Note sur la féminité et la masculinité

Le point de vue
exposé ici suit la ligne essentialiste selon laquelle l’essence ou
l’Esprit précède l’existence (dans la matière). La masculinité
et la féminité biologiques sont alors la conséquence d’archétypes
ou des modèles plus subtils. Ces derniers sont issus eux-mêmes des
principes cosmiques (ou universels) ou encore du divin. L’essence
masculine est la cause de la biologie masculine. Celle-ci conditionne
ensuite le comportement masculin. De même, l’essence féminine est
la cause de la biologie féminine. Et celle-ci conditionne le
comportement féminin.

Pour appréhender la
différence fondamentale entre ces deux essences ou archétypes
initiaux que sont la masculinité et la féminité avant de
s’incarner dans le biologique, on peut partir de l’Esprit
lui-même par rapport à son incarnation dans la matière. On a
coutume d’opposer l’Esprit et la Matière alors que celle-ci en
serait plutôt la périphérie si l’on conçoit cet Esprit ou la
Cause créatrice comme Une et universelle (à la fois Un et Tout). La
matière fait en effet partie de ce Tout. Dans cette optique, la
matière est comme la surface d’une sphère alors que l’Esprit
est la sphère en totalité, intérieur et centre compris. La dualité
n’est alors pas celle entre Esprit et Matière, puisque la seconde
est la surface du premier. Elle se trouve plutôt entre l’extérieur
et l’intérieur de la création, donc entre la Vie manifestée dans
la matière et la Conscience qui l’observe (voir aussi Genèse
des trois Rayons majeurs). Et ces deux polarités (la Vie et la
Conscience) d’une seule réalité aspirent à retrouver l’unité.
Elles s’attirent selon la loi d’attraction. L’attirance
sexuelle en est une conséquence subsidiaire.

Les essences
masculines et féminines découlent de deux mouvements fondamentaux
dus à la loi d’attraction : celui qui part du centre pour
aller vers la surface (ou encore de la Conscience ou du centre de la
sphère vers la Vie manifestée en surface de cette même sphère) et
celui qui au contraire part de la surface pour rejoindre le centre.
Le mouvement d’essence féminine est le premier, celui qui amène
l’Esprit (ou la Conscience) à s’incarner dans la matière et à
y faire apparaître ainsi la vie physique. Sur Terre, cette forme de
vie est de nature biologique et organique, basée sur le carbone. La
Femme est la forme physique et biologique chargée de l’incarnation
de l’esprit dans la matière, par sa matrice et sous l’effet de
la semence masculine. D’un point de vue matériel, le mouvement
féminin est comparable à la descente de l’Esprit saint dans la
Forme où il se manifeste en tant que vie ou facteur d’animation.
D’une certaine manière, il est soumis à la gravitation ou à
l’attraction magnétique de la matière.

Le second mouvement,
celui d’essence masculine, résulte de l’attraction de la surface
vers le centre ou encore de la Vie manifestée en surface envers la
Conscience centrale. D’un point de vue matériel, il part de la
surface manifestée pour s’élever vers la Conscience ou vers le
Supramental cosmique. L’Homme est la forme physique qui aspire à
s’abstraire ou à se retirer de la Matière pour s’élever vers
les sphères plus subtiles de la Conscience. Au contraire de la Femme
qui engendre la vie physique, il peut avoir la propension à la
retirer, à l’abréger, par l’usage de l’épée. Pour lui,
cette vie charnelle peut avoir bien moins d’importance que la vie
spirituelle ou mystique, ou que la vie post-mortem.

La Femme reçoit la
semence de l’Homme comme celle de la Conscience centrale pour
l’incarner dans une nouvelle vie manifestée, celle de son enfant
comme celle du nid qu’elle peut créer pour lui. Elle reçoit les
graines et les fait pousser dans une terre fertile. Dans le mouvement
opposé, l’Homme et la Conscience centrale produisent la semence,
sont les initiateurs responsables autant de l’apparition de la Vie
manifestée que de son retrait. Le mouvement féminin divise l’unité
en dualité puis la dualité en matérialité, à l’image de la
cellule initiale qui se divise encore et encore jusqu’à engendrer
le corps du bébé. Alors que le mouvement masculin tend au retrait
de la matérialité vers sa nature duelle fondamentale de créateur
et destructeur, puis vers l’unité originelle. Ainsi, l’Homme
peut aussi bien détruire les êtres vivants et les choses qu’amorcer
les processus qui permettront d’en amener de nouveaux.

Ces fondements étant
posés, on peut facilement comprendre pourquoi par nature les hommes
s’orientent aussi bien vers la guerre, les révolutions, les
conflits que vers la création de nouvelles idéologies, de nouvelles
structures, de nouvelles organisations, ou encore vers l’invention,
les découvertes scientifiques, la philosophie, la métaphysique, le
mysticisme… De leur côté, les femmes sont davantage prédisposées
à l’éducation des enfants, à la décoration, aux soins physiques
et psychologiques, à l’accumulation des ressources pour remplir
les besoins de leur progéniture et la survie du milieu familial…

Cependant, un
facteur supplémentaire peut compliquer ce schéma directeur. Il
provient du fait que chaque être est à l’image du Tout ou de
l’Unité et comporte donc en lui la dualité qui aspire à reformer
son unité. En d’autres termes, chaque être vivant, qu’il soit
biologiquement masculin, féminin ou androgyne, comporte aussi en
lui-même une dimension masculine et une dimension féminine. Chaque
être vivant est un microcosme du macrocosme, une parcelle de la
grande fractale universelle. Même incarné pour représenter
prioritairement la dimension masculine, il comporte en lui également
une partie féminine. Et incarné pour représenter prioritairement
la dimension féminine, il contient en lui également une partie
masculine.

La technologie et
l’abandon, dans une large proportion, de la conscience morale font
que l’on voit maintenant de plus en plus d’êtres humains ne pas
assumer leur biologie et leur rôle fondamental en tant que
conscience incarnée. Stimulés par exemple par leurs désirs ou par
la propagande de ceux qui gagnent à voir le chaos social se
répandre, ils préfèrent changer de sexe ou prétendre ne pas en
avoir un qui soit déterminé par la nature. C’est leur choix et si
l’on veut favoriser l’entente entre les êtres humains, on doit
le respecter, même si par ailleurs on ne l’approuve pas ou ne le
partage pas. Notons ici que ne pas approuver un choix ou un
comportement ne signifie nullement haïr la personne qui fait ce
choix ou adopte ce comportement. On peut au contraire éprouver
beaucoup d’amour et de compassion pour cette personne. On peut
comprendre ses souffrances et ce qui l’a amenée à ses choix et
comportements, même si on ne les souhaite pas pour soi-même ou pour
l’Humanité en général.