Note sur le 11 septembre 2001, le terrorisme et la manipulation des foules

Par Joseph Stroberg

L’analogie avec l’eau en surfusion dans la Note sur les Gilets jaunes et les mouvements sociaux est applicable aux événements du 11 septembre 2001 et au terrorisme d’état en général. Il existe cependant une différence entre les deux. Alors que les mouvements sociaux ont tendance à partir de la base ou des leaders de cette base, le terrorisme d’état (c.-à-d. organisé en fait par les états contre leur population ou contre la population d’états voisins, comme dans le cas des événements du 11 septembre) part plutôt du sommet ou d’individus situés hors de la population visée.

Si un mouvement tel que celui des Gilets jaunes peut être canalisé dans une direction particulière (notamment violente ou au contraire non violente) en parvenant à se donner un leader suffisamment charismatique, le terrorisme d’état se passe fort bien de tels leaders, mais utilise en général le choc pour amener la cristallisation de la surfusion, c’est-à-dire l’effet recherché sur le peuple ciblé. Le choc de l’action terroriste produit une peur qui peut paralyser les capacités de réflexion et de décision, plonger un peuple en état similaire à de la léthargie, le faire se replier sur lui-même, le rendre docile, l’amener à réclamer des mesures sécuritaires à son gouvernement, etc.

Il existe également une seconde différence entre les mouvements populaires et le terrorisme. Les premiers peuvent être détournés de leurs objectifs initiaux par des « impuretés » (selon l’analogie de la surfusion), par des éléments étrangers qui produiront alors prématurément la cristallisation dans une direction différente. Un mouvement au départ non violent peut ainsi se transformer en guerre civile ou en révolution sanglante par son infiltration par des éléments perturbateurs. Ceux-ci peuvent aussi bien provenir d’états étrangers que d’agences gouvernementales du peuple concerné (par exemple des policiers en civil).

Les services secrets ou les forces de sécurité et du maintien de l’ordre ont souvent été utilisés dans différentes nations pour corrompre des mouvements sociaux ou pour les récupérer afin de les amener dans une nouvelle direction, de les discréditer aux yeux de la population générale, ou encore de rendre plus légitime leur répression. Et de ce point de vue, plus un mouvement prend de l’ampleur, plus il se fragilise, à moins d’avoir pu se doter suffisamment tôt d’un leader charismatique, puissant et représentatif (cas de Gandhi en Inde, ou de Nelson Mandela en Afrique du Sud). Bien sûr, étant donnée la nature humaine, il est toujours possible qu’un tel leader trahisse le groupe social et son mouvement ou bien soit un agent double au service réel du gouvernement ou des élites.

Les services secrets ont également souvent été utilisés pour élaborer les attentats contre des populations, des groupes ou des intérêts étrangers aussi bien que contre leur propre peuple. Ceci a été particulièrement le cas en Europe avec l’opération Gladio organisée par les services secrets américains (voir Gladio et Les armées secrètes de l’OTAN).

L’Humanité cessera de vivre de telles manipulations lorsqu’elle sera devenue mature et que toutes ses composantes fonctionneront ainsi en synergie. Actuellement, elle est plutôt comparable à un adolescent en proie à divers problèmes de santé. Lorsqu’elle sera devenue adulte, elle fonctionnera dans la transparence et dans la conscience des causes de ses troubles lorsqu’ils interviendront. Elle sera capable de régler ou de soigner ces derniers sans léser aucune de ses parties, sauf peut-être, dans des cas extrêmes, comme lorsque sa survie dépendra de l’amputation d’un membre gangréné. Actuellement, la population psychopathe peut représenter un tel membre. C’est elle qui, le plus souvent, est à l’origine des attentats, des détournements de mouvements sociaux, et de la manipulation des foules en général. Pour amputer ce membre, l’Humanité devra probablement ôter tout pouvoir à cette population particulière, et ne jamais propulser comme leader un de ses individus.