Hermann Kelly (Irish Freedom Party) : « Nous voulons que l’Irlande quitte l’Union européenne » [Interview]

27/08/2020 (2020-08-27)

[Source : Breizh-info]

Nous avons évoqué la grande manifestation qui s’est déroulée à Dublin le week-end dernier, contre la tyrannie sanitaire. Une manifestation à laquelle a contribué un tout jeune parti politique en Irlande, qui fait de plus en plus de bruit, l’Irish Freedom Party. Un parti politique qui dénote, par son refus du politiquement correct, et par son image d’épouvantail sur un échiquier politique qui, en Irlande, est souvent resté cantonné entre Sinn Fein, Fianna Fail, Fine Gael, et travaillistes.

De quoi provoquer d’abord la curiosité, puis la détestation par la presse mainstream toujours aux ordres du système en place quel que soit le pays occidental.

Pour en savoir un peu plus sur ce parti, mais également pour connaitre les raisons qui ont poussé des Irlandais à descendre sur les quais de Dublin le week-end dernier, nous avons interviewé (par téléphone) Hermann Kelly, ancien journaliste devenu président de l’Irish Freedom Party.

Breizh-info.com : Vous pensez que l’Irlande doit quitter l’Union européenne ?

Hermann Kelly : En 2013, l’Union européenne a asphyxié économiquement l’Irlande, notamment avec l’aide des banques allemandes. C’est une Union mortifère, un malheur pour l’Irlande. Depuis que l’Irlande a rejoint l’UE en 1973, l’UE a pillé nos richesses naturelles (notamment dans le domaine de la pêche), notre argent. Des ressources qui auraient dû revenir dans les poches des Irlandais.

La dette bancaire placée sur les épaules du peuple irlandais par l’UE/FMI/BCE est énorme, c’est ce qui arrive lorsque les politiciens travaillent dans l’intérêt de l’UE plutôt que de l’Irlande.  Les politiciens irlandais décident d’aider l’UE en contractant des dettes privées, mais les Irlandais en supportent les conséquences avec pour plusieurs décennies d’endettement.

Nous avons quitté une union et un empire qui s’appelait l’Empire britannique, et maintenant, nous voulons quitter un second empire, une seconde union, appelée Union européenne. Nous voulons devenir un État indépendant, autogéré, comme la majorité des États dans le monde. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, depuis la création de l’ONU, le nombre de nations indépendantes n’a cessé de croître. Notre époque est à la fin des empires et à la formation d’États démocratiques.

L’Union européenne est à rebours du sens de l’Histoire. Les peuples qui partagent la même culture, la même histoire, comme le peuple breton, comme le peuple irlandais doivent avoir le droit de déterminer leur propre futur et de de pas vivre sous des lois imposées par un ensemble extérieur.

Breizh-info.com : Et quelle position avez vous sur la réunification de l’Irlande ?

Hermann Kelly (Irish Freedom Party) : Le Royaume-Uni, a décidé, bien lui en a pris, de quitter l’Union européenne. Nous voulons que l’Irlande quitte également l’UE. Mais nous pensons que le Nord comme le Sud de l’Irlande, en quittant cette Union européenne, feraient toutes les deux un grand pas vers la réunification de l’Irlande.

Breizh-info.com : Vous pensez donc que catholiques comme protestants peuvent vivre ensemble, unis, dans une Irlande réunifiée ?

Hermann Kelly (Irish Freedom Party) : Je crois que les unionistes au Nord ont les mêmes aspirations que les catholiques. Ils sont pro-vie, concernés par l’avenir de leurs familles et de leur peuple, par leur identité nationale, et ne sont pas lobotomisés par les idées « progressistes » dangereuses qui proviennent des États-Unis. Nous avons énormément de points communs avec les protestants et les Unionistes en Irlande du nord, nous pouvons entrevoir un avenir en commun.

Breizh-info.com : Pourriez vous revenir sur la manifestation de samedi dernier à Dublin, contre la tyrannie sanitaire, qui a réuni des centaines de manifestants sur les quais, à l’appel de plusieurs organisations dont la vôtre ?

Hermann Kelly (Irish Freedom Party) : Il y avait en effet trois intervenants de l’Irish Freedom Party dont Michael Leehy, vice-président et Professeur Dolores Cahill, présidente, de l’Irish Freedom Party. Nous avons fait ce rassemblement car de nombreuses personnes ont été traumatisées par les conséquences de la gestion de la pandémie de Covid-19 et de ce confinement draconien.

Nos autorités ont imposé un confinement qui a brimé les citoyens. Des gens ont perdu leurs emplois. Ils ont vu leurs droits de voyager, d’être ensemble, de se déplacer, d’aller à l’église, et même de dire au revoir à leurs grands parents qui mourraient à l’hôpital, bafoués. Cette manifestation entendait également dénoncer l’autoritarisme des autorités et le mépris vis à vis de leurs droits constitutionnels.

Breizh-info.com : Il semblerait qu’en effet l’Irlande soit confrontée à une crise économique majeure… et à des menaces sur l’emploi, avec notamment la fermeture des pubs et de nombreux lieux publics. Qu’en est-il ?

Hermann Kelly (Irish Freedom Party) : Un Irlandais en âge de travailler sur quatre est sans emploi actuellement en Irlande. Les chiffres parlent d’eux mêmes.

Par ailleurs, nous sommes obligés de porter des masques partout. Quand vous regardez pourtant les statistiques, on voit que les chiffres concernant le Covid-19 notamment la mortalité, sont faibles. Idem pour les hospitalisations. Mais comme ils testent plus, ils trouvent plus de cas.  La plupart du temps ce sont des jeunes, qui n’ont pas de symptômes, qui ne nécessitent pas d’hospitalisation.

Nous pensons que ces mesures ont été prises par notre Gouvernement qui a subi la pression des autorités de l’Union européenne comme dans tous les autres pays ainsi que de l’OMS. Nous n’acceptons plus ces restrictions de nos libertés. Nous voulons reprendre nos droits fondamentaux. C’est pour cela que nous avons manifesté à Dublin, et qu’il y avait énormément de monde à cette marche, une marche nationaliste comme cela faisait très longtemps qu’il n y en avait pas eu en Irlande.

Breizh-info.com : Votre parti, l’Irish Freedom Party, est un parti très jeune, qui n’a pas réalisé un grand score lors de l’élection de 2020 (0,3%, 5500 voix). Quelles sont néanmoins vos ambitions pour le futur, alors que vous semblez séduire un nombre croissant d’Irlandais ?

Hermann Kelly (Irish Freedom Party) : Nous avons mené une très courte campagne lors des dernières élections, qui étaient notre première présentation électorale. Mais les gens nous rejoignent de plus en plus nombreux. La démonstration de samedi à Dublin le prouve. Nous avons l’ambition de provoquer de vrais changements politiques dans les années à venir en Irlande. Nous sommes un parti nouveau, mais nous grandissons vite, et nous allons apporter du changement.

Nous ne sommes pas un parti du système. Nous sommes un peu comme des « hérétiques dans une cathédrale », nous secouons le cocotier politique traditionnel en Irlande notamment parce que nous voulons quitter l’Union Européenne, qui est un peau le veau d’or des partis traditionnels en Irlande.

Nous n’avons pas peur d’être décrits comme politiquement incorrects. Nous tenons un discours de vérité.

Breizh-info.com : Quelle est votre position sur l’immigration en Irlande, une immigration qui, si elle n’atteint pas les niveaux de la France, de l’Angleterre, progresse tout de même notamment dans certaines grandes villes irlandaises ?

Hermann Kelly (Irish Freedom Party) : Etre membre de l’Union européenne signifie que vous n’avez aucune prise sur la politique migratoire de votre pays. Vous ne pouvez pas contrôler votre immigration. Techniquement cela signifie que vous avez des millions de gens, citoyens de l’Union européenne, qui peuvent venir en Irlande et vous ne pouvez rien y faire. C’est une situation ridicule. On ne peut pas mener de politique nationale sur les transports, sur l’éducation, si on ne maîtrise pas nos frontières et notre immigration.

Les Irlandais ont le droit de décider qui vient dans le pays, c’est à dire seulement les gens qui ont quelque chose à apporter à l’Irlande. Mais c’est à nous seuls d’en décider. L’immigration de masse n’a pas seulement des conséquences sur notre économie, mais aussi sur notre sécurité. Nous voulons contrôler notre immigration.

Breizh-info.com : Que répondez vous à vos opposants, notamment le Sinn Féin, l’extrême gauche, les partis traditionnels, qui disent que votre parti, l’Irish Freedom Party, n’est pas héritier de la révolution irlandaise de 1916 en raison de vos idées politiques défendues aujourd’hui ? Comme si vous n’aviez pas la légitimité pour parler au nom de l’Irlande ?

Hermann Kelly (Irish Freedom Party) : Rires. D’un côté, vous avez un parti politique qui lutte pour l’indépendance de son pays, l’Irlande. De l’autre, des gens comme au Sinn Féin, obsédés par le changement de sexe, les toilettes LGBT, l’avortement pour les enfants Irlandais. Des choses qui n’ont pour le coup rien à voir avec les idées portées par la révolution de 1916.

Dans le passé, le SF était nationaliste, et croyait en une Irlande indépendante, mais ils sont désormais devenus (comme le SNP en Écosse) des unionistes pro européens, défenseurs d’une Irlande asservie à l’UE. Ils ne défendent pas les intérêts des Irlandais. L’Union Européenne est un scandale anti démocratique.

In the past Sinn Fein were nationalist /  Republican and believed in an independent Ireland but they have now become European Unionist and agree with an Ireland subservient to the EU.

Nous pensons que nous sommes les héritiers des combattants de la liberté irlandaise, et que nous portons la flamme des idéaux qu’ils défendaient quoi qu’en disent les médias, ou les maîtres de l’Union européenne.


Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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