Et si Will Smith avait été blanc (et Poutine noir et sourd) ?

Par Lucien SA Oulahbib

La baffe de Will Smith (qu’il a regrettée, hélas, ensuite) vengeant une mauvaise blague sur la chevelure manquante de sa femme (suite à une maladie) aurait été un pur scandale si Stallone ou Eastwood l’avaient donnée au même comique noir l’ayant reçue. Et un Poutine noir (et sourd) massacrant à qui mieux mieux en Afrique serait passé comme un incompris victime du colonialisme (de même que la perte de cheveux de certaines femmes noires qui malmènent, paraît-il, leur chevelure pour ressembler à des blanches, sauf que ces dernières se font gonfler lèvres et fesses pour ressembler à des poupées noires…), le tout à l’instar de ces violeurs violés dans leur jeune âge et qui ainsi se vengeraient. La psychanalyse bas de gamme a donc toujours le vent en poupe, du moins à gauche ; observez d’ailleurs que même au Rwanda où il ne s’agissait que de noirs africains se massacrant, ce sont les Occidentaux qui ont d’abord été blâmés pour leur « passivité »…

Sur un autre plan, Mélenchon aura tenté vainement de se mêler d’une réplique de Macron and Co, réagissant au fait que Zemmour n’aurait pas entendu le mot « assassin » lors de son meeting au Trocadéro (la macronie s’est demandé comment ce dernier avait-il pu être si « sourd » à ce terme « indigne »). « La » République ([[1] « La République, c’est moi », avait-il répondu naguère lors d’une perquisition à son domicile]) Mélenchon, donc tenta de renvoyer dos à dos Macron et Zemmour en défendant la cause des sourds de naissance (auxquels il appartiendrait. Bon sang, mais c’est bien sûr !), alors qu’il s’agissait ici de défendre la cause de tous les Français, sourds ou pas, lorsqu’ils succombent sous les coups de couteau de djihadistes et/ou de clandestins, car tel fut la cause de ce cri du cœur cherchant à personnifier un coupable à savoir, comme l’ont indiqué nombre d’orateurs au Trocadéro, « le » Pouvoir, puisque ces assassins ont bel et bien profité de plusieurs décennies d’incurie et de justice au rabais qu’un Mélenchon ne voit donc pas (serait-il aussi mal voyant ?).

Dans l’un et l’autre cas, qu’il s’agisse du racialisme éhonté à géométrie variable, de la miniaturisation du djihadisme ou des actions délétères d’une immigration clandestine au quotidien, le tout banalisé en « faits divers » (et que l’on ira même relativiser sur cinq cents ans pour montrer leur côté peccadille), tout sera alors fait aujourd’hui dans le contexte international actuel pour qu’en plus ils ne tiennent pas la route face aux « atrocités » supposées incommensurables d’un Poutine de plus en plus hitlérisé à souhait (jusqu’à même l’accuser d’empoisonner les négociateurs envoyés par le régime de Kiev en Turquie).

En fait, ces deux types de relativisation apparaissent de plus en plus liés (sans être seulement cause de l’un et de l’autre), tant ils ont déjà en commun d’être complètement déconnectés du Réel (encore plus que durant la fausse crise sanitaire équivalant à une grosse crise grippale, mais que l’on n’aurait pas soignée comme naguère aux antibiotiques, « progrès » oblige, avec néanmoins les résultats que l’on sait : échec total, et il n’y a guère de formes « graves » sinon celles des « effets secondaires »…). Les événements internationaux présents démontrent, eux, et de mieux en mieux en effet que s’agissant de la poussée russe, provoquée depuis 2014 (non-respect des accords Minsk 2), celle-ci a visiblement et de plus en plus des buts de guerre limités (même si l’espoir de voir le régime corrompu de Kiev s’effondrer plus rapidement a pu être effleuré…). D’ailleurs, les responsables otanistes préfèrent pour l’instant militairement ne pas s’enfoncer plus avant, Biden n’ayant par exemple pas accepté de se battre pour interdire aux Russes l’accès à l’espace aérien du régime qui sévit à Kiev, lui-même en profitant cependant pour interdire onze partis d’opposition, dans l’indifférence générale, tout en cachant ses néo-nazis Azov parmi la population, comme le Hamas le fait, incitant de plus en plus, sans le dire, à la guerre totale.

Il y a donc bel et bien en effet des antiracistes avides d’épuration idéologique et ethnique (diatribe anti-russe et anti « identité », sans retenue) qui cependant taisent leur vindicte envieusement acérée lorsqu’il s’agit d’exactions provenant de leur propre bord — comme d’habitude (Goulag, Pol Pot, etc.,) —, mais ce moins pour seulement les cacher tactiquement que pour plutôt et essentiellement les mépriser en secret au sens où un assassin non blanc sera d’emblée considéré comme une victime qui se sera certes lâchée, un(e) « déséquilibré(e) », à l’entre-deux mal vécu ou ce « trans » culturel mal dans sa peau qu’il faut alors prendre en pitié ; tandis qu’un blanc, même en légitime défense, pourra être uniquement dépeint comme étant un dangereux psychopathe qu’il faudra rééduquer, purifier, ou alors éliminer, peu importe les moyens, tant il renvoie, en plus, en creux, à ce qu’il faudrait faire pour restaurer la paix civile (se défendre, se protéger, persévérer dans son être, innover, c’est-à-dire « l’identité », la « frontière » entre Soi et non-Soi, « nous et eux ») si la détestation de soi n’emportait pas tout : à l’idée de « restauration » je sors donc mon revolver, lança Jean-Christophe Lagarde à Zemmour.

Au fond, et alors que Sevran s’est embrasé, symbole s’il en est de tout le mal-être de populations victimes collatérales du « vivre ensemble », la France s’effiloche en ségrégation de fait et donc en enclaves politiques effectives (le moindre uniforme est de plus en plus attaqué) exigeant même pour certaines que le muezzin appelle à la prière (alors qu’aucune église ne peut être construite en terre dominée par l’islam) avec la bénédiction d’une grande partie de la classe médiatico-politique qui se focalise plutôt sur le doigt montrant avec un Z le réel que celui-ci, méprisé, nié, détruit, effacé… Mais en grandes pompes.