La conscience humaine et l’ego

Pour résumer ou paraphraser une partie de l’article (Constitution ésotérique de l’Homme) et en déduire un point de vue concernant l’ego :

L’Homme dispose
d’un corps physique équipé de sens pour lui faire percevoir son
extérieur;

Il dispose d’un
équipement ou véhicule sensible (le corps « astral »)
pour réagir aux perceptions sensorielles, pour les éprouver à
l’intérieur de lui en les y laissant pénétrer, et ceci
représente déjà une forme de conscience;

(Source : Mystère de la vie)

Il dispose d’un
véhicule mental qui lui permet d’observer ses réactions aux
perceptions (et donc de connaître les relations entre les choses et
les êtres observés).

Cette capacité à
observer les réactions aux perceptions représente un premier aspect
de la conscience de soi ou conscience individualisée;

L’ensemble des
trois véhicules physique, sensible et mental représente la
personnalité. La conscience de soi qui en est issue ne comporte
aucune tendance morale, car elle est seulement produite à partir de
sensations physiques, d’impressions astrales, et de perceptions
mentales.

Le développement du
corps physique le renforce, le rend plus résistant, afin d’offrir
une meilleure capacité d’emprise à la volonté qui se sert de
lui.

Le développement du
corps astral le rend plus perméable afin d’être pénétré de
toutes réalités.

Le développement du corps mental le rend fluide afin que la tendance naturelle du mental à séparer, différencier, analyser, juger… les réalités soit compensée par la capacité à percevoir les points communs qui les unissent, à établir leur synthèse.

La résistance du corps physique, la perméabilité de son corps
astral et la fluidité de son corps mental permettent à l’être
humain de s’exprimer comme :

  • un être d’action dont la
    volonté ne rencontre pas d’obstacle en lui-même. 

  • un être de sensibilité qui ne
    se limite plus à ce qu’il éprouve, mais est devenu conscient de
    ce que toute chose et tout être ressentent.

  • un être de compréhension dont l’intelligence rassemble
    au lieu de discriminer.

Le développement de
la personnalité amène la coordination de ces trois corps afin
qu’ils fonctionnent ensemble dans l’unité, ceci par
l’établissement de multiples relations réciproques entre eux. Il
en émerge la Raison. Celle-ci amène les émotions d’un individu à
suivre la direction imprimée par ses pensées et à traduire
celles-ci en acte.

Cependant, l’Homme
dispose d’un autre véhicule, le corps causal (celui qui est la
cause des trois précédents, l’auteur de leurs fonctions
psychologiques et psychiques). Le corps Causal est l’Identité
(l’être) qui réside au centre de la psyché de l’Homme. Cet
être de l’Homme est doté de trois facultés : la Volonté (cause
du corps physique), la Sensibilité (cause du corps astral) et
l’Entendement (cause du corps mental).

Par sa volonté,
l’Homme est capable d’initiative, par sa sensibilité il cultive
des valeurs et par son entendement il peut émettre des jugements
(évaluations, appréciations…).

Son libre arbitre
provient de sa capacité à agir en fonction de jugements de valeur
(ou de discernement de qualités) sur les choses et les êtres. Un
enfant ne possède généralement pas une telle capacité de
jugement, évaluation, appréciation ou discernement sur la base de
valeurs et donc aucune capacité à agir autrement que de manière
automatique ou réactive, sans libre arbitre.

L’Homme est aussi
une créature dont la sensibilité est observée par son propre
entendement et dont l’entendement est armé de volonté. C’est à
cette condition que l’homme est « conscient d’être
conscient ».

Le corps Causal est
donc la structure de substance subtile qui renferme ces trois
facultés et les fait coopérer pour que l’homme soit libre et
soi-conscient. C’est pourquoi ce corps est aussi l’âme de
l’homme, l’essence de toute pensée vraie, de tout sentiment
compatissant, de toute action libre.

C’est parce que ce
corps cherche à transmettre sa triple capacité de comprendre, de
ressentir et de vouloir, dans des mondes plus denses que celui dans
lequel il habite, qu’il s’associe avec les trois corps physique,
astral et mental. Ces corps ne sont donc que des véhicules.

La soi-conscience
provenant du corps causal résulte de la combinaison de la volonté,
la sensibilité et l’entendement qu’elle infuse aux véhicules
correspondants (physique, astral et mental, dans l’ordre). Elle est
d’essence morale, par la puissance de la vertu de l’âme.

De l’opposition
entre la conscience de soi instinctive provenant de la personnalité
et de la soi-conscience morale provenant de l’âme naît un combat
intérieur entre le « Bien » et le « Mal ».

À force de
persévérance, le corps causal amène progressivement la conscience
qui réside dans la personnalité au même degré de moralité que
lui. Lorsque ceci est atteint, la personnalité est alors
« transfigurée » et l’Homme pénètre sur le « sentier
de sainteté ».

D’un certain point
de vue, l’ego de l’Homme n’existe pas vraiment. Il ne s’agit
pas d’une entité ou d’un système spécifique au même titre
qu’un des corps évoqués. Il s’agit plutôt d’une conséquence
du processus de conscientisation de la personnalité sous la
directive de l’âme. Cet effet se manifeste surtout à partir du
moment où le mental de l’individu est actif et tant que la
personnalité n’est pas transfigurée ou proche de l’être.

L’effet d’ego se
manifeste notamment tant que la coopération entre le corps mental et
le corps causal n’est pas suffisamment harmonieuse. Dans cette
coopération, le corps causal fournit « l’intuition d’être »
puis le corps mental dote l’individu de pensées qui permettent de
refléter cette intuition dans des perceptions de soi, répétées.
Cependant, en absence de synergie suffisante, et donc lorsque
l’influence de l’âme reste secondaire, les perceptions de soi
sont déformées par la « matière », les mirages et les
illusions qui perturbent encore les perceptions sensorielles, les
réactions sensibles à ces réactions, ainsi que les observations,
interprétations et déductions mentales établies sur la base de ces
réactions.

L’ego existe
surtout par l’incapacité relative et transitoire de l’être
humain à se laisser pénétrer des réalités extérieures et à les
observer de manière fluide.

Le sentiment
d’importance de l’ego, sa surestimation, provient du mouvement
dont il procède : du plan physique dense (représentant la
multitude, en raison notamment du fait du grand nombre de molécules
ou d’atomes dans un objet solide) vers le mental plus aérien
(représentant davantage l’unité en raison de l’état dispersé
des substances gazeuses qui pour un même volume que le solide
comportent bien moins d’éléments). Il s’élève de la multitude
vers la singularité et depuis le plan mental tend alors à se
percevoir de manière plus universelle (dans le sens unitaire) par
rapport à la multiplicité et la différenciation des formes de la
matière dense. De son point d’observation dans le mental, il se
voit alors plus universel et important que toute la multitude des
formes différenciées existant dans le plan physique. Et, de ce
point de vue, plus un individu est mental, plus son ego se sent
important.

À l’inverse, la soi-conscience provenant de l’âme se perçoit comme une singularité dans une universalité. Car sur le plan causal (des causes notamment de son incarnation), la conscience naît du mouvement de l’universel (ou de l’unité) vers le particulier (ou le monde des multiples singularités). Elle se ressent en quelque sorte comme une simple goutte d’eau dans un océan universel, une simple étincelle d’un grand feu cosmique. D’où l’humilité (« je ne suis qu’un aspect du Tout »), le service (dévouement de la partie au Tout), la décentralisation et l’impersonnalité (« je ne suis pas au centre du tout ») … qui sont toutes des qualités de l’âme, opposées à l’ego.

Alors que l’ego
naît du multiple pour aller vers l’unité (et s’y sentir
universel, très important, au point de se prendre pour un dieu),
l’âme naît de l’unité pour se diffuser dans le multiple (et
s’y sentir singulière, insignifiante). Il faut donc que l’ego
entretienne un rapport très intime avec l’âme pour que la
conscience de sa propre universalité (de sa propre importance) se
mue en la conscience décentralisée de l’âme : ce n’est qu’au
stade final de développement de la personnalité que celle-ci s’unit
à l’âme par le biais du mental ; c’est l’étape de la
transfiguration de la personnalité, telle que vécue symboliquement
par le Christ sur la montagne de l’initiation.