Jardin d’intérieur

[Source : Cultive ta ville]

Jardin d’intérieur

Le jardinage une activité réservée à l’extérieur ? C’est vrai… à quelques exceptions près ! Car l’intérieur de votre maison comporte d’étonnantes possibilités pour la production alimentaire.

Des aliments frais douze mois par année !

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que l’intérieur des maisons et appartements offre des possibilités de production alimentaire limitées. Il est toutefois possible d’y cultiver plusieurs espèces comestibles grâce à des techniques étonnantes et ingénieuses. Avec pour grand avantage de fournir des aliments frais douze mois par année !

Les « fenêtres maraîchères »

Les « fenêtres maraîchères » (mieux connues sous le nom de « window farms ») sont des systèmes de culture verticale que l’on accroche à proximité des fenêtres intérieures. De telles installations permettent une captation optimale de la lumière naturelle par les plantes. Cette technique comporte normalement l’usage d’un système hydroponique pour approvisionner les plantes en eau et en nutriments. Des néons sont souvent utilisés pour fournir un éclairage d’appoint.

Culture en pots

La culture en pots à l’intérieur est également possible pour certaines plantes moins exigeantes en lumière, mais elle offre généralement des résultats très modestes. L’automne venu, vous pouvez tout de même rentrer vos bacs de culture extérieureet les placer à proximité d’une source de lumière naturelle. Vous prolongerez ainsi la durée de vie de certains plants. Les fines herbes survivent souvent plusieurs mois de cette manière.

Champignons

D’autres cultures sont mieux adaptées aux conditions intérieures. Ainsi, les champignons peuvent être cultivés sur bûches ou terreau dans un endroit frais de la maison.

Germinations et micropousses

La germination

C’est le premier stade de vie de la plante. Elle arrive juste après le réveil de la graine. Des semences germées (par exemple le tournesol ou le pois vert) peuvent être produites en pot de verre (sans terreau) ou cultivées sur un terreau placé à proximité d’une source lumineuse. Elles seront consommées après quelques jours de croissance et fourniront un aliment riche en enzymes, protéines et vitamines. 

Pourquoi en cultiver ? La germination permet de consommer des graines qui, sans ce procédé, seraient totalement indigestes. Ce procédé débarasse la graine des enzymes qui nuisent à sa digestion. La teneur nutritive est décuplée.

Variétés consommées ? Luzerne, brocoli, radis, moutarde, fenugrec, fèves mung, pois, lentilles, …

Durée ? 2 à 7 jours

Les micropousses

Contrairement aux germinations, on ne mange pas la graine, mais uniquement les cotylédons et la tige.

Pourquoi en cultiver ? Pour leur goût, couleur, texture… et leurs apports nutritifs !

Durée ? 7 à 21 jours

Variétés consommées ? Tournesol, pois, radis, moutarde, brocoli, chou rouge, fenouil, …

Comment ? Sur terreau ou sur tapis de culture (hydroponie).


[Source : Canal vie]

Cultivez vos légumes en pot

Auteur Albert Mondor

Avec les problèmes causés par l’industrialisation de l’agriculture, de nombreuses personnes ressentent le besoin de revenir à l’essence des aliments en cultivant elles-mêmes leurs légumes. Vous désirez vous aussi récolter vos propres tomates, mais vous croyez que cela n’est pas à votre portée puisque vous n’avez pour tout terrain qu’un petit balcon? Vous serez sans doute agréablement surpris d’apprendre que de plusieurs plantes potagères peuvent être facilement cultivées en contenant, en plein coeur de la ville!

Beaucoup de soleil et un terreau riche

Comme la plupart des légumes requièrent un minimum de six heures d’ensoleillement pour bien croître et se développer adéquatement, assurez-vous de disposer les contenants dans lesquels vous les cultivez dans un endroit bien ensoleillé et protégé des vents. D’autre part, il est important d’utiliser des contenants de grande dimension pour la culture des plantes potagères. Évidemment, les légumes aux longues racines, comme les carottes (Daucus carota var. sativus) et les salsifis (Tragopogon porrifolius), doivent être plantés dans des pots très profonds. De plus, employez un terreau léger et riche, ayant une excellente capacité de rétention d’eau et d’éléments nutritifs. Un terreau composé à parts égales de compost, de tourbe de sphaigne et de perlite fait habituellement très bien l’affaire.

Planter et semer au moment opportun

La fin de mai et le début de juin, une fois que tout risque de gel est écarté, constituent une période propice à la plantation en pot de plusieurs légumes, notamment les tomates et les poivrons. Par contre, le semis des végétaux qui apprécient les températures fraîches, comme les pois et les laitues, peut être effectué dès le début de mai.

Légumes bien adaptés

Les légumes les mieux adaptés à la culture en pot sont sans contredit les fines herbes et les légumes dont on consomme les feuilles, comme la bette à cardes (Beta vulgaris var. cicla), l’épinard (Spinacia oleracea) et la laitue en feuilles (Lactuca sativa var. crispa). D’autre part, les haricots nains (Phaseolus vulgaris var. nana) et les pois (Pisum sativum) fournissent d’excellentes récoltes lorsqu’on les cultive en contenant. Les cultivars de haricots et de pois grimpants conviennent également bien à la culture en pot pour peu qu’on leur fournisse un support sur lequel ils peuvent s’accrocher.

Si vous souhaitez cultiver des tomates (Solanum lycopersicum) en contenant, il faut idéalement vous tourner vers les cultivars qui produisent des petits fruits, tels que « Green Grape », une variété ancienne qui produit des petites tomates vertes sucrées, « Sun Gold », aux fruits orangés, ou « Yellow Pear », aux curieux petits fruits jaunes qui possèdent la forme de poires. Vous pouvez également faire croître en pot des piments ainsi que des cultivars de poivrons (Capsicum annuum) qui produisent des petits fruits, comme ceux faisant partie de la série Mini Bell, par exemple. Finalement, aussi étonnant que cela puisse paraître, la patate douce (Ipomoea batatas) et la pomme de terre (Solanum tuberosum) se prêtent aussi à la culture en contenant. Assurez-vous de planter vos pommes de terre dans un pot ayant au minimum 25 cm de diamètre et une profondeur variant entre 45 et 60 cm.

Contenants à auto-arrosage

Depuis peu, on peut trouver sur le marché horticole canadien des contenants spécialement conçus pour la culture des plantes potagères. Ces contenants – les deux marques les plus populaires sont Biotop et Earthbox – sont constitués d’une partie terreau et d’une partie liquide. Les racines des plantes ont donc accès à une réserve d’eau dans laquelle on ajoute un fertilisant. Ainsi, les plantes potagères cultivées dans de tels bacs ont une productivité supérieure à celle des légumes cultivés en pot ordinaire. De plus, ils exigent moins d’arrosage.

Voici la description de cinq plantes potagères qui donnent de bons résultats lorsqu’elles sont cultivées en contenant. En plus d’être comestibles, ces végétaux sont également décoratifs.

Betterave « Bull’s Blood »

Hauteur : 20 cm
Largeur : 20 cm
Feuillage : pourpre

En plus de former une racine de couleur rouge vin, ce cultivar singulier arbore de jolies feuilles pourpres qui font merveille en salade. La racine peut être cueillie après environ 70 jours de maturation, tandis que le feuillage peut être récolté après 45 jours seulement.

Kale « Redbor »

Hauteur : 60 cm
Largeur : 45 cm
Feuillage : frisé, violet très foncé

Le kale « Redbor » n’est ni plus ni moins qu’un chou dont les feuilles violettes et frisées ne prennent pas une forme pommée. Ce légume très facile à cultiver est si rustique – il tolère sans difficulté une température de – 10 °C – qu’on peut le récolter jusque tard à l’automne.

Tomate « Green Grape »

Hauteur : indéterminée
Largeur : 40 cm
Fructification : petite, verte

Ce cultivar ancien produit de curieuses petites tomates à la peau vert jaunâtre et à la chair verte. Ces fruits au goût sucré inhabituel sont excellents en salade. Ils atteignent leur maturité après environ 70 jours suivant la plantation.

Tomate « Yellow Pear »

Hauteur : indéterminée
Largeur : 45 cm
Fructification : petite, jaune

« Yellow Pear » arbore de jolis petits fruits jaunes qui possèdent la forme de poires. Ces fruits arrivent à maturité environ 75 jours après la plantation.

Aubergine « Turkish Orange »

Hauteur : 50 cm
Largeur : 40 cm
Fructification : sphérique, orange strié de vert

Il semble que ce cultivar d’aubergine soit cultivé en Turquie depuis le XVe siècle. Il se distingue de tous les autres par ses fruits de forme sphérique, orangés striés de vert. Chaque plant peut produire jusqu’à une quinzaine de fruits qui atteignent leur maturité environ 85 jours après la mise en terre.


[Source : Coupe de pouce]

Concevoir un potager intérieur

Par Larry Hodgson

Vous n’avez pas de jardin au sol, ni même un balcon? Peu importe! Il est facile de cultiver quelques légumes et fines herbes à croissance rapide sur le bord d’une fenêtre ensoleillée.
 

Notez que le rebord de fenêtre n’est pas l’endroit idéal pour cultiver des légumes qui prennent des mois à mûrir ou qui occupent beaucoup d’espace (tomates, poivrons, melons, etc.). Les verdures – de jeunes légumes, surtout feuillus – sont quant à elles plus faciles à cultiver: on peut les consommer rapidement, généralement dans les 3 à 5 semaines suivant l’ensemencement.

Le matériel

Il faut un ou des pots munis de trous de drainage, de préférence de 10 cm de diamètre ou plus (dans les petits pots, la terre sèche trop vite), une ou des soucoupes, du terreau pour semis ou pour plantes d’intérieur et, bien sûr, des sachets de semences de nos variétés préférées. Quant aux outils, on les trouve dans la cuisine: grand bol, cuillère, ciseaux.

La technique

Dans un grand bol, on verse assez de terreau pour remplir nos pots et on ajoute de l’eau tiède. On brasse bien pour humidifier le terreau, puis on le verse dans les pots avec une cuillère, en remplissant les contenants aux trois quarts (il ne faut pas les remplir au complet, sinon l’arrosage sera difficile).

On sème 4 ou 5 graines par pot de 10 cm (un peu plus dans les pots plus larges) en les espaçant également. On recouvre à peine de terreau et on arrose doucement. On place le pot dans une soucoupe sur le bord d’une fenêtre ensoleillée.

Les graines germeront en seulement quelques jours. Dès que le terreau commence à s’assécher, on arrose doucement, imbibant toute la motte. Aucun besoin de fertiliser si le terreau est frais: il contient assez de minéraux pour une première génération.

On récolte nos jeunes légumes quand ils ont entre 3 et 5 vraies feuilles, coupant chaque plante à la base avec des ciseaux. On en ressème d’autres aussitôt (si on utilise le même terreau, il faudra fertiliser les nouvelles générations avec un engrais soluble, toutes les deux semaines). La récolte est plus facile au printemps et à l’été, quand la lumière est abondante. Une lampe fluorescente (allumée 14 heures par jour) peut être nécessaire pour les cultures hivernales.

Légumes adéquats pour le bord d’une fenêtre

Bok choy, chou, cresson, kale, laitue, mesclun, moutarde orientale et roquette. On peut aussi cultiver des radis et des betteraves, mais pour leur feuillage comestible davantage que pour leurs racines.

Fines herbes adéquates pour le bord d’une fenêtre

Aneth, basilic, cerfeuil, coriandre (cilantro), fenouil, oseille et persil.


[Source : La Presse]

Un potager dans la cuisine

Pourquoi cultiver des fines herbes et petits légumes... (PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE)
PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Pourquoi cultiver des fines herbes et petits légumes dans sa maison ? Outre la fraîcheur inégalée du basilic, du kale et des pleurotes ainsi obtenus, le jardinier d’intérieur tire satisfaction d’avoir produit des aliments sains de façon écologique, et en plein hiver, qui plus est !

[Auteure : ] Carole Thibaudeau

Couper un brin d’origan sur le mur et le balancer aussitôt dans la marmite. Ajouter quelques champignons récoltés sur le comptoir. En à-côté : une laitue cueillie devant la fenêtre. Le potager intérieur vous branche ? Quelques notions, pour ne pas faire chou blanc.

Lumière et savoir-faire

Pourquoi cultiver des fines herbes et petits légumes dans sa maison ? Outre la fraîcheur inégalée du basilic, du kale et des pleurotes ainsi obtenus, le jardinier d’intérieur tire satisfaction d’avoir produit des aliments sains de façon écologique, et en plein hiver, qui plus est !Mais attention ! Dilettantes s’abstenir ! « Beaucoup d’investissements – en temps et en argent – ont été suivis de déceptions, rappelle Nicolas Sainte-Marie, propriétaire du magasin de Longueuil des Urbainculteurs. Si on veut des résultats, c’est-à-dire une production viable, il faut utiliser les outils adaptés, les produits appropriés et les procédés adéquats. »

Bonnes pratiques

Nicolas Sainte-Marie recommande un néon horticole de type T-5, capable de fournir une grande intensité lumineuse (4500 lumens) sans dégager de chaleur ni brûler le plant qui pousse vers lui. Autre impératif : un terreau de qualité, avec mycorhizes, pour la culture bio et ne contenant que 20 % de compost. La mycorhize est un champignon qui s’associe avec les racines et favorise la santé d’un plant.

Il faut également de bons engrais pour potager, du sel d’Epsom pour rétablir l’équilibre calcium-magnésium, un ciseau de taille fine et un arrosoir à long bec. 

« Le ciseau de taille fine, par sa précision, permet de cueillir le basilic sans laisser un bout de tige nue qui va s’étioler, explique Nicolas Sainte-Marie. Ou de couper près du sol quelques brins de thym en bosquet, laissant ainsi le bosquet se régénérer. Quant à l’arrosoir au long bec, il permet de mouiller la terre sans mouiller les feuilles. »

Enfin, on arrose le matin, au moment où la plante aspire l’eau. « Le besoin d’arrosage se vérifie avec le poids du pot, indique M. Sainte-Marie. Les plantes sont souvent trop arrosées. »

Culture en gouttière

M. Sainte-Marie cultive ses fines herbes dans une gouttière déposée sur le comptoir de la cuisine. Il les arrose avec de l’eau « reposée » toute une nuit, qui est donc à la température de la pièce, le chlore évaporé.

Il cultive également des champignons, avec la trousse de culture de Champignons maison, laquelle utilise le marc de café comme substrat. Cette récupération des résidus du café est un double bon coup, écologique autant qu’économique.

Les Urbainculteurs offrent des formations en jardinage intérieur dans ses locaux de Québec et de Longueuil, ainsi qu’un service-conseil gratuit par courriel.

Lumière, lumière, lumière!

Les gens sous-estiment très souvent le besoin en lumière des plantes potagères, dit Julien Yensen Martin, cofondateur, avec son frère Joachim, de BioCité, entreprise de jardins verticaux hydroponiques faits de bouteilles de vin récupérées.

Bricoleurs sophistiqués

La culture hydroponique n’est pas pour tout le monde, avertit Julien Yensen Martin. Il faut être bricoleur. En outre, à la complexité de l’installation s’ajoute celle du jardinage hydroponique, en lui-même sophistiqué. « Il faut s’adapter aux variations des conditions de lumière et d’humidité au fil des saisons », souligne ce passionné d’agriculture urbaine. En hiver s’ajoutent les défis reliés au chauffage et au taux d’humidité. Enfin, si un insecte ravageur se pointe, il peut occasionner beaucoup de pertes, ne rencontrant pas de prédateur dans la maison. »

Le jardin hydroponique de BioCité vise trois types de clients : le gastronome, qui apprécie les fines herbes fraîches ; l’écolo, qui veut diminuer son empreinte environnementale et manger sainement ; et l’amateur de design, enfin, qui apprécie l’aspect rideau et artisanal donné par les colonnes de verre.

À chacun son jardin

Le secret de la réussite, c’est de jardiner en fonction de son niveau d’expérience et de « choisir un système adapté à l’endroit », indique Nicolas Sainte-Marie, des Urbainculteurs. Souvent, la température de la maison est trop élevée et l’air trop sec. Un thermomètre et un hygromètre aideront à contrôler ces paramètres. Regard sur six installations pour jardiner dans la maison.

Jardin en pot

Après quelques expériences avec ses murs verts, la biologiste Julie Bussières, de Vert métal, conseille maintenant de cultiver les fines herbes dans une jardinière suspendue près de la fenêtre. « Ça marche mieux que dans un mur végétalisé », dit-elle. Un simple pot de terre cuite fera tout aussi bien l’affaire.

Système mural Flowall

Flowall, un système mural distribué par Les Urbainculteurs, est une unité de plastique contenant 16 petits compartiments, dans lesquels on dépose un peu de terreau et de fertilisant. L’arrosage se fait par le haut, et la gravité se charge d’acheminer l’eau à chaque niveau. 79,99 $ l’unité.

Jardin vertical Liberty

Liberty, d’Envirozone, permet de moduler à volonté la hauteur entre les étagères. L’eau circule par des tubes du plus haut étage au plus bas. Des bouchons peuvent séparer les sections aux besoins différents. Les pots, inclinés à 45 degrés, sont munis d’une mèche pour que la plante pompe l’eau suivant ses besoins. « Le rendu esthétique est très réussi, commente Erwan Jameron. Et j’ai le plaisir de mettre des fines herbes dans tout : les sandwichs, les salades, les soupes… » M. Jameron utilise une lampe horticole à DEL six heures par jour. Environ 650 $ pour cinq étagères de 36 pouces.

Potager vertical hydroponique

Depuis trois ans, l’entreprise montréalaise BioCité offre des systèmes hydroponiques verticaux inspirés du système Windowfarms américain. La particularité de BioCité : l’utilisation de bouteilles de vin récupérées, ce qui procure une ambiance unique, utilise moins de plastique et permet de donner une seconde vie à une bouteille qu’on désire mettre en valeur. Une tuyauterie élaborée amène l’eau nutritive goutte à goutte, du réservoir à chaque bouteille, par le truchement d’une petite pompe électrique. BioCité offre l’installation du système et un entretien aux trois mois aux clients de la région de Montréal. Elle offre également une assistance technique à vie. 350 $ pour le kit de base, soit deux colonnes de quatre bouteilles, avec paniers et billes d’argile, tout inclus sauf les semis.

Culture en gouttière

Le comptoir de cuisine peut se convertir en potager de fines herbes, au moyen de gouttières emplies de terreau et d’une lampe horticole fixée sous les armoires. Une trousse pour champignons fournira au choix des pleurotes, des shiitakes ou des reishis. 195 $, pour un ensemble comprenant deux néons T5 de 4 pieds, huit pieds de gouttière emplie de fines herbes et terreau biologique avec mycorhizes, les ciseaux horticoles et l’arrosoir.

Jardin vertical Statio

L’horticultrice Josée Joanette a installé, près de la porte-fenêtre de son ancien logement, un système Statio d’Envirozone, soit trois longs bacs superposés, en métal, emplis de terre, qu’on arrose par le haut. « J’avais alors toujours une plante fraîche à portée de la main, moi qui adore cuisiner, relate-t-elle. Alors qu’un plant en pot du supermarché me dure une semaine, j’en avais pour quatre mois avec le Statio. » Mme Joanette n’a pas eu besoin de lumière artificielle. Ayant récemment déménagé, elle a démonté son système et n’a pas encore eu le temps de le remonter.

Du plus facile au plus difficile

Voici des exemples de culture potagère intérieure, de la plus facile à la plus difficile.

Dans tous les cas, il faut porter attention aux problèmes courants, tels que l’air asséché par le chauffage ou le manque de lumière.

« On veut de la lumière non seulement pour que la plante survive, mais aussi pour qu’elle produise, explique M. Sainte-Marie. Placer un pot près de la fenêtre ne suffira pas à la rendre assez forte pour porter des légumes-fruits. »

Des ateliers de jardinage intérieur sont offerts par Les Urbainculteurs, à Québec et à Longueuil.

1. Niveau facile

Faire tremper et germer des graines dans un pot Mason est une façon facile d’obtenir des germinations d’une grande qualité nutritive. Voici la recette vitalité, riche en protéines et enzymes, de la famille Sainte-Marie : un mélange à parts égales de graines de radis, de trèfle, de brocoli et de luzerne. Recouvrir d’eau et laisser tremper cinq heures dans un endroit sombre. Couvrir l’ouverture du pot d’une moustiquaire en plastique et jeter l’eau de trempage. Rincer deux fois par jour les graines et laisser égoutter à 45 degrés. Manger quand les racines atteignent entre 1 et 4 centimètres : dans les salades, vinaigrettes, soupes, sauce à spaghetti, sandwichs, etc. Encore plus facile : acheter un plant de fine herbe en pot à l’épicerie.

2. Assez facile

On cultive plusieurs plants de fines herbes dans le même pot. Ce n’est pas plus difficile que d’entretenir une plante décorative.

3. On se lance

On installe un système simple, comme une gouttière sur le comptoir avec un néon horticole fixé sous l’armoire ou un support mural Envirozone. On se limite aux fines herbes et aux légumes-feuilles. On s’assure d’avoir les bons outils et les bons produits (lampes, ciseaux, arrosoir, terreau, engrais…). Un hygromètre et un thermomètre sont utiles. « Il ne faut pas s’attendre à avoir une production dans les deux premières semaines, dit Nicolas Sainte-Marie. À compter de la troisième semaine, on en a pour trois ou quatre mois, et même une année. »

4. On a de l’ambition

On maîtrise avec aisance et plaisir les systèmes simples ? On est mûr pour les ligues majeures : l’hydroponie ou les légumes-fruits, comme les tomates, poivrons et aubergines… Pour ces derniers, on place un pot devant une porte-fenêtre, avec au-dessus une bonne lampe horticole sur poulies, qui sera facile à remonter chaque fois qu’on s’occupera de la plante. « Avec un terreau riche en mycorhizes, avec de bons engrais et en n’arrosant ni trop ni trop peu, il est possible de réussir ! », assure Nicolas Sainte-Marie.




Le monde qui marchait sur la tête est en train de remettre ses idées à l’endroit

[Source : CW environnement, Pyrène, 1001 Infos, etc.]

Texte poignant de Coline Serreau qui ne mâche pas ses mots…

Dimanche 22 mars.

Coline Serreau, réalisatrice de Trois hommes et un couffin, mais aussi de films visionnaires, écolos, humanistes et généreux comme La belle verte ou La crise.


par Coline Serreau

Le gouvernement gère l’épidémie comme il peut… mais les postures
guerrières sont souvent inefficaces en face des forces de la nature. Les
virus sont des êtres puissants, capables de modifier notre génome,
traitons-les sinon avec respect, du moins avec modestie.

Apprenons à survivre parmi eux, à s’en protéger en faisant vivre
l’espèce humaine dans des conditions sanitaires optimales qui renforcent
son immunité et lui donnent le pouvoir d’affronter sans dommage les
microbes et virus dont nous sommes de toute façon entourés massivement,
car nous vivons dans la grande soupe cosmique où tout le monde doit
avoir sa place. La guerre contre les virus sera toujours perdue, mais
l’équilibre entre nos vies et la leur peut être gagné si nous renforçons
notre système immunitaire par un mode de vie non mortifère.

Dans cette crise, ce qui est stupéfiant c’est la rapidité avec laquelle l’intelligence collective et populaire se manifeste.

En quelques jours, les Français ont établi des rites de remerciement
massivement suivis, un des plus beaux gestes politiques que la France
ait connus et qui prolonge les grèves contre la réforme des retraites et
l’action des gilets jaunes en criant haut et fort qui et quoi sont
importants dans nos vies.

Dans notre pays, ceux qui assurent les fonctions essentielles, celles
qui font tenir debout une société sont sous-payés, méprisés. Les
aides-soignantes, les infirmières et infirmiers, les médecins qui
travaillent dans les hôpitaux publics, le personnel des écoles, les
instituteurs, les professeurs, les chercheurs, touchent des salaires de
misère tandis que des jeunes crétins arrogants sont payés des millions
d’euros par mois pour mettre un ballon dans un filet.

Dans notre monde le mot paysan est une insulte, mais des gens qui se nomment “exploitants agricoles” reçoivent des centaines de milliers d’euros1 pour faire mourir notre terre, nos corps et notre environnement tandis que l’industrie chimique prospère.

Et voilà que le petit virus remet les pendules à l’heure, voilà
qu’aux fenêtres, un peuple confiné hurle son respect, son amour, sa
reconnaissance pour les vrais soldats de notre époque, ceux qui sont
prêts à donner leur vie pour sauver la nôtre alors que depuis des
décennies les gouvernements successifs se sont acharnés à démanteler nos
systèmes de santé et d’éducation, alors que les lobbies règnent en
maîtres et arrosent les politiques avec le fric de la corruption.

Nous manquons d’argent pour équiper nos hôpitaux, mais bon sang, prenons l’argent où il se trouve, que les GAFA2 payent leurs impôts, qu’ils reversent à la société au minimum la moitié de leurs revenus. Car après tout, comment l’ont-ils gagné cet argent ? Ils l’ont gagné parce qu’il y a des peuples qui forment des nations, équipées de rues, d’autoroutes, de trains, d’égouts, d’électricité, d’eau courante, d’écoles, d’hôpitaux, de stades, et j’en passe, parce que la collectivité a payé tout cela de ses deniers, et c’est grâce à toutes ces infrastructures que ces entreprises peuvent faire des profits. Donc ils doivent payer leurs impôts et rendre aux peuples ce qui leur est dû.

Il faudra probablement aussi revoir la question de la dette qui nous
ruine en enrichissant les marchés financiers. Au cours des siècles
passés les rois de France ont très régulièrement décidé d’annuler la
dette publique, de remettre les compteurs à zéro.

Je ne vois pas comment à la sortie de cette crise, quand les comptes
en banque des petites gens seront vides, quand les entreprises ne
pourront plus payer leurs employés qui ne pourront plus payer les
loyers, l’électricité, le gaz, la nourriture, comment le gouvernement
pourra continuer à gaspiller 90% de son budget à rembourser une dette
qui ne profite qu’aux banquiers.

J’espère que le peuple se lèvera et réclamera son dû, à savoir
exigera que la richesse de la France, produite par le peuple soit
redistribuée au peuple et non pas à la finance internationale. Et si les
autres pays font aussi défaut de leur dette envers nous, il faudra
relocaliser, produire de nouveau chez nous, se contenter de nos
ressources, qui sont immenses, et détricoter une partie de la
mondialisation qui n’a fait que nous appauvrir.

Et le peuple l’a si bien compris qu’il crie tous les soirs son
respect pour ceux qui soignent, pour la fonction soignante, celle des
mères, des femmes et des hommes qui font passer l’humain avant le fric.

Ne nous y trompons pas, il n’y aura pas de retour en arrière après cette crise.

Parce que malgré cette souffrance, malgré ces deuils terribles qui
frappent tant de familles, malgré ce confinement dont les plus pauvres
d’entre nous payent le plus lourd tribut, à savoir les jeunes, les
personnes âgées isolées ou confinées dans les EHPAD, les familles
nombreuses, coincés qu’ils sont en ville, souvent dans de toutes petites
surfaces, malgré tout cela, le monde qui marchait sur la tête est en
train de remettre ses idées à l’endroit.

Où sont les vraies valeurs ? Qu’est-ce qui est important dans nos vies ?

Vivre virtuellement ? Manger des produits issus d’une terre martyrisée et qui empoisonnent nos corps ?

Enrichir par notre travail ceux qui se prennent des bonus faramineux en gérant les licenciements ?

Encaisser la violence sociale de ceux qui n’ont eu de cesse
d’appauvrir le système de soin et nous donnent maintenant des leçons de
solidarité ?

Subir une médecine uniquement occupée à soigner les symptômes sans se
soucier de prévention, qui bourre les gens de médicaments qui les tuent
autant ou plus qu’ils ne les soignent ? Une médecine aux ordres des
laboratoires pharmaceutiques ?

Alors que la seule médecine valable, c’est celle qui s’occupe de
l’environnement sain des humains, qui proscrit tous les poisons, même
s’ils rapportent gros. Pourquoi croyez-vous que ce virus qui atteint les
poumons prospère si bien ? Parce que nos poumons sont malades de la
pollution et que leur faiblesse offre un magnifique garde-manger aux
virus.

En agriculture, plus on cultive intensivement sur des dizaines
d’hectares des plantes transformées génétiquement ou hybrides dans des
terres malades, plus les prédateurs, ou pestes, les attaquent et s’en
régalent, et plus il faut les arroser de pesticides pour qu’elles
survivent, c’est un cercle vicieux qui ne peut mener qu’à des
catastrophes.

Mais ne vous faites pas d’illusions, on traite les humains les plus
humbles de la même façon que les plantes et les animaux martyrisés.

Dans les grandes métropoles du monde entier, plus les gens sont
entassés, mal nourris, respirent un air vicié qui affaiblit leurs
poumons, plus les virus et autres “pestes” seront à l’aise et
attaqueront leur point faible : leur système respiratoire.

Cette épidémie, si l’on a l’intelligence d’en analyser l’origine et
la manière de la contrer par la prévention plutôt que par le seul
vaccin, pourrait faire comprendre aux politiques et surtout aux
populations que seuls une alimentation et un environnement sains
permettront de se défendre efficacement et à long terme contre les
virus.

Le confinement a aussi des conséquences mentales et sociétales
importantes pour nous tous, soudain un certain nombre de choses que nous
pensions vitales se révèlent futiles. Acheter toutes sortes d’objets,
de vêtements, est impossible et cette impossibilité devient un bonus :
d’abord en achetant moins on devient riches.

Et comme on ne perd plus de temps en transports harassants et
polluants, soudain on comprend combien ces transports nous détruisaient,
combien l’entassement nous rendait agressifs, combien la haine et la
méfiance dont on se blindait pour se préserver un vague espace vital,
nous faisait du mal.

On prend le temps de cuisiner au lieu de se gaver de junk-food, on se
parle, on s’envoie des messages qui rivalisent de créativité et
d’humour.

Le télétravail se développe à toute vitesse, il permettra plus tard à
un nombre croissant de gens de vivre et de travailler à la campagne,
les mégapoles pourront se désengorger.

Pour ce qui est de la culture, les peuples nous enseignent des leçons
magnifiques : la culture n’est ni un vecteur de vente, ni une usine à
profits, ni la propriété d’une élite qui affirme sa supériorité, la
culture est ce qui nous rassemble, nous console, nous permet de vivre et
de partager nos émotions avec les autres humains.

Quoi de pire qu’un confinement pour communiquer ? Et pourtant les
italiens chantent aux balcons, on a vu des policiers offrir des
sérénades à des villageois pour les réconforter, à Paris des rues
entières organisent des concerts du soir, des lectures de poèmes, des
manifestations de gratitude, c’est cela la vraie culture, la belle, la
grande culture dont le monde a besoin, juste des voix qui chantent pour
juguler la solitude.

C’est le contraire de la culture des officines gouvernementales qui
ne se sont jamais préoccupées d’assouvir les besoins des populations, de
leur offrir ce dont elles ont réellement besoin pour vivre, mais n’ont
eu de cesse de conforter les élites, de mépriser toute manifestation
culturelle qui plairait au bas peuple.

En ce sens, l’annulation du festival de Cannes est une super bonne nouvelle.

Après l’explosion en plein vol des Césars manipulés depuis des années
par une maffia au fonctionnement opaque et antidémocratique, après les
scandales des abus sexuels dans le cinéma, dont seulement une infime
partie a été dévoilée, le festival de Cannes va lui aussi devoir faire
des révisions déchirantes et se réinventer. Ce festival de Cannes qui
déconne, ou festival des connes complices d’un système rongé par la
phallocratie, par la corruption de l’industrie du luxe, où l’on expose
complaisamment de la chair fraîche piquée sur des échasses, pauvres
femmes porte-manteaux manipulées par les marques, humiliées, angoissées à
l’idée de ne pas assez plaire aux vieillards aux bras desquels elles
sont accrochées comme des trophées, ce festival, mais venez-y en jeans
troués et en baskets les filles, car c’est votre talent, vos qualités
d’artiste qu’il faut y célébrer et non pas faire la course à qui sera la
plus à poil, la plus pute !

Si les manifestations si généreuses, si émouvantes des peuples
confinés pouvaient avoir une influence sur le futur de la culture ce
serait un beau rêve !

Pour terminer, je voudrais adresser une parole de compassion aux
nombreux malades et à leurs proches, et leur dire que du fin fond de nos
maisons ou appartements, enfermés que nous sommes, nous ne cessons de
penser à eux et de leur souhaiter de se rétablir. Je ne suis pas
croyante, les prières m’ont toujours fait rire, mais voilà que je me
prends à prier pour que tous ces gens guérissent. Cette prière ne
remplacera jamais les soins de l’hôpital, le dévouement héroïque des
soignants et une politique sanitaire digne de ce nom, mais c’est tout ce
que je peux faire, alors je le fais, en espérant que les ondes
transporteront mon message, nos messages, d’amour et d’espoir à ceux qui
en ont besoin.

Coline Serreau


Note :
  1. Les subventions de la PAC (Politique Agricole Commune) profitent surtout aux grandes exploitations agricoles. Ainsi, à partir des années 90’ la PAC s’est progressivement alignée sur les règles de l’OMC et du commerce agricole mondial. L’accent a été mis sur la libéralisation du marché agricole et le renforcement de la compétitivité des exploitations agricoles européennes. Les systèmes des prix garantis et de régulation de marché ont été remplacés par un système de paiement direct aux agriculteurs. Les principales conséquences ont été : une orientation du secteur agricole vers les marchés d’exportation (ceux dont l’UE dispose d’un avantage comparatif), et une disparition des petites fermes au profit d’exploitations de plus en plus grandes. L’exemple de la Belgique est assez illustratif : entre 1980 et 2016, nous avons perdu 67% de nos fermes !
  2. GAFA : Cet acronyme désigne les quatre géants du Web : Google, Apple, Facebook, Amazon qui sont les grandes firmes américaines pionnières dans le marché du numérique et qui dominent ce marché.



Voici 66 Aliments Qu’on Peut Faire Pousser à la Maison dans des Pots

[Source : Esprit Spiritualité Métaphysique]

Pas de jardin ? Voici 66 aliments que vous pouvez faire pousser à la maison dans des pots

Faire
pousser sa propre nourriture est passionnant, non seulement parce qu’on
voit les graines se transformer en fruits et légumes mûrs à point, mais
aussi parce qu’ils ne contiennent pas de pesticides, et n’ont pas
parcouru des milliers de kilomètres pour arriver jusque dans votre
assiette.

Il s’avère qu’avec peu d’efforts, tout le monde peut être jardinier. Si vous acceptez de relever le défi, et ce n’en est vraiment pas un grand, faire pousser votre propre nourriture peut être très gratifiant. De plus cela revient beaucoup moins cher et le goût n’a rien à voir avec les fruits et légumes qu’on achète dans les supermarchés ! Il faut juste choisir la bonne jardinière ou le bon conteneur , apprendre à bien l’entretenir, et trouver quelques graines ! (ou du semis).

Voici une liste de départ de toutes les choses
folles, que même les jardiniers urbains, qui n’ont pas d’espace pour un
jardin, peuvent faire pousser à la maison.

Arbres fruitiers

1.
Les pommes peuvent pousser dans un pot ; vous pouvez aussi les faire
pousser sur le balcon ou un autre petit espace à l’aide d’une technique appelée espalier.
2. Les kumquats.
3. Les avocats (vous pouvez trouver de nombreux conseils sur internet)
4. Les mûres
5. Les myrtilles (vous pouvez trouver des vidéos utiles en ligne)
6. Les grenades
7. Les cerises
8. Les figues
9. Les poires
Voir les arbres fruitiers qui poussent sur les terrasses

Les agrumes

Les
agrumes en particulier sont réputés pour être faciles à faire pousser
pour les jardiniers débutants, alors ne laissez pas votre manque
d’expérience ou d’espace extérieur vous empêcher de profiter de fruits
fraîchement cueillis.

10. L’oranger nain
11. Les pamplemousses
12. Les mandarines
13. Les citrons Meyer
14. Les limes
Voir comment faire pousser des agrumes à la maison

Les fruits tropicaux

Les
fruits tropicaux peuvent également être étonnamment faciles à cultiver à
l’intérieur, même dans les climats non tropicaux. Comme …

15. Les bananes (cherchez des conseils pour le jardinage en conteneur en ligne)
16. Les ananas
17. Les papayes
18. Les goyaves (plusieurs variétés)
Voir comment faire pousser fruits tropicaux à la maison

Aliments qu’on peut faire pousser à la maison dans des pots:

Les vraies surprises

19. Le houblon
20. L’Aloe Vera
21. Les fraises
22. Le thé (même la tisane).
23. Le quinoa !

Et sans surprise:

24. Les tomates.
25. Les courges d’été
26. Les citrouilles
27. Les piments
28. Les poivrons
29.Les concombres

Les melons

30. Le petit cantaloup
31. Le melon Jenny Lind
32. La pastèque golden midget

Les herbes

33. Le basilic
34. L’origan
35. Le persil
36. Le romarin
37. La ciboulette
38. L’herbe à chat
39. Le thym
40. La sauge
41. L’estragon
42. La menthe.

Les légumes verts à feuilles

43. Le chou kale
44. Le mesclun
45. Les épinards
46. Les blettes
47. Les laitues
48. Les feuilles de moutarde
49. Les feuilles de chou vert
50. La roquette
Voir LE JARDINAGE D’INTÉRIEUR

Les légumes racines

51. Les carottes
52. Les betteraves
53. Les pommes de terre
Exemple 1 Cultiver ses légumes à l’intérieur avec une « windowfarm »
Exemple 2 Faire pousser ses légumes bio sans jardin

Autres aliments sains :

54. Les choux de Bruxelles
55. Les haricots mungo
56. L’herbe de blé
57. Le chou-rave
58. Les navets
59. Les rutabagas
60. Le céleri-rave
61. Les panais
62. Les topinambours
63. Les pois mange-tout
64. La rhubarbe (ce n’est pas l’idéal dans un pot, mais ça peut marcher)
65. Les champignons (vous trouverez plus de conseils en ligne)
66. Et les haricots verts.
Voir Faire pousser ses légumes bio sans jardin
Crédits Voici 66 aliments qu’on peut faire pousser à la maison dans des pots : Rachel Cernansky de Wakeup World

Traduction  Claire C.

http://www.espritsciencemetaphysiques.com/voici-66-aliments-quon-peut-faire-pousser-a-la-maison-dans-des-pots.html




80 communes françaises ont pris un arrêté contre les pesticides

[Source : Libération]

Par Benjamin Monnet — 19 septembre 2019

Depuis le mois de septembre, les arrêtés pour interdire ou encadrer l’usage de pesticides se multiplient dans les collectivités françaises. Ces municipalités et départements concernent 5,1 millions de Français.

  •   80 communes françaises ont pris un arrêté contre les pesticides

Tous les jours, retrouvez le Fil vert, le rendez-vous environnement de Libération. Aujourd’hui, le green graph.

Après que le gouvernement a proposé début septembre une distance minimale de cinq à dix mètres entre l’épandage de pesticides et les habitations, et qu’une consultation en ligne a été lancée pour recueillir l’avis des citoyens, les arrêtés municipaux pour interdire ou encadrer l’usage de pesticides se sont multipliés en France métropolitaine.

A LIRE AUSSI : De plus en plus d’arrêtés antipesticides

Qu’il s’agisse d’un village principalement composé de surfaces agricoles ou d’une grande métropole dans laquelle le premier utilisateur de glyphosate s’appelle la SNCF, que la mairie soit aux couleurs du PCF ou de l’UDI, Libération les a recensés sur cette carte animée. Leur point commun ? Ils sont – presque – tous contestés par la préfecture puis annulés par le tribunal administratif. 

Présentée comme précurseuse, la commune bretonne de Langouët n’a toutefois pas été la première à interdire l’usage du glyphosate sur son territoire. En 2012 et 2016, plusieurs communes ont pris des arrêtés dans ce sens. Puis, en mars 2019, Dijon est devenu la première métropole à adopter un arrêté antiglyphosate, au nom du «principe de précaution».

Toutefois, comme on le constate avec le graphique, le nombre d’arrêtés interdisant ou limitant l’usage des pesticides sur une commune a véritablement explosé depuis le printemps 2019, suivant le cas, très médiatisé, de Daniel Cueff, le maire de Langouët. Le nombre total d’arrêtés municipaux recensé par Libération concerne aujourd’hui 80 communes.

62 arrêtés municipaux, soit 77,5% du total, ont été pris après le 18 mai 2019, jour où le maire breton signa le sien. On observe une très nette accélération depuis le 27 août, date à laquelle le tribunal administratif de Rennes a suspendu l’arrêté de Daniel Cueff. Depuis, cela représente une moyenne d’environ deux arrêtés municipaux signés chaque jour. 

Parmi les municipalités prenant des arrêtés antipesticides, 75% se situent sur la gauche de l’échiquier politique (hors sans-étiquettes). Les mairies PS représentent à elles seules 30% des arrêtés pris. Le Parti communiste est également très présent, particulièrement en région parisienne, avec des villes comme Gennevilliers ou Stains. 

Parmi toutes ces villes, 21 (soit 26,25% du total) ont pris des arrêtés antipesticides sans posséder le moindre hectare de terre agricole utilisée. Ces arrêtés peuvent cependant empêcher l’utilisation de produits phytosanitaires dans l’entretien des espaces verts d’une copropriété ou d’une entreprise.

Au contraire, dans onze communes concernées par un arrêté, les terres agricoles utilisées représentent plus de 50% de la superficie, à l’image de Saint-Eloi-de-Fourques en Normandie ou de Ruelle-sur-Touvre, en Charente. En moyenne, ces terres représentent 23% de la surface de la commune ayant limité ou interdit l’usage de pesticides. 

Parfois symboliques, ces arrêtés ont également été pris par deux départements. Dernier en date, la Seine-Saint-Denis qui, après le Val-de-Marne, a interdit mercredi 18 septembre l’usage de pesticides sur son territoire. Au total, plus de 5,1 millions de Français vivent dans des communes ou départements ayant adopté un décret antipesticides. 

Encore faut-il que celui-ci soit validé par la préfecture, ce qui n’a jamais été le cas en 2019. Le 16 septembre, le tribunal administratif de Besançon a suspendu les arrêtés pris par les communes d’Audincourt et de Boussières, estimant qu’interdire les pesticides n’est pas du ressort des maires.

Il faut remonter à 2016 pour trouver trace d’un arrêté antipesticides validé par la préfecture. C’était à Balacet, dans l’Ariège : une commune dont les 23 habitants vivent désormais loin de tout produit phytosanitaire. 

La cartographie interactive que nous utilisons ici pour rassembler nos données a été réalisée par Libé Labo à partir des publications dans la presse et des déclarations spontanées d’élus.




Ce réfugié soudanais apprend l’agro-écologie en France

[Source : PositivR via Stop Mensonges]

Abdelrheim ne s’attendait pas à être accueilli de la sorte, mais il a eu de la chance. Grâce au maraîchage, il a découvert des gens ouverts et solidaires.

Par Axel Leclercq

D’ici une dizaine d’années, prévient le réseau Fermes
d’avenir, il manquera 100 000 paysans dans l’agriculture biologique.
Autrement dit, si l’on s’y prépare, ce secteur pourrait être un
formidable pourvoyeur d’emplois. Démonstration avec Abdelrheim, un
réfugié soudanais de 31 ans qui, grâce à l’agro-écologie, parvient petit
à petit à se faire une place en France. Une vidéo émouvante et pleine
d’espoir.

Associé au Groupe SOS Solidarités (spécialisé dans l’entrepreneuriat social) le réseau Fermes d’avenir, qui encourage la transition agro-écologique, a imaginé un système de compagnonnage permettant à des réfugiés de se former au maraîchage. Abdelrheim a intégré cette opération et, en larmes, il n’en revient toujours pas. Regardez :



Faire preuve de solidarité et d’ouverture tout en se donnant les
moyens de mieux nourrir la population française ? Une démarche
remarquable et exemplaire.

Cette vidéo est extraite d’un reportage de France 2 à découvrir en intégralité ici.




Agriculture biologique et permaculture

Quelques exemples et informations :

Terre vivante
1+1=Salade
Le jardin comestible
La ferme des Quatre-temps




Permaculture vs agriculture industrielle : le sens des priorités

[Source de l’article suivant : le blog de Denis la Plume]

Le progrès technologique est décidément prodigieux : avec une moissonneuse-batteuse, un seul homme peut couvrir à lui seul des hectares de terrain, avec un avion il peut répandre des pesticides à volonté.

Lorsqu’on regarde la productivité par heure travaillée dans l’agriculture, la technologie fait des miracles :

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 181108-lca-agriculture.jpg.

C’est là tout le danger de ne raisonner que sur des chiffres et des statistiques détachées de la réalité : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

La véritable question à se poser est la suivante : parmi toutes les statistiques, dans l’éventail complet des possibilités, que faut-il privilégier, où doit-on mettre les priorités ? Si la première priorité que l’on retient est effectivement la productivité par heure/humain travaillée alors, aucune hésitation, il est indispensable de faire avancer la technologie encore davantage, au point même où des robots pourraient eux-mêmes faire les semis, l’arrosage, l’épandage de pesticides, fongicides, engrais, et la récolte voire même les transformations et emballages des produits. Tout cela pour plus de profits financiers pour les propriétaires terriens puisque plus un seul être humain ne serait nécessaire pour dégager des bénéfices d’une parcelle de terrain.

Pendant ce temps, en gardant un esprit ouvert, alerte et à l’affût de toutes les données qui peuvent nous aider à prendre des décisions, on peut constater que :

  • l’utilisation massive de pesticides provoque de multiples effets secondaires, dont l’empoisonnement des humains et de la faune (on pense aux abeilles mais c’est tout l’écosystème qui est touché, dont on sait pourtant qu’il est formé de boucles de rétroactions et de cycles de consommation par les chaînes alimentaires), la contamination des sols et de l’eau des sous-sols qui se répand dans tout l’environnement y compris dans vos verres et dans vos assiettes,
  • la culture industrielle oblige à la monoculture, pari très risqué lorsqu’un unique parasite détruit un type de culture comme ce fut le cas en Irlande avec la pomme de terre, d’autant plus que, en éliminant les arbres sur les surfaces cultivées, le sol et la végétation sont exposés à l’asséchement puisque non protégés des rayons du soleil et du vent, obligeant l’agriculteur à gaspiller de l’eau pour tenter de garder de l’humidité dans son champ,
  • le choix de la monoculture pousse à l’usage de pesticides car la plante cultivée, privée d’un environnement naturel, ne bénéficie d’aucune aide de son environnement pour résister à des attaques et doit donc être protégée artificiellement,
  • le labour combiné à la chimie appauvrit considérablement les sols, éliminant toute vie en son sein et en profondeur (disparition massive des vers de terre), de laquelle dépend pourtant tout ce qui peut pousser en surface,
  • l’agriculture industrielle est très consommatrice d’énergie (pétrole principalement) et accessoirement de ressources (métal, caoutchouc, etc.) alors que nous savons que nous utilisons déjà les ressources de la planète de manière irraisonnée et non durable dans le temps,
  • la population mondiale augmente,
  • les surfaces cultivables sur l’ensemble du globe sont quasiment toutes déjà utilisées et tendent même à diminuer dans certaines régions, remplacées par du béton, nous avons donc intérêt à tirer parti au maximum de chaque mètre carré pour produire de la nourriture afin de nourrir tout le monde,
  • les rendements au mètre carré obtenus en permaculture dépassent de très loin ceux de la monoculture industrielle, l’inconvénient étant que la permaculture nécessite l’intervention humaine constante et ne peut être mécanisée ou industrialisée, chaque lopin de terre ayant ses propres particularités,
  • par ailleurs, la permaculture utilise très peu de ressources si ce n’est de la matière grise et de l’huile de coude, toutes deux proportionnelles au nombre de bouches à nourrir,
  • les humains sont remplacés partout et dans tous les domaines par des machines, conduisant à un chômage qui ne peut qu’augmenter de manière irréversible dans les décennies à venir, provoquant par ailleurs une crise existentielle puisque l’humain devient inutile, sans compter que, dans le système économique et social actuel, cela le conduit à mourir de faim ou à être « entretenu » par des systèmes palliatifs de charité, on a connu avenir plus glorieux…

Ces constats énoncés, il semble évident que nous devons arrêter l’agriculture industrielle et basculer au plus tôt vers la permaculture partout, avec pour résultats quasi immédiats :

  • quantité de nourriture produite à l’hectare bien supérieure,
  • suppression du chômage, reconnexion des humains avec la nature et leur environnement,
  • utilisation raisonnée des ressources (eau, pétrole, etc.),
  • revigoration des sols, de la flore et de la faune, restaurant les cycles naturels et augmentant les rendements encore davantage.

L’unique inconvénient étant le manque à gagner de l’industrie des pesticides et des machines, provoquant sans aucun doute un ralentissement de la Sacro-Sainte Croissance. Est-ce bien grave ? Ça l’est sans aucun doute pour le système de la monnaie-dette qui nous étrangle aujourd’hui, mais en changeant de système monétaire, c’est au contraire un véritable salut.

Restons tout de même conscients que l’un des principaux défis de la permaculture est qu’il n’y a pas un manuel universel pour procéder. Une fois acquises un certain nombre de grandes lignes, elle requiert une formation solide dans de nombreux domaines (chimie, botanique, physique, etc.), tâtonnements, expérimentations, en fonction du type de terrain et de la topologie, du climat, des ressources disponibles en eau… c’est exactement à cela que l’humain excelle et qui sera très difficilement automatisable. Dans un premier temps, on peut envisager que l’intelligence artificielle, par l’accumulation de retours d’expériences, pourra permettre d’aider l’humain à faire des choix. Mais il est encore loin, le jour où des robots suffisamment multifonctionnels comme ceux de la série Humans nous remplaceront dans des champs en permaculture. Ce jour-là, peut-être pourrons-nous alors définitivement nous reposer sur nos lauriers, et enfin faire de notre vie exactement ce qui nous chante. À condition bien sûr que nous ayons d’ici là repris la pleine souveraineté sur la monnaie et la prise des décisions collectives.




La religion du gazon tondu

[Source : Le 4ème singe]

Auteur : Stéphane Hairy


La machine démarre dans un barnum apocalyptique, vous avancez frénétiquement, puis reculez, puis avancez, puis reculez, tel un robot qui exécute la tâche pour laquelle il a été conçu. Après trente minutes passées à faire des allers-retours machinales dans un boucan insupportable, une jubilation intérieure explose littéralement. Ça y est, c’est propre ! Tout est rasé à 2 millimètres, c’est beau, une précision millimétrique, cela en est presque jouissif.   Vous connaissez certainement autour de vous une personne dont vous avez l’impression qu’elle passe le plus clair de son temps à tondre sa pelouse, comme un automatisme compulsif la poussant malgré elle à rectifier les deux, trois misérables brins d’herbes essayant de pousser péniblement. Peut-être avez-vous même l’impression étrange que je parle de vous. Si c’est le cas, ne vous en faites pas, rien de grave, vous êtes seulement un tondéiste qui s’ignore. Le tondéisme est une religion moderne qui pousse les humains (malgré eux), à des tontes compulsives et régulières envers tout ce qui prend un aspect « sauvage ». Les axiomes de cette religion sont le contrôle, l’ordre et la maîtrise parfaite de l’environnement humain.

Depuis l’antiquité, nous avons toujours plus ou moins considéré les autres espèces comme étant inférieures à nous. Nous permettant de justifier leur soumission à notre espèce et leur exploitation. Et si cela est ainsi, ça n’est pas pour des raisons intrinsèques à notre psychologie (car il existe des peuples humains qui respectent les non humains), mais parce que nous le pouvons. Je dirais même, parce que la morale nous le permet. Dans nos jardins, sur nos gazons « à l’anglaise » et même dans nos potagers, certains d’entre nous vont considérer d’un mauvais œil certaines herbes sauvages, non pas parce qu’elle sont invasives, ni même pour la concurrence qu’elles pourraient faire aux légumes du potager et encore moins  pour leur dangerosité, si toxicité il y a. Ça n’est pas vraiment ça qui pousse le tondéiste à tondre, c’est bien pire que ça : il faut absolument tuer les « mauvaises herbes » pour faire « joli ». Les « mauvaises » herbes étant assimilées au mal,  s’opposent au « beau gazon », lui-même étant, « bon et propre ». Ce raisonnement, aussi manichéen et dichotomique qu’il puisse être, pourrait prêter à sourire. Pourtant ces pratiques devraient aujourd’hui changer, pour des raisons évidentes !

Oeuvre de l’artiste polonais Pawel Kuczynski

L’extinction massive des insectes

Une récente étude faite sur le territoire allemand nous montre que plus de 75% des populations d’insectes volants ont disparus depuis 27 ans. Autrement dit, il ne s’agit ni plus, ni moins d’une extinction massive en cours et d’autres études tendent à le démontrer (1). Pour vous donner un ordre de grandeur peut-être un peu plus parlant, imaginez 4 milliards 750 millions d’êtres humains qui meurent subitement en l’espace de 27 ans sans raison apparente. Ça calme…  

Plus prosaïquement, il est possible que certains aient jubilé à l’annonce de cette étude. Oui, parce que cela signifie moins de moustiques, de mouches, de guêpes, de frelons, et de tout ces êtres insectoïdes qui en dérangent certains à l’heure de l’apéro. Car oui, c’est très important l’apéro ! Mais si nous sortons des considérations, ô combien vitales, d’homo sapiens, cela signifie aussi une perte non remplaçable dans les processus complexes écosystémiques.  

En effet, les petites bêtes ne passent pas le plus clair de leurs temps à fomenter de nouvelles combinent pour ruiner la vie de certains, ils ont tout au contraire des activités et rendent des « services » absolument vitaux dans le fonctionnement des écosystèmes. Pour commencer, ils sont un maillon indispensable de la chaîne alimentaire, en effet, ils nourrissent un grand nombre d’oiseaux, qui d’ailleurs disparaissent à une vitesse vertigineuse d’après plusieurs études scientifiques, tout comme les animaux terrestres, dont 60% ont disparu en l’espace de 40 ans…(2)

Concernant celui des oiseaux, il est maintenant plus ou moins admis que leur déclin est en grande partie imputable aux pratiques agricoles (qui ont entraîné la disparition progressive des insectes) et à la destruction de leurs habitats naturels . La belle réaction en chaîne…  

Mais ce déclin des insectes n’impacte pas seulement les oiseaux, en effet les amphibiens en passant par les lézards, les araignées, les chauves-souris ou encore les taupes, sont tous dépendant des insectes comme source de nourriture irremplaçable (3). Ils permettent aussi de faire le « recyclage » des animaux et végétaux morts en permettant de rendre disponible des nutriments pour d’autres organismes (4), de structurer les sols en participant activement à la création des terres arables (5). Bref, ils font un boulot monstrueusement utile dans la plus grande ignorance des humains.  

Tout comme les mauvaises herbes, les insectes « nuisibles » sont perçus comme inutiles et donc exterminables.

La question qui devrait donc naturellement se poser à nos esprits est : pourquoi disparaissent-ils ? A cette question, beaucoup répondent que l’agriculture est le principal responsable, à cause notamment de l’utilisation de néonicotinoïde qui perturbent le système nerveux des insectes attirés par les champs contaminés, traités par des biocides. Et effectivement, il existe un lien très fort entre les pratiques agricole « productivistes » et la disparition massive des insectes volants comme le suggère l’étude citée plus haut. Pour ne pas dire qu’il s’agit d’après cette étude de la cause principale de cette extinction massive. Mais ça n’est pas la seule.  

En effet, l’anthropisation (j’aime les gros mots) a elle aussi un rôle important dans cette disparition. Par anthropisation, il faut comprendre : transformation des paysages, des espaces ou des écosystèmes par l’être humain. Bien entendu l’agriculture en fait partie, mais aussi les villes, les routes, les habitations, les forêts « gérées » par l’homme, en faite tout ce que nous touchons et modifions. De par notre développement, nous interagissons négativement sur les espèces non humaines, nous détruisons les écosystèmes seulement par notre présence et notre développement accélère cette destruction.  

Le problème du manque de solution

Face à ces questions d’une importance capitale, puisque nous parlons de l’avenir de l’humanité, que faire ? A cette question, il y a bien évidemment plusieurs réponses. Parmi celles-ci, il y a la solution « advienne que pourra », qui n’est rien d’autres qu’un laissé faire sous couvert d’un aveu d’impuissance justifiant l’inaction. En gros, nous ne faisons rien car nous ne pouvons rien faire. Mais bien évidement, comme rien ne se fait sans rien, forcément, si l’on ne fait rien, les choses ne vont pas se faire toutes seules. C’est donc une gentille excuse pour dire « on s’en fou ! ».  

Ensuite viennent les solutionnistes et parmi eux les « techno-solutionnistes ». Pour eux, c’est une évidence,  la technologie, la future technologie (celle en développement) ou encore la technologie qui sera pensée dans le futur (la technologie du futur, dans le futur) nous sauvera. Car notre imagination et notre ingéniosité est illimitée, sans faille et disruptive. Et s’il est vrai que la technologie permet de résoudre des problèmes, elle permet aussi d’en créer. Notre inépuisable ingéniosité à concevoir des technologies pour résoudre nos problèmes est inversement proportionnelle à l’impossibilité de résoudre les problèmes générées par ces mêmes technologies. Ce positionnement implique aussi un certain détachement sur l’existant prêt à disparaître. Au lieu de permettre aux insectes de vivre, ils partent du postulat que rien ne pourra empêcher ce déclin, il faut donc trouver une solution sans eux. Et loin de moi l’idée de rejeter toutes les technologies ou LA technologie en règle générale, ça n’est pas le propos. Je pense seulement qu’envisager les solutions sous le seul angle technique ferme la porte à certaines investigations peut-être plus fondamentales.    

RoboBee est un robot de petite taille et qui a la capacité de voler, développé par une équipe de recherche en robotique de l’université Harvard dans le Massachusetts. Constitué en essaim autonome il servirait pour la pollinisation artificielle et pour la recherche et le sauvetage.

Comme nous l’avons vu précédemment, la problématique des insectes est intriquée à celle de l’agriculture. Alors ! C’est simple ! Il suffit de changer d’agriculture ! C’est par exemple l’opinion de beaucoup de néoruraux se lançant dans le maraîchage sur sol vivant, la permaculture (la vraie, pas les buttes et spirales aromatiques), de beaucoup de militants anti Monsanto-Bayer, c’est aussi l’avis assez partagé des « biovores » et autres « locavores ». Bref, c’est l’avis de beaucoup de personnes que l’on pourrait étiqueter « écolos ». Et il est vrai que l’agriculture est un élément fondamental du sujet, certainement le plus important. Mais aussi celui sur lequel nous n’avons que peu d’emprise. Nous pouvons effectivement devenir maraîcher, permaculteur et développer une éthique de consommateur et nous vous encourageons vers ces voies. Mais nous serons toujours dépendant des décisions politiques et des choix économiques de nos dirigeants ou de structures trans-étatiques. Si par exemple, les subventions sont laissées entre les mains des pollueurs, ceux là continueront à proliférer, car le système permettra cette possibilité. Il est aussi possible qu’une structure supra-étatique défavorise une agriculture plus vertueuse. Bref, nous sommes encore pieds et poings liés par la politique.  

Mais il y a un autre axe de réflexion et d’action, surtout si vous n’êtes pas spécialement intéressés pour mettre vos mains dans la terre (oui, oui, ça existe). Ce levier d’action est aussi simple, qu’efficace. Il faut laisser la nature reprendre ses droits… Chez vous !

Bon… Pas forcément comme ça, mais vous comprenez l’idée.

Naturalisons les espaces !

Logiquement si vous êtes encore en train de lire ces lignes c’est soit que vous êtes déjà acquis à la cause, soit que vous avez une grande ouverture d’esprit. En effet, laisser la nature reprendre ses droits, cela veut dire, lâcher prise, avoir comme jardin un « terrain vague », ne plus « s’occuper » de la nature, mais la laisser faire son occupation toute seule, comme durant des milliards d’années d’évolution. Bref, ne presque plus rien faire ! Et il y a beaucoup d’intérêts à faire ça.

– Premièrement, c’est très simple à faire, donc c’est accessible à tout le monde, là on n’a pas d’excuse ! Il est beaucoup plus simple et moins coûteux en énergie de laisser le vivant se débrouiller tout seul sur un terrain nous appartenant, que de lutter activement contre l’agriculture intensive et consort (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas lutter, au contraire). C’est donc une solution citoyenne facile et rapide à mettre en application pour accroître la biodiversité sans rien faire, c’est pas beau ça ?  

– Cela vous permet d’avoir un impact positif sur la biodiversité très rapidement, sans effort, il suffit juste de passer outre les standards de conformismes actuel sur « l’entretien » de son jardin. Au bout de quelques mois, vous verrez les papillons, abeilles solitaires et autres insectes volants non identifiés envahir votre espace de vie auparavant bien vide. En effet, certaines études scientifiques démontrent l’impact des prairies et des gazons sur la biodiversité, comme vous pouvez vous en douter, les prairies spontanées entretiennent une bien plus grande biodiversité (6).  

– En plus de cela, le « laisser faire » permet l’augmentation de la biodiversité végétale, vous allez donc découvrir de nouvelles plantes et si vous êtes intéressé par le sujet cela vous permettra de découvrir leurs utilités pour les humains, pour les non humains, pour la vie et l’amélioration du sol. Si vous laissez pousser les plantes, vous allez pouvoir augmenter vos connaissances sur les plantes très rapidement.  

– Si vous cultivez la terre, cela permettra d’agrader votre sol, c’est à dire de l’améliorer d’année en année. En effet les plantes spontanées permettent via plusieurs procédés d’améliorer les caractéristiques des sols. Elles permettent par exemple la décompaction du sol, la dépollution, l’apport en matière organique pour stimuler la vie du sol, d’enrichir le sol via leur mécanisme de rhizodéposition afin de stimuler la vie microbienne du sol.

– Cela réduit aussi la consommation de CO2 envoyé dans l’atmosphère par vos tondeuses et autres rotofils, donc évite une pollution inutile. Et surtout, c’est calme et ça, ça fait du bien !  Après quelques altercations avec vos voisins qui ne comprendront pas votre acte inconsidéré, ils se rendront vite compte qu’il n’y aura plus de siestes coupées par le monstrueux bruit du rotofil ou de la tondeuse du voisin.

– Vous éviterez aussi la pollution des nappes phréatiques par le lessivage de vos sols. Car les plantes spontanées permettront, comme expliqué plus haut, de garantir une amélioration continue de votre sol.  

– Plus besoin d’arroser votre pelouse en été par des temps caniculaires. Et oui, quand la nature reprend ses droits, elle le fait bien et s’organise pour mettre en œuvre une certaines résilience face aux perturbations climatiques. Une prairie spontanée n’a pas besoin d’être arrosée si celle-ci est assez riche en biodiversité. Plus besoin non plus d’herbicide ou de produit anti-mousse. Laissez la mousse pousser la ou elle veut, en plus c’est très agréable pour marcher pied nu ! Ces produits, en plus de tuer la vie de votre sol, pollueront vos sols. Donc économie d’argent aussi et préservation de la vie de votre sol et des nappes phréatiques.  

– Et oui, on n’y pense pas assez, mais c’est une sacrée économie d’argent que de laisser la nature faire sa vie. Plus besoin de tondeuse, de rotofil, ni de produits chimiques, ni d’essence et d’huile pour la tondeuse. Vous allez gagner de l’argent en faisant ça, si c’est pas extraordinaire !  

– Vous vous souvenez du temps que cela vous prenait « d’entretenir votre jardin » ? C’est à dire de lutter contre la nature pour avoir un « truc » esthétiquement dans la norme ? Oubliez tout ça, c’est terminé ! Vous allez pouvoir faire de vraies activités beaucoup plus enrichissantes que de tondre la pelouse, couper les buissons en boules, détruire les petites herbes qui poussent sur votre gravier, etc. C’est un gain de temps considérable pour tout ceux qui ont déjà eu un jardin « entretenu ».  

– Et si vous souhaitez tout de même garder un coin tondu (ce qui est compréhensible), vous pouvez opter pour le fauchage ou la tondeuse à main. Dans les deux cas, ça vous fera une petite activité physique histoire de garder la forme. Et concernant la faux, ça permet aussi de retrouver un geste, un savoir faire, qui, avec le temps, tend à disparaître. Une raison de plus pour contacter des « anciens » qui pourraient vous apprendre et entretenir un lien avec une génération qui ne demande que de nous enseigner tout leur savoir.  

– J’oubliais presque l’aspect esthétique. Qui a dit qu’une prairie était moche ? C’est moche ça ? 

Pascal Legouic dans son jardin sauvage.
Beaucoup trop de fleurs… Un paysage insoutenable !
Encore un horrible jardin

Le véritable problème de l’esthétisme d’un jardin, c’est l’effet de mode. On ne va pas se mentir, si tout le monde aujourd’hui coupe sa pelouse à 2 cm c’est principalement parce que tout le monde le fait ! Si demain la mode vient à devenir le jardin forêt, le jardin sauvage, ou que sais-je, le jardin bétonné (l’enfer biologique), beaucoup de gens s’empresseront de changer leur jardin pour être dans la mode et les autres suivront par conformisme. Oui, nous sommes comme ça, nous les humains…  

– Ensuite vient un aspect encore plus intéressant. Si les plantes vous intéressent et que vous commencez à les identifier, à vous renseigner sur comment elles étaient utilisées avant, vous vous rendrez vite compte que votre jardin est une mine d’or. Du garde-manger à la pharmacie, les plantes sauvages regorgent d’utilité que les citadins ignorent bien souvent. Rendez-vous compte, qu’en ne faisant rien (à part apprendre), vous allez pouvoir manger gratuit et vous soigner gratuitement.  

– La liste des avantages serait vraiment longue si je devais la détailler entièrement, mais disons qu’en plus de ce qui est dit plus haut, les plantes sauvages n’ont pas besoin d’être entretenues car elles sont naturellement adaptées à votre sol et très résistantes aux maladies, insectes, champignons, etc. Elles changent selon les années et les saisons, donc vous allez constamment découvrir de nouvelles choses. Si vous faite un potager, c’est parfait, elles vont attirer une biodiversité incroyable pour polliniser vos plantes et pour équilibrer l’écosystème dans votre jardin. Donc fini les invasions de pucerons, de limaces, etc. Plus vous augmentez la biodiversité, plus vous favorisez la venue d’auxiliaire sur votre terrain (abeilles, bourdons, syrphes, araignées, papillons, hérissons, oiseaux, coléoptères, etc), plus votre potager s’en portera mieux. C’est aussi un formidable outil pédagogique pour les enfants. Quoi de mieux que de leur apprendre les plantes, les insectes, les oiseaux ? En plus ils adorent ça, on ne va pas s’en priver !  

Et enfin pour finir, je dirais que c’est une solution au manque de moyens financiers des villes (moins de machines, moins de produits biocides, revalorisation du métier par la connaissance des écosystèmes, changement des pratiques). Donc à l’échelle d’un territoire cela a aussi certains avantages. La ville de Saint-Maur-des-Fossés a d’ailleurs lancée depuis 2011 une expérimentation des trottoirs enherbés en étudiant la biodiversité que pouvait générer ces espaces. Entre 2011 et 2013 plus de 180 espèces végétales et 43 espèces animales ont été recensées dans ces trottoirs en permettant l’observation d’espèces non observées depuis le XVIIIe et le XIXe siècle.

Saint-Maur-des-fosses, un terrifiant trottoir enherbé.

Mise à part ça, il y a quand même des inconvénients de laisser pousser l’herbe, mais il ne sont pas si nombreux que ça. Certains prétendront que l’aspect « sauvage » les dérangent et qu’ils préféreront l’esthétisme d’un jardin classique. Le regard des autres est aussi évoqué, lorsque vous faites ça chez vous, les gens vous demandent ce qu’il se passe. C’est tellement inhabituel ! Donc c’est le moment pour un faire peu de pédagogie, parlez de l’extinction massive des insectes, ça calme tout le monde ! Après il y a les problèmes techniques, quand l’herbe est très haute, la tondeuse ne passe plus (mon dieu), c’est un peu comme-ci tout avait été conçu et pensé pour vous obliger à tondre toutes les semaines…

Enfin certains parleront des tiques et effectivement il faudra être plus attentif à ça. Bien que, vous aurez plus de chance d’en attraper en forêt lorsqu’il fait bien chaud. Mais malgré ces quelques inconvénients qui sont, selon moi, minimes par rapport aux avantages qu’ils procurent. Cela devrait tous nous inciter à développer et laisser grandir la nature partout où nous le pouvons. Les non humains doivent reprendre la place qui leur est due, sans cela, nous sombrerons petit-à-petit dans un monde aseptisé, homogénéisé, dans lequel nous ne sommes même pas sûr de pouvoir survivre…

Stéphane Hairy  

Sources :




Les projets Oasis

Qu’est-ce qu’une Oasis?

Une oasis se construit autour de cinq principes fondamentaux, cinq leviers de changement individuel et collectif:

  • Agriculture et autonomie alimentaire
  • Éco-construction et sobriété énergétique
  • Mutualisation
  • Une gouvernance respectueuse
  • L’accueil et l’ouverture sur le monde



Réchauffement planétaire et environnement : Rejeter l’alarmisme et se concentrer sur des améliorations concrètes

[Source : Parti Populaire du Canada]

Enjeu

Le gouvernement libéral dépense des milliards de dollars ici et à
l’étranger pour lutter contre le réchauffement planétaire – que l’on
préfère maintenant appeler « changement climatique » pour inclure
n’importe quel événement météorologique naturel et son contraire.

Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, il a imposé
des taxes et d’innombrables règlements, il subventionne des
« technologies vertes » inefficaces et coûteuses, et bloque le
développement des ressources pétrolières essentielles à notre
prospérité.

Il est indéniable que le climat mondial a toujours changé et
continuera de changer. Jusqu’à il y a douze mille ans, une grande partie
du Canada était recouverte de glace, et c’est grâce au changement
climatique naturel que nous pouvons aujourd’hui vivre ici.

Il n’existe cependant aucun consensus scientifique sur la théorie
disant que le CO2 produit par l’activité humaine est la cause d’un
réchauffement planétaire dangereux ou le sera dans l’avenir, et que le
monde est confronté à des catastrophes environnementales si ces
émissions ne sont pas réduites de manière draconienne. De nombreux
scientifiques renommés continuent de contester cette théorie.

Le débat politique sur le réchauffement n’est plus fondé sur la
science. Il a été détourné par les partisans d’un gouvernement
interventionniste qui utilisent des techniques de propagande grossières
pour imposer leurs vues. Ils ridiculisent et harcèlent publiquement
quiconque exprime des doutes. Ils exagèrent les faits afin d’effrayer
les gens. Ils manipulent même les enfants dans les écoles en les
incitant à faire pression sur leurs parents et à manifester dans la rue.

Faits

L’alarmisme climatique est basé sur des modèles imparfaits qui n’ont
jamais réussi à prédire correctement l’avenir. Aucune des prédictions
cataclysmiques faites depuis les années 1970 ne s’est réalisée. Pas de
nouvelle ère glaciaire. Pas de réchauffement constant en relation
directe avec l’augmentation des niveaux de CO2. Pas de disparition des
calottes polaires. Pas de hausse exceptionnelle du niveau des océans.
Aucune augmentation anormale des événements météorologiques
catastrophiques. Pas d’effondrement de l’agriculture et de famine
généralisée.

En fait, le CO2 est bénéfique pour l’agriculture et il y a récemment
eu un « verdissement » mesurable du monde en partie grâce à des niveaux
plus élevés. Malgré ce que prétend la propagande sur le réchauffement,
le CO2 n’est pas un polluant. C’est un ingrédient essentiel à la vie sur
Terre et nécessaire à la croissance des plantes.

Notre plan

Compte tenu des incertitudes entourant les fondements scientifiques
du réchauffement et des coûts énormes certains des mesures conçues pour
le combattre, il n’y a aucune raison impérieuse de compromettre notre
prospérité en augmentant l’intervention gouvernementale sur ce plan.

Un gouvernement du Parti populaire :

  • Se retirera de l’Accord de Paris et abandonnera les objectifs irréalistes de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • Cessera d’envoyer des milliards de dollars aux pays en développement pour les aider à réduire leurs émissions.
  • Abolira la taxe sur le carbone du gouvernement libéral et laissera
    les gouvernements provinciaux adopter des programmes de réduction des
    émissions s’ils le souhaitent.
  • Abolira les subventions aux technologies vertes et laissera les
    acteurs privés développer des alternatives rentables et efficaces.
  • Investira dans des stratégies d’atténuation si des problèmes résultent d’un changement climatique naturel.
  • Priorisera la mise en œuvre de solutions pratiques pour rendre
    l’air, l’eau et les sols plus propres au Canada, y compris en s’assurant
    que les communautés éloignées des Premières Nations aient accès à de
    l’eau potable.



Le « paysan-chercheur » Félix Noblia invente l’agriculture sans pesticides et sans labour

[Source : Reporterre]

Chloé Rebillard

Après avoir
repris la ferme de son oncle, Félix Noblia a bouleversé la manière de
travailler les sols. Il lance des expérimentations en agroécologie en
souhaitant semer les graines d’un renouveau du monde paysan.

SPÉCIAL SALON DE L’AGRICULTURE — À l’occasion du Salon international de l’agriculture, la vitrine des « puissants » du secteur, Reporterre a choisi de mettre en avant les « petits »,
ceux qui bousculent les codes du milieu. Toute la semaine, nous
présenterons des alternatives qui marchent. Samedi, nous avons fait le
point sur la situation des néo-paysans, lundi, nous avons enquêté sur la floraison des microbrasseries lorraines, mardi, nous avons rencontré des producteurs d’amandes et aujourd’hui, le « paysan-chercheur » Félix Noblia nous fait découvrir ses expérimentations agroécologiques.


  • Bergouey-Viellenave (Pyrénées-Atlantiques), reportage

Trois rues longées de maisons blanches composent le petit village
basque de Bergouey avec, en contrebas, la partie Viellenave qui se love
contre la rivière. Tout autour, des collines vertes sur lesquelles se
succèdent des cultures, des pâturages et des forêts. C’est dans ce décor
que Félix Noblia a déboulé au début des années 2010. Lui, l’enfant de
la côte, qui a grandi entre Bidart et Biarritz, aimant le surf et la
guitare et dont les parents ne sont pas agriculteurs, a décidé de
reprendre la ferme de son oncle sans réelles connaissances en
agriculture. Il est pourtant vite devenu un « paysan-chercheur » et a fait de son exploitation un lieu d’expérimentation pour les techniques d’agroécologie.

Au bord d’un de ses champs, d’un coup de bêche, le jeune homme sort une motte de terre : « Regardez, le réseau racinaire et la faune qui s’y développe, la biologie travaille pour nous ! »
En surface de la motte, un paillage en décomposition nourrit le sol. Ce
paillage est la recette du fonctionnement de sa ferme, car Félix Noblia
pratique le semis direct sous couvert végétal en agriculture
biologique.

En agriculture conventionnelle, le semis direct — c’est-à-dire que le
sol n’est pas travaillé au préalable — est répandu, les mauvaises
herbes étant détruites par du glyphosate. En agriculture biologique, le
travail de la terre par le labour pour arracher les plantes indésirables
est souvent présenté comme inévitable. Or, les deux systèmes ont leurs
inconvénients. En conventionnelle, l’usage des pesticides a des effets
nocifs sur la biodiversité et la santé humaine. En biologique, l’érosion
et l’épuisement des sols menace la durabilité de l’agriculture. Pour
Félix Noblia, le dilemme se résume ainsi : « En utilisant des pesticides, on tue des humains ; en travaillant le sol, on tue l’humanité. » Il a refusé de choisir entre les deux et a converti sa ferme en agriculture biologique tout en pratiquant le semis direct.

« Si tous les agriculteurs
se mettaient à cette technique, nous pourrions stocker tout le carbone
émis par les énergies fossiles et stopper le réchauffement » 

Il s’est inspiré d’agriculteurs étasuniens qui ont développé le semis
direct sous couvert végétal. Le principe consiste à semer des plantes
qu’il passe ensuite au rouleau cranté quand elles ont atteint leur
taille optimale. Elles forment alors un paillage recouvrant le sol, qui
se décompose pour former de l’humus. Puis, il sème les espèces qu’il
cultive : du maïs, de l’orge, du soja, du colza, etc. Sur ses 150
hectares de terres, il a eu l’occasion de tester de nombreuses
combinaisons d’espèces et, grâce aux réussites et aux échecs, d’observer
les rendements les meilleurs : ainsi, il a pu constater que le pois
fourrager constitue le meilleur couvert végétal pour du maïs. Mais, la
nouveauté par rapport à ses prédécesseurs aux États-Unis, c’est sa
conversion en agriculture biologique. Félix Noblia parvient à se passer
de produits phytosanitaires en jouant sur les temporalités : le paillage
étouffe les mauvaises herbes jusqu’à ce que la taille des plantes
issues de ses semis soit suffisante pour concurrencer toute autre
pousse.

Le rouleau cranté que l’agriculteur a fait fabriquer exprès pour pratiquer le couvert végétal.

Selon Félix Noblia, les avantages de cette technique sont
innombrables. Elle lui permet notamment de stocker du carbone dans ses
sols grâce aux plantes en décomposition. « Si
tous les agriculteurs se mettaient à cette technique, nous pourrions
stocker tout le carbone émis par les énergies fossiles et stopper le
réchauffement »,
explique-t-il. Des
scientifiques ont calculé que, pour stocker l’ensemble du carbone émis
par les activités humaines, il faudrait que le sol absorbe 0,4 % de carbone supplémentaire chaque année. L’initiative « 4 pour mille » lancée au moment de la COP21
reprend ce calcul. Or, les paysans qui utilisent cette technique depuis
deux décennies ont vu la croissance du stock de carbone augmenter de
2,5 %. Pour Félix Noblia, « ça
veut dire que, aujourd’hui, on sait comment faire pour arrêter le
réchauffement, mais on constate que les coopératives et les institutions
traînent des pieds, et c’est un euphémisme ! »
.

Les sols en bonne santé évitent également les inondations et
contribuent à filtrer l’eau et donc à la dépolluer. Lors du débordement
d’une rivière sur une de ses parcelles, Félix a pu constater que la
théorie fonctionnait et annonce, non sans fierté : « Je n’ai pas perdu un kilo de terre dans mon champ. » Lui voudrait que les paysans soient rémunérés aussi pour ces services rendus à la société. « La dépollution de l’eau aujourd’hui, c’est cinq fois le budget de la PAC », dit-il.

L’agriculture de
conservation des sols permet aux vers de terre d’être plus présents.
Ils sont un maillon essentiel de la bonne santé d’un sol.

L’agriculteur est également éleveur. Il a un troupeau d’environ 60
vaches, de races angus et blonde d’Aquitaine. Dans ce domaine aussi,
Félix Noblia a changé le mode d’élevage : elles sont en pâturage
tournant dynamique, c’est-à-dire qu’elles ne restent pas plus de 48
heures sur la même parcelle afin de redynamiser les herbes. Cette
technique, très utilisée en agroécologie, a pour objectif de se
rapprocher le plus possible des comportements des animaux en savane. Les
pâturages étant moins sollicités et étant fertilisés par les déjections
des animaux, ils repoussent mieux et avec des apports alimentaires plus
importants.

« De l’alimentation tu feras ta première médecine », disait Hippocrate 

L’autre avantage de cette technique avancé par l’agriculteur concerne
l’alimentation humaine. Dans sa vie précédente, Félix Noblia a fait une
première année de médecine : « Je me suis aperçu que le nombre de cancers explosait et que l’âge auquel ils se déclenchaient avait été avancé de vingt ans ! Or, comme l’a dit Hippocrate, “de l’alimentation tu feras ta première médecine”. Actuellement,
les aliments que nous mangeons ont beaucoup perdu en richesse car les
sols sont pauvres en azote, en phosphore et surtout en oligo-éléments à
cause des techniques d’agriculture moderne. Le taux d’oméga 3 dans le
cerveau humain a baissé de 20 %. »
En pratiquant une agriculture de conservation des sols, il espère changer la donne.

Outre ses innovations déjà en place, l’agriculteur hyperactif
continue d’expérimenter pour inventer de nouvelles façons de construire
avec la nature. Il vient d’installer des panneaux solaires sur l’étable
dans laquelle ses vaches passent les mois d’hiver, de décembre à
février. Cela lui permet d’être autonome en énergie et de revendre le
surplus de production à Enedis. Il envisage également de se lancer dans
le maraîchage en construisant des terrasses et en utilisant la pente
pour irriguer les plantations. Il souhaite aussi innover en
agroforesterie et planter des mûriers blancs qui serviraient également
de pâturage pour son troupeau. Selon sa propre estimation, environ 8 % de ses terres sont aujourd’hui utilisées pour des expérimentations : « Cela fait un trou dans ma trésorerie, mais on n’a plus le temps d’attendre », estime-t-il.

Les panneaux solaires sur l’étable.

Toutes ces expériences sont chronophages et Félix Noblia passe du
temps sur les routes et en conférences pour expliquer ses manières de
faire. Assis au soleil à l’arrière de sa maison où deux ruches sont déjà
actives en ce mois de février à cause d’un temps particulièrement
clément, le jeune homme admet une certaine fatigue : « Dans une autre vie, je faisais du ski, j’allais à des concerts. Aujourd’hui, je n’ai plus le temps de faire la fête. »
Il a trouvé un sens dans cette nouvelle vie consacrée au travail pour
la santé des sols et le renouveau de l’agriculture. Alors que sa
compagne est enceinte de leur deuxième enfant, il confie se battre
également pour eux. Il a lu les essais de collapsologie et est persuadé
que, « si on ne fait rien, en 2100, il n’y aura plus qu’un milliard d’êtres humains sur terre ».
Pour éviter d’en arriver là, Félix Noblia a bien l’intention de
continuer à innover et à convaincre. Autour de lui, des voisins se sont
déjà mis au couvert végétal et il échange avec des agriculteurs de
divers pays sur les techniques d’agroécologie. Les graines d’espoir
qu’il a contribué à semer commencent doucement à germer.




« Les plantes sont extraordinaires : c’est un modèle décentralisé dont tous les membres participent à la décision »

[Source : Basta]

par Olivier Favier

Photo : Libertia, famille des iris, en Nouvelle-Zélande
CC James Gaither

Quand
Stefano Mancuso fonde le laboratoire de neurobiologie végétale en 2005,
parler d’« intelligence des plantes » scandalise encore une large part
de la communauté scientifique. Pour ce botaniste, tout dépend de la
définition du mot : les plantes n’ont pas de système nerveux central,
mais ont une « capacité à résoudre des problèmes ». L’animal
réagit aux difficultés en changeant d’environnement, la plante doit les
surmonter. En étudiant ces stratégies, Stefano Mancuso veut non
seulement changer notre regard sur les plantes, mais aussi utiliser ces
connaissances pour stimuler l’innovation et résoudre des problèmes qui
menacent désormais l’humanité entière.

Basta ! :
Je voudrais revenir sur une première expérience que vous proposez
durant vos conférences. Vous projetez la photographie d’une forêt et
demandez au public ce qu’il voit. Il indique alors invariablement
l’animal qu’on aperçoit dans l’image : un cheval, un lion, un singe. Si
vous présentez en revanche une forêt sans animal, le public répond
aussitôt qu’il n’y a rien à voir. Par cet exemple, vous montrez que nous
ne sommes pas habitués à considérer les plantes. Elles représentent
pourtant 85 % de la biomasse de la planète. Mais leur organisation est
complètement différente de la nôtre, qui est pyramidale, avec un cerveau
qui commande…

Stefano Mancuso : Tout ce que nous construisons au
niveau de nos organisations sociales est bâti sur le modèle du corps
animal. Or les animaux – humains compris – ne représentent que 0,3 % de
la vie sur la terre, bien moins que les trois autres catégories que sont
les végétaux, les champignons et les êtres monocellulaires. L’écrasante
majorité des êtres vivants utilise des modèles différents du nôtre, qui
est très fragile. Il suffit d’enlever la tête et toute l’organisation
s’écroule. Il y a eu des empires, comme ceux des Aztèques et des Incas,
des civilisations très avancées, dont l’organisation reposait
exclusivement sur l’Empereur. Il a suffi aux Espagnols de s’attaquer à
ce dernier pour que tout le système s’écroule instantanément.

Par son organisation horizontale, une plante survit même si,
par exemple, un animal mange ou détruit une partie de son corps, quand
un animal meurt dès qu’un de ses organes vitaux ou son cerveau sont ôtés
ou détruits. Comment ce modèle peut nous inspirer dans l’organisation
des sociétés humaines ?

Dans le modèle du corps animal, le lieu où le problème doit être
résolu est très éloigné de celui où les décisions sont prises. Imaginons
par exemple une organisation mondiale, il y en a beaucoup aujourd’hui.
Disons qu’elle a son siège aux Nations-Unies. Elle doit prendre une
décision sur un problème en Europe ou en Asie. Les informations qu’elle
aura seront nécessairement partielles, et elles n’auront jamais ce degré
de détail des informations obtenues sur place. Gardons toujours
l’exemple de cette organisation mondiale, où toutes les décisions sont
prises par un conseil d’administration d’une dizaine de personnes. Cela
n’arrive jamais dans la nature. Si en revanche toutes les personnes qui
travaillent dans cette organisation ont la possibilité de proposer des
solutions, celles-ci seront nécessairement plus justes.

C’est ce que racontait déjà le « théorème du jury » de Condorcet,
mathématicien et homme politique français, à la fin du 18ème siècle à
propos de la décision à prendre pour un condamné. Selon Condorcet, plus
grand est le nombre des personnes qui composent le jury, plus grande est
la probabilité que la décision prise soit correcte. Nous ne parlons pas
de politique ou d’éthique, mais de mathématiques. C’est pourquoi dans
la nature toutes les organisations sont faites de manière à ce que tous
ses membres participent à la décision.

Pourrions-nous penser à construire nos modèles ainsi ?

Bien sûr. C’est parfois le cas. La structure physique d’internet est
conçue comme une plante. Prenons l’exemple de Wikipédia : dans les
encyclopédies classiques, il y a la direction générale, puis celles des
différents secteurs, puis des spécialistes pour chaque sous-secteur,
bref une pyramide de personnes. Ces encyclopédies produisent en général
un volume tous les deux ou trois ans. Wikipédia en anglais a produit en
dix ans l’équivalent de 38 000 volumes de l’Encyclopædia britannica. On
pourrait penser que la qualité des informations s’en ressent, mais c’est
faux. Une étude comparative a montré que les informations sont plus
détaillées, approfondies et mises à jour que dans l’encyclopédie papier.

C’est une organisation complètement décentralisée qui bénéficie d’un
contrôle mutuel permanent. Je ne connais rien en physique, et je
pourrais écrire que les ondes gravitationnelles sont les soupirs des
fées. Personne ne m’empêche de le faire. Une minute plus tard cependant,
mille physiciens effaceront mon apport et écriront ce qu’est vraiment
une onde gravitationnelle. Un chef n’est pas nécessaire pour dire que ce
qui est écrit est faux. C’est un jeu continuel de la démocratie.

On peut utiliser cela aussi dans le domaine économique. Prenons le
cas de la Morning Star Company, qui transforme environ un quart des
tomates produites en Californie et répond à 40 % de la demande
étasunienne dans ce secteur. Elle n’a pas de manager. En moyenne, dans
les entreprises, le management représente 30 % des dépenses ; et le
reste des effectifs est appelé employés, ou même dipendenti en italien,
ce qui veut dire qu’elles dépendent de ceux qui sont au-dessus d’eux.
C’est une terminologie qui détermine le caractère subalterne du
travailleur. Dans le cas de la Morning Star Company, le terme utilisé
est celui de « collègue ». Cela ne veut pas dire que dans cette
entreprise toute le monde a le même salaire. Il n’y a simplement pas
d’échelle de rémunérations en fonction d’une hiérarchie des postes, mais
selon une évaluation publique des capacités. En d’autres termes il y a
des règles mais elles sont différentes.Je lis, j’aime, je vous soutiens

Dans votre livre L’intelligence des plantes, publié en
français en 2018, vous évoquez Darwin, que vous considérez comme l’un
des plus grands savants de l’Histoire. Vous expliquez que son intérêt
pour les plantes est aussi considérable que méconnu. De lui, à la fin du
19ème siècle, on se souvient d’une lecture partiale et controversée :
le darwinisme social. À cette théorie, Pierre Kropotkine répond par le
concept d’ « entraide », lui aussi facteur d’évolution. Comment s’opère
l’évolution chez les plantes ? S’agit-il seulement de sélection, ou
retrouvons-nous différents mécanismes, parmi lesquels une forme de
solidarité ?

En général, nous croyons que l’évolution est une sorte de lutte pour
la sélection du meilleur. C’est une lecture inventée par les darwinistes
sociaux, qui va donner naissance à toute une série d’horreurs, comme
l’eugénisme. Pour Darwin, le processus de l’évolution sélectionne non le
meilleur mais le plus adapté, ce qui est complètement différent.
Kropotkine, qui était un théoricien de l’anarchisme mais aussi un grand
biologiste, écrit un livre pour réfuter les stupidités du darwinisme
social. Ce qu’il appelle « l’entraide » est une des formes fondamentales
de l’évolution. Il avait raison, même si nous lui donnons un autre nom,
par exemple la « symbiose ».

On a découvert que la « symbiose », c’est-à-dire ce processus par
lequel deux êtres vivants s’unissent pour tirer profit l’un de l’autre
est l’un des grands moteurs de l’évolution : la cellule est née de la
symbiose entre deux bactéries. L’union, la communauté, est une force
beaucoup plus puissante que toute autre forme d’évolution.

De ce point de vue, les plantes sont extraordinaires. Elles ne
peuvent pas se déplacer. Quand tu as des racines, tous ceux qui sont
autour de toi sont fondamentaux. Une plante seule ne peut survivre, elle
a besoin de communauté, mais aussi d’autres organismes. La plante entre
en symbiose avec tous : bactéries, champignons, insectes, et même avec
nous les hommes, par exemple quand nous mangeons du maïs et que nous
emmenons cette plante partout dans le monde. La vie se fonde sur la
création d’une communauté, non sur la sélection d’un meilleur
hypothétique.

Parallèlement à votre laboratoire, vous avez créé une
start-up, PNAT (acronyme pour Project nature), avec d’autres chercheurs.
Ce think tank se définit comme « inspiré par les plantes ». Qu’est-ce
que cela signifie ?

Cette start-up produit des solutions technologiques qui sont en effet
toutes inspirées par les plantes. Nous prenons des solutions végétales
et nous les transposons. C’est le cas du plantoïde qui est un robot
utilisé pour explorer le sous-sol. Au lieu de s’inspirer du modèle
animal, il utilise des sortes de racines, car rien n’est aussi efficace
pour la mission qu’il doit remplir. Celles-ci peuvent se déplacer en
fonction des stimuli envoyés par les capteurs placés à leurs extrémités
et contourner de la sorte une pierre ou une zone polluée. Les feuilles
peuvent mesurer les différents paramètres de l’air ambiant. On imagine
sans peine les applications qu’une telle machine peut avoir pour
l’agriculture, la surveillance et la cartographie des terres.

Nous avons créé aussi la Jellyfish Barge, qui est une sorte de serre
flottante, totalement autosuffisante, elle n’a pas besoin d’eau douce
parce qu’elle dessale l’eau de mer, elle n’utilise pas le sol parce
qu’elle flotte, et pour toute énergie elle n’a besoin que de l’énergie
du soleil. Elle permet de produire suffisamment de fruits et de légumes
pour huit personnes. La Jellyfish Barge a été primée à l’Expo de Milan
en 2015, mais elle n’a pas encore inspiré d’applications concrètes hors
de nos expériences.

Actuellement nous travaillons sur la purification de l’air à
l’intérieur des espaces de vie. Nous passons 80% de notre temps dans des
édifices dont la qualité de l’air est quatre ou cinq fois pire que
celle du dehors. Pour purifier cet air, les plantes sont fondamentales.

Dans La Révolution des plantes, votre deuxième livre traduit en français, qui vient d’être publié chez Albin Michel, vous démontrez que les plantes sont non seulement intelligentes, mais aussi dotées de mémoire et d’une capacité d’apprentissage [1]. Ce sont toutes ces découvertes et redécouvertes qui vous ont inspiré le concept de « droits des plantes ». Mais dans une époque où les droits de tant de catégories de personnes sont niés ou remis en cause – je pense notamment à ceux des migrants – pourquoi jugez-vous important d’ouvrir ce nouveau front ?

Évidemment, parler du droit des plantes quand tant de personnes dans
le monde n’ont pas de droits peut sembler une abomination. Pourtant, je
crois que le processus des droits suit précisément celui de l’évolution.
Au temps des Romains, le père de famille était le seul être vivant qui
avait des droits. L’épouse et les enfants, pour ne rien dire des
esclaves, étaient la propriété du père de famille. Puis certains
pensèrent qu’on pouvait donner des droits au fils aîné et cela créa un
scandale. Chaque fois qu’on parle d’élargir les droits à d’autres êtres
vivants, la première réaction que nous avons est la stupeur. Mais
comment ? Même les plantes ? N’exagérons pas.

Depuis lors, les droits se sont élargis aux femmes, pour les
personnes d’origine différente, puis, en-dehors de la sphère humaine,
pour les animaux. Je suis donc certain que nous donnerons aussi des
droits aux plantes.

Pourquoi est-ce fondamental ? Parce que ce sont des êtres vivants et
que tous les êtres vivants devraient avoir des droits. Par ailleurs, ce
sont des plantes que dépend la vie des autres êtres vivants. Si de
nombreuses espèces animales disparaissent, c’est infiniment regrettable,
mais la survie de l’homme n’est pas compromise. Mais si les forêts
disparaissent, nous risquons de disparaître nous aussi. Donner des
droits aux plantes revient à donner des droits aux êtres humains.

Qu’est-ce que vous entendez par « droits des plantes » ?

Par exemple, les forêts devraient être déclarées intouchables. Elles
devraient être considérées comme des lieux naturels de vie des plantes.
Un autre droit que je considère fondamental est celui de ne pas les
considérer comme des moyens de production. On dit que la façon dont nous
élevons certains animaux est inhumaine, et que l’élevage industriel
devrait être interdit. C’est juste. De la même manière, l’agriculture
intensive et industrielle devrait être interdite. Si nous parvenions à
cela, le bénéfice serait énorme. L’agriculture industrielle représente
probablement 40% de l’impact humain sur l’environnement, plus que les
transports par exemple, et nous n’en avons guère conscience. Quand on
élargit les droits, tous les êtres vivants en profitent, sans exception.

Vous faites souvent référence au Club de Rome, qui, en 1972, décrivait avec précision le problème d’une société dont le modèle de croissance reposait sur une exploitation toujours plus importante de ressources limitées. En ce qui concerne la décroissance, la lenteur, le besoin de créer un autre rapport avec notre planète, il semble que l’Italie ait été capable de produire un discours radicalement nouveau, il y a cinquante ans, à travers certains intellectuels ou écrivains [2]. Pensez-vous que le discours que vous portez sur les plantes prolonge d’une part ces idées, et de l’autre fasse partie de ce grand laboratoire italien, dont on parle si souvent ?

Je pense que toute la partie qui concerne le fait de s’inspirer des
plantes suit la même ligne de la grande discussion qui a commencé en
Italie au début des années 1970 et qu’on nomme aujourd’hui le problème
environnemental.

À l’époque, ce problème était d’ailleurs interprété de manière
beaucoup plus correcte qu’aujourd’hui comme un véritable problème
politique. Ce n’est pas une question qui regarde une frange de personnes
qui aiment la nature. Non, l’environnement est l’unique question
politique, une question très sérieuse dont dépendent toutes les autres.
Il est clair qu’un modèle de croissance qui prévoit une consommation de
ressources toujours plus importante n’est pas durable. C’est une idée
d’une telle évidence et d’une telle banalité qu’elle fait douter de la
capacité logique des hommes.

Je souhaite que le laboratoire italien qui a fonctionné comme
avant-garde d’atrocités mais aussi de nouveautés intéressantes au cours
du siècle dernier puisse cette fois encore avoir une prise réelle sur le
reste du monde. Les chiffres sont très clairs : le protocole de Kyoto,
les Cop 21 et 22 n’ont eu aucune influence sur la production croissante
de dioxyde de carbone. Je pense que la seule possibilité sérieuse que
nous ayons d’inverser cette courbe, c’est d’utiliser les plantes de
manière correcte, par exemple en en recouvrant les villes. Le dioxyde de
carbone est produit en ville, et c’est là que les plantes doivent
l’absorber. Nos villes seraient aussi plus belles, plus saines, et cela
aurait un impact positif sur la santé et la psyché des êtres humains. Il
n’y a donc aucune raison de ne pas le faire.

Propos recueillis par Olivier Favier

Notes

[1] A ce sujet, Stefano Mancuso cite une expérience réalisée sur le mimosa pudique au 18e siècle par un élève du naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck. Cette plante, qui replie ses feuilles devant un danger, cesse de le faire si le stimulus est répété sans être accompagné d’une réelle agression. Si l’expérience est répétée après quelques mois, le mimosa conserve son comportement acquis et fait ainsi l’économie d’une réaction extrêmement coûteuse pour elle en énergie.

[2] Voir par exemple la lecture que fait Pier Paolo Pasolini du nazisme comme totalitarisme consumériste dans son film Salò (1975) et sur sa banalisation dans notre société. Sur ce dernier point, il rejoint les lectures de Goffredo Parise et de Nicola Chiaromonte, toujours inaccessibles en français. On ne peut que mettre leurs lectures en parallèle avec celles produites ailleurs en Europe et aux États-Unis par l’école de Francfort, Herbert Marcuse, Jacques Ellul, Ivan Illich, Jean Baudrillard ou bien sûr Guy Debord, toutes visant à prolonger la critique classique du capitalisme par des concepts tels que « société de consommation », « société du spectacle », « productivisme ». Un mot enfin pour saluer le rôle fondamental joué dans le Club de Rome par son fondateur Aurelio Peccei. Le rapport de 1972 ne prônait pas la décroissance – concept créé la même année par André Gorz – mais « la croissance zéro » pour les pays riches.




François Léger : « Les microfermes sont le chemin vers l’autonomie alimentaire et sociale »

[Source : Reporterre]

Entretien avec François Léger

<img src="https://reporterre.net/local/cache-vignettes/L720xH481/arton17638-31609.jpg?1558107194" alt="François Léger : «<small class="fine"> </small>Les microfermes sont le chemin vers l'autonomie alimentaire et sociale<small class="fine"> 

Comment tendre vers « l’innovation écologique radicale » ?
Pour le chercheur François Léger, chercheur en agroécologie, c’est en
s’intéressant aux microfermes qui permettent l’autonomie alimentaire et
sociale, et en repartant « de l’intime et du sensible pour repenser nos systèmes politiques ».

François Léger est
enseignant-chercheur au sein d’une unité mixte Inra/ AgroParisTech
dédiée à l’agriculture urbaine. De 2011 à 2015, il a coordonné une étude
sur la
« performance économique du maraîchage biologique en permaculture » à la ferme biologique du Bec Hellouin, située dans l’Eure.

François Léger

  • Cet entretien est publié dans le livre Un sol commun, aux éditions Wildproject, paru en mai 2019, et repris en « Bonnes feuilles ».

Marin Schaffner [1] — Quels ont été vos premiers pas dans l’agroécologie ?

François Léger — J’ai fait de la biologie à
l’université, où je me suis intéressé peu à peu à l’écologie des milieux
anthropisés et en particulier des milieux agricoles, ce qui m’a orienté
vers l’agronomie. J’ai enchaîné avec un doctorat d’écologie, sur la
relation de paysans mexicains à leur environnement. Ce qui a été pour
moi essentiel, ça a été de comprendre que ces paysans ne cultivaient pas
simplement du maïs : ils construisaient et géraient durablement un
agroécosystème. Cette « révélation »
m’a orienté vers une interprétation de l’agriculture comme médiation
technique entre les humains et les écosystèmes qu’ils habitent. Et les
rencontres avec certains des promoteurs de l’agroécologie
scientifique dans les années 1980 – Efraïm Hernandez Xolocotzi, Miguel
Altieri – m’ont permis de trouver le cadre théorique qui me faisait
défaut pour explorer cette voie et étudier des systèmes agricoles dans
leur globalité écologique, sociale et culturelle. De retour en France,
j’ai travaillé dans un organisme de recherche-développement en élevage.
J’ai eu à m’occuper des mesures agroenvironnementales à visée de
protection de la forêt méditerranéenne ou de conservation d’espèces et
d’habitats remarquables, impliquant des élevages extensifs. Une part
importante des éleveurs engagés dans ces mesures pratiquait des formes
d’agriculture très éloignées des modèles industriels/productivistes
partout recommandés. J’ai découvert que s’ils étaient généralement moins
efficaces en termes de volumes de production, beaucoup d’entre eux,
parce qu’ils fondaient leur action sur une intelligence écologique
aiguisée, gagnaient finalement mieux leur vie et avaient un bien-être au
travail nettement supérieur à celui de leurs homologues qui s’étaient
pliés à ce modèle dominant. Une bonne partie de mon combat – si je peux
dire – a été ensuite de contribuer à démontrer que vertu écologique,
construction de lien social dans les territoires, bien-être des
individus et efficacité économique n’étaient pas contradictoires. Cette
idée ne rencontrait pas forcément beaucoup de succès. Les verrouillages
cognitifs, scientifiques et institutionnels restaient trop nombreux et
trop forts. Ce n’est qu’il y a quelques années qu’elle a fini par être
partiellement admise, avec l’idée d’une « agriculture écologiquement intensive ». Et il aura fallu attendre 2017 pour que l’Insee publie une étude montrant – pour le lait, le vin et le maraîchage – que, oui, on gagne mieux sa vie en faisant de l’agriculture biologique.

Comment définiriez-vous l’agroécologie en quelques mots ?

L’agroécologie c’est avant tout un déplacement de l’attention de la
production vers les humains pris dans leurs écosystèmes, et même, plus
précisément, pris dans des réseaux d’interactions qui font écosystèmes,
le tout avec une finalité claire : la transformation des systèmes
alimentaires vers un plus grand bien-être des écosystèmes et des
humains. De ce point de vue-là, la devise des permaculteurs « prendre soin de la terre, prendre soin des humains »
me convient, et je dirais même que ce principe est à la base de toute
forme d’écologie politique, dans le sens où il n’y a pas de séparabilité
de l’environnemental et du social.

Tout à l’heure vous parliez « d’intelligence écologique », qu’entendez-vous par là ?

L’intelligence écologique, c’est la capacité à comprendre comment
faire avec le vivant et non contre lui. Mais comment acquérir cette
intelligence, comment la construire, voilà pour moi des questions
essentielles. J’ai passé une bonne partie de ma vie à côtoyer des
paysans qui ne travaillaient pas comme on leur disait de faire, et qui
devaient donc inventer leurs propres corpus de savoirs et de
savoir-faire. Ils m’ont montré que l’une des grandes forces de cette
intelligence écologique pragmatique, c’est qu’elle ne relève pas d’une
connaissance analytique exhaustive, mais plutôt d’une connaissance
holiste, intuitive, poétique et sensible.

L’Occident a réalisé cette abomination qu’est la négation de notre
appartenance à la nature, de notre existence comme corps vivant. À ne
vouloir être que le produit de notre cerveau, nous ne pouvons que nous
servir mal de lui. De là découle notre incapacité à développer une
pensée politique et morale sur l’environnement, puisque nous avons
réduit tout le réel en objets, en utilité immédiate, en valeur
marchande. L’urgence de l’écologie me semble être de reconnecter les
gens aux autres vivants (même aux guêpes et aux araignées, en assumant
la peur qu’elles nous inspirent). Nous devons repartir de l’intime et du
sensible pour repenser nos systèmes politiques. Et, à ce titre, face à
la dégradation de nos conditions de vie, les questions de santé me
semblent être centrales pour l’écologie, parce qu’elles remettent au
premier plan notre propre corporalité.

L’agriculture industrielle n’est-elle pas symptomatique de ce rapport utilitariste au monde ?

Si, bien sûr, puisque c’est une agriculture du détachement. Elle fait
fi de la réalité biologique et sensible du monde, tout en prétendant à
une capacité de contrôle absolu sur un vivant absolument chosifié. Cette
agriculture, et l’alimentation qui va avec, sont consubstantielles de
l’ordre capitaliste du monde. Le modèle de l’agriculture industrielle et
la relation dominatrice au monde qui lui est sous-jacente conduisent à
la destruction de la vie, à la disparition des paysans, à la malbouffe.
Cette souffrance du monde, des animaux, des plantes, des sols, des
humains eux-mêmes, n’a aucune justification.

Vous avez également travaillé sur les microfermes. Quelles analyses avez-vous pu en tirer ?

Le développement agricole de ces soixante dernières années, basé sur
des modèles d’exploitations toujours plus grandes, affirmait que le
progrès exigeait des économies d’échelle permettant de mettre en œuvre
des technologies toujours plus puissantes et sophistiquées. Pourtant, on
constate que même des très petites surfaces, inférieures à un hectare
en maraîchage, font des fermes parfaitement viables. Pour un écologue,
un intérêt majeur de ces toutes petites fermes, c’est que chacune sur
son territoire est une sorte de microcosme écologique, qui permet
notamment d’étudier les bienfaits de la diversité comme source de
résilience. Et, d’autre part, on observe autour des microfermes toute
une série d’enjeux sociaux de la transition écologique, en particulier
de reconstruction de liens sociaux non seulement autour des légumes « sains et bons »,
mais aussi autour de valeurs communes permettant de démarchandiser et
mutualiser des ressources. Tout cela mis bout à bout, on se rend compte
que ces microfermes sont des endroits vraiment intéressants pour penser
les manières concrètes de faire advenir de nouvelles autonomies
alimentaires et sociales.

Depuis votre perspective agroécologique, que pressentez-vous pour les dix prochaines années ?

J’imagine volontiers d’autres mondes. Par exemple, où nos systèmes
alimentaires seraient reconstruits dans une logique de proximité, à base
essentiellement de produits frais. Cela signifierait renoncer aux
produits industrialisés, donc reconsidérer nos façons de cuisiner. Il
faudrait alors repenser aussi nos modes de vie et de travail. Et comment
éviter que les femmes soient à nouveau soumises à la tyrannie du
domestique ? J’en arrive toujours à la
conclusion qu’il n’est de changement que total, même si je ne sais pas
penser le mouvement vers cette utopie réaliste. De plus, comment
stabiliser les connaissances nécessaires, quand le vice du capitalisme
de toujours privilégier l’efficacité immédiate bride la recherche
scientifique et citoyenne sur de nombreuses solutions vertueuses à moyen
ou long terme – notamment dans le biomimétisme, encore grandement
inexploré.

Enfin, la difficulté du changement, c’est son coût. Pour passer d’un
système peu rentable à un système plus rentable (sur les plans
économique, social et écologique), il y a forcément une, deux, trois
années ou plus d’apprentissages durant lesquelles l’efficacité chute. Le
rôle des politiques publiques devrait être de couvrir ce risque-là. Or,
aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’argent et d’énergie dépensés pour
maintenir le statu quo en agriculture que pour aller vers l’innovation, et encore moins vers « l’innovation écologique radicale ». Dans ces conditions, pour quelle obscure raison le monde changerait-il ?
Il change pourtant, mais ces changements sont portés par des individus
et des collectifs en marge, négligés et parfois dénigrés. Il faut
travailler avec ces marges et faire que leurs solutions deviennent assez
incontestables pour offrir des horizons crédibles à la société tout
entière.

L’agroécologie a-t-elle des leçons ou des conseils à donner à toutes ces transformations sociales ?

La démonstration apportée au Brésil, en Afrique, en Inde, que des
conduites agroécologiques donnent de meilleurs résultats en termes de
sécurité alimentaire, de qualité de la vie et de l’environnement, est un
acquis important. Il y a partout, en France aussi, une prise de
conscience de l’efficacité des systèmes agricoles écologisés. Mais
ceux-ci imposent des arbitrages nouveaux entre des registres de
performance multiples. Il ne s’agit plus de rechercher un optimum
d’efficacité économique sous contraintes mais de dévoiler les conditions
systémiques de la viabilité, c’est-à-dire du respect simultané et
permanent de seuils minimaux pour une batterie de critères écologiques
et sociaux. Cela implique un changement profond de façon de penser et de
construire la vision de notre futur, dans les sciences, les politiques
publiques. Et dans les têtes de chacun…

 Propos recueillis par Marin Schaffner


[1] Marin Schaffner, ethnologue de formation et voyageur au long cours (Asie du sud-est, Afrique de l’Ouest et quatre coins de France), mène de nombreux projets de recherche, d’animation et d’écriture sur l’écologie, la pédagogie, les migrations et le handicap. Ce livre d’entretiens Un sol commun – Lutter, habiter, penser est son premier ouvrage.