France — démission massive de maires depuis 2020

[Photo : @LudovicRochette]

Par Gérard Le Maître

1293 Maires ont démissionné depuis 2020 dans le silence du gouvernement et des médias, sauf pour UN !!

Depuis les dernières élections municipales en 2020, 1 293 maires ont démissionné. De nombreux conseillers municipaux ont fait le même choix. Ce qui semble traduire un malaise aux causes multiples, selon le directeur du Cevipof, Martial Foucault.

Les démissions d’élus locaux atteignent un niveau « jamais vu » selon le président de l’association des maires de France, David Lisnard. Un phénomène qui s’explique par plusieurs difficultés rencontrées par les élus. Entretien avec le directeur du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po, Martial Foucault, auteur de Maires au bord de la crise de nerfs, publié en 2020.

Accroissement des normes, dégringolade des budgets alloués par L’État…

Selon l’AMF, ces causes sont un accroissement de la bureaucratie et des normes imposés par l’État — un cheval de bataille constant de son président David Lisnard — comme un recul de la capacité d’agir des maires et de leurs moyens en raison de la suppression par l’État de la fiscalité locale, de la baisse des dotations en volume et des conditions (rémunération, droits sociaux, fonctionnement des équipes municipales) de moins en moins attractives.

Lassitude des élus

« Il ne faut pas le nier, il y a un malaise, une lassitude des élus dans leur mission » 

Dominique Faure, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, a reconnu le phénomène, devant les sénateurs, le 5 avril. (([1] https://territorial.zepros.fr/actualites/1293-demissions-maires-depuis-ete-2020
https://www.radiofrance.fr/franceculture/demissions-des-maires-c-est-un-acte-politique-tres-fort-8133058))

Le maire de Saint-Brevin, Yannick Morez, jette l’éponge et s’en va…

Pourquoi celui-ci, le seul parmi les 1292 autres, suscite autant l’attention des politiques au plus haut niveau à peine annoncée sa démission prochaine : 

  • — Le président de la République a dit la « solidarité » de « la Nation », ce jeudi, après la démission de Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins alors que l’encre de sa lettre de démission n’est pas encore sèche…
  • — Élisabeth Borne promet de « mieux protéger les maires »

Mais qui est donc ce Maire de Saint Brévin pour que sa démission, une parmi tant d’autres, déclenche un tel barouf tout en haut de L’État ? 

La commune de Saint Brévin (14 400 H.) a beaucoup fait parler d’elle ces derniers mois parce qu’un mouvement de résistance s’est constitué contre ce maire qui a voulu imposer un centre pour immigrés sans même en avoir averti sa population ni son conseil municipal.

Yannick Morez, maire (Divers Centre) de Saint-Brevin (44) s’est rendu célèbre en étant le promoteur et l’ardent défenseur d’un projet de CADA jouxtant l’école maternelle et l’école primaire de la Pierre Attelée.

Devaient venir dans ce CADA 120 Africains hommes qui, pour accéder au CADA, devaient passer par la porte de l’école.

Évidemment, de nombreux parents d’élèves se sont émus de ce projet insensé, faisant notamment valoir la nécessaire mise en œuvre du « principe de précaution » s’agissant de la sécurité des enfants, car si tous les migrants ne sont pas de dangereux individus, il pourrait s’en trouver qui le soient et les parents d’élèves refusent de faire prendre le moindre risque à leurs enfants…

Et un mouvement d’ampleur à l’instar de celui qui a fait capoter un projet semblable à Callac (Côtes-d’Armor) s’est beaucoup mobilisé avec le soutien de Reconquête d’Éric Zemmour et donc étiqueté à droite et des affrontements ont eu lieu avec des manifestants de gauche, d’extrême gauche, tous les médias dans cette affaire ne parlent que de l’extrême droite qui serait même responsable de l’incendie de la maison du maire….

Pierre CASSEN, meneur de ce mouvement anti-cada, raconte sur son ton habituel :

« Bien sûr que cet incendie criminel ne peut venir que de l’extrême droite raciste, puisque tous les médias le disent ! Comme les agressions des librairies conservatrices, à Paris, Nancy ou au Puy, ou comme les agressions des journalistes indépendants Jimmy Léopold ou Vincent Lapierre, et celles des 50 militants de Reconquête frappés par des antifas durant la dernière campagne.

Et comme l’attaque du meeting de Jordane Bardella à Rennes.

Et comme la volonté d’interdire Éric Zemmour de dédicace à Villeurbanne ».

Les racistes d’extrême droite qui menacent la République et la démocratie, je vous le dis, c’est eux !(([2] https://pierrecassen.com/2023/03/23/maison-du-maire-incendiee-et-si-cetaient-les-fachos-de-gauche/))

Projet de Loi Immigration reporté, mais pourrait être examiné finalement dès le mois de juillet alors qu’il était reporté à septembre : profiter de la période de vacances d’été alors que les Français penseront à autre chose  ?

Emmanuel Macron a dévoilé jeudi les contours du futur projet de loi sur l’immigration, qui doit être présenté début 2023. Parmi les mesures possibles, l’une d’elles a particulièrement retenu l’attention : envoyer des réfugiés à la campagne.

[Voir aussi :
L’immigration]

Le but affiché est de mieux répartir le flux de migrants que la France peine à juguler. Le chef de l’État a ainsi annoncé que « les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées, avec une concentration de problèmes économiques et sociaux massifs ».(([3] https://www.cnews.fr/france/2022-09-16/installation-de-migrants-la-campagne-le-grand-remplacement-est-pour-emmanuel))

Ce serait même 29 et non 21 Lois immigration depuis 1986 !