« Je ne suis pas grossier, du moins c’est ce que je pense, mais… Covid : ta gueule ! »

[Source : bvoltaire.fr]

Par Jean-Pierre Pélaez

[Ndlr : au concours de la phrase la plus longue, l’auteur a des chances de gagner. 🙂 ]

Je ne suis pas grossier – du moins, c’est ce que je pense – et jamais personne ne m’a fait ce reproche, mais lorsque, depuis une ou deux heures et plus, cherchant à obtenir sur une télévision ou une radio quelque information digne de ce nom sur ce qui se passe dans le monde et que l’on n’entend parler que du Covid et de la vaccination nécessaire et vitale pour se protéger et pour protéger les autres, et de tous les Français qui ne l’ont pas faite, et qui sont encore trop nombreux, car il est impératif de se vacciner parce que le nouveau variant Omicron est arrivé en plus du Delta et que la cinquième vague se propage à une vitesse record et qu’il faut donc se vacciner pour l’arrêter, et que les pharmacies sont prises d’assaut et que les Français font la queue sur les trottoirs, alignés comme des sardines pour se faire tester trois fois par jour, et qu’il faut se vacciner et que les services de réanimation à quatre lits sont pleins et qu’il n’y a là que des non-vaccinés qui sont des inconscients, des complotistes et des égoïstes qui mettent en danger la vie de leurs semblables, et qu’on entend proposer de ne plus leur rembourser leurs soins quand ils seront malades, mais pas leurs cotisations, que l’hystérie est à son comble et qu’on nous fait, heure par heure, le décompte des contaminés, qui ne sont pas nécessairement malades, mais ça fait rien car ils pourraient l’être, et que, pour beaucoup, ils n’auront rien, mais qu’il vaut mieux quand même être vacciné pour éviter les formes graves du Covid, dont personne ne sait vraiment ce qu’il est, même pas Delfraissy qui se prend pour Socrate et qui sait seulement qu’il ne sait rien, et que l’on nous annonce tous les jours la prochaine intervention de Castex et Véran qui vont annoncer de nouvelles mesures comme l’obligation de s’assoir pour boire un café ou de porter un masque dans les îles désertes et surtout redire qu’il faut se vacciner, et qu’on les voit brasser du vent pour faire croire qu’ils servent à quelque chose, et que tous les Diafoirus de France et de Navarre, aux termes techno-médicaux les plus pédants, défilent dans les radios et sur les écrans pour nous expliquer ce qu’il faut faire pour ne pas mourir et que l’on se dit que tous ces journalistes, au lieu de faire les perroquets, pourraient nous parler d’autre chose et que, certes, ce sont des chargés de propagande et du discours officiel puisqu’ils sont là, mais je me dis qu’ils ne sont pas obligés d’y rester, et même qu’ils feraient mieux d’aller aider Gabrielle en tant que rédacteurs adjoints et que c’est ça du matin au soir et que, passant d’une chaîne ou d’une station à l’autre, je n’entends parler que du Covid et de la vaccination, qu’enfin un énième extrait d’un discours de Castex-Véran ou Gabriel Attal vient conclure et multiplier cette insupportable litanie, avant qu’on ne commente ce qui vient d’être dit, et que je crois m’être embarqué sur une nef de fous, il arrive toujours un moment où, exaspéré, sonné, laminé, excédé, j’appuie rageusement sur le bouton pour arrêter ce flot de bêtises et retrouver le silence, le merveilleux silence mais, ce faisant, et malgré la bonne éducation que j’ai reçue de mes parents — et je prie les lecteurs de me pardonner -, je ne peux m’empêcher d’ajouter à ce coup d’index rageur les mots affreux de « Ta gueule » et autres exclamations du même acabit. Pardon !