Qui gouverne la France ?

La vidéo et l’article suivant peuvent éventuellement en donner une idée.




[Source : Info Résistance via Stop Mensonges]

BANQUE DE FRANCE, HISTOIRE TROUBLE

La banque de France est créée le 18 janvier 1800 par un groupe de représentants de banques privées. Napoléon Bonaparte en est le premier actionnaire. En 1803, il lui confère le monopole d’émission des billets, c’est-à-dire le privilège d’émettre les billets de banque. (1)

La banque de France n’est pas la banque de la France, elle est bien déjà privée, ce qui conduira Napoléon à une citation importante :

Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers
pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du
gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne
est au-dessus de la main qui reçoit. […] L’argent n’a pas de
patrie ; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas
de décence ; leur unique objectif est le gain.

ÉTAPE 1 du scandale, la BDF gouverne le gouvernement
de 1800 à 1936

En effet, la BDF émettait la monnaie pour la France et si le pays
avait besoin d’argent, la BDF faisant un prêt, une avance
sans frais
, mais il n’y avait pas d’intérêt à rendre.
C’était déjà très bien de ne pas payer d’intérêt, mais ce
qui était déjà un problème c’est que la banque était au-dessus
de l’État, elle était privée et si elle jugeait qu’il ne
fallait pas financer tel ou tel projet elle pouvait s’y opposer. Ce
scandale va durer de 1800 jusqu’au début des années 1930 ou
la montée en puissance du communisme, du Front populaire et d’un
socialisme fort va parvenir à nationaliser en quasi-totalité la
Banque de France…

L’expression « deux cents familles »
désignait les deux cents plus gros actionnaires (sur près
de 40 000) de la Banque de France pendant
l’Entre-deux-guerres. Avant la réforme de 1936, ils constituaient
l’Assemblée générale de la Banque de France. L’influence des
deux cents familles pèse sur le système fiscal, sur les transports,
sur le crédit. Les deux cents familles placent au pouvoir leurs
délégués. Elles interviennent sur l’opinion publique, car elles
contrôlent la presse. »

Or parmi les deux cents premiers actionnaires de la Banque de
France certaines familles (Rothschild, Wendel, Schlumberger,
Neuflize…) disposaient de plusieurs membres (réduisant d’autant
le nombre de familles)

Surtout, il faut y distinguer la présence de richesse active
(essentiellement les entrepreneurs banquiers) de celle de la richesse
passive (les rentiers). Seuls les premiers disposent d’un véritable
pouvoir par leur présence au Conseil général : c’est-à-dire
les représentants de la Haute Banque. (4)

Liste des principales familles qui ont dominé et dont les
descendants dominent encore la banque en France et dans le monde.
(source)

  • Famille Caruel de
    Saint-Martin (Manufacture de Tabacs)

  • Famille Darblay (Industrie)
  • Famille Davillier (Banque)
  • Famille Fould (Banque)
  • Famille Goüin (Banque,
    Industrie)

  • Famille Gradis (Commerce)
  • Famille Hottinguer (Banque)
  • Famille Lazard (Banque)
  • Famille Louis-Dreyfus (Négoce
    de grains)

  • Famille Maingard (Industrie)
  • Famille Mallet (Banque)
  • Famille Mirabaud (Banque)
  • Famille Petiet (Industrie,
    UCPMI)

  • Famille Piaton (Industrie)
  • Famille Raphaël (Banque)
  • Famille Rimet (Négoce de
    grains, Chemins de fer)

  • Famille Robillard (Manufacture
    de Tabacs)

  • Famille Rothschild (Banque)
  • Famille Schlumberger (Industrie)
  • Famille Schneider (Industrie)
  • Famille Stern (Banque)
  • Famille Vernes (Banque)
  • Famille de Vulliod (Viticulture)
  • Famille Wendel (Industrie)
  • Famille Worms (Banque, Armement naval)

J’ai retranscrit ci-dessous une partie de la conférence d’Annie Lacroix-Riz intitulée « La Banque de France » (à partir de 4 h 51) qui explicite ce point très clairement :

Pour la quasi-totalité de la population, et je dois dire
l’historien inclus évidemment, avant qu’il ne découvre les
dossiers, un gouvernement… ça se prépare dans des conditions
diverses, mais enfin un gouvernement ça n’existe que, en régime
parlementaire, parce qu’un parlement lui donne son acceptation,
l’agrée, procède à son installation.
Eh bien ça ne se
passe pas du tout comme ça !
Depuis Bonaparte, qui a fait
à la France des institutions qui consacraient bien la victoire de la
bourgeoisie, depuis Bonaparte et la création de la Banque de
France
, c’est donc une assez vieille affaire, eh
bien la Banque de France a reçu le moyen de gouverner les
gouvernements de façon très simple. Chaque gouvernement dépend des
avances de la Banque de France, qui est un club de banques privées,

de la Grande Banque, de ce que l’on appelle la Grande Banque, et
donc, lorsque un gouvernement est pressenti, dans des conditions
qu’éclairent aussi les archives, eh bien avant de se présenter
devant le Parlement, il se présente devant ce que l’on appelle le
gouvernement de la Banque, c’est-à-dire le petit noyau des plus
grands banquiers,
les régents de la banque de France parmi
lesquels on comptait dans la période qui nous occupe, Xavier de
Wendel qui était un des maîtres des industries sidérurgiques de la
France […]
Et donc, tout premier ministre pressenti,
accompagné de son ministre des finances… et donc le gouvernement
qui dépendait des bontés de la banque de France qui lui accordait
ou ne lui n’accordait pas ses avances, le gouvernement venait
promettre au gouvernement de la Banque de France, au futur
gouvernement, de faire un bon usage bien économe des deniers,
puisqu’un État c’est bien connu, c’est toujours impécunieux,
et que cela a toujours tendance à laisser filer les salaires et
autres, et il promettait donc d’appliquer l’assainissement
financier qui était la clef de l’octroi des dites avances.
J’insiste sur le fait qu’ils promettaient, et que, Herriot en
1924 et Léon Blum en 1936 ont promis…
[…]
J’insiste
beaucoup sur le fait que… (je sais bien que cela choquera beaucoup,
mais au vu des archives que je produis ce sera difficile de
contester), j’insiste beaucoup sur le fait que le
gouvernement de la France ne gouvernait rien, mais que la Banque de
France gouvernait le gouvernement, et que, en France, il ne date
aucunement d’aujourd’hui que les banquiers et les industriels
gouvernent le gouvernement.
C’est-à-dire que le terme est
fort à la mode depuis un certain nombre d’années, selon lequel on
ne peut rien faire, parce qu’autrefois les gouvernants
gouvernaient, alors qu’aujourd’hui ce sont les banquiers
internationaux qui gouvernent est un thème qui correspond à une
réalité absolument pas neuve. » (2)

Un peu d’espoir en 1936 avec le Front populaire (3)

Après la victoire électorale de 1936, le gouvernement du Front
populaire ayant estimé contraire à l’intérêt général que le
contrôle de la monnaie soit du ressort d’intérêts privés,
décide de modifier les statuts de la Banque de France. La loi du
24 juillet 1936 vise à donner aux pouvoirs publics les moyens
d’intervenir plus directement dans la gestion de la Banque pour
pouvoir mener une politique économique d’intérêt général.

La nationalisation de la Banque de France intervient après la
Libération de la France, avec la loi du 2 décembre 1945.

Rendez-vous compte ! La Banque nationalisée est enfin aux
services des peuples, c’est l’après-guerre, la reconstruction du
pays et des 30 glorieuses. Dans cette période il n’y a pas de
dette publique. La France se finance quand elle le veut, pour
reconstruire le pays, et au taux zéro. À l’école, on apprend
qu’a cette époque, il n’y avait pas de chômage, parce qu’il y
avait un pays à reconstruire. La vérité est tout autre, c’est
parce que l’État pouvait émettre la monnaie nécessaire pour
payer les travailleurs qu’il n’y avait pas de chômage. Il y a
encore du travail aujourd’hui, des maisons à construire, des
maisons à rénover, isoler, des personnes à soigner, des enfants à
éduquer, des énergies alternatives à développer, etc.. Et bien
sûr 10 à 15 % de chômeur… Ce qu’il nous manque, c’est
l’argent pour payer le travail.

Scandale caché mise à jour par les archives enfin
libérées :
Devant la montée du Front populaire, les
banquiers privés, les industriels, notamment ceux de la sidérurgie
vont faire preuve de solidarité de caste pour s’opposer à
l’émancipation des travailleurs et favoriser l’effort de guerre
de l’Allemagne. Cette Synarchie (voir livre d’Annie Lacroix Riz)
va soutenir financièrement l’Allemagne Nazi, elle va vendre de
l’acier pour les canons, de l’aluminium pour les avions, etc.. Et
dans l’ombre ces gens-là préparent le Gouvernement de Vichy. D’où
la découverte que la défaite de la France en juin 1940 a été
voulue, provoquée pour rétablir un ordre moins populaire, plus
favorable aux affaires des banquiers, des rentiers, des patrons.

ÉTAPE 2 du SCANDALE : La fin des 30 glorieuses
gravée dans le marbre de la loi de 1973.

En 1973, les statuts de la Banque de France, laissés en suspens à
la libération, sont modifiés par la Loi n° 73-7 du 3 janvier
1973, signée par Pompidou, Messmer, Giscard d’Estaing et parue au
Journal officiel le 4 janvier 1973. Dans l’article 25, il
est stipulé que « le Trésor public ne peut être présentateur
de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». En
pratique, cela signifie qu’on oblige la République à emprunter
sur les marchés à obligation contre taux d’intérêt.

Le 22 juillet 1981, 45 députés, dont Pierre Messmer qui
avait signé la loi 73-7, ont déposé le projet de Loi n° 157,
pour permettre à la République d’emprunter sans intérêts dans
le cadre de ses investissements économiques. Ce projet n’a jamais
été voté.

À partir de 1973, c’est la catastrophe, car la France n’a
plus sa Banque pour lui avancer de l’argent à taux zéro par le
mécanisme classique du crédit. Les dettes publiques partent
réellement de cette loi. Plus tard, ce sont tous les États d’Europe
qui se voient imposer une loi identique dans le Traité de Maastricht
(article 104). De fait, tous les États d’Europe sont endettés
à partir du moment où ils abandonnent leur droit d’emprunter ou
d’émettre la monnaie sans intérêts. Aucun pays ne peut échapper
à cela. Si la Grèce, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, bientôt
la France, sont aussi endettées, cela ne tient qu’en quelques
textes de loi qu’on nous a dissimulés.

Conclusion :

Il y a une forme de solidarité de caste depuis 200 ans,
et pilotée par les grandes banques qui ne cessent de protéger leur
monopole, de lutter contre l’inflation pour protéger les rentiers.
Ces grands banquiers n’ont pas de scrupule et peuvent favoriser des
criminels de guerre en puissance comme Hitler. Ne nous étonnons pas
de voir en Grèce et en Italie 2 anciens grands banquiers défenseurs
du système pour remplacer Papendréou et Berlusconi.

Si nous avons une chose à défendre bec et ongle, c’est
le contrôle de la création monétaire. C’est de cela que nous
devons parler à la télé, à la radio, dans les journaux, sur
internet. La clef de notre impuissance se trouve dans ce processus de
création monétaire. À chaque fois que la Banque fut sous le
contrôle du peuple, le chômage a reculé, les hommes se sont
épanouis. Rappelez-vous de vos cours d’histoire : le Front
populaire a créé les congés payés, la semaine de 48 heures ;
puis après la guerre de 1945 à 1975, les fameuses trente
glorieuses.

Référence :

(1) Le secret de la liberté des banques et de la monnaie,
Philippe Nataf, Aux sources du modèle libéral français,
1997

(2) Le choix de la Défaite — Annie Lacroix Riz

(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_de_France

(4) : cf. Alain Plessis, 1982. Les actionnaires
n’interviennent pas dans l’orientation de l’institut d’émission
qui leur garantit la stabilité monétaire. Les actions de la Banque
constituent pour eux un placement sans risque.

Quelques commentaires

  • admin
    14 janvier 2014 – 18 h 35 min
    La Banque de France est toujours une entité privée, tout comme la BCE.
    Il n’est pas possible de rentrer au capital de ces banques centrales en tant que citoyens, à l’inverse des entreprises.
    Les actionnaires, qui sont des personnes morales ne le clame pas sur les toits, et entretiennent une certaine opacité sur ce plan là.
    Ils étaient 40 000, paraît-il, dans l’entre-deux-guerres, dont 200 familles remarquables qui depuis plusieurs générations se transmettent l’essentiel du capital.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Deux_cents_familles
    Ensuite, je pense que beaucoup de citoyens, sans le savoir, et qui souscrivent à certains produits financiers se retrouvent en possession de parts sociales pour la banque de France.
    Mais cela représente une petite partie seulement de l’activité.
    Le problème n’est pas uniquement de savoir qui détient, mais qui contrôle et pilote, et une chose est sur, ce ne sont pas les peuples, ni leur représentant
    Quant à la Banque centrale européenne, un particulier ne peut y accéder, seules les banques privées le peuvent. De fait, ceux qui détiennent les banques privées détiennent du capital de la BCE.
    Pour devenir banquier, il faut être coopté par un autre banquier et apporter un capital
    • marco saba
      29 mars 2014 – 14 h 35 min
      Les propriétaires réels de la BdF sont les particuliers qui contrôlent l’argent fantôme de la BdF via Clearstream, Euroclear, Swift : http://lebanquiergarou.blogspot.it/2014/03/le-reflux-bancaire-une-lacune.html
    • Pierre
      26 février 2015 – 18 h 49 min
      FAUX !
      L’unique actionnaire de la Banque de France est l’État français (et ce depuis la « Nationalisation »…). La Banque de France réalise des bénéfices (notamment par ses opérations de politique monétaire qui consistent à prêter de l’argent aux banques afin qu’elles prêtent aux particuliers) qui sont ensuite reversés à son actionnaire -> l’État et donc la Nation.
      Quant à la BCE, ses actionnaires sont les Banques centrales de l’Union européenne, dont la Banque de France (qui possède environ 15 % du capital de la BCE).
      La Banque de France et la BCE ont un statut de banque privée afin de pouvoir réaliser des opérations avec les banques privées (et réaliser ainsi leur mission de politique monétaire).
      Cordialement,
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/28/benefice-record-pour-la-banque-de-france-en-2012_3150005_3234.html
      • admin
        18 mars 2015 – 23 h 6 min
        En effet, depuis 1945, les gros actionnaires ont désormais des obligations d’État à la place des actions…
        Toutefois, la banque de France aujourd’hui ne sert pas du tout nos intérêts. Elle se comporte comme une banque privée, en créant de la monnaie pour des banques privées, qui vont ensuite prêter cette monnaie à la France… Au final, les 877 millions d’euros que reverse la BDF ne sont qu’une paille à côté de ce qu’elle crée comme dette à la France via les banques privées. La France rembourse 50 à 60 milliards rien qu’en intérêts chaque année. Alors, les 0,877 milliard de bénéfice de la BDF, c’est de l’esbroufe… Si la France pouvait créer sa monnaie, nous ferions 50 à 60 milliards d’économies par an.