Louis T. – Apprenti autiste

21/05/2019 (2019-05-21)

[Source : Télé-Québec]

Documentaire

Apprenti autiste

Enquête pour comprendre l’autisme, signée Louis T.

Présentation

Été 2015, sur la scène du ZooFest, l’humoriste Louis T vit un moment difficile. Il a l’impression de présenter un bon numéro, mais dans la salle, les spectateurs ne rient pas. Ils ne le comprennent pas. Cet échec entraîne une réflexion qui le mène à un diagnostic d’Asperger, un trouble du spectre de l’autisme. À la suite de sa sortie dans les médias, Louis T reçoit maintes questions du public. Démuni, il part à la recherche d’explications; pour lui et toutes les autres personnes atteintes.


[Source : Télé-Québec]

Apprenti autiste: penser au-delà du diagnostic

Comment vivre avec le spectre de l’autisme? Télé-Québec consacre une soirée complète à la question

« La majorité des humains possèdent une palette de 72 émotions, les Asperger comme moi n’en ressentent pas plus de sept. Sept nuances de bof, à vrai dire », confie l’humoriste.

Le mercredi 27 février prochain à 20 h, Télé-Québec diffuse le documentaire Apprenti autiste où l’humoriste Louis T présente la quête qu’il a menée pour mieux comprendre sa condition. Apprenti autiste adopte son ton et son regard: celui d’une personne autiste récemment diagnostiquée qui désire connaître les répercussions de ce syndrome sur son existence et apprendre à bien vivre avec cette réalité. Le documentaire sera suivi d’une table ronde aux Francs-tireurs, à 21 h, aux côtés de Guylaine Guay, Patricia Paquin et Sophie Prégent, toutes les trois mères d’enfants touchés par un trouble du spectre de l’autisme (TSA).

Apprenti autiste prend racine à l’été 2015, un soir où l’humoriste donne un spectacle et où le public ne rit pas. Ou presque pas. Cet événement entraîne une réflexion chez lui, qui le mène à consulter, puis, à obtenir un diagnostic d’Asperger, un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Un an plus tard, après avoir vécu cette nouvelle situation avec ses proches, il décide d’en parler publiquement dans les médias. Immédiatement, il se met à recevoir maintes questions du public. Démuni, il part à la recherche d’explications. Pour mener à bien son enquête, il discute avec des spécialistes du TSA, des autistes de différents niveaux et leurs parents, ainsi qu’avec ses proches.

« Quand je suis sorti du bureau du Dr Giroux il y a deux ans, j’avais envie de crier sur tous les toits que j’étais Asperger. J’étais tellement heureux de pouvoir enfin expliquer pourquoi j’étais bizarre », dit-il.

Ponctué de numéros d’humour, Apprenti autiste démystifie ce trouble bien connu, mais bien peu compris. Au fil d’une quête personnelle, mais qui semble relativement détachée de lui, un trait distinctif de l’autisme, il nous offre un documentaire lumineux et informatif, qui déboulonne les mythes entourant le TSA. On y aborde, entre autres, les différentes nuances du TSA, la différence entre autisme et syndrome d’Asperger, le rôle de l’hérédité et… les avantages qu’apporte cette condition.

« Jusqu’à tout récemment, c’étaient tous les gens autour de moi qui m’apparaissaient plutôt étranges. Puis, j’ai compris que c’était moi qui étais spécial », raconte Louis T.

Télé-Québec dévoile d’ailleurs la bande-annonce d’ Apprenti autiste aujourd’hui sur son groupe Facebook Les docuvores télé-québécois : visionnez-la ici.


[Source : La Presse]

Publié le 25 février 2019 à 12h04 | Mis à jour le 26 février 2019 à 06h49

Louis T: mieux comprendre l’autisme

À 34 ans, l'humoriste Louis T a reçu... (PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE)

À 34 ans, l’humoriste Louis T a reçu un diagnostic de syndrome d’Asperger.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Sophie Allard
La Presse

Toute sa vie, l’humoriste Louis T s’est senti bizarre sans trop savoir pourquoi. À 34 ans, il a reçu un diagnostic: syndrome d’Asperger. Dans le documentaire Apprenti autiste, diffusé mercredi à Télé-Québec, on assiste à sa quête pour comprendre sa situation et déboulonner les mythes associés au trouble du spectre de l’autisme.

Peu après avoir reçu ton diagnostic, tu l’as annoncé sur les réseaux sociaux. Tu dis que ton coming out à Tout le monde en parle a changé ta vie. De quelle façon?

Du côté personnel, le diagnostic m’a apporté un soulagement. Je compare ce diagnostic à un coffre à outils, on m’a donné des outils pour mieux me comprendre, je m’estime plus heureux. Du côté professionnel, j’ai profité d’une tribune [de 1,8 million de téléspectateurs] que je n’avais jamais eue.

On te dit souvent: «T’as pas l’air d’un autiste, Louis!» Les préjugés envers l’autisme sont-ils encore très présents?

Il y a beaucoup de méconnaissance et d’ignorance, c’est compréhensible parce que c’est un sujet complexe. À titre personnel, j’ai passé 33 années de ma vie à essayer d’être normal et je suis devenu assez bon. Je ne suis pas étonné aujourd’hui que les gens me disent que je n’ai pas l’air autiste, j’ai passé la majorité de ma vie à essayer de le masquer.

Te sens-tu submergé parfois par tous les témoignages que tu reçois?

Oui, sauf que j’assume la responsabilité de mon coming out et je connais mes limites. Les gens sont super gentils. Des monsieurs et des madames de 57 ans et 60 ans m’écrivent. Toute leur vie, ils n’ont pas compris ce qu’ils avaient et ont réussi à vivre normalement. Ils se reconnaissent en moi. Je ne suis pas expert du sujet, alors je réfère beaucoup au site autisme.qc.ca.

Te sens-tu investi d’une mission de faire le pont entre les autistes et les neurotypiques?

Sans dire que je me sens investi d’une mission, je crois que je suis en mesure d’aider à faire le lien. J’aime dire que j’ai un pied dans la normalité et un pied dans l’autisme. J’ai ma quête personnelle, mais mon objectif est de faire comprendre aux gens aussi. La mission, que je l’aie choisie ou pas, m’est tombée dessus. Voilà pourquoi j’ai accepté de participer au documentaire.

Durant le tournage d’Apprenti autiste, y a-t-il eu des rencontres déstabilisantes?

Non, mais on est allé jouer dans mes émotions alors que je ne suis pas particulièrement émotif dans la vie. Je me suis rendu compte que ça me touchait beaucoup. J’ai vu des gens heureux, mais aussi fragiles et forts à la fois. Je ne m’intéressais pas particulièrement à l’humain, ça m’a réconcilié. Pendant trois mois, je n’ai rencontré que du bon monde.

Les confidences de ta conjointe à la caméra sont touchantes. Elle raconte la difficulté pour vous de sortir entre amis, de souper en tête à tête.

Ça fait de la bonne télé, hein? Ça m’a touché, même si on en avait déjà parlé. Elle ne veut pas que les gens aient pitié pour elle, qu’ils pensent que notre vie de couple est difficile. Je pense que ça va rejoindre les gens, elle est authentique.

Dans le documentaire, on voit Julien qui tente d’obtenir un emploi. Chez les personnes avec Asperger, le taux de chômage est de 40 %. Te sens-tu privilégié de connaître le succès professionnel?

Oui, tout à fait. Julien, c’est une belle rencontre. Je me suis reconnu en lui quand j’étais jeune adulte, c’était difficile pour moi à l’époque. J’ai eu la chance de choisir un métier atypique. Ça m’a permis d’avoir un horaire flexible, d’avoir droit à mes excentricités. Je regarde cheminer Julien, j’ai confiance que sa vie va s’améliorer, comme la mienne s’est améliorée.

On sent ta mère peu à l’aise avec ta nouvelle «étiquette» d’autiste. «Il ne faut pas en abuser», dit-elle.

Je comprends la crainte de certaines personnes face à un effet de mode. On en parle plus, donc ça donne l’impression qu’il y a de l’autisme partout. Ce n’est pas ça. En pointant quelque chose qu’on ne connaissait pas beaucoup, on le remarque plus dans la société. Ma mère m’a toujours vu normal avec mes particularités et m’a toujours accepté comme ça. Le diagnostic l’a brusquée. Je lui ai expliqué que, pour moi, ce n’était pas une condamnation, mais un soulagement.

Qu’est-ce que tu attends de ce documentaire?

C’est comme un cours d’autisme 101. J’espère que ça va sensibiliser le public, le rassurer. Mon souhait serait que, dans la société en général, on s’ouvre à la différence, qu’on accepte les gens qui sortent des normes. La différence n’est pas toujours agréable, pas toujours cute, mais il faudrait être plus compréhensif.

Soirée sur l’autisme à Télé-Québec le mercredi 27 février

20 h: Apprenti autiste. Réalisation: Gabriel Allard-Gagnon. Productions Urbania.

21 h: Table ronde sur l’autisme aux Francs-tireurs, réunissant Guylaine Guay, Patricia Paquin et Sophie Prégent, mères d’enfants touchés par un trouble du spectre de l’autisme.

Louis T est en résidence à la Place des Arts et au Petit Théâtre de Québec avec Vérités et conséquences… sur scène, un spectacle qui reprend le ton et certains thèmes abordés dans ses capsules web.


[Source : Le Devoir]

«Apprenti autiste»: autistiquement parlant

L’équilibre entre l’intime et la science est idéal.
Photo: Télé-Québec
L’équilibre entre l’intime et la science est idéal.

Louise-Maude Rioux Soucy

23 février 2019

Louis T. a le chic pour quadriller un sujet, le décortiquant jusqu’à l’obsession dans ses capsules Vérités conséquences, méthode qui fait des merveilles dans le pénétrant documentaire Apprenti autiste. Guidé par un souci de clarté exemplaire, l’humoriste part de son diagnostic de syndrome d’Asperger pour sonder les mystères du trouble du spectre de l’autisme (TSA) au moyen d’un savant mélange de faits pointus et d’observation distanciées qui font mouche à tout coup.

À la caméra, Gabriel Allard-Gagnon tient le gouvernail avec aplomb, se moulant à la personnalité rationnelle de son guide atypique à la gamme émotive rappelant la palette de couleurs d’un daltonien. « Les Asperger comme moi [ne] ressentent pas plus de sept [émotions] », dira-t-il. Et ils en usent mollement, se résumant souvent à « sept nuances de bof », ajoutera-t-il. Paradoxalement, la quête de Louis T. suscite, chez qui la partage et la regarde, de vrais transports. C’est que derrière s’agitent des humains dont la différence prend soudain un sens.

L’équilibre entre l’intime et la science est idéal. Pudiques, les segments avec sa conjointe, sa mère et son fils sont touchants, idem pour ces moments partagés avec des autistes de différents niveaux, tous très justes. À l’autre bout du spectre, intervenants médicaux et scientifiques éclairent sa quête avec une remarquable efficacité. Apprenti autiste offre ainsi de la haute voltige intellectuelle sans jamais forcer, ouvrant à une réflexion de fond qui se poursuivra immédiatement après, aux Francs-tireurs, en compagnie de Guylaine Guay, Patricia Paquin et Sophie Prégent, mères d’enfants touchés par un TSA.

Apprenti autiste

Télé-Québec, mercredi, 20 h ;
en reprise jeudi, 14 h
et le 3 mars, 20 h

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