La France revivra-t-elle?

Par Joseph Stroberg

Il y a plusieurs siècles et sur un plan occulte, la France était considérée comme la patrie de la Nouvelle Alliance du Christ. La royauté française recevait l’onction sacrée à Reims, comme descendant prétendument du roi David via les Mérovingiens. La France a ainsi été longtemps reconnue comme la fille aînée de l’Église, et son roi était le lieutenant du Christ (en théorie). Cependant, elle a subi de multiples invasions depuis l’époque romaine et les Celtes initiaux se sont dilués. Par analogie, la région géographique correspondante s’est retrouvée comme un corps malade dont les différents organes ne pouvaient plus fonctionner en harmonie. Les Bretons, les Bourguignons, les Normands, les Auvergnats, les Béarnais, les Provençaux, etc. représentaient autant d’organes disparates peu capables de se coordonner. La France était devenue dyspraxique.

Pour pouvoir retrouver un état fonctionnel, ce corps s’est alors doté d’un cerveau puissant : Paris, l’Île-de-France. Pour que son âme celte puisse réintégrer un jour pleinement le corps, la France est devenue une nation mentale, intellectuelle, regorgeant d’esprits forts et créatifs, artistes, inventeurs, penseurs… qui ont longtemps influencé le monde. Le problème est que la Révolution française l’a véritablement décapitée et sa voix s’est progressivement éteinte, n’étant plus qu’un écho de plus en plus lointain de ce qu’elle était originellement.

Le roi de France n’était pas le despote absolu que la propagande républicaine a voulu faire croire, mais avant tout le protecteur du peuple, même si dans la pratique tous les rois n’ont pas joué adéquatement ce rôle. Cette révolution a été le fer de lance du renversement, puis de l’inversion croissante des valeurs, des symboles et des principes immémoriaux pour aboutir à une société corrompue de la tête aux pieds. La République a prétendu se préoccuper du peuple, mais dans la pratique n’a jamais vraiment pris en compte ses intérêts vitaux, car dès le départ, elle a été sous la coupe de sociétés secrètes élitistes et de groupes aux objectifs et aux idéologies contraires. La démocratie a prétendu écouter la voix du peuple, mais dans la pratique, par le biais des systèmes représentatifs, ne lui a jamais laissé le moindre degré de souveraineté et de capacité de décision autonome. Et devant la multiplicité et la complexité croissante des lois, règles et règlements démocratiques ou républicains, les serfs du Moyen-âge se trouvaient en fait plus libres que l’individu de nos sociétés soi-disant développées. (voir La bureaucratie contre la liberté et Société libre ?).

En blessant mortellement l’Église, en décapitant la tête — le Roi, la Révolution a empêché que la France retrouve son âme. Depuis lors, celle-ci se comporte comme un mort-vivant de plus en plus zombifié. Même si le Catholicisme romain et plus récemment le Vatican se sont prétendus représenter l’Église du Christ, cette dernière est de nature nettement plus subtile que les pierres des cathédrales et des monastères. La France ne pourra pas retrouver sa grandeur et son âme sans reconnaître et retrouver son rôle chrétien fondamental, indépendamment de toute structure formelle contraignante, et sans se redonner un guide, sous forme d’un Grand Monarque ou d’autre chose, qui soit apte à la guider et à lui rendre sa lumière perdue. De manière imagée ou symbolique, la tête décapitée devra être replacée et recousue pour que le corps retrouve non seulement sa vitalité, mais aussi son âme. Le Grand Monarque fait partie des gènes de la France, à cause des grands rois qui ont marqué son histoire depuis ses origines. Elle ne pourra réellement revivre sans une figure équivalente, au moins pour le temps de sa convalescence et de sa régénération.

La crise de la Covid-19, largement aggravée, sinon créée, par une partie des élites mondiales et globalistes devrait permettre au peuple (lorsqu’il se réveillera de son coma et de l’anesthésie de l’opération subtile destinée à lui permettre de retrouver sa tête et son âme) de réaliser l’état avancé de la maladie mortelle dont il a été victime. La France ressuscitera au moment même où elle retrouvera sa conscience millénaire, son essence royale, et le sens de sa mission particulière parmi les nations en tant que fille aînée de l’Église du Christ, en tant que patrie de la Nouvelle Alliance et berceau de la Nouvelle Jérusalem. Envolée purement poétique? Ou bien réalité future possible? L’avenir que nous construisons est fortement conditionné par l’orientation de nos pensées et par l’énergie que nous leur fournissons, selon leur intensité, leur concentration, leur acuité et leur durée. Qui vivra verra.