Qui a tué l’été indien ?…

[Illustration : ©SNEHIT PHOTO / AdobeStock]

Par Lucien SA Oulahbib

Ah ! La belle arrière-saison disait-on, l’été indien, l’idée du prolongement de toutes ces belles journées le plus longtemps possible, le rire des enfants s’amusant dans les parcs et jardins, le fait de dire tout simplement « ah ! Quelle belle journée ! » et non comme aujourd’hui « encore une journée chaude », ajoutant l’injection du « jamais enregistrée » (ce qui est faux en plus, sans remonter à Hannibal et ses éléphants, au Xe siècle au Goéland…) ânonnée par de tristes sires qui aussitôt la sentence dite vont aller se bronzer à la piscine extérieure du SPA, ou dans leur piscine et autre jacuzzi, sans oublier le rush du W.E pour partir vite vite dès vendredi après-midi (retour lundi ou mardi. Vive la liaison en distanciel si nécessaire), souvent en avion privé vers les plages de la Côte, du Maroc, le top étant de coupler l’escapade pour certains avec un colloque, une rencontre sur « l’avenir de la planète », la « canicule » bien sûr…

Hypocrisie à tous les étages, donc, sur un coulis de canulars, caviar pour les uns, insectes pour les autres, et BFM n’est même plus dans les clous lorsqu’il prône la substitution des enfants par des animaux de compagnie alors que ceux-ci sont eux aussi, et depuis longtemps, dans le collimateur – certains prônent même de s’en débarrasser, car produisant « trop-de-gaz-à-effet-de-serre », et puis ne font-ils pas concurrence avec ce qui vient de plus en plus sur le marché en petits ou grands robots (sexy) comme dans À l’aube du sixième jour ?

Ah ! L’été indien, lorsque la teinte des feuilles peu à peu se transforme en cet orange et rouge embrasé mollement ou parfois vivement secouées par une brise agréable dans laquelle perce parfois quelques accents de fraîcheur, rappelant aussi que ce répit ne va pas durer. Encore un instant Dame Nature !…

Aujourd’hui, nous avons affaire à de si grossiers personnages (malgré leur silhouette famélique à force de sauna et de jeûne forcé) incultes et sectaires (ils ont tous signé « la Charte ») et avides, ah oui ! Que ne ferait-on pas pour toucher ses milliers et quelques euros mensuels ?… Le tout pour vendre de la m… enrobée, enrôlée, ânonnée sans sourciller, mais avec ce sourire aussi flamboyant que ces feuilles d’automne doré, les chatoyant dans le secret des villas cossues aussitôt la boîte à mensonges refermée