La « gauche » entre mensonges et traditions inventées

[Extraits de : vududroit.com]

Par Régis De Castelnau

On sait depuis Aristote que la « démocratie représentative » est nécessairement une oligarchie. La démocratie c’est le pouvoir des pauvres sur les riches : « Il y a démocratie quand les hommes de naissance libre et pauvres, étant en majorité sont à la tête des affaires publiques et oligarchie quand les gens riches et d’une naissance au-dessus du commun, et en petit nombre gouvernent »

Donc pour l’instant, on s’accommode de cette oligarchie devenue d’ailleurs ploutocratie depuis l’installation de Macron à l’Élysée par les oligarques français. Mais notre fondé de pouvoir de l’Argent est aussi un psychopathe. Avec sa dissolution surprise, il a par conséquent foutu un singulier bordel institutionnel.

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Le 7 juillet dernier a vu une alliance électorale entre la bourgeoisie oligarchique et la petite bourgeoisie qui se présentaient pourtant avant le premier tour comme des adversaires irréductibles. L’objectif de cette alliance conjoncturelle était clair : empêcher le RN soutenu massivement par les couches populaires de s’approcher du pouvoir. (…) on a mis en place des désistements croisés, pour garantir le retour à l’Assemblée du maximum de Playmobils macronistes et le maintien d’une force dite « de gauche » parfaitement hétéroclite, dont le pire symbole est la cohabitation entre Hollande, le président belliciste parjure partisan inconditionnel du massacre de Gaza et Aymeric Caron défenseur des moustiques et soutien méritant de la cause palestinienne. Pour arriver à ce résultat, on avait bricolé un soi-disant programme en y incluant scrupuleusement la contradiction principale empêchant son application. À savoir le maintien d’un européisme quasi fanatique rendant impossibles les quelques engagements sociaux. Et histoire de mener l’imposture jusqu’au bout, l’assemblage avait été nommé « Nouveau » Front populaire par référence à l’ancien, qui n’avait pourtant rien à voir.

Mission accomplie

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Mensonges et traditions inventées

Pour arriver à leurs fins, les dirigeants du NFP alignent sans désemparer mensonge après mensonge. Pour commencer, on opère un glissement, en ne revendiquant plus la victoire sur le fascisme, mais en prétendant que c’est leur programme qui a été plébiscité par le peuple français, en n’hésitant pas sur un romantisme surjoué parlant sans peur du ridicule « d’un élan qui s’est levé aux quatre coins du pays ». Avec 27 % des voix, le plébiscite a une drôle de figure. (…)

Dernier argument stupide, celui selon lequel Macron en ne nommant pas un Premier ministre NFP commettrait un putsch. C’est ridicule, mais cela nous permet de rappeler que si putsch il y a eu, c’est en 2017, avec l’installation au pouvoir d’Emmanuel Macron par une opération s’apparentant un coup d’État politiquement organisé par le Parti socialiste, François Hollande et Jeanpierre Jouyet en tête.

Macron remis en selle ou cadavre en sursis ?

Et aujourd’hui, ce Macron remis en selle par le sauvetage dont la « gauche » l’a gratifié, dispose de l’initiative et va donc pouvoir manœuvrer. Histoire de se débarrasser de cette fausse « union de la gauche », il va même peut-être trouver astucieux de nommer un quelconque des bras cassés, pioché dans la vitrine du NFP, pour le voir immédiatement exploser en vol, ce qui permettrait plus facilement d’écarter LFI. Et de reconstituer le « bloc central » qui serait peut-être minoritaire au Parlement, mais gouvernerait comme l’a fait Élisabeth Borne, à coups de 49-3. Le temps pour Macron de récupérer le pouvoir de dissolution en septembre 2025 et de préparer l’avènement du successeur que lui désignera l’oligarchie.

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