Macron est-il pétainiste ?

Par Lucien SA Oulahbib

Oui ou quasiment selon la porte-parole de LFI, qui s’empresse d’ajouter, d’additionner avec voracité les députés du RN dans la foulée, sous le prétexte que Macron aurait dit que durant la Première Guerre mondiale Pétain avait été un « grand soldat ». Ce que personne de sensé ne nie pourtant.

Ce lien fabriqué à la hâte par cette écervelée entre Macron, Pétain et le RN en dit cependant déjà long sur le degré de décomposition avancée d’une « gauche » au passé radsoc qui avait voté dans une écrasante majorité les pleins pouvoirs à Pétain, qui a collaboré dans sa version PCF avec l’occupant nazi (première mouture) jusqu’en 1941, qui a applaudi les massacres de Berlin en 1953, en 1956, en 1968 à Prague, tandis que ses opposants trotskistes dont est issue la LFI ont eux aussi soutenu le Cambodge de Pol Pot (avec la compréhension de Chomsky soutenant aujourd’hui l’actuelle politique prônant l’injection expérimentale…) ; bref, une « gauche », toutes tendances confondues, qui n’a absolument rien fait pour qu’il y ait enfin en France un Mémorial se souvenant de la « destruction » de millions de pourtant authentiques communistes durant les soixante-dix ans du règne sans partage de la dictature léniniste (dominant encore la scène en France).

Mais il y a plus qui expliquerait peut-être cette « sortie » sinistre (au pied gauche) : cette « gauche » qui s’évanouissait en 1986 devant l’apparition de quelques dizaines de députés FN tout en se promettant de faire tout pour que cela ne se reproduise plus (des bibliothèques entières sur le sujet des associations grassement payées pour lutter contre « le racisme et l’antisémitisme ») alors qu’elle en voit arriver presque quarante plus tard le triple. Sans se demander pourquoi. Non. Cette « gauche » va certes « analyser » quelques causes toujours quantitatives (SMIC pas assez haut, libéralisme ultra, néo, etc.), mais voyant que cela reste insuffisant pour ralentir le flux et l’érosion des gestes barrières anti « extrême droite », elle préfère se rallier « en dernière instance » à la tactique stalinienne de l’antifascisme, mettant dans le terme honni tout ce qui n’est pas estampillé « vraie gauche », une façon ultime d’appliquer à nouveau la dichotomie établie par Lénine (reprise par Schmitt) entre les amis de « la » Cause et ses ennemis.

Comme si aujourd’hui (et E. Macron s’y soumet aussi en contestant de façon gauche, plus que maladroite, des votes parlementaires) il était bien plus aisé de taxer le Réel d’extrême droite (parce qu’il ne correspond plus à l’Idée qu’ils s’en font) que de réellement prendre à bras-le-corps tous ces problèmes de plus en plus saillants de sécurité, de pouvoir d’achat, d’instruction scolaire (et non de propagande), de violences sociétales contre la civilisation judéo-chrétienne et gréco-romaine (pourtant en pleine évolution : nouveaux rôles des femmes, meilleure tolérance envers le désir des jeunes de vivre leur vie, du « métèque » lorsqu’il cherche à s’assimiler ; ce qui certes ne plaît cependant pas aux adeptes de l’ethnicité « pure »). (Ceci peut expliquer le ralliement du second Pétain à une partie des conceptions nazies comme désassimiler les juifs pourtant bien insérés mais suscitant l’envie…)

Toutes ces attaques contre notre civilisation de plus en plus aboutie associant ainsi innovation et tolérance seront niées ou mises sur le compte d’un refus abscons de « s’ouvrir », terme passe-partout qui se renverse dans son contraire puisque l’on pourra par exemple reprocher à certaines victimes (femmes, homosexuels, témoins d’injustices) de ne pas être assez compréhensives vis-à-vis des « déséquilibrés » (toujours) qui les attaquent, les violent, les tuent sans que l’on sache d’où viendrait cet « équilibre » qui empêcherait ces faits tout de suite classés de « divers » (ou étalés sur cinq cents ans) par cette même engeance prétendant aujourd’hui donner des leçons d’histoire et de morale politique.

Cet amalgame fait par cette politicienne LFI est au fond le long cri de désespoir d’une « gauche » en effet à l’agonie (comme l’explique bien Houellebecq) retranchée dans ses derniers bastions (médias, Université, fonction publique) et qui n’a comme seule issue que suivre platement la dérive nihiliste de la gauche anglo-saxonne qui n’a plus que la révolution permanente du changement de sexe à proposer : marchepied pour la transformation affairiste (et non pas « libérale » qui refuse toute « licence » chez Locke et Montesquieu mettant plutôt en avant la « vertu » mal comprise par Robespierre), celle du corps et de l’esprit humain manipulés en marchandises de plus en plus « gore », ceci toujours au nom d’un « progrès » qui ne veut plus rien dire sinon à admettre que la guillotine est plus maniable que la hache. Voilà, à peu près, l’apport de la gauche depuis 1789. Ceci est somme toute très peu. Dans la foulée de 1794 jusqu’à aujourd’hui, les privilèges sont revenus se répandre de manière indue, à l’instar de ces Légions d’honneur et autres subventions distribuées précisément par légions tandis que les libertés s’effacent peu à peu, surtout depuis la nuit du 5 août 2021…

Une gauche à la dérive, donc, qui tient en l’air uniquement parce qu’elle nie que le réel se soit dérobé sous ses pieds. Ceci fait l’affaire d’un E. Macron qui aura beau jeu de montrer qu’il est en effet l’anti-Pétain par excellence, puisqu’il a pour objet de détruire ce que précisément ce dernier prétendait accomplir (et qu’il n’a pas fait, voir Rhombe sur ce sujet), comme la défense de la famille et du peuple français.

Et sur ces deux questions, il y a bien de plus en plus une alliance non seulement objective, mais aussi subjective entre E. Macron (les LR) et la Nupes. Cependant, il leur reste peu de temps pour « finir le sale boulot » tant les exigences de plus en plus démentielles des responsables UE et US — en l’occurrence se servir de la guerre contre Poutine pour accomplir ce que le virus n’a pas su faire (propager la peur et la famine) — vont immanquablement créer des secousses salvatrices qui les balaieront. À moins que tout soit déjà joué et qu’il ne « nous » reste plus que les yeux pour pleurer devant un tel gâchis, alors qu’il y aurait tant à faire, du moins si le peuple français dans ses tréfonds savait qui sont ses réels amis au lieu de donner encore le pouvoir à ses ennemis affublés il est vrai de visages d’ange à l’instar de Dorian Gray.