Pour certains, le consensus fait office de vérité

[Source : ripostelaique.com]

Par Jean Saunier

Monsieur ARN messager commente :

« Une grande majorité de Français sont favorables à la contraception, à l’avortement et à l’euthanasie et c’est très bien comme cela ».

Autrement dit, le consensus fait office de vérité, l’opinion majoritaire sert l’évidence, sans discussion, sans argument.
De même, les Français ont peur du Covid, pandémie mortelle, et acceptent toutes les mesures sanitaires : port du masque, tests de dépistage, injections répétées. Pourtant des scientifiques remettent en cause et démontrent l’inutilité et les dangers de ces mesures.

De même, les Français ont peur du réchauffement climatique, déplorent les causes anthropiques de ce phénomène, et adoptent les solutions dites écologiques : voitures électriques, éoliennes, panneaux solaires. Pourtant, des scientifiques affirment le rôle bénéfique du CO2 et dénoncent les méfaits de ces solutions.
De même, les Français approuvent les réformes sociétales liées à la théorie du genre : mariage homo, éducation à la sexualité, LGBTisation de la société, transgenrisme, sexualisation des enfants, propagande homosexuelle dans les écoles, procréation artificielle, transhumanisme. Pourtant, des scientifiques expliquent que ces réformes sont contraires à l’ordre naturel.

Mais relativement à ces sujets, une pensée unique idéologique impose sa vision de tous les problèmes qui se posent. Plus de contestation possible. Plus de débat constructif. Une seule vérité, une vérité absolue. Les Français acculturés, matraqués, conditionnés, endoctrinés, se comportent comme des moutons, allusion aux moutons de Panurge mis en scène par Rabelais dans le Quart Livre en 1552. Panurge, compagnon de Pantagruel, jette un mouton à la mer, et le troupeau entier suit ce mouton, emportant sur son passage le marchand Didenaud qui s’est moqué de Panurge et le reste de l’équipage.

De plus en plus, les Français se comportent ainsi, en « suiveurs », c’est-à-dire suivent l’opinion générale sans chercher à se forger une critique propre, suivent la majorité sans se poser de questions. Cette attitude peut entraîner une submersion générale de la population française, comme la noyade des moutons de Panurge.
Le programme transhumaniste a d’abord porté sur l’espèce humaine et les races, c’était l’eugénisme. Ses promoteurs sont tous issus de la libre pensée et de la franc-maçonnerie.

Herbert Spencer, philosophe anglais (1820-1903), ajoute à la loi de l’évolution celle de la « survie du plus apte », en 1864. Au sein de l’espèce humaine, la sélection naturelle s’opère par la concurrence entre personnes, sociétés ou races, ce qui assure l’élimination des plus faibles et le triomphe des plus aptes, et engendre le progrès.
Thomas Huxley, grand-père de Julian et de Aldous (1825-1895), et Ernst Haeckel, biologiste allemand, eugéniste radical, favorable au suicide et à l’euthanasie (1834-1919), développent toute une philosophie moniste autour de l’évolutionnisme. Philosophie fondée sur l’idée d’une continuité et d’une unité fondamentale de la nature organique et de la nature inorganique, sur l’abolition des frontières entre le végétal et l’animal, entre l’animal et l’humain. Philosophie qui reconnaît l’animalité humaine et n’accepte pas la naturalité de l’homme tel qu’il existe. Haeckel fut membre de la Ligue pangermaniste, et de la Société allemande d’hygiène raciale qui contribuèrent toutes deux à la doctrine nazie.

En France, Clémence Royer, fondatrice de l’obédience maçonnique Droit humain (1830-1902), introduit l’eugénisme radical. Elle traduit L’origine des espèces de Darwin et dénonce les « représentants déchus ou dégénérés de l’espèce ».
Paul Robin, anarchiste proche de Bakounine, pionnier de l’éducation libertaire, eugéniste (1837-1912), fonde en 1896 une Ligue pour la Régénération humaine qui promeut la contraception, l’avortement et la liberté sexuelle. Il souhaite œuvrer à l’émergence d’une « nouvelle race, scientifiquement tant améliorée » que disparaîtraient tous les « résidus d’une fausse civilisation ». Pour lui, le respect « de la chasteté, de la pureté, est le dernier lambeau le plus résistant à la destruction des doctrines métaphysiques qui ont toujours opprimé les humains ».
Charles Richet, prix Nobel de médecine en 1913 et vice-président de la Société française d’eugénisme (1850-1935), préconise « l’élimination des races inférieures et des anormaux ».

Tous sont persuadés d’avoir découvert la vérité du progrès humain, comme les genristes, les libertaires, les avorteurs, les transhumanistes d’aujourd’hui. Tous détestent le christianisme et son ordre naturel. Tous dénoncent le caractère antinaturel de la charité envers les faibles.

Margaret Sanger, fondatrice du Planning familial (1879-1966), veut séparer la sexualité et la procréation, elle dit en 1922 : « aucun espoir de progrès n’est possible tant que l’on n’atteint pas une nouvelle conception du sexe, qui ne soit pas simplement un acte procréatif, une nécessité biologique pour la perpétuation de la race humaine, mais un mode d’expression psychique et spirituelle ».
Le contrôle de la procréation a donc une double finalité. Finalité eugénique : « prévenir la naissance de ceux qui transmettraient une imbécillité à leur descendance ». Finalité spirituelle : « un instrument de libération et de développement humain ».
Pour Margaret Sanger, « par le sexe, l’humanité peut atteindre la plus grande illumination spirituelle qui va transformer le monde, qui va illuminer l’unique chemin vers un paradis terrestre ». Toujours cette illusion millénariste et socialiste de paradis terrestre.

Julian Huxley, premier directeur de l’UNESCO, théoricien de l’eugénisme (1887-1975), milite également pour la diffusion de la contraception et de l’avortement, comme moyens de limitation des naissances des êtres « inférieurs ». Il recommande d’agir sur la sexualité, en la stérilisant, et aussi sur la procréation, en la sélectionnant. N’est-ce pas ce qui se passe aujourd’hui ? Les injections géniques n’ont-elles pas pour fonction entre autres de stériliser la jeunesse ? L’avortement généralisé n’opère-t-il pas une sélection de l’espèce humaine ?

Pour Julian Huxley, « toutes sortes de possibilités pourraient émerger » si la société adoptait le système recommandé par Hermann Müller consistant à « séparer les deux fonctions de la sexualité et de la reproduction » et d’utiliser pour la procréation les gamètes de « quelques mâles hautement doués ». Cette séparation améliorerait non seulement la race humaine, mais rendrait les relations sociales plus altruistes, car moins marquées par la concurrence sexuelle, à l’instar des sociétés de fourmis ou d’abeilles. Les vœux de Huxley n’ont-ils pas été exaucés ? La procréation artificielle et le choix des gamètes ne sont-ils pas mis en œuvre par une certaine caste ? Quant aux relations sociales plus altruistes, on risque d’attendre longtemps.

Hermann Müller (1899-1965), chimiste suisse, prix Nobel en 1948, proposa la création d’une banque de sperme dans le but de collecter et de diffuser les semences d’hommes supérieurs. En 1936, il proposa à Staline de contribuer et d’employer cette banque de sperme pour régénérer la population de l’URSS. Avec de telles références, on peut évidemment vulgariser et propager l’avortement, accréditer les thèses relatives à l’euthanasie et à l’eugénisme. Les idéologues
mondialistes n’ont-ils pas pour mission de régénérer l’humanité ?

La « Ligue mondiale pour la réforme sexuelle », fondée en 1928, milite à la fois pour la contraception, l’eugénisme, et l’acceptation « des personnes sexuellement anormales ». D’où le lien entre eugénisme et révolution sexuelle. Margaret Sanger, les héritiers de Paul Robin, Julian Huxley, figurent parmi les membres et les soutiens de cette fondation. Peu après, ces individus s’engagent dans des mouvements en faveur de la légalisation de l’euthanasie. Beaucoup d’entre eux sont issus des sociétés eugénistes. Ils veulent dominer la vie. IIs veulent transcender l’ordre naturel.

La contraception permet de séparer la sexualité de la procréation, c’est le premier degré.
La fécondation in vitro permet de séparer la procréation de la sexualité, c’est le deuxième degré.
La gestation d’avec le corps, gestation par utérus artificiel, appelée ectogenèse, conçue en 1923 par le généticien britannique John Burdon Sanderson Haldane (1892-1945), n’est pas encore réalisée à ce jour, mais est préparée dans des laboratoires, et par la diffusion de sa forme « artisanale », la Gestation pour Autrui, GPA. C’est le troisième degré.

Julian Huxley, John Burdon Sanderson Haldane, et Hermann Müller se connaissaient bien. En 1939, ils ont cosigné un « manifeste des généticiens » recommandant aux gouvernements d’adopter « une sorte d’encadrement conscient de la sélection » pour rendre possible une amélioration génétique des générations futures.
Julian Huxley, président de la fondation de l’Union internationale humaniste et éthique, a donné un nom à cette vision prométhéenne de l’humanité, le « transhumanisme », et l’a déclarée « religion de l’avenir ». Humaniste, éthique, ces beaux mots enveloppent l’idéologie eugéniste.
Eugénisme : il faut cacher ce mot à la connotation nazie répulsive.

Günthers Anders, philosophe allemand (1902-1992), appelle ce phénomène « la honte prométhéenne ». Un sentiment de faiblesse s’empare de l’homme quand celui-ci compare sa condition biologique à la toute-puissance de la machine. L’homme serait dépassé par sa création, il souhaiterait devenir lui-même une machine. Mais qui est cet homme qui se sent réellement honteux face à ses propres prouesses techniques ? En quoi cette honte pourrait-elle l’aider à surmonter sa condition pour adopter la condition d’une machine ?

Aldous Huxley, frère de Julian, et petit-fils de Thomas, a exposé cette perception dans le Meilleur des mondes. Il n’a rien inventé, il a écouté ses proches.
Ces grandes figures ont eu des héritiers, que l’on trouve principalement au sein de la franc-maçonnerie : Pierre Simon, Henri Caillavet, Jean-Louis Touraine, Macron.
Le 14 octobre 2019, lors d’une conférence à l’école Polytechnique, Laurent Alexandre exprime sa vision de l’homme :

« … En revanche, vous dans cette salle, vous allez vivre un âge d’or, et nous devons créer une société inclusive… Ce que Harari appelle des dieux et des inutiles, les dieux, vous, qui maîtriserez, contrôlerez, managerez les technologies transhumanistes, et les inutiles, les gens moins favorisés, qui auront du mal dans le monde compliqué dans lequel nous rentrons… »

« La protection de la planète et la prétendue lutte contre le changement climatique sont des arguments utilisés depuis des années par certaines agences et certaines personnes très puissantes pour vendre la nécessité de réduire la population mondiale et de répandre l’avortement et la contraception… »

Le monde des Harari, Alexandre, Attali, Macron, est le monde de l’avortement, de l’euthanasie, du transhumanisme, donc de l’eugénisme. Un monde inhumain, barbare, insensible, monstrueux, sanguinaire. Des Français déculturés, manipulés, éduqués, formatés, ayant perdu tout sens de la morale et de l’humanité se rapprochent de ce monde.
Avortement dans certains cas ciblés, oui, mais quelles sont les conséquences de l’avortement popularisé pour la mère, pour le fœtus, pour la population ?
Soins palliatifs pour les personnes en fin de vie, oui, mais l’euthanasie légalisée produira des abus incontrôlables.
En tout cas, ces pratiques relèvent d’un eugénisme intolérable.

L’erreur est-elle utile à la découverte de la vérité ? Oui assurément. Mais si l’erreur est multiple, la vérité est une. Le dialogue donne lieu à l’approche de la vérité, mais les gaucho-mondialistes refusent l’échange et ne connaissent que l’insulte. En fait, la vérité absolue est inaccessible, hors de portée.