Non à l’interdiction des conférences (même djihadistes) en France

Par Lucien SA Oulahbib

Il n’est pas sûr qu’interdire de telles conférences soit tactiquement judicieux. Pourquoi imiter les néo-léninistes, ces bras armés de la Secte SHAA ? Certes, il serait possible concernant les djihadistes « modérés » (oxymore) de leur indiquer qu’ils devraient également inviter d’autres intervenants à même de leur porter la contradiction, mais il ne faudrait pas en faire un préalable. Par contre, organiser en parallèle un débat public (et les y inviter) sur « le refus djihadiste de la laïcité » ou sur l’interdiction d’établissements autres qu’islamiques en terre dominée par les arabo-musulmans serait une initiative stratégiquement opérante (avec service d’ordre approprié évidemment).

Il ne se passe pas en fait un jour (ou deux) sans que l’on n’apprenne l’interdiction de tel ou tel « débat » (même sur « l’énergie » à Science PO Strasbourg). D’aucuns s’en étonnent d’ailleurs alors que la domination néo-léniniste (et aujourd’hui queer) sur la « gauche » s’est affirmée dès les années 70 (avec Althusser, BHL, etc. Voir ce numéro de Dogma p.15) en ce sens où « la politique est la guerre continuée par d’autres moyens », cette inversion de la formule clausewitzienne reprise par Lénine.

Un Lénine bégayant De Saint-Just : « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » repris donc par ses jeunes émules post-68 (las d’un eurocommunisme mou à la Garaudy ou « ploum-ploum tralala » à la Cohn-Bendit ou Castro [l’architecte animateur « mao spontex » de VLR] comme indiqué dans l’article de Dogma ci-dessus), ce qui fait que le RN reste interdit dans les manifs, Némésis pourchassée, mais les bâchées tolérées et même admirées. En « même temps », la CFDT est aussi parfois coursée dans les manifs traîne-savates selon le nombre de petits-bourges antifas (orcs de la Secte SHAA) en tête de cortège…

N’entrons pas dans cet engrenage : le principe voltairien ne se discute pas. C’est le socle inflexible à opposer, y compris aux faux « libre-penseurs » qui refusent de distinguer cultuel et culturel dans une statue de la Vierge qui, à la différence de celle d’un Lénine déboulonnée, n’appelle à aucune intransigeance, mais plutôt au respect d’un legs, que l’on y croie ou non…

D’où en effet la nécessaire reformulation de la loi Gayssot qui avive en réalité les suspicions, aboutissant — comble de l’absurde — à l’éviction d’un Bensoussan du Mémorial de la Shoah parce qu’il aurait été le messager façon Béart (Guy pas Emmanuelle) d’une vérité empirique : le juif est consubstantiellement visé comme falsificateur par les principaux textes musulmans (et déicide par les autorités chrétiennes avant Jean-Paul II). Cette absurdité, multiforme (telle que juif=riche=milliardaire=Poutine) est avivée par le manque total de nuances dans l’enseignement du fait islamique en classe et aussi de ce qui s’est réellement passé en 1947-48 en Palestine (et qu’en est-il au fond de Jérusalem depuis 1970), ou en 1945 à Sétif, 1947 aux élections truquées en Algérie, 1954 en Indochine comme en Algérie le jour de la « Toussaint », 1958 et son » je vous ai compris », 1962 (et le massacre d’Oran et des Harkis), etc., etc..

Tout peut, doit, être discuté, même les chiffres… C’est là l’esprit français non ?…