L’âme d’une nation

Par Joseph Stroberg

Sachant qu’une nation est un groupe humain partageant une même culture, une même histoire et une même langue, on peut considérer que celui-ci est également uni par une conscience ou une âme commune. Même si des événements géopolitiques, militaires, ou de nature économique sont à l’origine de la formation d’une nation, celle-ci finit par développer aussi en quelque sorte une âme, de même que pour d’anciennes maisons occupées par plusieurs générations d’individus. À partir d’un tel point, l’extérieur peut tenter de détruire la nation ou les familles occupant la maison, mais l’âme subsiste. Ceci a été particulièrement illustré dans le cas de la nation polonaise qui a subi trois partitions successives, le troisième partage ayant abouti en 1795 à son démantèlement au profit de la Russie, de la Prusse et de l’Autriche.

À partir du 24 octobre 1795, la Pologne n’existait donc plus en tant qu’État ni comme entité géographique et sa nation se voyait divisée en trois morceaux d’importance voisine. Cependant, l’âme polonaise a survécu, notamment grâce à plusieurs artistes, dont le poète romantique Adam Mickiewicz. Celui-ci est d’ailleurs considéré par certains comme ayant incarné l’âme polonaise et ayant fait figure de guide des Polonais en exil.

L’Histoire de la Pologne tend à démontrer qu’une nation dépasse les cadres politiques et géographiques et peut survivre culturellement et spirituellement grâce spécialement à ses artistes et à ses penseurs, en dépit de toutes les agressions subies. Si la Pologne est morte une seconde fois, ceci lors de la seconde guerre mondiale au profit de l’Allemagne et de la Russie, elle s’est réincarnée ensuite et sa nouvelle personnalité est toujours habitée par la même âme.

De nos jours, les élites mondiales libérales et globalistes planifient l’achèvement du Nouvel Ordre Mondial par la désintégration des nations au profit de vastes entités « régionales », des unions artificielles correspondant approximativement aux masses continentales, telles que l’Union européenne. À cette fin, elles ont en particulier stimulé de vastes mouvements d’immigration en provenance de nations du Tiers-monde, en les déstabilisant par la guerre (Afghanistan, Irak, Soudan, Libye, Syrie, Yémen, etc.). Elles imposent également des politiques économiques d’austérité tout en récupérant la manne financière en provenance des masses laborieuses. Elles financent et stimulent le terrorisme. Elles organisent de fausses révolutions « colorées ». Elles pratiquent l’ingérence prétendument « humanitaire ». Etc.

Même si le Nouvel Ordre Mondial parvient à effacer les nations de la surface de la Terre, leur âme survivra. Celle-ci pourra se réincarner après la disparition de ce dernier, même en absence de structures étatiques et de gouvernements. La conscience, l’âme, survit à la mort des formes qu’elle habite. Face à la puissance coercitive et au pouvoir financier des élites mondiales, il est vain et inutile de lutter contre la disparition des nations. Celle-ci a toutes les chances de survenir malgré toutes les tentatives désespérées des peuples ou plutôt de certains de leurs membres. La globalisation est en marche irrésistible. D’un certain point de vue, elle a commencé au moment de la Révolution française.

Si l’immortalité physique d’un corps humain et d’une nation est impossible, il en est de même alors pour le Nouvel Ordre Mondial. Celui-ci aura une fin et elle sera d’autant plus rapide que l’âme des nations restera forte et vivante dans l’esprit des hommes. Elle sera  d’autant plus rapide qu’ils auront eux-mêmes préparé en conscience le monde d’après. Il importe donc maintenant bien davantage de s’occuper de la préparation de l’avenir que de conserver les nations et les formes du passé.