Plus de 1500 à Lyon : un bon début pour cette belle au bois dormant

Par Lucien-Samir Oulahbib

Rassemblement statique place Carnot près de la gare Perrache, puis cortège spontané dense et très hétérogène avec deux mots d’ordre « liberté » et « Macron ton passe on n’en veut pas ».

mais des hésitations le long de la Saône devant des cordons de police avant de longer place Bellecour. » la police avec nous », scandent quelques manifestants. Une bobo au balcon met son pouce en bas. Des gens dans la foule lui font un doigt. Tout est dit de cette « France (?) d’en haut », arrogante et suffisante, mais personne ne l’insulte. Foule bon enfant, sur un nuage, pour aller vers le Rhône et prendre le pont de la Guillotière, avant d’hésiter encore, d’aucun voulant taquiner les cordons qui à gauche empêchent d’aller vers la place Bellecour. Reste plus que prendre le pont pour aller vers la Préfecture ?

J’esquisse cette idée, mais rien. Non, cela se scinde. Dommage. Puis cela reprend et tourne à droite, en partie le long des Universités, de la piscine du Rhône. J’en profite pour demander que l’on me rembourse ma carte. Le vigile rigole et me sort qu’il connaît des gens morts du virus, je lui réponds que la grippe tue aussi et beaucoup selon les années, bien plus de jeunes aussi. Or ici, à ce que je vois dans les bassins extérieurs, ce sont plutôt ces tranches d’âge et moins les personnes très âgées qui viennent, mais rien n’y fait bien sûr. Je ne serais pas remboursé, vient-il tout de même me répondre après avoir été demandé [à son patron]. Je lui parle des traitements dont on n’a pas besoin, du passe qui trépassera…

Retour à la manif. Toujours ce flottement d’un mouvement sans direction déjà perçu dans les premières manifs de GJ, mais quelque chose de puissant en attente, une soif de justice, une fibre a été touchée, des gens de tous les horizons, une atmosphère des Trois Glorieuses peut-être. Ils étaient en tout cas bien plus nombreux que les samedis précédents aux dires de certains. N’oublions que Lyon est une ville cossue qui se vide durant les W.E en été, et nous sommes en pleines vacances.