Le monde peut-il encore éviter une guerre entre les États-Unis et la Russie?

[Source : Strategika 51]

Loin des diversions médiatiques ou les futilités absolues des réseaux sociaux, la montée en puissance des capacités d’une frappe fulgurante contre la Russie en Europe orientale continue à une cadence soutenue.

La crise économique et financière mondiale, l’effondrement total de la propagande occidentale et la faillite du système politique US ne laissent à l’État profond qu’une option. La pire de toutes: une escalade de la politique hostile contre la Russie, laquelle ne peut aboutir qu’à un affrontement. D’abord par proxy. Puis direct. Avec des conséquences fort désastreuses pour l’ensemble des protagonistes et des retombées catastrophiques pour le système de sécurité collectif.

En réalité, le leadership russe, tout comme son homologue US, est préparé à cette ultime éventualité. La seule variante est de savoir qui le premier va perdre son sang-froid et la maîtrise du jeu de dupes pour dévoiler son intention finale. Tous les éléments laissent entendre que c’est l’actuelle équipe à la Maison Blanche qui va déclencher les hostilités et mener ouvertement une campagne hostile d’une ampleur inédite contre Moscou. Peu importe le prétexte avancé, que ce soit la reprise d’éléments de guerre psychologique basés essentiellement sur l’accusation d’une ingenrence russe dans les élections présidentielles US et par voie de conséquence une ingérence russe visant le sabotage de la démocratie parfaite et exceptionnelle (l’image ne tient pas mais la symbolique est un élément à charge) ou encore le blocage de la guerre en Syrie, la paralysie de l’Ukraine, l’accès de la marine de guerre en Méditerranée, la guerre des vaccins et les pertes occasionnées aux Big Pharma par une soi-disant contre-propagande russe visant à décrédibiliser les vaccins occidentaux, l’alliance avec la Chine, la percée russe en Afrique australe et occidentale, etc. Le prétexte de l’ingérence russe dans des présidentielles US chaotiques et dignes d’une république bananière (le terme a été lancé par l’ex-président George Bush Junior) de quatrième ordre sera probablement utilisé par l’État profond qui a désigné Joe Biden pour relancer un conflit “dur” avec la Russie. Cela permettra de camoufler la faillite du système politique US, totalement obsolète et corrompu sous les bruits de bottes et le tonnerre d’une guerre symétrique d’envergure mondiale.

Une guerre avec la Russie n’est pas un expédient aisé, loin s’en faut, c’est même une voie suicidaire. Mais l’Empire n’a plus d’options alternatives. Sa narration ne suscite plus d’adhésion comme le démontre l’échec de l’ingénierie sociale en Syrie ou encore au Myanmar en dépit d’efforts colossaux. La manipulation autour du nouveau coronavirus a achevé le peu de crédibilité qu’avait son appareil médiatique auprès de ses propres populations. L’épisode du Capitole n’est pas clos. A force de vouloir supprimer la symbolique de cet incident inhérent au déclin des nations, ce ne seront pas des manifestants dans une ambiance bon enfant qui vont menacer le siège du pouvoir législatif américain mais des missiles hypersoniques à têtes nucléaires tactiques multiples et indépendantes. Le scénario de l’horloge sonnant minuit n’a jamais été aussi proche du réel.

Le monde pourra t-il éviter une guerre entre les États-Unis et la Russie avant qu’il ne soit trop tard?

Le cycle entamé laisse entrevoir des épisodes pires que celux des années précédentes. La plupart des pays se préparent à la guerre. La Chine, longtemps adepte du profil bas et effacé, d’une politique étrangère sort basée sur le développement économique, est maintement persuadée de l’inéluctabilité de cette éventualité. Et cette évaluation n’est pas en relation avec le statut de Taïwan ou les îlots de la mer de Chine méridionale mais avec une perception assez lucide des intentions réelles de ses adversaires.

L’Etat profond à court de moyens, veut venger ses revers en diabolisant Vladimir Poutine comme il l’a fait avec tout chef d’État dont la posture est jugée non-conforme et hostile aux intérêts de l’Empire. C’est un schéma usé et dangereux. Le retour des bellicistes à Washington fut marqué par une manœuvre très mal habile visant à supprimer toute référence au passé d’une caste vivant essentiellement de la guerre. Prétendre la naïveté est un moyen de diversion et dé-concentration.

La paix mondiale n’existe plus. Le cycle d’airain vient tout juste de commencer.