Crise canadienne de l’immigration : l’orgie de faux demandeurs

[Source : journaldemontreal.com]

Faux étudiants, faux collèges, tout est bon pour entrer au Canada

Par Mario Dumont

La perte de contrôle du dossier de l’immigration depuis deux ans rattrape cruellement le gouvernement de Justin Trudeau. À trop vouloir montrer le visage d’un pays accueillant et généreux, le Canada a fini par être perçu comme un pays dont il est facile d’abuser.

À ce point, le Canada n’a pas le choix de réduire le nombre de nouveaux arrivants, ne serait-ce que pour calmer la crise du logement. Le Canada doit aussi rétablir la crédibilité de sa gestion des frontières et de son système d’immigration.

À la lumière des aberrations entendues récemment, je me permettrai une suggestion. Pourquoi ne pas commencer l’exercice de reprise de contrôle sur la situation en s’attaquant à tout ce qui est faux ?

Les faux demandeurs, les faux dossiers et même les faux étudiants. Vous vous demandez de quoi je parle? Explications.

Étudiant sans étudier

C’est si facile d’entrer au Canada que plusieurs réussissent en utilisant carrément de fausses prétentions. Hier, le Globe and Mail révélait que 19 % de ceux qui sont admis au Canada à titre d’étudiants étrangers… n’étudient pas ! C’est Statistique Canada qui a compilé les données.

La catégorie des étudiants contribue à l’explosion du nombre de nouveaux arrivants au Canada. De 637 000 en 2019, le nombre est passé à 807 000 trois ans plus tard. Calculez : 19 % de ces 800 000 qui n’étudient pas vraiment, cela représente plus de 150 000 faux.

De surcroît, on aurait laissé se développer des collèges privés qui ne sont pas véritablement des établissements d’éducation. Ils sont simplement des instruments pour faciliter l’entrée au Canada en faisant délivrer des visas d’étudiants. Faux collèges, faux étudiants, cela fait plus de deux ans que le gouvernement fédéral est averti, et le manège continue.

PHOTO D’ARCHIVES, AFP

Demandeurs d’asile

Un autre grand nombre de personnes arrivent comme demandeurs d’asile. C’était le cas de tous ceux qui se présentaient au chemin Roxham. Depuis la fermeture de ce célèbre chemin de campagne, c’est à l’aéroport qu’ils affluent par milliers.

Malheureusement, ces demandeurs du statut de réfugiés au Canada doivent aussi être divisés en deux catégories : les vrais et les faux. Les vrais demandeurs d’asile sont réellement en danger dans leur pays. Dû à la guerre, à une guerre civile ou à la répression, leur sécurité est menacée dans leur pays.

Nous avons un devoir de les accueillir. Nous sommes signataires de conventions internationales, nous avons la chance de vivre dans un pays riche, nous devons faire notre part pour ouvrir les bras à cette détresse.

Or sur les dizaines de milliers qui arrivent aux aéroports canadiens, il y a une part significative de faux demandeurs d’asile. Ils veulent profiter d’un pays plus prospère, avec un meilleur niveau de vie, on comprend. Mais ils ne sont ni menacés, ni en danger dans leur pays. Ils profitent de la facilité de rentrer et de la lenteur à traiter les dossiers pour s’installer.

Quand le faux passe si facilement, on appelle ça une passoire.