Hitler et ses nazis ont été éradiqués. Pourquoi pas les einsatzgruppen djihadistes ?

Par Lucien SA Oulahbib

On ne négocie pas avec des Hitler qui décapitent des bébés et les brûlent (infos immédiatement relativisées par Hibernation) imitant ainsi les tueurs de 1947-1948 (p.175), eux-mêmes copiant les assassins nazis qui exterminaient les civils à l’arrière des actions SS, les einzatzgruppen [« groupes d’intervention »].

[NDLR Malheureusement les nazis n’ont pas été éradiqués, mais les survivants récupérés notamment par le Canada et les USA.]

Comparaison n’est certes pas raison, car l’analogie doit s’appuyer sur la déduction intrinsèque pour servir de point d’appui historique. Or il s’avère, et ce n’en déplaise à Rivarol, Tocsin, TV Libertés (bref toute la droite différentialiste) qu’il n’y a pas à renvoyer dos à dos juifs et Arabes, car il ne s’agit pas d’un conflit ethnique, mais politico-religieux et civilisationnel et que les Frères Musulmans dont émane le Hamas ont été formés à la lumière de Mein Kampf que d’aucuns en France vénèrent encore…

Mais cela ne sert à rien d’argumenter, plus encore en temps de guerre. Les Arabes ne sont pas sur leur terre qui est en Arabie, point barre. Mais si certains veulent rester, ils doivent accepter de faire des compromis comme le font nombre de minorités dans le monde. Tel-Aviv était un marécage. Les « Arabes » (les arabisés plutôt : Syriens, Irakiens, Jordaniens — Assyriens et Mésopotamiens en réalité) sont en fait venus en masse à la fin du 19e siècle pour travailler sur les terres conquises par les Turcs, puis abandonnées par leurs élites qui préféraient le commerce des villes (voir ici pour le détail) et que les kibboutzniks (aujourd’hui — 2023 — massacrés en premier) ont racheté, eux, dont les ancêtres avaient été chassés par les légions de Trajan qui en avaient tués des centaines de milliers (idem, revue Controverses, p. 172).

Imaginez que les Québécois aient à venir en France, peut-on dire que celle-ci n’est pas toujours leur terre ?… N’est-ce pas la même chose pour ces Juifs obligés de fuir en terre slave et germaine et qui ont à force forgé une autre culture complémentaire ?… Aussi expliquer que les Ashkénazes n’ont aucun droit sur les Terres juives (regroupées aujourd’hui sous le nom d’Israël) s’avère un non sens, alors que les Arabes installés sur son sol sont eux les vrais « colons »…

Le reste n’est que mauvaise littérature.

[Note de Joseph : Si l’on veut vraiment comparer les Québécois aux Juifs, alors il faut aller jusqu’au bout de la comparaison et imaginer qu’ils reviennent en leur terre ancestrale et en réclament alors la possession sous prétexte que leurs ancêtres étaient présents avant les actuels Français. La diaspora juive qui est revenue en Israël est dans une situation équivalente à de tels Québécois, alors que les autochtones présents avant ce retour (qu’ils aient été Palestiniens, Turcs, Juifs ou autres) sont dans la situation des Français (Normands, Bretons, Gascons…) dont les Québécois voudraient prendre la terre sous le prétexte d’ancêtres qui s’y trouvaient présents. Que diraient et feraient les Français si une telle chose arrivait ? Et cette question en supposant que Shlomo Sand n’ait pas raison d’affirmer la non-pertinence de la notion même de peuple juif.
Par ailleurs, nous pouvons établir une autre comparaison : celle entre le grignotage progressif par les Européens des terres nord-amérindiennes jusqu’à parquer les autochtones dans de minuscules réserves et le grignotage progressif des terres palestiniennes par les colons juifs jusqu’à parquer les Palestiniens derrière des murs délimitant des pièces de plus en plus réduites.
La conclusion de ces deux comparaisons pourrait être que seule la force des armes compte dans ce genre de situation et que c’est le plus fort ou le plus habile qui finit par gagner le terrain perdu par l’autre. De manière crue, il s’agit simplement d’une conquête ou d’une reconquête au lieu d’une tentative de vivre pacifiquement côte à côte dans un véritable partage des ressources.]

Cette guerre, totale, que l’on espère salvatrice commence à éclaircir le tableau où l’on voit bien que les « nazislamistes » ont des soutiens dans tous les camps. Certes, il est dommage de se coltiner le discours d’un Biden qui profite de l’occasion pour détourner l’attention de son échec patent à vouloir détruire la Russie par supplétifs Azov interposés (ayant eux aussi leurs commandos de la mort), mais en guerre le principal consiste d’abord à détruire l’ennemi proche, et des alliances tactiques. Un « front » peut s’établir dans lequel « on frappe ensemble tout en marchant séparément »…

Sauf que là, tout de même, le ménage doit être fait parmi les « enracinés »… Saluons cependant le discours de Marine Le Pen chez Sonia Mabrouk, droite dans ses bottes (pour une fois)… Tandis que celui de Zemmour est bien décevant malgré ses rodomontades, surtout lorsqu’il parle en défaitiste du « rapatriement des franco-israéliens qui le souhaitent » alors qu’il fallait plutôt demander l’ouverture de la frontière égyptienne aux Gazaouis désireux de fuir (mais les nazislamistes vont les en empêcher), car il s’agit de se battre et de vaincre une fois pour toutes, même s’il ne faut accorder aucune confiance à un « Bibi » qui a tergiversé tant de fois alors qu’il faut frapper encore et encore. « de l’audace, de l’audace encore de l’audace » disait Patton reprenant le mot de Danton (guillotiné par les ancêtres de Mélenchon).