Séismes en Turquie et en Syrie : la plus élémentaire humanité commande de lever les sanctions contre la Syrie

[Source : Institut Schiller]

Alors que la Turquie et la Syrie viennent d’être frappées par des tremblements de terre à répétition et d’une rare ampleur, il est urgent que les deux pays puissent être aidés et leurs populations secourues avec tous les moyens possibles.

Ceci pose immédiatement la question des sanctions dont les Syriens sont victimes. Il est évident que les sanctions doivent être levées dans les plus brefs délais, pour les raisons humanitaires les plus élémentaires, et aussi pour assurer la reconstruction d’un pays depuis trop longtemps otage de la géopolitique occidentale. Le double tremblement de terre qui vient de se produire au sud de la Turquie et au nord-ouest de la Syrie constitue une terrible catastrophe et suscite une vague d’émotion et d’empathie dans le monde.

La situation risque cependant de s’aggraver au regard de la météo qui prévoit des températures très basses dans toute la région impliquant, concrètement, que des immeubles fragilisés peuvent s’écrouler sous l’effet du froid et du gel, sans compter les conséquences immédiates pour les enfants, les femmes et les hommes ayant tout perdu.
Le facteur temps est clef et l’on ne peut que se féliciter des réactions internationales et du fait que plusieurs pays aient déjà offert leur aide envers les populations touchées par le séisme.

Il est toutefois difficilement supportable que la même catastrophe se traduise par un impact humain très différent d’un côté ou de l’autre de la frontière entre la Turquie et la Syrie. En effet, côté syrien, cette tragédie affecte une population durement éprouvée et déjà meurtrie par des années de guerres et l’imposition de sanctions décidées par les Etats-Unis et appliquées également par nos pays.

Cette situation nous met, en tant que pays occidentaux, face à nos responsabilités et face aux valeurs que nous prétendons incarner. Allons-nous continuer à appliquer des mesures dont nous savons très bien qu’elles auront pour conséquences inexorables des souffrances indicibles, le malheur et la mort de personnes innocentes, ou bien allons nous, enfin, prendre la décision de lever ces sanctions criminelles ? Ne savons-nous pas, depuis le temps que l’arme des sanctions est utilisée, qu’elle ne frappe que les peuples ?Il est temps pour les dirigeants occidentaux de retrouver un minimum de fibre morale en prenant l’occasion de cette tragédie pour lever définitivement toutes les sanctions contre la Syrie et, dès lors, organiser la reconstruction du pays avec tous ceux décidés à y contribuer.