôle ait pu se répéter presque un siècle après à l’identique. ♦

À lire
L’Attestation. Une expérience d’obéissance de masse, printemps 2020, Théo Boulakia et Nicolas Mariot, Éditions Anamosa, septembre 2023, 400 p., 25 euros.

Pour aller plus loin
Retrouvez l’enquête « La vie en confinement » (Vico), ses sources, ses méthodes, mais aussi des analyses statistiques ou encore des vidéos sur https://l-attestation.github.io/

Notes




Voter « utile » aux européennes ?

Utile pour qui ? Utile pour quoi ? Rester dans l’UE sert-il la France et les Français ?




Le tableau d’ensemble de l’Histoire : des leçons pour aujourd’hui

[Source : arcaluinoe.info]

[Illustration : Image : AP]

Par Mees Baaijen

Cette présentation est basée sur mon livre Les Prédateurs contre Le Peuple, qui est disponible en sept langues sur substack.

L’arbre de la connaissance du bien et du mal

L’arbre et le serpent faisaient partie du Paradis ! Par dessein divin, les êtres humains créatifs et curieux n’ont pas pu y résister : pour nous mettre tous à l’épreuve ?

Un développement sans précédent du potentiel humain a pris son essor, tant pour le Bien (agriculture, science, art, écriture, artisanat, certaines technologies) que pour le Mal (esclavage, usure, abus, guerres, certaines technologies).

Les sociétés hiérarchisées (souvent fondées sur l’esclavage) et les technologies améliorées qui en ont résulté ont conduit à la mondialisation il y a déjà 5000 ans : le commerce mondial est devenu le commerce des « riches » (lingots, esclaves multicolores, épices, produits de luxe).

Le capital

La richesse du commerce a permis d’énormes accumulations de capitaux, un peu partout, en Asie, en Afrique et en Europe. L’usure s’envole, les oligarchies se développent. Mais seule l’Europe est devenue le « monstrueux façonneur de l’histoire du monde » (Braudel) : pourquoi ?

Vers 1500, un nouveau plan de domination mondiale est né en Méditerranée, par les Vénitiens, les Génois et les ex-Juifs ibériques : il s’agit de la Glafia. Il s’agit d’une classe de prédateurs composée de familles dynastiques de banquiers et de marchands, qui ne sont liées à aucune nation, religion, race ou ethnie, et pour qui la finalité satanique — faire de la terre leur ferme privée avec nous, les humains, leur bétail — justifie tous les moyens.

Ils savaient que leur domination sur le monde ne pouvait être établie que par l’intermédiaire de mandataires (secrets). Par coïncidence, les États-nations étaient en plein essor en Europe.

Les États-nations, premiers mandataires nationaux de la Glafia

Les banquiers génois avaient découvert comment ils pouvaient « contrôler à distance » l’empire espagnol grâce à des capitaux mobiles. La Glafia a ensuite utilisé ce modèle de manière systématique. Elle a infiltré et capturé les futurs États-nations européens, qu’elle a contrôlés par le biais de banques centrales usuraires (protégées par des lois), de capitaux (corruption et investissement) et de fausses démocraties (tromperie). Cette fusion unique entre l’État et le capital a été la clé de leur succès (F. Braudel, G. Arrighi). Les anarchistes avaient raison sur le rôle perfide de l’État-nation !

En dominant le système monétaire (banques centrales) et en injectant des capitaux dans les États-nations capturés (mais officiellement « autonomes »), des projets normalement impossibles — découvertes à grande échelle, colonisation, révolutions, guerres, science, technologie et « développement » — sont devenus possibles, mettant fin à la phase de croissance organique.

Les cycles hégémoniques

L’Espagne catholique, qui était alors le plus grand empire du monde, a été mise à l’écart en tant qu’hégémon, parce qu’elle n’était pas favorable à l’usure et aux juifs. À partir du début des années 1500, la Hollande et l’Angleterre ont été progressivement préparées à devenir les hégémons suivants, désormais protestants.

La Réforme, l’indépendance des Pays-Bas vis-à-vis de l’Espagne, la révolution de Cromwell et la Glorieuse Révolution en Angleterre, les banques centrales et les « démocraties » en Hollande (1609) et en Angleterre (1694), et la Compagnie des Indes orientales dans les deux cas, ont toutes été pilotées et financées par la Glafia. Chaque cycle hégémonique se divise en trois phases : une phase marchande ou d’accumulation (souvent financée par l’hégémon précédent), une phase d’expansion industrielle et enfin une période de financiarisation, dominée par le secteur bancaire (les premiers marchands sont devenus des banquiers). Dès les années 1830, les États-Unis étaient préparés (l’argent de Rothschild a mis en place les barons voleurs, la guerre civile, etc.) La phase de financiarisation — et finale — a commencé dès 1971 (même Imagine des Beatles en faisait partie !).

Au cours des cent dernières années, la Chine et la Russie ont été préparées à devenir les nouveaux chevaux oligarchiques du char de la Glafia, dans le cadre de la même fusion du capital et de l’État. Cette opération hégémonique se présente sous la marque brillante de l’ordre mondial multipolaire, mais elle est dirigée par les mêmes prédateurs. Pendant ce temps, l’Occident encore endormi subit une démolition contrôlée.

Lors des précédents changements hégémoniques, les guerres ont toujours été au menu. Il en va de même aujourd’hui, avec un changement inédit de l’Ouest vers l’Est. Les « élites » occidentales savent que l’Est prendra irrévocablement le relais (Macron, 2019), mais avant cela, les deux parties (les deux mandataires de la Glafia !) se sont entendues sur une guerre de théâtre sanglante en Ukraine, pour se débarrasser de leur ancien matériel, tester leurs nouvelles armes, entraîner leurs armées (Russie) et se remplir les poches et les coffres-forts à ras bord.

Gaza répond à un objectif similaire. Selon le nouveau paradigme, les Israéliens déshumanisés (par la volonté de la Glafia, ils ont été dupés pour entrer dans la cage dans laquelle ils ont été constamment aiguillonnés) sont un obstacle qui doit être éliminé. Si l’on en croit Scott Ritter, Israël est déjà en échec et mat.

La méthodologie pour coloniser le globe

On peut distinguer trois phases :

  1. La découverte et la conquête du tiers-monde, le fruit le plus facile à cueillir (commencée au XVe siècle, achevée en 1914), pour ensuite transformer toutes les colonies en États-nations « autonomes », sous l’autorité d’élites subordonnées.
  2. La conquête de l’Eurasie avec ses 13 grands Empires, le fruit de l’effort (préparé de longue date, avec la Première Guerre mondiale en 1914 comme ouverture) : le Grand massacre de l’Eurasie au 20siècle, mis en scène par les mandataires anglo -américano-sionistes de la Glafia, qui sont sortis en héros, encore serinés chaque année, alors qu’ils ont mis en place tous les croquemitaines, y compris Hitler !
  3. Une fois TOUTES LES TERRES colonisées, la phase suivante consiste à mettre TOUS LES PEUPLES sous contrôle, cette fois par le biais de la technologie : la prison numérique mondiale, en préparation depuis au moins 60 ans (Brzeziński1). C’est la fin du jeu, pour laquelle le 11 septembre était l’ouverture, la Covid un test, etc.

Les Juifs : Les plus anciens mandataires internationaux de la Glafia

À partir de 1200 avant J.-C., la Phénicie (Canaan), idéalement placée pour le « riche » commerce, à mi-chemin entre l’Europe et l’Asie, a été le premier empire « moderne », le pionnier et le précurseur de la mondialisation, du capitalisme et des multinationales. Les Phéniciens ont également créé l’aristocratie (noire) de l’Europe (la pierre angulaire de Charles !).

Les Juifs et les Phéniciens étaient presque indiscernables jusqu’en 270 avant J.-C., lorsque la Bible hébraïque a été rédigée par une équipe d’experts à Alexandrie, qui ont suivi le conseil de Platon de créer un État-nation. Les juifs ordinaires ont été dupés, afin d’en faire des armes au service d’une petite élite (phénicienne, juive ou les deux ?). Ils ont très probablement été dupés lors de leur expulsion d’Espagne, qui a été très similaire à ce qui s’est passé au 20siècle. Et récemment, en tant que rats de laboratoire de Pfizer, et maintenant le piège de Gaza, conduisant à la disparition d’Israël (annoncée par Kissinger, Ehud Barak).

La tromperie est partout : « Le monde entier est une scène » (W. Shakespeare)

  • Médias (magie noire, symbolisme occulte), éducation ;
  • Des rackets de protection sans fin, y compris le communisme, Hitler, le 11 septembre, la Covid, le CO2, et même la Nature (qui décide avec quel sexe vous naissez), etc. ;
  • le scientisme (le Siècle des Lumières était un Siècle de l’Oscurcissement), le matérialisme, le wokisme, le transgendérisme et le transhumanisme (technologie vs Nature) ;
  • L’imposture de la supériorité du capitalisme et du libéralisme américains ;
  • Les États-nations faussement « autonomes » ;
  • Les fausses démocraties, un jeu de confiance qui dure depuis des siècles et qui s’achève ;
  • Guerres et révolutions, aujourd’hui en Ukraine, à Gaza.

Aperçu du livre

Après la Covid, des millions de personnes comprennent une chose : elles ont été dupées. Pourtant, elles se demandent toujours POURQUOI toutes ces choses étranges ont pu se produire. Beaucoup ont déjà compris qu’il est très difficile de trouver la réponse sur Internet ou dans les livres. En effet, seule une analyse large et approfondie de l’Histoire mondiale peut nous donner une vue d’ensemble du passé, en tant que cadre nécessaire à une bonne compréhension de ce que nous vivons aujourd’hui et de ce que nous pouvons attendre de l’avenir.

Les Prédateurs contre Le Peuple, un livre clair et captivant qui propose une analyse approfondie et indépendante de l’Histoire et qui explique pourquoi tant de choses étranges se produisent aujourd’hui. Il s’agit d’un récit honnête, logique et sans fioritures de l’Histoire mondiale, qui va à l’encontre de la fausse version officielle qui nous a été servie presque tous les jours de notre vie. Actuellement, le livre est divisé en deux parties : Globalisme : La véritable histoire (partie A), complétée par Globalisme : 46 faits saillants (partie B), un ouvrage de référence comprenant 46 brefs essais sur des sujets cruciaux. Des améliorations et des ajouts seront apportés prochainement.

La véritable Histoire commence par un aperçu des débuts de l’Histoire mondiale, y compris les fondements scientifiques falsifiés des origines de l’univers, de la vie et de l’homme. Elle se concentre ensuite sur la énième tentative de domination du monde, cette fois par une Mafia mondiale, ou Glafia. Ce groupe de familles bancaires dynastiques, qui ne sont liées à aucune nation, religion, race ou ethnie, est appelé ici Les Prédateurs. Leur complot a pris forme vers 1522 et a été le premier à reposer sur le pouvoir du CAPITAL et de la TROMPERIE. Aujourd’hui, cinq siècles plus tard, il est sur le point de s’achever avec la Grande Réinitialisation du FEM.

S’appuyant sur un grand nombre d’éléments convergents, dont une bonne partie émanant d’historiens très respectés, cet ouvrage apporte la preuve que les principaux événements mondiaux des cinq derniers siècles ont été provoqués par ces prédateurs. Dès le départ, la Glafia a mené cet énorme projet par personnes interposées. Elle a fait des futurs États-nations « souverains » d’Europe ses premiers mandataires, qu’elle contrôlait par l’intermédiaire de banques centrales usuraires et de pots-de-vin (capital), et de fausses démocraties (tromperie). Ces États européens mandataires ont ensuite été chargés de coloniser les « fruits les plus faciles à cueillir », les terres et les populations du tiers-monde, et financés à cette fin. Des siècles plus tard, la Glafia a organisé leur fausse décolonisation.

Les empires d’Eurasie, les « fruits mûrs », étaient les noix les plus difficiles à casser. Une vaste opération de guerres, de crises et de révolutions a été préparée longtemps à l’avance. C’est devenu le grand massacre de l’Eurasie au XXsiècle, avec plus de 200 millions de morts. Tous les croque-mitaines de ses nombreux réseaux de protection — y compris le communisme et Hitler — ont été mis en place par les mandataires britanniques, américains et sionistes de la Glafia. Pourtant, grâce à la tromperie des universités et des médias traîtres, les Britanniques et les Américains de la Glafia qui ont incité au grand massacre sont encore fêtés comme les plus grands libérateurs de tous les temps, tandis que leurs mandataires sionistes se présentent encore comme les plus grandes victimes de tous les temps. L’Occident a également servi d’incubateur pour les sciences et les technologies de pointe.

Au cours d’un jeu de confiance qui a duré des siècles, la Glafia a corrompu et capturé tous nos 193 faux gouvernements souverains et faux gouvernements démocratiques, qui agissent maintenant comme des « traîtres à l’intérieur des portes », avec la Covid comme preuve du pouding totalitaire. Avec TOUTES LES TERRES sous le contrôle de la Glafia, leur objectif pour le 21e siècle est de contrôler TOUS LES PEUPLES individuellement, via la Grande Réinitialisation/IVe Révolution Industrielle, le jeu final pour installer leur Prison Numérique Globale (avec CBDC, Revenu de base universel, budgets carbone, etc.).

Après les premiers cycles de ce projet de domination avec l’Espagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et les États-Unis en tant qu’hégémon occidental, les nouveaux États leaders mondiaux de la Glafia, la Chine et la Russie, tous deux préparés depuis des décennies, prennent maintenant le relais pour le cinquième cycle. Le changement actuel, le premier de l’Ouest vers l’Est, s’effectue sous le couvert de guerres militaires et bactériologiques et d’un nouvel « ordre mondial multipolaire bienveillant », tandis que l’Ouest, toujours trompé et en sommeil, est en train d’être démoli.

Les révélations explosives sur les centaines de millions de victimes des impitoyables projets Prédateurs visant à coloniser le globe, et sur les nombreuses guerres, révolutions, crises et autres atrocités horribles qu’ils ont mises en scène et qu’ils continuent de commettre, sont choquantes. Mais ce n’est pas tout : leur guerre spirituelle cachée contre « NOUS, le Peuple », un Obscurcissement masqué sous le nom de Lumières, a éloigné l’Humanité de la Nature et de l’Univers, en particulier en Occident. C’est pourquoi la redécouverte de l’essence de la vie est la révolution dont NOUS avons besoin.

Épargnez-vous l’énorme et déroutant souci de tout comprendre par vous-même ! Avec la tranquillité d’esprit que ce livre vous apporte, vous pourrez vous consacrer à la recherche de moyens pour retrouver notre planète, notre liberté et notre avenir volés.

Les premières civilisations

La civilisation a été caractérisée par les villes, l’argent et l’écriture.

Mees Baaijen

Mees a grandi dans une campagne hollandaise à la vie simple. Il a travaillé dans 7 pays sur 4 continents. Athée depuis l’âge de 12 ans, il pense aujourd’hui que le Siècle des Lumières était un Siècle de la Fin, destiné à nous éloigner de l’Univers (Tao, Dieu), d’où provient notre pouvoir.





L’Union Européenne, « c’est une dictature qui ne dit pas son nom »




« Le monde est divisé en deux : d’un côté les Anglo-saxons et de l’autre les êtres humains ! »

[Illustration : Massacre de Sand Creek, 1864. Deagostini/Getty Images.]

Par Claude Janvier

Ainsi s’exprimait mon ami Adnan Azzam, écrivain syrien, à Damas l’année dernière, alors que nous cheminions ensemble dans l’entrelacs des ruelles de la vieille ville, jouxtant la magnifique mosquée des Omeyyades. Nous évoquions la situation catastrophique que subit le peuple syrien depuis, hélas, plus de 12 ans.

Nous faisions le point sur le génocide orchestré sur le monde entier par les Anglo-saxons depuis la création de leur empire à l’idéologie mortifère, ayant pour seul but, le pillage de toutes les richesses de la planète au détriment des peuples. Au sommet, la famille royale britannique, la City de Londres, Wall Street, le complexe militaro-industriel des États-Unis et de leurs alliés, la haute finance internationale et les services secrets tels que la CIA, le MI 6, etc.

L’épouvantable curriculum vitae des Anglo-saxons prouve la folie meurtrière de leurs dirigeants depuis bien trop longtemps.

Voici une liste non exhaustive de leurs génocides :

  • 1492 à nos jours. Le génocide des Amérindiens est estimé entre 80 et 100 millions de victimes. Certes, ce massacre n’est pas imputable qu’aux Anglo-saxons, mais ils y ont largement participé. La création des États-Unis s’est faite dans un bain de sang.1 2

  • 1747-1947. Le colonialisme britannique a causé au moins 100 millions de morts en Inde en une quarantaine d’années, selon une étude universitaire. Et pendant près de 200 ans de colonialisme, l’Empire britannique a volé au moins 45 000 milliards de dollars de richesses à l’Inde.3 4

  • 1839-1842. Les guerres de l’opium. L’introduction forcée de l’opium dans l’Empire chinois par les Anglais, outre la corruption, le banditisme et la prostitution, a tué entre 120 et 150 millions de personnes. Sans compter les ravages de l’opium ensuite à travers le monde occidental.5 6

  • 1840-1891. Nouvelle-Zélande. 40 % de la population maorie fut tuée. Entre ces années-là, la population maorie passera de 80 000 à 42 000 personnes. La population néo-zélandaise comprend aujourd’hui quatre-vingt-dix pour cent d’habitants d’origine européenne, anglo-saxonne pour environ dix pour cent de Maoris. Le pourcentage de Maoris décroît sans cesse, en partie du fait du manque de moyens, d’une santé déficiente, de la misère et du chômage des populations.
  • 1945. Japon. Deux bombes atomiques inutiles. Les livres d’histoires ne vous l’enseignent pas. En effet, au moment où le président Truman prévoit d’utiliser la bombe atomique contre le Japon, celui-ci pense à arrêter le combat. En effet, l’armée américaine réussit à déchiffrer le 31 juillet un télégramme codé du ministère des Affaires étrangères japonais du 26 juillet qui assurait que « Tokyo étudie l’ultimatum allié », à savoir que le Japon était prêt à déposer les armes. Mais les Américains avaient décidé de déclencher le feu nucléaire. Résultats : les estimations d’après-guerre sur les pertes japonaises vont de 66 000 à 80 000 morts et de 69 000 à 151 000 blessés. Des dizaines de milliers d’autres moururent des suites des radiations et de leurs blessures. On estime que 140 000 personnes sont mortes du fait de la bombe atomique à la fin de l’année 1945. Les estimations les plus élevées avancent le nombre de 230 000 morts. Sur les survivants, 171 000 devinrent des sans-abri.7

  • 1945-1975. Guerres auVietnam. Du côté américain, on dénombre près de 60 000 morts et 350 000 blessés et mutilés. Du côté sud-vietnamien, près de 700 000 morts, dont 430 000 civils, ajoutés aux 1,8 million de blessés et mutilés. Du côté nord-vietnamien, près de 1 million de soldats sont tués, avec plus de 900 000 blessés et mutilés. Entre Indochine et Vietnam inclus, ce sont près de 4 millions de civils qui ont perdu la vie, sans compter les guérillas qui ont suivi.8

  • 1950-1953. Guerre de Corée. Ce conflit sera très meurtrier. Entre deux à trois millions de victimes avec la menace d’un bombardement nucléaire.9

  • 11 septembre 2001. Depuis cette date, les guerres continuelles « made in US » ont tué 4,5 millions de personnes civiles. Toujours pour la « bonne cause ». De l’Afghanistan en passant par l’Irak, la Libye, la Somalie, la Syrie et des parties du Pakistan touchées par les retombées de la guerre en Afghanistan, la boucherie s’est accélérée. De plus, les décès de soldats et d’entrepreneurs américains, notamment les décès ultérieurs dus à des cancers, des suicides et d’autres conséquences des guerres, ne sont pas pris en compte.10

  • 5 mai 2022. Ukraine. D’après « Ukrainska Pravda » :
    « La possibilité de pourparlers entre Zelensky et Poutine s’est arrêtée après la visite de Johnson, selon des sources de l’UP » — jeudi 5 mai 2022, 13 h 32 « (…) La position de Johnson était que l’Occident collectif, qui avait suggéré en février à Zelensky de se rendre et de fuir, estimait désormais que Poutine n’était pas vraiment aussi puissant qu’il l’avait imaginé auparavant, et qu’il y avait là une opportunité de “faire pression sur lui (…)”. »

En additionnant, et en laissant de la marge, le total des victimes se situe entre 350 et 400 millions de personnes. Vertigineuse boucherie !

L’impérialisme anglo-américain est la force la plus violente et la plus sanglante de la planète, et le danger est que, si la guerre par procuration contre la Russie devient un conflit plus généralisé, impliquant des armes nucléaires, le nombre de morts risquerait de dépasser ce bilan horrible.

Le complexe politico-médiatique des pays de l’UE est devenu un grand spécialiste de l’indignation à géométrie variable. Les débats n’existent plus. Seuls les militants de la guerre et de la propagande s’expriment. C’est fade, agressif, inconsistant, sans raisonnement et trop souvent, d’une indigence intellectuelle rare. Mais cela tourne en boucle dans les médias à la manière d’un rouleau compresseur perpétuel. C’est de cette façon qu’ils ont réussi à nous propulser à la tête de l’État, et pour notre plus grand malheur, le fossoyeur de la République et le chef de guerre de l’Europe : Emmanuel Macron.

À vous de décider si vous devez continuer à soutenir l’insoutenable. À vous de décider si vous souhaitez que notre société s’élève ou s’abîme dans les tréfonds de l’enfer. Le temps presse.

Claude Janvier. Écrivain, essayiste. Co-auteur et auteur de quelques ouvrages, dont la sortie récente, co-écrit avec François Lagarde de : « L’État Profond Français. Qui, comment, pourquoi ? » KA Éditions
https://kaeditions.com/product/letat-profond-francais-qui-comment-pourquoi/

Notes :




Philippot dézingue Bardella

[Extrait de https://youtu.be/KrAejML_k5k]




Orson Welles et sa fonction US très spéciale

Par Nicolas Bonnal

Je ne veux pas déboulonner une idole, mais simplement rappeler des faits. Je sais que je pourrais choquer, mais comme je ne lis jamais les commentaires… De toute manière je considère que l’individu génial, baroque, était plus intéressant par sa culture, ses facéties, son côté gauchiste caviar et Pantagruel d’opérette que le cinéaste. Lui-même reconnaissait ses maîtres (Ford, Griffith, Eisenstein…).

Orson Welles est un acteur-marionnettiste (activité symbolique et traditionnelle…) de formation, un agitateur qui vient de l’extrême-gauche US (qui a pris dans les années trente et quarante le contrôle de ce pays par le théâtre) et crée un Macbeth avec John Houseman (affairiste marxiste et prof de théâtre, très bon trente ans après dans le rôle de l’oligarque de service de Rollerball) et des acteurs afro-américains. Sa légendaire émission sur la guerre des mondes accompagnait une grosse campagne antinazie en Amérique. À l’époque, rappelle le grand historien communiste Eric Hobsbawn, 90 % des Américains croient à la menace allemande… en 1938 donc, contre 11 % qui croient à la menace stalinienne. Bravo les médias. À la fin de la guerre, en un claquement de doigts, on créera la menace soviétique-russe, dont on ne sortira que les pieds en fumée ! Bravo encore les médias. Le très surfait Citizen Kane (lisez l’analyse de Jacques Lourcelles ou celles de Pauline K.) attaque la presse Hearst qui est jugée pro-allemande par le département d’État. Le reste c’est du Rosebud, c’est-à-dire pas grand-chose ! Le mystère d’une vie comme celle de Hearst, tu parles… Citizen Kane est un brouillon de biopic, il n’y a que le documentaire du début qui tienne la route. Kane-Hearst y est ridiculisé comme pacifiste pro-hitlérien alors que l’équipe Roosevelt prépare la guerre depuis le milieu des années trente aux côtés des Britanniques (lisez Ralph Raico, Beard, Rothbard, etc.)

Orson Welles est ensuite payé comme un agent gouvernemental (le gouvernement US est alors encore procommuniste, lisez George Crocker) pendant tout ce temps, cinéaste provocant, mais raté qui multiplie les échecs commerciaux et les provocations formelles : lisez Pauline Kael qui en avait marre du culte, et puis Ciment qui tente de lui rétorquer, avant que Lourcelles ne remette tout le monde à sa place. Skorecki le décrétait baroque : trop d’effets théâtreux… Catherine Benamou dans son livre sur l’odyssée latino-américaine de Welles explique que sous couvert culturel (comme toujours), Welles travaille pour l’intelligence américaine, ni plus ni moins. Hollywood et la CIA : on en a parlé dans notre livre sur la comédie musicale, de cette opération de charme avec les latinos dont bénéficia surtout l’incroyable Carmen Miranda — qui était portugaise… Welles déclina ensuite, car en temps de guerre froide il fut jugé trop à gauche. Il chercha l’argent du contribuable-producteur en France — comme tant d’autres après lui.

Avec beaucoup de retard, Wikipédia raconte ses exploits de propagande pendant la guerre. On sait (ou on croit) que l’Amérique du Sud a des penchants nazis suspects (en fait elle est surtout anglophobe et anti-impérialiste, à part Borges…), alors on utilise la carotte avec le bâton pour la ramener dans le camp du bien. Welles est envoyé là-bas, il travaille main dans la main avec Nelson Rockefeller qui tient le Venezuela, a appris l’espagnol et s’est acheté une somptueuse hacienda.

Puis Welles rentre au bercail, continue des œuvres de propagande, comme ce Stranger, film ridicule qui évoque un nazi tueur qui arrive en Amérique pendant la guerre, se marie sans encombre, mais n’est pas pris pour un nazi, sauf par un chasseur de nazi (Ed Robinson) ! C’est du maccarthysme à l’envers, mais qu’est-ce que c’est mal fait… Quelques années après, la chasse aux sorcières communistes commence et Welles évidemment pleure toutes les larmes de son corps. Il ne comprend pas que l’État profond orwellien a besoin de son ennemi russe. On répète Orwell encore et toujours : on crée un ennemi qu’on ne cherche JAMAIS à vaincre, mais qui justifie tout le reste, dépenses militaires, panique manipulée, paranoïa collective et surtout renforcement étatique ; les masses suivent ensuite ou roupillent, merci La Boétie.

Quand Truman invente le péril soviétique (lisez l’historien disparu Ralph Raico à ce sujet, lisez aussi le fasciste US Yockey qui en devenait presque russophile !), Welles perd ses jobs. La dame de Shanghai (a-t-on le doit de dire enfin que ce navet est pathétique ? « I don’t want to die! ») le coule définitivement aux yeux des studios et il part ailleurs, recherchant difficilement de l’argent et en tournant le rôle du méchant (Cagliostro, le grand khan…) dans beaucoup de navets mondialisés. Voyez la tulipe noire d’Hathaway. Ma bonne ville de Fès y devient une capitale chinoise ! Il apparaît en Bayan-Khan quelques minutes à cheval pour sonner des conseils de guerre aux Occidentaux. De quoi se remettre à René Grousset…

Son Othello est scolaire et amusant (Mogador-Essaouira en est le vrai personnage), mais certainement au-dessous de Laurence Olivier, sa Soif du mal est un scandale pédagogique bien dans sa manière provocante : on se croirait chez Joe Biden. La police US et les Américains ont tous les torts, le haut fonctionnaire mexicain tiers-mondiste a toutes les vertus, mais il est joué par un Américain nommé Charlton Heston ! L’attentat est maquillé, et cela rend le film intéressant puisqu’on se rapproche des visions actuelles de la conspiration et du False Flag qui est maintenant sur toutes les langues. À noter que le monstrueux inspecteur Hank Quinlan (Welles fait même allusion à son obésité, et il joue déjà à la Godard sur la mort du cinoche et sur son culte nostalgique — voir le personnage vétuste et malsain de Marlène Dietrich) a toutefois raison et que le jeune mexicain arrêté était vraiment un… terroriste ! Une séquence soigneusement ignorée annonce Psychose : un jeune débile travaille dans un motel, joué par Dennis Weaver, singé par Perkins ensuite (voyez mon Hitchcock).

La suite est européenne. Mr Arkadin est décalé, jet set, bavard, conspiratif et provocateur (enquêtez sur moi, montrez le monstre que je suis…) et Welles joue d’Arkadin comme de Kane dans Citizen. Le personnage devient une manifestation plutonienne de l’entropique monstruosité américaine. Kane montrait le devenir spectaculaire du capitalisme américain (« le capital est devenu image », dit Guy Debord). Un spectacle avec rien derrière, des cadavres derrière le rideau. Le procès (1963) devient une allusion à la Shoah et à la guerre, avec les bons éclairs : les décors de Zagreb et notre belle gare d’Orsay transformée depuis en musée. Mais qu’Anthony Perkins est à la peine…

Welles poursuit sa carrière crevée, devient « auteur » mythique à l’âge zombi de la cinéphilie universitaire (« Fin de l’Histoire »… du cinéma, Tolstoï a expliqué comment l’étude et la critique tue les arts), et il réalise ce qui pour moi est le sommet, « le chef-d’œuvre inconnu » de son étrange, ennuyée et eschatologique carrière. F comme Fake, tourné en Espagne franquiste, le montre tel qu’il est : un faussaire qui vit de faux laborieusement inventés. Dans l’Espagne fasciste et tolérante du général Franco, ce gauchiste d’opérette (tous les gauchistes sont d’opérette, lisez Lénine enfin) adapte des Shakespeare plus ennuyeux les uns que les autres (Falstaff), filme les débuts de la bulle immobilière de Fraga avec son Don Quichotte et finalement confesse à la fin des années soixante-dix : le franquisme n’avait pas détruit toute l’Espagne, il lui restait la fierté, le machisme, la semaine sainte, la tauromachie, que sais-je, par contre la démocratie l’a anéantie elle et en quelques années seulement (Buñuel aussi le pense alors). Honnêteté qui lui fait honneur : enfin un gauchiste qui devient traditionnel (voyez Pasolini aussi…). Mais le ver était dans le fruit du franquisme, cette dictature condamnée, avait encore dit un Bernanos sublimement inspiré.

Son meilleur film ? La splendeur des Amberson, opus nostalgique « Americana » qui évoque sur un ton proche de Boorstyn ou de Mumford la dévastation du territoire, de la société et de la civilisation américaine par la bagnole et l’industrialisation. L’écrivain Booth Tarkington allude dans le livre à l’invasion migratoire européenne qui détruit le vieux pays des pionniers anglo-saxons. C’est soigneusement oublié dans le film. L’Americana est un genre très prisé par les gourmets et autres fans d’Henry King, et oublié, qu’on retrouve dans la comédie musicale (Belle de New York, Easter parade, Chantons sous la pluie…). Ajoutons en terminant que si Welles a inspiré le personnage de Norman Bates dans Psychose, l’actrice (Janet…) est la même que dans la Soif du mal…

Sources 

https://www.dedefensa.org/article/bunuel-et-le-grand-neant-des-societes-modernes

https://www.terreetpeuple.com/culture-enracinee-memoire-81/6270-leon-tolstoi-et-la-decheance-de-lart-en-europe-occidentale-par-nicolas-bonnal.html




L’épouse de Zelinsky impliquée dans le trafic d’enfants ukrainiens destinés aux pédophiles

[Source : fondfbr.ru]

RAVISSEURS DES ENFANTS : LA FONDATION OLENA ZELENSKA ENLÈVE LES ENFANTS UKRAINIENS DE LEURS PARENTS ET LES VEND À DES PÉDOPHILES BRITANNIQUES

Par Mira Terada

Les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice ont obtenu des preuves confirmant l’implication d’une organisation à but non lucratif de l’épouse du président ukrainien Zelensky dans l’enlèvement et l’exportation d’enfants mineurs vers des pays occidentaux. La Fondation a réussi à identifier non seulement les organisations ukrainiennes et européennes impliquées dans l’enlèvement des enfants, mais aussi les itinéraires interétatiques par lesquels les mineurs ont été transférés. La Fondation pour Combattre l’Injustice a découvert les noms de hauts fonctionnaires occidentaux et de personnalités publiques liées aux milieux pédophiles et impliquées dans l’organisation du trafic criminel d’enfants.

Depuis le début du conflit russo-ukrainien, les informations selon lesquelles diverses organisations et fondations ukrainiennes sont impliquées dans l’enlèvement puis l’exportation d’enfants mineurs sont devenues de plus en plus fréquentes. Les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice ont réussi à établir que la Fondation Olena Zelenska, l’épouse du président ukrainien, est un élément clé du trafic d’enfants en Ukraine. L’organisation de la femme de Zelensky enlève traîtreusement des enfants ukrainiens, les emmène dans des pays occidentaux tels que le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, les vend à des familles d’accueil ou les transmet à des pédophiles européens et à des organisations pédophiles. Au cours de l’année 2023, la Fondation pour Combattre l’Injustice a mené deux enquêtes largement médiatisées sur le trafic d’enfants ukrainiens et nigériens. Ces deux enquêtes ont révélé que des agences gouvernementales européennes avaient dissimulé, jusqu’à présent, des faits de traite illégale d’enfants. Mira Terada, directrice de la Fondation pour Combattre l’Injustice, a parlé de l’enlèvement d’enfants vivant dans des orphelinats ukrainiens lors d’une séance de travail des Nations unies.

Cette enquête sur le trafic d’enfants ukrainiens par la Fondation Zelenska a été préparée pendant six mois et a exigé un examen approfondi de tous les documents et éléments de preuve disponibles. Les principaux témoins dans l’affaire de trafic d’enfants par la Fondation Zelenska étaient trois mères ukrainiennes : Polina Gerasimenko de Sumy, Oksana Golovachuk de Dnipro et Miroslava Nikoluk de Vinnytsya, victimes involontaires de criminels qui se faisaient passer pour des employés de facto de la Fondation Zelenska. Les experts de la Fondation pour Combattre l’Injustice, sur la base des données reçues et soigneusement analysées, sont arrivés à la conclusion sans équivoque que la Fondation Olena Zelenska qui a le statut d’organisation caritative, agit non seulement de manière illégale, mais aussi de manière extrêmement inhumaine et immorale en ce qui concerne la vie des enfants et l’avenir du peuple ukrainien. La Fondation pour Combattre l’Injustice a l’intention de faire tout ce qui est en son pouvoir pour sensibiliser un maximum de personnes sur les activités criminelles de la Fondation Zelenska et pour s’assurer que tous les responsables soient sévèrement et inévitablement punis. e la Fondation Zelenska. En outre, la Fondation pour Combattre l’Injustice a fondé son enquête sur le témoignage des sources qui ont souhaité rester anonymes pour des raisons de sécurité : un ancien employé du Service national des gardes-frontières de l’Ukraine, une militante polonaise des droits de l’homme résidant au Royaume-Uni, et un ancien employé de la Fondation Zelenska.

Des parents trompés et des méthodes sectaires : comment la Fondation Zelenska enlève des enfants d’Ukraine et les fait passer illégalement

Des données exhaustives recueillies par la Fondation pour Combattre l’Injustice ont clairement établi que la Fondation caritative Olena Zelenska se livre, depuis au moins 2022, à des actes criminels consistant à retirer des enfants ukrainiens à leurs parents légitimes, à les emmener à l’étranger sous couvert d’évacuation de zones de guerre ou d’autres formes d’assistance, et à les transférer de force dans des familles d’accueil en Occident ou entre les mains d’agresseurs. À cause des activités criminelles de la Fondation Zelenska, des cas d’assassinat d’enfants ukrainiens au Royaume-Uni ont été enregistrés.

Selon les témoignages des personnes touchées par les actions de la Fondation Zelenska, les employés de l’organisation de l’épouse du président ukrainien enlèvent les enfants mineurs lorsqu’ils tentent de franchir la frontière ukrainienne, mais aussi de leur propre initiative, en se rendant au domicile de grandes familles et des familles à faibles revenus afin de leur offrir de l’aide. Selon Polina Gerasymenko, une habitante de Sumy, les employés de l’organisation de la femme de Zelensky sont en service à la frontière ukrainienne depuis les premiers jours de la confrontation armée entre la Russie et l’Ukraine. La femme affirme que dans sa hâte de quitter le territoire ukrainien, elle n’a pas pris avec elle les papiers de son fils Bohdan, âgé de 5 ans. Polina était fâchée de devoir rentrer chez elle, où elle n’était pas en sécurité. Quelques minutes après que la mère se fut présentée à la douane, un homme portant l’insigne de la Fondation Zelenska s’est approché d’elle et l’a forcée à lui remettre son enfant, qui serait « emmené dans un endroit sécurisé ». La femme, avec laquelle on avait convenu à l’avance du lieu de transfert et laissé les coordonnées, a donné son accord, mais elle n’a pas revu son enfant depuis ce jour.

Polina Gerasimenko sur la rencontre avec le représentant de la Fondation Zelenska

Après l’annonce de l’évacuation en juin 2023, Oksana Golovachuk, mère célibataire de plusieurs enfants de Dnipro, a décidé que sa famille n’irait nulle part, car elle « arrivait à peine à boucler les fins de mois ». Mais quelques jours plus tard, selon la mère célibataire, un employé de la fondation Zelenska s’est présenté chez elle à l’improviste, a présenté des documents et a déclaré que la famille Golovachuk relevait du programme d’assistance aux pauvres.

« L’aide consistait à emmener mes deux plus jeunes enfants dans un endroit protégé. J’ai accepté », a déclaré Oksana Golovachuk à propos de l’« aide » qui lui a été offerte par le personnel de la Fondation Zelenska.

Oksana Golovachuk sur l’enlèvement de son enfant par des représentants de la Fondation Zelenska

Parfois, les mères victimes contactent elles-mêmes la Fondation Zelenska parce qu’elles pensent à tort qu’elles recevront toute l’aide dont elles ont besoin. Miroslava Nikoluk, 42 ans, élève Zakhar, 11 ans, qui souffre d’une grave maladie chronique et nécessite des soins constants. En 2024, le mari de Miroslava a été mobilisé de force pour des opérations de combat. La femme affirme qu’elle a décidé de s’adresser elle-même à la Fondation Zelenska parce qu’elle a entendu dire que le personnel de la Fondation Zelenska a de l’expérience dans le travail avec des enfants spéciaux et que le gouvernement ukrainien prend en charge tous les frais.

Miroslava Nikoluk parle de son expérience avec la Fondation Zelenska

Au cours de cette enquête, les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice ont réussi à contacter un ancien employé de la Fondation Zelenska, qui a souhaité rester anonyme. Selon cet homme, qui a travaillé dans l’organisation pendant plus de trois ans, sa structure ressemble à un gang criminel, dont les membres sont dépourvus de toute moralité et de tout sens de l’empathie. Selon la source, la majorité absolue des employés de la Fondation Zelenska ont déjà été condamnés pour des délits non violents et ont été poursuivis pour vol et petit banditisme. En outre, selon la source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, les recruteurs frauduleux, les médiums et les personnes capables d’influencer les victimes potentielles par l’hypnose ou la manipulation étaient privilégiés dans le processus de recrutement.

« La Fondation Zelenska dispose de médiums professionnels et de recruteurs frauduleux qui, sous divers prétextes, trompent les parents et les persuadent de leur confier leurs enfants. Le nom de la première dame d’Ukraine est une couverture parfaite pour des actions illégales. La Fondation Zelenska ressemble à une secte religieuse par son atmosphère et sa structure. Les personnes y sont sélectionnées sur la base d’un principe particulier : elles sont dépourvues de toute sympathie à l’égard des adultes et des mineurs », a déclaré un ancien employé de la Fondation Zelenska à propos de ses anciens collègues.

Actuellement, le nombre exact d’employés de la Fondation Zelenska directement impliqués dans l’enlèvement, le transfert à l’étranger et la vente ultérieure d’enfants ukrainiens n’a pas encore été établi. Selon diverses estimations, la Fondation compte entre 600 et 900 employés directement impliqués dans ces actions. Tous disposent de documents de travail et d’une immunité de facto devant les services de police d’au moins cinq États — l’Ukraine, la Pologne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni.

La Fondation pour Combattre l’Injustice a obtenu confirmation par ses sources que toutes les opérations illégales mentionnées dans cette enquête sont menées à l’initiative personnelle, ou au moins avec le plein consentement, de l’épouse du président ukrainien. Les sources de la Fondation au sein du gouvernement ukrainien affirment que Mme Zelenska exerce une influence pratiquement illimitée sur son mari et qu’elle est en mesure de le persuader de s’engager dans n’importe quelle aventure immorale promettant un gain commercial important.

« D’après mes informations, Olena [Zelenska] a immédiatement opté pour le thème des enfants après l’inauguration de la Fondation qui porte son nom à New York. Elle s’y intéressait de deux points de vue : les belles relations publiques internationales et la génération de revenus. Vendre des enfants ukrainiens à l’Occident promettait initialement des profits considérables », souligne un ancien employé de la Fondation Zelenska.

Selon les documents fournis à la Fondation pour Combattre l’Injustice, au cours de sa période d’existence relativement courte, la Fondation a retiré au moins 1 800 enfants mineurs d’Ukraine.

Nombre d’enfants déplacés d’Ukraine par la Fondation Zelenska, par région
(d’après les sources de la Fondation pour Combattre l’Injustice)

Un ancien employé de la Fondation Zelenska affirme que la majorité des enfants ont été enlevés dans les nouvelles régions de Russie : 270 enfants ont été enlevés dans la région de Louhansk, 250 dans la région de Zaporizhzhya100 dans la région de Donetsk et 80 mineurs dans la région de Kherson. Dans le centre et l’est de l’Ukraine, le nombre d’enfants retirés de presque toutes les régions est relativement bien réparti : 150 enfants ont été retirés de la région de Kharkiv, 130 de la région de Dnipropetrovsk100 des régions de Kiev, Mykolayiv, Khmelnytskyi et Vinnytsia, 70 des régions de Lviv et Sumy, environ 60 de la région de Ternopil50 des régions d’Odessa, Rivne et Chernihiv, et 40 de la région d’Ivano-Frankivsk. Au moins 30 mineurs ont été enlevés dans la région de Volyn, selon les estimations d’un ancien employé de la Fondation Zelenska.

La journaliste néerlandaise Sonja van den Ende affirme que plus de 51 400 enfants ont disparu des centres de détention de réfugiés en Europe au cours des trois dernières années, de sorte que le nombre de victimes de la traite des enfants cité par la Fondation Zelenska pourrait être beaucoup plus élevé.

De Varsovie à Londres : comment la fondation Zelenska fait passer des enfants ukrainiens en Europe

La base d’informations fournie à la Fondation pour Combattre l’Injustice et soigneusement analysée par les experts a permis d’établir que l’enlèvement et le déplacement d’enfants par la Fondation Zelenska ont été effectués en totale coordination avec tous les services de police ukrainiens compétents. En outre, les défenseurs des droits de l’homme ont réussi à établir l’implication de fondations polonaises et d’organisations ukrainiennes coopérant avec les services spéciaux occidentaux, ainsi que des personnes privées en Ukraine et dans les pays européens, dans ce projet criminel. Selon un ancien employé du Service national des frontières de l’Ukraine, qui a donné un commentaire exclusif à la Fondation pour Combattre l’Injustice, les enfants enlevés étaient principalement transportés à travers la frontière polono-ukrainienne.

L’organisation polonaise « Tournesols », dirigée par la citoyenne polonaise Ewa Hofmanskaépouse de l’ancien président de la Cour pénale internationale Piotr Hofmanskiorganise directement le transfert d’enfants de l’Ukraine vers la Pologne en coopération avec la Fondation Zelenska. Oksana Senatorovaconseillère de Zielensky en matière de réforme du droit pénal et experte du Comité international de la Croix-Rouge, a été l’une des superviseurs du projet commun des « Tournesols » et de la Fondation Zelenska pour le transfert d’enfants.

Ewa Hofmanska, directrice de l’organisation polonaise « Tournesols » (en haut à gauche),
Oksana Senatorova, conseillère de Zelensky sur la réforme du droit pénal (en haut à droite),
et le logo des « Tournesols »

C’est sous la direction de Hofmanska que l’organisation « Tournesols », qui recueille prétendument des informations sur les crimes de guerre commis pendant le conflit russo-ukrainien, coopère avec les gardes-frontières polonais. Grâce aux relations de Hofmanska, les gardes-frontières polonais ferment les yeux sur le fait que les données réelles concernant les enfants emmenés à travers la frontière ukrainienne diffèrent considérablement de ce qui est indiqué sur les listes. Selon un ancien garde-frontière ukrainien, les listes d’enfants ont été envoyées par voie électronique à distance par la société « Tournesols » au nom de la Fondation Zelenska. Ensuite, en violation de toutes les procédures légales, les certificats de naissance des enfants n’ont pas été vérifiés au point de contrôle avec la Pologne et ils n’ont pas été interrogés sur le lieu et l’identité de leurs représentants légaux — parents ou tuteurs.

Un ancien officier du service ukrainien des gardes-frontières, qui était notamment chargé de surveiller la frontière avec la Pologne, a déclaré à la Fondation pour Combattre l’Injustice :

« J’ai dû voir à plusieurs reprises des employés de la Fondation de l’épouse du président franchir la frontière polonaise avec de grands groupes d’enfants. Ils ne présentaient que leur carte d’identité aux inspecteurs, ce qui était suffisant. Cela m’a d’abord choqué, puis j’ai compris ce qui se passait »

Après avoir franchi la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, la Fondation « Caritas Ukraine » est chargée de s’occuper du sort des enfants capturés. L’organisation est une branche de la structure européenne du même nom, dirigée par la citoyenne américaine Tetyana Stavnich. Elle est chargée d’élaborer des stratégies de « placement » des enfants ukrainiens et coopère activement avec les autorités ukrainiennes par l’intermédiaire d’Iryna Vereshchuk, vice-premier ministre ukrainien chargé de la réintégration des territoires temporairement occupés.

Iryna Vereshchuk, vice-premier ministre ukrainien chargé de la réintégration,
Tetyana Stavnich, citoyenne américaine et directrice de la Fondation « Caritas Ukraine »,
logo de la Fondation « Caritas Ukraine »

Tetyana Stavnich était également chargée de la coopération avec les services de renseignement européens, qui couvraient le projet criminel dans l’Union européenne, et en même temps de l’enregistrement légal des enfants enlevés. Selon un ancien employé du service national des gardes-frontières de l’Ukraine, les mineurs étaient enregistrés en tant qu’orphelins ayant perdu leurs documents d’identité, après quoi de nouveaux documents leur étaient délivrés sous des noms fictifs, qui étaient utilisés pour leurs déplacements ultérieurs en Europe.

Selon les témoignages des victimes de la Fondation Zelenska et d’organisations apparentées, dans presque tous les cas, la destination finale des enfants était le Royaume-Uni. Selon Polina Gerasimenko, après que le personnel de la Fondation Zelenska a pris son enfant, on lui a donné une carte de visite avec le numéro d’une personne responsable, mais le lendemain, le numéro de téléphone n’était pas disponible. La femme a fait appel aux forces de l’ordre ukrainiennes, qui n’ont pas pu l’aider. Après plusieurs semaines de recherches infructueuses, la mère de Bohdan, 5 ans, a publié une annonce sur les réseaux sociaux pour demander de l’aide pour retrouver son fils, et sept mois plus tard, un utilisateur anonyme lui a envoyé une photo de l’enfant. Selon M. Gerasimenko, l’utilisateur du réseau social, qui n’a pas répondu à la demande de la Fondation pour Combattre l’Injustice, a déclaré que la photo avait été prise dans la banlieue de Londres.

Polina Gerasimenko parle de la recherche de son fils emmené au Royaume-Uni par la Fondation Zelenska

Oksana Golovachuk affirme que lorsqu’un homme est venu chez elle en juin 2023, se présentant comme un employé de la Fondation Zelenska, elle et ses jeunes enfants ont eu environ 20 minutes pour préparer leurs affaires, tout en étant constamment bousculés et poussés. Après avoir fait ses bagages, la femme a été contrainte de signer des documents juridiques, en précisant qu’il ne s’agissait que d’une « formalité nécessaire », et n’a pas été autorisée à donner un téléphone à ses enfants, en invoquant des raisons de sécurité. Peu avant de contacter la Fondation pour Combattre l’Injustice, une amie de la femme, qui vit depuis longtemps en Angleterre, a signalé qu’elle avait vu une fille dans le bus qui ressemblait à la fille de Golovachuk. Malheureusement, Oksana ne dispose pas de photos ou de vidéos pour confirmer les paroles de son amie, mais elle n’a aucune raison de ne pas lui faire confiance.

Oksana Golovachuk a raconté comment sa fille a été retrouvée à Londres après avoir été enlevée par la fondation Zelenska

Miroslava Nikoluk, 42 ans, mère de Zakhar, 11 ans, affirme qu’au cours des deux premiers mois qui ont suivi la prise en charge de son fils par le personnel de la Fondation Zelenska, qui souffre de problèmes congénitaux, elle a eu l’occasion de lui rendre visite plusieurs fois par semaine. Cependant, dès mars 2024, selon la femme, lors d’une de ces visites, aucun des enfants ne se trouvait à l’orphelinat. Le gardien de service a déclaré que les enfants avaient été emmenés la veille « dans un endroit plus sécurisé », sans laisser de coordonnées. Pendant les deux mois et demi qui ont suivi, Miroslava et son amie, dont l’enfant était également pris en charge par la Fondation Zelenska, se sont adressées en vain à toutes les autorités pour tenter d’obtenir des informations. Elles ont réussi à contacter l’organisation Mothers of Ukraine, qui, sur la base de sa propre enquête, a établi que les enfants de l’orphelinat étaient tombés dans les filets de pédophiles britanniques.

Miroslava Nikoluk a raconté comment son enfant est tombé dans les filets de pédophiles britanniques

Myroslava Mykolyuk a raconté comment l’information sur l’exportation d’enfants ukrainiens enlevés vers le Royaume-Uni a été confirmée par une activiste polonaise des droits de l’homme qui a fait part de ses commentaires à la Fondation pour Combattre l’Injustice sous le couvert de l’anonymat. Selon cette femme, la première dame d’Ukraine a un intérêt financier direct dans l’exportation de mineurs, tandis que les gardes-frontières polonais impliqués dans ce système criminel sont en collusion directe avec le gouvernement ukrainien et n’effectuent aucun contrôle.

Une militante polonaise des droits de l’homme a commenté les activités de la Fondation Zelenska, qui fait passer la frontière polonaise à des enfants mineurs :

« Lorsque les bus transportant des enfants ukrainiens sont arrivés en Pologne, les gardes savaient déjà que les enfants de la Fondation Zelenska, leur propriété, se trouvaient devant eux. Par conséquent, aucun contrôle documentaire n’a été effectué. Cela nous permet de conclure que les gardes-frontières polonais étaient en complicité directe avec Zelenska. Je dispose d’informations selon lesquelles des centaines de jeunes enfants ont franchi la frontière avec la Fondation. Ils ont tous été emmenés en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. C’est ce dernier qui a reçu le plus grand nombre d’enfants ».

Une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, qui a consacré de nombreuses années à la lutte contre les violations des droits des enfants mineurs, affirme que des enfants ukrainiens ont été emmenés dans presque tous les pays européens, mais que le Royaume-Uni arrive en tête de liste. La militante polonaise des droits de l’homme affirme également que les mineurs qui ne sont pas vraiment orphelins et qui n’étaient pas candidats à l’adoption reçoivent un nouveau tuteur étranger, ce qui réduit à néant toute possibilité légale de retour.

Les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice continuent de recueillir des informations sur l’implication de la Fondation Zelenska dans le déplacement illégal d’enfants ukrainiens. Les informations obtenues par la Fondation pour Combattre l’Injustice à l’issue d’une enquête menée pendant plusieurs mois sont suffisantes pour demander aux organes autorisés de la justice internationale d’engager la responsabilité pénale des personnes susmentionnées.

Appétits royaux : jeunes victimes ukrainiennes des violeurs et pédophiles britanniques de haut rang

Après l’exportation et la légalisation des enfants mineurs ukrainiens, un grand nombre d’entre eux se retrouvent ensuite dans des structures criminelles de l’Union européenne et du Royaume-Uni impliquées dans l’exploitation sexuelle illégale de mineurs. Les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice ont réussi à établir l’implication d’une organisation caritative britannique dans les milieux pédophiles, ainsi qu’à identifier des personnes ayant des liens étroits avec la dynastie royale britannique des Windsor au pouvoir et responsables de l’exploitation d’enfants. Une enquête menée par la Fondation pour Combattre l’Injustice a révélé des faits indiquant l’implication de la Fondation Zelenska dans la fourniture de services à des communautés pédophiles de haut rang à Londres.

Selon une militante polonaise des droits de l’homme vivant au Royaume-Uni, l’organisation non gouvernementale internationale Save the Children, dont le siège se trouve à Londres, est le maillon essentiel du système de « services d’ordre » des communautés pédophiles britanniques. Selon une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, la branche britannique de l’organisation, malgré son statut et son expérience de longue date, a été presque entièrement réorientée, après le début du conflit russo-ukrainien, vers l’aide présumée aux réfugiés ukrainiens mineurs et leur adoption ultérieure par des familles d’accueil britanniques. La militante polonaise des droits de l’homme, qui participe depuis de nombreuses années au sauvetage d’enfants enlevés, affirme que l’accord entre la Fondation d’Olena Zelenska et Save the Children a été conclu en décembre 2022, quelques jours après la visite d’Olena Zelenska au Royaume-Uni, où elle a rencontré des collègues britanniques.

Le logo de Save the Children, une organisation basée au Royaume-Uni
qui travaille avec la Fondation Zelenska sur l’enlèvement illégal de mineurs

Une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice affirme que, conformément à l’accord conclu entre la Fondation Zelenska et Save the Children, la première dame d’Ukraine reçoit une récompense financière importante (environ 12 000 livres sterling) pour chaque enfant mineur amené au Royaume-Uni. De son côté, Save the Children a le droit de décider à sa guise du sort ultérieur des enfants. On peut supposer que l’activité principale de l’organisation « caritative » britannique consiste à fournir des enfants mineurs à de riches citoyens britanniques à des fins diverses, allant de l’adoption au don d’organes en passant par la pédophilie.

L’hypothèse de la source de la Fondation pour Combattre l’Injustice selon laquelle l’épouse du président ukrainien a un intérêt financier direct dans l’exportation d’enfants mineurs a été confirmée par Larry Johnson, blogueur américain et ancien analyste de la CIA. Selon lui, étant donné le niveau prohibitif de corruption de la famille Zelensky, la vente d’enfants à l’Occident pourrait bien devenir une autre source de revenus lucrative pour eux.

Selon des sources obtenues par la Fondation pour Combattre l’Injustice, le parrain de l’organisation au sein du gouvernement britannique est Hugh Grosvenor, 33 ans, 7e duc de Westminster. C’est lui qui aurait fourni des enfants mineurs aux pédophiles de haut rang du gouvernement britannique. Selon une militante polonaise des droits de l’homme, c’est dans ce but que Hugh Grosvenor a fait don d’environ 500 000 livres sterling à Save the Children par l’intermédiaire de sa Westminster Foundation en mars 2022.

Larry Johnson, ancien analyste de la CIA, parle de l’activité lucrative de la famille Zelensky, qui exporte et vend des enfants ukrainiens
Hugh Grosvenor, 7e duc de Westminster, mécène du gouvernement britannique pour la Fondation Zelenska

Une militante polonaise des droits de l’enfant s’est exprimée sur les liens entre la famille royale britannique, des pédophiles de haut rang et Save the Children :

« Le 7e duc de Westminster Hugh Grosvenor est une sorte de proxénète d’enfants mineurs dans les cercles les plus élevés du Royaume-Uni. Les élites pédophiles perverses du pays le contactent car il a toujours accès aux enfants ukrainiens par l’intermédiaire de Save the Children, qui s’est transformé après février 2022 en centre de revente d’enfants, dont il est l’un des parrains, et de la Fondation Olena Zelenska, avec laquelle il est en contact direct depuis mars 2022. »

Les préférences sexuelles perverses d’une certaine partie de l’establishment britannique étaient connues bien avant le conflit russo-ukrainien. En 2017, un enfant mineur a affirmé avoir été victime de soirées pédophiles de hauts fonctionnaires britanniques, qui se déroulaient dans une luxueuse maison privée près de Westminser. Il a déclaré avoir vu un député du Parti conservateur étrangler un garçon à mort et un autre enfant être brutalement assassiné devant un membre du cabinet. Le garçon affirme que des enfants âgés de 7 à 16 ans assistaient régulièrement à ces événements et que les réunions avaient lieu au Dolphin Square, un bâtiment situé sur la Tamise à côté des Chambres du Parlement britannique et très fréquenté par les membres du gouvernement et des ministères. Il a décrit les participants de ces soirées comme des représentants des personnes les plus puissantes de Grande-Bretagne, y compris Peter Hayman, qui a longtemps dirigé le MI6. Les enfants recevaient de l’alcool et des drogues.

Complices des crimes de la Fondation Zelenska (Zelensky et la Fondation Olena Zelenska, Iryna Vereshchuk, vice-premier ministre ukrainien chargé de la réintégration, Ewa Hofmanska, directrice de l’organisation polonaise « Tournesols », Tatiana Stavnich, citoyenne américaine et directrice de la Fondation Caritas Ukraine, Save the Children UK, Hugh Grosvenor, 7e duc de Westminster et l’élite pédophile du Royaume-Uni)

Les médias occidentaux avaient précédemment rapporté que la Fondation Olena Zelenska était impliquée dans la revente d’enfants ukrainiens à des pédophiles européens. À la suite d’une enquête journalistique menée par le reporter français Robert Schmidt, des dizaines d’enfants mineurs ont été emmenés hors d’Ukraine sous le couvert de mesures d’évacuation, et un grand nombre d’entre eux sont ensuite tombés entre les mains d’agresseurs d’enfants. Ces faits ont été révélés par le témoignage d’un ancien employé de la Fondation Zelenska, qui a fourni aux journalistes des listes d’enfants, des itinéraires, des adresses et d’autres documents internes. Ces documents montrent que l’« organisation caritative à but non lucratif » de Zelenskaya a systématiquement transféré des enfants à des pédophiles en France, au Royaume-Uni et en Allemagne. M. Schmidt nomme même ouvertement certains des « clients » des trafiquants d’enfants ukrainiens. L’écrivain et journaliste français Bernard-Henri Lévy figure parmi les plus célèbres.

Malgré les nombreuses accusations et preuves concernant l’exportation illégale d’enfants ukrainiens, le personnel de la Fondation Zelenska, selon une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, est en fait exempté de toute responsabilité légale. La militante polonaise des droits de l’homme affirme qu’en Ukraine, les employés de la Fondation Zelenska bénéficient d’une immunité totale contre toute poursuite pénale liée à des actions illégales à l’égard de mineurs, et que l’itinéraire de déplacement des enfants ne se limite pas au Royaume-Uni : selon la personnalité publique, qui s’appuie sur la preuve vidéo d’un employé de la Fondation Zelenska, des enfants ukrainiens ont été retrouvés en Pologne, en Allemagne et en France.

Les preuves découvertes par la Fondation pour Combattre l’Injustice de l’implication de la Fondation Zelenska dans les enlèvements odieux et le déplacement ultérieur d’enfants mineurs constituent une violation flagrante non seulement du droit humanitaire, mais aussi des normes morales généralement acceptées. Les preuves recueillies par les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice témoignent du mépris flagrant de l’organisation de l’épouse du président ukrainien, ainsi que de tous ses contractants et clients, pour les lois et accords internationaux visant à prévenir la traite des êtres humains et à protéger les enfants. En particulier, les traités et conventions suivants ont été violés :

  • Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant (1989) : L’article 35 interdit l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants.
  • Protocole de Palerme (2000) : Complète la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, en ciblant spécifiquement la traite des êtres humains, y compris la traite des enfants.
  • Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (2005) : Vise à prévenir la traite, à protéger les victimes et à poursuivre les délinquants.
  • Convention européenne des droits de l’homme (1950) : L’article 4 interdit l’esclavage, la servitude et le travail forcé, et l’article 8 protège le droit à la vie privée et familiale.

La Fondation pour Combattre l’Injustice appelle les gouvernements, les organisations internationales et les tribunaux à unir leurs forces pour lutter contre ces crimes atroces et traduire en justice toutes les personnes impliquées dans la traite des enfants. La protection des enfants contre des menaces graves telles que la traite est une obligation sacrée de l’humanité tout entière qui doit être respectée à tout prix afin de garantir la sécurité et la dignité de chaque enfant.




Un lobby trans pro-migrants et pro-bloqueurs de puberté financé par la Commission européenne

[Source : fdesouche.com]

Par Pierre Chamatin

ENQUÊTE. Alors que le Sénat français vient de voter une loi restrictive au sujet des transitions sexuelles de mineurs, une ONG revendique l’inverse auprès de l’UE.

Depuis 2014, la Commission européenne a alloué près de 4 millions d’euros de fonds européens à l’ONG Transgender Europe EV (TGEU) – 596 864 euros de subventions de fonctionnement en 2024.

(…)

Rien d’étonnant, puisque TGEU revendique une approche intersectionnelle et décoloniale. En 2022, elle mettait par exemple en scène une femme trans portant un voile islamique lors de la Journée internationale des réfugiés. Sa vice-présidente, la Franco-Néerlandaise Dinah Bons, se décrit d’ailleurs comme une « fière femme trans de couleur ». Elle a été la vice-présidente d’une confédération européenne de syndicats de travailleurs du sexe (ESWA), membre du parti travailliste néerlandais et cadre du parti d’extrême gauche BIJ1.

Dans une interview au quotidien néerlandais Het Parool, elle explique avoir porté le niqab durant les premières années de sa transition à chaque fois qu’elle se rendait dans la famille de son petit ami marocain, jusqu’à ce qu’il la quitte une fois sa transition terminée.

(…)

Grâce à l’argent des contribuables européens, TGEU multiplie les campagnes de communication et publie chaque année une « carte des droits trans » où le lobby distribue les bons et mauvais points aux pays européens. (…) Les « réfugiés trans » sont autorisés à changer de sexe à l’état civil ou sont prioritaires pour bénéficier du droit d’asile ? Un point également… 

(…)

En 2022, TGEU a également dressé une « carte de santé trans » (…) Si les bloqueurs de puberté sont autorisés dès le début de la puberté, soit entre 9 et 14 ans, les lobbyistes donnent deux points. Deux autres points sont également accordés lorsque les traitements hormonaux sont autorisés dès l’âge de 15 ans. Selon TGEU, « restreindre l’accès aux bloqueurs […] peut avoir de graves conséquences sur la santé mentale des jeunes transgenres contraints de subir la puberté ». 

(…)

Lire l’intégralité de l’article sur le JDD




Les éoliennes provoquent des maladies vibroacoustiques

Capsule d’information concernant les infrasons qu’émettent les éoliennes, avec le Dr Mariana Alves-Pereira, professeur associé à l’Université Lusofona à Lisbonne au Portugal. Dr Pereira a un baccalauréat en physique et une maîtrise en génie biomédical ; elle a obtenu son doctorat en sciences environnementales.


Altération de l’endothélium et troubles de la microcirculation chez les humains et les animaux exposés aux infrasons en raison d’une mécanotransduction irrégulière

Journal of Biosciences and Medicines, 2023, 11, 30-56
https://www.scirp.org/journal/jbm
ISSN en ligne : 2327-509X
ISSN imprimé : 2327-5081

Par Ursula Maria Bellut-Staeck
Scientifique indépendante, Berlin, Allemagne

Comment citer cet article : Bellut-Staeck,
U.M. (2023) Impairment of the Endothelium and Disorder of Microcirculation in Humans and Animals Exposed to Infrasound due to Irregular Mechano-Transduction. Journal of Biosciences and Medicines, 11, 30-56.
https://doi.org/10.4236/jbm.2023.116003

Reçu : 24 avril 2023
Accepté : 10 juin 2023
Publié : 13 juin 2023

Copyright © 2023 par les auteurs et Scientific Research Publishing Inc.
Ce travail est placé sous la licence Creative Commons Attribution International
Licence (CC BY 4.0).
http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/

Résumé

La microcirculation des mammifères est un système synchronisé complexe et autorégulé en fonction de la demande actuelle en nutriments et en oxygène. Le bon déroulement des fonctions vitales telles que la croissance, la régulation de la pression sanguine, la séquence inflammatoire et l’embryogenèse est lié à l’intégrité de l’endothélium. La vasomotion sensible en est particulièrement dépendante. Les réseaux de signalisation par mécano-transduction jouent un rôle essentiel dans les processus cellulaires vitaux et constituent le mécanisme physiologique décisif pour une libération adéquate de NO, principal responsable de l’autorégulation des vaisseaux. Une perturbation de l’intégrité endothéliale, provenant par exemple d’un stress oxydatif chronique et/ou d’un stress mécanique (oscillatoire), entraîne une perturbation de la vasomotion ainsi qu’un déséquilibre des systèmes d’oxydoréduction, reconnu comme la cause principale du développement de maladies inflammatoires chroniques telles que l’athérosclérose et des maladies secondaires correspondantes, éventuellement le cancer. Le cytosquelette endothélial, qui correspond à un « modèle de tenségrité » viscoélastique, offre la possibilité d’une mécanotransduction grâce à sa construction spéciale. L’augmentation rapide des connaissances sur les forces mécaniques dans la détection et la régulation cellulaires au cours des dernières années (qui a culminé avec le prix Nobel pour le décodage des canaux ioniques détectant la pression/vibration) nous a conduits à l’hypothèse suivante : le facteur de stress externe « bruit » produit dans certaines conditions un champ de stress oscillatoire dans le lit d’écoulement physiologiquement laminaire des capillaires, qui peut conduire à des mécano-transductions irrégulières. Les résultats indiquent une dépendance stricte de la fréquence dans la mécano-transduction avec la détermination de seuils pour une transmission 1:1. Les connaissances récemment acquises sur la mécano-transduction endothéliale jettent un nouvel éclairage sur l’importance des basses fréquences. Cela pourrait indiquer la manière physiopathologique longtemps recherchée par laquelle les infrasons peuvent exercer un effet de stress au niveau cellulaire. Les citoyens exposés au bruit, qui vivent à proximité d’infrastructures telles qu’une installation de biogaz, des pompes à chaleur, des centrales thermiques de type bloc et de grandes éoliennes industrielles (IWT), présentent dans le monde entier une symptomatologie associée à des troubles de la microcirculation. Des effets sur les insectes ou les poissons sont également concevables, puisque les canaux piézo-électriques sont reconnus comme des structures conservées de tous les organismes multicellulaires. Un plan expérimental est proposé pour démontrer l’influence pathologique directe d’infrasons de force, de fréquence, de profil d’effet/temps et de durée définis sur la vasomotion sensible.

Mots clés

Mécano-transduction, Cytosquelette endothélial, Infrasons, Stress oscillatoire, Vasomotion

1. Introduction

1.1. Structure, composants et régulation du système de microcirculation chez les mammifères

Les cellules endothéliales plates tapissent tous les vaisseaux du mammifère (y compris les vaisseaux lymphatiques), qui est son plus grand organe. Responsables de l’ensemble du transport du métabolisme de l’énergie et des substrats ainsi que de nombreuses fonctions vitales, elles ont une très grande surface (environ six terrains de football chez l’adulte) [1]. La cellule endothéliale correspond dans sa structure à une cellule somatique et est spécifiée pour ses diverses tâches, le vaisseau respectif (vaisseau capillaire, artère) ainsi que le type de tissu (zone splanchnique, rein, cerveau) étant responsables de sa spécification ultérieure [2]. Elle diffère par sa forme, son expression et sa surface, ainsi que par sa dotation en récepteurs du système adrénergique. Selon leur ultrastructure, les cellules endothéliales se différencient, en fonction de leur sous-structure spécifique à l’organe, en différents types d’endothélium continu, fenêtré et discontinu. Le système circulatoire est constitué d’une combinaison de vaisseaux, connectés en série et en parallèle, dans lesquels, conformément à la loi d’Ohm, la résistance totale diminue avec chaque connexion parallèle supplémentaire [2]. En régulant la résistance via les artérioles en amont, nous trouvons physiologiquement des flux laminaires avec une vitesse uniforme, strictement liée à la taille du vaisseau, dans le réseau capillaire. Il s’agit d’une condition préalable essentielle aux diverses tâches vitales de la microcirculation [2] [3]. En revanche, nous constatons un stress oscillatoire chronique, un facteur causal important de l’athérosclérose, au niveau des branches vasculaires et des courbes les plus fortes des vaisseaux de taille moyenne et de grande taille. L’une des principales tâches de la microcirculation est d’adapter le flux sanguin vasculaire aux besoins actuels [1] [4]. La densité fonctionnelle des vaisseaux (DFP) dans le muscle au repos est d’environ 25 % de la densité totale des vaisseaux (DTV). Inversement, cela signifie également que le débit sanguin peut être augmenté d’un multiple [5]. La capacité de compensation du réseau capillaire est donc plusieurs fois supérieure à celle de la « macrocirculation ». Sous l’effet d’une contrainte physique, ce que l’on appelle le recrutement capillaire, selon Moore et Fraser 2015 [6], commence par abaisser la résistance vasculaire des artérioles en amont, ce qui entraîne une augmentation significative de la surface d’échange des nutriments et une diminution de la distance entre deux capillaires avec, par conséquent, une distance de diffusion réduite pour l’oxygène et les nutriments. La régulation du flux sanguin local (appelée fonction vasomotrice) est extrêmement complexe et « orchestrée » [4]. Elle est contrôlée par des facteurs intrinsèques et extrinsèques (par exemple, le système nerveux autonome et les hormones vasoactives, telles que l’adrénaline, la vasopressine, l’angiotensine et la sérotonine) qui modulent l’activité intrinsèque [1], en fonction également de la taille des vaisseaux et de la distribution des récepteurs adrénergiques dans un organe donné.

L’une des bases de la régulation intrinsèque est constituée par l’effet Bayliss [7]. Le débit sanguin est maintenu constant : si le débit sanguin augmente, il y a vasoconstriction, si le débit sanguin diminue, il y a vasodilatation. Une deuxième base est constituée par les facteurs métaboliques selon la théorie classique, dans laquelle l’hypoxie locale entraîne une libération accrue de substances actives vasodilatatrices (par exemple, NO, ATP, prostaglandines), ce qui provoque une augmentation du flux sanguin local. L’accumulation de métabolites tels que le lactate, les ions hydrogène, le potassium et l’adénosine maintient cet effet [1]. L’une des conditions préalables les plus importantes et les plus responsables de la biodisponibilité du NO est la réponse classique à la contrainte de cisaillement laminaire due aux forces mécaniques, selon Chien 2007 [8]. Le NO est déclenché de manière classique par le flux sanguin qui provoque un changement mécanique au niveau de la membrane des cellules endothéliales et est formé à partir de son précurseur, la L-arginine, par l’intermédiaire de la NO-synthétase (NOS). Le NO est un médiateur de la relaxation vasculaire par l’activation de la guanylyl cyclase soluble (sGC) qui catalyse la conversion de la guanosine triphosphate (GTP) en 3′-5′-guanosine monophosphate cyclique (GMPc).

Ce dernier est extraordinairement typique de la microcirculation, mais c’est l’un des phénomènes les moins bien expliqués : la vasomotion.

La vasomotion a été observée pour la première fois dans l’exemple classique d’une veine de chauve-souris et décrite comme une contractilité rythmique qui accélère le flux sanguin vers l’avant grâce à des pulsations fines et synchronisées [9]. Les causes et le contrôle de ce phénomène n’ont pas encore été entièrement élucidés. Selon l’état actuel des connaissances, la vasomotion dépend de l’intégrité de l’endothélium et sert apparemment à optimiser l’apport en nutriments [10]. La vasomotion peut être directement observée in vivo en microscopie vidéo SDF. Citation de Aalkjaer C. Mulvany MJ 2020) [10] au cap. 1.3 page 7 :

« Peut-être que la seule caractéristique liée à la vasomotion sur laquelle tout le monde s’accorde est qu’une oscillation du potentiel de membrane des cellules musculaires lisses est à l’origine de l’oscillation du tonus individuel des cellules musculaires lisses et de la synchronisation des cellules musculaires lisses […]. Cela suggère fortement que le [Ca2+] dans les cellules musculaires lisses oscille également de manière synchronisée — et c’est effectivement le cas. […]».

L’article original [10] contient des informations plus approfondies.

L’étendue de l’implication endothéliale dans les syndromes cliniques est immense, tout comme le sont les facteurs potentiels qui peuvent influencer la microcirculation de manière positive ou négative. Les influences potentielles les plus importantes proviennent de fonctions vitales telles que l’apport d’oxygène et de nutriments, la croissance, l’embryogenèse, la coagulation sanguine, la régulation immunitaire, etc. Les principales causes de dysfonctionnement sont celles qui peuvent perturber l’intégrité de l’endothélium, en particulier un excès de stress oxydatif et oscillatoire.

1.2. Homéostasie du système redox

La libération adéquate de NO, avec la bonne quantité, au bon endroit et au bon moment, est cruciale pour la régulation synchronisée du flux sanguin et le maintien de la santé vasculaire [11]. En tant qu’antioxydant puissant, il joue un rôle décisif dans l’homéostasie de l’ensemble du métabolisme redox avec l’interruption de la peroxydation des lipides et donc la diminution des radicaux libres d’oxygène (ROS) agressifs ([11] [12] Tableau 1). En tant que radical libre (à l’état gazeux), il peut se diffuser librement à travers les membranes. Les effets vasculaires du NO sont présentés comme protecteurs, régulateurs ou délétères [11] [13]. La façon dont la réaction se déroule réellement dépend, selon Laurindo F. et al [11], de plusieurs facteurs. Selon ces auteurs, les propriétés défavorables sont généralement associées à une production excessive de NO, les effets protecteurs du NO sont attribués à une production régulière et adéquate de NO dans une situation spécifique. Non seulement le NO, mais aussi ses trois isoenzymes de la NO-Synthétase endothéliale sont impliqués dans les voies de signalisation redox. En fonction du type d’isoenzyme et des conditions environnantes, elles ont également des effets protecteurs ou délétères, comme le montre le tableau 1.

Par conséquent, la dépendance d’un approvisionnement adéquat en NO aux forces physiques conduit à une sensibilité aux facteurs de stress externes qui pourraient conduire à une mécano-transduction irrégulière, conduisant éventuellement à un approvisionnement en NO accru et inadéquat. Pour plus de détails sur ce thème, voir les articles [11] [12] [13] [14].

Tableau 1. Les différents effets possibles de l’oxyde nitrique : protecteur, régulateur et délétère :
Effets protecteurs : Effets régulateurs : Effets délétères :
– Antioxydant
– Inhibe l’adhésion des leucocytes et des plaquettes
– Protège contre la toxicité et la peroxydation
– Tonus vasculaire
– Adhésion cellulaire
– Perméabilité vasculaire
– Neurotransmission
– Bronchodilatation
– Régulation de l’inflammation
– Régulation de la fonction rénale
– Inhibe la fonction enzymatique
– Induit des dommages à l’ADN
– Induit la peroxydation des lipides
– Augmente la sensibilité aux radiations, aux substances alkylantes et aux métaux toxiques
– L’épuisement des réserves d’antioxydants
D’après la source originale [13] FIG 1 dans WINK AA. MITCHELL J (1998) CHEMICAL BIOLOGY OF NITRIC OXIDE: INSIGHTS INTO REGULATORY, CYTOTOXIC, AND CYTOPROTECTIVE MECHANISMS OF NITRIC OXIDE, Radiation Biology Branch, National Cancer Institute, Bethesda, MD, USA tiré du livre Free Radical Biology & Medicine, Vol. 25, Nos. 4/5, pp. 434-456, 1998. Publié par Elsevier Science Inc. 0891-5849/98 $0.00 1.00 référence FIG 1 Page 435.

Dans le domaine de la microcirculation, d’autres substances vasodilatatrices jouent un rôle décisif. Les segments vasculaires des artérioles réagissent aux auto-acides endothéliaux tels que l’angiotensine, la sérotonine, les eicosanoïdes [2] et aux agonistes tels que l’acétylcholine, la bradykinine ou la substance P, ainsi qu’aux variations de pression transmurale. Ils ne le font pas en tant qu’entités isolées, mais de manière coordonnée. Ce phénomène est attribué au facteur d’hyperpolarisation dérivé de l’endothélium (EDHF) [11]. L’EDHF a un effet à longue distance, car sa formation déclenchée localement peut également déclencher une réponse vasculaire rectifiée en amont et en aval. L’activation de l’écoulement de potassium dépendante du calcium par l’EDHF est suivie d’une hyperpolarisation avec transmission du transfert d’électrons à l’intérieur de la paroi vasculaire via les jonctions lacunaires et sans perte de temps [15]. La réaction de transmission est comparable à un banc de poissons, très rapide et synchronisé [5]. Les possibilités de la stimulation microtactile par rapport au déclenchement par l’acétylcholine ont été testées et confirmées expérimentalement [5].

1.3. Homéostasie de l’inflammation et de la fibrose

Toutes les séries de réactions séquentielles dépendent de l’intégrité de l’endothélium et impliquent le cytosquelette endothélial. Comme il s’agit d’une fonction endothéliale vitale, le processus complexe de l’inflammation peut être perturbé à n’importe quel niveau selon Suthahar [16]. Compte tenu de sa grande pertinence par rapport au sujet de notre travail, nous présentons une description plus détaillée pour montrer à quel point l’ensemble du processus est sensible, par exemple en cas de stress mécanique : une réponse inflammatoire est essentielle en tant que mécanisme de défense physiologique contre, par exemple, les bactéries, les virus et les blessures. Le point de non-retour est la diapédèse des leucocytes. L’évolution ultérieure conduit, dans le cas favorable, à une restitutio ad integrum [restauration à terminer], dans le cas défavorable, à une inflammation chronique avec fibrose, défaut de cicatrisation et éventuellement lésions organiques.

Ley et al. (2007) [17] et Serhan et al. (2007) [18], ainsi que les travaux connexes de Nussbaum et Spe-rando (2011) [19] et [1] [20], constituent des ouvrages importants sur l’état de la science. Selon Ley [17], le processus ordonné dans toutes ses phases est crucial pour son résultat. Nous présentons ici le déroulement non perturbé :

Les leucocytes circulants se déplacent passivement dans le flux sanguin. Dans les veinules postcapillaires, les modifications locales de l’hémodynamique à proximité des sites d’inflammation entraînent une réduction du débit sanguin. Cela augmente la probabilité que les leucocytes entrent en contact avec l’endothélium. L’endothélium est activé pendant quelques heures et exprime des molécules d’adhésion qui conduisent à la fixation des leucocytes. Le « slow-rolling » [roulement lent] des leucocytes est également rendu possible par une autre E-sélectine endothéliale inductible, qui repose sur une activation partielle des intégrines sur les leucocytes [17] (voir Figure 1). Le cytosquelette d’actine est également activement impliqué dans ce processus. D’autres chimiokines, provenant en partie de l’endothélium et en partie de l’espace extracellulaire, activent la liaison étroite et le passage amiboïde des leucocytes dans l’espace extracellulaire. Des changements sélectifs de la perméabilité (fonction de gardien de la cellule endothéliale) permettent à des composants cellulaires tels que les neutrophiles et les monocytes de passer de l’espace intravasculaire à l’espace extracellulaire. De plus amples détails sur les séquences de la diapédèse des leucocytes sont présentés dans des ouvrages de référence [1] [19]. Il existe une interaction intense entre les médiateurs sécrétés par l’endothélium (cytokines) et l’ECR [1] [16]. Les signaux anti-inflammatoires tels que la corticostérone atténuent la gravité et limitent la durée de la phase précoce [16].

Figure 1. Description originale : Vue d’ensemble schématique de la cascade de recrutement des leucocytes à l’aide de l’exemple d’un neutrophile quittant une veinule postcapillaire. La capture et l’enroulement sont médiés par l’interaction des sélectines avec la PSGL-1 à la surface du neutrophile. Pendant le roulement, le neutrophile est activé par les chimiokines présentes sur l’endothélium enflammé, ce qui entraîne une adhésion ferme par la liaison des intégrines neutrophiles (LFA-1 et Mac-1) aux molécules d’adhésion endothéliales (par exemple, ICAM-1 et -2). Une fois l’adhésion ferme obtenue, le neutrophile s’étend et commence à ramper le long de la paroi endothéliale à la recherche d’un site approprié pour la transmigration. États de la diapédèse des leucocytes : Capture et roulement, roulement lent, adhésion ferme, reptation, transmigration Source originale [19] Nussbaum, C., Sperando, M. (2011) : Recrutement de cellules immunitaires innées chez le fœtus et le nouveau-né. J Reproduction. Immunol 2011 ; 90 (1) : 74-81. (IF 2, 966). Page 2 FIG 1. Avec autorisation.

En résumé, le processus d’inflammation est une interaction complexe entre un processus temporel et spatial d’influence mutuelle et d’activation entre des facteurs de l’espace intra- et extravasculaire. Au centre du processus se trouve la fonction adéquate de gardien d’un endothélium en état d’intégrité. Après la diapédèse des leucocytes, un processus ordonné dépend de l’absence de stress oscillatoire et oxydatif accru, afin de conduire à une restitutio ad integrum. Dans l’autre cas, un défaut de cicatrisation peut se produire en raison d’un changement d’équilibre dans le sens d’une inflammation chronique et d’une fibrose. En médecine clinique, le passage à une inflammation chronique et la prévention de celle-ci jouent un rôle important [15].

Les ouvrages de référence de Buckley et al. (2014) [21] et de Serhan et al. (2007) [18] décrivent les séquences qui suivent la diapédèse des leucocytes : Des « points de contrôle » et des « signaux d’arrêt » appropriés empêchent la poursuite de l’entrée des leucocytes. Les lipoxines, les résolvines et les prostaglandines agissent dans le cadre d’un processus actif de pro-résolution. Cela ouvre la voie à la migration et à la différenciation des monocytes vers la phagocytose, à la normalisation du gradient de chimiokines (qui permet aux leucocytes de subir l’apoptose) et à la sortie du tissu par les vaisseaux lymphatiques de drainage. La défaillance de ces mécanismes de régulation peut conduire à un état d’inflammation chronique, provoquant des lésions tissulaires continues et une fibrose progressive. Un exemple classique est l’insuffisance cardiaque chronique par « remodelage » du cœur [16].

Au niveau du cœur, les myofibroblastes immunocompétents et les facteurs de l’ECR modulent activement le développement d’une fibrose d’abord périvasculaire puis progressive. Les points de départ peuvent être le développement d’une myocardite sous une forme chronique, un état après un infarctus du myocarde et/ou une pression mécanique chronique sur le cœur (hypertension systémique ou pulmonaire). La conséquence est l’augmentation de la distance de diffusion, la diminution de la densité capillaire, une altération du système électroconducteur avec arythmie cardiaque, une perturbation de l’angiogenèse, conduisant à nouveau à une détérioration du substrat et de l’approvisionnement en oxygène avec un processus d’autorenforcement : un cercle vicieux [16].

1.4. Forces hémodynamiques

Les forces physiques physiologiques agissent constamment sur l’organisme, par exemple la gravidité, la pression, la contrainte de cisaillement, la vibration. Les principales sont les forces tangentielles (par exemple, la contrainte de cisaillement laminaire) ou les forces d’étirement (par exemple, la distension pulsatile) du sang selon Fernandes, C.D. et al. (2018) [3] et Mazzag et al. (2014) [22]. Comme décrit ci-dessus, les facteurs de stress oscillatoires internes sont physiologiquement limités par la taille des vaisseaux, qui est un facteur critique pour le maintien des fonctions vitales [3]. La régulation de plusieurs processus cellulaires vitaux via des réseaux de mécanotransduction et de signalisation, notamment la croissance, la différenciation, la migration, l’angiogenèse et l’apoptose, est essentielle [1] [3]. Au cours de la morphogenèse, la contrainte de cisaillement dirige la formation de l’arbre vasculaire selon Hahn et Schwartz (2009) [23]. Les variations de la contrainte de cisaillement déterminent des changements vasomoteurs instantanés qui sont régulés « battement par battement » [3] afin de maintenir une contrainte laminaire constante et d’optimiser la fonction de distribution du flux de l’artère conductrice. En même temps, il est important de s’appuyer sur une libération suffisante de NO [3]. La figure 2 donne un aperçu des différents effets de la contrainte de cisaillement.

1.5. Structure de tenségrité du cytosquelette endothélial

La structure viscoélastique de la « tenségrité » endothéliale constitue la base de la mécanotransduction des forces. Le terme « tenségrité » a été inventé par R. Buckminster Fuller (1975) [24], architecte du dôme géodésique, où la compression discontinue et la tension continue ont été utilisées pour atteindre la plus grande stabilité possible combinée à la légèreté. Des points d’ancrage supplémentaires sont utilisés pour transférer les forces mécaniques aux différents éléments de compression et de tension [25]. Les équivalents au niveau de la cellule endothéliale sont les trois réseaux intercommunicants de filaments protéiques et leurs points d’ancrage.

Les filaments d’actine, en tant que partie élastique, servent à maintenir la forme de la cellule en formant un anneau sous la membrane cellulaire [25] avec un réseau de communication vers les capteurs de flux (mécanosenseurs) et les points d’adhésion focale de la membrane (FAS) — les « points d’ancrage dans le modèle de tenségrité » — ainsi que les jonctions lacunaires intercellulaires (CCAP) [25]. Selon Dudek et al [26], plus de 80 protéines liant l’actine jouent un rôle essentiel dans la génération des forces de traction. L’article original [25] donne un aperçu plus approfondi de ce sujet complexe. En réponse à des stimuli contractiles, les filaments d’actine et de myosine forment des unités parallèles organisées et liées à la membrane, appelées « fibres de stress », qui stimulent le glissement de la myosine le long des filaments d’actine.

Figure 2. Description originale : Différents effets du cisaillement laminaire et oscillatoire sur la fonction cellulaire et l’athérosclérose. Les lignes pointillées représentent le cytosquelette des cellules endothéliales. Les forces de cisaillement laminaires et oscillatoires sont reconnues dans les cellules endothéliales par des mécanosenseurs et les mécanosignaux initient des cascades de signalisation qui régulent la production de facteurs vasoactifs et l’équilibre entre ces facteurs. Alors que le cisaillement laminaire stimule la production de facteurs athéroprotecteurs, le cisaillement oscillatoire stimule la production de facteurs athérogènes et l’équilibre de ces facteurs détermine la tendance des vaisseaux à rester sains ou à développer des plaques athérogènes. PGI2, prostacycline ; TM, thrombomoduline ; TGFb, Transforming Growth Factor beta; PDGF, Platelet-Derived Growth Factor; ET-1, Endothelin-1 ; BMP4, Bone Morphogenetic Protein 4. Adapté de Jo H, Song H, Mow-bray A. Role of NADPH oxidases in disturbed flow- and BMP4-induced inflammation and atherosclerosis. Antioxid Redox Signal 2006; 8: 1609-19. Vue d’ensemble des différents effets de la contrainte de cisaillement laminaire et oscillatoire sur la fonction cellulaire et l’athérosclérose. Source originale [3] Fernandes CD, Araujo Thaı’s S, Laurindo FRM, Tanaka LY. Hemodynamic Forces in the Endothelium. Mechanotransduction to Implications on Development of Atherosclerosis. In: ENDOTHÉLIUM ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES. Vascular Biology and Clinical Syndromes. Édité par PROTASIO L. DA LUZ.PETER LIBBY ANTONIO C. P. CHAGAS. FRANCISCO R. M. LAURINDO. Éditeur : Mica Haley. Sao Paolo. (2018) ISBN 978-0-12-812348-5 Cap. 7 FIG 7.3, p 90. Avec l’autorisation de l’auteur.

Cela conduit à une augmentation de la tension intracellulaire et donc à une contraction cellulaire selon Wang et al. (2009) [27] et Lee et al. (2003) [28]. La fermeture et l’ouverture des lacunes paracellulaires en réponse à l’inflammation, à l’ischémie et aux substances envahissantes (fonction de gardien) sont essentielles selon Patrick Belvitch et al. (2018) [29]. Les filaments d’actine constituent également ce que l’on appelle les microvillosités. Ceux-ci contiennent un faisceau central de filaments d’actine, également ancrés au cytosquelette. Les microvillosités sont présentes dans divers organes (par exemple l’intestin) où elles ont des propriétés de résorption.

Les microtubules constituent l’élément de compression avec des tiges creuses résistantes à la pression, composées d’α— et de β-tubuline [25]. Ils sont reliés à l’ECR par des intégrines (protéines transmembranaires) et soutiennent la structure cellulaire en communiquant avec les filaments d’actine et les filaments intermédiaires, ainsi que la formation des fuseaux pour la mitose.

1.6. Transmission de la force mécanique par mécanotransduction « biophysique

L’observation que de nombreux processus se déroulent manifestement beaucoup plus rapidement que ne le permet la voie mécano-chimique via l’expression des gènes et la synthèse des protéines (à savoir au minimum quelques secondes), a conduit à une recherche intensive sur la structure de « dix grilles » et à la définition de la « voie biophysique ». Celle-ci repose sur des liens physiques directs entre des mécanosenseurs spécifiques de la surface endothéliale et des éléments du cytosquelette. Elle permet aux cellules de transférer des stimuli mécaniques sur de longues distances et, ce qui est très important, une excitation spatialement hétérogène pour transformer l’information en une réaction souhaitée [27]. Un travail crucial avec une pertinence importante pour notre travail est la recherche sur la dynamique et la distribution de la transmission en réponse à un « flux bruyant » de Bori Mazzag et al. 2010 [30] et Maz-zag B, Gouget C, Hwan Y, Barakat AI 2014 [22]. Par écoulement « bruyant », les auteurs entendent un « écoulement oscillant ou turbulent dans des conditions de fluctuations aléatoires des propriétés d’écoulement de la pression et de la vitesse », Citation Mazzag, Barakat 2010 page 912 [30].

Les prédécesseurs dans l’exploration de la « voie biophysique » au début des années 2000 ont été Wang et al [8] et Davies et al (2005) [31]. Des travaux importants ont été réalisés dans ce contexte par Helmke et al [32], Hsu, H. J., Lee, C.F, Locke, A. et al (2010) [33] ; Hwang, Y., Gouget, C. L. M et Barakat, A. I. (2012) [34].

Pour mieux comprendre la dynamique de la transmission de la force par les filaments du cytosquelette, un certain nombre de modèles mathématiques ont été développés. Les auteurs Mazzag et Barakat en présentent un aperçu (possibilités et limites) dans [22].

Le modèle de réseau temporel, tel que présenté dans (2010) [30] et (2014) [22], est basé sur une structure viscoélastique d’un modèle de tenségrité, afin de développer une compréhension de la transmission des flux « bruyants » et de définir quelles structures de transmission sont sensibles aux flux « bruyants ». Ce modèle est illustré à la figure 3.

Les résultats montrent que l’amplitude des oscillations dans le flux « bruyant » suscite une réponse plus forte que sa durée. Une autre implication importante est que les FAS (Focal adhesion points – points d’ancrage égaux aux ECR), en raison de leur grande sensibilité au bruit, sont des candidats de choix pour jouer le rôle de « détecteurs de bruit » cellulaires [30].

Une évaluation sommaire suit dans Mazzag 2014 [22] avec d’autres développements de modèles, par exemple pour la distribution spatiale des forces mécaniques pendant la transmission comme le Spatial temporal network Model ; selon les auteurs [22], il y a eu d’importantes contributions des articles originaux de [34] et Mazzag et Barakat (2011) ainsi que Mazzag et al. (2003).

Figure 3. Description originale : Représentation schématique d’une CE composée d’un méca-anosenseur (MS), d’éléments du cytosquelette (fibres de stress d’actine (a) ou microtubules (M)), d’un noyau (N), de protéines d’adhésion cellule-cellule (CCAP) et d’un site d’adhésion focale (FAS). L’encadré montre une représentation du TPMM (ou corps de Kelvin) et les paramètres viscoélastiques pour le FAS. Les exposants « 32 » sur les paramètres indiquent que cet élément est le deuxième élément de la troisième branche (voir le texte). (b) Représentation en réseau des composants de la CE dans le panneau A. Chaque composant cellulaire correspond à un TPMM, couplé à d’autres composants selon le diagramme indiqué. La fibre de stress d’actine et la CCAP connectées en série sont appelées branche 1, la fibre de stress d’actine/microtubule en série avec le noyau est la branche 2, et la fibre de stress d’actine en série avec le FAS est la branche 3. (a) Représentation schématique d’une cellule endothéliale composée d’un capteur de flux (FS), d’éléments du cytosquelette filament d’actine (a) ou microtubules (b) et des connexions (N), (CCAP), (FAS). (b) Représentation mathématique. Source originale [22] [30] : Modèle de réseau temporel FIG 1 Bori Mazzag, Cecile L. M. Gouget, Yongyun Hwang et Abdul I. Barakat (2014) [22] Cap. 5. Page 98 [30] Mechanical Force Transmission via the Cytoskeleton in Vascular Endothelial Cells. Dans Endothelial Cytoskeleton. Éditeurs Juan A. Rosado et Pedro C. Redondo Département de physiologie, Université d’Estrémadure Cáceres, Espagne. Avec l’autorisation de l’auteur.

En résumé, les résultats fournissent la forte dépendance de fréquence de la transmission de force avec la définition d’une valeur seuil pour les filaments d’actine (plus sensible) et les microtubules.

Une autre question pour les auteurs était le comportement de saturation lorsque le signal persiste et une explication, comme quoi les fréquences naturelles, générées par les organes de l’organisme lui-même, ne conduisent pas à une longue propagation de la transmission. Nous citons les auteurs Mazzag et Barakat 2014 p. 107 [22] :

Dans le cas d’un forçage oscillatoire, la contrainte liée à la déformation, comme dans le cas d’un forçage constant, présente un transitoire initial avant de finir par saturer en une réponse stable périodique dans le temps. Il est important de noter que l’amplitude de saturation de la contrainte liée à la déformation au niveau du noyau dépend fortement de la fréquence du forçage. Les figures 3D et E illustrent l’amplitude de saturation de la contrainte liée à la déformation au niveau du noyau en fonction de la fréquence de forçage pour le forçage transversal et axial, respectivement. Dans les directions axiale et transversale, un stimulus mécanique à basse fréquence (<0,1 Hz) est transmis au noyau sans diminution de son amplitude, alors qu’un stimulus mécanique à haute fréquence subit une diminution significative de son amplitude. Cela implique que les fibres de stress individuelles agissent comme des filtres passe-bas du forçage mécanique. Il est intéressant de noter que le mouvement transversal présente une largeur de filtre beaucoup plus importante que le mouvement axial : la largeur de filtre pour le mouvement transversal s’étend jusqu’à f ~ 1000 Hz alors que celui pour le mouvement axial ne s’étend que jusqu’à f ~ 1 Hz” […] (Remarques : citation en lettres italiques).

Deuxième citation importante, page 101 [22] :

Comme nous l’avons déjà décrit, il a été rapporté que le flux oscillatoire induit un dysfonctionnement des CE et qu’il est en corrélation avec le développement de lésions athérosclérotiques précoces. Par conséquent, nous avons également étudié la réponse des réseaux simples décrits dans le paragraphe précédent à un flux oscillatoire. Les résultats ont révélé que la déformation maximale (définie comme la plus grande déformation au cours d’une période après que le comportement asymptotique temps-périodique est atteint) de chacune des structures du réseau (mécanocapteur, fibres de stress d’actine, microtubules et noyau) est fortement dépendante de la fréquence. À des fréquences oscillatoires suffisamment basses, les déformations maximales correspondent à celles d’un forçage constant ; toutefois, au-delà d’une fréquence seuil, les déformations maximales chutent de manière significative. L’analyse a démontré que cette fréquence seuil se situe entre 10-5 et 10-4 Hz pour les microtubules et entre 10-3 et 10-2 Hz pour les fibres de stress d’actine, ce qui suggère que les fibres de stress peuvent transmettre efficacement la force sur une gamme de fréquences plus large. […] » [Remarques : lettres en italique de ma part]

Les recherches expérimentales de Na et al. (2008) [35] ont comparé la vitesse de la mécanotransduction via la voie biophysique et via la voie mécanochimique (facteur de croissance et expression génétique). Les auteurs ont utilisé des expositions physiques comparables pour les infrasons (0,3 Hz), une durée de 30 s, une pression sonore de 1,8 Pa (études avec 1,8 Pa jusqu’à environ 20 Pa). Les résultats les plus importants ont été la confirmation que la vitesse était 40 fois plus rapide que par des moyens mécaniques et chimiques (confirmant les résultats ci-dessus), à savoir 300 ms (millisecondes). En outre, les résultats ont montré que « l’activation de Src induite par le stress dépend de l’activation de l’intégrine, de la rigidité du substrat, de la précontrainte et de l’intégrité de la F-Actine » [35], citation de Na et al. page 1. Remarques : en italique (de ma part) [35].

1.7. Les mécanocapteurs de la cellule endothéliale

Selon [3], le cytosquelette lui-même est un mécanocapteur. Du côté du vaisseau (luminal), les mécanocapteurs sont surtout le glycocalyx, les intégrines, les jonctions cellule-cellule (CCAP), les cavéoles, les radeaux lipidiques, les récepteurs couplés aux protéines G et les canaux ioniques. Ils sont activés en fonction de leur localisation par la contrainte de cisaillement [3] (Figure 4). Selon l’auteur [3], les mécanosenseurs endothéliaux sont modifiés dans leur microenvironnement par la contrainte de cisaillement et peuvent activer des voies de signalisation intracellulaires dans cette nouvelle formation. La fluidité des microdomaines de la membrane plasmique est modifiée [3]. Cela conduit, selon [3], à un réarrangement spatial de diverses protéines et donc à l’activation de voies de signalisation. La transmission des forces s’effectue via les trois réseaux de communication du cytosquelette vers la région basale du cytosquelette (par exemple, les intégrines) [3] [22] [30].

L’un des plus importants mécanocapteurs est le glycocalyx ([1] [3] Figure 4). Chez les patients gravement malades, l’étendue des dommages subis par le glycocalyx (ce que l’on appelle le shedding) est en corrélation avec la gravité de la maladie et la mortalité [1] [36] [37].

Figure 4. Description originale : Mécanosenseurs des cellules endothéliales. Localisation des mécanosenseurs tels que le cytosquelette, les intégrines, les jonctions cellule-cellule, les cavéoles, les radeaux lipidiques, le glycocalyx de la surface cellulaire, les récepteurs couplés aux protéines G (GPCR) et les canaux ioniques. Alors que les mécanosenseurs de la région apicale (lumenal) sont activés directement par la contrainte de cisaillement (comme les protéines G), le cytosquelette (représenté par les fibres d’actine, F-actine) est responsable de la transmission des forces aux mécanosenseurs de la région basale des cellules endothéliales (comme les intégrines). L’activation de la protéine G se produit en raison de changements locaux dans la fluidité de la membrane plasmique, donc directement en raison de la contrainte de cisaillement et indépendamment d’un agoniste, provoquant l’hydrolyse du GTP en GDP. En revanche, la structure des intégrines mécanosensibles passe d’inactive à active lorsqu’elles sont soumises à une contrainte de cisaillement, probablement en raison de la transmission de la force mécanique au cytosquelette. En conformation active, les intégrines ont une plus grande affinité pour les protéines de la matrice extracellulaire. Mécano-senseurs de la cellule endothéliale (état 2019) Source originale [3] Fernandes CD, Araujo Thaı’s S, Laurindo FRM, Tanaka LY. Hemodynamic Forces in the Endothelium. Mechanotransduction to Implications of Development of Atherosclerosis. In: ENDOTHÉLIUM ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES. Vascular Biology and Clinical Syndromes. Édité par PROTASIO L. DA LUZ. PETER LIBBY ANTONIO C. P. CHAGAS. FRANCISCO R. M. LAURINDO. Éditeur : Mica Haley. Sao Paolo (2018) ISBN 978-0-12-812348-5. Cap. 7 FIG 7.2, p. 89. Avec l’autorisation de l’auteur.

Comme ceux identifiés à ce jour, les mécanocapteurs sont présentés dans la figure 4 (état 2019).

1.8. Canaux PIEZO-1

D’autres mécanocapteurs endothéliaux récemment définis, les canaux PIEZO-1, ont été clairement établis comme un système sensoriel des organes internes par les récepteurs de pression et de vibration dans tous les vaisseaux. Ardem Patapoutian a reçu le prix Nobel de médecine en 2021 en raison de l’importance de cette découverte. Selon Rode et al. (2017) [38], Piezo-1 est responsable des canaux cationiques sensibles au flux, non inactivants et non sélectifs qui dépolarisent le potentiel de la membrane : Les canaux Piezo-1 perméables au Ca2+ sont activés par une force physique sur la membrane cellulaire (comparer la figure 5). Les PIEZO-1 détectent l’activité physique du corps entier pour rétablir l’homéostasie cardiovasculaire et améliorer les performances. Ils sont essentiels à la lymphogenèse et à l’homéostasie et sont d’importants mécano-senseurs de la contrainte de cisaillement [39]. Les canaux PIEZO sont essentiels dans tous les organismes multicellulaires, c’est-à-dire également chez les invertébrés tels que les mouches et les vertébrés (poissons) [40]. La figure 5 présente une représentation schématique d’un canal PIEZO-1 intégré.

2. Bruit, son et infrasons

Dans la Classification internationale des maladies (CIM-10) (2010), publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’« exposition au bruit » (rubrique W42) figure sous la rubrique « Exposition à des forces mécaniques inanimées » (rubriques W20 à W49) [41].

Figure 5. Présentation schématique d’un canal PIEZO-1, intégré dans la membrane de la cellule endothéliale avec un flux de Ca2+ déclenché. L’anneau d’actine (intra-endothélial) est indiqué. Les ailes sont déplacées par des forces mécaniques sur la membrane et libèrent le canal dans un mouvement d’ouverture. Bleu/jaune : biomembrane endothéliale avec structure de bicouche lipidique. Présentation schématique d’un canal PIEZO-1.

En effet, les ondes de pression qui se propagent dans l’air (c’est-à-dire le son) ont un impact sur les tissus viscoélastiques des organismes biologiques en tant que forces mécaniques externes.

Dans la CIM-11 (2020), plus récente, des codes d’extension supplémentaires (section X) ont été établis et l’« exposition au bruit » (rubrique XE7Y1) relève désormais des catégories « Causes externes/Exposition à un autre mécanisme » [42]. L’affection « Vertige dû à des infrasons » (rubrique T75.2 dans la CIM-10) dans la rubrique « Effets des vibrations » relève désormais de la catégorie « Autres effets spécifiés des vibrations » (rubrique NF08.2Y).

Les infrasons sont définis comme des sons dont la fréquence est inférieure à 20 Hz. Le bruit de basse fréquence (IFLN), qui n’est pas clairement défini selon la norme DIN 45680, est limité à 125 Hz. Plus la fréquence est basse, plus la longueur d’onde est grande. Les infrasons ne peuvent être que faiblement amortis, ils sont moins atténués par la propagation dans l’atmosphère ainsi qu’à travers les toits et les murs que le spectre audio. Par exemple, la propagation du son dans l’air avec une longueur d’onde de 0,1 Hz est d’environ 3,3 km (condition standard de 20 degrés Celsius), celle de 1000 Hz est d’environ 34 mm. Les infrasons sont générés par des masses lourdes en mouvement ainsi que par des phénomènes de résonance/vibration. L’exposition peut être professionnelle ou résidentielle, et peut être émise par des sources naturelles (par exemple, les tremblements de terre) ou techniques (trains, avions, sources professionnelles ou résidentielles). Les émetteurs diffèrent en termes de fréquence, de pression acoustique P (Pa), de profil temps/effet (impulsivité) et de durée. L’augmentation du nombre et de la taille des rotors des TVN entraîne une augmentation des plaintes [43]. Plus le rotor est grand, plus la fréquence émise est basse. D’après [44] [45], les infrasons émis par les TVN se situent en grande partie dans la plage de 0,1 à 10 Hz. Son émission d’infrasons est impulsive dans le profil effet/temps selon Roos W, Vahl, CF (2021) [45] et Vanderkooy [46], comme le montre la figure 6.

Figure 6. Impulsion infrasonore extraite des émissions d’une éolienne. Les fluctuations de la pression acoustique mesurables à proximité d’une installation éolienne contiennent généralement du bruit, c’est-à-dire des événements sonores irréguliers d’origine différente. L’élimination du bruit est possible en calculant la moyenne de la pression acoustique sur un grand nombre de passages de pales de mât (ici 4100), ce qui révèle leur élément commun (ligne rouge). Le pic rouge ainsi visualisé à partir de la séquence temporelle coïncide avec le pic bleu, qui montre l’impulsion fondamentale telle qu’elle a été reconstituée dans le domaine fréquentiel à partir de 15 lignes harmoniques (très nettes) par analyse de Fourier. Le résultat est le pic fondamental cohérent de cette éolienne, d’une fréquence de 0,9 Hz, correspondant à 1,08 seconde par passage de pale. Impulsion infrasonique extraite d’une éolienne montrant la relation entre la pression acoustique (P) et le temps (s). Source originale [46] correspondant à la figure 7 Vanderkooy1 J, Mann2, R Measuring Wind Turbine Coherent Infrasound Department of Physics and Astronomy 1, Department of Computer Science 2 University of Waterloo, Waterloo, ON, Canada, N2L3G1 jv@uwaterloo.ca, mannr@uwaterloo.ca. Date de publication : 2 octobre 2014. Avec la permission de l’auteur.

Les lois physiques de la théorie des ondes s’appliquent à la propagation du son, par exemple sous forme d’onde longitudinale ou transversale et avec différentes vitesses de propagation (dans un milieu fluide, environ trois fois plus rapide que dans un gaz). Le comportement de propagation dépend des différents milieux élastiques, qu’ils soient liquides, gazeux, solides ou un mélange de ceux-ci ; il en va de même pour l’organisme viscoélastique. Le son étant une onde mécanique, la propagation peut être réfractée, réfléchie, interférer et être transmise [47]. La propagation d’une onde est un transport d’énergie, mais pas un transport de matière. Lors de la propagation, les particules sont mises en oscillation. En outre, dans les espaces intérieurs des bâtiments, des interférences entre la pression acoustique de l’air et les bruits de structure sont possibles, ce qui peut également entraîner des amplifications ou des atténuations importantes du son d’impact total [48].

3. L’hypothèse/la théorie

3.1. La différence par rapport à la pensée actuelle

Les études épidémiologiques existantes considèrent presque exclusivement l’organe audio-vestibulaire, ou l’implication de structures cérébrales individuelles [49], comme des organes susceptibles d’être affectés par l’exposition au bruit dans les gammes de basses fréquences. Par rapport aux champs électromagnétiques, tout le monde accepte que les impacts sur l’organisme ne dépendent pas de la perception. Pourquoi pas ici ? Cette question a déjà été posée en 2007 [50]. De nombreux troubles de la santé ou symptômes cliniques manifestes ne peuvent être expliqués par un impact purement audio-vestibulaire. Depuis 2015 environ, l’auteur a remarqué de nombreuses plaintes dans le monde entier en raison de la situation résidentielle. Elles correspondent à des troubles fonctionnels de la microcirculation en raison d’une biodisponibilité réduite et non coordonnée du NO.

Il s’agit, par exemple, de vertiges, de troubles des performances scolaires, de fatigue, d’acouphènes, de faiblesse musculaire et de maux de tête, signes d’un soutien perturbé et inadéquat en nutriments et en O2. En cas d’exposition chronique, des symptômes apparaissent tels que l’augmentation de la pression artérielle, l’arythmie cardiaque, les troubles respiratoires, les déficiences immunitaires et l’épilepsie tardive [50]. Dans un deuxième temps, une hypothèse de travail a été élaborée pour tester les conditions préalables à un effet direct du facteur de stress au niveau des cellules endothéliales et sur le plan technique. Les résultats disponibles à ce jour des études épidémiologiques, expérimentales et animales ont été inclus dans les considérations.

Dans un troisième temps, la littérature actuellement disponible sur la physiologie et la physiopathologie moléculaires de l’endothélium a été examinée sous l’angle de la possibilité d’une mécanotransmission des forces mécaniques si elles sont soumises à un facteur de stress externe. L’identification des canaux PIEZO-1 2021 en tant que mécanosenseurs importants pour le son et les vibrations a renforcé les preuves de notre hypothèse. Une abondante littérature sur les résultats pathohistologiques de l’exposition professionnelle aux infrasons dans les années 1980 [50], puis dans les années 2000 sur l’exposition des résidents aux éoliennes [51] et la réévaluation de ces résultats ont été incluses.

En raison de l’approche audio-acoustique, les conditions modifiées de propagation du son dans l’organisme viscoélastique n’ont pas été prises en compte dans le passé. Nous le faisons maintenant. Pour la même raison, le seuil de perception n’est pas pertinent, car il ne concerne que les sons audibles et la transmission par l’air.

3.2. L’hypothèse est basée sur les preuves de :

– Le bruit est une force mécanique, donc soumise à des lois physiques ;
– L’existence de nombreux mécanosenseurs pour le son et les vibrations au niveau de la membrane et de l’endothélium avec des canaux PIEZO-1 nouvellement identifiés, en particulier au niveau de l’endothélium, est à la pointe de la science ;
– La mécano-transduction des forces mécaniques est cruciale pour de nombreuses régulations vasculaires vitales ;
– La transmission mécanique des forces par les structures du cytosquelette endothélial est à la pointe de la science ;
– Excitabilité microtactile prouvée des cellules endothéliales avec conduction rapidement propagée en amont et en aval.

3.3. Notre hypothèse

– Le bruit, lorsqu’il affecte les organismes, est, dans certaines conditions de fréquence, de pression acoustique, d’effet/profil temporel, de durée, capable de modifier la situation physiologique d’écoulement laminaire dans le lit capillaire dans le sens d’un environnement oscillatoire. Dans ce cas, la transition des forces mécaniques peut avoir lieu de manière incontrôlée ;
– En conséquence, les fonctions vasomotrices et en particulier la vasomotion peuvent être perturbées ;
– Les effets attendus d’un impact chronique pourraient conduire à une insuffisance chronique de l’apport en nutriments et donc à un déplacement des équilibres vers des déséquilibres, en particulier pour les systèmes d’oxydoréduction et pour les réponses aux processus d’inflammation.

4. Évaluation de l’hypothèse

La première condition de base qui s’applique à notre hypothèse est la question de savoir si l’exposition au « bruit », dans le sens d’un facteur de stress oscillatoire, provoque à son tour un champ oscillatoire dans le lit capillaire.

4.1. Soutien positif aux données probantes

La réactivité des mécano-senseurs endothéliaux aux influences extérieures telles que la gravité, la pression, le gonflement et le bruit en est la preuve [1] [3] [22] [30] ainsi que l’excitabilité microtactile des cellules endothéliales [5]. Il existe également des preuves que les infrasons interagissent avec le métabolisme cellulaire et entraînent une fibrose périvasculaire chez les rats, d’après Lousinha (2018) [52]. Des résultats similaires sont présentés dans [53] [54] [55]. Les données empiriques des études expérimentales montrent clairement que l’exposition à l’IFLN entraîne une augmentation des ROS [56]. Des preuves positives ressortent également de l’étude de Chaban et al [57] et, fait très notable, l’effet direct sur les cellules est démontré dans l’étude intitulée Effect of infrasound on the growth of colorectal carcinoma in mouse (Effet des infrasons sur la croissance du carcinome colorectal chez la souris) [58]. En médecine clinique, on s’interroge actuellement sur les avantages possibles des infrasons dans le traitement du carcinome colorectal humain. Les résultats de la revue de Roos, W et Vahl, CF (2021) [45], qui se concentrent sur les preuves de l’interaction des structures cellulaires, respectivement des structures membranaires sensibles, dans une réaction de stress, apportent de nombreuses preuves d’un effet direct sur les cellules et les membranes. Une perturbation possible de la microcirculation est discutée. Une évaluation positive dans cette direction est également l’analyse de Dumbrille, A et al. (2021) [59] : Cette évaluation aboutit à la causalité des effets néfastes sur la santé (ADH) et du facteur de stress dans tous les « critères de Bradford Hill ». Des effets indésirables sur les animaux ont été signalés, qui ont révélé non seulement des réactions de stress, mais aussi des effets négatifs sur la fertilité, le développement et la reproduction [60]. En ce qui concerne le critère de Bradford-Hill, les analyses ont montré une détérioration manifeste des performances mentales des habitants vivant dans un rayon de 1,4 km autour des éoliennes et de ceux vivant en dehors de ce rayon [61]. Les plaintes augmentent lorsque les fréquences s’approchent des plus basses (dans l’exemple mentionné, 0,2 Hz) [62].

La « nurse cohort study » (étude de cohorte d’infirmières) présente des preuves positives de la fréquence de la fibrillation auriculaire [63]. Voici ce que j’en pense : le développement de la fibrillation auriculaire en l’absence d’hypoxémie correspond à des changements structurels et donc à des conditions de perturbation de l’électromécanique.

4.2. Réévaluation des découvertes pathohistologiques

Des recherches [50] sur la symptomatologie des groupes confrontés à l’IFLN dans les années 1980 ont montré un épaississement de la paroi des vaisseaux. Selon les auteurs, les études animales ont montré une quantité anormale de fibrose/collagène dans la trachée, les poumons et la plèvre ; des cils trachéaux et bronchiques endommagés (cisaillés) ; des microvillosités à base d’actine fusionnées dans les cellules en brosse de la trachée et des bronches. L’épaississement de la paroi péricardique a été observé chez des personnes exposées professionnellement à l’ILFN [50] et chez des personnes vivant à proximité de grandes centrales thermiques [51] comme une altération spécifique. La figure 7 montre l’épaississement de la paroi péricardique chez des personnes exposées professionnellement de manière chronique dans les années 80 (appelé syndrome vibroacoustique « syndrome VAD ») par rapport à des personnes non exposées.

La figure 8 présente l’épithélium bronchique non exposé d’un rat en comparaison avec l’épithélium exposé de la figure 9. Les figures montrent les changements dans les microvillosités (actine) avant et après l’exposition. L’interprétation de ces résultats suggère un changement dans l’homéostasie du système d’oxydoréduction vers l’inflammation chronique et la fibrose.

4.3. Soutien éventuellement négatif aux éléments de preuve

Le choix des niveaux de pression acoustique (SPL) en dB dans les études expérimentales est souvent plus élevé que ce que l’on attend des installations IWT.

Objection :

a) Le niveau de pression acoustique en dB (A) ne peut représenter le bruit aérien que dans la partie fréquentielle de l’ouïe (voir cap. 2).

b) L’effet du goutte-à-goutte régulier lorsque l’on vit à proximité des émissions doit être considéré comme un facteur important [64], la durée d’exposition dans la réalité peut souvent être (également pour les groupes sensibles) de 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, par jour. En revanche, la durée des études expérimentales sur les animaux est limitée pour des raisons pratiques. Il en va de même pour les pressions sonores plus élevées dans le contexte de l’exposition professionnelle : dans ce cas, les durées d’exposition sont limitées ; les groupes sensibles n’y ont pas accès.

Cependant, le facteur décisif est que la fréquence du bruit n’a pas été reconnue dans son importance (par exemple, l’utilisation de 8 Hz dans Chaban et al. [57]). A cela s’ajoute : le comportement de la propagation du son dans les organismes viscoélastiques diffère à tel point qu’une information décodable sur les filtres passe-bas devient concevable (comparer cap. 2) [22] [30] [35].

Étude Exemplum Poulsen [65] : En conséquence, il n’a trouvé aucune association statistiquement significative entre l’exposition aux infrasons et l’incidence des maladies cardiovasculaires. L’auteur lui-même a relativisé l’étude (par exemple, étude sur un nombre relativement faible de TVN).

4.4. Évaluation des études informatiques

Des parties importantes des déclarations de Mazzag et Barakat 2010 [30] et 2014 Mazzag et al. [22] sont basées sur des modèles informatiques. Comme nous l’avons déjà mentionné, les auteurs eux-mêmes font référence aux limites et aux résultats possibles.

Figure 7. Description originale : Microscopie optique (100×) — péricarde d’un patient ayant subi un DAV, avec le sac péricardique à droite. Cinq couches (au lieu des trois normales) sont identifiables : (A) mésothélium, (B) fibrose interne, (C) tissu lâche, (D) fibrose externe et (E) épipéricarde. Le tissu lâche est riche en vaisseaux. Aucune cellularité inflammatoire n’a été identifiée dans les cinq couches. Dans les deux couches fibreuses, des faisceaux de collagène ondulés sont visibles. Cependant, la longueur d’onde des fibres de la couche B (fibrose interne) est plus petite que celle de la couche D (fibrose externe). La quantité accrue de faisceaux de collagène, disposés en accordéon, avec des orientations différentes les uns par rapport aux autres, et avec plus d’une fibre élastique accompagnant les faisceaux à des angles apparemment perpendiculaires (vus en microscopie électronique, non montrés), semble suggérer une structure de type pneumatique, conçue pour absorber des forces externes anormalement importantes. De même, cet arrangement fonctionnel explique également l’absence de dysfonction diastolique, malgré l’épaississement des parois péricardiques. (2) MEB du péricarde d’un patient ne bénéficiant pas d’un DAV. Les trois couches normales sont visibles : le mésothélium (flèche blanche), la fibrose (flèche noire) et l’épipéricarde. (3) MEB du péricarde d’un patient VAD. La fibrose s’est divisée en deux moitiés (flèches) qui prennent en sandwich une couche de tissu lâche nouvellement formée (L). Notez que l’échelle est la même en (2) et en (3). La forme ondulée des faisceaux de collagène est une méthode mécaniquement efficace sur le plan énergétique pour faire face au mouvement que la fibrose doit constamment subir pour suivre le rythme du cycle cardiaque. Comme un accordéon, les faisceaux de collagène s’étendent et se contractent respectivement en diastole et en systole. Cependant, lors d’un épisode de tachycardie soudaine et violente (fréquente chez les patients VAD), ce rythme peut être considérablement augmenté (jusqu’à 200 battements par minute, en quelques secondes) et le stress mécanique imposé à la monocouche MC peut menacer son intégrité structurelle. L’une des fonctions de la couche de tissu lâche doit certainement être l’apport de sang et de nutriments à cet organe beaucoup plus grand. Remarques : micrographies de l’ultrastructure, obtenues par microscopie électronique à balayage (SEM) et à transmission (TEM). Paroi péricardique chez des personnes exposées et non exposées 1) exposée (microscopie optique) 2) non exposée (MEB) et 3) exposée (MEB) [50] Alves-Pereira M., Branco C. (2007) Vibroacoustic disease: biological effects of infrasound and low-frequency noise explained by mechanotransduction cellular signaling http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0079610706000927. Page 11 FIG 2. Avec l’autorisation de l’auteur.

Citation des auteurs [22] Page 96 :

« Il est donc essentiel que les modèles soient validés dans la mesure du possible par rapport aux données expérimentales. Ce n’est qu’après une telle validation que les modèles mathématiques peuvent potentiellement tenir leur promesse de fournir des outils puissants et prédictifs pour étudier la dynamique et l’organisation spatio-temporelle des réponses induites mécaniquement dans les cellules ».

Ma déclaration : Plusieurs prédécesseurs [27] [33] [34] [35] ont effectué des travaux préparatoires essentiels pendant des années, avec des preuves solides ; l’ensemble du processus de mécanotransmission est hautement dynamique, avec de nombreuses voies imbriquées les unes dans les autres. Des modèles informatiques sont nécessaires pour obtenir la meilleure approximation possible des processus dynamiques afin d’améliorer la compréhension de la mécanotransduction cellulaire. Le travail complémentaire de Na (2008) [35] en tant qu’étude expérimentale est l’une des études expérimentales requises, qui confirme les modèles mathématiques. Aucune étude dans ce sens n’a été réalisée sur des sources techniques émettant des infrasons.

Figure 8. Description originale (MEB) Épithélium bronchique non exposé. La BC au centre de l’image présente une touffe de microvillosités individuellement identifiables, uniformément réparties et s’élevant vers les voies respiratoires. Autour de la BC se trouvent des SC avec des microvillosités de différentes tailles. Des touffes de cils comportant des vésicules sont également visibles. Aucun cil cisaillé, hirsute ou flétri n’est visible (SEM). Aucun œdème n’est présent. BC (cellules en brosse), SC (cellules sécrétoires). Épithélium bronchique de rat, exposé à 2160 heures d’IFLN en continu.
Figure 9. Description originale (MEB) Épithélium bronchique de rat exposé à 2160 h d’ILFN en continu. Une BC se trouve au centre de l’image. Ses microvillosités ne poussent pas vers le haut et ont fusionné, formant une indentation centrale qui semble s’étendre vers l’extérieur. Les SC proéminents qui entourent la BC sont gonflés et forment des vallées profondes au niveau des jonctions intercellulaires. Les microvillosités des CS sont très irrégulières. Des vésicules ciliaires sont visibles. Micrographies de l’ultrastructure, obtenues par microscopie électronique à balayage (MEB) et à transmission (MET). BC (cellules en brosse), SC (cellules sécrétoires). Épithélium bronchique de rat, exposé à 2160 h d’IFLN en continu.

4.5. Régulation extrinsèque supplémentaire de la microcirculation

L’influence de la partie extrinsèque sur la fonction vasomotrice via le système nerveux autonome est la partie variable qui dépend fortement des capacités individuelles à compenser les facteurs de stress. Il s’agit d’un facteur d’influence supplémentaire qui explique probablement pourquoi des personnes se trouvant dans le même environnement ne réagissent pas de la même manière dans leur symptomatologie. La comparaison entre une charge de stress à court terme et une charge de stress permanente permet d’envisager les résultats suivants : au bout d’un certain temps, les possibilités de compensation des systèmes biologiques sont épuisées.

4.6. Premières recherches et méthodes proposées

Pour plus de confirmation, nous proposons un plan expérimental avec un nombre déterminé de sujets exposés aux infrasons par rapport à des sujets non exposés. Le groupe positif est exposé à un agent stressant infrasonore défini en termes de fréquence, de pression acoustique p in (Pa), de profil temps/effet (impulsivité) et de durée. Il s’agit d’une étude en double aveugle, en mode marche/arrêt, avec la technique de vidéomicroscopie SDF, qui permet d’examiner la vasomotion sensible de la muqueuse buccale. Des expériences animales correspondantes sont envisageables pour évaluer les modifications vasomotrices directes sous infrasons (par exemple chez le hamster via la joue). Les indications sur les modifications du comportement animal et du comportement reproductif chez les vertébrés et les non-vertébrés constitueraient un complément significatif et une extension de la clarification scientifique.

4.7. Importance de notre recherche

La santé vasculaire est étroitement liée à la biodisponibilité du NO. La classification des éventuels facteurs environnementaux nuisibles est d’une grande importance pour le maintien de la santé vasculaire. Les groupes de population particulièrement sensibles doivent être le banc d’essai. Notre hypothèse peut aider à définir les stades sensibles à la mécanotransmission de fréquences profondes de « bruit ».

5. Méthodes établies pour évaluer et visualiser les processus microcirculatoires

La microcirculation peut être visualisée in vivo sur les nouveau-nés via la peau, sur les adultes via la muqueuse buccale [1]. Les changements, en particulier dans la vasomotion, peuvent être détectés immédiatement et sont reproductibles. Les techniques appropriées sont les techniques de vidéomicroscopie telles que l’imagerie SDF (side stream dark field). Une meilleure visualisation de la microcirculation in vivo est devenue possible [66]. La microcirculation dans le contexte des maladies peut être visualisée et quantifiée immédiatement après l’exposition au facteur de stress, ainsi qu’en son absence. Les paramètres qui peuvent être spécifiquement observés sont les suivants :

– La vasomotion intacte en premier ordre
– Un changement instantané de la vasomotion sous l’effet d’un facteur de stress défini
– La densité fonctionnelle des vaisseaux sanguins (FVD) (mm/mm2)
– La vitesse d’écoulement des globules rouges (RBCV)
– Nombre de capillaires perfusés (N/A) (n/mm2)
– Diamètre du vaisseau capillaire (DM)
– L’épaisseur du glycocalyx en μm (envisageable pour d’autres projets de recherche).

6. Pistes de recherche proposées ; questions relatives à la cible

– Dans quelles conditions définies le bruit ayant certaines propriétés affecte-t-il la transduction mécanique des signaux au niveau cellulaire (par exemple les composants membranaires, le cytosquelette) et/ou l’interaction cellule-cellule ?
– Quels sont les mécanosenseurs, les structures définies, qui sont spécifiquement sensibles ? Quel rôle jouent les canaux PIEZO-1 ?
– Quelle pression acoustique est nécessaire à une certaine fréquence pour obtenir une réponse de transfert ?
– Quel rôle spécifique jouent les effets de résonance ?
– Quel est le rôle spécifique des canaux PIEZO-2 dans la perception des fréquences profondes ?
– Quels sont les paramètres permettant de mettre en évidence l’émergence d’un déséquilibre du système redox et de distinguer en même temps l’aggravation de l’athérosclérose dans ses causes ?

7. Les conclusions

Pour la première fois, la symptomatologie des humains et des animaux exposés de manière chronique aux infrasons peut être classée de manière physiopathologique dans une hypothèse cohérente. Cela a été rendu possible par les progrès réalisés dans la connaissance de la mécano-transduction endothéliale, essentielle en tant que fonction vasculaire de caractère vital en réponse à des forces mécaniques. Des processus cellulaires cruciaux tels que la croissance, la différenciation, la migration, l’angiogenèse, l’homéostasie redox et l’inflammation dépendent simultanément des forces mécaniques et de l’intégrité de l’endothélium.

Normalement, le flux dans la microcirculation des mammifères est laminaire et non variable. Cela est dû à la connexion en amont des vaisseaux de résistance dans les artérioles. Des changements persistants dans les modèles de contrainte de cisaillement, en particulier le flux oscillatoire, ont été associés à une diminution de la biodisponibilité du NO, à une augmentation des espèces réactives de l’oxygène (ROS), à des taux d’oxydation des lipoprotéines plus élevés, à une augmentation de l’apoptose endothéliale, à une pro-athérogénicité, à une inflammation chronique et à un développement possible du cancer. Nous avons des preuves positives de notre hypothèse selon laquelle un agent stressant oscillant agissant de manière chronique et présentant certaines conditions en termes de fréquence, de profil temps/effet, de pression sonore et de durée peut induire un champ de stress oscillant et donc déclencher une réaction de stress au niveau cellulaire. Avec les bases cruciales de la mécano-transduction, il existe maintenant des preuves solides et des indicateurs évidents d’une interaction possible des infrasons, en particulier avec des fréquences profondes et un caractère impulsif, comme c’est le cas, par exemple, avec les IWT ou les pompes à chaleur. L’élucidation de la forte dépendance de la mécanotransduction par rapport à la fréquence du « bruit » et l’identification des filaments d’actine et des microtubules en tant que « filtres passe-bas » confirment notre hypothèse. Ainsi, la propagation de l’onde sonore dans l’organisme viscoélastique pourrait devenir une information décodable. La régénération, qui se produirait lors d’une exposition unique ou peu fréquente, ne pourrait pas avoir lieu en cas d’impact chronique. Dans un premier temps, on peut s’attendre à des perturbations fonctionnelles du système vasomoteur orchestré, respectivement de la vasomotion sensible, puis, avec une exposition plus longue, à des lésions pathologiques anatomiquement reconnaissables de l’intégrité endothéliale. Dans ce contexte, les changements structurels qui tendent à s’autorenforcer, comme décrit dans l’exemple du remodelage du cœur, sont importants. En élucidant probablement la voie physiopathologique par laquelle les infrasons/IFLN peuvent conduire aux principaux troubles de la santé, il sera possible de progresser dans la définition de distances de sécurité pour vivre ou travailler avec des installations techniques émettrices. De nombreuses questions scientifiques restent sans réponse, mais il existe suffisamment de preuves pour suggérer que, par mesure de précaution, les nouvelles technologies impliquant des fréquences très basses et/ou des émissions impulsives ayant un impact potentiel sur les organismes vivants devraient être limitées ou mieux évitées jusqu’à ce que toutes les questions soient scientifiquement résolues. Les effets possibles sur les insectes, qui n’ont pas encore été clarifiés, pourraient être d’une grande importance, par exemple pour la biodiversité et la coopération des pollinisateurs, et donc pour la nutrition.

Le décodage des canaux PIEZO-1 aurait déjà dû alerter le public sur les risques potentiels. Les organes internes sont sensibles aux sons et aux vibrations. L’état actuel des connaissances sur la mécano-transduction ainsi que les effets connus du stress oscillatoire et oxydatif vont dans le sens de notre hypothèse et devraient justifier des mesures de précaution urgentes et des recherches plus approfondies.

Remerciements

Werner Roos, chef émérite du département de biologie pharmaceutique à l’université Martin Luther de Halle, pour son examen critique et ses contributions constructives. Je remercie Manfred Krueger, Berlin, graphiste pour la figure 5.

Clause de non-responsabilité

L’auteur n’a aucun conflit d’intérêts. L’auteur souhaite préciser que : les formes alternatives d’énergie renouvelable, telles que les éoliennes industrielles, sont considérées comme des compléments utiles sur des sites appropriés. Il en va de même pour les installations de biogaz, les pompes à chaleur et les centrales thermiques de type bloc. Les données présentées ici ont été examinées dans le cadre d’un seul et unique programme, celui de la recherche scientifique pure. Il n’y a aucun accord commercial, financier ou professionnel.

Conflits d’intérêts

L’auteur ne déclare aucun conflit d’intérêts concernant la publication de cet article.

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https://doi.org/10.1007/s00134-010-2005-3




Une guerre mondiale de l’énergie a commencé

[Source : portail-ie.fr]

Propos recueillis par Mathéo Quenault

La guerre de l’énergie est une notion qui s’est répandue dans le paysage audiovisuel. Pour Fabien Bouglé, l’énergie sera l’élément au centre de la troisième guerre mondiale.

Portail de l’IE (PIE) : Vous avez écrit deux ouvrages consacrés à la thématique énergétique, le premier sur les éoliennes et le second sur le nucléaire. Quels éléments marquants vous ont poussé à vous intéresser au secteur énergétique puis à critiquer vivement l’énergie éolienne ?

Fabien Bouglé (FB) : Il y a 15 ans, alors que je procédais à la restauration d’une maison en Normandie j’ai découvert par hasard l’existence d’un projet de 13 éoliennes dont les plus proches étaient à 800 m. Cet évènement m’a profondément interrogé et m’a conduit à enquêter plus en détail sur la filière éolienne et par extension sur l’ensemble de la filière énergétique. Dans le cadre de ce projet, j’ai pu constater que les éoliennes étaient entachées de prises illégales d’intérêt. Juriste et ancien officier de réserve de gendarmerie, j’ai constaté que cette situation était systématique : les élus installaient les éoliennes sur leurs parcelles ou celles de leur famille tout en participant aux délibérations municipales sur le sujet. Alors que j’étais en relation avec le SCPC (Service central de prévention de la corruption du Ministère de la Justice), celui-ci a émis en 2014 dans son rapport d’activité une alerte sur la multiplication des atteintes à la probité dans le domaine de l’éolien.

Plus tard, dans le cadre du projet d’installation de 66 éoliennes entre les îles d’Yeu et Noirmoutier, j’ai dévoilé les tarifs de rachat de l’électricité provenant des éoliennes en mer qui avaient un niveau de subvention à 220 € le MWh alors que prix spot du marché était à l’époque à 45 €. La différence entre ces deux niveaux de prix se chiffrait au total à 40 milliards d’euros de subvention. Ces révélations ont contraint le gouvernement à renégocier les tarifs de rachat et le Président Emmanuel Macron avait annoncé en juin 2018 une baisse du tarif de rachat de 220 € à 180 € le MWh raccordement compris.

En 2019, le député Julien Aubert [député LR du Vaucluse de 2012 à 2022, NDLR] — que j’avais alerté sur le sujet — a obtenu du groupe LR l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur les éoliennes et les énergies intermittentes. La publication de ses travaux était une occasion parfaitement adaptée pour sortir un livre reprenant l’ensemble des informations occultées sur les éoliennes. Nous avons donc convenu avec les Éditions du Rocher de sortir mon premier manuscrit Éolienne : la face noire de la transition écologique en octobre 2019. L’objectif de cet ouvrage était de faire le tour d’horizon de la question des éoliennes tant du point de vue de l’écologie que celui des finances ou encore de la Mafia. Mais lors de conférences que je donnais en France, j’avais très souvent des questions sur le nucléaire. Je me suis alors aperçu qu’il y avait un vrai problème de biais cognitifs et d’informations biaisées sur le nucléaire. Pendant la crise sanitaire, j’ai profité du temps disponible pour rédiger mon second ouvrage intitulé Nucléaire : les vérités cachées qui vise à mettre en lumière les vertus de cette source d’électricité sans occulter la question des déchets radioactifs. C’est la suite de mon premier livre, car on ne peut pas parler du sujet du mix électrique basé sur des éoliennes censées remplacer le nucléaire si l’on ne comprenait pas en même temps la question du nucléaire.

PIE : Vous opposez l’énergie éolienne et l’énergie nucléaire, pourquoi ? Qu’est-ce qui les rend incompatibles selon vous ?

FB : Il y a plusieurs raisons à cela. Ces raisons sont d’ordre technique, économique et géopolitique.

Pour ce qui est de la raison technique, la France, avec le Plan Messmer en 1974, a choisi d’investir massivement dans le nucléaire afin de diminuer notre dépendance aux énergies fossiles. On construit dès lors un mix électrique basé sur les centrales nucléaires qui vont offrir une électricité massive, abondante et lors des pics de consommation on se sert des centrales hydrauliques et en dernier recours des centrales fossiles. Avec ce mix électrique, la production est très stable. Alors que les éoliennes, étant intermittentes, sont source de deux problèmes importants. Premièrement, les unités de production sont de 2 Mégawatts (contre 900 à 1650 Mégawatts pour une centrale nucléaire), qui vont être disséminées sur tout le territoire. Ceci oblige le réseau électrique à se répartir sur le territoire avec une multitude de lignes à haute tension. Ainsi, les éoliennes nécessitent de modifier en profondeur le réseau électrique.

D’après Xavier Piechaczyk, le président de RTE, le développement du renouvelable coûtera 100 milliards d’euros rien que pour l’adaptation du réseau électrique. Ce coût est notamment dû à l’enfouissement de certaines lignes à haute tension ainsi qu’à la création de nouvelles lignes. C’est justement afin de financer ces infrastructures que les Français voient encore augmenter leur facture de 10 %. Outre l’augmentation du prix de marché de l’électricité, cette hausse est due également à l’augmentation du TURPE [Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité] qui est prélevé au consommateur sur leurs factures pour financer ces raccordements. Il est important de se souvenir que c’est Xavier Piechaczyk qui avait été l’un des artisans de la loi sur la baisse de la part du nucléaire à 50 %. Il avait pour directeur de cabinet adjoint Pauline Le Bertre, ancienne déléguée générale de France Énergie Éolienne, la structure qui sert de lobby aux exploitants éoliens.

D’autre part, il est obligatoire d’avoir des systèmes d’équilibrage, car la production des éoliennes dépend du vent dont la puissance est très variable. En plus de la problématique de réseau, s’ajoute celle de l’intermittence qui nécessite des centrales fossiles au gaz ou au charbon pour venir compléter la production des éoliennes lorsqu’elles ne tournent pas en raison d’une absence de vent.

Du point de vue économique, la France est l’un des leaders mondiaux du nucléaire qui est sa troisième filière industrielle. On parle ici de 220 000 emplois directs et indirects et de 400 000 emplois en incluant les emplois induits. Le nucléaire permet à la France de bénéficier d’une électricité à bas coût ce qui facilite la compétitivité de nos entreprises et de nos industries tout en assurant aux Français une facture électrique peu élevée.

L’installation de l’éolien dans notre mix électrique ne bénéficie pas à l’économie française. Aucune des éoliennes n’est fabriquée en France : 65 % des éoliennes installées en France sont allemandes et 30 % sont danoises. En outre, 45 % des sociétés d’exploitation électrique de ces éoliennes sont allemandes. Alors que le nucléaire est pour l’essentiel français, le remplacement du nucléaire français par une filière éolienne allemande creuse le déficit commercial de la France et modifie la gouvernance de notre système énergétique. Nous avons donc une situation où l’on détruit une filière économique dans laquelle la France se classe parmi les leaders au profit d’une filière dans laquelle on ne dispose d’aucun acteur.

Du point de vue géopolitique, la volonté de développer l’éolien cache l’objectif des Allemands de s’approprier la souveraineté énergétique en Europe en imposant son modèle d’énergies intermittentes au travers de l’Energiewende. Au début des années 2000, Gerhard Schröder promulgue la loi EEG de déploiement des énergies intermittentes (éoliennes et solaire). Pour pallier l’intermittence des éoliennes, l’Allemagne cherche alors à faciliter son approvisionnement en gaz russe pour minimiser sa consommation de charbon. C’est pourquoi elle tenait si fermement à la construction des gazoducs Nord Stream 1 et 2 afin de devenir le hub de distribution du gaz russe en Europe. L’objectif allemand était de contrôler le marché des éoliennes en Europe tout en s’assurant la maîtrise européenne du gaz russe. Pour ce faire et imposer son modèle économique, Berlin va d’une part propager son idéologie avec une infiltration des institutions européennes dans le domaine énergétique et s’assurer d’autre part de la destruction économique, géopolitique et intellectuelle du nucléaire français au travers d’opérations de guerre informationnelle déployées en France depuis 25 ans.

PIE : D’après vous, quelles sont les conséquences de cette incompatibilité sur la stratégie énergétique française ?

FB : Au vu des points évoqués précédemment, il n’est pas possible de faire du en même temps entre le nucléaire et l’énergie éolienne. Il est important de se rendre compte que l’éolien est un outil de guerre contre le nucléaire français. Nous sommes dans une situation de guerre économique entre deux modèles concurrents et incompatibles, l’Energiewende allemand et le nucléaire français.

Ces modèles étant incompatibles, nous sommes obligés d’en choisir un et d’en écarter un autre. Ce choix nécessite une lucidité de nos politiques sur les points évoqués précédemment ainsi que sur la situation actuelle qui ne peut être envisagée que comme une guerre énergétique. Cette incompatibilité se traduit par une hostilité de pays européens comme l’Allemagne ou l’Autriche. Récemment notre ministre de l’Énergie Agnès Pannier-Runacher, a été exclue des discussions sur les énergies renouvelables lors de la première rencontre du « club des renouvelables ». En effet, aux yeux des pays hostiles au nucléaire, la demande de la France d’intégrer le nucléaire dans la loi sur les énergies renouvelables est une action anti-renouvelable de la part de l’Hexagone.

Malheureusement, le concept de « couple franco-allemand », encore dans l’esprit de nos dirigeants, entraîne un manque de lucidité face à la situation que nous traversons aujourd’hui. Il est difficile pour ces derniers d’admettre et de reconnaître l’attitude belliqueuse, voire prédatrice, de l’Allemagne envers la France.

PIE : Le prix de l’énergie n’a jamais été aussi haut. Les entreprises énergétiques dans le monde enregistrent, telles que TotalEnergies, des niveaux de rentabilité exceptionnels et pourtant EDF dévoile de son côté un bilan calamiteux. Comment expliquez-vous cela ?

FB : Cela est dû au fait de l’explosion du prix des énergies fossiles depuis 2021, surtout celui du gaz qui s’explique par plusieurs raisons. En premier lieu, l’augmentation importante de la demande par la Chine. La deuxième raison est qu’il y a eu cette année-là une baisse historique de la vitesse des vents en Europe depuis 43 ans. Selon l’Institut Copernicus de la Commission Européenne, cette baisse a causé une réduction de la production de l’électricité par les éoliennes en Europe occidentale. Cette baisse a logiquement dû être compensée par une plus grande importation d’énergie fossile (charbon pétrole et gaz) ce qui a contribué à l’augmentation de la demande et donc in fine du prix du gaz. L’augmentation du prix du gaz a ensuite été accentuée par la guerre en Ukraine, les sanctions énergétiques de la Russie et le sabotage de Nord Stream qui a rendu l’accès au gaz plus difficile (et donc plus coûteux) aux pays européens. Tous ces éléments font que les gaziers comme Engie ou TotalEnergies ont engrangé des revenus considérables. La guerre économique de l’Europe contre la Russie a eu pour conséquence une augmentation de la facture de gaz de l’Europe qui est passée de 120 milliards de dollars en 2021 à 400 milliards de dollars en 2022.

De son côté, EDF est une entreprise d’électricité et la conjoncture n’était pas du tout la même. En effet, en 2022, le tarif spot moyen de l’électricité a augmenté du fait de l’augmentation du prix du gaz, car au sein de l’UE, le prix de l’électricité est indexé sur l’unité de production la plus chère. Cela aurait pu être plus profitable pour EDF, mais l’autorité de sûreté nucléaire (ASN), a estimé que les corrosions observées pourraient poser des problèmes de sécurité dans l’hypothèse où les réacteurs seraient arrêtés. Cela a conduit à l’arrêt d’un nombre très important de réacteurs nucléaires causant la perte de près de 80 TWh de production électrique. Cette baisse de production a ainsi entraîné un manque à gagner considérable alors que le prix spot était très élevé en 2022 (275 euros le MWh).

Ajouté à cela, l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) oblige EDF à vendre une partie importante de son électricité (120 TWh, soit ¼ de la production) à un prix cassé (à 42 € le MWh) à des concurrents ce qui crée aussi un manque à gagner. En revanche, lorsque c’est EDF qui achète de l’électricité d’origine éolienne, il lui est interdit de la revendre au prix spot du marché. Elle doit seulement se contenter d’une petite marge.

L’ensemble de ces mécanismes : l’ARENH, la non-disponibilité de certains réacteurs nucléaires et l’impossibilité de revendre sur le marché la production d’éolienne subventionnée font qu’EDF a perdu énormément d’argent et l’a conduit à avoir un déficit de 17,9 milliards en 2022 et une dette historique de 65 milliards d’euros. Cette fragilisation d’EDF faisait partie du plan de l’Allemagne, comme l’a dit Henri Proglio, l’ancien PDG d’EDF lors de la commission d’enquête parlementaire : « L’obsession des Allemands depuis 30 ans, c’est la désintégration d’EDF. Ils ont réussi ! »

PIE : À quelles autres stratégies était lié le dénigrement du nucléaire ?

FB : Il est important de signaler que le dénigrement du nucléaire s’est accompagné de la valorisation de l’éolien. Il y avait l’intention de discréditer le nucléaire afin de créer un appel d’air pour l’éolien en prenant bien soin de ne pas mentionner que l’installation d’éoliennes s’accompagne de l’utilisation d’énergies fossiles telles que le gaz ou le charbon. Cet oubli volontaire avait pour objectif de masquer l’absurdité écologique de l’énergie éolienne.

PIE : Quelles formes cette guerre de l’information a-t-elle prises ?

FB : Cette guerre de l’information s’est traduite par une utilisation massive des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Et ce, bien que les centrales françaises soient très différentes et beaucoup plus avancées et sécurisées que les centrales soviétiques de l’époque et aussi localisées à des emplacements bien éloignés de failles sismiques comparables à celles que l’on peut trouver au Japon. Dans un esprit de malhonnêteté et de tromperie, certains acteurs voulaient que la population associe l’eau sortant des tours aéroréfrigérantes à une pollution alors qu’il s’agit simplement du système de refroidissement du condenseur qui ne diffuse aucune sorte de pollution.

Ces attaques informationnelles sont couplées à des opérations de terrain comme Greenpeace qui lançait des drones sur des centrales nucléaires ou encore des opérations d’intrusion. L’ensemble de ces actions ont contribué à créer un climat anxiogène autour du nucléaire. Corrélativement, ces acteurs proposent des alternatives avec l’éolien. On ne peut pas comprendre les opérations de ces 20 dernières années de dénigrement du nucléaire sans comprendre que ces actions sont la double face d’une même opération. Politiquement, cela a commencé avec le gouvernement de la gauche plurielle, lorsque Lionel Jospin doit s’allier aux Verts, antinucléaires, qui viennent d’émerger politiquement. Il ne pouvait pas avoir de majorité s’il n’avait pas leur appui. C’est à ce moment-là qu’intervient la double opération : on ferme Superphénix qui permettait de produire de l’électricité avec les déchets des autres centrales, on dénigre politiquement le nucléaire, on renonce à construire de nouveaux réacteurs et enfin on assiste en 2001 au subventionnement d’éoliennes en France avec l’arrêt Cochet. Il y a un phénomène de double détente avec la destruction du nucléaire politiquement et médiatiquement couplé à la valorisation de l’éolien, présenté par Greenpeace comme idyllique. Sur le site de l’officine antinucléaire, les éoliennes sont présentées comme « un bouquet de fleurs pour la transition énergétique ».

PIE : Dans cette guerre, quels ont été les relais ? Qui sont les alliés et les ennemis du nucléaire français sous les angles sociétaux, politiques et économiques ?

FB : Dans les années 90 et 2000, il y a un essor important d’associations et d’ONG environnementales comme WWF et Greenpeace qui ont une grande notoriété. Ils sont le ressort des ONG antinucléaires qui jouissent d’une bonne cote de popularité. Ce sont elles qui ont été les principaux relais de l’idéologie antinucléaire, et ce, en étant financées par des organisations mondiales pro-éoliennes. C’est-à-dire qu’elle s’attaque au nucléaire tout en recevant de l’argent d’organisations mondiales ainsi que de fabricants d’éoliennes comme l’entreprise danoise Vestas premier fabricant mondial.

Ici, les ennemis du nucléaire français sous l’angle sociétal sont principalement les ONG comme WWF, Greenpeace et les Amis de la Terre qui d’ailleurs sont toutes financées par la fondation Rockefeller créée par les géants du pétrolier Esso puis Exxon.

Sous l’angle politique, il s’agit des partis tels que EELV en France, les Grünen en Allemagne, très liés aux ONG mentionnées plus haut. S’y ajoutent les fondations allemandes comme Henrich Boll ou Rosa Luxembourg qui viennent financer d’autres structures que les ONG comme Sortir du Nucléaire ou Réseaux Action Climat nébuleuse regroupant WWF et Greenpeace. L’organisation antinucléaire et pro éolienne Négawatt en France est financée par les gaziers et les promoteurs éoliens. On peut aussi citer l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) qui est devenue le lieu d’infiltration des mouvements antinucléaires et pro-éoliens au sein de nos institutions.

Un autre opérateur de cette guerre énergétique est l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE) qui est un lobby allemand dont le siège est à Berlin, au siège du ministère fédéral de l’Économie allemande et qui dispose d’un bureau au ministère français de l’Écologie à la Direction Générale de l’Énergie et du Climat, c’est-à-dire la direction chargée de la politique énergétique de la France. Greenpeace et WWF sont membres de cet organisme installé dans nos ministères. Il y a clairement une infiltration toujours en cours de nos institutions par la filière éolienne et le mouvement antinucléaire. Pour finir avec l’angle politique on peut citer des personnalités françaises, deux anciennes ministres de l’écologie : Corinne Lepage qui a tout fait pour faire fermer Superphénix et Dominique Voynet, qui de son propre aveu a menti et manipulé son gouvernement pour faire en sorte que le nucléaire ne soit pas retenu au titre des énergies d’avenir de l’Union européenne, l’ancêtre de l’actuelle taxonomie.

Sous l’angle économique, les principaux adversaires du nucléaire français sont clairement les fabricants d’éoliennes ainsi que les gaziers et pétroliers.

PIE : Vous publiez en septembre un ouvrage sur la guerre de l’énergie. Quelle valeur ajoutée apportez-vous au traitement de cette thématique, que ne traitent pas déjà les ouvrages existants ?

FB : Je dirai que jamais dans l’histoire de l’humanité l’énergie n’avait été autant au cœur d’une guerre mondiale. Selon moi, l’énergie est aujourd’hui l’enjeu, la cause et l’arme de cette guerre. Ma position est que la troisième guerre mondiale est une guerre de l’énergie, car on l’utilise pour mener la guerre, mais on fait cette guerre aussi pour s’assurer le contrôle des systèmes énergétiques. La Première Guerre mondiale était une guerre territoriale, la seconde une guerre idéologique, la troisième est une guerre énergétique.

Aujourd’hui la guerre est hybride, asymétrique, militaire, informatique, biologique, alimentaire… En somme, elle est multiface. Selon moi, la guerre en Ukraine représente la partie militaire d’une guerre beaucoup plus importante qui est la guerre mondiale de l’énergie. Car le contrôle de l’énergie domine tout. Le pays qui contrôle l’énergie contrôle politiquement et économiquement les pays qui en ont besoin. Nous assistons donc à la première guerre mondiale de l’énergie. Par le passé, il y a déjà eu des batailles de l’énergie (guerre en Irak…), mais ce n’étaient pas des guerres au retentissement international. Nous assistons véritablement à un conflit mondial d’une nouvelle intensité.

Avec ce livre, je souhaite apporter un nouvel éclairage qui place la guerre de l’énergie au cœur du nouveau conflit mondial, mais aussi alerter les pouvoirs publics qui semblent dépassés par le sujet. Comme les autres, il a pour objectif d’apporter des clés de lecture et des aides à la compréhension des évènements à destination des citoyens comme des gouvernants ; c’est bien là sa spécificité. Plusieurs livres s’intéressent à la guerre de l’énergie au Moyen-Orient ou dans d’autres régions du monde, mais je souhaite aborder la guerre de l’énergie comme un phénomène désormais global qui donne lieu à ce nouveau conflit mondial. C’est pour cela que je parle de troisième guerre mondiale de l’énergie qui selon moi a éclaté au grand jour avec le sabotage de Nord Stream le 26 septembre 2022. C’est l’élément déclencheur qui est symboliquement très puissant. On pourrait comparer cet évènement à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à l’aube de la Première Guerre mondiale. Ce n’est pas une déclaration de guerre à proprement parler, mais une officialisation de la guerre. Ainsi le 26 septembre prochain marquera le premier anniversaire de l’officialisation de la guerre mondiale de l’énergie. C’est donc ce moment précis que j’ai choisi pour la sortie de ce nouveau livre.

PIE : Comment cette guerre se caractérise-t-elle en France et en Europe ?

FB : Elle se caractérisera de plusieurs façons. Elle sera à la fois intraeuropéenne et extraeuropéenne. Nous avons d’abord une confrontation énergétique violente entre un Empire américain et un Empire russe et dont la guerre en Ukraine est la face émergée de l’iceberg. Cette guerre place l’Europe en situation de faiblesse dans la mesure où elle est très dépendante de ces fournisseurs d’énergies. Cette vassalisation énergétique de l’Europe conduit à une autre confrontation avec un affrontement entre l’énergie nucléaire, soutenue par la France et ses alliés, et le couple gaz/charbon-éolien, soutenu par l’Allemagne et ses alliés.

PIE : Dans ce contexte, quelles sont les suites pour la France et l’Europe ?

FB : Pour comprendre les problématiques énergétiques de notre pays, il faut revenir aux fondamentaux historiques qui ont construit notre histoire depuis 70 ans. Les apprentissages de l’Histoire doivent guider notre réflexion et en particulier la place qu’a occupée l’atome dans la création de la Communauté Européenne en 1957. L’industrie nucléaire a été au cœur de la création de l’Union européenne avec la signature du traité Euratom signé le même jour que le traité de Rome créant la CEE. Remettre en cause la place de l’énergie atomique en Europe, c’est remettre en cause la construction européenne mise en place pour assurer la paix. Le développement du nucléaire constitue donc une nécessité vitale pour la paix en Europe et dans le Monde. C’est dans ce sens que dans le prochain ouvrage, sont proposées certaines pistes pour une réforme du système énergétique européen.

Pour aller plus loin :


Les États-Unis et la Russie cherchent à éliminer le nucléaire français

EDF est le bras armé de l’économie française




Ukraine — Nikola Mirkovic de retour du Donbass : « Cette guerre est une autodestruction sans nom, une autolyse slave, un traumatisme et une blessure pour tous les Européens »

[Source : breizh-info.com]

Nous rapportions la semaine dernière le retour de mission humanitaire de l’ONG Ouest-Est, qui œuvre dans le Donbass auprès des populations victimes de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Nous avons dans la foulée interviewé Nikola Mirkovic, à l’initiative de ces missions humanitaires, qui nous apporte un témoignage éclairant sur ce qu’il a vu, et sur la situation sur place.

Breizh-info.com : Quelle est la situation humanitaire au Donbass à l’heure actuelle ?

Nikola Mirkovic : La situation demeure complexe et inégale du côté russe. Les combats se déroulent tout le long de la ligne de front. Plus on s’éloigne de cette ligne, plus la vie est convenable sachant qu’on demeure dans une zone de conflit et qu’aucun coin du Donbass n’est à l’abri des bombardements. Sur la ligne de front il reste peu de civils, mais certains irréductibles refusent de partir, ils sont approvisionnés en général par les forces armées sur place. En s’éloignant des zones de combat, ce sont des associations humanitaires locales ou les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk qui prennent le relais soit pour héberger les réfugiés soit pour nourrir et soigner ceux qui sont restés sur place.

Ces personnes survivent dans des décors innommables. Ils vivent de l’aide humanitaire et du « système D » qu’il ne faut absolument pas négliger en temps de guerre. J’ai été vraiment impressionné de voir comment l’ingéniosité humaine permet à l’homme de s’habituer à son environnement même le plus chaotique. À Popasna, par exemple, où nous avons distribué de l’aide humanitaire, il n’y a plus d’eau courante ni d’électricité depuis deux ans. Sur cette ville de 18 000 habitants avant-guerre, la grande majorité des citoyens a fui, seules 800 personnes y vivent encore aujourd’hui dans des conditions très précaires. Au-delà de la zone de guerre à proprement parler, les habitants du Donbass vivent une vie plus calme avec des accès à tout ce qu’il faut pour bien vivre. Cette année je n’ai eu ni coupure d’électricité ni coupure d’eau à l’arrière de la ligne de front contrairement aux années précédentes. À Donetsk, dans les grands super marchés, les rayons sont très bien achalandés et beaucoup de personnes viennent y faire leurs courses.

Breizh-info.com : Pourquoi les autorités russes, qui revendiquent le territoire, n’ont-elles pas fait le nécessaire pour permettre à la population de vivre dignement, population qui s’est déjà sentie abandonnée depuis 2014 ?

Nikola Mirkovic : Il n’y a pas de reconstruction russe dans la zone de guerre entre la ligne de front et une zone de quelques dizaines de kilomètres. C’est une zone de guerre, une zone de désolation. Les Russes ne veulent pas reconstruire là où ils peuvent encore être les cibles d’obus et de missiles. En revanche quand vous vous éloignez significativement de la ligne de front, sans pour autant avoir les garanties d’être à l’abri des bombardements, les autorités russes investissent beaucoup. Les grandes routes sont en train d’être refaites complètement ainsi que plusieurs axes ferroviaires. Les immeubles sont progressivement reconstruits. À Volnovakha, qui a été reprise il y a deux ans, les bombardements se font rares et les autorités locales reconstruisent les habitations. Tout n’est pas encore rénové et il y a encore beaucoup de vestiges visibles de la guerre, mais ceux-ci jouxtent des bâtiments administratifs flambants neufs et des nouvelles habitations modernes. Quant à Marioupol, elle est devenue une ville symbole pour les Russes. Ils reconstruisent partout : il y a beaucoup de nouvelles constructions et des efforts significatifs sont fournis pour effacer les traces de la guerre. J’y étais un jour ensoleillé et les personnes étaient nombreuses à se balader le long du bord de mer et à se poser aux terrasses des cafés. Si ce n’était le passage régulier de véhicules ou d’hélicoptères militaires et la vue d’Azovstal au loin, il serait impossible de savoir qu’il y a une guerre de très haute intensité à seulement une centaine de kilomètres de là. Si les Russes continuent d’avancer, les villes qu’ils récupéreront espéreront sans aucun doute la même transformation radicale que Marioupol qui devient plus jolie qu’avant la guerre.

Breizh-info.com : Comment est la situation militaire sur place ? Militairement, il semblerait que l’Ukraine ait sacrifié une large partie de sa jeunesse sur le front. Que veulent les Russes désormais ? À quoi faut-il s’attendre ?

Nikola Mirkovic : D’un point de vue militaire, ce sont les Russes qui sont à l’initiative en ce moment, depuis l’échec de la contre-offensive de Kiev appuyée par l’OTAN l’été dernier. Ils ont engrangé des succès notables récemment à Avdeïevka et avancent sur Kharkov et Chasov Yar. Les Russes ont pris à peu près 278 kilomètres carrés à V. Zelensky entre le 9 et le 15 mai. Pour autant ce ne sont pas des avancées spectaculaires et la ligne de front ukrainienne s’affaiblit sensiblement, mais tient encore. La stratégie russe semble être de mener une guerre d’attrition de l’armée ukrainienne. Le but est d’épuiser les forces de Kiev et d’éliminer le matériel de l’OTAN jusqu’à ce que des pans du front se fissurent. Le gain territorial est secondaire dans un premier temps, mais il est certain que les Russes voudront avancer à terme au moins jusqu’aux frontières historiques des quatre régions qu’ils réclament. Les Russes perdent moins d’hommes que les Ukrainiens, car c’est essentiellement leur armée qui est sur place alors que Kiev envoie de nombreux conscrits qui ne savent pas encore se battre ou ne veulent pas se battre. Il y a des unités de très grande qualité du côté de Kiev, mais elles ne peuvent couvrir tout le front. Les Russes le savent et donc ils pilonnent sans arrêt pour harasser l’adversaire tout en protégeant au mieux leurs propres troupes. Leur matériel est bien plus sophistiqué que ce que l’OTAN ne le croyait et leurs moyens de production industrielle sont impressionnants. Aussi, la guerre électronique et l’invasion des drones a, en partie, changé la configuration des batailles. Pour avoir été survolé par un drone il y a quelques jours sur place, je peux vous garantir qu’ils sortent de nulle part et sèment rapidement la panique.

Vous parlez de sacrifice de la jeunesse ukrainienne et vous avez raison. Zelensky envoie sa jeunesse de gré ou de force au casse-pipe dans un véritable bourbier. Il ne se bat pas pour l’Ukraine et la paix, mais pour une guerre par procuration au nom des Etats-Unis. Son ancien ministre de la défense Oleksii Reznikov l’a d’ailleurs bien rappelé : « Nous menons aujourd’hui la mission de l’OTAN. Ils ne versent pas leur sang. Nous perdons le nôtre. » Je vous invite à écouter la dernière interview de Tucker Carlson qui interroge l’un des spécialistes de la région, l’économiste et ancien diplomate américain Jeffrey Sachs. Jeffrey Sachs est un des seuls hommes de la planète qui a ses entrées aussi bien à la Maison-Blanche qu’au Kremlin. Il explique très bien les racines américaines et atlantistes de cette guerre et la responsabilité de Washington et de ses alliés européens atlantistes dans cette boucherie. Dans mon livre Le chaos ukrainien. Comment en est-on arrivé là ? Comment en sortir ?, j’explique également les racines états-uniennes du conflit et pourquoi Washington s’est servi de l’Ukraine pour tenter d’affaiblir Moscou. J’explique la genèse de cette guerre américaine que nous, Européens, aurions dû éviter, mais que nous avons laissé se dérouler à cause de la soumission de nos élites atlantistes à Washington.

Russes et Ukrainiens ne voulaient pas la guerre. Un traité de paix était quasiment conclu entre les deux camps au printemps 2022, mais celui-ci a été sabordé par les atlantistes. Maintenant que le conflit a explosé, les Russes ne feront pas marche arrière jusqu’à ce qu’ils aient atteint leurs objectifs qui, d’après moi, sont la neutralité de ce qu’il restera de l’Ukraine et au moins la récupération des quatre oblasts (régions) de Donetsk, Loughansk, Zaporozhye et Kherson. Odessa, Kharkov et Soumy sont certainement sur la liste également et ils iront jusqu’au Dniepr s’ils le peuvent. Kiev demeure une énigme, elle représente la « mère de toutes les villes russes » d’après les Chroniques de Nestor au XIe siècle. Je ne les vois pas vouloir récupérer la rive droite du Dniepr sur le long terme en revanche. Comme le journaliste d’investigation américain Seymour Hersh, je ne pense pas que Poutine veut envahir la Pologne ou l’Europe de l’Ouest. C’est un morceau trop gros à avaler qui n’a aucun intérêt pour la Russie. Les Russes ont déjà le plus grand pays du monde et ne cherchent pas de nouveaux territoires difficiles à contrôler. S’ils gagnent au Donbass et les environs, ils auront déjà beaucoup de pain sur la planche à reconstruire les territoires récupérés et les intégrer dans le reste du pays.

Les Russes ne veulent pas d’une Ukraine atlantiste avec des troupes de l’OTAN sur leur frontière et ils se battront jusqu’au bout, car ils estiment que l’OTAN sur une si grande frontière est une menace existentielle pour leur sécurité. Le problème est que les atlantistes savent que si la Russie gagne, leur modèle mondialiste en sortira sensiblement affaibli. Les discours et actes de plus en plus hargneux des capitales européennes constituent une escalade belliqueuse sans précédent. Ni les Russes ni les Américains ne peuvent se permettre de perdre cette guerre et le risque de l’escalade nucléaire n’est vraiment pas à prendre à la légère. Dans ce cas-là il n’y aura que des perdants en Europe. Le retour à la diplomatie et à la volonté de pacifier tout notre continent est indispensable.

Breizh-info.com : Quelles opérations mène votre association ?

Nikola Mirkovic : Nous menons des missions humanitaires dont le but est d’aider les plus faibles c’est-à-dire essentiellement les enfants et les vieux. Nous distribuons de l’aide alimentaire et des produits d’hygiène aux familles, des médicaments et du matériel médical aux hôpitaux et aux dispensaires, des jouets aux enfants, du matériel de sport aux adolescents et du matériel scolaire aux écoles. Lors de ce dernier voyage, nous avons aussi distribué des générateurs électriques en zone de guerre dans les quartiers dépourvus d’électricité courante et nous avons également acheté une nouvelle porte pour une école à Stepano Krynki. Cette année était particulièrement émouvante pour moi, car il s’agissait de ma 10e mission humanitaire sur place depuis que la guerre a éclaté en 2014. J’y ai vu il y a quelques jours des enfants de moins de 10 ans qui n’ont jamais connu autre chose que la guerre. En Europe au XXIe siècle c’est une honte.

Tout au long de ces années, nous avons tissé de très bons liens avec les locaux, les hôpitaux, les écoles et l’Église orthodoxe. Nous sommes reconnus sur place et y disposons d’un bon réseau. Cela nous permet de travailler dans de bonnes conditions et de nous focaliser sur l’aide humanitaire afin d’apporter aux populations qui souffrent ce dont elles ont besoin. Vous pouvez en savoir plus sur notre site internet www.ouest-est.org.

Breizh-info.com : Avez-vous des contacts avec des humanitaires qui, dans le Donbass, ou plus à l’ouest, aident les populations civiles ukrainiennes elles aussi victimes de la guerre ?

Nikola Mirkovic : Oui il y a quelques années nous travaillions avec une association proche de l’église orthodoxe qui apportait de l’aide des deux côtés. Depuis 2022 c’est terminé. Nous avons plusieurs contacts avec des associations locales, mais plus aucune que nous connaissons aide les deux côtés de la ligne de front. Techniquement c’est quasiment impossible à réaliser. Sinon je connais de nom des associations qui aident les Ukrainiens de l’autre côté de la ligne de front. Aucun être humain ne devrait avoir à subir les affres de la guerre. Nous, Européens, devrions le savoir plus que d’autres. Aider les plus fragiles et ceux qui souffrent me paraît indispensable et ce quel que soit le camp dans lequel ils se trouvent. Vous savez, si 1 % des plus de 200 milliards d’euros dépensés par les US et l’UE pour la guerre en Ukraine avait été dépensé pour la paix et la stabilité, le problème régional aurait été réglé depuis longtemps et tous les habitants de la région vivraient en paix.

Breizh-info.com : Plus globalement, ne pensez-vous pas que cette guerre constitue à nouveau, 100 ans après la guerre de 14-18, un nouveau suicide en Europe, du fait d’un nombre de victimes et de blessés des deux côtés très importants ?

Nikola Mirkovic : Cette guerre est une autodestruction sans nom, une autolyse slave, un traumatisme et une blessure pour tous les Européens et toutes les personnes sensibles à ce qui s’y passe. J’ai vu des choses horribles sur place qu’aucun être humain ne devrait avoir à subir. On nous avait dit que l’Europe c’était la paix, mais on voit que c’était encore un mensonge. L’Union européenne n’a rien fait pour empêcher cette guerre. Au contraire elle n’a fait que mettre de l’huile sur le feu jusqu’à ce que deux peuples européens se battent à mort. Pendant ce temps l’Oncle Sam tire les ficelles. Il cueille les dividendes d’une guerre qui alimente son complexe militaro-industriel et lui permet de nous vendre son gaz naturel liquéfié quatre fois le prix que ce qu’il le vend à ses propres entreprises tout en nous maintenant sous son joug. Je connaissais bien Kiev et l’est de l’Ukraine avant la guerre et mon cœur est déchiré quand je vois ce qu’il s’y passe. Ne soyons pas dupes, cette guerre n’aurait jamais eu lieu si les atlantistes ne l’avaient pas initiée. Ils pourront en lancer d’autres ailleurs et même en Europe de l’Ouest. Ne pensons pas que tout cela est loin de nous et ne nous concerne pas. Au contraire le risque n’a jamais été plus grand de nous retrouver aspirés dans cette guerre pour servir des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Plus que jamais il faut avoir le courage de rejeter l’allégeance atlantiste de notre classe politique et de se battre pour la paix et la stabilité de l’Europe (« de l’Atlantique au Pacifique ») et ailleurs dans le monde du reste.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Le Pen, Meloni et l’atlantisation des droites européennes

[Source : euro-synergies.hautetfort.com]

La droite européenne est fragmentée. Marine Le Pen et Giorgia Meloni veulent changer cela et fusionner de fait leurs deux groupes politiques au Parlement européen en un nouveau, plus ample. Celui-ci doit être de droite conservatrice et orienter vers l’atlantisme. L’AfD n’y a pas sa place. Mais que reste-t-il quand on sacrifie son âme patriotique à la mangeoire du pouvoir ?

Un commentaire de Heinz Steiner

Source : https://report24.news/le-pen-meloni-und-die-transatlantisierung-der-europaeischen-rechten/

En fait, la droite européenne devrait s’intéresser à une politique autonome et souveraine pour l’Europe. Il s’agirait alors d’une attitude politique servant les intérêts des États-nations européens et qui créerait un espace européen commun, dans lequel la souveraineté nationale est respectée, tout comme le désir de traiter ensemble les questions qui peuvent être mieux résolues au niveau européen. Mais ces derniers temps, un lent changement de paradigme s’est opéré au sein des partis de droite européens.

Afin d’éviter l’exclusion permanente et de faire partie de l’appareil de pouvoir existant, on assiste à des ajustements successifs. On pourrait également parler de « déradicalisation », bien qu’il s’agisse plutôt d’un « assouplissement ». Pour entrer en ligne de compte comme partenaire de coalition, il faut renoncer à certains objectifs ou les atténuer suffisamment pour permettre un consensus. Le rapatriement des étrangers en situation irrégulière et des criminels devient alors, par exemple, « une limitation de l’immigration avec des règles plus strictes ».

Mais ce n’est pas tout. Il est de notoriété publique que les conservateurs et les centristes européens (au sens large, des partis comme la CDU/CSU, l’ÖVP, le PP & Co) sont fortement liés aux réseaux atlantistes. Une politique européocentriste indépendante est donc contre-productive si l’on veut construire des coalitions de centre-droit au niveau de l’UE. Giorgia Meloni, du parti italien Fratelli d’Italia, est déjà sur la bonne voie, et le Rassemblement national français de Marine Le Pen s’est déjà adapté de manière parfaitement opportuniste. D’autres partis de droite, comme le PVV de Geert Wilders, les Démocrates suédois, les Vrais Finlandais, etc. font également partie du bloc atlantiste depuis longtemps. Seul l’AfD (et le FPÖ) semble encore faire exception.

Le résultat se traduit par l’exclusion de l’AfD du groupe ID au Parlement européen. En effet, Le Pen veut absolument collaborer avec Meloni et construire un nouveau bloc de droite conservatrice qui soit également capable de former une coalition pour le groupe conservateur-centriste du PPE. Dans l’adversité, le diable mange les mouches — et pour accéder à la mangeoire du pouvoir, ces femmes politiques de premier plan seraient probablement prêtes à reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission. Les voix en faveur d’une normalisation des relations avec la Russie n’ont pas leur place dans ces plans. Au lieu de cela, ils comptent sur le fait que l’Europe continue à être reléguée au rang de laquais des États-Unis.

Face aux défis économiques mondiaux, notamment avec la montée en puissance de la Chine, il serait en fait judicieux de se concentrer sur la viabilité de nos propres économies. Le « tournant énergétique », y compris les sanctions contre la Russie dans le secteur de l’énergie, a certes permis de réduire considérablement la dépendance vis-à-vis du gaz russe — mais dans le même temps, le continent a été contraint de dépendre des livraisons de gaz américain et des panneaux solaires et des éoliennes chinoises (en particulier pour les terres rares et d’autres matières premières essentielles). Mais l’électricité, essentielle à l’économie, n’en est pas devenue moins chère, pire, elle est devenue plus chère et moins fiable.

En tant que continent pauvre en énergie et en matières premières, l’Europe a besoin d’approvisionnements extérieurs. Mais celles-ci doivent également être aussi bon marché que possible et suivre le principe de la sécurité d’approvisionnement. Une soumission stricte à la volonté de Washington n’est pas idéale pour cela, comme le montre la crise énergétique européenne. D’autres pays (par exemple l’Inde et probablement les deux tiers des pays du monde) n’ont pas adhéré aux sanctions contre la Russie, car leurs intérêts nationaux sont plus importants que des mesures punitives idéologiquement motivées.

Meloni est peut-être un sous-marin Rockefeller de toute façon, mais la réorientation de la stratégie de Madame Le Pen, qui a elle-même eu autrefois de bonnes relations avec Moscou, montre d’où vient le vent. Au lieu d’orienter le système dans la direction souhaitée (mais il n’est pas nécessaire pour cela d’avoir une opposition fondamentale), elle adopte une stratégie d’accommodement dont les chances de succès sont bien incertaines. Tout cela dans l’espoir que les partis conservateurs/centristes impliqués dans les gouvernements de centre-droit utilisent leur influence au sein du PPE pour ne plus s’allier avec les sociaux-démocrates.

L’Alternative für Deutschland n’a pas vraiment sa place dans ce contexte. Même si les publications de droite ou de droite conservatrice/libérale les plus récentes en Allemagne tentent d’orienter l’opinion publique en conséquence avec leur ligne strictement atlantiste et d’augmenter ainsi la pression sur l’AfD. Il serait pourtant dans l’intérêt de l’Allemagne et de l’Europe de s’établir comme une force politique indépendante dans un monde de plus en plus multipolaire, et non comme un simple appendice des États-Unis.

Les Européens ne sont déjà pas vraiment pris au sérieux à Moscou ou à Pékin en tant que partenaires de négociation. Pourquoi le feraient-ils ? En fin de compte, ils ne font que se plier à la volonté de Washington. Comment peut-on défendre et faire valoir ses propres intérêts si, au final, ils sont subordonnés à ceux des Américains ? Il n’y a rien de mal à entretenir de bonnes relations avec Washington, mais la subordination est contraire à l’esprit de la souveraineté nationale (et européenne). On peut même se demander pourquoi les partis patriotiques européens misent sur l’atlantisme pour obtenir des positions de pouvoir inutiles, car ils ne peuvent plus guère mener une politique étrangère et économique indépendante.

L’atlantisation des droites européennes peut certes ouvrir la voie aux mangeoires du pouvoir et permettre de nouvelles coalitions, mais si l’on vend son âme patriotique pour cela, comment peut-on encore prétendre agir réellement dans l’intérêt de son propre peuple ?




Macron découvre que faire la guerre dans le monde ne crée pas beaucoup d’amis

[Traduction : euro-synergies.hautetfort.com]

Source : https://electomagazine.it/macron-scopre-che-far-le-guerre-al-mondo-non-crea-molti-amici/

Par Ala de Granha

Il y a ceux qui découvrent l’eau chaude, ceux qui inventent (à nouveau) la roue. Et puis il y a Macron. Qui a soudain compris que la survie de l’Europe était en danger « parce que nous n’avons jamais eu autant d’ennemis ». Bien sûr, on peut aussi rire devant un tel génie. Ou bien on peut se moquer de nos cousins transalpins qui l’ont choisi comme président de la France, insultant leur propre intelligence avant d’insulter la mémoire de De Gaulle. Mais l’illumination à laquelle Macron est parvenu n’a pas encore touché Crosetto, Tajani, Scholz. Tandis que Meloni attend la permission de Biden pour s’éclairer elle-même.

Mieux vaut donc ne pas se déchaîner contre le président français.

Mais si quelqu’un a découvert l’eau chaude, il semble qu’aucun politicien européen n’ait encore compris comment la réchauffer. Et, métaphoriquement, les raisons pour lesquelles le monde entier en a assez de cette Europe au service des oligarques et des intérêts américains. Macron et les autres ne comprennent pas pourquoi les Africains ne veulent plus des troupes des puissances coloniales du passé. Parce qu’ils ne veulent pas que l’Europe continue à piller les ressources du sol et du sous-sol du continent noir.

Macron et les autres ne comprennent pas pourquoi l’Iran n’est pas enthousiaste face aux sanctions répétées décidées par les États-Unis et appliquées par les Européens contre Téhéran. Pourquoi Pékin est agacé par les sanctions et les supermédicaments. Pourquoi l’Inde, elle aussi, n’a pas apprécié les menaces de Washington de déclencher les sanctions omniprésentes parce que New Delhi veut moderniser un port iranien qui renforcera les échanges entre les deux pays et ceux d’Asie centrale et même la Russie.

La Russie, justement. Qui n’a pas apprécié les mensonges de l’OTAN sur la promesse non tenue du non-élargissement de l’alliance autour de la Russie. Ni les exclusions d’événements sportifs alors qu’Israël peut y participer malgré le génocide à Gaza.

La situation n’est pas meilleure avec l’Amérique latine, qui doit faire face à de nouvelles sanctions et au rejet par Macron lui-même d’un accord commercial avec le Mercosur. Et puis les Houthis soumis aux bombardements occidentaux ; les Irakiens massacrés grâce à l’ignoble mensonge des armes chimiques inexistantes ; les Libyens poussés dans une interminable guerre civile ; les Serbes assassinés par les bombes des libérateurs occidentaux puis par les munitions à l’uranium appauvri qui ont aussi tué des soldats italiens ; les Syriens tués par les révoltes colorées payées et organisées par les sains exportateurs de la démocratie.

Oui, Macron, pourquoi tout le monde nous déteste-t-il ?




L’aide militaire occidentale à l’Ukraine : le zugzwang

Par Oleg Nesterenko

Le zugzwang est une situation dans le jeu d’échecs dans laquelle le joueur n’a aucun mouvement favorable possible — toute action qu’il fera entraînera une détérioration imminente de sa position sur le plateau de jeu.

Constatant la déroute que l’armée ukrainienne subit sur les champs de bataille face aux forces russes, les décideurs du camp politico-militaire de l’Occident collectif plongent en état de panique opérationnelle collective les poussant à faire monter les enchères et à prendre une voie sans issue.

Les mythes et la réalité

De même que durant la Seconde Guerre mondiale, quand la quasi-intégralité des pays composant l’Union européenne d’aujourd’hui a grandement participé à l’effort de guerre en faveur de l’Allemagne nazie lors de l’invasion de l’URSS — ces mêmes pays, le monde anglo-saxon en plus, sont en train de produire un effort de guerre face à Moscou, un effort d’envergure jamais vu dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Néanmoins, constatant l’insuffisance des aides accordées à l’Ukraine pour contrer efficacement l’initiative militaire russe, dès février 2022, les responsables politiques ukrainiens et ceux des pays de l’OTAN essaient de la combler en faisant une preuve remarquable dans le domaine de la communication et de la propagande destinées non seulement à l’opinion de leur propre électorat, mais également à la Russie et ses alliés, afin d’essayer de les décourager dans la poursuite des démarches qu’ils entreprennent.

Les campagnes de communication ont été fort nombreuses et se sont enchaînées, l’une après l’autre. L’une des dernières et celle du mois de mars, quand le président tchèque Petr Pavel a annoncé la disponibilité de près de 800 000 obus qui pourraient être livrés à l’Ukraine « dans les semaines à venir ». Le monde a retenu son souffle en attendant l’apparition de cette manne venue de nulle part et en supposant l’existence d’un redoutable potentiel militaro-industriel dissimulé jusqu’à présent. Forte a été la déception des bénéficiaires de la fameuse livraison, heurtés à la réalité à terme des semaines écoulées : la campagne de communication tchèque, comme tant d’autres avant elle, s’est avérée tout à fait mensongère.

Toutefois, il faut faire preuve d’indulgence envers le président de la République tchèque qui a, vraisemblablement, tout simplement confondu la réalité d’aujourd’hui avec le « glorieux » passé de l’état qu’il dirige. Notamment, selon les statistiques allemandes, par exemple pour l’année 1944, la Tchécoslovaquie a bel et bien été l’un des éléments clés dans l’approvisionnement militaire de la première puissance militaire de l’Europe. Celle du IIIe Reich. Non seulement chaque mois (i) de l’année 1944 les 857 usines d’armements tchèques ont livré aux nazis plus de 600 000 obus d’artillerie et 900 000 obus antiaériens, mais en plus près de 800 wagons ferroviaires de bombes aériennes, 1000 tonnes de poudre et 15 millions de cartouches. Sans compter une énorme quantité de chars, d’avions, de canons, d’armes légères (30 000 fusils, 11 000 pistolets, 3 000 mitrailleuses) et de tant d’autres matériels et équipements militaires indispensables dans la grande lutte contre les ennemis du « Reich de 1000 ans ».

Le président Petr Pavel devrait se réconcilier avec la réalité : au moment de l’invasion de l’URSS en 1941, quand son pays était capable d’assurer 1/3 du total d’armes et de munitions mises à disposition des forces armées nazies — ce moment est bien révolu.

De son côté, contrairement à ses homologues occidentaux, la Fédération de Russie a toujours eu tendance à ne pas abuser des outils propres aux professionnels du marketing et à rester dans le réel, en faisant même sous-estimer ses propres capacités et en les dévoilant que sur la base des faits accomplis.

Aujourd’hui, la Russie produit dans les 250 000 obus par mois, soit près de 3 millions par an, ce qui est, pratiquement le triple des capacités de production d’obus par l’ensemble des pays du bloc « atlantiste ». Ceci est, d’une part, selon les renseignements de l’OTAN et non pas les déclarations russes et, d’autre part, cette information ne prend pas en compte ni les livraisons de munitions des pays partenaires de la Russie, dont les volumes sont inconnus, mais estimés comme très considérables, ni le fait que l’industrie militaire russe n’est qu’au stade de son déploiement, avec le pic de production prévu pour l’année 2025.

Ceci est toujours selon les renseignements de l’OTAN, cités, notamment, par la CNN qui n’a jamais eu tendance à surestimer les capacités de Moscou. La réalité concernant les capacités de production et de l’accès à des munitions par les Russes peut donc être encore plus désagréable pour leurs adversaires.

Une autre réalité soigneusement minimisée par les pouvoirs occidentaux auprès de leur public — une réalité sans équivoque : durant la Seconde Guerre mondiale, la Russie a engagé 60 % de son PIB pour importer face à l’Allemagne nazie et ses suppléants. Aujourd’hui, sans rappeler le fait que l’économie russe se porte incomparablement mieux par rapport à ce qui était prévu même dans les prévisions les plus pessimistes des « otaniens », que ses finances publiques continuent à être seines et que la dette publique est négligeable ; sans rappeler que la Russie est tout, sauf isolée sur la scène internationale ; que l’industrie de l’armement russe a démultiplié sa production par 3 en un an — je tiens à rappeler : à ce jour, la Fédération de Russie n’a engagé que 6 % du PIB dans l’effort de guerre face à l’OTAN sur le territoire de l’Ukraine, soit 10 fois moins que par le passé face au nazisme.

La raison de la non-augmentation supplémentaire de la part du PIB vis-à-vis du conflit en Ukraine est très simple : les algorithmes démontrent qu’il n’est nul besoin de le faire pour arriver à des objectifs préétablis.

Néanmoins, en cas de nécessité absolue, ce n’est pas la fabrication de centaines, mais de milliers de chars et d’avions de combat de la dernière génération par an qui peut, industriellement, être mise en place dans des délais relativement restreints. De même, cela sera non pas des centaines de milliers, mais des millions de soldats supplémentaires au front — ce qui n’est pas une mission impossible avec une population supérieure à 146 millions d’habitants.

Le 24 avril, le président américain Joe Biden a approuvé le projet de loi sur l’allocation de l’aide militaire à l’Ukraine à hauteur de 56 milliards d’euros. De son côté, le Kremlin a adapté son économie aux besoins militaires, en augmentant ses dépenses de défense de 3,9 % en 2023 à 6 % du PIB pour l’année 2024.

L’agence Bloomberg1, en faisant référence à des copies de projets de plans budgétaires russes, indique que les dépenses de défense de Moscou ont augmenté de 6,4 billions à 10,8 billions de roubles — soit près de 106 milliards d’euros. Dans l’année 2021 d’avant-guerre, les dépenses de défense de Moscou étaient 2,5 fois inférieures à celles d’aujourd’hui.

À titre de comparaison, en France, la loi de programmation militaire 2024-2030, promulguée en août 2023, prévoit 413 milliards d’euros de dépenses de défense sur les sept prochaines années.

Afin de ne pas commettre d’erreur lors de l’évaluation de la parité et de la proportionnalité des investissements dans le secteur de défense en général et, dans le conflit en Ukraine, en particulier, il est important de prendre en compte un élément clé : si l’industrie militaire occidentale est régie, principalement, par la recherche des profits — de la même manière que l’industrie civile — la situation dans ce secteur est radicalement différente en Russie : l’intégralité des entreprises de défense se situent directement sous le contrôle de l’état, ce qui permet, entre autres, d’avoir des coûts finaux de fabrication divisés par 5, voir par 10 par rapport à ceux des entreprises occidentales, et ceci est pour la même gamme d’armes et de munitions fabriquées. 10 milliards d’euros investis dans la confrontation par Moscou valent incomparablement plus que les mêmes 10 milliards investis par l’adversaire.

Il est tout à fait certain que si les fondements militaro-industriels de l’actuelle coalition antirusse étaient basés sur autre chose que sur le dégagement de marges bénéficiaires considérables attachées à la production et vente d’armes et de munitions, Kiev pourrait bénéficier des livraisons de ces derniers d’une manière bien plus conséquente que celle qu’on a connue dès 2014, en vue de la préparation de la guerre contre la Russie sur le territoire de l’Ukraine, et même plus conséquente que celles qu’on connaît depuis février 2022 — le moment du déclenchement des hostilités par la Russie en anticipation des initiatives militaires ukraino-occidentales à venir.

« Le tonneau des Danaïdes » ukrainien

En parlant des chiffres, quelles sont les aides déjà consommées par l’Ukraine ?

Selon l’estimation de Kiel Institute for World Economy2, en deux ans de guerre, l’Occident collectif a promis à l’Ukraine environ 250 milliards d’euros et a déjà alloué près des ¾ de cette somme.

En ce qui concerne l’aide militaire en particulier, à cette fin l’Ukraine a reçu environ 102 milliards d’euros jusqu’au début d’avril 2024, dont 35 milliards de l’UE, 43 milliards des États-Unis et 24 milliards d’euros de l’ensemble d’autres pays du bloc occidental.3

L’institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI)4 a publié un rapport sur les budgets militaires des différents pays pour l’année 2023.Il s’avère que l’aide militaire déjà transférée à l’Ukraine est comparable aux 2 années du budget militaire de la France et même supérieure aux 2 années du budget militaire de la Corée du Nord. L’aide militaire transférée à l’Ukraine peut être également comparée aux 4 années du budget militaire d’Israël ou à 7 années du budget militaire de la Turquie.

Les principaux fournisseurs d’aide militaire à l’Ukraine sont les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’UE et la Norvège. Si au début du conflit les alliés ont fourni à l’Ukraine exclusivement du matériel soviétique encore restant dans les pays d’Europe de l’Est, faute des stocks épuisés, ils ont commencé à transférer des armes plus modernes.

À la mi-2023, les journalistes de Forbes Ukraine5 ont calculé le nombre d’unités d’équipement militaire que l’Ukraine avait déjà reçues des alliés. Selon leurs données, depuis février 2022, l’Ukraine a reçu de la part du bloc de l’OTAN plus de 3000 véhicules blindés, plus de 2000 véhicules de combat d’infanterie et de transporteurs de troupe blindés et près de 400 unités d’Artillerie automotrice.

Selon The Wall Street Journal6, durant la guerre contre la Russie, l’Ukraine a reçu plus de 600 obusiers, plus de 800 chars et près de 100 systèmes de lance-roquettes multiples (données de décembre 2023). À titre de comparaison, l’armée britannique, qui est le principal allié des États-Unis et le plus grand gaspilleur de fonds pour la défense, n’a plus que 150 chars et, probablement, une douzaine de pièces d’artillerie à longue portée en état de service.

Côté français, il ne reste pas plus de 90 unités d’artillerie lourde. En ce qui concerne l’Allemagne, elle a vidé ses arsenaux militaires au point qu’en cas de guerre, les munitions disponibles ne lui suffiront que pour 2 jours de combats en intensité comparable à celle qu’on connaît chaque jour sur le territoire de l’Ukraine depuis les 27 derniers mois.

En ce qui concerne les livraisons d’avions et d’hélicoptères, selon Forbes7, l’Ukraine a également reçu pas moins de 50 hélicoptères et près de 80 avions de combat soviétiques SU et MIG. Le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et la Belgique ont promis de lui livrer entre 45 et 60 chasseurs F16. Une partie des livraisons d’armements et d’équipements se font d’une manière dissimulée, par conséquent, il est difficile d’estimer précisément la quantité exacte d’aéronefs qui protègent aujourd’hui le ciel au-dessus de l’Ukraine.

Malgré le volume très élevé de l’aide militaire, l’intensité des combats est telle que les équipements livrés sont détruits en continu et le manque du côté ukrainien est constant. Les difficultés bureaucratiques et logistiques s’ajoutent à l’état peu enviable de l’armée ukrainienne.

À la fin du mois d’avril, Forbes a publié un article avec un titre retentissant :

« l’Ukraine a besoin de 1000 transporteurs de troupe blindés supplémentaires. Le Canada a besoin d’un an pour en livrer 50 ».8

Dans l’exemple du Canada, les journalistes ont démontré la défaillance flagrante de l’ensemble du système de soutien militaire occidental. Il faut un an pour faire livrer 50 transporteurs de troupe blindés et pendant ce temps l’armée russe détruit environ 500 de ces mêmes appareils.

La déroute

En parlant des aides accordées à l’Ukraine, il est à souligner qu’il ne s’agit guère de « cadeaux » accordés à Kiev, mais de dettes. Des dettes à rembourser.

Toutefois, ça s’annonce très mal pour les créanciers de l’Ukraine ou, plus exactement, pour l’Ukraine elle-même. Étant depuis un moment dans l’incapacité de payer ses dettes, l’Ukraine est en train de s’efforcer d’obtenir une restructuration de sa dette, avant la fin août 2024 qui est très proche, vis-à-vis de 20 milliards de dollars de ses obligations internationales émises et dont elle a déjà bénéficié de deux années de gel des paiements auprès des détenteurs.

Si elle ne parvenait pas à convenir d’une nouvelle restructuration ou à étendre le moratoire de paiement actuellement en vigueur avec les détenteurs d’obligations — un défaut de paiement souverain aura lieu, ce qui réduirait très considérablement sa capacité à emprunter auprès des bailleurs de fonds internationaux. La situation de l’Ukraine qui est déjà très grave aujourd’hui s’aggravera davantage.

La faillite inévitable de l’état ukrainien est à l’horizon.

Concernant les aides militaires, dans un interview accordé en avril dernier à Fox News9, le dirigeant ukrainien a admis que sans un nouveau paquet d’aide américaine, l’Ukraine ne pouvait pas résister :

« Que Dieu nous vient en aide, que nous l’obtiendrons le plus rapidement possible… Sinon, ils [les forces armées russes] nous feront reculer… C’est la vérité. Nos gens le savent et les Américains doivent le savoir », a-t-il déclaré.

Il n’est pas difficile à deviner ce qui est advenu avec l’aide militaire précédente : la plupart d’entre elles semblent avoir déjà été détruites.

Le portail Global Firepower10 a publié le classement des armées les plus puissantes au monde, dans lequel les chercheurs ont pris en compte 60 paramètres, allant du nombre d’unités militaires et de l’état de l’économie du pays à ses caractéristiques géographiques et à ses capacités logistiques.

À ce jour, en termes de puissance militaire, la Fédération de Russie occupe d’une manière assurée la seconde place au monde. Ukraine — 18e. 18place, en prenant en compte l’intégralité des aides militaires et financières, dont elle bénéficie de la part du bloc occidental. L’armée ukrainienne de 2021, comme telle, avec ses armements et équipements de l’époque n’existe plus, étant quasi intégralement détruite et ceci l’est depuis déjà un moment.

Dans le même temps, les livraisons d’aide militaire pour Kiev sont sur une courbe descendante qui ne fait que s’accentuer. Et cette tendance ne risque pas de changer radicalement jusqu’à la fin du conflit. C’est un signal d’alarme : l’Occident est fatigué de cette guerre.

De l’autre côté, la Fédération de Russie est plus que déterminée dans ses actions et est prête pour une longue confrontation, en faisant augmenter au quotidien son potentiel militaire déjà indiscutable. Le potentiel russe de mobilisation militaro-industriel et humaine est plusieurs fois supérieur à celui de l’Ukraine, même en prenant en compte la part sous-traitée par l’étranger.

Tôt ou tard, le président ukrainien Vladimir Zelensky devra s’asseoir à la table des négociations avec Moscou.

Plus exactement, il devra céder la place à un autre représentant de son pays, car Moscou a émis beaucoup de réserves sur la légitimité de Zelensky au poste de président de l’Ukraine, dont, selon la constitution de l’Ukraine en vigueur, le nouveau président a dû être inauguré, le 20 mai 2024 dernier, à la suite des élections présidentielles qui n’ont jamais eu lieu. Il est à souligner qu’il ne s’agit guère d’une position émotionnelle de revanchisme quelconque du côté du Kremlin, mais d’une approche tout à fait pragmatique du point de vue juridique : selon le droit international, la signature d’un accord international [de paix] par une personne, dont la légalité et la légitimité sont contestables — peut, ensuite, rendre le document juridiquement invalide. Avec toutes les graves conséquences qui peuvent découler d’une telle invalidation.

La seule question est de savoir combien de dizaines ou de centaines de milliers de personnes périront encore et combien encore de territoires ukrainiens partiront vers la Russie avant la signature de l’accord de paix qui aura inévitablement lieu et ceci est, incontestablement, avec la Fédération de Russie en position de force.

Selon une analyse de Institute for the Study of War (ISW) publié en avril dernier, depuis le début de l’année 2024, les troupes russes ont occupé plus de 360 kilomètres carrés supplémentaires du territoire ukrainien, ce qui est comparable en taille à Detroit — la plus grande ville de l’état américain du Michigan.

Les déclarations répétées et de plus en plus alarmistes de nombreux hauts responsables occidentaux et ukrainiens stipulant que si les aides économico-militaires à Kiev s’arrêtent ou même diminuent — l’Ukraine perdra la guerre dans un temps très réduit — ces déclarations ne signifient qu’une seule chose : la majeure partie des aides occidentales est anéantie par l’armée russe en flux tendu et si le processus de perfusion des forces armées ukrainiennes s’interrompt — son existence prendra fin, de même que celui des forces politiques actuellement au pouvoir en Ukraine.

Oleg Nesterenko
Président du CCIE (www.c-cie.eu)
(Ancien directeur de la MBA, ancien professeur auprès des masters des Grandes Écoles de Commerce de Paris ; ancien directeur de l’Institut de la Reconstruction Anthropologique)





Chateaubriand et la nécessaire alliance franco-russe

[Publication initiale : fr.sputniknews.africa]

Par Nicolas Bonnal

Chateaubriand était un ami de la Russie comme le tsar Alexandre 1er fut un ami de la France, même celle de Napoléon.

En 1814, Alexandre écrivit une émouvante lettre au peuple de Paris avant d’occuper cette ville. Il produisit alors ce discours généreux écrit dans un français d’exception, qui était celui de la belle élite russe d’alors :

« Les Français sont mes amis, et je veux leur prouver que je viens leur rendre le bien pour le mal. Napoléon est mon seul ennemi. Je promets ma protection spéciale à la ville de Paris ; je protégerai, je conserverai tous les établissements publics ; je n’y ferai séjourner que des troupes d’élite ; je conserverai votre garde nationale, qui est composée de l’élite de vos citoyens. C’est à vous d’assurer votre bonheur à venir ; il faut vous donner un gouvernement qui vous procure le repos et qui le procure à l’Europe. C’est à vous à émettre votre vœu : vous me trouverez toujours prêt à seconder vos efforts. »

Paris est donc occupée. Et sur l’occupation de cette capitale par les troupes russes en 1814, après l’abdication de Napoléon, mais avant les Cent Jours, voici ce qu’écrit Chateaubriand :

« Toutefois cette première invasion des alliés est demeurée sans exemple dans les annales du monde : l’ordre, la paix et la modération régnèrent partout ; les boutiques se rouvrirent ; des soldats russes de la garde, hauts de six pieds, étaient pilotés à travers les rues par de petits polissons français qui se moquaient d’eux, comme des pantins et des masques du carnaval. Les vaincus pouvaient être pris pour les vainqueurs ; ceux-ci, tremblant de leurs succès, avaient l’air d’en demander excuse. »1

Cela nous change un peu du mercenaire américain à Bagdad !

On sait que Chateaubriand devint un excellent ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII après la guerre ; puis il entra dans l’opposition et demeura le témoin lucide de son temps, après la prise du pouvoir de Louis-Philippe qui entame la longue et surtout infatigable décadence française, dont des présidents comme Charles de Gaulle ou Valéry Giscard d’Estaing prirent conscience.

C’est dans une lettre très riche qu’il joint à ses Mémoires2, que Chateaubriand commence à soutenir l’idée d’une alliance franco-russe contre les intérêts de l’Autriche et de l’Angleterre. À cette époque le tzar est Nicolas ; il désire reprendre Constantinople et défendre les chrétiens d’Orient. Chateaubriand souligne déjà l’hypocrisie antirusse et la trahison occidentale en faveur des puissances islamiques :

« Une attaque de l’Autriche et de l’Angleterre contre la Croix en faveur du Croissant augmenterait en Russie la popularité d’une guerre déjà nationale et religieuse. »

L’Angleterre… alors qu’il a été réfugié — pendant la Terreur — puis ambassadeur à Londres, Chateaubriand remarque ce qui suit :

« L’Angleterre, d’ailleurs, a toujours fait bon marché des rois et de la liberté des peuples ; elle est toujours prête à sacrifier sans remords monarchie ou république à ses intérêts particuliers. Naguère encore, elle proclamait l’indépendance des colonies espagnoles, en même temps qu’elle refusait de reconnaître celle de la Grèce… L’Angleterre est vouée tour à tour au despotisme ou à la démocratie selon le vent qui amenait dans ses ports les vaisseaux des marchands de la cité. »

Cette diplomatie des coups tordus annonce bien sûr la diplomatie américaine qui mêle le libéralisme le plus rapace au plus violent messianisme humanitaire, quitte à plonger des populations entières dans un chaos durable. Chateaubriand ajoute sur ce dernier point, au moment de la révolution de juillet 1830 :

« Ces Anglais qui vivent à l’abri dans leur île, vont porter les révolutions chez les autres ; vous les trouvez mêlés dans les quatre parties du monde à des querelles qui ne les regardent pas : pour vendre une pièce de calicot, peu leur importe de plonger une nation dans toutes les calamités. »

Comme l’Amérique d’aujourd’hui, l’Angleterre épuisée par sa guerre perpétuelle contre la France est d’ailleurs très endettée !

« L’Autriche n’a rien à demander à l’Angleterre ; celle-ci à son tour n’est bonne à l’Autriche que pour lui fournir de l’argent. Or, l’Angleterre, écrasée sous le poids de sa dette, n’a plus d’argent à prêter à personne. »

Alors Chateaubriand se prend à rêver de l’Alliance franco-russe qui sera réalisée au début des années 1890 entre le cabinet français et le tzar Alexandre III, le parrain de Sacha Guitry. Il en trouve tout de suite les causes si naturelles et culturelles, à la fois donc littéraires, historiques et… géographiques :

« Il y a sympathie entre la Russie et la France ; la dernière a presque civilisé la première dans les classes élevées de la société ; elle lui a donné sa langue et ses mœurs. Placées aux deux extrémités de l’Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n’ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n’ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie (les Anglais et les Autrichiens) sont aussi les ennemis naturels de la France. »

Il voit tout de suite que la France et la Russie peuvent contrôler l’Europe, comme Napoléon l’avait compris à Tilsitt en 1807, lorsqu’il rêvait d’un « partage du monde » franco-russe :

« En temps de paix, que le cabinet des Tuileries reste l’allié du cabinet de Saint-Pétersbourg, et rien ne peut bouger en Europe. En temps de guerre, l’union des deux cabinets dictera des lois au monde. »

Enfin Chateaubriand propose à la diplomatie française de soutenir la Russie dans l’affaire orientale et de s’adresser ainsi au tzar :

« Nous pouvons tenir ce langage à Nicolas : “Vos ennemis nous sollicitent ; nous préférons la paix à la guerre, nous désirons garder la neutralité. Mais enfin si vous ne pouvez vider vos différends avec la Porte (Istanbul) que par les armes, si vous voulez aller à Constantinople, entrez avec les puissances chrétiennes dans un partage équitable de la Turquie européenne.” »

Et de juger ainsi les intérêts des deux grandes nations alliées :

« J’ai fait voir assez que l’alliance de la France avec l’Angleterre et l’Autriche contre la Russie est une alliance de dupe, où nous ne trouverions que la perte de notre sang et de nos trésors. L’alliance de la Russie, au contraire, nous mettrait à même d’obtenir des établissements dans l’Archipel et de reculer nos frontières jusqu’aux bords du Rhin. »

On sait que de Gaulle était un lecteur de Chateaubriand, avec qui il partageait un certain pessimisme historique… De Gaulle d’ailleurs pensait que « la Russie boirait le communisme, comme le buvard boit l’encre ». Quant à la France, elle boirait souvent la « tasse », en 1919 comme en 1939 ou 56, en se mettant aux ordres des Anglo-Saxons !

Et Chateaubriand, soudain moins rêveur, sentait venir ce vent de trahison :

« Maintenant, mes projets ne sont plus réalisables : la Russie va se tourner ailleurs. »

Les grands esprits n’ont pas besoin de boule de cristal.


1 Mémoires d’Outre-tombe, Tome 2, Livre XXII, chapitre 13.

2 Mémoires, Tome III, livre XXIX, chapitre 13.




Les armées fantômes de l’OTAN

[Source : vududroit.com]

Depuis février 2022 se déroule en Europe centrale une guerre de haute intensité entre pairs. Ce qui ne s’était pas produite depuis 1945. Ce conflit est dominé par la Russie.

Le psychopathe incompétent qui nous sert de président continue ses rodomontades. Sans peur du ridicule, il annonce qu’il déclare la guerre à la Russie en brandissant des cartes sur papier A4. Continuant à se déconsidérer dans le monde entier, voilà que maintenant il paraît qu’il veut annoncer une « coalition la volonté » contre les Moujiks lors des cérémonies de commémoration du 6 juin. Les bredouillis de Biden sur l’autorisation de frapper la Russie dans la profondeur, les jappements des chihuahuas baltes, les piqûres d’épingle contre certaines installations de la triade nucléaire russe inquiètent. C’est compréhensible, et cela provoque chez nous quelques cris d’orfraie.

Le problème, c’est que les dirigeants occidentaux sont incompétents. Heureusement, quoi qu’en dise David Pujadas, les Russes sont rationnels et sensés.

Nous publions une analyse de l’état des forces, qui nous explique pourquoi l’implication de l’OTAN n’est pas réalisable.

Aurelien est le pseudonyme d’un spécialiste qui intervient sur Substack. On peut retrouver ici l’original de l’article.

Régis de Castelnau

Par Aurelien

Alors que la phase militaire de la crise en Ukraine entre dans sa longue phase finale, dont les conséquences sont désormais indubitables pour tous ceux qui ont des yeux pour voir, on pourrait espérer que les experts, quelles que soient leurs opinions personnelles sur l’équipe de football qu’ils aimeraient voir gagner, acceptent la réalité et commencent à critiquer l’Europe et le monde pour la victoire russe. Pourtant, l’emprise de la pensée conventionnelle et la peur d’abandonner les croyances sacrées sur le monde sont telles que cela se produit rarement. En effet, de tous les points de vue idéologiques, nous entendons parler d’une nouvelle étape menaçante dans l’évolution de la crise, celle de l’intervention de l’OTAN, ou, comme je suppose que nous devrions l’écrire, de l’INTERVENTION de l’OTAN. Pour certains, la seule façon de « vaincre » la Russie et « d’arrêter Poutine » est que l’OTAN « s’implique », tandis que pour d’autres, une telle intervention est un expédient impérialiste américain désespéré qui ne fera que provoquer une Troisième Guerre mondiale et la fin du monde.

Si vous avez lu certains de mes précédents articles, vous vous rendrez compte que ces deux arguments sont complètement faux. Mais même si moi-même et d’autres écrivains beaucoup plus éminents et largement lus, le disons depuis un certain temps, cela ne semble guère avoir été pris en compte. C’est donc un texte que je pensais ne jamais avoir besoin d’écrire, mais qui semble maintenant nécessaire. Cela entre dans ce que l’on pourrait appeler des détails atroces, mais dans ce genre de sujet, le diable est dans le détail, ou même dans le détail du détail. Cela dit, il y a beaucoup plus de niveaux qu’il ne couvre pas, sur lesquels des personnes qui sont de bien plus grands experts militaires que moi peuvent commenter, mais s’en tiennent plutôt à une vue d’ensemble. Donc…

Alors que je réfléchissais à la manière d’aborder cet essai, je suis tombé sur le fantôme du grand penseur militaire prussien Carl von Clausewitz et, un peu contre mes attentes, il a volontiers accepté de me livrer quelques réflexions d’ouverture. J’ai ensuite noté notre conversation, et elle s’est déroulée à peu près comme ceci :

Aurélien : Merci beaucoup d’avoir accepté de parler sur mon site, d’autant plus que je vous ai déjà fait appel à plusieurs reprises.

Clausewitz :Ah, pas du tout. Vous voyez, cela fait deux cents ans que les gens me comprennent mal et me citent mal, et cela ne va pas en s’améliorant. Ceci en dépit du fait que je ne pense pas que le tome I de De la guerre – le seul que je n’aie jamais vraiment terminé — pourrait être beaucoup plus clair, et que vous pouvez le lire et l’absorber en un après-midi.

Aurélien : Et quel est le message essentiel que, selon vous, les gens ne comprennent pas actuellement ?

Clausewitz :Écoutez, c’est très simple. L’action militaire est elle-même une affaire technique qui peut bien ou mal se passer, mais ce résultat n’a d’importance que dans la mesure où il est lié à un objectif politique que vous souhaitez atteindre. Par « politique » — puisque nous parlons en anglais [dans le texte original] — je n’entends pas la politique des partis, j’entends la politique de l’État lui-même : en d’autres termes, ce que le gouvernement essaie de réaliser. (En allemand, c’est le même mot.) Mais la condition préalable absolue est que le gouvernement ait une idée de ce qu’il veut réaliser et une idée de la manière dont cela pourrait se produire. En particulier, il doit identifier ce que j’appelle le centre de gravité, c’est-à-dire la cible la plus importante contre laquelle vous dirigez vos efforts, et qui permettra d’atteindre cet objectif pour vous. À mon époque, il s’agissait souvent de l’armée ennemie, mais cela pouvait aussi être la capitale, la force d’une coalition ou encore le moral de la population. En fin de compte, ce que vous visez réellement, c’est le processus décisionnel de l’ennemi. Comme je l’ai dit dans mon livre, la guerre consiste à forcer notre ennemi à faire ce que nous voulons, pas seulement une destruction inconsidérée. De nos jours, nous ne parlons pas de guerre à la légère et nous n’avons pas toujours de simples ennemis. Je dirais donc que « toute opération militaire doit avoir un objectif ultime, non militaire, sinon c’est une perte de temps ».

Aurélien : Alors, où allons-nous à partir de là ?

Clausewitz : Bien sûr, il ne suffit pas d’avoir un plan stratégique, aussi bien défini et sensé soit-il. Vous avez besoin de la capacité militaire, tant en termes d’équipements et d’unités que de formation et de compétences professionnelles, pour mettre en œuvre le plan. Nous disons donc qu’au-dessous du niveau stratégique et de la planification stratégique vient le niveau opérationnel, où l’on essaie de rassembler toutes les activités tactiques plus détaillées des forces individuelles, dans un plan cohérent, pour atteindre un résultat qui rend possible l’objectif stratégique. Et historiquement, depuis l’époque d’Alexandre, c’est toujours la partie la plus difficile.

Aurélien : Et dans la guerre actuelle ?

Clausewitz : Eh bien, la façon la plus simple de le dire est que, même si les deux parties ont eu des objectifs stratégiques, seuls les Russes ont réellement eu des plans stratégiques et opérationnels appropriés. L’Occident souhaite depuis longtemps renverser le système actuel en Russie et, plus récemment, ses dirigeants ont également craint la puissance militaire croissante de la Russie. Mais tout cela est très incohérent et semble désespérément et paradoxalement mêlé à des croyances de supériorité raciale et culturelle sur les Russes. Le résultat est qu’il n’y a jamais eu de véritable plan stratégique, au-delà de l’espoir que le renforcement de l’Ukraine, par exemple, affaiblirait d’une manière ou d’une autre le système russe. Et quant à l’Ukraine elle-même, eh bien, l’Occident n’a jamais vraiment eu de plan stratégique, encore moins opérationnel : juste beaucoup de postures et d’initiatives déconnectées. Si l’on veut, cela revenait simplement à maintenir la guerre dans l’espoir que la Russie s’effondre. Ce n’est pas une façon de mener une guerre à mon avis : les éléments ne sont tout simplement pas connectés entre eux, et dans ce cas, vous ne pouvez pas gagner. Et maintenant, je dois aller discuter avec Toukatchevski et Patton, qui sont toujours obsédés par la guerre de manœuvre en Ukraine.

Et c’est là que la conversation s’est terminée. Mais cela m’a fait penser que l’obstacle le plus fondamental à toute « implication » de l’OTAN en Ukraine est conceptuel. Personne ne sait vraiment à quoi cela sert ni, à quoi cela ressemblerait. Personne ne sait ce que cela serait censé accomplir, ni quel serait « l’état final », en langage technique.

C’est à peu près le cas depuis le début. À tout moment, au moins depuis la fin 2021, l’Occident a été surpris par les actions russes et a dû se démener pour suivre le rythme. Les projets de traités de décembre 2021 n’étaient pas anticipés et n’ont suscité aucune réponse occidentale cohérente. La constitution ultérieure des forces russes a été mal comprise : certains pensaient qu’aucune invasion n’était planifiée, d’autres ont mal compris la nature de l’invasion elle-même et quels en étaient les objectifs. Depuis lors, l’Occident a pris au moins un pas de retard, se surprenant continuellement et réagissant aux actions russes. En outre, bon nombre de ses propres actions ont été basées sur ce qui était réellement possible (attaquer la Crimée, envoyer certains types d’équipement) plutôt que sur des actions susceptibles d’aider l’Occident et l’Ukraine à rattraper les Russes, et encore moins à prendre l’initiative. Tout cela contrevient à l’un des principes éternels de la guerre, qui est la sélection et le maintien du but. L’Occident a été incapable d’identifier le moindre objectif dans son engagement, à l’exception de celui qui est par définition impossible sur le plan militaire (le rétablissement des frontières de l’Ukraine de 1991) ou de celui qui n’est qu’un fantasme politique (l’éviction de Poutine du pouvoir.) Il serait plus juste de dire que l’Occident n’a pas d’objectifs en tant que tels, mais plutôt une série d’aspirations vaguement définies.

Il existe un exemple légèrement technique, mais intéressant qui a beaucoup contribué à clarifier ce genre de situation, alors permettez-moi de faire un bref détour. Pendant la guerre de Corée, de nombreux combats ont eu lieu entre des chasseurs américains F-86 et des MiG-15 pilotés souvent par des pilotes chinois et parfois russes. Les caractéristiques techniques des avions étaient très similaires et la différence entre les compétences des pilotes n’était pas très grande. Pourtant, le F-86 sortait victorieux la plupart du temps. John Boyd, alors officier de l’US Air Force, a étudié le problème et s’est rendu compte que, dans une situation où l’on ne pouvait tuer qu’en se plaçant derrière l’ennemi, il fallait tourner plus serré que ce dernier. Il s’est avéré que le F-86 disposait d’un avantage minime, mais en réalité vital, et qu’après plusieurs séries de manœuvres, il était généralement en mesure de se positionner derrière l’avion ennemi. L’importance de cette situation réside dans le fait que le pilote américain conserve l’initiative, alors que le pilote ennemi essaie toujours de se débarrasser du F-86.

Boyd a ensuite systématisé ce processus en le divisant en quatre étapes. Le premier est l’Observation (« que puis-je voir ? »), le deuxième est l’Orientation (« qu’est-ce que cela signifie ? »), le troisième est la Décision (« qu’est-ce que je vais faire ? ») et le dernier, bien sûr, c’est l’Action. Et puis vous recommencez. Collectivement, ces étapes sont connues sous le nom de cycle de Boyd, ou plus familièrement la « boucle OODA ». Mais ce que Boyd a réalisé, c’est que celui qui réagit le plus vite peut en fait entrer dans la boucle de l’ennemi, de sorte qu’au moment où ce dernier est prêt à agir, la situation a changé et le processus de décision sur ce qu’il convient de faire doit être recommencé. Ce principe s’applique à tous les niveaux, depuis le combat initial entre avions jusqu’au niveau stratégique.

C’est en effet la situation dans laquelle se trouve l’Occident depuis le début de la crise : courir pour rattraper son retard. Les Russes ont prouvé (sans surprise s’ils étudient l’Histoire) qu’ils étaient prompts à adapter leurs tactiques, à modifier et à introduire de nouvelles armes. Ce n’est pas le cas de l’Occident. Ainsi, nous voyons maintenant les Ukrainiens transférer frénétiquement leurs forces d’une manière ou d’une autre pour faire face à la dernière attaque, et ni eux ni leurs sponsors occidentaux ne savent avec certitude quelles attaques sont réelles et lesquelles ne sont que des feintes. En effet, il est douteux que l’Ukraine et l’Occident aient jamais eu l’initiative dans cette guerre : même la célèbre offensive de 2023 a, selon moi, été essentiellement imposée à l’Ukraine par les Russes pour épuiser davantage leur propre armée et l’aide occidentale qu’ils avaient reçue.

Or, une explication de cette disparité nous ramène en réalité aux caractéristiques techniques : non pas des avions, cette fois, mais des organisations. Le groupe dispersé du Grand Ouest qui soutient l’Ukraine est divisé entre lui-même, et son acteur le plus influent, les États-Unis, est divisé en lui-même. La Russie est une puissance unique, dotée d’un degré manifestement élevé de cohérence. (L’unité de commandement est d’ailleurs un principe militaire dans certaines traditions.) Même dans des circonstances idéales, l’Occident sera donc plus lent à réagir que les Russes, et les circonstances sont loin d’être idéales. Les Russes ont donc, et auront dans un avenir proche, l’initiative et les avantages d’une boucle OODA plus rapide.

Parce que l’Occident n’avait pas de plan stratégique au départ, et seulement des objectifs stratégiques très vagues, et parce qu’il n’a jamais eu l’initiative et ne peut pas réagir aussi vite que les Russes, parler d’une « implication » de l’OTAN est fondamentalement vide de sens. Il est vrai, à un certain niveau, que l’OTAN pourrait se désarmer encore plus rapidement en envoyant quelques unités en Ukraine, pour se faire anéantir par des bombes planantes et des missiles à longue portée sans voir l’ennemi, mais cela ne répond pas à la question de savoir à quoi servirait réellement le déploiement de telles forces.

Comme souvent, face à ce genre de problème, les dirigeants politiques se replient sur un brouillard de généralités. On nous dira que tel ou tel déploiement vise à « montrer à Poutine qu’il ne peut pas gagner » ou à « démontrer la détermination de l’OTAN à résister à l’agression ». Le problème, bien entendu, consiste à traduire ce genre d’aspiration trouble (puisqu’il ne s’agit même pas à proprement parler d’un objectif stratégique) pour le type de plans opérationnels et tactiques dont parlait Clausewitz. Dans la pratique, cela revient généralement à faire quelque chose pour faire quelque chose, ce qui est infailliblement une mauvaise idée, et aboutit souvent à des décisions prises par le biais du pseudo-syllogisme tripartite que j’ai souvent cité : nous devons faire quelque chose ; c’est quelque chose, OK, faisons-le.

Imaginez, si vous voulez, les trente-deux membres actuels de l’OTAN autour de la table, discutant de ce qui « peut être fait ». Même le principe de « faire quelque chose » serait controversé, et les États-Unis eux-mêmes risquent de toute façon d’être amèrement divisés sur la question et auront du mal à prendre position. Les pays qui ne peuvent pas ou ne veulent pas envoyer de troupes seront plus enthousiastes que ceux qui le peuvent. Les États-Unis voudront commander l’opération, même s’ils ne déploient aucune troupe. L’opération devra être commandée depuis Mons, car il n’existe pas de QG dotés de capacités similaires ailleurs en Europe. Il y aura d’interminables débats sur qui commandera la force elle-même, qui contribuera à son QG, quelles seront les lignes hiérarchiques politiques et même quelles seront ses règles d’engagement, puisque les pays de l’OTAN ont des lois différentes sur l’usage de la force à l’extérieur. Pour un conflit armé général ? Oh, et que va réellement faire cette force ? Quel est son objectif et comment saurons-nous s’il a été atteint ? Il faudra probablement des jours de discussions pour déterminer quelles sont les décisions qui doivent réellement être prises.

De plus, la décision devra être unanime : tout soupçon de désaccord interne fera « le jeu des Russes ». Un temps et des efforts considérables seront donc consacrés à des plans et des objectifs d’une complexité angoissante et intérieurement contradictoires, avec quelque chose pour tout le monde, mais rien qui ne puisse faire l’objet d’une objection sérieuse. Nous sommes déjà passés par là : l’exemple classique est le déploiement de la FORPRONU en Bosnie de 1992 à 1995, qui a souffert du problème fondamental suivant : (1) de nombreuses nations voulaient que quelque chose soit « fait », mais pas par elles-mêmes, et (2) il n’y avait rien de valable qu’une force militaire puisse réellement faire. Il en est résulté un mandat bancal et fréquemment modifié, variant en fonction de l’équilibre des forces au sein du Conseil de sécurité, impossible à mettre en œuvre (les forces n’étaient tout simplement pas disponibles) et inutile pour les commandants sur le terrain. Toute « implication » de l’OTAN serait beaucoup plus désordonnée que cela.

Mais supposons que l’État-major militaire international soit chargé de préparer des options et qu’il constate qu’il n’y en a que deux. Il s’agit (1) d’une force expéditionnaire pour combattre avec les Ukrainiens et tenter de tenir, et si possible de récupérer, un territoire, et (2) d’une présence purement démonstrative, quelque part dans une zone relativement sûre, dans l’espoir de « décourager » les Russes d’attaquer, ou au moins de marquer un point politique, quel qu’il soit. Nous aborderons dans un instant les aspects pratiques spécifiques des différentes options, mais il faut d’abord comprendre que, dans les deux cas, il faut répondre à un certain nombre de questions préalables communes.

Combien de temps est-ce que cela prendrait ? Non seulement il faut tenir compte du temps nécessaire à la formation et au déploiement, mais même dans ce cas, on ne peut pas laisser indéfiniment les forces sur le terrain en opération. Les nations effectuent généralement une rotation des forces après un déploiement de 4 à 6 mois. Cela signifie que quelle que soit la taille de la force envoyée, il doit y en avoir une autre derrière, qui s’entraîne et se prépare. Et derrière ça, une autre. Si vous n’y parvenez pas, les Russes n’auront qu’à attendre et vos forces rentreront chez elles. En fonction de la taille de la force qu’elle souhaite envoyer, l’OTAN constaterait probablement que, pour des raisons politiques et de ressources, elle pourrait soutenir un maximum de deux déploiements.

Quelle serait la posture de la force ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation juridique serait compliquée. Peu de pays de l’OTAN seraient heureux d’être explicitement impliqués dans le conflit, car cela ouvrirait leurs propres territoires nationaux à des attaques contre lesquelles ils n’auraient aucune défense, sans pouvoir frapper utilement la Russie. Il faudrait trouver une formule compliquée qui leur permettrait de répondre aux attaques russes, mais pas de déclencher un conflit (ce qui serait de toute façon suicidaire). Mais que se passe-t-il lorsque les troupes russes bouclent leurs voies d’approvisionnement ou perdent un obus d’artillerie perdu sur l’aéroport dont ils dépendent pour se réapprovisionner ? Que se passe-t-il lorsque des avions russes patrouillent continuellement juste à l’extérieur du champ d’engagement, sans manifester la moindre activité hostile ? Que se passe-t-il lorsqu’un missile survole la force de l’OTAN et frappe une cible à cinq kilomètres de là ? Que se passe-t-il lorsque des troupes russes passent fréquemment, prennent des photos et exigent finalement que les troupes occidentales quittent la zone avant une certaine date, sous peine de subir des conséquences non précisées ? Que se passe-t-il si les Russes coupent l’eau douce et empêchent l’approvisionnement en nourriture ?

Individuellement, ce type d’éventualités peut être géré par une seule nation avec des instructions claires. Le problème réside dans la recherche d’une sorte de consensus sur ce qu’il faut dire au commandant avant le début de la mission, et d’une manière de réagir aux développements inattendus. Le risque est d’envoyer des troupes armées d’une sorte de salade de mots qui dit tout et rien au commandant, et que lorsque quelque chose de véritablement inattendu se produit, le système se bloque, incapable de prendre une décision. Et nous pouvons supposer que les Ukrainiens tenteront d’impliquer l’OTAN dans les combats, par un subterfuge ou un autre, y compris, par exemple, en lançant des attaques depuis les territoires où les troupes de l’OTAN sont déployées, avec des armes occidentales.

Que se passerait-il si les choses tournaient mal ? La crédibilité d’un déploiement militaire dépend dans une certaine mesure de sa capacité à réagir aux événements et à faire face à des problèmes inattendus. Il est très peu probable qu’une force de l’OTAN envoyée en Ukraine, quelle que soit sa taille, dispose de réserves facilement disponibles, et elle ne pourrait donc pas s’engager dans une escalade. À l’époque de la Guerre froide, il existait une unité militaire multinationale de l’OTAN portant le titre accrocheur de Force mobile du Commandement allié en Europe (Terrestre), plus connue sous le nom d’AMF(L). Il s’agissait d’une force facilement disponible, capable de se déployer rapidement sur un lieu de crise. Mais l’essentiel est qu’elle n’est que la pointe de la lance et qu’elle peut être rapidement renforcée si la crise s’aggrave. Elle pourrait donc (selon l’OTAN) jouer un rôle dissuasif. La même chose n’est pas possible en Ukraine, même en principe. Supposons qu’une force de l’OTAN soit effectivement attaquée. Se retirerait-elle ? Essaierait-elle de se battre ? Jusqu’à quel niveau de pertes ? Que se passerait-il si elle était bombardée par des armes telles que des missiles ou des bombes planantes, ou si elle subissait une attaque massive par des drones, à laquelle elle ne pourrait pas répondre ? Que se passe-t-il si, après quelques tirs de démonstration, la force est menacée de destruction si elle ne se retire pas ? Non seulement cela provoquerait une crise politique au sein de l’alliance, mais il est tout à fait possible que des pays individuels retirent leurs forces du commandement de l’OTAN et les ramènent chez eux.

Comment fonctionnerions-nous ? Alors que Clausewitz s’éloignait, il tourna la tête et cria « n’oubliez pas la doctrine ! » Il avait bien sûr raison. La doctrine est ce qui indique aux militaires comment combattre, et elle doit être pratiquée régulièrement afin que les commandants à tous les niveaux la connaissent et n’aient pas besoin de se faire dire quoi faire. Durant la guerre froide, l’OTAN avait un concept de défense qui impliquait de se défendre le plus près possible de la frontière pour des raisons politiques et de se rabattre sur ses lignes d’approvisionnement et ses réserves. Pendant ce temps, les forces aériennes tenteraient de détruire les forces soviétiques de deuxième et troisième échelons, d’attaquer les centres logistiques et les aérodromes, tout en maintenant la supériorité aérienne sur l’Europe occidentale. Il existait des plans opérationnels très détaillés : par exemple, le 1er corps (britannique), renforcé à son effectif de guerre d’environ 90 000 hommes, était chargé d’arrêter la troisième armée de choc soviétique. L’espoir était qu’à mesure que l’Armée rouge avançait vers un territoire inconnu, plus éloigné des approvisionnements, elle pourrait éventuellement être stoppée à l’est de ce qu’on appelait la ligne Omega, où l’armée de l’OTAN aurait le droit de demander la libération d’armes nucléaires tactiques. Le point important à ce sujet est que toutes sortes de conséquences doctrinales en découlaient à différents niveaux, et que cette doctrine pouvait être écrite, enseignée, mise en pratique et révisée.

Rien de tout cela n’existe aujourd’hui. L’OTAN en tant qu’alliance n’a pas vraiment de doctrine militaire, et certainement pas de doctrine adaptée à la situation actuelle. Le déploiement en Bosnie en 1995 s’est essentiellement déroulé sans rien faire, et le déploiement en Afghanistan était une guerre d’un tout autre genre. Aucune armée de l’OTAN ne compte aujourd’hui d’officiers supérieurs ayant l’expérience du commandement d’opérations de grande envergure et, étant donné que le service moyen d’un soldat est généralement de 7 à 8 ans, la plupart des armées de l’OTAN ne comptent aucun soldat ayant participé à des combats, et probablement pas beaucoup d’officiers non plus. Les Russes ont conservé la doctrine militaire de l’ère soviétique pour les combats de haute intensité à grande échelle, mais nous avons vu avec quelle rapidité ils ont dû la modifier en Ukraine. L’OTAN ne pourrait jamais s’attendre à une supériorité aérienne sur un champ de bataille en Ukraine, et elle ne dispose d’aucune doctrine (ni d’aucun équipement) pour combattre dans des conditions de supériorité aérienne de l’ennemi. Elle n’a pas de doctrine pour faire face aux bombes planantes lancées à partir de champs de tir où l’avion lanceur ne peut pas être détecté ou, du moins, où sa cible est inconnue, ni pour faire face aux attaques de missiles balistiques et d’essaims de drones. (Certes, elle dispose d’équipements capables de détruire théoriquement des drones, mais elle n’a pas de doctrine pour faire face à une attaque sophistiquée d’essaims de drones à l’aide de leurres. Ses troupes ne sauraient tout simplement pas quoi faire).

De plus, nous nous dirigeons vers une conception de guerre où les unités ennemies sont faciles à trouver et à détruire, et où l’un des principes de guerre — la concentration des forces — ne s’applique plus comme autrefois. D’après les vidéos disponibles, la plupart des attaques sont désormais à petite échelle, mais coordonnées sur une zone très vaste. Ainsi, la guerre ressemble aujourd’hui à un jeu d’échecs joué sur un échiquier de deux cents cases de côté, avec peut-être une centaine de pièces par joueur. Il s’agit d’un type de guerre qui confie d’immenses responsabilités aux officiers subalternes et aux sous-officiers, qui doivent tous être soigneusement formés à la même doctrine et disposer d’équipements de communication totalement interopérables et très sophistiqués. Et même alors, nous avons vu que les nouvelles unités employées par les Russes dans la direction de Kharkov commettent toutes sortes d’erreurs lors de leurs premiers affrontements avec l’ennemi.

L’OTAN n’a rien de tout cela : ses contingents nationaux ne peuvent même pas nécessairement se parler, ses troupes n’ont pas de doctrine commune et elle n’a absolument aucune idée institutionnelle de la manière de mener une guerre de ce type, même si, par miracle, un objectif opérationnel pouvait être convenu. En fait, l’OTAN n’a jamais eu de doctrine opérationnelle offensive, ni de doctrine pour la défense des positions fortifiées statiques, comme l’a fait l’Ukraine. Sa seule doctrine consistait en une retraite combattante le long de ses propres lignes de communication. Il n’y a donc pas non plus de précédent historique à utiliser.

Jusqu’ici tout va mal, pensez-vous peut-être, mais ce n’est que l’aspect cérébral du problème, bien que sans doute le plus important. (Aucun équipement sophistiqué ne vous sera d’aucune utilité si vous ne savez pas quoi en faire.) Il y a au moins deux autres obstacles majeurs à surmonter, et le premier consiste en fait à rassembler une force : ce que les professionnels appellent la génération de force. À son tour, cela comporte une composante à la fois politique et militaire. Si l’OTAN devait un jour « s’impliquer », alors la force devrait ressembler à une force internationale, avec au moins des contingents symboliques provenant de la grande majorité des 32 pays de l’OTAN, et toutes les nations devraient apporter publiquement leur soutien politique. Dans le passé, cela a constitué un problème majeur : le déploiement international en Afghanistan en 2002 a été retardé pendant des semaines tandis que les députés allemands étaient rappelés des plages de Croatie pour donner l’approbation nécessaire à la participation des forces de leur pays. La plupart des pays doivent surmonter des obstacles juridiques ou parlementaires avant de pouvoir déployer des troupes en dehors du territoire national. Les chances qu’un obstacle politique majeur se dessine à un moment donné sont probablement de l’ordre de 100 %, même avec un petit déploiement.

Deuxièmement, la force doit avoir une structure crédible. Ce n’est pas une bonne chose que 25 des 32 nations se portent volontaires pour fournir un soutien logistique dans la zone arrière depuis la Pologne. L’état-major militaire international devra adopter le concept finalement convenu et développer une structure de force pour y répondre. Ensuite, ils devront demander aux nations de fournir les unités. Bien entendu, la politique, tant nationale qu’internationale, est également impliquée ici. Les nations pourraient très bien offrir, ou refuser d’offrir, des forces pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la mission ostensible. Certains types d’unités peuvent être rares : les communications stratégiques en sont un bon exemple. De nos jours, peu de pays ont l’expérience d’opérer en dehors de leur territoire national, et si vous disposez d’un seul régiment de transmissions opérationnel, risquez-vous de le perdre ? Il y aura également les habituelles disputes vicieuses sur le commandement. Dans la plupart des opérations internationales, il existe ce qu’on appelle une « nation-cadre », qui fournit le commandant et environ 70 % de l’état-major du quartier général, garantissant le bon fonctionnement des choses. Il est courant de changer de nation tous les six mois environ lors des missions internationales, mais cela pourrait poser un problème en Ukraine. À partir de tout cela, il faut construire une force correctement équilibrée, capable, du moins en théorie, de mener à bien une mission.

Et quelle serait cette mission ? Eh bien, nous arrivons ici au cœur du problème. Je pense qu’il est clair que l’OTAN ne peut rien faire d’utile sur le plan militaire pour influencer l’issue des combats. Par conséquent, tout déploiement sera essentiellement théâtral, visant autant l’opinion publique nationale que celle des Russes. Cette dernière affirmation peut paraître surprenante à certains, malgré ce que j’ai déjà dit, mais considérez simplement quelques éléments. Il est notoire que les armées occidentales ont laissé leur capacité à mener des guerres conventionnelles de haute intensité s’évaporer presque à néant. Comme je l’ai souvent souligné, c’est très bien tant que vous ne cherchez pas à contrarier un grand État qui ne l’a pas fait. Comme vous l’aurez compris au cours des discussions jusqu’à présent, l’OTAN serait confrontée à d’énormes problèmes de coordination, de doctrine et de génération de forces, même si elle parvenait à se mettre d’accord sur un objectif. Ses troupes ne sont pas entraînées pour ce genre de guerre et n’ont jamais opéré ensemble. Mais les unités sont là, n’est-ce pas ? Et le matériel ?

Pas vraiment. Il faudrait un article séparé pour entrer dans les détails, mais vous pouvez vérifier par vous-même la taille et la composition des armées occidentales, et avec quelques calculs, vous pouvez voir que l’Occident aurait du mal à déployer une force plus puissante que les neuf brigades entraînées et équipées par l’Occident pour la Grande Offensive de 2023, qui ont juste rebondi sur les forces russes sans rien réaliser de notable. Et ces brigades comprenaient un certain nombre d’unités et de commandants expérimentés. Une force de l’OTAN devrait couvrir de longues distances, sans couverture aérienne ni protection contre les attaques à longue portée, simplement pour être en mesure de combattre. Et une grande partie de son équipement ne serait pas meilleur, voire inférieur, à celui des unités participant aux attentats de 2023.

Mais qu’en est-il des Américains, me demanderez-vous ? Eh bien, on dit souvent que les États-Unis ont « cent mille soldats en Europe ». Mais si vous vous rendez sur le site web du Commandement américain pour l’Europe, vous verrez de nombreuses photos et vidéos, des histoires réconfortantes de coopération et d’activités de formation, ainsi que des articles sur les rotations de troupes, les exercices et les projets visant à baser davantage de troupes américaines en Europe dans les plus brefs délais. Mais il n’y a presque rien sur la force de combat réelle, et beaucoup de liens vers les niveaux inférieurs renvoient à des vidéos et à des articles de presse. En fait, si l’on consulte des sites extérieurs, y compris Wikipedia, il apparaît clairement qu’il n’y a que trois unités de combat de l’armée américaine en Europe : un régiment de cavalerie Stryker en Allemagne, une unité aéroportée de la taille d’une brigade en Italie et une unité d’hélicoptères, également en Allemagne. Les rotations, les exercices, les structures d’entraînement et de commandement, ainsi que les annonces de déploiements prévus (il y a maintenant un QG de corps d’armée, mais pas de corps d’armée) brouillent le tableau, mais le message est suffisamment clair. Les États-Unis ne disposent en Europe d’aucune unité de combat terrestre qui soit un tant soit peu apte à mener une guerre terrestre de haute intensité. Il y a bien sûr beaucoup d’avions, mais il serait impossible pour des unités aériennes européennes ou américaines d’opérer avec succès à partir de bases situées en Ukraine, et si elles étaient basées à l’extérieur, elles seraient en grande partie un symbole politique.

Avec suffisamment de temps, d’argent, de volonté politique et d’organisation, tout est possible. Mais il n’y a aucune chance, je le répète, que l’OTAN rassemble une force qui constituerait autre chose qu’une nuisance pour les Russes, tout en mettant de nombreuses vies en danger. Tout ce que je peux imaginer, c’est donc un déploiement purement politique, de forces qui ne sont pas destinées à combattre. Les planificateurs proposeraient probablement deux options : une option « légère » qui pourrait être appelée quelque chose comme une « force de liaison » ou une « équipe de surveillance », et une « option moyenne » d’une force composée d’unités de combat, même si elles ne s’attendent pas à combattre. (Il n’y a pas d’option « lourde »).

Même l’option « légère » nécessiterait une équipe multinationale, des interprètes, des agents de sécurité, des véhicules spécialisés en communication, des hélicoptères, une unité de soutien logistique et un approvisionnement garanti en carburant, nourriture et autres produits de première nécessité. A titre indicatif, la mission de vérification au Kosovo de 1998-99, sous les auspices de l’OSCE, comptait près de 1 500 observateurs, plus du personnel de soutien, avec des véhicules, des hélicoptères et des avions, pour un pays comparable en taille peut-être à la Crimée. Même alors, ils n’avaient aucune capacité de se protéger et ont été retirés pour leur sécurité avant le début des bombardements de l’OTAN. Le simple fait de tenter de couvrir les principales agglomérations de l’Ukraine représenterait un engagement massif, et la force devrait rester à l’écart des combats. Oh, et les Ukrainiens feraient tout ce qu’ils peuvent pour amener les Russes à cibler la mission, ou à donner l’impression qu’ils l’avaient fait.

Une force purement cérémonielle composée de quelques unités de la taille d’un bataillon, déployées autour de Kiev, pourrait être une option « moyenne » typique. Mais attendez : une telle force devrait être insérée, probablement par chemin de fer, sur des ponts qui pourraient ou non être intacts. Une grande partie du personnel devrait être transportée par avion vers des aéroports ou des aérodromes sous un risque permanent d’attaque. On ne pourrait pas compter sur les Ukrainiens pour un soutien logistique (ou quoi que ce soit d’autre) et cela devrait arriver par les mêmes chemins de fer et par les mêmes ponts. Et vous ne pouvez pas simplement envoyer quelques bataillons : vous auriez besoin d’un quartier général doté de communications stratégiques, d’une unité logistique, d’une unité de transport, d’une unité du génie, d’interprètes, de cuisiniers, probablement d’hélicoptères et d’une équipe de mouvements aériens. Et tout ce que vous obtiendriez serait une force incapable d’activités sérieuses, servant de cible pour les Russes et d’otages pour les Ukrainiens. Je pourrais continuer, mais je pense que cela suffit.

Ce qui nous amène au dernier point. L’Occident continue de se nourrir des investissements technologiques de la guerre froide. Ce n’est pas un hasard si même les chars et autres systèmes de combat les plus modernes envoyés en Ukraine sont des modèles des années 1970 et 1980 (bien que modifiés), ou bien développés pour être utilisés dans des pays comme l’Afghanistan. Il n’est pas évident que l’Occident dispose encore de la base technologique et du personnel qualifié pour concevoir, élaborer, développer, fabriquer, déployer, exploiter et entretenir des équipements nouveaux et sophistiqués pour les guerres de haute technologie. Il existe des types entiers de technologies, comme les missiles de précision à longue portée, pour lesquels l’Occident ne dispose pas actuellement de capacités et, en termes pratiques, il semble peu probable qu’ils les développent. (Il y a trop d’histoires de récents désastres technologiques militaires occidentaux pour même les énumérer ici.) Il n’est pas non plus évident que les États occidentaux soient en mesure d’attirer le nombre et la quantité de recrues dont ils ont besoin, et rares sont ceux qui se joindront avec enthousiasme pour se faire exploser en morceaux par les missiles russes…

En ce sens, l’Occident aurait intérêt à gérer les ressources dont il dispose, car elles sont en déclin et leur remplacement prendrait beaucoup de temps, si tant est qu’il puisse y parvenir.

C’est peut-être l’argument le plus fort contre une « implication » de l’OTAN.




Avoir laissé l’OTAN franchir toutes les lignes rouges, l’erreur majeure de Poutine ?

[Source : ripostelaique.com]

Par Jacques Guillemain

Début 2023, j’écrivais un article de politique fiction, mais qui était parfaitement réaliste.

Je reste persuadé qu’en lançant un ultimatum à l’OTAN au début du conflit, dès les premières lignes rouges franchies, Poutine aurait étouffé dans l’œuf la suicidaire escalade à laquelle se livrent actuellement les têtes brûlées occidentales, Macron en tête.

Au lieu de quoi la passivité du Tsar face à l’engagement toujours plus offensif de l’OTAN dans la guerre a conduit le monde vers un risque de guerre nucléaire qui n’a rien d’un fantasme. Tout s’aggrave dangereusement, car l’inertie de Poutine durant deux ans a persuadé les Occidentaux qu’il bluffait et qu’il n’oserait jamais frapper un pays de l’OTAN et encore moins utiliser l’arme nucléaire tactique.

Blindés, missiles longue portée, F-16, frappes en profondeur sur le territoire russe et bientôt troupes au sol laissent le Kremlin sans réaction, hormis quelques réprobations verbales sans le moindre effet.

Sonnée par le désastre de la contre-offensive ukrainienne, l’OTAN s’est depuis ressaisie, persuadée qu’elle pourrait affaiblir durablement la Russie par un harcèlement permanent, à défaut de gagner la guerre.

C’est évidemment un calcul dangereux, car Poutine n’acceptera jamais une défaite militaire et s’il fait tout pour éviter à la fois un engagement de troupes otaniennes au sol et un recours à l’arme nucléaire tactique, il est évident qu’il ne mettra jamais en danger son peuple. Acculer l’Ours russe comme veut le faire Macron avec son armée « bonsaï » ne peut que mal finir pour les Européens.

Voici ce que Poutine aurait pu décider et dire :

Le 24 février 2023, date anniversaire de l’offensive russe décidée par Vladimir Poutine pour protéger le Donbass d’une attaque ukrainienne imminente, le maître du Kremlin s’adressait à tous les peuples de la Terre, dans un message historique de nature existentielle pour l’ensemble de l’Humanité. Toutes les agences de presse du monde entier furent priées de diffuser en direct ce message à vocation planétaire, d’une gravité extrême. Il était 10 h à Moscou quand Vladimir Poutine prit la parole :

« J’ai décidé de m’adresser à l’ensemble des peuples de notre Terre, parce que l’avenir de l’Humanité va se jouer dans les prochaines heures et parce que j’estime que chaque citoyen du monde a le droit d’être informé sur les événements tragiques qui pourraient survenir très vite si les comportements irresponsables de notre ennemi historique, je veux dire l’Occident, l’emportent sur la sagesse et la raison. L’heure n’est plus à la désinformation et aux communiqués mensongers qui prévalent dans la presse occidentale depuis un an. La parole russe n’a jamais eu droit de cité, afin de mieux tenir les peuples dans l’ignorance de la politique agressive de l’OTAN. Mais cela va cesser.

Je sais que pour les peuples du monde occidental, la Russie reste l’agresseur et l’Ukraine la victime.

Mais il est temps de dire la vérité aux citoyens, car beaucoup d’entre eux vivent dans le mensonge. Il est temps de leur rappeler ce qui s’est passé depuis la chute du Mur de Berlin en 1989, depuis l’éclatement de l’URSS et la dissolution du pacte de Varsovie en 1991, décidé en signe de paix et dans l’espoir d’un rapprochement entre la Russie et l’Europe, comme en rêvait le général de Gaulle, un grand admirateur du peuple russe.

Malheureusement, aux signes de paix envoyés par la Russie et à la dissolution du pacte de Varsovie, les Anglo-Saxons ont répondu par un élargissement sans fin de l’OTAN, passant de 16 membres en 1990 à 32 aujourd’hui, malgré toutes nos protestations. C’est pourtant sur la promesse d’un non-élargissement de l’OTAN à l’Est que la Russie a donné son accord à la réunification allemande. Mais aujourd’hui, faute de garanties écrites, Washington nie cette vérité. Difficile de faire plus hypocrite.

En 1999, profitant de la faiblesse de la Russie, totalement désarticulée par la désintégration de l’URSS dix ans plus tôt, les États-Unis ont lancé une vaste campagne de bombardements sur la Serbie, notre alliée, suite à un odieux mensonge d’État accusant à tort les Serbes de pratiquer un génocide sur les Albanais du Kosovo. Cette campagne criminelle a duré 78 jours, tuant de nombreux civils.

Et par la suite, on a vu un général américain brandir une petite fiole d’eau minérale, comme preuve que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive. Encore un odieux mensonge d’État pour justifier la destruction de l’Irak.

C’est cela, la politique américaine. Quels médias parlent aujourd’hui de ces expéditions coloniales injustifiées, qui sont en réalité des crimes de guerre, compte tenu du nombre incalculable de victimes civiles ? Aucun.

Plus tard, en 2014, un coup d’État fomenté par la CIA a renversé le gouvernement pro-russe en place à Kiev, pour le remplacer par un régime à la botte des États-Unis. Et depuis huit ans, Kiev n’a cessé de persécuter les populations russophones et russophiles du Donbass, qui aspiraient à leur légitime autonomie. Cette guerre, occultée par les médias occidentaux, a fait 15 000 morts et les crimes de guerre et exactions qui y ont été perpétrés par les Ukrainiens ont largement été dénoncés par toutes les associations humanitaires internationales. Mais là aussi, c’est l’omerta la plus totale dans les médias occidentaux. Les Russes sont des barbares et les Ukrainiens sont des saints, comme chacun sait.

Les accords de Minsk, signés en 2015, avec l’engagement de Paris et de Berlin de les faire respecter, n’ont jamais été appliqués malgré notre insistance durant des années. Bien au contraire, durant ces huit années de guerre, l’OTAN a formé l’armée ukrainienne en vue d’un affrontement futur avec la Russie et les unités du Donbass. Angela Merkel et François Hollande ont d’ailleurs reconnu que ces accords étaient un leurre, uniquement destiné à gagner du temps pour renforcer l’armée ukrainienne.

Les multiples demandes de la Russie pour assurer à tous les peuples d’Europe des garanties de sécurité indispensables à une paix durable ont été systématiquement ignorées. En fait, l’Occident a tout simplement méprisé la Russie et menti au peuple russe depuis trente ans. C’est donc face à l’imminence d’une offensive ukrainienne contre le Donbass que j’ai décidé de devancer cette attaque, en lançant une opération spéciale pour protéger les populations russophones.

Je ne vais pas reprendre le déroulement de cette guerre, que vous connaissez. Mais sachez que c’est l’Occident qui a décidé de transformer cette opération spéciale limitée en un conflit OTAN/Russie, avec 50 nations qui aident l’Ukraine, dont 25 militairement.

Dès la fin de février 2022, puis courant mars, des négociations de paix ont été entamées entre Moscou et Kiev. Mais à deux reprises les Anglo-Saxons ont saboté les rencontres, promettant au Président Zelensky une aide occidentale massive lui assurant la victoire. À ce jour, cette guerre qui pouvait être évitée si les accords de Minsk avaient été respectés a fait des centaines de milliers de morts par la faute des Occidentaux, qui attisent les braises du conflit. Mais cela va cesser.

Nous en sommes au dixième train de sanctions économiques contre la Russie et l’escalade dans les livraisons d’armes de plus en plus lourdes ne cesse de s’accélérer. Persuadé que je bluffe et que je ne recourrai jamais à l’arme nucléaire, Joe Biden vient de déclarer que les livraisons d’armes à Kiev allaient se poursuivre indéfiniment. Il se trompe lourdement.

Après les chars lourds, je suppose que nous verrons aussi des chasseurs Tornado ou des Eurofighter voler dans le ciel de Kiev, pilotés par des Occidentaux en uniforme ukrainien ? Il va de soi que la Russie ne peut rester impassible devant cette escalade sans fin, qui fait des pays occidentaux des cobelligérants à part entière.

Les sanctions économiques ayant échoué et se retournant contre les Européens, les États-Unis espèrent néanmoins épuiser la Russie comme cela s’est passé en Afghanistan il y a plus de 30 ans, en équipant les talibans de missiles Stinger. Mais ils se bercent d’illusions. L’armée russe de 2022 possède des armes conventionnelles redoutables que l’OTAN tente désespérément d’acquérir, comme les missiles hypersoniques imparables. Imaginez une situation inverse, avec une supériorité technologique écrasante de l’OTAN sur la Russie. Il est clair que Biden aurait déjà envoyé ses légions sur le sol ukrainien. Mais il sait très bien que la Russie n’est ni l’Irak, ni l’Afghanistan et que l’Amérique est à la portée de nos missiles hypersoniques.

Il n’y aura pas de guerre d’usure. Il n’y aura pas de fuite en avant dans les livraisons d’armes. Tout cela doit cesser et va cesser.

C’est donc un ultimatum que je lance à l’OTAN,

À cette minute même, des missiles hypersoniques armés de charges conventionnelles sont pointés sur quatre bases militaires, en Allemagne, en Pologne, au Royaume-Uni et en France, ainsi que sur tous les centres vitaux de l’Ukraine. Et puisque Joe Biden estime que les Ukrainiens peuvent frapper impunément la Crimée, j’ai également décidé de couler le porte-avions Gérald Ford, le fleuron de la marine américaine. De plus, toutes nos forces nucléaires sont en état d’alerte maximale, les ogives étant pointées sur leurs cibles programmées, aux États-Unis et en Europe. Que les choses soient bien claires :

Si dans 48 heures à compter de cet instant, l’OTAN ne renonce pas à sa politique d’agression contre la Russie, la salve de missiles hypersoniques sera lancée. En cas de riposte de l’OTAN, c’est la salve nucléaire stratégique qui prendra le relais.

En 1962, face à la détermination de John Kennedy exigeant le retrait des fusées russes de Cuba, afin de garantir la sécurité des États-Unis, Nikita Khrouchtchev a eu la sagesse de ne pas tenter le diable. La dissuasion nucléaire n’est crédible que si le risque d’un embrasement de la planète est bien réel. Ce fut le cas en 1962 et c’est encore le cas aujourd’hui, je vous le garantis.

La question est donc de savoir si les fous furieux du Pentagone vont vouloir jouer avec le feu nucléaire et si l’Ukraine vaut bien un embrasement planétaire qui fera de notre Terre un champ de ruines radioactif inhabitable.

Si le Président Biden recule, nous mettrons un terme à cette guerre en sauvant des dizaines de milliers de vies dans les deux camps et nous pourrons enfin bâtir la paix durable de demain.

Mais s’il s’obstine, il n’y aura plus personne pour faire le bilan de cette guerre, c’est une certitude. Comme le disait Einstein :

« Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale, mais je sais qu’il n’y aura plus beaucoup de monde pour voir la quatrième »

Voici mes exigences :
– Les armes doivent se taire immédiatement sur le front du Donbass ;
– L’Ukraine sera totalement démilitarisée, seules des forces de sécurité intérieure seront tolérées ;
– Le gouvernement ukrainien actuel sera destitué au profit d’un régime pacifique ;
– La totalité du Donbass, la région d’Odessa et la Transnistrie seront intégrées à la Fédération de Russie ;
– L’Ukraine sera un pays neutre, ne pouvant adhérer ni à l’OTAN ni à l’UE ;
– Ni la Finlande, ni la Suède, ni la Moldavie ne pourront intégrer l’OTAN ;
– Toutes les armes nucléaires américaines stationnées en Europe devront être éliminées.

Enfin, toutes les sanctions économiques doivent être levées et les avoirs russes confisqués par les Occidentaux seront restitués, notamment les 300 milliards de dollars appartenant à la Banque de Russie.

En contrepartie, la Russie s’engage à garantir l’intégrité territoriale de tous ses voisins, y compris l’Ukraine dans ses nouvelles frontières. Un corridor permettant d’accéder à la mer Noire sera aménagé pour permettre les exportations ukrainiennes.

Une fois la paix revenue, les garanties de sécurité pour l’Europe seront définies avec l’aval de l’ONU et de toutes les parties.

Il est évident qu’après plus de trente années d’humiliation de la Russie et d’arrogance anglo-saxonne, aucune de ces exigences n’est négociable. Il est grand temps que l’OTAN respecte ce que nous sommes.

En ce qui me concerne, ma détermination est totale. La balle est donc dans le camp occidental. Il ne vous reste plus que 47 heures et 35 minutes pour décider de l’avenir de l’Humanité. »

Il va sans dire que ce discours provoqua un tremblement de terre dans toutes les chancelleries, un mélange de consternation et de panique dans le monde entier. Les téléphones crépitèrent sans discontinuer, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunissait dans l’urgence. Macron s’empressa de déclarer qu’il n’était pas question que la France s’engage dans une guerre nucléaire suicidaire.

De leur côté, Pékin et New Delhi annoncèrent que leurs forces nucléaires s’uniraient aux forces russes si Biden rejetait l’ultimatum de Poutine. Partout dans le monde, ce ne fut qu’appels à la paix et à la raison. Tous les pays va-t-en-guerre, un à un, se rangèrent derrière Poutine, réalisant soudain qu’ils s’étaient fourvoyés dans une guerre qui n’était pas la leur, mais qui leur était imposée par les États-Unis. Cet ultimatum venait de réveiller les consciences après des mois d’aveuglement.

Totalement isolé, lâché également par Londres, et sans doute effrayé par la détermination du maître du Kremlin, Biden annonça, par un communiqué du 25 février 2023 à midi, que les États-Unis renonçaient à toute épreuve de force et reconnaissaient le droit légitime de la Russie et de toute l’Europe à vivre en paix et en sécurité, aux conditions de l’ultimatum russe.

Dès cette annonce, depuis le front du Donbass jusqu’aux capitales des 195 nations reconnues par l’ONU, ce fut un déferlement de joie planétaire jamais vu depuis la fin des hostilités en 1945.

La troisième guerre mondiale venait d’être évitée. Certains diront que le bon sens et la sagesse ont fini par triompher. D’autres diront que c’est plutôt l’équilibre de la terreur qui a une fois de plus fait ses preuves et ramené les têtes brûlées à la raison. Mais en définitive, retenons que c’est la paix qui a gagné, pour le plus grand bien de l’Humanité.

(Tout ceci n’est que fiction mais aurait pu être réalité)