Public et privé

14/01/2021 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

De nos jours, on considère généralement que les entreprises et les propriétés sont soit publiques, soit privées, même si les états peuvent aussi détenir des parts dans des entreprises privées. On comprend bien par ailleurs qu’une affaire privée ne regarde que le groupe particulier de personnes qui en sont propriétaires ou qui la gèrent. On peut donc penser qu’une affaire ou une structure publique (qu’elle soit administrative, gouvernementale ou d’une autre nature) devrait être logiquement et a contrario ouverte à n’importe qui. En d’autres termes, si le privé est fermé ou même secret, pourquoi le public n’est-il pas ouvert et transparent?

Dans un avenir qui serait construit en particulier sur les notions liées de souveraineté, responsabilité et libertés individuelles et collectives, la transparence et l’ouverture devraient être des caractères individuels et collectifs généralisés. Autrement dit, il n’existerait plus rien de privé en dehors éventuellement de la sphère intime et de la vie familiale. Tous les projets, toutes les structures, tous les groupes autres que la cellule familiale seraient ouverts, librement accessibles et transparents dans leurs structures, leurs édifices éventuels, leurs règles et leurs fonctionnements.

La notion même de secteur public n’aurait alors elle-même plus guère de sens, puisque l’accessibilité dépasserait grandement et universellement tout ce qui de nos jours est soi-disant public, mais souvent fermé par le secret d’état et divers autres justificatifs de sécurité. Par conséquent et notamment, les services secrets, les sociétés secrètes et les restrictions d’accès de tous ordres n’auraient plus aucune raison d’être et finiraient même par disparaître de la mémoire humaine.

Une société est d’autant plus libre qu’elle abandonne toute contrainte sécuritaire et qu’elle fonctionne dans le partage (en particulier des données) et de manière totalement transparente. Au contraire, elle est d’autant plus fermée et répressive qu’elle promeut la sécurité matérielle et la privatisation des ressources (en particulier des connaissances).

On peut résumer ceci sous la forme simplifiée suivante :

Sécurité = Restriction = Irresponsabilité = Fermeture = Privatisation = Opacité = Ignorance…

Risque = Liberté = Responsabilité = Ouverture = Partage = Transparence = Connaissance…

Dans quel type de société vivons-nous actuellement : selon laquelle des deux lignes ci-dessus? Dans quel avenir voulons-nous vivre?

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⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.

(2 commentaires)

  1. Hélas, oui, nous vivons dans une société de plus en plus sécurisée. Mais pour vivre dans la seconde, celle qui m’attire, il faudrait que l’égoïsme et l’orgueil soient bannis. Est ce possible ? Même si çà ne l’est pas, à mon petit (très petit) niveau, je veux oeuvrer dans ce sens.

    1. Osons espérer que l’égoïsme et l’orgueil finiront par disparaître dans une société basée notamment sur la responsabilité et le partage, avec les adultes les plus influents montrant l’exemple.

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