LE MUR DES LAMENTATIONS.

Par Alliance

LE MUR DES LAMENTATIONS.

Il y avait un jour, deux hommes vieillissants assis et adossés à un vieux mur de pierre défraîchie, mais toujours solide et infinis d’un côté comme de l’autre. Cette muraille était également immense en hauteur comme en longueur. Elle semblait ne pas connaître de fin, ni de gauche, ni de droite et impossible à contourner.

Le premier homme aux cheveux gris dit :
– Cher ami, je me demande bien et ce, depuis très longtemps, si quelque chose de merveilleux se cache à nos yeux derrière ce rempart insurmontable à première vue?

Le deuxième homme aux cheveux blancs répondit :
– Personnellement, je ne vois pas l’utilité d’en acquérir la connaissance, mais si cela t’intéresse vraiment, regarde à ta gauche, derrière le gros arbre, tu y trouveras une échelle de longueur aussi infinie que cette citadelle. Intimement, j’en connais l’existence, mais ne désire aucunement en bénéficier. Libre à toi de faire selon ta volonté.

Le premier prit donc l’échelle qui était de hauteur suffisante et vint l’appuyer à la cloison rocheuse. D’un pas déterminé et avec lenteur, il gravit une a une les palettes de bois lui donnant accès enfin, à ce savoir nouveau qui nourrissait son cerveau imaginatif depuis un moment. Bien sûr, l’effort était appréciable pour le vieil homme, car l’échelle était vraiment très haute. Plusieurs heures de travail laborieux, mais néanmoins méthodique, un pas en appelant un autre, résolu à conquérir ce ciel si convoité.

Sa détermination fut récompensée. Une fois au sommet, le vieil homme s’illumina. Il y avait à l’horizon des choses merveilleuses. Des couleurs chatoyantes, magnifiques, magiques comme des soleils de pureté enivrants et de suaves expressions d’arc-en-ciel de vie. Des étoiles et des univers illimités…solennité féerique dans un silence patriarcal. Quelle splendeur se dit-il. Calme et beauté sans nom.

Puis, le soleil de ses yeux s’obscurcit soudain et fit place à la tristesse du regard.

Il redescendit donc lentement en se disant :
– Que pourrais-je bien faire de ce savoir nouveau? Je ne puis l’atteindre en sautant de l’autre côté, car cela me tuerait sûrement. Je ne peux passer l’échelle de l’autre côté, trop lourde pour moi. Je ne puis contourner ce mur, je le soupçonne d’être de construction solide et sans failles et de plus, ses fondations sont sûrement très profondes.

Le vieil homme quelque peu déçu, retourna donc auprès de son ami. Celui-ci le regarda avec un sourire plein de tendresse, digne d’une longue amitié et se retourna sans mot dire.
Dès ce jour, les deux hommes n’avaient finalement, plus rien en commun, car celui qui sait, même s’il ne peut l’atteindre, aura toujours dans son cœur ce savoir nouveau, que la vie est bien plus vaste en merveille que le présuppose notre quotidien.

Michel Alliance

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Prise de conscience :

Croire n’est pas la voie.
Connaître n’est pas la voie.
Savoir n’est pas la voie.
Tout ceci n’est qu’orgueil.
Être attentif au souffle de l’esprit, l’intuition.
Être équilibré comme l’arbre, les cheveux vers le ciel, les racines terre-à-terre et le tronc solide qui distribue les équilibres entre ciel et terre.
Voilà l’arbre de vie. Voilà l’HÊTRE.