Comment lire le dernier résultat électoral US ?

Par Lucien SA Oulahbib

Comme à l’accoutumée ces temps-ci avec l’Ukraine, Covid-19 et le CO2, des analyses pronostiquent le pire alors qu’elles anticipent ce qui n’aura pas lieu pour mieux se présenter en pythies incontournables : ainsi « les » sondages préconisaient une « vague rouge » aux USA comme certaines simulations pronostiquaient des « vagues » virales et océaniques meurtrières, tandis que des propos de Biden annonçaient une attaque russe dès juillet 2021, alors que le régime de Kiev prévoyait, lui, une réelle offensive en mars 2022, poussé par l’axe anglo-saxon queer au sein de l’OTAN…

Certes, il est question aussi de noter que d’aucuns glosent sur le fait que les candidats plus « trumpistes » que d’autres auraient été sanctionnés, suite à leur position sur l’avortement et aussi leur médiocre campagne, ceci expliquant cela concernant l’absence de « vague » rouge. Disons seulement que pour la première question, sur l’avortement, cette question, cruciale, a été considérablement manipulée, en l’occurrence l’idée qu’il aurait été interdit par la Cour suprême, ce qui est totalement faux puisqu’elle laisse plutôt à chaque État la possibilité de légiférer là-dessus.

Pour autant est-ce que cela voudrait dire qu’il s’agirait pour ceux qui veulent reconsidérer ce droit de rétrograder voire mettre de côté sa critique pour raison électoraliste ?… D’autant qu’il s’agit moins de le supprimer que de lui redonner son caractère exceptionnel et de proposer en alternative des choix de prise en charge, des soutiens multiformes, en particulier pour les jeunes mamans qui veulent avorter pour des raisons financières, afin qu’elles puissent soit garder leur enfant soit le confier aux services d’adoption tant beaucoup de couples stériles aimeraient en bénéficier, mais sont « obligés » de se tourner vers le marché mondial du bébé, ou vers l’industrie de la PMA, avec toutes les dérives afférentes.

Il s’avère donc que si « revers » il y a, il est pour une part fantasmé, car la propagande anti-Trump et antirépublicaine est si forte que l’on se demande comment les « rouges » arrivent tout de même à être en passe de sinon dominer du moins freiner des « bleus » à la Chambre et au sénat de plus en plus radicalisés par ailleurs par l’équivalent Nupes ; tout en sachant que pas mal de Républicains (comme en France d’ailleurs) aveuglés par une propagande par ailleurs simpliste voient toujours dans « les » Russes « l’ennemi »… D’autre part, il faut toujours savoir patienter en politique, du moins si l’on veut réellement convaincre sur le long terme — un « on » qui s’adresse d’ailleurs aussi à ce qui se passe en France et en Europe qui vivent une nuit démographique qu’un appel inconsidéré à l’immigration ne résoudra pas, celle-ci ne pouvant être réduite à des ventres ou à des bras, elle a aussi un cerveau et peut l’utiliser pour s’approprier une terre réduite à un territoire « sans lieux dits » comme le prônait Derrida dans Parages et que les partisans de la dite « Libre pensée » appliquent à la lettre en se battant en milice d’avant-garde djihadisée pour évincer statues et symboles du sol français afin d’en faire un  sans tonalité.

Tout ce débat est à l’évidence également présent aux US. Et il n’est pas étonnant d’observer par ailleurs que cela soit en Floride qu’aura été démontrée de façon flagrante que l’appartenance originelle immigrée n’empêche pas, en soi, de se sentir américain, refusant le déconstructionnisme sous toutes ses formes, y compris hygiénistes (le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, ayant refusé le confinement et la ségrégation anti-injectés) alors que toute la propagande démocrate tendait à faire penser le contraire.

Idem en France lorsque l’on écoute Philippot et Gave expliquer que nombre d’ex-migrants viennent aussi les saluer et les encourager dans leur lutte multiforme contre la Secte au pouvoir…

Ce qui implique de ne pas négliger, si l’on veut réellement l’unité, de mettre aussi en avant ces quatre aspects fondamentaux : la question démographique, la question assimilatrice, la question sanitaire, enfin la question de la guerre, surtout lorsqu’elle devient civilisationnelle…