Note sur l’antisémitisme et sur le racisme en général

Par Joseph Stroberg

L’Humanité
moderne est encore comparable à une cour de récréation fréquentée
par des adolescents ou de plus jeunes enfants. Les êtres humains s’y
chamaillent pour des croyances, pour leur nom de famille ou pour la
couleur de leur peau. Pourtant, les problèmes actuels de l’Humanité
ne sont pas imputables à ceux qui appartiennent à tel clan plutôt
qu’à tel autre, même si certains ont plus de prédispositions que
d’autres à s’ériger en caïds de la classe. Ils le sont
essentiellement à cause de l’immaturité psychologique,
intellectuelle, et surtout spirituelle d’un trop grand nombre
d’entre nous, indépendamment de notre race, de notre origine
socioculturelle, de notre religion et de nos opinions politiques.

Bien sûr, certains élèves de l’école Humanité ont pu s’arranger pour engranger un maximum de ressources matérielles au détriment des autres. Ils ont pu voler les billes de leurs camarades, ou tricher pour en obtenir davantage, ou encore prêter certaines d’entre elles avec intérêt pour s’en faire rembourser le double. Cependant, auraient-ils pu le faire si en face d’eux il n’y avait pas eu d’autres enfants manquant de courage, trop faibles, ou pas assez malins pour comprendre qu’ils se faisaient avoir ?

Si on peut de nos
jours facilement reprocher à des Juifs, sémites ou convertis,
d’avoir joué le rôle de ces caïds scolaires et de s’être
enrichis aux dépens de leurs camarades moins chanceux ou moins
rusés, est-ce que ce reproche est pour autant toujours justifié ?
L’auteur a eu la chance d’avoir deux amis juifs, un camarade de
classe et un vieux cabaliste. Il n’a jamais vu en eux la moindre
tendance à jouer ainsi. Oh, bien sûr, il est capable de voir une
disproportion de représentativité juive par rapport aux non-juifs
dans certains secteurs particuliers de la vie humaine (show-business,
politique, économie et finance, notamment), mais ce fait est-il
seulement imputable aux individus liés au judaïsme ou ayant des
racines hébraïques ou encore sémites (dans ce dernier cas avec
leurs cousins arabes) ? Et surtout est-ce que ceci les concerne
tous, ou bien seulement une minorité d’entre eux, minorité qui ne
serait alors pas nécessairement représentative de l’ensemble ?

Lorsque l’auteur était enfant, à l’âge de huit ans, il a dû en cours d’année changer d’école primaire. Au début du second trimestre, il partait d’une petite école de campagne ayant sept élèves du même niveau scolaire pour entrer dans une grande à la ville, avec une trentaine d’élèves par classe. Il se trouvait notamment qu’il était le plus petit en taille, comme ceci serait d’ailleurs plus tard toujours le cas, jusqu’à la fin de ses études universitaires. Lors de la récréation matinale, il vit venir à lui le caïd de cette nouvelle classe, entouré de ses deux acolytes qui jouaient le rôle de fiers-à-bras, dont un grand balaise qui le dépassait de plus d’une tête. En passant, ce caïd n’était ni juif, ni sémite, mais français d’origine italienne et très probablement catholique. L’auteur ne se souvient plus des propos exacts tenus par celui-ci ou par son bras droit, mais seulement de leur tentative d’intimidation. À peine cette dernière achevée, il sauta au cou du grand dadais qui tomba par terre. Il ne fut plus jamais ennuyé de toute sa scolarité. La morale de cette histoire vécue est que le bourreau n’existe que parce qu’il trouve des victimes, des êtres humains habités par la peur.

Le problème de
l’Humanité n’est pas l’existence d’une race, d’une ethnie,
d’une religion, d’une culture ou d’une politique particulières,
mais des graines de caïds ou de mâles alpha pouvant se trouver dans
tous les milieux, même s’ils se multiplient davantage dans
certains d’entre eux. Pourtant, ces graines ne produisent des
arbres que si elles tombent sur un sol fertilisé par la peur, par le
manque de courage, de confiance, de compréhension et d’amour…

Les abus de pouvoir
des uns découlent du manque de pouvoir personnel des autres.
Cependant, à une époque où un nombre croissant d’êtres humains
tendent à s’ouvrir l’esprit et le cœur et ainsi à retrouver
leur potentiel individuel de croissance, d’émancipation et de
création, par réaction et sous l’effet de leurs propres peurs,
les caïds cherchent par tous les moyens à l’empêcher, ceci au
besoin en jouant sur les accusations de racisme et en faisant voter
des lois de censure et de contrainte. Ce faisant, ils s’aliènent
au contraire de plus en plus leurs anciennes victimes et ceux qu’ils
veulent maintenir dans ce rôle. Les accusations d’antisémitisme
ou de racisme par ces caïds n’auront plus d’effets lorsque
suffisamment d’individus auront vaincu leurs propres peurs, dont
celle de perdre leur réputation. Ces accusations finiront par nuire
à tous ceux qui les profèrent et par extension et malheureusement
elles risquent aussi de nuire aux millions de Juifs qui n’ont rien
à voir avec de tels caïds.

Si aucun caïd ne cherchait à se réfugier derrière sa race ou sa religion pour continuer ses magouilles, il n’existerait pratiquement aucun racisme, surtout à notre époque où la facilité des déplacements et des échanges (spécialement par Internet) permettent de plus en plus aux êtres humains de se percevoir comme des frères et des sœurs et non plus comme des étrangers. Et si aucun être humain n’avait la faiblesse de céder aux caïds, ceux-ci n’existeraient tout simplement plus. Ils se transformeraient en êtres humains normaux ou bien rempliraient cette fois réellement la fonction des mâles alpha, à savoir la protection et la défense des troupeaux et non pas leur exploitation et leur asservissement. Dans cette ligne de pensée, si les Hébreux sont les élus de Dieu, ce n’est certes pas pour asservir les goys, mais pour leur servir de bergers afin qu’eux aussi entrent un jour en son royaume qui n’est pas de ce monde.